El Segunda Espada Para servirse

« I'm a sinner who's probably gonna sin again
Lord forgive me things I don't understand »

₪ NOM & PRÉNOM ₪

▬ Marshall Fetherstone


₪ RACE ₪

▬ Arrancar


₪ ÂGE ₪

▬ Cent-vingt ans, paraît en avoir trente


₪ LIEU DE NAISSANCE ₪

▬ Manchester, Angleterre


₪ RANG ₪

▬ Segunda Espada



₪ SEXE ₪

▬ ♂ Masculin


₪ MARRAINE ₪

▬ Han Lili

Qu'est-ce qu'un Espada sans son zanpakutō? Marshall ne déroge pas à la règle et arbore à sa ceinture ce saya orné de sphères vermillon stylisées. À l'intérieur gît la partie de son âme déclinée sous forme de métal, « Vándala ». L’apparence de la lame est singulière, le métal étant d’un noir profond décoré de vaguelettes ocre s’étendant de la garde jusqu’à la pointe. Manche compté, le bijou mesure cent quatre centimètres, la partie tranchante en faisant soixante-huit à elle seule.

« 至上広げる ▬ Shijou wo hirogeru - Extiende tu supremacía ⌠ Étend ta suprématie ⌡ , Vándala »
phrase de descellement du zanpakutō.

Une fois les mots fatidiques glissés hors de son gosier, la transformation ne se fait pas prier. Après une explosion de Reiatsu dont il est l’épicentre, sa véritable forme s’affiche et c’est avec stupéfaction qu’on admire une créature à l’allure toujours humanoïde. Pas d’ailes gigantesques ou de corps à moitié animal, mais une forme presque identique à son ancienne, mis à part quelques détails. Sa peau se blanchit d’abord intensément, et il apparait sur celle-ci de longs traits noirâtres zébrant l’épiderme sur toute la surface du corps. Quant à la cavité dans son torse, elle s’agrandit quelque peu, à l’image de sa carrure, Marshall dépassant maintenant les deux mètres. Un masque commun à celui des Hollow apparaît alors sur son visage et ses deux yeux se mettent à émettre une lumière céruléenne encore plus acerbe.

Se greffe à cette nouvelle enveloppe de larges plaques blanches dans son dos, autour de ses abdominaux et le long de ses jambes en partant du bassin, défense s'érigeant pour le rendre plus solide.



Sous cette forme libérée, le Segundo accède à son véritable pouvoir. La capacité par son touché comme par celui de son épée, -maintenant beaucoup plus longue, tournant au nodachi- d’altérer le poids de la matière, organique ou pas. Alléger ou alourdir, voici le pouvoir procuré par la délivrance de Vándala et la fusion avec son hôte.



L’homme se démarque, c’est incontestable. Arrancar, certes, mais gardant une classe purement humaine. A le voir ainsi, soupçonner sa causalité au creux monde paraît inimaginable. Dans la fleur de l’âge au moment de son décès, il exhale pourtant d’une froideur bien commune à ceux de son espèce.

Le point le plus représentatif de sa perte d’humanité passée figure être ses deux yeux d’un bleu glacial et profond, flegme et équanimité se transcrivant en eux. L’émoi d’une âme presque léthargique, happée par des forces plus sombres que celles que les humains lambda s’imaginent. Fixer ses pupilles ébène revient à scruter un horizon désertique et austère. Ce regard il s’en sert avec dédain, le sentiment d’être supérieur le poussant à s’octroyer la grâce de snober à peu près toute vie, humaine ou pas. Roi, homme, paysan, cela importe peu. Tous seront jaugés insolemment, sous l’égide de cet individu qui n’a d’humain que l’apparence.

Le visage du Hollow semble érigé pour abriter ces deux sphères azurées. Ses traits sont fins et tirés, la sévérité bien présente. Sa mâchoire ressort sous cette enveloppe charnelle aux teintes blafardes, dessinant un menton ovale. Celui-ci est surmonté de deux minces lèvres cachant des dents bien alignées mais surtout une langue congrûment affûtée. La prose impétueuse, le Segundo ne se déplaira pas de la faire claquer sur son palais pour siffler une panacée de mots fleuris dont il a le secret. Vulgaire et hautain, l’arrogance de l’habitant du Hueco Mundo est bien plus qu’évidente.

