Qu'est-ce qu'il fait ici ? Il ne le sait guère.

Ils sont là tous les trois. Un homme de la IIème, un autre de la XIème, et lui, celui de la Vème. Un trio pour le moins invraisemblable.
En face d'eux, une bâtisse est en flammes. Le bois crépitant est si chaud qu'il éclate, et Leon peut sentir jusqu'à lui l'atmosphère suffocante de cet inquiétant brasier. La chaleur des flammes, il connait bien ça, et pour le coup ce sinistre sentiment d'être brûlé vif lui est familier. Sa cicatrice, par conséquent, s'est réveillée. C'est comme si toute la peau morte autour de son oeil gauche était écartelée de toutes parts. Malgré tout, il reste impeccable, droit comme un capitaine doit l'être, sage comme un leader doit l'être.

Les choses sont allées très vite. Trop vite pour être compréhensibles. Leon n'est pas un génie. S'il occupe un poste tel que le sien, c'est qu'il est studieux et méthodique : ce n'est pas le mérite d'une quelconque intelligence, c'est celui d'une grande abnégation. Il arrive parfois qu'il soit dépassé par les évènements. C'est le cas à présent. Il ne sait même plus pourquoi il est là. Il sait que la situation était alarmante, il sait qu'il a dû réagir. Mais il ne sait plus ce qu'il a fait, ce qu'il s'est passé. Simple constat : ses doigts sont crispés autour de la garde de son zanpakuto. Depuis la lame de ce dernier, quelques gouttes d'hémoglobines font une file indienne qui va s'échouant vers le sol, où une flaque les accueille. Cela fait peut-être une minute qu'il est là, immobile. Peut-être dix, même. Il a l'impression d'atterrir. Il n'est pas fou, pourtant. C'est juste que c'est allé trop vite.

Pour un shinigami préparé aux situations de crise, c'est le comble. Pour un shinigami censé représenter "l'élite" du gotei, occupant un poste dans le haut de la hiérarchie, c'est encore pire. On lui pardonnera éventuellement ce moment de faiblesse du fait que son travail soit harassant psychologiquement. Mais ce n'est pas une excuse. Non. Il est fatigué. Tous ces dossiers, tous ces articles, toutes ces archives... Un nombre incalculable de pages défilent chaque jour devant ses yeux et, parfois, il ne distingue plus le vrai du faux.
Mais ce n'est pas une excuse. Il doit comprendre, être en mesure d'expliquer ce qu'il vient de se passer, et la raison pour laquelle sa lame a changé de couleur pour prendre une teinte écarlate.

De plus, pour couronner cet instant tragique, une foule est amassée autour d'eux et les toisent de fond en comble. Les trois émissaires du Seireitei sont fixés, jugés, évalués pour leurs actes. La masse est sans merci à l'égard de ceux qui détiennent le pouvoir, aussi semblent-ils intransigeant. Des têtes diverses, blondes, brunes, chauves, avec des nez droits, épatés, aquilins, tordus, des bouches fines, pulpeuses, déformées, des yeux bruns, bleus, noirs, gris, verts, tout y est, tout est là, tout se rassemble. Cette myriade de visages est riche, mais aucun ne se distingue vraiment des stéréotypes connus. Et personne n'ose broncher. Qui irait défier des shinigamis ?

Son seul asile, son seul refuge, ce sont ces deux hommes. Un borgne tel que lui, et une brute de décoffrage, tel que lui ne l'est pas. Serpiente et Krow Karlson. Pourquoi s'est-il allié à eux ? Il ne se souvient pas. Ceci dit, ils ont réponse à ses interrogations. Leon bascule sa tête et fronce les sourcils en observant ses camarades. Sa mine reste impassible, mais ses yeux écarquillés sont pénétrant. Ce regard veut tout dire : c'est un appel à l'aide, une requête. Il leur intime de lui expliquer ce qu'il vient de se passer ici. Car cette question revient sans cesse.

Qu'est-ce qu'il fait ici ?

