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 Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely.

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Matsunaga Aiji
Matsunaga Aiji
Messages : 3
MessageSujet: Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely.   Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely. Icon_minitimeMar 9 Juil - 19:22

Matsunaga Aiji

Âge : 851 ans
Race : Shinigami
Siège demandé : Yon Ban Tai Taisho - Capitaine de la 4ème Division ( si possible bien sûr )

Description de votre personnage :

« Un véritable corbeau se moque de la noirceur. »

Certes, Matsunaga Aiji ne semble pourvu ni d'ailes ni de serres ; il n'en subsiste pas moins quelque chose de volatile chez cet homme. Un subtile mélange d'élégance, de raffinement, et malgré tout un on-ne-sait-quoi d'intrigant. A défaut d'aimer le noir aile de corbeau, Aiji possède de longues mèches de cheveux argentées. De longs et beaux cheveux encadrant un visage aux traits androgynes, pour certains énigmatiques, tant l'expression des émotions s'y font rare, pour d'autres simplement angéliques. A quoi s'ajoute un teint de peau lumineux, vraisemblablement très pâle de nature, mais rehaussé par une poudre élaborée par Aiji en personne, et les seuls accessoires qu'il s'autorise à porter: deux anneaux en or ( l'un à l'oreille droite, l'autre à la lèvre inférieure ) et une chaîne assortie pour les relier.

De ses yeux, on ne retient le plus souvent que leur couleur : un ambre particulièrement marqué. Il n'est pourtant pas rare qu'ils s'animent d'une flamme pour le moins singulière, signe d'une profonde activité intellectuelle sous des apparences calmes et assagis ; alors que leur froideur ponctuelle saurait aisément rivaliser avec l'air tranchant des cimes dès lors qu'il est question pour Aiji d'observer ou d'étudier minutieusement quelqu'un ou quelque chose.

Haut d'un bon mètre quatre-vingts six pour un poids avoisinant les soixante-quinze kilos, Aiji arbore une drôle d'allure, droite sans être fière, forte sans être robuste. Sa musculature est celle qui sied à tous les hommes de spectacle, taillée pour l'agilité et l'aisance des mouvements, clairement pas pour l'effort et la guerre. Agile et habile de son corps, Matsunaga Aiji l'est assurément. En témoigne ses innombrables acrobaties qui semblent, parfois, ne former qu'un seul et même mode de déplacement. S'il fallait d'ailleurs évoquer sa manière de marcher, il faudrait sans doute remettre en question le mot avant de détailler ces déplacements tout en légèreté, en subtilité, à se demander parfois s'il ne serait pas un funambule progressant sur un fil qu'il serait le seul à pouvoir voir.

Si tout ceci ne suffisait pas, sa garde robe n'a jamais eu de cesse que de le mettre en valeur. Que ce soit à travers de riches étoffes tout de blanc soutenu ou de pourpre, en témoigne par exemple sa ceinture en soie ornée de filaments d'or. Qu'on se le dise, Aiji a toujours mis un point d'honneur à tenir son rang sur le plan vestimentaire au risque de suciter une frivolité totalement contraire aux fondements de son caractère.

« La compréhension n'a pas besoin d'ailes. »

Il y aurait sans doute trop à dire sur la volonté qui habite l'esprit de cet homme. Trop à dire sur l'intelligence singulière qui anime l'esprit des oiseaux de son espèce. Reste que sous ses airs absents, parfois déconnectés, Aiji est doué d'une capacité de raisonnement remarquable. Certes, aux yeux de certains, il ne sera jamais plus qu'un bouffon dénué d'intérêt, un illuminé davantage intéressé par la propreté de son haori que par le combat ; mais Kyōraku Shunsui et Tsunemi Ai savent, eux, qu'il est beaucoup plus qu'une apparence.

Par ailleurs, notre homme emmagasine tout. Nous ne parlons pas ici des connaissances élémentaires d'un shinigami, qui aux portes de la mémoire d'Aiji n'étaient que des formalités, mais d'une toute autre forme de savoir, oubliée des puissants et pourtant indispensables à la bonne marche du monde : les gestes simples du quotidien, le poids des mots, le parfum des fleurs, l'odeur de la terre exposée au soleil, de la pierre abandonnée au vent, le déplacement des oiseaux dans le ciel, l'endurance des chevaux sur la terre, bref tout ce qui est pour le moins mécanique aux yeux des sensés mais qui n'est jamais anodins aux yeux d'un scientifique. Aiji s'intéresse ainsi aux arts, non pas pour l'aboutissement, mais pour la multitude de gestes et d'attention qu'ils requièrent.