Ensuite, un nez à la limite de l’aquilin vient se greffer au milieu de son visage, ainsi qu’une pilosité seulement existante au-dessous de son front. Surplombant tout ça, une crinière macassar s’invite sur ce faciès de quelques mèches, la plus grosse flânant entre ses sourcils. L’amas de cheveux répandu sur ce crâne pend par toupets en guise de pattes sur l’extérieur de ses joues et tout autour de cette figure semblant transfigurer son genre.

Le tout donne un rendu plutôt distingué, sans balafres ni imperfections. Pour quelqu’un de mort, il possède une aura des plus envoûtantes, s’accaparant l’attention sans vraiment y porter intérêt majeur. Personnage charismatique de son état, Marshall peut briller par ses compétences autant que par cette suffisance caractéristique.

Pour ce qui est du corps on retrouve l’apanage habituel de son ethnie, à savoir ce trou béant qui se situe pour sa part sur son pectoral gauche, toujours recouvert ou presque de ses vêtements qui se plaisent à cacher ainsi ce numéro gravé à même sa chair. « Secundo », il l’est, sa peau en est le témoin le plus indéfectible, l’encre soulignant sa préexcellence. Au niveau des côtes droites, celle-ci arpente l’épiderme au-dessus des os en légère diagonale. Son chiffre, un rang que le Vasto Lorde suppose être une demi-mesure vis à vis de ce qu’il est vraiment.

Les lignes de son buste sont tracées dans le muscle, donnant à ce diagnostiqué fana de belligérance une arme parfaite pour exercer ses aptitudes hargneusement accrues au fil de ces longues années. Il est en effet logique qu’une personne ayant atteint tant de décennies se soit orientée peu à peu vers le perfectionnement de sa propre individualité dans le but d’évoluer sans relâche en faisant fi de ce qui s’apparente à de la morale. Oublié, ce Marshall Fetherstone qu’il était dans ce souvenir flou qu’est son anamnèse. Ce qui ressort de ce temps à errer contraste, détonne avec l’humain qu’il fut jadis.

Pour le reste de son anatomie, on observera des bras secs, à l’image de ce contenant à la peau de métal. Cuisses, mollets, tous les muscles se veulent solides et bien proportionnés pour un presqu’humanoïde de un mètre quatre-vingt-six. Doté d'une carrure svelte et athlétique, les tissus le recouvrant trahissent une envergure respectable. Bien que trépassé, appartenant à un monde qui voudrait qu’il se vêtisse comme ses collègues, avec ces sortes de robes blanchâtres, le second Espada ne se gêne pas pour arborer un style « humain ». Bien qu’il lui arrive de la porter, son code vestimentaire se résume à des jeans et des costards-cravate.

Mentalement parlant, nous avons affaire à un cas qui peut sembler intéressant au vu de ses afflictions centenaires. Le temps n’agit vraisemblablement pas de la même façon sur tous les individus, et ce Hollow au parcours sinueux est l’exemple même du genre qui n’oublie rien de son passé. Les sacrifices et la dureté d’un monde nouveau ont transformé l’adulte bien dans sa peau en... Autre chose. Égocentrique et manipulateur, tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. Trahir, tuer, se nourrir d’autres vies, la manière devient presque prédominante sur l’objectif. Marshall se complaît désormais à son sort sans relâcher ses bas instincts pour autant.

Ambitieux comme vous avez pu le deviner, il est représentatif du cycle de la vie, incarnation parfaite du prédateur mirant à évoluer plus et à s’élever dans son milieu. Bête hardie sous un drapé placide, son caractère féroce s’accompagne donc d’actes égalant cette mesure. Sa philosophie est celle de la forme de vie la plus évoluée, s’asseyant sur les règles et les directives par sa désinvolture à leur égard. Nihiliste aguerri, le monde lui semble dénué de tout sens à tel point que son attention n’est que rarement piquée par ce qui se passe autour de lui. La solitude est son fardeau à jamais, il la représente parmi l’Espada. Se mettant presque en quarantaine de son initiative, l’Arrancar fonctionne seul et partage peu de son temps, si ce n’est avec ses victimes. Chasser, le Hollow comme le Shinigami, lui procure un plaisir dur à atteindre autrement dans sa vie au Hueco Mundo, désert dénué d’intérêt.

