Le revoir... Etait-ce réellement une bonne idée ?! Je ne sais pas trop ce qui me poussait a vrai dire... C’est pas comme si j’avais une quelconque raison de le faire après tout. Il s’arrangeait de toute façon la plus part du temps pour venir me pourrir la vie où que je sois. Ce mec qui s’était «auto-proclamé» mon frère. Tout ça parce que la vieille l’avait recueilli et que j’étais devenu son modèle dans la vie... Sérieusement quoi ! Moi qui ne désirait qu’une seule chose c’était la paix voilà que je me devais de faire avec un autre Tatsugami. Et pourtant alors que je ne supportais pas toutes les interventions qu’ils faisaient dans ma vie depuis son arrivé au Seireitei voilà qu’aujourd’hui c’était moi qui avait décidé de lui donner rendez-vous. J’arrivais toujours pas à comprendre pourquoi, et pourtant dieux sait que j’avais essayé. J’étais du genre ultra-réfléchi, le genre de gars qui ne prend pas une seule décision qui fut analysé encore et encore, jusqu’à être parfaite. J’en avais ressenti le besoin, comme si avoir de la famille avait aujourd’hui de l’importance ?! Qu’est ce qui pouvait être différent d’avant ?

Je l’avais toujours depuis mon arrivé considéré comme un boulet avec la bouche trop souvent ouverte et bien trop souvent à trainer dans mes basques. Pourtant il était un Shinigami qui s’était fait sa petite place dans le Gotei 13, et je devais avouer ne le connaître qu’en surface. Tout ce que j’avais pu apprendre sur lui en le voyant de temps en temps. Qu’il était un coureur de jupon, un gros coureur de jupon même. Qu’il avait tendance à dire des trucs débiles peut importes la situation, mais j’avais surtout aucune idée de ce qui pouvait se cacher dessous. De ce qui pouvait le pousser à avancer. Car je n’étais pas son seul facteur de mouvement. Peut être l’avais-je été jusqu’à son arrivé au Seireitei mais je n’étais pas du genre à me croire important à ce point.

Voilà donc pourquoi j’avais décidé de lui donner rendez-vous dans le bar du Kenpachi. Un endroit où tous les Shinigamis étaient les bienvenues, et où je savais que je serais respecté facilement, un endroit tenu par la Onzième ce qui impliquait que s’ils te respectaient eux, les autres le ferait aussi, et comme j’avais déjà obtenu leur respect c’était dans la poche. J’y arrivais enfin, légèrement en retard par rapport au point de rendez-vous. J’avais prévu ces quelques minutes de retard et n’était donc qu’en retard pour lui. J’sais pas cela faisait partie de ces choses que je faisais maintenant sans même savoir pourquoi. J’avais trouvé l’idée de me faire attendre charmante et m’était donc lancé. 
Je passais la porte facilement, réussissant même à ne pas faire la queue, Attila était par chance le Sécuritas du jour, et semblerait-il que bien que je l’ai battu il soit devenu un genre de pote. Encore une chose que je n’expliquais pas vraiment. Moi qui avait été toujours si solitaire m’attachait de plus en plus aux gens qui m’entouraient. Et ce n’était pas normal. Ce n’était pas une attitude rationnel, pas une attitude dont j’avais l’habitude. Je n’en étais pas encore au point de sourire réellement tout le temps, mais des fois je prenais peur en imaginant ce qui arriverait si cela devait arriver...

Alors Shôgô j’t’ai pas trop fait attendre ! Tu va bien ?!

Avec lui ça faisait bien longtemps que les formules de politesse était tombé. Nous nous parlions comme deux frères, bien que cette pensée ait encore du mal à passé à travers mon cerveau pour être honnête... Je l’observais, me demandant si la bataille qui venait d’arriver l’avait frappé aussi fort qu’elle m’avait frappé moi ?! Je n’étais pas passé loin de la mort, et avait réellement eu de gros problème lors de cet affrontement. Une défaite amer.

Terrible le Hueco Mundo hein !