En cela peut-on reconnaître en lui l'intérêt des choses simples, reléguant toutes les autres, celles que les individus lambda ont l'habitude de vénérer, aux rangs oubliés de sa conscience. Vivre, mourir, aimer, détester, espérer, rien de tout cela ne tient une place privilégiée dans son coeur. Seule la reconnaissance dessine inlassablement le reste. Le revers d'un tel comportement est l'inaccessibilité qui semble parfois se dégager d'Aiji aux yeux des shinigami des autres divisions. Ce qui rend d'autant plus délicate la tâche de s'y lier d'une façon ou d'une autre pour une très grande majorité du Gotei 13.

Sans attache notable, sans sensibilité pour l'atteindre, Aiji est sans équivoque un bien drôle d'oiseau qui inspire à peu près tout sauf ce qu'un homme dangereux devrait inspirer.

✿ ✿ ✿ ✿

Zanpakutō : Hasunohana ( la fleur de Lotus )

Hasunohana possède une lame plus courte que la plupart des zanpakutô. Sa poignée est sujette à un laçage de tresses pourpres en coton pour une préhension optimale. Sa garde est de forme circulaire, sculptée dans le cuivre à l'effigie d'une fleur de lotus grande ouverte. Hasunohana est si peu utilisé qu'il repose le plus clair de son temps, avec son fourreau, dans une poche horizontale spécialement cousue dans le dos du kimono d'Aiji.

Shikai : Éclos, Hasunohana.

Lorsqu'il prononce ces quelques mots, Aiji tient son zanpakutô à l'horizontal. La lame de celui-ci se désagrège instantanément en un torrent de pétales de lotus pourpre. Torrent qui finit par se regrouper en un point donné pour y faire éclore une fleur de lotus capable de contenir aisément deux hommes de forte stature. Le coeur de la fleur possède de fortes propriétés curatives et permet aisément d'assurer les soins d'un ou de deux blessés en toute sécurité. En effet, lorsqu'un corps est placé en son coeur, la fleur se replie peu après pour assurer sa protection et éventuellement son déplacement au coeur du domaine de la 4ème Division.

Bankai : Dévore, Hasunohana.

De mémoire de shinigamis, le Bankai d'Aiji n'a été entrevu qu'à une seule reprise et encore là les rumeurs ne sont pas unanimes ni sur son apparence ni sur sa réelle capacité. Le fait est qu'Aiji rechigne à le libérer, le jugeant de son propre aveu trop cruel. Car en plantant Hasunohana jusqu'à la garde dans le sol, Aiji est capable de déployer sur le terrain une fleur de lotus gargantuesque dont le coeur carnivore s'articule autour de plusieurs tentacules assoiffées de chair et de sang.

✿ ✿ ✿ ✿

Histoire :

1


La lune était blanche et ronde, semblable à une perle faramineuse qui aurait fuis les bas-fonds pour se suspendre au firmament. A travers sa lumière, le Rukongai prenait des allures de ville fantôme. Les bâtiments se retrouvaient à dérouler des ombres aussi colossales que inquiétantes, les petites places à se transformer en lacs terrifiants, les ruelles à prendre des allures de ruisseaux de jais liquide, et les avenues de veines saillantes parcourues par un étrange liquide nacré. Cette facette du Rukongai était à l'image de son âme, tantôt blanche à mesure qu'on approchait les districts à un seul chiffre, tantôt noire à mesure qu'on s'éloignait vers les derniers districts, tantôt mystique à sa façon d'abreuver le Seireitei d'âmes exceptionnelles, tantôt ténébreuse à sa manière de ronger les entités les plus fragiles en les reléguant aux enfers, tantôt merveilleuse sous ses airs de ville gargantuesque, tantôt effrayante sous ses airs de bidonvilles massifs. Le Rukongai était un univers à lui tout seul. Un univers qui, comme tous les autres univers, se suffisait à lui-même en s'articulant autour d'un nombre incalculable de facettes. Un territoire sans frontières où l'inégalité mirait l’opulence d'un oeil mauvais, où le désespoir épiait la foi avec aigreur. Ce Rukongai là était un nid à mystères pour l'âme suspendue à la beauté de sa pleine lune. Une âme vêtue de haillons, couchée sur une épaisse branche de sakaki. Aiji, Matsunaga Aiji, tel était le nom auquel elle répondait.