Colère centenaire et noirceur d’antan se côtoient en cet être hyperactif qui d’apparence pourra paraître lunatique. Parfois, le calme le plus plat, et parfois une rage incontrôlable, bien que ce soit plus rare. Nous avons donc un savant mélange d’émotions fermentées durant des siècles, contenu dans ce récipient si particulier qu’est Marshall Fetherstone, Seguna Espada. Un chasseur assoiffé de plus de magnificence, respectant les ordres en apparence mais faisant marcher son intellect plutôt de de se soumettre bêtement. Usant régulièrement de manières douteuses pour atteindre le leitmotiv fixé, il est d’autant plus dangereux grâce à une tête bien faite. Hueco Mundo, Soul Society, tous trembleront de par son existence.












Avant la condition de fantôme, il y a bien eu une vie, oui. Une vraie, où il était un être de chair et de sang voué à des occupations bien moins fantasmagoriques.

Sa jeunesse ? Il l’a passée dans le luxe d’un palace, élevé par des parents nobles, discrets sur l’amour inexistant qui les réunit, oubliant ce problème en dirigeant l'attention vers l'enfant.

La folie s’est répandue dans toute l’Europe, et c’est dans un climat de pré-guerre que Marshall vient au monde, celui-là même qui engendre la désolation. Grandissant dans un milieu où bourdonnent à ses oreilles des noms de peintres comme Michel Ange ou Leonard de Vinci, son esprit est ouvert sur un monde qu’il admire du même temps qu’il progresse dans ses études.

Le Fetherstone a atteint la puberté après avoir été couvé toute sa plus ‘tendre’ enfance. Il en découle donc un vaurien se croyant tout permis, qui présume que tout lui est dû.

La richesse découlant de son hérédité est abondante, le laissant flâner plus qu’autre chose le long de ses journées tout en ayant un avenir presque assuré, au grand dam de Hohenheim, parent dépité par le phénomène que son fils incarne. L’adolescent n’ayant de notions d’absolument rien, il dépense sans compter et mène une existence de bohème, festoyant plus que de raison sans tenir compte des rappels à l'ordre de son paternel. Finir ses études est devenu secondaire, les courtisanes la boisson et ses amis devenant vite une occupation davantage à sa succulence.

Année 1912 ▬ Son épouse malade, le géniteur de Marshall décide en ce jour hivernal de partir s’installer en ville pour avoir l’assistance requise, quittant cette résidence de campagne loin de la capitale. C’est sur le chemin pour arriver à cette pâle utopie qui semblait pouvoir guérir tous les maux que le garçon vu pour la première fois la vie s’extirper d’un corps, en l’occurrence celle de sa chère ‘maman’.

Le duo père et fils pose quand même bagage à Londres, la destination initiale où la situation se montre bien différente de ce que le jouvenceau a pu connaitre auparavant... Les pensées hantées par cette image inanimée du pilier de leurs vies, autant époux que fils se déchirent. Le lien les unissant est brisé, et les restes de cette famille à l’apparence sans histoires ne sont que cendres déjà consumées par des présomptions qui s’avèrent correctes, quelques fois. Ils ne retourneront jamais plus dans ce lieu empli des souvenirs de la matrone.

24 décembre 1913 ▬

Nous retrouvons le pré-adulte le jour de Noël, fête religieuse en vogue à cette époque. La célébration de l’année mille neuf-cent douze fut effectivement assez importante ; un tournant dans sa destinée puis-je même me permettre, puisqu’il y pécha pour la première fois dans l’optique de ce que serait sa thématique de vie. Cette dite solitude l’ayant recueillie en son sein lugubre. Cette allégorie de masque qu’il plaçait en permanence entre lui et le reste du monde, il allait s'assurer de s'en enticher dans la mort.

