Ah le Rukongai, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’agisse là de la première destination du vice-capitaine de la huitième division. Non pas qu’Asaki dénigre cet endroit, bien au contraire puisque tout shinigami qui se respecte y est déjà allé ne serait-ce que pour atteindre le Seireitei et lui ne déroge pas à cette règle immuable. Peut-être est-ce pas un élan de nostalgie qu’il se trouve dans un quartier ni trop pauvre, ni trop riche, pouvant contenter du minimum ses habitants. Au fond c’est sans doute ça, sa raison de venir ici, plutôt que de se prélasser dans son bureau à éplucher des rapports aussi passionnants que le fond d’une bouteille de jus de fruit, ou même faire le pitre, c’est dire. Revenir bien en arrière, se laisser bercer dans les bras de Dame Nostalgie et remonter ses souvenirs aussi loin qu’il est capable, à l’époque ou bien loin d’être le shinigami qu’il est maintenant, il n’était qu’une âme venant de perdre la vie, enfin sa précédente vie et un peu perdu dans un nouveau monde. Heureusement qu’il n’avait pas était seul très longtemps, car recueillis dès son réveil par une très gentille vielle femme, mais sans elle, que serait-il devenu ? Aurait-il, ne serait-ce qu’eu la pensée de tenter sa chance à l’académie des Shinigamis ? Rien n’est moins sûr à ses yeux.

Quoi qu’il en soit, il se promène avec le sourire aux lèvres dans l’une des grandes rues, ayant quand même prit le soin d’être en tenue de shinigami, sans avoir oublié de prendre son brassard de vice-capitaine, aujourd’hui accrocher à son bras droit. Il n’y a pas grand-chose à faire ici mais c’est aussi l’un des points forts du Rukongai. En se trouvant ici, on limite les possibilités de voir débarquer en trombe un membre de notre division, pour nous annoncer la tenue extraordinaire d’un conseil des vice-capitaines, ou bien encore qu’ils ont besoin de lui pour une mission plus ou moins dangereuse. Enfin Asaki n’est pas idiot, pas complètement en tout cas. Il est bien conscient que si le besoin s’en fait ressentir, les membres de la huitième – et même du Seireitei en général – n’auront pas de difficulté à le contacter en un instant et si cela arrive, il n’aura d’autre choix que mettre un terme à cette promenade de santé. Enfin qui vivra verre, pour l’instant aucune ombre ne se dessine à l’horizon, autant chasser les doutes inutiles.

Il doit être environ seize heures, puisque l’estomac d’Asaki le rappel à l’ordre. Une petite pause casse-croûte s’impose d’elle-même à son esprit, c’est pourquoi il se met à la recherche d’un restaurant de base, histoire de pouvoir grignoter un peu, sans pour autant devoir sortir une fortune à six zéros pour payer une feuille de salade et une cuillère d’huile d’olive. Cependant, ne pas avoir l’habitude de venir ici, fait qu’il a bien du mal à trouver son petit coin de bonheur, aussi il se contente finalement d’une simple pomme verte, achetée sur une échoppe de rue e reprend presque aussitôt sa lente marche, observant en silence les alentours. Il n’y a pas beaucoup d’agitation contrairement aux rumeurs, mais il ne va pas s’en plaindre, loin de là. Il est là pour souffler un peu, hors en quoi devoir séparer une bande d’alcooliques un peu trop nerveux le changerait de ses habitudes quand il doit séparer certains shinigamis, un peu trop amateurs d’action lorsqu’ils s’entrainent ensembles. Quoi qu’il en soit, perdu dans ses pensées – et bien sûr dans sa pomme, faut pas l’oublier – il rentre en contact avec une jeune femme tenant une pile de livres. S’excusant une bonne dizaine de fois pour son étourderie, il l’aide à ramasser chacun des bouquins avant de repartir. Que vont être les prochaines boulettes du vice-capitaine ? La réponse au prochain post !

Et bien il est plutôt rare de trouver un vice-capitaine en train de flâner dans les environs. Dites moi Hasegawa-Fukutaïshô, votre capitaine est-elle au courant que vous n'êtes pas à votre poste ?

Hum… Qui est-ce ? Pourtant Asaki n’a pas senti la moindre pression spirituelle particulière. Faut se dire deux choses aussi. D’une, même s’il est en tenue de shinigami avec le brassard indiquant son rang et que Sutâredi – en forme sceller bien entendu – est attachée sur son dos, Asaki n’est en rien ici en s’attendant à une quelconque attaque, ou même ne serait-ce qu’un entraînement basique. Ajoutons à cela qu’il est aussi doué pour le repérage que pour les Kidô et on comprendra aisément pourquoi il n’a pas remarqué – et qu’il ne remarque toujours rien d’ailleurs – de la bonne puissance spirituelle du nouvel arrivant. D’autant que celui-ci ne semble pas dangereux pour deux sous et qu’il ne paye pas vraiment de mine. Oh il n’a pas non plus l’air d’être un simple gamin, il faudrait être idiot pour le penser, mais n’empêche, aux yeux d’Asaki cet homme n’est en rien un danger pour lui. Qui peut-il bien être pour s’adresser à lui avec tant de familiarité ? Non que cela dérange le vice-capitaine, au contraire, il préfère ça au vouvoiement, mais bon, il préfère quand même connaitre la personne avec qui il va parler, historie d’éviter quelques boulettes un peu ennuyantes.