Aiji était si peu de choses. Au fond, qu'un grain de sable échoué sur une plage interminable. Mais aussi insignifiant qu'il pouvait l'être à l'échelle de la Soul Society, il y avait bien trois personnes au Rukongai pour qui son existence avait un poids colossal: le vieux Mitsuru et ses deux petits enfants adoptifs, le petit Oboro et la toute jeune Kamiko. Le crane rasé, Mitsuru était bâtit comme une vieille charpente, robuste d'apparence mais criblé de failles. Il était le patriarche de la famille, le grand-père bienveillant par excellence, celui par qui venait tous les bons conseils et quand l'occasion s'y prêtait les bonnes histoires. Oboro avait tout du petit chapardeur espiègle. Débordant d'entrain, facétieux, il était une source intarissable d'amusements pour toute la famille. Quant à la petite dernière, Kamiko, elle était de loin la plus fragile du quatuor, celle qui souffrait le plus de la faim, mais qui avait le don de toujours sourire même dans les situations les plus graves. Elle était ce qui s'apparentait le plus à la pureté et la fragilité incarnées. Ce soir là, Aiji avait une fois encore volé pour les nourrir tous les trois. Un bien maigre butin. La moitié d'un sac de riz – l'autre moitié, il s'était refusé à la dérober en entendant un enfant en bas âge pleurer toutes les larmes de son corps au coeur de la maison qu'il avait discrètement cambriolée. Une drôle de question de principes pour un habitant du 79ème district de la zone ouest.

Le bruit caractéristique d'une paire de sandales foulant l'herbe en contrebas lui fit légèrement pivoter sa tête sur le côté. Le vieux Mitsuru s'arrêta au pied de l'unique sakaki du quartier, par chance dressé dans son jardin – si on pouvait seulement appeler jardin ce tout petit carré de pelouse – et leva un bol de riz fumant dans sa direction. Aiji lui servit un sourire fatigué.

– Mange vieil homme, je passe mon tour pour ce soir.

– Tu passes continuellement ton tour, soupira Mitsuru. Quand vas-tu te résoudre à manger ?

– Quand vous serez tous les trois à ce point rassasié que vous ne pourrez plus avaler une seule bouchée de plus, plaisanta Aiji en repoussant le bol du bout de l'index. Mange.

Le vieux Mitsuru avait alors toujours le même tic. Il rentrait la tête dans ses épaules et baissait le menton d'un air abattu pour marquer sa profonde désapprobation. Et seulement après avoir assez longtemps ruminé dans sa longue barbe, il se résignait à dégainer ses baguettes et mettait un point d'honneur à ne laisser pas le moindre grain de riz lui échapper. Aiji contemplait toujours cette scène avec satisfaction, un peu comme si regarder manger les gens qu'il aimait comblait en quelque sorte son propre estomac. Au terme du repas, il sauta à bas de sa branche et accompagné de Mitsuru grimpa l'estrade menant à la chambre commune pour prendre des nouvelles de leurs petits protégés. Oboro, assis sur ses jambes repliées, se pinçait nerveusement les lèvres en fuyant du regard Kamiko qui, toujours une esquisse de sourire sur les lèvres, lui tendait son bol de riz encore plein.

– Tiens, prends-le, puisque je te dis que je n'ai pas la force de le manger, insista Kamiko, d'un ton quelque peu faiblard au goût d'Aiji. Fais-moi ce plaisir, s'il te plaît.

– Ce qui me ferait plaisir à moi c'est que tu l'avales tout entier, la porcelaine avec ! éructa Oboro. Je ne veux pas que tu restes coincée dans ce lit toute ta vie ! Je ne le supporte plus !