Alors que la ‘fête’ –que Marshall préfère sûrement surnommer supplice– se déroule, l’ambiance n’a toujours rien de festive malgré une table couverte de victuailles et une grande quantité d’alcool consommée. Un large pan de bois sépare le créateur de sa progéniture, tous deux silencieux depuis bien trop longtemps dans cette assemblée fictive le vide et la poussière occupants les autres sièges. Les Fetherstone révèlent une posture presque défensive, comme s’ils allaient éclater dans une controverse, voire pire... Durant l’année, il s’est en effet passé plus de choses que dans l’entièreté de l’existence du petit Anglais.

▬ Je pars d’Angleterre l’année prochaine. Profitez bien de tout ce confort, moi je le vomis et je l’exècre, presque autant que votre personne.

▬ Que vas-tu bien pouvoir faire sans MON argent? Tu étais un petit incapable juste bon à se cacher dans les jupons de sa mère, et regarde toi maintenant. Tu as bientôt l’âge d’être un homme et je n’en vois pourtant même pas les prémisses.

▬ Je m’engage dans l’armée, Hohenheim. La main mise que vous avez sur moi est délayée. Vous allez dépérir seul, parce que la solitude, c’est tout ce que vous méritez.

Appuyant sur le fait de l’appeler par son prénom sans pour autant le tutoyer, Marshall n’attend pas de réponse de sa part et quitte son siège, prêt à faire ses bagages. Ce choix est le plus judicieux, il s’en convainc tant bien que mal.
Le barbu regarde son fils quitter la pièce, puis le suit dans son périple vers sa chambre, silencieusement. Son visage est renfrogné et rapidement il rattrape le gamin, à qui il administre un joli soufflet.

▬ Ce n’est pas une manière de parler à ton honorable père, petit morpion. Je n’ai jamais levé la main sur toi mais j’aurai dû. Tu pousses tes aises bien au-dessus de ce que tu mérites, et je vais t’apprendre à considérer ta vraie valeur.

Son poing serré se dirige vers le visage du gamin, que celui-ci esquive de peu en amorçant sa course effrénée. Pas de peur sur le visage de Marshall, il laisse même transparaître... Un rictus ? Chaque détail est en effet calculé. La planification de cet acte que le futur Arrancar juge nécessaire. Il a ses raisons, et aussi un dessein pour le futur proche. Grimpant les escaliers deux par deux, son poursuivant ne se tarit pas et continue de gagner du terrain. Arrivé en haut de cette longue série de marche, il s’arrête soudain et se retourne vers son père, s’accrochant à la tringle du rideau pour lui décocher un coup de semelle parfaitement exécuté dans la mâchoire. Entamant une chute rapide, Hohenheim eut le cou brisé avant la fin de sa sépulcrale redescente. Peu élaborée, mais l’idée était là. Attendre que le quadragénaire se soit épanché, l’attirer dans un endroit où il aurait l’avantage et en finir.

Marshall reste immobile, ses deux yeux clairs observent ce spectacle. Beaucoup de pensées se bousculent dans ses méninges et il secoue la tête, comme pour se remettre. Le parricide plie ses bagages, embarque ses faux-papiers et se prépare à quitter cette vie en même temps que ce macchabée dans le hall de la résidence, baluchon sur le bras. Le désormais orphelin s’en alla effectivement s’inscrire dans les camps de l’armée britannique, formé puis apte au service à un moment clé de l’histoire Humaine.


Année 1915 ▬ Rejoindre le bras armé de la nation est le meilleur choix qu’il a pu faire. Depuis son arrivée là-bas, il n’a pas réellement eu besoin de repenser à son petit secret. Conditionné, il est envoyé peu de temps après son crime sur le front lors de la Première Guerre mondiale. Dix-neuf ans et déjà exposé à ce rythme infernal, qu’il accepte les bras ouverts. Si il meurt, il ne sera pas seul...

