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| Sujet: Ubu Hime Ven 28 Juin - 19:14 | |
| Ubu Hime Sa voix était calme et reposante, je savais que je l'aimerais déjà à cet instant. Ma bouche se délia enfin, afin de balbutier quelques mots qui sortirent machinalement. - En-enchantée, Mizushima-sensei. Il me reprit tranquillement sans la moindre brutalité. - Tu peux m'appeler Haki si tu le désire, je ne suis qu'un simple Shinigami après tout, nous seront bientôt des égaux, dit-il avec un franc sourire.Alors que je lui souriait en retour, de nouveau mon corps émit un frisson inhabituel et ma tête se tourna toute seule sur la gauche. C'est à ce moment là seulement que je vis une vingtaine de paires d'yeux qui me fixaient. Il n'y avait pas le moindre bruit dans la salle. Si obnubilée que j'avais été par la présence du professeur, je n'avais pas remarquée qu'il était en train de donner un cours. Face à mon visage qui se décomposait, tous rirent à profusion et je me sentis affreusement gênée. Je cachais mon visage derrière mes mains comme si de ne plus les voir me mettait en sécurité. Je sentis alors une main agripper mon poignet fermement mais non sans une certaine douceur et il me prit ensuite la main entre les deux siennes pour présenter à la classe qui me saluèrent à leur tour. Pour finir, il me désigna une place au second rang, derrière un petit pupitre de bois sur lequel je vis une plaquette qui contenait des feuilles de papier. Un peu plus haut il y avait une plume très fine et un petit encrier contenant de l'encre de chine. Je regardais le professeur qui s'était rassis en seiza comme avant mon arrivée et qui saisit sa propre feuille à côté de lui. Sur celle-ci était dessiné le kanji des études ainsi que deux ou trois autres. A n'en pas douter, il enseignait visiblement la calligraphie. Je ne savais évidemment pas lire mais je pouvais toujours reproduire. Bien que peu adroite globalement, mes mains, elles, étaient tout de même dotées d'une certaine délicatesse et précision. Quelques minutes après, un nouveau Shinigami entra dans la pièce et son costume était légèrement différent de celui du professeur. Ses manches étaient plus courtes et il avait un petit brassard blanc orné d'une plaquette de métal sur laquelle figurait le numéro trois. Il glissa quelques mots dans l'oreille de Haki-sensei et le cours se termina. Ainsi, je m'écartai de derrière mon pupitre et, après que tous les élèves soient sortis j'allai trouver l'enseignant pour lui signifier mon analphabétisme. Toujours avec sa voix douce et posée habituelle, il m'indiqua de ne pas m'inquiéter puis il me tendit un carnet dans lequel figurait tout un tas de kanjis différents. - Le meilleur moyen d'apprendre est de s'entraîner. Commence par apprendre ceux-ci en dehors des cours. N'hésite pas à venir me trouver à la cinquième division si tu as quelque chose que tu ne comprends pas. D'accord? Il enfila ses lunettes fines à montures transparentes et sourit à nouveau. Il me tendit ensuite un petit plan du Seireitei sur lequel Il fit une petite croix noire à l'aide de sa plume et m'indiqua qu'il s'agissait de l'endroit où se trouvait son logement. Je rougis de plus belle et fit un mouvement vertical de la tête énergiquement en guise d'approbation. C'est ainsi qu'en seulement quelques heures, mon existence fut bouleversée. Ce que je ne savais pas en revanche, c'était ce que ma rencontre avec cet homme allait causer. Si aujourd'hui le capitaine Aizen et ses deux laquais étaient connus des mondes spirituels et de certains humains, il y avait d'autres sbires moins importants dont l'histoire fut tue malgré leurs implications dans de nombreux complots de l'ancien capitaine de la cinquième division. Leurs rôles étaient divers et s'occupaient surtout des sous-tâches que leur ordonnaient leur chef. Entre autre des repérages au Rukongai, au