Le sourire de Kamiko s'affirma, ses yeux se remplirent de larmes qui refusèrent toutefois de couler sur son visage creusé lorsque Aiji posa une main tendre sur son front. Au fond de lui, Aiji souffrait de la voir si mal en point. Il lui semblait que depuis hier, l'état de la petite ne s'était guère améliorée et allait même de mal en pis depuis quelques temps déjà. Que lui arrivait-il ? Tout le monde se posait cette question mais personne n'avait réellement de réponse à lui donner. Kamiko semblait dépérir à vu d'oeil. C'était le seul constat qui s'imposait semaine après semaine à Aiji. Alors quand ce soir là, il vit un étrange papillon aux ailes noires voleter sous son nez en direction du jardin, il eut comme un mauvais pressentiment. Son regard suivit l'insecte et s'arrêta sur une silhouette tout de blanc et de rouge vêtue qui avait fait intrusion dans le jardin sans qui que ce soit s'en rende compte. La jeune femme s'approcha. Le vieux Mitsuru s'écarta pour la laisser entrer, les yeux grands écarquillés. L'inconnue s'agenouilla à côté d'Aiji et repoussa sans le moindre effort la main qu'il gardait posée sur le front de Kamiko. Aiji étudia son visage imperturbable, ses yeux gris concentrés, et sa chevelure argentée taillée aux épaules, d'un oeil légèrement plissé. L'inconnue tourna soudainement ses yeux vers lui et lui demanda de l'aider à soulever l'enfant. Comme hypnotisé, Aiji acquiesça à sa demande et l'aida.

– Où l'amenez-vous et qui êtes-vous ? lui demanda-t-il en la regardant s'éloigner avec la petite Kamiko recroquevillée dans ses bras.

– Mon nom est Kotetsu Isane, répondit la jeune femme en s'arrêtant devant le portique en bois qui servait d'entrée. Et quant à cette petite, son existence n'est plus de votre ressort.


2


Ce n'était qu'une crête verdoyante comme il en existait beaucoup à la Soul Society. Perché au sommet de cette crête, Aiji profitait, comme d'autres, de la vue imprenable sur l'académie Shinô et ses alentours en écoulant son déjeuner. Boulettes de viande macérées dans le saké et riz complet au menu d'aujourd'hui.

Les vêtements en haillons d'autrefois avaient été remplacés par l'uniforme blanc et bleu de l'académie, et ses coups de poings par un zanpakutô couché à l'horizontal dans le bas de son dos. En dehors de ces quelques détails, rien n'avait vraiment changé à part peut-être les anneaux et la chaîne en or qui pendait entre son oreille et sa lèvre ; souvenir du passé.

A cette heure avancée de la journée, les shinigamis étudiants se dépêchaient de se trouver une place à l'ombre pour déjeuner le plus souvent en groupe plus ou moins conséquent. Aiji ne fut donc pas surpris de voir Isane au devant d'une petite assemblée de filles de sa promotion, visiblement occupée à leur trouver la meilleure place. En cherchant bien, elle rencontra son regard et se stoppa net. Aucune des filles qui la suivaient ne remarqua sa réaction, trop occupées qu'elles étaient à bavarder. Aiji observa attentivement Isane se répandre en excuses devant ses amies et leur promettre qu'elle les rejoindrait au plus vite, à la grande surprise des autres qui la regardèrent grimper la crête dans sa direction.

– Félicitation ! Il parait que tu as impressionné les instructeurs pour ton premier cours d'enterrement de l'âme, déclara Isane après s'être assise à sa droite pour reprendre son souffle.

Aiji lui servit un regard complice et l'un de ces sourires dont il avait le secret, ni trop affirmé ni trop léger, un " semi-sourire " comme les surnommaient Isane.

– Ce n'était qu'une formalité. Rien de plus.

– Crois-moi, ce n'était en rien une formalité pour moi il y a sept années de cela, rétorqua Isane en dégainant baguettes et bento de son sac. Je m'en souviens encore comme si c'était hier. Il y avait cet instructeur K....

Aiji fixa son regard sur ses lèvres. Ses oreilles cessèrent de percevoir le moindre son qui émanait de sa bouche ni le moindre son tout court en réalité. Ses pensées tournoyaient si vites dans sa tête que l'instant présent s'étiola afin de laisser quelques souvenirs remonter à la surface de sa conscience.

La disparition de Kamiko avait tout changé. L'esprit de famille, tel qu'il l'avait vécu auprès d'elle, d'Oboro et de Mitsuru, s'était éteint avec elle. De la même manière qu'on ne pouvait demander à un château de cartes de tenir debout malgré qu'on lui retirât une carte de son jeu, la famille Matsunaga s'était écroulée avec la disparition de Kamiko. Le vieux Mitsuru tomba malade à son tour et refusa de continuer à exister. Fou de chagrin, Oboro quitta la maison familiale le lendemain de sa disparition et ne donna plus signe de vie. Au coeur de tout ça, Aiji décida de suivre la voie tracée par Isane.