Néanmoins, ce qui attire vraiment le regarde d’Asaki, ce n’est pas l’âge apparent de son interlocuteur, d’autant que ça, c’est plus que trompeur avec les esprits, mais bel et bien ce qu’il porte sur le dos. Après tout, ce n’est pas tout le monde à la Soul Society qui porte un haori. Seuls les capitaines en ont un, avec le numéro de leur division. Par exemple, celui de Miloë porte le chiffre huit, comme mon brassard. Pourtant, la tête de celui qui n’est pas si étranger à Asaki, mais ça il l’ignore, est véritablement un capitaine de division. Cependant, Asaki se voit assez mal arrêter ses mouvements pour se retrouver un peu en arrière et vérifier le numéro de l’haori. C’est peut-être pour ça aussi qu’il garde en tête l’idée que c’est un faux, acheter probablement dans une boutique du quartier ou obtenu d’une autre façon. Que voulez-vous ? Asaki n’est pas sérieux quand la situation ne l’exige pas à ses yeux, donc il préfère jouer la carte de la potentielle taquinerie, tant que ça ne le conduit pas directement à la case prison, sans passer par la case départ et toucher le gros lot. Quoi qu’en l’occurrence, le gros lot serait de se retrouver entre des barreaux… Mouais on va éviter cet option je crois et se concentrer sur le plus important. En premier lieu répondre à ce jeunot.

Oui et non mon cher inconnu. Elle sait que je n’avais rien à faire aujourd’hui et je lui ai laissé un message pour la prévenir que je me rends au Rukongai pour une petite promenade, mais je ne peux être sûr qu’elle a eu ce fameux message. D’autant qu’aussi peu croyable que cela puisse être, même nous autres les vice-capitaines avons le droit à quelques journées de repos de temps en temps. Bien sûr il ne faut pas en abuser, mais flâner n’est pas un mal. Cette leçon, c’est l’ancien capitaine de la huitième qui me l’a apprise en le regardant. Shunsui-sama me manque un peu, mais assez parler de moi. Qui est-tu vraiment ? Ne le prend pas mal, mais s’il est surprenant de voir quelqu’un de mon grade ici, un capitaine ça l’est encore plus. Peut-être à tu obtenu ce haori dans une boutique et que tu rêves d’intégrer l’académie Shinigami, pour devenir plus tard un véritable capitaine ? Quoi qu’il en soit, ça me fait penser qu’un shinigami a été récemment promu en tant que capitaine de la douzième. Je devrais peut-être lui offrir un kit d’apprenti scientifique, tu en pense quoi ?

Tu as raison je ne suis pas très poli j'aurais du commencer par me présenter. Je me nomme Kirito Akihiko. Enchanté. Quant à cet habit non je ne l'ai pas acheté on me l'a donné il y a quelques jours.

Si ton Capitaine est au courant que tu vadrouilles alors il n'y a aucun soucis en effet. Tu as raison de prendre un peu de bon temps on ne sait jamais ce qu'il peut se passer au Seireitei car il paraît que c'est dangereux là bas. D'ailleurs moi même j'aime bien traîner un peu...

Pour ce qui est du nouveau capitaine de la douzième division à mon avis il vaut mieux éviter de lui offrir un kit d'apprenti scientifique je pense. S'il est devenu capitaine là bas c'est qu'il doit s'y connaître et puis bon les travaux qu'il a mené sous la direction de Tsunemi-Taïshô restent également très impressionnants, tout comme la prothèse qu'il a conçu pour Kireru-Taïshô. Je pense à mon avis qu'un tel cadeau pourrait être perçu comme un affront et comme tu représentes la huitième division ça pourrait déclencher un incident diplomatique je suppose. A moins que ce nouveau capitaine ne soit pas trop coincé remarque, là à la limite ça pourrait le faire rire et ce serait un bon point. Mais bon je serais toi je pencherais plus pour quelque chose de plus sobre. Par exemple, j'ai cru entendre dire qu'il adore tout ce qui est attrait au Kendo...