L'intérieur de ce bar lui plaisait vraiment, à notre tatoué. Il détaillait la décoration, un brin martiale et à l'image du propriétaire des lieux. Il n'y avait pas cru, au début, lorsqu'on lui avait dit que le Kenpachi voulait reprendre un bar. Il avait même parié avec Takeda que ce n'était qu'un ramassis de rumeurs comme on en entendait souvent au Seireitei. Et bien sur, le moment venu, il avait du envoyer la monnaie à son vingtième siège, hilare, le temps d'un verre dans leur rade favori du Rukongai. La Perdrix, s'entend, pas les Phalanges. Là, c'était la première fois qu'il venait, alors il se rappelait de cette anecdote comme ça, pour passer le temps.

Un rendez vous de son grand frère d'adoption. Il s'en était presque décroché la mâchoire tellement il était resté bouche bée devant la missive. C'est qu'il le connaissait, l'animal: La ou Shogo était sociable, aimait faire la fête et était grande gueule -du moins jusqu'à son transfert à la troisième- Senji était un bosseur taciturne, taffant à la douzième, qui plus est. Il n'y avait pas plus triste que ces gars là. Même si leur capitaine était craquante... Mais il s'égarait. Toujours est-il qu'aller au bar avec son frère lui faisait vraiment plaisir. Parce qu'il avait besoin de se changer les idées et que ça faisait un bail. Bien sur, il était entré sans trop de difficultés, glissant une ou deux pièces dans la main du videur.

Et, quelques secondes après s’être décidé à commander, s’apprêtant à lever la main vers le barman, il se ravisa. Et un grand sourire vint lui illuminer les lèvres.

- Frangin ! Ben tiens, ça peut aller, autant qu'un promu, quoi. Et toi, tu sens pas trop l'renfermé après tes heures d'labo ?

Il était enfin arrivé, et il s'en fichait des minutes passées à attendre, à vrai dire. Il était toujours content de le voir, meme si c'était pas toujours réciproque. Visiblement là, c'était bon. Raison de plus !

- L'Hueco Mundo ? Ouais, comme tu dis. En plus y m'ont mis avec le capitaine des flics. T'imagines ? Et toi, mieux ? J'crois qu'on était à l'hosto en meme temps, mais j'devais etre trop dans les vapes.

Ils étaient à présent tous deux le long du bar, ou les traditionnels tabourets se dressaient de toute leur hauteur. Et Shogo ne se fit pas prier pour s'y asseoir. C'était le meilleur spot pour etre servi en premier, après tout.

- Tu prends quoi ? La première tournée est pour moi !

Oh mais bien sûr ! J’avais complètement oublié cette nouvelle ! Il avait passé d’un cinquième siège dans la cinquième division à troisième siège dans la Troisième. Il était enfin au même grade que moi ! Il avait mis le temps, mais finalement avait réussi à refaire son retard ! Maintenant la question serait de savoir lequel d’entre nous serait le premier à grader plus haut. J’étais égal à moi même et toujours autant avide de compétitions, ce qui impliquait qu’il aurait probablement beaucoup de soucis à se faire, car de mon point de vue j’était devant lui sur cette course là ! Mais bref, je n’allais pas non plus faire genre que j’avais oublié, et allait donc simplement continuer la conversation comme si de rien n’était !

Ne t’inquiète donc pas trop pour moi, je ne passe de loin pas trop d’heure dans mon Laboratoire !

Toujours cette même façon de nous juger. Il était persuadé que nous n’étions qu’une bande de ras-de-laboratoire. Une Division faite de génie qui n’avait pas le moindre attrait pour le combat. Et pourtant j’en étais bel et bien l’exception ! Je ne désirais qu’une chose, me battre ! J’adorais réellement ça, et il fallait bien avouer que si l’on avait un seul point en commun c’était bien celui-ci ! Car je savais que mon «frère» était aussi du genre à aimer ce battre, à réellement aimer se battre ! J’écoutais son petit récit du Hueco Mundo, version Shogo évidemment. Il l’avait mis avec Tenzen, je n’osais qu’à peine imaginer la scène qui avait du se passer. Lui qui n’était pas du genre à fermer sa bouche en coopération avec l’homme le plus froid de tout le Seireitei. Et ben... Etonnant qu’il se soit pas retrouvé rétrogradé plutôt que gradé. Ça prouvait au moins qu’il avait du réussir à se contrôler pour une fois !