En mémoire d'Oboro et de Kamiko, il fit confectionner après la nouvelle de son intégration dans la classe des officiers deux anneaux en or, l'un pour son oreille afin de ne jamais oublier les rires d'Oboro, l'autre pour sa lèvre afin de ne jamais effacer les sourires de Kamiko de sa mémoire. En mémoire du vieux Mitsuru, il ajouta une chaîne en or à l'édifice. Une chaîne vouée à relier les deux anneaux de la même façon que Mitsuru avait fait le lien entre eux trois.

– Aiji...

Aiji revint soudain à la réalité. Après un instant de vague à l'âme il releva ses yeux vers ceux de son amie.

– ... la 4ème division me tend les bras, lui révéla-t-elle d'un ton solennel. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que je ne la rejoigne.

Tôt ou tard, Aiji savait que cette nouvelle tomberait. Isane était une étudiante brillante. Ce n'était un secret pour personne et certainement pas pour lui. Il n'en avait que plus de mal à comprendre pourquoi la nouvelle l'affectait autant. Pourquoi cet étonnement soudain ?

– Je suis heureux pour toi, dit-il sans se départir de son semi-sourire. Tu le mérites.

– J'ai toujours su distinguer quand tu mentais, lâcha Isane après un moment d'hésitation. Je ne sais pas si je dois me sentir blessée ou bien inquiétée que tu me mentes là-dessus.

Aiji n'avait aucune réponse à lui offrir. Il tourna simplement la tête pour regarder au loin et enfourna dans sa bouche les dernières portions de viande qu'il restait à son déjeuner. Pourquoi ? Le mot tonnait dans sa tête. Pourquoi ? Il n'en avait aucune idée. Mal à l'aise, bien qu'il le cacha habillement derrière son semi-sourire et une attitude faussement décontractée, il rangea son paquetage et entreprit de dévaler la pente sous le regard effaré d'Isane.

– Tu me manqueras ! hurla-t-il en arrivant en bas, en agitant son bras par dessus sa tête en signe d'adieu. C'est certain !


3


La pièce avait beau accueillir dix lits pour l'occasion occupés, il n'y régnait pas moins un silence religieux. Au coeur de cette atmosphère pour le moins singulière, il n'était pas compliqué de percevoir les bruits de pas des deux shinigamis qui terminaient leur garde en assurant leurs derniers contrôles des fonctions vitales de leurs patients pour cette nuit. Leurs observations étaient rigoureusement annotées et signées au bas de chaque rapport de soins, comme le voulait le protocole instauré par le capitaine Unohana.

Au terme de leur ronde d'observations, Aiji et Isane se rendirent dans le bureau de leur vice-capitaine, Yamada Seinosuke, dont les yeux noirs ne laissaient jamais rien deviner de ses sentiments.

– Vous avez fait du bon travail, conclut-il, sobrement et formellement, comme à son habitude, aux récits de leur garde. Avant que vous ne rentriez vous reposer Isane-san, le capitaine souhaiterait vous parler dans son bureau, maintenant. Quant à vous Aiji-kun, si j'en crois les dernières nouvelles, le temps est venu de nous dire au revoir.

Aiji acquiesça en souriant. Comme il s'y était attendu, l'expression d'Isane laissait clairement entendre qu'elle était estomaquée. Il lui était toutefois impossible de deviner si c'était par la nouvelle en elle-même ou bien le fait que tout le monde fût au courant à l'exception d'elle, voir les deux.

– Il semblerait que vous ayez des choses à vous dire tous les deux, déclara Seinosuke à qui rien n'échappait. Je vous souhaite une bonne continuation Aiji-kun. Je gage que le capitaine Urahara ne sera pas déçu de vous accueillir dans sa division. Ne tardez pas Isane-san.

Aiji s'inclina aussi bas que possible en guise de sincères remerciements pour tout ce que son vice-capitaine avait fait pour lui depuis qu'il avait intégré la 4ème division. Mais ce qui retint le plus son attention à ce moment là, ce ne fut pas la façon dont il quitta discrètement la pièce mais le regard stupéfait que lui adressa Isane.

– La douzième ?

Il se redressa lentement et acquiesça.