Les jours, mois ont passés. Sous le feu ennemi, il se démarque par une efficacité au combat et une facilité à manipuler les gens pour obtenir gain de cause. C’est durant cette année-là qu’il rejoint le service des renseignements britannique par la recommandation de son « C.V » de la part d’une jolie secrétaire. Envoyé en Europe de l’Est pour s’infiltrer dans l’état-major, il arrivera au gré de ses péripéties en Turquie pour fomenter et aider à la coordination pour la prise de Constantinople. L’année s’écoule et son travail est satisfaisant. Il sera pourtant quelques mois après la bataille des Dardanelles radié pour avoir prétendument communiqué des informations sur la Triple-Entente aux ennemis Ottomans. Évincé pour faire bonne figure à cette défaite ou réalité, personne ne le sut jamais.

Année 1918 ▬ La reconversion ne se fait pas attendre et fort de cette expérience, Marshall se diversifie dans la vente d’armes grâce à ses contacts officiers. L’argent est le cadet de ses soucis, et lors de sa vingt-deuxième année il se fait même construire un vrai palace en Afrique, au cœur de son trafic. La Grande Guerre paralyse son embrasement sur les divers continents et c’est en tant qu’homme d’affaires qu’il rejoint son Royaume-Unis natal. Sous couverture d’une image d’homme aguerri souhaitant aider sa contrée, il parvient à obtenir un poste dans l’une des colonies britanniques ; le Botswana. Idéal pour faire passer les produits qu’il vend sous le nez de la douane de par son statut, il y perdure longtemps, devenant d’année en année plus avide et dérangé qu’il ne l'est déjà. Sa presque tyrannie inquiète la peuplade régionale, au point que dans l'ombre se chuchotent de sombres messes-basses.

Des tensions se font ressentir au propos de sa façon d’appliquer ses droits dans la colonie. Plusieurs femmes auraient été violées, et sa considération du peuple présent comme moins que des serfs poussent ses supérieurs à réfléchir sur son cas, d’autant plus que son petit commerce commence à faire des vagues. De son côté, Marshall prépare peu à peu son plan pour entrer en politique. Briguant une place au Parlement, il réussira son coup quelques années plus tard en s’introduisant au ministère de la Défense. Laissant derrière lui un petit « empire », il entame un nouveau chapitre de son existence où le crime est légal et même encouragé par les sujets de la Monarchie anglo-saxonne. Atteindre tant de pouvoir est un accomplissement personnel, et l’hériter Fetherstone ne cesse de penser à plus, toujours plus. Sa vorace ambition le pousse à se hâter, à commettre des erreurs.

Année 1921 ▬ Tout est allé très vite récemment. Marshall a vu sa sombre histoire de famille, son passif de marchand de Mort et ses frasques au Botswana illustrés dans les feuilles de choux de la Royauté. La véracité de ces propos de journalistes trop curieux s’affiche peu à peu et il n’a pas d’autres choix que de se tenter à déguerpir d’Angleterre pour un exil précipité.

Il roule dans son Alfa Romeo d’une autre époque sur un pan de route accolé à la montagne, son but est d’atteindre l’Ecosse pour ensuite s’envoler vers les Etats-Unis. Malheureusement, ce ne fut pas le sort qui fut pensé pour lui puisque dans le virage qui suivit dans son acheminement, les freins lâchèrent pour le laisser se faire happer dans le vide, cloîtré dans son cercueil de métal. Voiture trafiquée ou bien erreur du vingtenaire ? Ce ne fut jamais établi. Lui qui fuyait le courroux de la Couronne se trouvait maintenant décédé, la logique voulant que ses rêves d’ascensions se stoppent en même temps, mais...






Quand il rouvrit ses paupières, le monde n’avait plus la même teinte que précédemment et il ne reconnut pas tout de suite l’endroit où il siégeait. Son corps tout entier le faisait souffrir atrocement, et c’est en apposant les yeux sur son propre corps enchevêtré de chaînes qu’il comprit que c’était un tout autre monde que le sien, à l’instar de celui auquel il croyait. Le paradis, l’enfer, rien de tout ça ne transparaissait. Pas de flammes ni d’anges pour l’accueillir. Juste lui, ses asservissements et sa solitude. Autour de lui se dressait le manoir Fetherstone, et ce fut avec surprise qu’il se découvert en haut de ce même escalier. L’homme ne voulait pas rester à cet endroit pour lequel il n’exprimait que dégoût, mais cette place représentait le commencement de sa déviance.