La soirée avait pourtant bien commencé. MAIS, j'avais ce sale pressentiment comme quoi "tôt ou tard, va s'passer un truc qui va tout gâcher."

Et vous savez quoi ? J'avais raison.

Mais quelques précisions sont peut-être nécessaires. Alors, posons le contexte, vous voyez le bâtiment en train de cramer-là ? C'est une habitation du rukongai, très prés du seireitei, au troisième district pour être précis. Y'avais quelques familles aisées, sans non plus faire partie d'la bourgeoisie qu'avaient élu domicile dans ct'endroit, maintenant dévoré par les flammes.

Moi, je passe tranquillement les portes du seireitei, accompagné d'une dizaine de gars d'la onzième. Pour être franc, là, on était parti pour passer la nuit au "aux phalanges brisées", ce bar qu'on ne présente plus. Chacun avait ses raisons, certains pour se bourrer la gueule, certains pour se rincer l'œil, d'autres pour se défouler au sous-sol, et certainement qu'y avait aussi d'autres raisons, mais faisons bref, nous, on était parti pour faire une grosse soirée.

Mais ça, c'était sans compter sur la suite des événements. On commence à s'enfoncer dans le troisième district qu'on voit un bâtiment en feu, et un groupe de personnes, qui semblait bien être l'auteur de cet incendie. Enfin, j'sais pas, mais des gars cagoulés façon ninja qui se barrent d'un bâtiment en feu en sautant de toit en toit, pour moi, ils sont louches.

Collez-leur au cul les gars, j'vais voir ça de plus prés moi !

Sur ces mots, je courrais vers l'incendie, pendant que les autres poursuivaient les auteurs présumés de c'lui-ci. Sur les lieux, j'vois un capitaine, j'vois pas qui c'est celui-là tien... Cinquième nan ? Les gratte-papiers, c'est ça ? Bref, j'le rejoins, le bonhomme à l'air sacrément perdu, apparemment, lui aussi attendais des explications, il avait pas l'air d'en savoir plus que moi. Et pourtant, ce zanpa ensanglanté qu'il tient dans ces mains, c'est un signe qui trompe pas. Il lui arrive quoi alors ? État de choc ? Alzheimer précoce ? Sérieux, s'il porterait pas un haori, je pense bien que je lui aurais mis une paire de gifles pour le sortir de ct'état. Ses yeux qui me fixaient, le gars me questionnait du regard, mais moi, tout c'que je savais, c'est qu'a l'heure où on parle(même si pour l'instant y en a pas un qu'a ouvert sa gueule, mais passons), j'ai mes potes en train de poursuivre les gars qu'on fait ça.

Vous avez une idée sur c'qu'il s'est passé ici cap'tain ? Enfin, z'avez déjà agit vu la couleur d'vot' lame, nan ?

Il voulait des réponses, il se retrouve avec des questions. c'est assez con mais bon, les réponses, je les ai pas, et je compte pas les inventer. Rapidement, on s'retrouve entourés par les gens. Sûrement qu'ils se disaient, "ils foutent quoi ces deux cons à se regarder dans le blanc de l'œil au lieu d'agir ?". Ce à quoi je répondrais : "Pas faux", vaux mieux faire quelque chose pour ce brasier. Mais y avais une autre question qui me trottait dans la tête... Les connards encagoulés, c'était qui ? Pourquoi ils ont fait ça ? En bref, c'est quoi ce délire ?

J'ai envoyé des gars à la poursuite de ceux que j'pense êtres les auteurs d'cet incendie. Vous les avez vus nan ? Les bonhommes en cagoules ? C'est leur sang sur vot' lame ou bien y a autre chose ?

Décidément, les questions pleuvaient sur celui qui pourtant me regardait avec ce regard si interrogatif. Au moins, si à tout hasard il était pas au courant pour les incendiaires style ninja, maintenant il l'est.Mais franchement, j'm'en serais passé de ce putain d'incendie, là aussi on va devoir faire quelque chose. Bah tien, au lieu de nous regarder comme des cons, et si les gens d'la foule remuaient un peu leur cul ?