Seireitei même mais également sur terre. Celui de Mizushima appartenait au premier cas et sans doute avait-il décelé en moi un certain intérêt, à mon grand désespoir. Premiers pas. Les semaines passèrent et suffirent à me faire apprendre les bases de l'écriture japonaise. Sur les autres plans, mon travail sérieux et acharné me valait l'attention et les félicitations des enseignants. Au fil du temps je me découvris même un certain talent pour le maniement du sabre. En l'occurrence ils appelaient ça un Asauchi, un Zanpakutô d'entraînement. Mes coups n'étaient pas puissants mais toujours très précis et je n'avais pas de mal à reproduire les mouvements que mes professeurs m'enseignaient mais la matière que je préférais était sans surprise l'art d'écrire les kanjis, aussi appelée la calligraphie. Mizushima-sensei était le plus attentionné de tous et sa voix était comme hypnotisant. C'était même devenu une habitude que j'aille le voir pour discuter après son cours afin que nous discutions quelques minutes. Puis j'allais me promener dans le grand jardin ou dans le Seireitei jusqu'au couvre-feu. Je ne pensais presque plus à ma vie d'avant au Rukongai. De fait, je n'y étais plus retournée depuis et je ne savais pas comment allaient mes parents ni mes frères et sœurs, je ne pouvais même pas leur écrire. Enfin, même si je l'avais pu, ils ne savaient pas lire donc cela n'aurait servi à rien. Je ne pouvais pas leur donner la moindre nouvelle ni leur dire combien j'étais heureuse d'être ici et de m'instruire. Je ne savais pas encore pourquoi on m'avait choisie moi parmi tant d'autres mais c'était un véritable bonheur. Plus tard, j'espérais qu'une fois Shinigami je pourrais aller leur rendre visite et leur montrer ce que j'étais devenue, leur montrer fièrement mon Zanpakutô, leur faire une démonstration de mes pouvoirs et des choses apprises avec les années qui se seraient écoulées entre temps. A cette idée, j'étais euphorique mais la fatigue me rattrapait comme une enfant. Il me tardait tellement de les revoir et de voir leurs visages s'illuminer en me revoyant que, perdue dans ces pensées, je finis par m'endormir, allongée sur mon fûton d'un sommeil sans rêve. Plusieurs mois passèrent de nouveau, nous apprenions désormais de nouvelles matières. Parmi celles-ci, entre autre le Kidô, l'art d'utiliser les sortilèges et puis aussi l'art d'écouter l'âme de notre Zanpakutô. Ce dernier était un peu étrange au début mais finalement cela avait semblé être une aptitude faite pour moi. Enfin, ce n'était rien à côté de certains... C'est dans cette matière que je remarquais pour la première fois un garçon qui devait avoir à peu près mon âge mais avait pourtant les cheveux tout blancs et affichait une mine renfrognée. Il était extrêmement doué dans cet art visiblement et je paraissais tout à fait ridicule en comparaison. Puis en l'observant dans les autres matières je m'aperçus que ce n'était pas que dans cet art là mais qu'il était doté d'un immense talent dans tout ce qu'il faisait. Hitsugaya Toshirô, c'était son nom. J'étais jalouse de lui même si je n'osais me l'avouer et cela était accentué par le fait que les professeurs ne tarissaient pas d'éloges à son sujet. Il quitta d'ailleurs l'académie bien avant tout le monde et me laissa dans son sillage. Piquée sur le vif par ce départ et d'avoir ainsi été laissée sur place, mon esprit combatif fut pris d'un nouvel entrain d'énergie et me remit un coup de fouet venant rompre la torpeur du quotidien dans lequel je m'étais plongée. Quelques années plus tard, j'étais une des seules de la promotion à avoir appris à maîtriser la technique qu'ils appelaient « Shikai ». En fait, cela ne consistait qu'à connaître le nom de son Zanpakutô en se connectant à lui afin de pouvoir en utiliser ses pouvoirs. En l'occurrence le mien s'appelait « Kagibari » car le bout de la