Les pas du shinigami résonnaient dans le petit couloir. En temps normal le parquet coupait les sons pour créer des alcôves, des petits chaussons de chaleur et de tranquillité aux patients. Seuklement, augmenté un peu le rythme de vos pas et vos pieds frapperont le bois avec plus de force, empêchant son travail apaisant. Le Midorima aurait pu faire ceci à dessin. Aujourd’hui pourtant, il se contentait juste de marcher plus vite. Il faut dire que ce n'était pas un jour ordinaire, aujourd’hui il avait un patient !

Libéré de l'asile depuis quelque temps, il avait dû se charger de montagne administrative, triage, classement, brûlage quand il en avait marre, ni vu, ni connu, ... tout en continuant son éducation comme médecin. Plutôt doué dans la manipulation du Kido, le jeune homme avait progressivement monté les étapes et était désormais capable d'aider à l'usine, soit les salles d'urgence. Heureusement pour lui comme les patients, on n'avait décidé de lui refiler que les plus simples, ceux qui ne nécessitaient même pas d'utilisation de reiatsu. Cela suffisait à l'enthousiasmer et de plus, il faut un début à tout.

Sa main agrippa le rideau qui séparait la chambre double en deux et d'un grand geste théâtrale le rejeta sur le côté. Son regard se posa sur un shinigami blond et son esprit resta un instant muet, surprit. Entre le corps visiblement travaillé via des semaines d'efforts et la queue-de-cheval, ... il semblait être un composé d’extrême aux yeux du docteur.

-Yo ! J'serais ton médecin traitant.

Le Midorima s'assit sur une petite chaise à roulette et se pencha en arrière, ses pieds allant se caler sur une armoire à pharmacie d'un demi-mètre de haut. Le dossier encore vide du patient à la main, il tira un stylo, un objet particulièrement utile venu du monde terrestre et appuya sur l’embout, activant le ressort la sortie de la pointe. L'homme assis sur le lit en face de lui n'était pas dans un état très grave certes mais recouvert de bleu et de coupure. Encore un entraînement trop intensif, la quatrième en voyait souvent passer. Rien de bien folichon à traiter pour les membres les plus doués mais c'était toujours mieux qu'aller faire les ménages.

-Alooooooooors, nom, âge, adresse ...nan m'en fou, on est pas dans un club de rencontre. Et si tu me disais où t'as mal et comment tu t'es fait ça ?

Du stylo le shinigami pointa le poignet du soldat qui prenait une jolie teinte violette. Dès le lendemain ça prendrait une affreuse couleur jaune dégueulis. Ce faisant, son regard se posa sur le panneau de bois avec l'emblème de la onzième division. La surprise passa momentanément sur ses traits.

-Ho ? Un lieutenant ? Tu t'es fait tabasser par ton capitaine ?

Teipei regarda de nouveau l'emblème pour vérifier ce qu'il avait entraperçu et son sourire moqueur s'agrandit encore. L’achillée mille-feuille trônait fièrement, peint et gravé sur le morceau boisé.

-Au vu de ton insigne, c'est probablement ça. Que s'est-il passé, il voulait se dégourdir les bras  alors boom ? Ou tu l'as ouvert ? Haaa...peut-être que c'est toi le fameux shinigami qui a balancé un Kido au milieu du bal ?

Après Un Entraînement... La 4ème!

Karot devait s'entraîner aujourd'hui, un entraînement de haute volée de toute évidence. Pas contre quelqu'un de sa Division car, à part son Capitaine, il n'y en avait pas vraiment un seul qui pouvait l'inquiéter. Il devait aller s'entraîner avec un autre Vice-Capitaine voire même avec un Capitaine. Il aurait bien été demandé à son Capitaine mais le fait était que Shinjiro n'était pas là pour le moment, chose qui n'était pas réellement étonnante étant donné que de toute façon Karot avait déjà réglé tout ce qui était question de paperasse et autres conneries chiantes mais nécessaires du genre. Et puis, il semblait que son Capitaine avait quelque peu confiance en lui puisqu'il ne vérifiait que très rarement ce que le jeune homme faisait. Ou peut-être qu'il avait tout simplement la flemme mais qu'importe, Karot aimait bien faire ses affaires de manière indépendantes ou même seulement quasiment indépendantes mais passons... Il savait que ce qui comptait beaucoup pour son Capitaine était que Karot soit fort, chose qui était parfaitement logique pour un Vice-Capitaine de la 11ème Division ne pensez-vous pas? Enfin bref, il avait donc eu un entraînement de haut vol qui lui avait coûte quelques blessures, de simples bleus et quelques coupures mais on lui avait quand même demandé d'aller dans les quartiers de la 4ème, au cas où... Au cas où quoi? Bonne question.