Ce choix, il l'avait mûrement réfléchi durant de longues semaines. En fait, depuis que l'établissement d'un centre de recherche et de développement avait été officialisé par le capitaine de la 12ème division, Urahara Kisuke. Il n'avait pas été insensible, non plus, au fait que le nouveau capitaine se dégotte un esprit de la trempe de Kurotsuchi Mayuri pour lui offrir le troisième siège de sa division et à ce qu'il se disait, une implication de premier ordre dans le centre. Aiji avait beau aimer la 4ème, s'y sentir comme en famille, son esprit demeurait éprit de liberté. Une liberté que sa créativité ou son imagination ne pouvait en rien gagner au sein de la 4ème. Tout du moins pas avec le maigre rang qu'il y tenait. Cette vision singulière qu'il avait de son propre talent, Aiji n'avait pas rougi de l'expliquer au capitaine Unohana qui n'avait non plus hésité à appuyer son raisonnement et sa requête, au plus grand étonnement du principal intéressé.

– Tu disais que la 4ème était ta nouvelle famille, qu'elle avait tout pour te plaire ! clama Isane avec un soupçon de colère dans la voix.

– Je le croyais aussi, mais je me trompais, répondit calmement Aiji en soutenant intensément son regard. Je ne veux plus continuer à me limiter à la surveillance des constantes de quelques patients. Mon esprit a besoin de créer. Il a besoin de liberté. La recherche m'ira comme un gant.

– Mais nous aussi nous disposons d'un l...

– Qui ne m'octroiera jamais la liberté que je trouverai auprès du capitaine Urahara, l'interrompit Aiji, en sentant pointer l'amertume dans le ton de son amie.

Dans ses yeux, il n'eut aucun mal à voir se succéder la peine, la colère, et l'incompréhension. Autant de sentiments qu'il regrettait de lui faire subir à cet instant.

– Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? lui demanda-t-elle en baissant le regard, visiblement résignée.

– Je suis désolé, répondit simplement Aiji. Mais tu dois seulement l'accepter.

Le regard qu'elle lui décocha alors était sans équivoque le plus dur qu'elle lui eut jamais adressé. Les mâchoires serrées, elle sembla à deux doigts de le menacer du pire mais finalement préféra lui tourner le dos et quitter le bureau comme une furie.


4


Cette histoire a commencé une nuit de pleine lune et c'est par une autre nuit de pleine lune qu'elle se termina.

Les années s'étaient écoulées inlassablement. Du reste, Matsunaga Aiji avait vu se succéder trois capitaines à la tête de la 12ème division depuis l'exil d'Urahara Kisuke et avait atteint le rang de 5ème siège ; de son côté, Kotetsu Isane n'en avait connu qu'un seul après le départ d'Unohana Retsu pour la Division 0 et avait atteint le rang de vice-capitaine au plus fort de sa carrière avant de se retirer mystérieusement. Mais cette nuit-là, alors que la Soul Society essayait tant bien que mal d'essuyer la profonde crise qui l'ébranlait, Kotetsu Isane resurgissait pour de bon des ténèbres et remonta seule la longue allée vers les quartiers de la 4ème – qu'on disait présentement dirigés par la vice-capitaine Satō Fumiko à défaut de disposer d'une meilleure solution. Seule, Kotetsu Isane ne l'était pas réellement. Adossé au mur d'enceinte qui délimitait le domaine de la 4ème, Matsunaga Aiji l'attendait.

– Aiji... souffla Isane en s'arrêtant brusquement.

– Isane. Je commençais à me demander où tu étais passé.

Une hésitation transparut dans les grands yeux gris d'Isane. L'harponnant en vol, Aiji détourna son regard vers le sol.

– Il se murmure que tu souhaites reprendre les rênes de la 4ème, dit-il d'un ton parfaitement neutre. C'est un beau projet. Mais un projet irréaliste.

– Irréaliste ? Qu'est-ce que tu racontes ?

Aiji releva les yeux et les plongea dans ceux de celle qui avait été sa complice pendant un si grand nombre d'années, pour ne pas dire des siècles.

– Si jamais tu venais à occuper le poste de capitaine de la 4ème, je serais contraint de te défier devant tous les membres de la division en poste ici pour prendre ta place.

– Tu n'oserais pas... rétorqua Isane, visiblement secouée.

– Vraiment ?