Les jours passèrent sans qu’il ne puisse rien faire à part crier et tirer sur ce métal froid mordant son âme pour l’extirper peu à peu, métaphore appliquée par sa chair formant peu à peu un ‘trou’. Son esprit taraudait à comprendre le pourquoi de cette situation et son essence se corrompait au fil de la période passée embastillé. Le Jibakurei se métamorphosait en créature du Vide, pour bientôt afficher sur son visage un masque ivoire. Marshall venait de rejoindre sans vraiment s’en rendre compte l’un des deux Mondes demeurant, autre que celui qui fut le sien.

Sa nouvelle race entraîna des changements inconnus jusqu’alors, le plus grand étant le cannibalisme et cette faim irrésistible en découlant. Une puis plusieurs, le spectre de Marshall restait en solitaire à parcourir les alentours pour se goinfrer d’âme errante, croisant à cette époque ses premiers compatriotes qui voulurent le transformer en apéritif. Le nouvel hollow fut rossé mais parvint à fuir, la honte le dévorant. Même sous cette forme, il n’en restait pas moins d’une puissance ridicule. Certains étaient si forts que leur seule présence suffisait à l’écraser tel un vulgaire insecte. Il ne lui en fallut pas plus et la bête comprit qu’il fallait rentrer dans le rang. C’est ainsi qu’il alla pour la première fois au Hueco Mundo, empruntant un passage déchiré à même le ciel. Là-bas, il trouva désolation et sable quartzite, mais aussi la réponse à ses colles ; les prérogatives de son évolution.

Ce ne fut pas difficilement à comprendre, il lui fallait fusionner à ses frères pour former un Gillian. Dans ce désert de solitude il ne fut pas chose aisée et il crut bien mourir plusieurs fois avant de trouver une troupe à laquelle s’amalgamer. Immense et vêtue de noir, la chose était identique à ses pairs, mise à part son masque, parcouru de fêlures bleues. L’individualité de Marshall avait pris part sur celle des autres hôtes. Malgré cette idiotie animale qui poussait le titan vêtu du drap de la nuit, celui-ci se montrait assez performant, dévorants ses propres collègues et même les quelques hommes en pyjamas noirs munis de sabre venus pour l’affronter. Alternant son terrain de chasse entre le Monde Creux et la Terre, la ‘chose’ progressait chaque jour un peu plus vers la prochaine étape, bien que son intellect réduit n’en saisissait pas les rouages.



Quelques années avait passé sans que la notion du temps soit possible au titan, mais l’amas de hollows allait bientôt se montrer capable de poursuivre le cycle. Tout ce temps il l’avait passé à chasser sans relâche toutes formes de nourriture présente dans son écosystème, au point d’amasser assez de Reiryoku pour passer à l’étape suivante. En quelque temps, celui-ci avait muté. L’inintelligent colosse de la taille d’un immeuble avait laissé place à un esprit élevé et une taille presque ‘humaine’. L’allure du nouvel Adjuchas était plus penchée vers le côté animal, pouvant faire penser à un loup d’à peu près un mètre quatre-vingt au garrot. Toujours cette lumière bleutée dans le regard, comme émettrice d’un appétit centenaire demandant à être rassasié. Féroce, c’est un loup solitaire qui rôde dans le désert des morts autant que sur la terre des vivants. Réacquérant son don de parole et celui de réflexion, le peu de contenu qu’il avait eu lors de ses quelques discussions avait permis de déterminer un point essentiel.

Son envie stomacale était liée à son sort, et s’il arrêtait de se repaître sans vergogne de tout ce Reiatsu, il régresserait au stade de Gillian pour le reste de son existence. L’idée ne l’enchantant pas, son habitude de l’isolement aida et il n’eut pas de mal à dévorer bassement tout ce qu’il trouva sur sa route.