Voilà pourquoi il était actuellement dans les quartiers de la 4ème, sur un lit en train d'attendre qu'une personne lui dise que tout allait bien pour qu'il puisse vaquer à ses occupations. Vu à quel point les blessures étaient mineures, il ne pensait pas voir Sato Fumiko ou Kuragari Asuna et il ne se trompait pas car ce fut un jeune homme dont Karot ne connaissait pas le nom qui pénétra dans la pièce en lui annonçant qu'il allait être son médecin traitant, cool mais il n'avait rien quoi... Enfin bref, rapide discussion de cet homme qui venait d'arriver et qui allait s'occuper de Karot pendant quelques minutes à peine vu qu'il n'avait rien. Un jeune homme d'une apparence presque enfantine qui avait de longs cheveux blonds, tout comme ceux du jeune Karot en fin de compte. Ses yeux étaient mauves choses qui était, il fallait l'avouer, tout de même assez rare. Il semblait être bien fait au niveau corporel, un corps assez musclé si vous préférez. Il n'y avait pas grand chose d'autres à dire à propos de ce jeune homme si ce n'était qu'il semblait plutôt sympathique. Lui dire où il avait mal et qui lui avait fait cela? Difficile étant donné qu'il n'avait mal nul part pour commencer... Devait-il inventer des douleurs histoire d'éviter une auscultation ou autre connerie du genre? La flemme.

"Pour être franc, je n'ai mal nul part mais on m'a dit de venir au cas où. Et puis-je savoir quel est le nom de mon médecin traitant?"

Karot rigola légèrement lorsque cet inconnu qui s'occuperait bientôt de ses très minimes blessures lui demanda s'il s'était fait tabasser par son Capitaine. Cela lui rappelait des souvenirs, lorsqu'il avait affronté son Capitaine, Shinjirô pour la toute première fois. C'était il y avait déjà quelques temps maintenant, le temps passait vite après tout. A cette époque, le jeune Vice-Capitaine s'était carrément fait éclater sans pouvoir demander son reste, il était si faible par rapport à son Capitaine mais c'était le genre de choses qui allait changer à un moment où à un autre car Karot faisait en ce moment tout pour réussir à rattraper Shinjirô en terme de puissance et ce, même s'il savait que ça risquait de prendre quand même pas mal de temps. Enfin bref, le Shinigami put déceler un sourire moqueur sur le visage de son médecin, quel étrange médecin se moquait de ses patients? Karot ne prenait pas cela même, c'était même assez original mais certains ne l'auraient peut-être pas vu de cet oeil. Passons, il n'était pas non plus le Shinigami qui avait tenté d'attaquer Kamui au bal, ça c'était Kurogane, leur troisième siège enfin... Ancien troisième siège. Bref, Karot regarda son interlocuteur droit dans les yeux tout en souriant comme à son habitude.

"Non j'ai eu un entraînement avec un autre Vice-Capitaine voilà tout. Et celui qui a fait la folie d'attaquer Kamui au bal était notre ancien 3ème Siège. Vous êtes plutôt bien renseignés, en même temps, il me semble que cela a un peu fait le tour du Seireitei, non?"

-Tu parles que ça a fait le tour ! T'as vu toutes les poulettes qui étaient présentes ? Et tu veux garder ça secret ? Bonne chance mon pote !

Teippei partit dans un grand rire, son dos se courbant largement par-dessus le dossier de la chaise. Il enleva ses pieds de l'armoire, se levant d'un même mouvement pour en sortir quelques ustensiles : coton, produit à nettoyer et d'autres nécessaires de base auquel il ne réfléchit pas plus que ça. Visiblement son patient allait bien. Il commença à passer le coton trempé d produit sur les quelques coupures. Cela n''était probablement pas obligatoire, les blessures allaient finir par se soigner toute seule mais il était là pour soigner le lieutenant alors tant qu'à faire...

