Il y avait un problème présent dans le monde des humains qui n'existait pas dans celui des Hollows, et dont Fou-Lu se serait bien passé. C'était la présence de ces autoproclamés justiciers. Si dans le Monde Creux, les affrontements débutaient souvent par simple envie de se foutre sur la tronche, montrait qu'on était le plus puissant ou simplement car l'un des opposants avait une petite faim. Ici, il y avait des humains, Shinigami ou autre qui décidaient de s'en prendre à n'importe quelle forme de Hollow dans le simple but de purger le mal, ou quelque chose du genre.
L'Empereur ne pouvait être persuadé que c'était le cas de l'homme lui faisant face, mais il ne pouvait ignorer qu'il y avait de fortes chances que cela soit le cas. Ce qui était sûr, c'était ce qui allait se dérouler par la suite. Quoiqu'il tente, l'humain allait certainement s'en prendre à lui. Même s'il prenait des airs polis, son insulte était assez clair sur son avis. Après tout, qui considérait un autre comme un monstre sans avoir envie de le tuer ?
L'ancien Espada baissa alors le regard vers son fidèle chien, laissant s'échapper un soupir.

>> Tu vois Quǎn, c'est ça le soucis chez les humains. Pas moyen d'être tranquille un instant. Je déplore un peu qu'autant de personnes soient capables de me voir.
Enfin... Qui sait ? Peut être celui-ci se révélera-t-il intéressant...

Il redressa alors les yeux vers celui l'ayant interpellé, l'observant quelques instants. L'Arrancar n'était peut être pas le plus porté sur l'analyse du Reiatsu des autres, mais il était malgré tout capable de se rendre compte qu'il ne faisait pas face à l'être possédant la plus grande pression spirituelle qu'il ait pu voir. Ce qui signifiait donc qu'il n'y aurait pas de raison d'y aller à fond. Ni de se presser en fait.

>> Tu es bien arrogant humain pour me parler ainsi humain. Tu as bien besoin d'une petite leçon sur le respect. Par exemple, lorsqu'on fait face à un être appartenant à un plan d'existence bien supérieur à soi, comme moi, la moindre des choses est de s'incliner.

Ses paroles furent suivies d'un déplacement, rapide certes mais loin d'être au maximum de sa vitesse. Après tout, le réel but de la manœuvre était de porter un coup avec la Wang Jiàn directement au niveau de l'arrière de ses genoux, le forçant à s'agenouiller devant lui. Et terminant sa course quelques mètres derrière, lui tournant le dos. N'accordant même pas à ce sous être l'honneur de le regarder.

>> La leçon suivante est assez simple, et s'applique même si tu fais face à un autre cloporte. Quand on demande l'identité de quelqu'un, la moindre des choses est de se présenter soi-même.
Mais je vais satisfaire à ta requête. Je suis Fou-Lu, l'unique Shén Dì. Et je vais te laisser une dernière occasion de survivre. Soumets toi et je ne serai pas obligé de mettre fin à ta courte et misérable existence.

Il ne savait certes pas ce qu'il valait. Il n'avait certes pas grandes attentes de lui. Mais dans toute armée, il était nécessaire de posséder un peu de chair à canon. Certaines s'élevaient, d'autres restaient au plus bas de l'échelle. Mais tous avaient une utilité, pour peu qu'ils acceptaient leur condition.

Ce fut en tournant la tête qu'il se rendit compte de l'échec de sa première leçon. Et ce fut à la réponse de l'humain qu'il fut obligé de constater qu'il refusait également sa proposition. Aux yeux de l'Empereur, les mortels étaient tous les mêmes. Incapables de se rendre compte que leur existence même était vaine, qu'ils étaient destinés à autre chose. Ils étaient nécessaires car le premier stade d'une évolution. Mais ces autres races leurs étaient supérieures, y compris les Shinigami. Ce pourquoi ils devraient s'incliner, alors qu'à la place ils préféraient se considérer comme maîtres de toutes choses.
Rien à dire, ces humains étaient pitoyables, et l'être aux yeux d'or ressentirait presque de la tristesse pour eux. Presque, car pour que cela arrive il faudrait qu'il les perçoive comme autre chose que de simples pions. Et ça, ce n'était certainement pas prêt d'arriver. Quelque soit la puissance qu'un des leurs pourrait présenter, il suffisait qu'il pense à leur ridicule vie pour que cet avis soit conforté.