lame prenait la forme d'un crochet lorsqu'il était libéré. Suite à cet événement, mes professeurs estimèrent que j'avais acquis suffisamment de matière pour me faire quitter l'école, laissant à mon tour beaucoup de mes camarades dans mon sillage. Mais j'eus une dernière démarche à accomplir avant cela, c'était un simple formulaire à remplir. Les questions étaient banales, entre autre ils me demandaient d'estimer de un a cinq mes connaissances dans les diverses matières apprises puis de parapher. J'imaginais qu'il s'agissait d'une simple démarche administrative et c'était sûrement le cas. Pendant que je remplissais ces fameux documents, un Shinigami vint m'apporter un nouveau papier enroulé comme un parchemin et scellé par le Sotaishô lui-même. Attisée par la curiosité, je laissai tomber mon stylo et forçai légèrement pour rompre la petite touche de cire. Arrivé à bout de celui-ci, j'en découvris le contenu avec un bonheur immense et indescriptible. Il s'agissait de ma prochaine attribution et je constatais que j'allais faire partie de la cinquième division, la même que Mizushima-sensei. Comme emportée par un nuage et un nouveau flux d'énergie, je finissais de remplir le dossier à toute vitesse et aussitôt cette tâche terminée, levais le bras au ciel en lançant un cri de victoire ! Intégration. Je quittais les appartements de l'académie et je me retournais pour regarder cette pièce que j'avais franchie quelques années plus tôt. Avec un petit pincement au cœur, je m'inclinais légèrement et lui disait au revoir. Je clos ensuite la porte comme je l'avais fait tant de fois et tournai les talons, mon nouvel habit de Shinigami sur les épaules que j'arborais fièrement. Il n'y avait cependant aucun signe distinctif de mon appartenance à la cinquième division et j'étais un peu déçue. De ce fait, je fis une petite moue triste et je me précipitais pour partir. Avec les années, j'avais évidemment déjà eue l'occasion de visiter à de nombreuses reprises le Seireitei et celui-ci m'était désormais familier. C'est donc sans détour accidentel que je me dirigeais vers mes quartiers lorsque je fus interpellée par un autre soldat comme moi.
Je le reconnus immédiatement malgré les années qui nous avaient séparées, c'était Sochirô. Nous nous racontions des banalités tout en riant joyeusement lorsqu'il prit soudainement un air plus sérieux et il me révéla quelque chose que je n'étais pas sensée apprendre un jour. J'appris qu'il y avait normalement des examens pour l'entrée à l'académie mais qu'un capitaine avait usé de son influence pour ne pas me les faire passer, me permettant ainsi d'accéder directement à cette prestigieuse école. Il n'en savait malheureusement pas plus. Pourquoi ? Et comment me connaissait-il ? Les premiers mots de Mizushima-sensei me revinrent alors « … j'ai beaucoup entendu parler de toi ». Etait-il impliqué ? Je chassais immédiatement cette idée de ma tête car je l'aimais profondément et ne pouvais imaginer qu'il ait des intentions négatives à mon égard. Aussi ne me méfiais-je pas une seconde de lui et enterrais-je cette information quelque part au fond de ma tête.
Après avoir échangés encore quelques mots sur un ton plus léger, il me salua et repartit à l'aide d'un Shunpô. Cette vitesse qui m'avait semblé si rapide à l'époque, j'arrivais désormais à la suivre et à l'utiliser à mon tour. Et d'ailleurs, j'en fis de même car cette histoire m'avait mise en retard. Celui-ci fut comblé en un rien de temps et je me présentais enfin aux portes de ma division devant lesquelles je fus accueillie par une nouvelle troisième siège récemment nommée. Sa voix était douce et délicate et chose qui me frappa immédiatement, nous faisions exactement la même taille. Je fus donc prise d'amitié tout de suite pour cette jeune demoiselle qui semblait à peine plus vieille que moi et était déjà si haute placée.