Eh vous ! Aidez un peu au lieu d'nous zieuter comme ça !

Déjà quelques shinigamis était en train de s'occuper de c'feu, bientôt aidé par une partie d'la foule, qui avait jugé bon de faire autre chose que rester les bras-ballant à nous observer. Et là, on est rejoint par un gars... À moins qu'il était là depuis, franchement j'suis un peu perdu avec cette foule, cet incendie, le brouhaha général... Mais... Attend... j'l'ai déjà vu lui nan ?

Il savait qu'il n'aurait pas du sortir ce soir là. Le troisième district, quelle bêtise ! Depuis qu'on l'avait redescendu au rang de simple shinigami, il ne savait plus où donner de la tête tant les demandes de son capitaine étaient variées. Il le testait, ça, c'était sur, mais d'un autre côté, c'est lui et personne d'autre qui l'avait cherché, et Kyuusei Noboru était de ceux qu'on n'aimait pas trouver sur sa route, parce qu'il avait l'habitude de vous emporter dans son élan. Enfin bref, quoi qu'il en soit le bon Serpiente avait choisi d'aller au Rukongai pour ... boire un whisky. Cette horrible habitude n'allait pas cesser avec son déclassement, ho non ! S'il ne s'en était pas encore envoyé un dans la gorge c'était principalement parce qu'il n'en avait pas eu le temps, trop occupé comme il l'était.

Pour aller boire un verre, il n'avait pas de bar préféré. Aucune habitude, c'était là son crédo. Surprendre, encore et toujours ceux qui le surveillaient, car ils existaient, il en était sur. Depuis qu'il avait osé tenir tête à deux capitaines, ces regards s'accentuaient. Parfois il s'agissait d'une vieille femme qui le fixait trop longtemps, d'autres fois il avait l'impression de croiser les mêmes visages à des endroits fort différents... Il était surveillé. Par qui ? Ce n'était pas important.

Tout ça pour dire qu'il avait donc décidé de errer dans le Rukongai, à la recherche d'un bar simple, où il aurait été tranquille. Et c'était sans compter sur ce qui allait se passer. Alors que Serpiente cherchait donc ce lieu idyllique pour passer la nuit, il tomba nez à nez sur un bâtiment en flammes, et à un attroupement autour de ce dernier.

Un grand nombre de badauds s'était approché, et c'était compréhensible, après tout ce n'était pas forcément très commun de voir flamber une maison de cette taille. Devant la bâtisse, se trouvaient deux hommes. Il ne connaissait pas le premier, mais l'haori qu'il arborait était assez clair sur la nature de sa fonction. Un capitaine, d'une division inconnue. Et à côté de lui ... N'était-ce pas là l'homme de la onzième avec qui il avait eu une petite mission quelques semaines plus tôt ?

Ce dernier en tout cas, semblait l'avoir reconnu. Que faire ? Devait-il sortir de la foule et s'approcher du duo, ou devait-il se fondre dans la masse et y disparaître ? La deuxième solution avait pour elle qu'il pouvait facilement retourner à l'anonymat qu'il ne voulait pas quitter. Cependant, le fait que Krow l'eut reconnu la rendait non viable. Le Serpent s'extirpa donc de la foule, et s'approcha des deux shinigamis.

" Capitaine. Huitième siège." les salua-t-il. "Sauf votre respect, vous comptez rester là à vous tourner les pouces, ou vous allez éteindre la maison qui flambe ?"

La foule commence à s'agiter. L'intervention de Krow fait pourtant son effet : le brouhaha qui commençait à s'élever fit place au silence. Cet homme transpire la brutalité. Sa carrure, sa dégaine, le ton de sa voix, sa manière de s'exprimer, tous ces arguments ne laissent planer aucun doute. Faîtes un pas de travers et il vous remet dans le droit chemin, illico presto, à grands coups de beignes. Les yeux de la foule, naguère accusateurs, deviennent craintifs. Ils se méfient. Non seulement il y a un haori, mais en plus il y a celui-là, le "pas gentil", disent les enfants.