Et cet humain était le parfait exemple de son espèce. Il pensait être important. Il pensait pouvoir marquer l'esprit de son opposant. Il pensait pouvoir le surpasser. S'il avait refusé la première leçon, ainsi que l'offre de l'Arrancar, il apprendrait par le fer la troisième.
Cependant, il faudrait attendre quelque peu. Pour la très simple et très bonne raison qu'il décida à son tour de passer à l'action. Et, de façon plutôt étonnante, Fou-Lu se devait déjà de reconnaître une chose. Pas le pouvoir qu'il possédait. Ça, il s'en moquait, mis à part peut être qu'il aurait apprécié sa Resureccion juste pour le réduire à néant d'un battement d'ailes. Ce qui importait plus en l'espèce, c'était sa vitesse. Il ne doutait pas un instant d'être plus rapide, mais l'humain surpassait la plupart des standards qu'il avait pu voir jusque maintenant. Ce qui valait la peine d'être noté.

Et il savait l'exploiter. L'attaque fut rapide, mais la réactivité de l'être millénaire n'était pas en reste. Le coup le toucha, mais seulement quelques instants. Il senti l'impact, mais le genou ne s'enfonça pas vraiment contre le corps du chinois. Car, juste avant que cela ne survienne, il utilisa sa propre vitesse avec le Shén Bù Fá pour s'éloigner en moins de temps qu'il n'en fallait pour cligner des yeux. Et pendant que l'humain se rendait compte de l'échec de sa stratégie, il inspecta l'ampleur des dégâts. Son torse était douloureux au niveau de l'impact, preuve de la réussite partiel du coup. Mais surtout du danger que cela aurait été s'il se l'était réellement prix.
Il esquissa donc un sourire tandis que sa voix s'élevait.

>> Je dois dire que ta vitesse est appréciable. Je pense que tu pourrais semer presque n'importe. Hélas pour toi, à mes yeux tu restes lent...

Il exagérait évidemment. Mais depuis quand Dieu faisait-il dans la modestie ? Surpasser son adversaire aussi bien physiquement que psychologiquement était la clef de la victoire totale. Et une condition d'une victoire parfaite.

>> Et sache une chose. Comme tu ne t'intéresses pas à la fourmi que tu écrases, je ne peux accorder la moindre considération à un être dont l'existence est comparable à un feu de paille.
Tu me disais de faire mieux ? Observe ce que veut réellement dire le mot « vitesse ».

Son pied gauche racla le sol, tout en se positionnant quelque peu en arrière, tandis qu'il tendit le bras droit devant lui, prenant ainsi la pose de son arcane suprême à l'épée. Il l'effectuerait simplement avec son épée royale,  son opposant n'ayant pas suffisamment éveillé son intérêt pour qu'il dégaine sa véritable arme.
Et, l'instant suivant, il disparu. Du moins en apparence. Ce qui était visible était le grand nombre d'images de lui apparaissant autour de l'humain, toutes en positions d'attaques. Et chacune représentant en vérité le moment où la vitesse de l'Arrancar se faisait plus faible afin de porter son attaque, sa silhouette se faisant alors visible à l'oeil nu. Car en vérité, le Qiān Rèn consistait simplement à porter en un court instant un nombre de coups ne pouvant être compté.
Puis il revint à son emplacement de départ, toute son arrogance visible sur son sourire.

>> Si tu es encore en vie, tu pourras au moins te sentir heureux d'être des rares ayant tenu cet assaut. Et rien que pour ça, je t'offre une dernière chance. Soumets-toi et tu auras la vie sauve. Persiste, et ta vie sera encore plus brève que celle des autres représentants de ta race si éphémère. Mais peut être cela t'ouvrira-t-il la voie vers une existence plus évoluée.

Un instant après le lancement de son attaque, il se trouvait de nouveau debout à son emplacement de départ, observant son opposant. Et il devait bien avouer une chose. Son opposant s'en sortait peut être mieux que ce qu'il aurait pu imaginer à la base. Car, plus qu'être encore en vie, il s'en était bien sorti face à un tel assaut. Bien mieux que la plupart de ceux ayant eu à le subir. Peut être aurait-il du jouer un peu avec son opposant avant de sortir cette arcane, l'affaiblir afin qu'il se trouve avec aussi peu de défense qu'un nourrisson. Mais il avait trop voulu faire dans la démonstration, ce qu'il ne regrettait pas non plus.
Car après avoir lâché une remarque, son opposant se décida à prendre la fuite, certainement conscient de la différence qu'il y avait entre eux. C'était chose on ne peut plus compréhensible. Le corollaire de leur vie si brève était que les humains y étaient particulièrement attachés. Et l'instinct de survie était leur trait animal certainement le plus développé. Sur ce point ils se rapprochaient grandement des Hollows d'ailleurs. Du moins de la majorité.

Cependant, ce Cho était tombé face à la mauvaise personne. Peut être Fou-Lu ne le voyait-il pas directement, mais il le détectait toujours. Et il était évident que le mortel ne pourrait semer le monstre, qui disparu donc d'un Sonido afin de se placer sur le chemin de celui qui fut brièvement son opposant.