Je sais même pas qui je dois plaindre le plus... Mais bon sinon en ce qui me concerne j’étais avec ma Capitaine et la Vice-Capitaine des Nécromancien... Mais bon ça à pas changé grand chose, on s’est fait défoncé tout simplement...

Fallait avouer qu’elle était les deux plutôt jolies, et que donc j’étais persuadé qu’il allait encore me faire une remarque bien sentie là dessus, c’était sûr et certains, je le connaissais que trop bien... Mais je préférais couper court à ces histoires sur tous ce qu’il aimerait pouvoir leur faire pour simplement lui dire ce que je voulais boire.

Commande moi un Saké, le «Spécial Onzième» il est super bon !

Pas du genre à le remercier plus que nécessaire je ne dis rien sur le fait qu’il paye la première tournée, c’était après tout normal, et puis je payerais la seconde et ainsi de suite... En ce qui concernais ma commande j’avais pris un Saké qu’il ne devait pour une fois probablement pas connaître. Une cuvé que l’on ne trouvait qu’au seins de la Onzième, et du fait que je sois autorisé à y rentrer comme bon me semble et pas lui, je doutais qu’il ait pu y goûter. Mais avec un homme tel que lui, l’on ne pouvait jamais être sûr de quoi que se soit !

Pas trop d'heures enfermé, hein ? Shogo se dit que ce fait devait être du à son grade. Quand on supervisait, on n'était pas tout palot et chétif comme le reste de la clique. Enfin, cette règle ne s'appliquait pas à la scientifique en chef, à priori. Mais son frère, lui, était un Tatsugami, et il était donc radicalement différent de ces blancs-becs, intelligence mise à part. Ils étaient donc là, deux grands costauds au physique de videur qu'on aurait cru appartenir tous deux à la onzième, vu l'enseigne, et qui en réalité étaient deux éminents (oui, éminents !) officiers de siège en goguette ne partageant rien d'autre qu'un lien familial. Les choses simples étaient bien souvent les meilleures, et il fit un signe au tavernier, montrant deux doigts.

- Deux, s'il te plait mec.

Il écoutait en filigrane un récit du Hueco Mundo qui avait son importance. Mais Shogo devait bien admettre que de personne en personne, il retrouvait les mêmes discours, les mêmes défaites contre les Arrancars. A la fin, il avait appris que le groupe qu'il formait avec l'autre vieux grincheux était l'un de ceux qui s'en était le mieux tiré, puisqu'il avait vu la suite des évènements à Karakura. Brièvement, mais il l'avait vue, être armé dans ces ruelles lui faisant ressurgir des sentiments qu'il savait issus de son ancienne vie, sans parvenir à mettre la main dessus. Et puis il avait été pris dans l'absurdité latente des créatures qu'ils combattaient tous. Il avait à peine vu l’être qu'Obake s'était inexplicablement retourné contre lui.

Et depuis, il avait travaillé sans relâche pour devenir plus fort, se perfectionner, être tout simplement meilleur que ses adversaires futurs. Et pas meilleurs d'un cheveu, non. A présent, il possédait la forme ultime, et passant la main sur l'arrière de son crane, il sentit la bosse qui remontait à une semaine plutôt, quand il avait enfin maitrisé le Bankai. Les yeux noirs du tatoué toisèrent son frère alors que sa bouche lâchait simplement.

- C'tait vraiment une opération suicide, c't'incursion au Hueco Mundo. Même à présent j'ai du mal à en saisir l'sens. J'te l'dis à toi, parce que j'te fais confiance. Avec de tels trucs j'ai bien l'impression qu'y pourraient m'coffrer pour insubordination.