-J'suis Midorima Teippei, t'embête pas à retenir le nom. Par contre tu pourrais me dire quel est l’intérêt d’aller se faire découper pour le fun ? Ton pote pouvait pas trouver un pantin de paille pour exercer son sabre ? Vous de la onzième, sérieux....

Une bande de bourrins, sanguinaires et autres berserks. Leur réputation n'était plus à faire, leur antagonisme avec la neuvième non plus. Il y avait même eu des paris sur un affrontement entre les deux capitaines de chaque division. Objet que le médecin s'empressa de partager.

-Tu sais que ton capitaine, tout en muscle qu'il est à affronter mon ancien supérieur . Un gars que je te déconseille d’énerver le Tenzen. Bref, toujours est-il qu'ils se sont tapé dessus. Il y a même eu des paris dessus !

Le blondinet marqua une petite pose, semblant plonger dans sa tâche salvatrice pour l'instant. Dans son esprit, nombreuses étaient les voix à rire d'anticipation, encore plus à se moquer ouvertement du nouveau venu. Quelqu'un qui s'amusait à faire mumuse avec un couteau géant et revenait couvert de coupures, même légères leur paraissait carrément débile. Il y avait d'autres façons de s’entraîner...

le Midorima releva la tête avec un demi-sourire. Il s'amusait à ouvrir une blessure avec le coton pour voir si son patient réagirait et s'il aurait un poil plus mal. Tout ça pour le bien de la science bien entendu !

-Il se trouve que le plus intelligent à gagner. Aussi facilement qu'enlever une sucette à un enfant paraîtrait-il. Je crois que la place de votre division a été réglé pour une bonne dizaine d'années. Dommage ! Retourne-toi, faut que j'examine ton dos.

Teippei se recula quelque peu, se levant même carrément pour laisser le shinigami la place d'enlever son attirail. Le médecin se doutait qu'il n'y aurait pas grand-chose de plus que sur le devant mais là encore, une petite voix, totalement fictive pour une fois lui disait de vérifier au cas où. Son patient avait un gros bleu au-dessus de l'omoplate mais rien de bien méchant au final. Avec son doigt et sans ménagement, le docteur appuya en plein milieu de l'hématome.

-Ça fait mal si je fais ça ? Dans tous les cas, avec le nouvel incident du bal, je peux t'assurer que la réputation de macaque sans cervelle de votre division a encore été confirmée.

Un Caractère Particulier.

Pas très étonnant en effet que cette histoire de bal aie fait le tour étant donné le nombre de personnes qui étaient présentes à cet événement. Quand Karot y repensait, il se demandait vraiment pour l'ancien 3ème Siège de la 11ème Division qu'était Kurogane Ue avait agi ainsi... D'ailleurs, depuis cette histoire, à part un entraînement qu'ils avaient eu tous les deux, Karot n'avait qu'entrevu le jeune homme de temps à autre... Il avait presque l'impression que ce dernier était devenu tel un fantôme au sein de la grande famille de la 11ème Division... Je vous assure que c'était assez triste mais le fait était qu'il avait mérité ce qui lui était arrivé dans un sens. Le discrédit avait quand même été jeté sur la 11ème Division enfin... Seulement venant de ceux qui avaient déjà des à priori sur la 11ème Division étant donné un bon nombre de Shinigami au sein du Gotei 13... Il fallait avouer que ceux de la 11ème n'avaient jamais rien fait pour soigner leur image au sein du Seireitei, ils étaient là pour se battre après tout, le reste venait seulement ensuite. Alala, c'était certes la marque de fabrique de la 11ème depuis toujours mais du coup ils n'étaient pas forcément appréciés... Bien sûr, Karot ne s'intéressait pas aux imbéciles qui mettaient tous ceux d'une même Division dans le même sac mais c'était tout de même bête, enfin bref.

"Il est vrai qu'il serait étonnant que tout le monde ne soit pas au courant, enfin ce n'est pas si important que ça de toute manière."