Son esprit ayant retrouvé le vif d’antan, il constata qu’avec un peu de pratique, ses capacités étaient en plein accroissement dû à cette forme. Le Menos Grande qu’il fut était bien dérisoire face à ce corps fourni par sa nouvelle nature. Enivré par ce sentiment de surpuissance, il s’aventura à Las Noches, alors sous le règne de Barragan Luisenbarne et de son Espada. Ce fut une de ses plus grosses erreurs puisqu’il fut presque réduit à néant, encore une ultime fois humilié par une mise en déroute plus qu’effarante. Incapable ne serait-ce que de blesser son opposant, il dû fuir. Rempli de haine, il continua de se nourrir, déversant sa rage sur les plus faibles qu’il extermina sans répit. Les dizaines d’automnes suivants furent éclaboussés du sang des hollows et shinigami que le solitaire déchirait de ses crocs puissants, gardant toujours du coin de l’œil les mouvements de Las Noches. Marshall s’était mis lui-même sur le banc, et patiemment il attendait son heure. S’arrancariser maintenant représentait la perte d’une possibilité bien trop importante.

En effet, ce fut à cette époque qu’il se pencha plus sur son avenir qu’il se suggérait facilement à la place du vieux croûton maléfique. L’ambition de son humanité passée n’avait pas été altérée par tous ces changements et il ne se voyait pas rester jusqu’à la fin des temps un simple Adjuchas. Il ne serait plus au-dessous de personne dans ce monde qu’il voyait de ses yeux de nihiliste. Les existences humaines, shinigamis, ou même celles hollows n’avaient aucuns buts ni de réelles valeurs, seule l’individualité développée du loup gigantesque comptait.

Trahison, carnage et affrontement étaient les maîtres mots d’une vie après la mort bien différente de celle du christianisme qui lui fut prêché. Toutes ces histoires d’âmes à purifier et de Soul Society le faisaient doucement rire, preuve d’un profond mépris pour cette entreprise des ‘Dieux de la Mort’. Qu’est-ce que pouvait avoir ces pitres en peignoirs de plus divin que lui pour être nommés ainsi ? Ils craquaient sous la dent, et c’était sa seule préoccupation quant à ces gens-là.
A choisir, il préférait presque la solitude actuelle que celle qu’il se rappelait ressentir de son vivant. La mémoire s’effaçait sous le joug du temps, mais certains points seraient encrés à jamais.




Marshall le sentait, le prochain pallier était accessible, même si malgré ses efforts rien ne le faisait évoluer. Profitant de ces quinzaines d’années le séparant de sa première journée en tant que Hollow et des informations recueillies, il n’était plus un petit nouveau. Le Yermo était devenu son terrain de chasse, et les mécanismes de Las Noches étaient désormais intégrés en son cervelet bouillonnant. Tous ces esclaves du pouvoir brisant leurs masques qui furent comme lui un jour... Qu’est-ce qu’ils trouvaient à cette résidence et au fait d’être dominés ? Durant toute sa transmutation, le Fetherstone avait bien pris garde de rester hors des radars en évitant de faire parler de lui. Tous ceux capables de l’identifier avaient finis en pâté.

A tout prix, la chimère se tentait à rester éloignée de cette scène invraisemblable, tapie dans l’ombre. Elle n’oubliait rien de l’ignominie subie. Leurs rires, elle allait les faire se changer en plaintes dans l’optique d’un peu de miséricorde. Le Fetherstone ne pardonnerait pas et se retiendrait, bien qu’il perdait peu à peu l’espoir de devenir un jour ce qu’il désirait le plus ardemment ; un Vasto Lorde.

Ses attentes ne se trouvèrent pas faussées, et son espoir de transformation fut récompensé. Dans tout le Hueco Mundo, seul une poignée avait réussie à atteindre ce stade, et Marshall en faisait partie. La bête qui marchait à quatre pattes se convertit encore, mais cette fois dans un sens qu’il connaissait bien. Derrière ce masque greffé à son faciès, il avait repris l’apparence de sa vie passée, les particularités lié à la hollowfication en plus. Une carrure humanoïde, recouverte du chtibe blanchâtre qu’il avait connu depuis son arrivée dans cette partie de la balance spirituelle.

