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 Quand il n'y aura ni femme à prendre ni homme à pendre, il se reposera.

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Julius
Quand il n'y aura ni femme à prendre ni homme à pendre, il se reposera. Shi-shi
Julius
Messages : 6
MessageSujet: Quand il n'y aura ni femme à prendre ni homme à pendre, il se reposera.   Quand il n'y aura ni femme à prendre ni homme à pendre, il se reposera. Icon_minitimeDim 7 Juil - 21:40

Nom du personnage

    Âge : 35 ans
    Race : Shinigami
    Siège demandé : Troisième siège de la septième division.

    Description de votre personnage :

    Matrone Simone, la quarantaine avouée, blanchisseuse au Pichet Bleu.

    L’est comment Julius ? Julius, l’est beau. Un beau brin d’mec qu’était toujours partant pour fouiller dans mes robes quand il était plus jeune. J’m’en souviens encore maintenant ; monté comme un bourrichon et toujours insatisfait. Pourquoi tu rougis p’tit gars ? J’réponds à ta question. Ou que c’est qu’t’es puceau ?

    Je n’le connais pas plus que ça, faut dire. On n’a jamais fait qu’baiser. Faut dire que j’m’en tape d’causer moi. Grand, très grand. Plus que les autres gamins déjà et rapidement plus que les autres adultes. Des épaules de taureau et un long cou. Des pectoraux de bœuf et une queue de ch’val. Y avait assez d’viande dans ses cuisses pour nourrir tout un quartier deux s’maines que j’dis. Et puis cte’ gueule d’ange qu’il a ; des mirettes bleues et des ch’veux blonds longs et fins comme d’la soie. Qu’il ait des cicatrices plein l’corps et même au visage ne gâche rien. Ça fait viril sur un homme. Lui, il en avait des pleines malles. Depuis la violence de ses gestes jusqu’à sa voix grave et sirupeuse. J’disais toujours qu’il parle comme une crème épaisse. Tu comprends rien, hein ? Laisse tomber, m’casse d’ici.

    Pr. Grimm, cinquante-sept ans, docteur en médecine, spécialiste en psychiatrie.

    Oui, nous avons reçu votre demande et nous l’avons agréée de nos vœux. Il semblerait que tout soit en ordre et voici donc mes conclusions quant au cas « Noire Forêt ». Vous comprendrez que la substance des informations qui y figurent est sous le sceau du secret professionnel et qu’elle n'est pas à remettre qu’entre mains dûment désignées par le cadre rigoureux de la loi.

    Le sujet fut retrouvé dans un état de délirium et d’anxiété ce jour-là. Il souffrait par ailleurs de déshydratation et de malnutrition, sans que cela menace sa santé vu sa complexion. Il présentait aussi des blessures mineures, mais nombreuses. Nous primes en charge, d’un seul tenant, sa situation psychologique et physique. Il fut possible de restaurer sa vigueur au bout de moins d’une semaine de soins. Néanmoins, sa psyché nous resta inaccessible. Il resta réfractaire à toute tentative de communication. La verbalisation des évènements lui était intolérable et il passait par des ictus hétéroagressifs que ne réprimèrent ni la contention ni la médication. Bien que pressés par les enquêteurs de rapporter autant d’éléments que possible à la résolution de cette énigme, nous dûmes prendre nos précautions quitte à numéroter nos abattis.

    Subséquemment, il nous fallut plus d’un mois pour tirer le patient de sa léthargie en prenant le risque d’alléger son traitement médicamenteux au possible. Il nous fallut rétablir le contact au plus tôt afin d’éviter le passage à la chronicité de son état paraphrénique. Nous remarquâmes chez lui un état de régression psychique le ramenant à une époque se situant, selon témoins, à la phase de latence autour de sa préadolescence. Les tentatives de lui faire évoquer ses souvenirs se heurtaient à un silence buté quand ce n’était pas un accès de rage dévastateur. Alors, nous décidâmes une nouvelle fois de reporter la catharsis et nous nous penchâmes sur ses autres troubles psychiques.