Ce "pas gentil", justement, scrute un point précis dans la foule, et c'est notre troisième protagoniste, le borgne. Celui-là, plus délicat dans sa manière d'être, avait été jusqu'ici ignoré de la plupart. Plus discret que son collègue, il ne prend pas la peine de faire semblant d'être surpris. Il s'avance et intime ses deux camarades de se mettre à l'action, sans cérémonie. Pas très enthousiaste mais directe.

Leon est satisfait. Lui non plus n'aime pas les cérémonies, les débats qui s'éternisent et les belles paroles. Criblé de questions par Krow, il finit par s'aérer l'esprit en suivant la même logique que ses semblables : mieux vaut agir que réfléchir, car la maison disparait proportionnellement par rapport au temps qu'ils perdent à cogiter. Alors autant ne pas cogiter. Il doit tout de même réagir aux remarques de Krow qui, par sa présence, le débarrasse de ce qu'il y a de plus encombrant : les habitants du Rukongai.

>> J'ai en effet été entraîné dans cette pagaille mais, pour dire vrai, j'ai reçu un choc, Monsieur. Pris au dépourvu, j'ai mal accusé le coup, tant et si bien que je ne saurais expliquer la situation.

Dit-il franchement, mais avec une voix assez basse pour qu'elle ne soit entendue que de ses compère. En effet, il aurait été mal avisé que la foule apprenne qu'un Capitaine avait eu un moment de faiblesse. C'est mauvais pour la réputation du Gotei. Mieux vaut, pour rassurer les spectateurs, faire semblant de maîtriser la situation.
Au reste, son statut le rend directement responsable des mesures qui doivent être prises. Il arrache de sa manche un bout de tissu dont il se sert pour essuyer sa lame. Le geste est bref, et déjà le pas est engagé vers la résidence en flammes. Il réfléchit au choix qu'il doit faire, mais n'a pas de temps à perdre.
Eteindre l'incendie ? Ce n'est pas le rôle des shinigamis. Le petit peuple s'en occupera. Poursuivre les prétendus coupables ? Les hommes de Krow s'en occupent déjà, à priori. Ce serait une perte de temps que de renforcer des effectifs qui sont déjà suffisants.

Il range sa lame, avançant toujours vers la résidence. La décision est prise, on ne va pas s'éterniser. Il jette un oeil par-dessus son épaule et jauge les deux hommes. Ils sont particuliers. Avec les gens particuliers, on peut forcer le culot.

>> Alors on enquête.

Aussitôt dit, aussitôt il s'élance. D'un bond prodigieux, il se retrouve au-dessus de la résidence, dans les airs, le corps gainé, prêt à affronter les flammes. Il plonge au coeur du brasier sans crainte.
Il ajuste son atterrissage pour prendre pied sur une zone neutre, qui n'a pas encore été dévorée par le feu. Au moment même où sa sandale rencontre le plancher, celui-ci se dérobe sous son poids. Il tombe d'un étage, se retrouve à terre. Il se redresse rapidement, et inspecte la pièce. C'est une chambre. Il est difficile de respirer. On a l'impression de rôtir.

La pièce a été épargnée par l'incendie, du moins pour les trois quarts.
Ce qui n'a pas été épargné, en revanche, ce sont les enfants.
Deux corps juvéniles, démembrés, gisent au sol.

Ouais, t'inquiètes, y a déjà assez d'monde à l'ouvrage, ça devrait être maitrisé d'ici peu.

Ma phrase finie, le souvenir me revient, ça y est, j'me rappelle où je l'ai vu celui-là, c'était ce jour, ce jour où j'ai été assigné à c'te sale mission, mais passons, j'avais fais équipe avec ce Serpiente, y avais une cible, je l'ai buté. J'l'avais un peu en travers d'la gorge cette exécution, dans le sens où j'suis pas habitué à ce genre d'mises en scène, mais passons, là, on a quelque chose de plus urgent sur le feu... Ouais, ce jeu de mots n'était pas nécessaire... Désolé.