Les sourcils à présent froncés, Isane posa la main sur la forme scellée de son zanpakutô. Ce qui était parfaitement prévisible de sa part aux yeux de l'homme qui l'avait sans doute le plus longtemps côtoyé au sein du Gotei 13.

– Les autres avaient raison, la 12ème t'a changé, déclara-t-elle, le regard à présent voilé. Kurotsuchi Mayuri et tous les autres t'ont bel et bien empoisonné l'esprit ! Tu es devenu fou ! Ecarte-toi de mon chemin, dès maintenant, ou je n'hésiterais pas à t'imbriquer moi-même dans le mur.

Enfin, songea Aiji. Enfin la conclusion qu'il avait si longtemps attendu. A cette idée, quelque chose céda au fond de lui. Un torrent de sentiments qu'il avait d'abord refoulé puis scellé pendant tous ces siècles se déversa en son for intérieur, le submergea. Son reiatsu se manifesta alors avec une telle vigueur qu'il remarqua la façon dont Isane se retrouva contrainte de raffermir ses appuis au sol.

– C'est impossible... tu as... bredouilla-t-elle, les yeux à présent écarquillés. Ils disaient que tu n'étais qu'un cinquième siège sans intérêt particulier...

– Tu devrais savoir que nous ne voyons que ce que nous voulons bien voir. Tu seras sans doute heureuse d'apprendre qu'Hasunoana possède une version offensive depuis quelques années.

Aiji écrasa son reiatsu jusqu'à en éteindre la moindre parcelle de vigueur pour ne le laisser émaner qu'à l'état de simple brise.

– Pourquoi ? s'écria Isane en dégainant sa lame. Pourquoi fais-tu tout ça ?

Pourquoi... dire que tout avait commencé avec ce simple mot. Toujours d'un calme olympien, il se décola du mur et s'avança à pas de velours.

– Le jour où tu m'as proposé ton amitié, tu m'as dit que de véritables amis se devaient de traverser les épreuves ensemble, de ressentir la même chose l'un pour l'autre. Tu t'en souviens ?

Quelque chose dans sa posture, un mouvement à peine perceptible lui fit dire qu'elle répondait inconsciemment par la positive mais préférait rester sur ses gardes.

– Alors à présent tu comprends ce que j'ai ressenti le jour où tu m'as privé de ma famille, déclara-t-il en gardant la tête haute pour regarder dans sa direction. A présent tu ressens la colère que j'ai ressenti à ton égard le jour où tu nous l'as enlevé. Comme tu as souffert le jour de mon départ pour la 12ème ce que j'ai souffert quand tu m'as annoncé que tu allais quitter l'académie pour la 4ème alors que j'intégrais à peine la classe des officiers.

Isane déglutit. Sa main ramena son zanpakutô contre sa jambe. Ses épaules s'affaissèrent.

– Si nous sommes de vrais amis, ressens ce que j'ai ressenti, éprouve ce que j'ai éprouvé, continua Aiji. Si nous sommes de vrais amis, laisse-moi te prendre la famille que tu m'as prise. Alors seulement nous auront véritablement traversé toutes les épreuves ensemble et nous pourrons traiter d'égal à égal, comme les véritables amis que nous sommes sensés être.

Les jambes d'Isane faillirent sous un poids colossal. Les deux genoux à terre, elle ne se priva plus de pleurer entre ses mains.

– C'était donc ça... Aiji je ne voulais pas...

– Je n'ai jamais voulu savoir ce que tu as fait d'elle, l'interrompit-il avant de s'accroupir à quelques centimètres d'elle et de lui murmurer au creux de l'oreille. Encore moins pourquoi tu étais venu la chercher. Tu l'as emmené et à partir de là ma vie a pris un tout autre chemin. Tu l'as changée, peu importe les raisons qui t'ont amené à faire ce que tu as fait. Tu l'as changée.

Aiji ne savait pas ce qu'il y avait de pire dans tout ça. Avoir attendu autant de temps pour prendre sa revanche sur le destin ? S'être surpassé dans l'ombre pour se donner les moyens d'accomplir sa revanche ? Avoir donné autant d'importance à l'amitié que lui avait offerte Isane ? Ou peut-être l'absence de satisfaction qu'il ressentait à présent ? Ou encore le fait qu'il était entrain de sceller les dernières parcelles de sentiments qu'il avait jamais éprouvées ?

– Toutes ces années... murmura Isane en se laissant échouer dans ses bras. Je...