L'homme qui était son médecin partit alors dans un grand rire, il était assez bizarre... Etait-ce si drôle que le bal aie presque été gâché par le jeune homme qu'était Kurogane et qui était, comme par hasard, membre de la 11ème Division? Ou peut-être rigolait-il pour autre chose, ne faisons pas de jugements hâtifs, il verrait bien avec le temps, il n'était pas du genre à juger les personnes après seulement quelques paroles, il évitait le plus possible en tout cas. Bref, le médecin membre de la 4ème Division se leva alors et sortit des trucs pour soigner Karot alors que c'était carrément inutile mais pas grave. Il fit alors les trucs de bases et Karot devait être patient pour le moment, de toute façon il serait bientôt parti de cet endroit alors inutile d'être trop pressé. Ah! L'homme en question finit par se présenter, Midorima Teippei qu'il disait s'appeler, un nom que le Vice-Capitaine de la 11ème Division n'avait jamais entendu depuis qu'il était au sein du Seireitei... En même temps, il ne connaissait pas tout le monde, pas mal de monde mais pas encore tout le monde... Fallait dire qu'ils étaient quand même beaucoup à Soul Society. Se faire découper pour le fun? Il ne comprenait vraiment rien au sens d'un combat lui, restons calme ce n'était sûrement pas de sa faute.

"Je dirais que c'est un peu plus compliqué que cela mon cher. Enchanté cependant."

Midorima parla ensuite d'une chose qui ne plaisait pas forcément au jeune homme... Un des combats qu'il y avait eu entre Tenzen et Shinjirô, respectivement Capitaines de la 9ème et de la 11ème Division... Il y avait même eu des paris dessus hein? Et attendez, cela signifiait que cet homme qu'était Midorima avait un jour fait parti de la 9ème Division, cela expliquait d'autant plus pourquoi le jeune Karot n'avait jamais entendu parler de ce dernier, ceux de la 11ème ne se renseignaient que très rarement sur les membres de la 9ème Division, voire quasiment jamais. Karot n'avait toujours pas vraiment d'à priori mais il sentait que s'entendre avec cet homme risquait d'être plus compliqué que prévu. Et qu'est-ce qui lui prenait d'ouvrir une blessure de Karot, il le prenait pour une poupée ou quoi? Ce n'était rien par rapport à tous les combats qu'il avait eu mais cet homme lui apparaissait comme étant de plus en plus étrange. Et maintenant il voulait voir son dos, avant il avait parlé du résultat du combat. Karot avait fait mine de ne pas entendre mais sa chaleur corporelle avait légèrement augmenté... Rester calme. Il parla ensuite de leur réputation de macaques ou il ne savait quoi... Chaleur corporelle un peu plus élevée mais rester tout de même serein...

"Vous vous amusez bien avec mes blessures? Non, ça ne fait pas mal. En avons-nous fini? Je dois vous avouer que je ne vous trouve pas du tout agréable et même assez énervant sur les bords. Je n'aime pas trop ceux qui jugent sans savoir sur des préjugés."

Un énième sourire se forma sur le visage de Teippei. Le même que celui d'un chat jouant avec une souris. Celui du prédateur qui prend un malin plaisir à faire mal sachant que le résultat final ne serait que mortel pour la pauvre créature menue. Toutefois, on pouvait difficilement dire que le soldat Karot était menu. Ses muscles laissaient deviner de longues heures d’entraînement, des gestes répétés encore et encore. Mais si le Midorima souriait à cet instant ce n'était pour avoir réussi à exaspérer le bonhomme, bien que cela toujours réjouissant. Non, la petite leçon de manière et l'avertissement qu'il avait reçu avaient créé une cacophonie dans son esprit, un cirque créée par les rires des cinquante voix résidant dans sa chambre des députés : dans son cortex cérébral.

-Il se trouve que je ne juge pas sans préjugé. J'ai eu ma petite expérience avec les gens « de votre genre ».

la voix du médecin s'était traînante, hautaine et ce, volontairement, cherchant à appuyer plus fortement sur le bouton rouge dans l'esprit de Karot. Au tout d'un moment une commande d'auto-destruction serait même peut-être envoyée à son cerveau, qui sait ? Ne serait-ce pas magnifique ? Peut-être même qu'il repeindrait le beige sans qualités ou ce blanc inquiétant qui recouvrait tous les murs dans le coin par une merveilleuse couleur rouge sanguinolente.