A peine arrivée, je me sentais déjà très bien intégrée et avais le pressentiment que je me sentirais à l'aise dans cette division. Aussitôt, je lui rendis son salut puis nous fûmes rejoins par Mizushima-taishô. Je me mis à rougir rien qu'en le voyant arriver, lui qui nous dépassait toutes les deux de trente bons centimètres. Je vis à l'attitude et au visage d'Horikita-san – la troisième siège – qu'elle semblait ressentir la même chose que moi à son égard. Nous nous ressemblions beaucoup. Il me fixa avec son sourire sincère habituel et m'attribua mes nouvelles tâches et fonctions. Etant simple Shinigami sans grade, celles-ci n'étaient pas difficiles et se limitaient à des patrouilles au sein même du Seireitei ou au Rukongai ou des tâches de nettoyage. Il me fit alors une proposition à laquelle je ne m'attendais pas le moins du monde.
- Hime-san, si je ne me trompe pas, tu as maîtrisée le Shikai n'est-ce pas?
Je lui fis un signe affirmatif de la tête en bégayant un oui gêné puis il enchaîna.
- Cela t'intéresserait-il de rejoindre les rangs des sièges ? Tu en as le talent et le potentiel sans le moindre doute. Je peux soumettre la proposition à notre capitaine, je suis certain qu'il m'approuvera.
Mon cœur s'arrêta net pendant un instant. Cet homme était des plus énigmatiques et je ne le comprenais décidément vraiment pas. Pourquoi me faire une telle proposition ? Cela était d'autant plus accentué que je n'avais aucune estime pour moi-même mais je n'osais cependant pas lui poser de question et me permis simplement de lui demander un petit délai de réflexion. Il accepta et me conseilla même de prendre mon temps, ajoutant que nous étions éternels après tout. Sa plaisanterie me détendit un peu et m'arracha même un petit sourire.
Quelques semaines plus tard, après avoir mûrement réfléchie j'avais décidé d'accepter sa proposition car j'en avais parlé à des amis qui m'avaient assuré que maîtriser son Shikai à l'académie était extrêmement rare et que cette proposition était tout à fait logique. J'avais donc décidée de suivre leurs conseils. Cependant, je souhaitais ne pas être placée trop haute dans les échelons, préférant les monter au mérite et c'est ainsi que je fus nommée vingtième siège de la cinquième division aussitôt ma sortie de l'académie. Après avoir pris connaissance de mes nouvelles attributions, je constatais qu'elles ne se trouvaient pas être très différentes des anciennes. Pour la plupart elles étaient même identiques sauf que nous étions davantage respectés par les simples Shinigamis sans grade et pouvions nous permettre de leur déléguer des tâches simples et leur donner des ordres. Parmi les nouvelles fonctions, le tout dernier point faisant part d'un peu plus de liberté de déplacement – au prix quand même d'une certaine responsabilité – ce qui me fit particulièrement plaisir.
Aussitôt à mon nouveau poste, je fis ce que j'avais rêvée de faire à l'époque de l'académie et je me mis en tête de retrouver mes parents afin de leur montrer mon évolution depuis mon départ. Ils seraient sûrement très fiers de moi et de mon nouvel habit, j'avais un véritable costume de Shinigami avec un petit brassard sur lequel était écrit mon grade. Non sans une certaine fierté, je profitai de mon temps libre pour franchir les portes Est du Seireitei et me diriger vers le 32ème district. Sur le chemin je croisai des personnes que j'avais connu et cela me fit remonter de lointains souvenirs. Cela m'avait paru être si proche et en même temps extrêmement lointain, c'était un sentiment étrange. Je vis défiler toutes ces années en l'espace de quelques secondes. Cependant, les personnes, elles, ne semblèrent pas me reconnaître. « Sans doute à cause de l'uniforme » me dis-je en poursuivant mon chemin, sautant simplement de toit en toit sans utiliser de Shunpô jusqu'à arriver à l'emplacement de mon ancienne maison. C'est avec une grande surprise et grande tristesse que je retrouvai la maison totalement close et il ne semblait plus y avoir âme qui vive à l'intérieur. Je fis plusieurs fois le tour tambourinant nerveusement aux portes et volets pour m'en assurer mais elle était indubitablement vide. Je m'entichai de questionner le voisinage mais aucun d'entre eux ne semblait me reconnaître et me fermaient la porte au nez. Peut-être étaient ils morts entre temps ? Après tout je n'avais pas eue de nouvelles d'eux depuis mon départ. Je sentis mon cœur fondre et les larmes monter mais je repris la route en sens inverse afin de retourner au Seireitei. Je ne comptais toutefois pas me laisser abattre, je les retrouverais quoi qu'il puisse arriver et découvrirais où ils étaient allés.