    Cela nous prit six mois encore pour qu’il se stabilise dans une personnalité au moins analogue à celle qu’il avait avant l’accident. Alors, la médication fut interrompue et il put quitter nos locaux. Quant à lui faire revivre ses angoisses, nous ne pûmes nous y résoudre. On décida de le suivre ultérieurement. L’enquête s’étant enlisée, plus personne ne se souciait de connaître la vérité. Il ne restait plus que l’objectif analytique dans nos esprits et cela pouvait attendre des jours meilleurs.

    Au fil des ans, le patient me confia des bribes de souvenirs, non sans angoisse. Lui, par contre, s’en sortait aussi bien que possible. Qu’il soit marqué par les évènements, cela allait sans dire. Toutefois, il était avenant, souriant et même spirituel par instant. Il était capable d’avoir une conversation agréable et sa jovialité qui n’était pas feinte autant que sa tenue soignée démontrait une volition à aller de l’avant.

    L’homme qu’il est devenu est considéré comme un succès émérite de notre centre sans que cela ne diminue sa volonté.

    Grenn, vingt-deux ans, soldat de septième division.

    Julius ? Un bon gars qu’on aime bien dans la division. Il pète pas plus haut que son cul, il prend des pintes avec ses hommes. C’est un chic type, vraiment. Un peu sévère des fois, mais toujours réglo. Et puis, il en a des histoires à vous raconter. J’en soupçonne la moitié d’être des conneries, mais elles sont marrantes et il a le don pour raconter. Il y va au front, lui l’premier. On l’voit jamais que de derrière tellement qu’il s’met en danger. Ça et quand il s’agit de courir les gonzesses. Quand tu sors avec, t’es assuré de finir dans le lit d’une bonne femme. Bonnes ou moches, il disait qu’elles avaient toutes quelque chose de bon à prendre. M’est avis qu’il parlait de leur con, hahaha. Rougis pas p’tit gars, t’y viendras un jour.

    Jack, trente-trois ans, instructeur en chef à l’académie.

    Le soldat Julius ?
    État de services entachés de plaintes pour insubordinations et insultes à officier.
    Mauvaise graine, mais graine populaire. Faut croire que ça suffit à l’sauver.
    Paresseux comme pas deux, coureur de jupons et ivrogne, voilà ce qu’il est.
    Il n’a pas plus de discipline que d’beurre au cul, j’vous dis.
    S’est rien passé entre lui et ma fille, c’est des calomnies !
    Bref, un enfoiré, un traîne-savate et un peigne-cul.
    Lui, comme responsable ?
    J’préférerais encore prendre une vieille galeuse paralytique.

    Irène, vingt ans, peintre renommée.

    Je suis sortie avec lui quelques semaines. Un type bien, poli, propre et bon amant par-dessus le marché. C’est pourtant pas le genre qui reste pour la vie. Je l’ai su dès le départ. La nuit, il lui arrive de se lever du lit pour être seul. Il ne va pas bien tout en refusant mon aide. Il lui arrive aussi de devenir détaché, absent et taciturne sans que rien ne puisse l’en tirer. Je l’ai aimé dès que je l’ai vu. Il m’a plu dans son uniforme négligemment ouvert sur son torse. Je l’ai fréquenté pendant pas mal de temps sans vraiment être certaine de le connaître. Je crois que personne ne saura qui il est vraiment. Moi, je pense que c’est un homme qui cache une blessure secrète derrière son masque de tombeur. Et cette sensibilité qu'il a m’a séduite bien plus que son physique.


    Description du sabre :

    Nom : Épée Du Matin.
    Type : Élémentaire, foudre.
    Effet de la première forme :
    Sous cette forme, l'épée devient blanche et lumineuse. Des éclairs serpentent sur sa surface et se transmettent au contact de quoi que ce soit. Dotée d'une larme courbe classique d'un katana, elle a une ligne épurée et une élégance certaine. Celle-ci mesure quatre-vingt centimètres. Le manche laisse la place à une utilisation à deux mains. Autorisant le maniement à une ou à deux mains. Ses pouvoirs consistent à émettre des chocs électriques à distance ou au corps-à-corps. Il semble aussi que chaque étincelle qui naît de l'acier de sa lame contre celui d'une autre est bien plus lumineux que d'autres.
    Effet de la seconde forme : Libérée avec la phrase : "Fends les cieux, Épée Du Matin".
    Sous cette forme, l'arme devient moins épaisse et plus tranchante que jamais. Deux ailes poussent dans le dos de Julius lui permettant de voler ou de se protéger vu leur taille. Pendant ce temps, un orage se déclenche et augmente les capacités offensives et ce en utilisant l'électricité présente dans l'atmosphère.