-Il se trouve même que pour quelqu'un de si bien élevé, de si calme, de si poli et supérieur... vous manquiez de la plus simple des bienséances. Ne vous ai-je pas donné mon nom ? Ne soyez pas rude avec le pauvre médecin qui tente de vous soigner. Cela serait tellement dommage. Un accident est si vite arrivé vous savez …

En effet, un scalpel par-ci, une maladie par-là. Même un petit rhume des plus anodins pouvait se transformer en une avalanche de problème maltraité. Mieux que ça, une allergie pouvait se révéler du jour au lendemain, laissant un soldat en parfaite santé sur le carreau, sa trachée obstrué, incapable de respirer. Tout ça pour une pauvre cacahuète ou quelques miettes versé dans un café. Les quelques instants où le docteur avait examiné son patient, il avait senti la chaleur dans son corps commencé à s’élever. Les premiers stades étaient passés inaperçus bien sûrs, la différence étant minime mais l'écart avait finit par être palpable.

-Vous avez chaud ? Vous ne vous sentez pas bien?

Le shinigami délaissa son acolyte comme s'il lui avait donné son bon de sortie. Sans rien dire de plus, il s'éloigna prenant la chaise roulante avec lui pour aller la coincer contre un autre lit un peu plus loin. Se servant du rebord du matelas comme oreiller, il laissa son cou et sa tête reposer dessus. De la même main qu'il avait utilisé pour sentir la chaleur montante, Teippei la plaça devant son visage comme s'il y avait écrit une antisèche. Son visage prit une teinte très sérieuse, presque inquiète même. Ce n'est que d'une voix grave qu'il reprit la parole, ses yeux se vrillant dans ceux de son collègue.

-C'est le sidagami. Vous allez mourir dans quarante huit heures.

Teippei se remit à jubiler alors que Karot semblait atteindre ses limites . Une des voix dans son esprit cria un magnifique et libérateur « VICTOIIIIIIIIIIIIIIIIRE » ce qui ne manqua pas d'agrandir le sourire du docteur. Ce dernier releva légèrement la nuque, imprimant un léger mouvement rotatif sur sa chaise roulante, s'amusant un temps tout seul, sans prendre en compte son patient. Il arrêta son engin alors qu'il lui tournait le dos, se penchant en arrière pour avoir de nouveau le lieutenant dans son angle de vue.

-Vous êtes bien susceptible capitaine. Allons, allons, calmez-vous.

De fait, le jeune homme perdait pas mal d’intérêt aux yeux du membre de la Yonbantai. Pas besoin de soins plus approfondi, déjà sur le point de partir pleurer dans les jupes de son capitaine. Bref, il n'entretenait plus l'esprit du blondinet. Encore que...

-Dans votre état, la chaleur de votre reiatsu comme vous dites pourrait même accélérer l'incubation du virus. On ne voudrait pas ça ? Perdre un gradé pour une toute petite fièvre. Vous pouvez aussi partir le dos raide, passablement énervée après cet entretien. Toujours est-il que vous reviendrez dans deux jours, les pieds devant.

Le Midorima avait prononcé ces dernières paroles, la tête toujours renversé pour observer son collègue. Comme si, le sort de ce dernier ne l'intéressait à peine. Ce qui n'était pas loin de la vérité. Pas loin du tout. Aussi se levât-il, fourrant ses mains dans poches avant de s'épauler contre le chambranle de la porte. Son sourire moqueur ne quittait plus ses lèvres à présent, ses yeux jugeant karot et l'estimant plus intéressant. En résultait un sentiment supérieur qui s'exprimait dans chaque cellule de son corps.

-Alors que décides-tu mon coco ? Tu veux tenter ta chance dans la nature sauvage ?Servir de cobaye à mes collègues . Je suis sûr qu'ils aimeraient effectuer une vivisection sur un incubateur à sidagami.

Le médecin croisa ses bras en attente de la réponse du membre de la onzième. Il prirait presque pour qu'il accepte. Bien sûr, cela serait difficile de convaincre un de ses camarades d'ouvrir le jeune homme mais qui sait... comme il l'avait déjà dit, cela ne manquait de docteur Frankenstein par ici. Qu'il était loin le temps où la Yonbantai était considérée comme la division des ratés et des bisounours...