– Le temps des excuses est loin derrière nous désormais, coupa calmement Aiji. J'avais une famille avant que tu n'apparaisses dans ma vie. Cette nuit, je peux enfin me dire ton ami. Cette nuit, je peux enfin dire que la plaie que je trimbalais avec moi s'est refermée.

– Aiji...

Le menton posé sur la tête de son amie, Aiji leva les yeux vers la pleine lune.

– Promets-moi que tu prendras soin d'eux au nom de notre amitié, lui demanda Isane en se serrant un peu plus contre lui. Promets-moi que tu ne laisseras pas cette division courir à sa ruine.

– Je te le promets.
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Matsunaga Aiji
Matsunaga Aiji
Messages : 3
MessageSujet: Re: Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely.   Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely. Icon_minitimeDim 14 Juil - 0:54

Voilà le premier jet rendu =]

J'ai essayé dans l'histoire d'écrire quelque chose plus de plus profond qu'un résumé somme toute assez commun de l'histoire de mon personnage, sans pour autant omettre d'y disséminer les informations clés de son parcours. J'espère que ça ne me portera pas préjudice.

Je voulais simplement expliquer de façon " originale " comment Aiji avait pris le dessus sur Isane. Par ailleurs, je me permets de remercier Fumiko et Ai pour leur aide précieuse.

Bonne lecture !
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Chikusa Heiji
Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely. Shi-cap
Chikusa Heiji
Rang : Nana Bantai Taisho

Messages : 557
MessageSujet: Re: Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely.   Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely. Icon_minitimeDim 14 Juil - 12:03

    Salut Aiji & bienvenue. =)

    Autant te le dire tout de suite : Nous n'autorisons pas l'utilisation de personnages issus du manga. Encore que si tu t'étais limité à un ou deux dialogues, je n'aurai pas chipoté, mais là, force est de constater qu'Isane est quasiment omniprésente dans ta présentation.

    Désolé de te l'apprendre ainsi, mais tu vas devoir refaire toute l'histoire de ton personnage, ou tout du moins, ôter toute intervention de l'actuelle capitaine de la 4ème dans ton récit. (Ce qui revient un peu à le réécrire en fait)

    Autre point : La manière dont tu as acquis les commandes de la quatrième division. Je t'invite à revoir sur un moteur de recherche, les trois moyens qui permettent à n'importe quel shinigami de devenir capitaine de division. Ta façon de prendre le dessus sur Isane a beau être originale, elle ne respecte en aucun cas le système de méritocratie du Gotei 13. (;

    Bon courage pour les modifications ! (:
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MessageSujet: Re: Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely.   Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely. Icon_minitimeDim 14 Juil - 13:47

Merci =]

Je suis navré d'apprendre qu'on ne pouvait pas utiliser les personnages du manga, j'ai sans doute mal lu le règlement en loupant le passage qui le précisait. Quoi qu'il en soit, tant pis, ça m'apprendra ^^'

Je le précise quand même, je connais très bien les trois moyens, j'en ai même mentionné un ^^ l'histoire expliquait seulement comment Isane se retirait de la course vu que Fumiko m'avait expliqué la position d'Isane par MP. Il m'apparaissait évident que cela permettait tout simplement à Aiji de passer tranquillement l'examen de compétences devant le capitaine commandant et deux autres capitaines.

Enfin, je te remercie infiniment d'avoir pris le temps de lire cette présentation. Si cela ne te/ne vous dérange pas, serait-il possible de supprimer cette présentation et le compte par la même occasion ? Ce n'est pas que je rechigne à effectuer les changements demandés, seulement que j'avais pensé le personnage de la façon dont je l'ai détaillé dans cette présentation. Histoire compris. Du coup, je préfère créer un autre personnage, repartir de 0 et écrire quelque chose de nouveau si ça ne vous dérange pas.

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MessageSujet: Re: Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely.   Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely. Icon_minitimeDim 14 Juil - 13:57

Yo !

Nous ne supprimons pas les comptes, mais tu peux par contre simplement changer le nom de celui-ci dans ton profil au lieu d'en créer un nouveau. J'envoie par la même occasion cette présentation aux archives comme demandé.

Bonne chance pour ta nouvelle présentation.
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MessageSujet: Re: Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely.   Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely. Icon_minitime

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Matsunaga Aiji ✿ Into the darkness they go, the wise and the lovely.

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