Karakura.
Cette ville est sympa mais elle commence doucement à me sortir par les yeux. Overdose, quoi. à chaque putain de fois où on m'envoie sur Terre, c'est pour me retrouver dans ce patelin. Stop, quoi, sérieux, changer de disque les gars. J'veux bien que c'est la ville où y a une big concentration spirituelle ou un truc dans ce gout, mais aller, y a des hollows partout, des fullbring, pareil, y a largement moyen d'nous envoyer taffer autre part, quoi. Mais non, faut AB-SO-LU-MENT qu'on se retrouve dans ce trou paumé à CHAQUE MISSION. Ouais, bon, mauvaise foi sur les bords de ma part, c'est vrai, ça arrive qu'on m'envoi autre part... Une fois sur dix. Pour être gentil, hein. Et là, l'idée, c'était encore, et toujours du nettoyage, du "j'me pointe, je bute du hollow, j'me barre", mais sur le long terme. Sur une période de quelques semaines, en fait. Parce que plus que de faire baisser le taux de hollow, ici, l'idée c'était de nettoyer, au sens propre du terme. Ça se fera en passant souvent dans les zones où beaucoup de hollow apparaissent , faire des passages réguliers où j'les butes tous un à un. Ils sont nombreux les connards, et j'peux vous dire que quand vous tuez tout un groupe dans une zone donnée, repassez dans la même quelques heures après que vous aurez l'impression d'avoir rien foutu. On finit par s'habituer, mais je dois avouer qu'au début ça me foutait un peu la rage. Maintenant, ça va, je le vois d'un bon œil, ça m'évite le chômage technique, j'ai toujours du masqué à bousiller.
Ce qui s'avéra un peu plus compliqué, c'est la cohabitation avec les humains. Gigai. Comme je déteste ces trucs. T'es pas puissant, t'es mou, t'es en sucre, on te souffle dessus, tu crèves. T'ES. UN. HUMAIN, quoi. J'ai fondamentalement rien contre l'humain lambda, hein, mais quand t'es habitué à avoir une force qui te permettrait de bousiller un quartier entier en quelques coups, le tout sans trop forcer, bah excuse moi, mais tu te sens à poil dans un Gigai. Et encore, s'il avait que ça. Y a aussi qu'ils sont chiants, parfois, les humains. Au même titre qu'un Shinigami, qu'une âme du Rukongai ou que n'importe quel autre individu d'une autre race au hasard, hein. MAis le truc, c'est que là où un Shini qui me casse les couilles, je peux me permettre de le corriger comme j'aime le faire. Humains, j'aurais tout de suite plus de problèmes vis-à-vis d'la hiérarchie si je m'amusais à taper sur tout ceux qui me les brises un peu. En plus c'est fragile ces trucs, si j'ai le malheur de ne pas me contrôler hors Gigai et d'en frapper un, j'le bute sur le coup, quoi.
Mais là ça va, celui que je viens de frapper, c'était sous Gigai. Du coup, plus de peurs que de mal, même si au moment où je parle, je le regarde s'éloigner dans une ambulance. J'détache mon regard de cette ambulance, pour le ramener vers mes poignets, menottés, puis enfin tourner la tête vers le keuf qui me fout dans sa bagnole. Sérieux, quoi. Pourquoi je joue le jeu. Pourquoi je sort pas de mon Gigai et lui fais un gros fuck en me tirant loin d'ici. Parce que des Gigai, j'en ai pas 50, et que je peux pas me permettre de perdre celui-là. Du coup, au lieu de, comme le voulait le projet initial, me barrer d'ici à coups de Shunpo, je me retrouve embarqué au poste. Une cellule, des bruits dans les couloirs, une voix forte, voix qui s'évertue à faire savoir à tout le monde le bien que son propriétaire pense des forces de l'ordre, à grand renfort de noms d'oiseaux et autres mots d'une élégance rare. Ma voix. Pauvre flic. Il fait qu'son taff au fond, est-ce qu'il a vraiment besoin de se faire insulter de sous-merde, gros bâtard, salope, petite pute et autre ? Comment ça je dis des gros mots juste pour dire des gros mots ?
M'enfin, après quelques rappels à l'ordre musclés, où, plus par politesse qu'autre chose, j'ai fait semblant d'avoir mal, j'me calme, et me retrouve dans une cellule, avec un roux pour m'y accueuilir. Y aurait plus à dire sur le bonhomme, très certainement, mais je suis pas d'humeur à m'occuper de ça. Donc, ce sera juste "un roux", pour l'instant.
Je me donne pas plus de cinq minutes avant de péter un câble et défoncer le mur de cette putain de cellule.