Et ils en avaient tous retenu des séquelles, lui parmi les autres, avec cette longue cicatrice qui surmontait son muscle pectoral droit, et l'état de ses tatouages, qui avaient considérablement perdu en netteté avec ses brulures. Il contempla tristement les dragons jumeaux de ses avants bras. Ils allaient le lui payer, ces arrancars. Mais des semaines de rapports avaient adouci le caractère d'ordinaire fougueux et grande gueule de Shogo. Il était au courant de ce qui se tramait maintenant, étant considéré comme un élément non seulement apte au combat mais fiable. Et il avait donc pris du recul, et mis au placard son insouciance. Tant de choses qui surprendraient son grand frère, finalement. Il attrapa le verre de saké qui arrivait, et le leva à hauteur d'yeux, contemplant le godet. Puis il lança, plus joyeux:

- Santé !

Une opération suicide, c’était peu dire ! Vraiment ! A peu de chose prêt tous les participants de cette guerre c’était fait défoncé ! Et encore le s trois seuls ayant réussi à survivre à leur affrontements n’ont faitq ue de marcher exactement dans le plan tissé par les Maho Tsukai... Belle victoire on peut le dire... Trois de nos plus puisants Capitaines complètement sous l’influence d’un seul homme. Ça avait vraiment de quoi effrayé, sérieusement ! C’était réellement flippant de s’imaginer que des gens soient capable de posséder une telle puissance ! De véritable monstres ! Je n’en avais encore jamais vu, mais tout ce que j’avais pu apprendre d’eux ne me donnait pas le moins du monde l’envie d’en rencontrer un, jamais !

Oh t’as parfaitement raison, dire que seul les deux plus puissants s’en sont sortie... La réputation des monstres du Yermo n’est vraiment pas exagéré...

S’en était flippant ! Je n’avais rien eu le temps de faire, j’avais abattu un seul Meno avant de lamentablement me faire défoncer par la Sixième lame de Las Noches... La sixième ! Ils étaient puissant oui, mais quand même, mon niveau était à des années lumières d’homme comme eux ! Vraiment ! Et dire que Shôgô avait vécu la même chose n’était pas tellement plus rassurant, surtout en sachant qu’il était probablement légèrement plus fort que moi... Nous avions réellement du pain sur la planche !!

Santé Bro’ !

Je savais qu’il se retenait ! Et au point où j’en étais j’pouvais bien me permettre de lui dire ça, ça lui ferait au moins plaisir ! Et puis avoir avoir quelqu’un sur qui compter était vraiment rassurant, même s’il était légèrement taré et qu’il n’était pas toujours le gars que j’aurais aimé qu’il soit, avec ses penchants pour l’alcool et sa libido bien trop prononcé. Mais après tout nous étions frère, de nom tout du moins, alors bon tant qu’à faire autant l’assumer et peut être que, qui sait, un jour cela nous mènera quelque part ! Je pouvais tout du moins y croire !

J’imagine que comme tout le monde ton programme pour les jours, semaines, mois qui arrivent sera de t’entrainer comme un fou ?!

A vrai dire tout le monde ne parlait plus que de ça. J’avais même surpris la plus grosse bande de Nerds du centre de recherches parler d’aller s’entrainer après leur boulot ! Oui, les derniers événements avaient touché tout le monde, même nous, les scientifiques du Seireitei ! Nous avons été minable sur ce coup là, aucun de nous capable de faire quoi que se soit de bien pour le Seireitei, que se soit dans nos recherches ou pendant la guerre ! Nous avions intérêt à nous bouger si l’on ne voulait pas être considéré comme les boulets du Gotei 13 ! Il y avait bien les gars de la Quatrième, mais eux avaient au moins le talents de soigner les blessés...

Si c’est le cas, ça te dirait qu’une fois où l’autre l’on s’entraine ensemble ? T’es au moins aussi bourrin que moi, j’suis sûr qu’on pourrait s’être bénéfique à l’un comme à l’autre, non ?!