Le reste de mon intégration se fit naturellement. J'effectuais les missions que l'on me confiait, je faisais mon travail convenablement et pendant mon temps libre je tentais de progresser sur mon niveau global en Zanjutsu et en Kidô. Ce dernier étant mon point faible, il me prenait davantage de temps que mon perfectionnement au sabre. Néanmoins, j'avais définitivement abandonnée le combat à mains nues qui n'était pas fait pour moi. C'est ainsi que les années passèrent à la chaîne et plusieurs décennies plus tard je réussissais à atteindre le grade de troisième siège après m'être accrochée durement. Horikita-san, elle, fut entre-temps transférée dans la quatrième division. Je n'en oubliais cependant pas les paroles de Sochirô-san et menait mon investigation à ce sujet. Mais aucun capitaine ne semblait m'avoir accordé de traitement de faveur depuis tout ce temps et j'avais finalement décidée d'ignorer l'information qu'il m'avait donnée. Sans doute avait-il entendu des rumeurs non fondées et j'étais convaincue qu'il y avais cru sincèrement. D'ailleurs, qu'était-il devenu ?
Quand tout bascule
- Spoiler:
Encore plusieurs années défilèrent ainsi. Mon enquête continuait, j'avais même demandé de l'aide auprès de camarades de la seconde division officieusement mais je n'avais rien pu apprendre sur la disparition de mes parents. Si bien qu'ils semblaient ne jamais avoir existé. Finalement, je décidai de lancer une recherche officielle afin de tenter de les retrouver et c'est ainsi que je m'en allais retrouver Mizushima-san. Désormais j'occupais un grade plus élevé que le sien, ce qui était paradoxal quant au fait qu'il fut mon professeur et je lui avais évidemment demandé pourquoi ne cherchait-il pas à évoluer. Il m'avait répondu que les choses lui plaisaient telles qu'elles étaient avec son rictus sincère toujours sur le visage. La véracité de ses propos ne faisaient aucun doute et correspondaient à la simplicité de sa personne. Avec les années, nos rapports s'étaient encore affinés et je l'appréciais de plus en plus. Avec Horikita-san nous n'avions pas une relation de concurrence, nous demeurions amies, sachant de toutes façons qu'il n'était pas ce genre d'homme. Nous nous considérions simplement comme des amies depuis mon entrée dans la division. Toutefois, pour une raison qui m'était moi-même inconnue, je ne lui avais jamais parlée de mon problème familial. Sans doute par peur de l'ennuyer...