    Histoire :

    Quelque part, au loin, se faisait ouïr le croassement d’un corbeau. Un, deux, trois cris et puis, plus rien. Julius se décrispa et se remit à méditer. Une nuit pour être seul avec lui-même. Dans le noir de la grande salle de pierre nue, l’homme en occupait le centre. Assis à même le sol, il laissait vagabonder son esprit. Il déroulait ses souvenirs tel le fil d’une longue pelote. Chaque segment représentait une clé. Et chaque clé servait à ouvrir une porte sur ce qu’il était et sur ce qu’il deviendrait. Impitoyablement, il examinait ce qu’il était et se mettait paradoxalement à jour dans cette pièce sombre. Sans plus de faux-semblant, il allait aussi loin que sa conscience le portait. Il saisit le premier souvenir qu’il n’aurait jamais et lui redonna vie.

    Tout doucement, des couleurs s’insufflèrent dans la salle. Elle était désormais plus petite. Longue d’une dizaine de mètres, elle se terminait par une porte en chêne cloutée de fer. Les murs faits de pierre et égayés de tentures aux couleurs passées le narguaient par l’impression de froid qu’il s’en dégageait. L’enfant qu’il était tremblait de froid ou d’effroi. Et Julius fit de même tant il était imprégné par l’instant, privé désormais de tout autre sens que celui de la vue de l’esprit. Un cri déchirant s’éleva de l’autre côté. L’enfant se recroquevilla sur lui-même, ramenant ses genoux sous son menton. Le bois du banc sur lequel il était gémissait sous l’oscillation qu’il lui imprimait. Les mains sur les oreilles, il attendait, seul, la délivrance. Délivrance qui ne venait décidément pas puisqu’un nouveau cri déchira ses tympans et lui vrilla le crâne. Ce hurlement s’insinuait entre ses doigts et lui perçait le cerveau. Encore un autre, plus long que les autres et enfin le silence. Le jeune garçon était tombé de sa chaise, mais ne se souciait pas de se relever. Il ne semblait ni remarquait sa position allongée, ni le sang qui coulait de son genou droit. Il attendit un temps qui lui semblait infini, transi de peur et paralysé de terreur alors que le moellon qui faisait sa couche lui mordait la peau. Son père vint le voir, devenu étranger par la douleur qui déformait ses traits l’informer de ce qu’il savait déjà. Il ne rappellerait jamais de son visage, mais sa voix brisée par l’effort le marquerait à vie.

    Inspirant bruyamment, Julius se surprit à terre, ses muscles étaient roides et ses yeux humides. Il fit quelques exercices de respiration. Une longue inspiration suivie d’une courte expiration. Son cœur se calma et sembla retrouver sa place dans sa poitrine. Il se remit sur son séant et épousseta ses vêtements encore qu’il ne pouvait savoir s’il s’était correctement nettoyé vu les ténèbres environnantes. À la manière d’une eau remuée par un galet, des vagues de sentiments se propageaient en lui. Frustration de ne pouvoir se figurer sa mère, culpabilité de n’avoir rien pu faire, rancœur envers son père qu’il tenait responsable de cette mort prématurée, mais aussi du deuil qu’il lui refusa en l’envoyant le lendemain à l’école des dieux de la mort.

    Son premier jour se déroulait désormais devant lui. Il neigeait ce jour-là, il était secoué par les évènements de la veille et habillé différemment des autres. Il était plus petit aussi et avait des manières tout aussi distinctes. Il n’en fallut pas plus pour qu’il soit haï de ce qu’il répugnait à désigner comme pairs. Sur le perron de la salle de classe, il reçut des autres sa première offense ; un croche-pied qui le fit s’affaler tout du long. Les jambes en feu et le menton ensanglanté, il se releva péniblement sous les rires et quolibets de ses camarades. Le maître vint interrompre leurs moqueries, néanmoins le mal était fait et désormais irréparable. Tous les jours suivants, il lui fallut subir les mêmes tourments. Il était un loup solitaire et eux une meute et, l’hiver, le premier mourait pendant que les seconds survivaient.