Ne pas se fier aux apparences. C’est pourtant une consigne basique. Alors pourquoi ? Pourquoi Asaki qui est loin d’être un shinigami sortant seulement de l’académie, a oublié cette règle essentielle ? D’accord il n’est pas dans une situation qui semble être dangereux et n’a pas de raisons de s’inquiéter normalement, mais est-ce suffisant ? Après tout quand on y pense, le capitaine Hitsugaya faisait au mieux très jeune adulte, pourtant, il n’en était pas moins un shinigami de très grand niveau. Partant de là, pourquoi cet inconnu ne pourrait pas l’être également ? Après tout, pas besoin d’être tailler comme un Kenpachi, pour se retrouver à la tête d’une des divisions du Seireitei. Le physique seul n’est en rien un critère absolu pour ce grande. Prenons un autre exemple. L’ancien capitaine-commandant Yamamoto. On le voit, on se dit ce n’est qu’un simple vieillard. Là où par exemple, Zaraki Kenpachi était une force de la nature. Pourtant des deux, c’était bel et bien le premier le meilleur des shinigamis existant. Sinon comment expliquer son long règne ? Qui ne se sera terminé que par sa mort au combat d’ailleurs. Plus il y réfléchit et plus Asaki se dit qu’il ne devrait pas juger si rapidement, même quand le danger n’est pas présent. Les mauvaises surprises pouvant vite, trop vite arriver.

En somme c’est une bonne leçon que vient de prendre le vice-capitaine de la huitième. D’autant plus qu’en découvrant le nom de son interlocuteur, le doute n’a plus lieu d’être. Kirito Akihiko. Ce nom ne lui est en rien inconnu. Même s’il n’est pas très brancher scientifique, Asaki n’est pas idiot au point d’ignorer certaines inventions au sein du Gotei 13 et ce petit gars, à ne pas prendre dans le mauvais sens du terme, est loin d’être un bleu en ce domaine contrairement à lui. On ajoute à ça qu’en réalité les Haori de capitaine ne se trouvent pas au détour d’une rue. Que la veille de la bouche d’un des shinigamis de sa division, le lieutenant de Miloë a entendu parler de la promotion de Kirito à la tête de la douzième. Sachant qu’il ne doit pas y avoir douze milles shinigami s’appelant Kirito, les probabilités que ce soit bel et bien lui sont très grandes. Pour autant, même s’il sait maintenant que son interlocuteur est un supérieur hiérarchique, Asaki préfère garder la carte de l’ignorant en main, trouvant amusant de jouer ce petit jeu, bien que conscient que ça ne tiendra pas. Du moins, plus très longtemps. Entendant les derniers mots du nouveau capitaine à propos du Kendo, Asaki lui sourit et cédant à la tentation, use du Shunpô pour se déplacer à une petite trentaine de mètres de Kirito, tout en prenant en main Sutâredi, en forme sceller, affichant sur son visage un grand sourire amusé.

Du Kendo rien que ça ? J’imagine que lui payer des leçons ne sera pas non plus la meilleure des offres. Enfin quand je dis il, je veux bien parler de toi Kirito, capitaine de la douzième division. Je veux bien m’excuser de ne pas t’avoir reconnu de suite et surtout, de ne pas t’avoir pris au sérieux à cause de ta bouille de jeune adulte. Que penses-tu d’un petit combat ? Rien de bien sérieux. Pas de Shikai, pas de Bankai. De toute façon, nous savons tous deux qu’il vaut mieux éviter, sauf en cas de nécessité absolu. Ou bien une idée différente te traverse l’esprit ? En ce cas, j’aimerais bien la connaitre.

Eh bien eh bien. Il t'aura fallu du temps pour me reconnaître...

Ce n'est pas très poli de ne pas me reconnaître puis de me tutoyer et encore moins de me provoquer en duel. Tu sais ce que ça implique d'affronter un capitaine ?

Allé va, je suis de bonne humeur donc je vais faire comme s'il ne s'était rien passé, ton capitaine n'entendra jamais parler de cela. Quant au tutoiement... Je t'accorde le droit de continuer. Je n'aime pas trop les protocoles même si en vérité il me semble qu'ils sont indispensables. Mais bon, nous ne sommes pas au Seireitei donc je ne m'en formalise pas. Je te préviens juste de ne pas faire cette erreur au sein du Gotei 13 sinon je me verrais dans l'obligation de te punir. Je suis quelqu'un de patient et calme mais je ne peux pas me permettre de passer pour quelqu'un de laxiste et faible alors que je viens d'être promu. J'espère que tu comprends.

Je ne vais pas décliner ton invitation au combat, je vais juste y poser une condition. Pas de Shikaï et pas de Bankaï évidemment mais je te demanderais de n'user que de ta compétence en sabreur. Je suis toujours à la recherche d'adversaire maniant le sabre et quelque chose me fait penser que tu défends bien dans le domaine. Ta posture trahit cette maîtrise. Ai-je tort ?

En tout cas on ne peut pas se battre ici, la civilisation est trop proche. Suis moi.