Ce jour-là je décidai donc d'aller en parler à Haki et il me promit de mener également sa petite enquête sur ce sujet, toujours avec son tendre sourire qui me faisait craquer. Puis quelques mois plus tard, un Shinigami vint m'apporter une missive. Le message était encore scellé et, figurait sur la cire, le symbole de ma division. Aussitôt après avoir remercié et congédié le messager, je déroulais le papier afin d'en lire le contenu. Sans nul doute je pus constater qu'il s'agissait bien de la belle écriture de mon ancien sensei, si fine et précise qu'aucun autre ne pouvait avoir. Le message disait qu'il avait trouvé une piste concernant mon affaire et souhaitait m'en parler en personne. Sous l'émotion, les larmes commencèrent à couler le long de mes joues et je partis aussitôt de mes appartements afin de le rejoindre. La nuit n'avait jamais été aussi belle et rien n'avait jamais senti aussi bon qu'à ce moment-là. Je croisais quelques guetteurs qui faisaient leurs rondes et les saluais avec un large sourire puis j'arrivais enfin à la petite maison. Avant d'ouvrir la porte, j'émis une petite tonalité afin de me faire entendre et la fit glisser. Je vis une faible lumière et Haki-san assis devant son bureau en train d'écrire quelque chose.
Malgré sa gentillesse toujours infinie et mon grade supérieur, j'étais toujours aussi maladroite et nerveuse en sa présence. Il tourna sa tête vers moi comme la première fois mais sans son sourire habituel, ce qui me fit immédiatement comprendre qu'il se passait quelque chose d'important.
- Hime-chan, assieds toi je te prie.
Je m'exécutais aussitôt, les jambes tremblotantes et il se leva de sa chaise pour aller fermer la porte. Puis... plus rien. Le noir absolu. Je ne ressentis pas la moindre douleur, rien.
Combien de temps cela avait-il duré ? Je n'en avais pas la moindre idée. Je me réveillai seulement attachée après une table, presque totalement dévêtue, j'avais simplement des bandages autour de la poitrine et des hanches. Je regardais autour de moi mais j'étais seule et terrifiée. Que se passait-il ? Des millions de questions me fusaient dans la tête et j'étais horriblement gênée en plus de la terreur qui m'emplissait les veines. Je tentais de crier mais rien ne sortait de ma bouche, aucun son, aucune note. Puis enfin, quelqu'un entra dans la pièce. C'était deux individus étranges, ils n'avaient pas de vêtements de Shinigamis ni rien pour les distinguer et portaient tous les deux des vêtements blancs très amples. La capuche et le large col dont étaient équipés les habits les rendaient totalement impossible à identifier. Tout me revint alors, la convocation, l'entrée chez Mizushima-san et le moment où j'avais perdue connaissance. Où était-il ?
- Rassure-toi, il va arriver bientôt.
C'était un des deux inconnus qui venait de prendre la parole comme si il avait lu dans mes pensées, il avait une voix d'homme mais je ne la connaissais pas. De qui parlait-il? De Haki ? Non, c'était impossible, jamais il ne me ferait une chose pareille... Et pourtant, quelques secondes plus tard je le vis entrer à son tour dans la petite pièce toute peinte de blanc. Il avait des appareils étranges dans les mains mais je ne savais dire ce que c'était, on aurait dit qu'ils étaient tout droit sortis des laboratoires de la douzième division.
- N'aie pas peur, tu ne sentira rien.
- Haki...-san, que fais-tu?
Lui dis-je spontanément pendant qu'il m'installait ses appareils.
- Ce n'est rien, une simple petite expérience. Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi moi ? As-tu envie de me demander. C'est très simple...
Il m'expliqua que quelqu'un qui lui était cher menait quelques expériences sur les âmes depuis plusieurs années. Il était très précis dans ses explications mais j'étais totalement abasourdie par toutes ses paroles et ne réalisait pas encore tout. Il disait que j'étais un cobaye qu'il suivait depuis ma naissance. Il préparait cela depuis des décennies car il souhaitait faire des expériences sur des âmes nées dans le monde spirituel, estimant qu'elles étaient plus pures. Son débit de paroles était interminable, sa voix était froide et sèche comme je ne l'avais jamais entendue et ne le reconnaissais plus. Il finit par m'expliquer qu'il avait récemment également étendue ses recherches sur les âmes de Shinigamis et enchaîna.