>> Tu vois, la vitesse peut aussi bien être objective que subjective. Objectivement, tu es rapide. A mes yeux, tu es lent car je te surpasse. Il n'y a pas d'entre deux, tout simplement.
Ce qui est aussi la raison pour laquelle tu ne peux me fuir.

Et il effectua un large sourire, se voulant presque rassurant. Nul ne pouvait échapper à la volonté de Dieu. Dans son esprit, c'était aussi simple que ça. Il disposait de l'ascendant sur le mortel. Ce fait était sans équivoque possible. Et il pourrait très bien reprendre cet affrontement, mais en décida autrement.

>> Cependant, je dois reconnaître que tu as finalement eu un minimum de bon sens. Tu t'es rendu compte que tu ne pouvais me vaincre.
Et rien que pour ça je te laisserai la vie sauve, quoiqu'il arrive.

Cet homme n'avait certes pas réussi à lui faire dégainer sa véritable arme, et ne possédait donc pas de véritable valeur pour le moment, mais il avait du potentiel. Sa vitesse était objectivement loin d'être négligeable, comme il l'avait précisé. Et bien façonné, peut être présenterait-il plus d'intérêt qu'une simple chair à canon.

>> Que dirais-tu que je t'aide à évoluer ? Reste ne serait que quelques temps à mes côtés et si je décide de t'enseigner, je te donnerai la possibilité d'écraser presque n'importe qui.
Devenir l'élève d'un Dieu, c'est un offre qui ne se présente qu'une fois dans une vie tu sais ?

Naïf. Cet humain était si naïf. C'était exactement ce que pensait en cet instant précis. Le mortel pensait qu'en refusant la proposition, il était libéré de toute contrainte ? C'était ignorer qu'il était déjà sous le coup de la volonté de l'Empereur. Par nature d'abord, sa race étant inférieure et soumise à la volonté de celle de Fou-Lu, surtout si on ajoutait son rang. Mais également par sélection naturelle. Le vainqueur avait droit de vie et de mort sur le vaincu. Cette loi était l'une des plus anciennes des affrontements, Et Fou-Lu ne l'avait pas oublié.

>> C'est dommage. Tu pouvais choisir entre deux solutions. Celle t'offrant des avantages. Et l'autre. Evidemment, tu prends la moins arrangeante. Enfin, pour toi uniquement.

Dans sa main gauche, sa lame de Reiatsu fit de nouveau son apparition, bien que largement différente. Cette fois, elle partait de son index et majeur, tout en ayant une taille bien moins importante. D'un nouveau Sonido, il s'approcha de sa cible. Et de quelques mouvements il grava quelque chose sur le torse de l'humain, avant de reprendre sa position initiale.
Ce qu'il venait de faire était d'apposer sa marque. De son vivant, il le faisait au fer rouge. En tant que « monstre », il s'était adapté. Mais la signification n'avait pas changée. Son nom dans sa langue maternelle, signe apposé à ses esclaves. Tout ses esclaves, serviteurs ou pions y avaient le droit. Du moins ceux ayant un minimum d'intérêt, chose que celui-ci avait réussi à présenter avec sa vitesse.

>> Ceci montre que ta servitude envers moi, que tu le veuilles ou non. Après tout, c'est mon droit de vainqueur. Elle peut très bien disparaître que le fantôme de sa présence sera toujours là.

Les arrogants devraient en effet vivre avec le souvenir de s'être fait dominée. Les autres avec l'ombre de la supériorité de Dieu planant sur eux. Dans tous les cas, ce dernier pouvait à tout moment venir réclamer son dû. Cela sonnait comme une malédiction, et pourtant.

>> Je te conseille de voir ça comme un cadeau. Tu ne t'en serais pas montré digne, tu serais mort. Et puis, cela devrait toujours être un honneur de me servir, mais tu ne sembles pas partager ce point de vue...

Au moment où il terminait ses paroles ; son fidèle compagnon plus ou moins canin arrivait à ses côtés, son manque de vitesse par rapport aux deux protagonistes l'ayant empêché de se montrer plus tôt. Et cela marquait également l'heure pour l'Arrancar de laisser sur place l'homme en survêtement.

>> J'aurai oublié ton nom à notre prochaine rencontre, mais te voir me rappellera le devoir que tu as envers moi. Sois donc bien préparé, il se pourrait que je te demande ce que tu n'oses mêmes pas imaginer.

Il avait dominé physiquement son adversaire, et il se plaisait à croire qu'il en était de même mentalement bien que ce dernier point était altéré par sa confiance absolue en lui-même. Mais dans tous les cas, il était persuadé d'avoir véritablement marqué Cho.
Ce fut donc plutôt satisfait de cette rencontre qu'il se mit en chemin, laissant l'humain sur place.