    Revenu à ses esprits, l’homme avait de la compassion pour le gamin qu’il était. Tant de douleurs l’avaient accompagnée, tant de haine s’était instillée dans son âme. Il s’était refermé sur lui-même au fil du temps et son cœur se serait desséché sans Mordeur. C’était son idéal de l’époque, plus grand, plus fort et plus intelligent que les autres, il rayonnait de charisme. Le simple fait d’être dans son ombre le rendait heureux. Il le suivait à la manière d’un chien son maître. Lui le protégeait contre ses ennemis et en imposait aux autres d’une manière effrontément naturelle. Personne ne songeait à lui ravir le titre de leader, personne. En revanche, Mordeur ne semblait pas se soucier de ce qu’il représentait. Il était souriant et avenant là où Julius était chétif et rétif. Illuminé par sa présence, il s’épanouit, les mots lui venaient plus facilement et la vie lui laissait goûter ses fruits les plus délectables. Son meilleur ami était surnommé ainsi parce qu’il le mordait chaque fois qu’il l’entendait se plaindre. Un simple jeu entre enfants qui rendit Julius bien plus fort qu’il n’espérait devenir. Plus que les professeurs, Mordeur fut son mentor. Lui apprenant ce qu’il ne pouvait saisir en classe avec un talent indescriptible. Pour l’impressionner, le jeune adolescent qu’il devint se consacra corps et âme à l’entraînement. Il n’avait d’ailleurs aucun goût pour autre chose vu ses capacités sociales fort limitées. En effet, il lui suffisait d’être séparé de cet ami pour redevenir le mioche geignard, faible et asocial qu’il était.

    Il fallut bien s’en affranchir un jour et ce jour arriva trop tôt. Mordeur était connu pour avoir une santé fragile. Il fut appelé au front un jour, il n’avait encore que quatorze ans, il en paraissait quatre de plus tant sa stature et son talent furent hors du commun. Et pour tout dire, les aînées n’en avaient cure. Ils voulaient de la piétaille et il en était. Fier qu’il était de pouvoir se distinguer, il ne fit que s’éteindre. De cela Julius apprit sa seconde leçon, après qu’il comprit que tous peuvent mourir, il sut que peu de gens vivent. Et il se résolut à vivre tant et si qu’il honorerait la mémoire de son camarade et mentor, son seul véritable ami.

    Au lieu de le détruire cette fois, l’expérience le métamorphosa. Il en émergea si différent que tout le monde s’en étonna. Déterminé et volontaire, il se hissa au sommet de son art. Rompant les lances avec les hommes, il brisait le cœur de ses conquêtes. Il devint frivole et si épris de plaisirs qu’il s’en oubliait et récoltant les brimades de ses professeurs, il ne s’en sortait que grâce à son talent indéniable. Prétentieux et boursouflé d’arrogance, il vit son physique l’élever au rang de gravure de mode. Il prit des centimètres et du muscle à faire pâlir le plus costaud des apollons. Il sortit de sa chrysalide en surpassant les autres et en étant dominateur au possible, l’antagonisme même du morpion rabougri qu’il était. Mais, s’il voyait en lui-même quelque chose de divin, il était loin de la vérité. Et la vie allait se charger de le lui rappeler, de la manière la plus amère qui soit.

    Fourbu d’être resté si longtemps sur le sol, l’homme ne pensait qu’à se relever et à déambuler. Néanmoins, il craignait de rompre la bulle fragile dans laquelle il était. La tradition exigeait de lui la méditation et il s’y conformerait. C’était son souhait et il s’y conformerait. Il se massa les épaules des deux mains. Toutefois, ce geste était vain et ne fit que réveiller ses crampes. Alors, il fit se mouvoir sa nuque et ferma les yeux pour se replonger dans ses souvenirs. D’abord encore gêné, il se détendit au rythme de sa respiration et tout s’illumina pour lui restituer une sente de compagne.