Un grand sourire vint récompenser Karot de ses efforts. Quand on joue, il faut savoir aussi reconnaître quand l'autre menait au score ou tout simplement l'emportait. Peu importe le jeu. Pour autant, le Midorima avait encore quelques plaisirs à retirer de son collègue. Tant qu'à faire, avant de le renvoyer à la division des singes, autant finir de l’éduquer un peu. Même si le programme scolaire de Teippei était un mix de tout et n'importe quoi. Surtout n'importe quoi.

-Eh bien, eh bien, ne voilà pas un barbare qui se veut intelligent. C'est assez impressionnant. Toute cette bravoure, toute cette énergie pour combattre l'inévitable.

Un petit tire vint mettre la tirade en pause quelques instants. Toujours épaulé contre le chambranle de la porte, le médecin regardait le membre de la onzième division avec une impression d’appétit dans les yeux. Son rire, moqueur avait sonné contre le parquet ciré, étrange sonorité dans cet espace d'habitude si chaleureux, dans ces bulles de réconfort.

-Tu me fais penser à Oedipe qui lutte contre son destin alors qu'il se condamne dès le début de son histoire. T'as déjà pensé à coucher avec ta mère ?

Cette fois-ci, le shinigami ne put se retenir et c'est un vrai rire, franc et jovial qui émana de sa gorge. Piqué au vif par les propos du lieutenant, bien qu'il ne l’avouerait jamais, il était directement passé au tutoiement, supprimant les barrières hiérarchiques. La proximité créée lui permettait dès lors, d'insulter avec plus de force. C'est que le petit bonhomme avait été vexé de perdre. Certes, il n'avait jamais espéré que Karot prenne sa parole pour argent comptant, surtout avec son attitude. Pourtant... dans un coin de sa tête...un espoir demeurait. Le fait que le vice-capitaine ait formé un argument sensé n'arrangeait pas l'histoire qui plus est.

-Il se trouve que cette maladie se distingue avec notamment trois choses. Un foie hypertrophié, ce que j'ai vu avec mon petit examen de tout à l'heure. Des bouffés de chaleurs soudaines, pas la peine de revenir là-dessus et enfin, ENFIN, une baisse importante d’intellect. Bon, dans votre cas et ceux de votre « race », la différence n'est pas très notable. Vous avez déjà touché le fond, juste vous continuez de creuser....

En prononçant le mot « race », le Midorima avait donné un coup de menton en direction du symbole de la onzième division. Il espérait presque que Karot estime qu'il parlait ici de lieutenant seulement,  montrant alors qu'il confirmait les symptômes inventés au débotté.

-Pour répondre à ta première question, c'est une maladie assez dégueulasse, tu pisse le sang du nez, des yeux, tes doigts finissent par tomber, pourrie et enfin, tu passes les dernières heures de ta vue à vomir et te déféquer dessus. Une perspective réjouissante nan ? De plus, une telle maladie a longtemps été lié à l'homosexualité dans les rangs du Gotei 13. De fait, une chape de honte l'accompagne, même encore. Non pas que je juge ta sexualité « beau blond ».

L'aspect moqueur, supérieur ne manqua pas de revenir sur le visage de Teippei. Ne restait plus que la dernière question qui était la plus épineuse. En effet, si la maladie existait bien, pourquoi ne pas donne le traitement tout de suite ? Heureusement, une solution germa rapidement dans l'esprit du schizophrène : la fuite.

-Pour ton traitement, il se trouve que je m'en occupe pas. Je ne m'occupe que des diagnostics ici. Comme tu peux le voir, j'ai un peu de mal à vouloir aider les patients. Allez, je dois prendre mes médicaments. See Ya !

Le médecin se dégagea du mur, rétablissant son équilibre que pour mieux partir d'un pas calme, se retenant d'éclater de rire avant d'être sûrs d'être à l’extérieur. D'un geste de la main, il fit un vague signe d'au revoir à son patient du jour. N'attendant pas plus de réponse que de la part d'un oiseau. Intérieurement, il espérait vraiment que le lieutenant irait voir un de ses collègues soigneur pour lui demander un traitement contre le sidagami. Que ne donnerait-il pas pour voir la tête de son collègue à cet instant !