Cette forme lui octroyait un pouvoir maintenant prodigieux, bien au-dessus de ce qu’il avait connu pendant près d’un siècle, si bien qu’il commença l’éradication des Adjuchas en les traquant un par un, non pas par plaisir ni par appétit, mais plutôt par défi face à sa nouvelle vigueur. Il fut vite interrompu par la venue d’un certain Aizen Sōsuke parmi les siens. Marshall tomba des nues quand il apprit que ce même homme avait détrôné Barragan en évinçant ses rangs. Malgré sa nouvelle forme, il ne se mentait pas au point de se croire au niveau d’un tel homme, qu’on disait invincible et en possession d’un moyen de transformer tout hollow en quelque chose de plus poussé que les arrancars qu’il avait connu. Même l’ancien Rey c’était plié à la toute-puissance de bijou et le Vasto Lorde y vit une invitation à le faire lui aussi, pour atteindre la dernière gradation de cette chaîne alimentaire.

Après avoir tâté le terrain dans les parages, il se présenta en prétendant vouloir servir le « Maître ». On l’embauma et bientôt il fit la connaissance du fameux Hōgyoku, qu’on apposa contre sa personne dans un rituel étrange. Ceci lui parut tel un flash et l’instant d’après, nu au milieu d’une sombre salle, sa chrysalide blanche s’était brisée en même temps que son masque, la seule partie restante étant infime, sous la patte de sa tignasse noirâtre retrouvée. Il paraissait un homme au même titre que Gin ou Aizen, mais la différence avec le passé proche ne se trouvait pas être seulement physique. Dans un fourreau pourpre, Vándala se révélait être sa vraie forme scellée dans cette lame à l’allure unique. Ses capacités encore augmentées, il s'évertua à cacher le plus possible sa puissance, étant grâce à ça écarté de l'Espada, Exequias et autres. Il s’en fichait toujours éperdument bien que sa quête de progression soit terminée. Au service du Rey auto-proclamé bien qu'il eut haït cela, sa tâche se trouvant dans la recherche d'informations. Il s’était toujours demandé ce qu’il allait advenir une fois le seuil passé, et la réponse lui parut comme évidente, une fois connue ; il allait rester dans la solitude.




Ce que redoute l’arrancar vis à vis de ce shinigami déserteur d’Aizen se passe finalement. Il n’en sait pas les détails, mais Aizen a inéluctablement perdu face aux troupes du Sereitei. Envolés, les grands projets pour le pays de son éphémère dictature. Le Vasto Lorde ne lui en veut pas ; grâce au pouvoir de cette bille noire, il est l’un des prédateurs les plus dangereux de cette forêt morte. Celui qui a refusé d’être un de ses bras armés remercie son créateur qui lui a fourni ces magnifiques moyens d’arriver à ses fins.


Il est bien connu qu’un ‘malheur’ n’arrive jamais seul, et c’est effaré que le loup du désert apprit lors d’une de ses pérégrinations que Las Noches avait été prise d’assaut par les nommés « Vandenreich». N’étant pas présent, il ne savait rien de la nature de ces nouveaux ennemis et ce n’est pas ce qui l’empêcha de continuer ce qu’il était en train d’accomplir, à savoir une visite de la Terre. Obligé de trouver un moyen de tuer le temps, il s’en était remis à l’étude de l’espèce humaine comme de véritables sujets d'expérience. Non pas scientifiquement, mais plus pour observer ces personnes capables de le voir. S’amusant à arracher la vie par la simple pression de son Reiatsu parmi d’autres jeux immatures, chasser le shinigami et éradiquer ses confrères ne suffisaient plus à combler l’étendue de l’écoulement du Sablier des Temps.


La façon dont les faits se sont déroulés est sombre, presque autant que les motivations qui ont poussé Marshall Fetherstone à garnir les rangs de l’Espada composée par Grimmjow Jaggerjack, le nouveau Rey del Hueco Mundo. Toujours était-il que sur son épiderme se traçait le « Segunda », seconde force du monde creux. Pourquoi lui ? Ses performances contre les troupes des Dieux de la Mort ne pouvaient pas rester inconnues bien longtemps, de plus l’ex Sexta se trouvait être un combattant d’exception ayant atteint la Segunda Etapa. Il lui était sûrement facile de repérer une Lame potentielle plus facilement que le commun des mortels. Poussé par un objectif ignoré de tous, il remplaça donc le précèdent numéro deux, toujours avec cette même discrétion.