    Il faisait réellement chaud ce jour-là et Julius était torse nu parmi d’autres fraîchement promus. Il se pavanait de ses muscles en faisant porter son paquetage par son souffre-douleur du moment. Il savait qu’il n’avait pas le droit, mais, pourquoi se refuser l’admiration des autres ? Et puis, à sa place, l’autre agirait pareil, alors à quoi bon ? Tout se justifiait rapidement dans sa tête de jeune de dix-huit ans. Ni le bien ni le mal n’y avaient cours, il n’y avait de justice que celle qu’imposait le plus fort. Et cet homme-là, c’était lui. Il préférait prendre la place du bourreau plutôt que celui de la victime. À l’époque, nul n’osait le contester, préférant laisser sa tête de Turc du moment l’endurer plutôt que prendre sa place. Tout s’arrangeait donc et le pauvre faiblard qui croulait sous le poids de sa charge. Lui se promenait à la tête de l’expédition. Il flânait et flattait quelque fille de ses attentions avant de la délaisser pour une autre. Il était si beau sous ses cheveux jaune d’or et ses traits altiers qu’elles ne lui résistaient que rarement souvent par dépit. Leur première sortie dans le monde réel, à l’assaut d’un hollow. Ils étaient dix, il n’en revint qu’un seul, un qui n’est jamais parti avec eux.

    Julius se concentrait du mieux qu’il pouvait sur les évènements qui s’étaient produits en ce jour funeste. Il plissait le front et tentait de les restituer au mieux. Une décade s’était déroulée pourtant, il n’arrivait toujours pas à les saisir. Seule l’épouvante lui revenait. Elle était une lame aussi tranchante que subtile. Il avait senti ses genoux se dérober dès qu’il sut que son monde venait de s’écrouler.

    Le discours de son maître décrivait l’utilité de se placer en haut d’une pente pour vaincre ou quelque chose d’approchant. Il n’écoutait que d’une oreille, préférant passer sa main dans les vêtements d’une jeune femme plantureuse qui fouillait son caleçon. Il entendit d’abord son rire libertin s’étouffer dans sa gorge. Elle s’était figée, le visage inexpressif et la mâchoire pendante. Lui, suivit son regard pour tomber sur la gorge ensanglantée de leur enseignant. Dedans, il voyait en surgir deux longues griffes et plus loin encore un humanoïde au visage allongé et aux mains fines les dardait d’un regard surnaturel. Ses prunelles bleues les glacèrent jusqu’aux os et deux ou trois d’entre eux s’évanouirent. Le corps osseux et fuselé de la créature leur était si effroyable que tous en détournèrent les yeux avant de réaliser la bêtise que c’était. Une voix grave et à l’accent râpeux leur souhaita la bienvenue sur ses terres. Il les invita à un jeu, le sien et pas le leur. Et il se fit fort de leur montrer qu’il était seul décisionnaire et qu’il ne céderait pour rien au monde ses prétentions.

    À la simple évocation de ce monstre, Julius trembla de tout son corps. Ses membres s’animèrent d’un tressaillement incontrôlable et il se vit reprendre connaissance couvert de sueur et passablement déshydraté vu la sécheresse de sa bouche. Il se délia la voix en toussant deux fois puis avala une lampée de sa bouteille d’eau. Elle était légèrement tiède, mais cela lui importait peu. Elle lui soulagea sa gorge en feu et lui permit de se rassembler ses esprits. Il se convainquit que cette épreuve était désormais passée et qu’il n’était plus menacé par ce hollow. Pourtant, ce ne fut pas sans appréhension qu’il se replongea dans ses souvenirs.

    Disparu comme il était apparu, le monstre ne leur laissa pas d’autre indice de sa présence qu’un ultimatum. Un seul d’entre eux devait survivre. Il leur donnait deux heures pour se décider. Temps au bout duquel il tuerait tout le monde. Quand les renforts vinrent le retrouver, ils le trouvèrent couvert de sang et de blessures. Nonchalamment, il se tenait assis, les genoux sous le menton. Ses mains couvraient ses oreilles et il était silencieux comme un mort.

    Le seul signe de vie qu’il donna pendant des mois fut le balancement régulier et continu d’un métronome.