- Ah, à ce propos, j'ai failli oublier, ton ami le bavard, Sochirô-kun, il aura été un échec jusqu'au bout et j'ai bien peur qu'il soit décédé, dit-il avec un faux-air triste. Quant à ta demande spéciale, je ne t'ai pas mentie, j'ai bien retrouvé tes parents... mais à vrai dire ils sont morts également. Rassure-toi, ils n'ont pas soufferts... du moins, pas autant que ton ami. De toutes façons, qui se soucie des habitants du Rukongai ? dit-il avec son ton habituel et toujours son doux sourire sur le visage qui me parut à ce moment là diabolique.
Il ne me laissa pas le temps de réagir, il me mit un masque sur le visage, ce fut ma dernière vision claire puis ce fut de nouveau le noir absolu. Une paire de secondes plus tard je perdis connaissance.
Transformation
- Spoiler:
Encore une fois, je ne sais combien de temps s'écoula. Nous n'avons que des bribes de souvenirs à vrai dire. Nous étions plus au Seireitei, nous n'étions d'ailleurs même plus dans le monde spirituel, nous étions sur terre. Comment étions-nous sorties ? Que s'était-il passé ? Nous n'en avions aucune idée. « Nous » oui, parce qu'il s'agissait de ma jumelle et moi. Mon âme s'était dédoublée pendant l'expérience. Enfin, ce n'était pas tout à fait le cas, disons plutôt qu'elle avait été divisée en deux. Deux demi-âmes parfaitement identiques en tout points, aussi bien physique que spirituel. Cependant, mon Zanpakutô, lui, était toujours là et unique, une de nous deux le portait toujours à sa ceinture. Nous avions visiblement été relâchées dans la nature mais il n'y avait plus aucune trace ni d'Haki, ni des deux étrangers, nous étions seules. Nous étions cependant convaincues qu'ils nous observaient depuis quelque part. Soudain, un mal de crâne immense nous fîmes nous étaler au sol. Ainsi genoux à terre, nous nous tenions la tête en hurlant de toutes nos forces au milieu d'une forêt. C'était un Hollow, il n'y avait aucun doute là-dessus mais il était à l'intérieur de nous-mêmes. Il apparaissait dans nos têtes comme était apparu l'avatar de notre Zanpakutô lorsque nous avions appris à maîtriser le Bankai. Sauf qu'il semblait beaucoup plus fort, profitant de notre faiblesse, il nous terrassa presque totalement et son masque commençait à apparaître sur nos visages. Toutefois, une force, ma force intérieure, celle qui m'avait toujours sauvée jusque là demeurait et refusait de se laisser corrompre par le mal. Ainsi, une lutte acharnée se fit entre ces deux entités. Refusant de me laisser emporter je combattis de toute mon âme mais cela ne fut pas suffisant. Le Hollow finit par prendre le dessus mais ma transformation ne fut jamais complète. Si aujourd'hui, nous n'avons pas étés totalement transformées, c'est sans doute qu'en nous réside toujours cette jeune Shinigami courageuse et joyeuse mais qu'elle est probablement toujours en état de léthargie quelque part au fond de mon âme sombre et corrompue.. Peut-être qu'un jour elle se réveillera... mais en attendant nous sommes presque totalement contrôlés par notre Hollow, Supaidā et ce, même lorsque nous reprenons notre forme « humaine ». Son influence est telle qu'il arrive par vagues aléatoires pour tenter de nous faire craquer et nous dominer totalement. Nous n'avons depuis lors, plus jamais eues de nouvelles de nos ravisseurs, nous ne savons pas ce qu'il était advenu d'eux. Nous avons continués à errer dans le monde des humains, hantant les grottes et les égouts des villes que nous traversions, totalement contrôlées par cette folie que nous combattons encore aujourd'hui. Notre épopée a finie par nous amener à Karakura dans laquelle nous occupons les sous-terrains et tous les endroits sombres. C'est dans cette ville que continue ce combat épique, qui semble sans fin et dont il est impossible aujourd'hui de prévoir l'issue.
Dernière édition par Ubu Hime le Mer 10 Juil - 21:41, édité 20 fois |
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