    Il se réveilla sept mois plus tard. Il ne pouvait ni en parler, ni même y penser sans subir une crise de panique effroyable. Il s’agitait à une simple référence et devenait outrancièrement violent. Il blessa grièvement un docteur et plusieurs fois des membres du personnel. Il lui fallut encore un an pour qu’il retrouve une forme d’équilibre. Il était différent de celui qu’il était. Bien sûr, au bout d’un long moment, il retrouva à peu près son comportement. Pourtant, l’œil averti y voyait une nuance subtile et pourtant présente.

    Il ne serait jamais plus l’adolescent insoucieux qu’il avait été. Cette dernière morsure fut la plus cuisante.

    Avec plus de recul, il sut ce qui s’était produit. Au bout d’une heure à tenir leur position défensive, l’un d’eux craqua. C’était le gamin brimé qui avait mis sa lame au clair en premier. Il déclencha les hostilités et Julius finit les mains couvertes du sang de ses « amis ».

    Comme pour conjurer le sort, l’homme s’ébroua tel un marmot dans un étang. Il porta ses deux mains à ses tempes pour les masser. Cela ne le soulagea aucunement. La migraine le tenaillait encore. Pourtant, il ne comprenait pas par quel désire masochiste il perpétrait ce geste qui ne faisait que renforcer sa douleur. Son cœur battait fort de part et d’autre de son front sans tendance à se calmer. Son souffle se fit de plus en plus court et pénible et un étau enserrait sa poitrine. Il se sentait partir, la conscience diluait dans une peur qui enflait et enflait. Une crainte sans objet qui prenait sur son esprit tout empire.

    Et il sombra profondément. Presque en apnée. Les yeux bêtement fermés vu l’obscurité totale qui régnait et la lippe mollement pendante.

    Quand il revint à lui, la nuit aurait tout aussi bien pu être achevée qu’à peine entamé. Il n’avait, pour ainsi dire, aucun repère temporel. Et puis, cela faisait partie de l’épreuve de n’avoir nul garde-fou où s’accrocher. Il lui fallait marcher le long de la sente escarpée ou être réduit à néant au contrebas de la déraison. Mais quelle illusion se faire sur sa santé mentale ? Lui ne s’en faisait aucune. Il faudra bien que cette épreuve se finisse. Ce qui fait sa difficulté était l’absolue impassibilité du noir. Il ne faisait que renvoyer l’image que l’on projetait dessus. Et pour peu que l’on ait connu la peine et la frayeur, il y a avait plus à craindre de ce miroir que de n’importe quel ennemi palpable. Dans cette salle, Julius affrontait mille ennemis et un. Mille comme ses douleurs et un comme ce qu’il était, un être versatile, aussi fragile que puissant et aussi malheureux que jovial. Il était tout ce qui apportait sa force et tout ce qui la sapait. Deux facettes d’un être unique, marqué par les coups aussi bien que par les caresses, il était ce qu’il était. Pas un iota de plus, mais pas un iota de moins. Et il le réalisait avec fascination.

    « Lève-toi, mon fils. »
    Et il se leva.
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Melody MacKenzie
Quand il n'y aura ni femme à prendre ni homme à pendre, il se reposera. Hum-ind
Melody MacKenzie
Rang : Ϟ Espiègle Valkyrie

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MessageSujet: Re: Quand il n'y aura ni femme à prendre ni homme à pendre, il se reposera.   Quand il n'y aura ni femme à prendre ni homme à pendre, il se reposera. Icon_minitimeLun 8 Juil - 11:15

Bonjour et bienvenue sur BBS.

Je te valide donc au niveau 4, en tant que Shinigami de la 7ème Division. En revanche, je t'informe que nous ne nous occupons pas des rangs inférieurs à celui de vice-capitaine, aussi le tien sera-t-il à déterminer en compagnie de Tôjô (même si je suppose que tu as d'ores et déjà son accord).
Tu disposes de 25 points de compétence, à répartir comme il te plaira dans ta fiche technique, qui se trouve dans la partie HRP de ton groupe.

Bon RP !
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Quand il n'y aura ni femme à prendre ni homme à pendre, il se reposera.

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