Les réponses de leon à mes questions furent des plus... Floues, si j'peux dire ça comme ça, en fait, ses réponses ne répondait en rien à mes questions. Il a donc eu un choc hein ? Ouais, bah t'as bien fait de le dire à basse voix mon pote, ce serait assez con de passer pour des têtes de bite auprès des gens du rukongai, déjà qu'on a p'tet pas la meilleure réput' ici, si en plus on passe pour des incompétent, c'est le pompon quoi. Mais j'pouvais comprendre, après tout c'est un capitaine récemment promu, et bon... Archiviste... Terrain... voilà quoi. Enfin, faut pas tirer de conclusions hâtives, mais c'est vrai que l'image qu'on se fait d'un archiviste, c'est un peu le gars coincé du cul qui passe sont temps la gueule dans les documents, livres et autres paperasses en tout genre. Mais étant un capitaine, il doit certainement avoir une expérience du terrain et... Bref, ça sert à rien d'aller plus loin, j'en fais toute une histoire pour rien. Faisons comme il dit alors : enquêtons.

Le bonhomme saute et se retrouve dans une pièce qui à l'air vu d'ici, assez sûre pour être investi, je lui suis donc, tout en faisant un signe de tête à Serpiente, pour qu'il nous rejoigne. le précédent de quelques secondes, je vois le cap'tain poser l'pied au sol, la pièce se dérobe sous son poids, il se retrouve plus bas, dans une autre pièce assez sûre, pour le moment. Je le rejoins bientôt, dans un atterrissage encore moins soigneux que le sien, et ouais, c'est pas toujours pratique d'être une masse. L'air est assez lourd, la fumée rend la respiration difficile, mais c'est supportable. L'incendie était p'tet en train d'être maitrisé alors ?

Je m'approche du capitaine et suis son regard. Ho Merde... Putain des gosses... Ils ont tué des gosses ces sous-merdes... Bande de sa-... PUTAIN ! J'aime pas me retrouver dans ce genre d'affaires. Ils z'avaient fait quoi ces gosses pour mériter ça ? Ils avaient les mauvais parents ? C'est ça ? Ils ont payé pour leurs géniteurs ? J'vois qu'ça, parce que pour buter des gosses... Merde, j'm'en remets pas, et ça se voyait à la gueule que je devais tirer, de l'extérieur, ça devait ressembler à un mélange de haine et de dégout, dégout à l'idée qu'on puisse faire ça. Ils avaient la vie devant eux ces mioches... Putain, les gars ont intérêt à rattraper les autres ninjas d'mes couilles, parce que j'compte bien m'occuper d'eux personnellement, après un interrogatoire made in onzième bien entendue. Rien n'excuse ça, et je compte bien leur faire comprendre mon point d'vue sur la chose, de la manière la plus violente possible.

Putaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin... Ah merde. Je... Merde...

C'est vous dire, moi, quand j'me mets à bégayer comme ça, à pas trouver mes mots, c'est vraiment un mauvais signe. C'est vraiment que j'ai affaire à une situation vraiment déstabilisante. c'est pas le moment, je secoue la tête de droite à gauche, me ressaisit. Voilà, calme. Un long moment de silence, j'avais pas grand chose à dire.

Heu...On fait quoi des corps, cap'tain ?

Enfin si, ça. J'imagine que l'idée, c'était de les mettre en lieu sûr, mais vu que j'connais pas la démarche dans c'genre de situation, j'préfère demander. Histoire de... Pas faire de conneries quoi, pour changer.

Les évènements s’accélérèrent, et ressemblaient plus à une cascade désormais qu'à un fleuve tranquille. Serpiente, qui était pourtant sorti pour essayer d'apprécier la moiteur de la nuit se retrouvait embarqué dans une histoire dont il n'en connaissait ni les tenants ni les aboutissants. Tout au plus il avait réussi à identifier un shinigami qui était sur les lieux, échouant par contre dans le cas du capitaine. Ce n'était pas grave, il n'avait de toutes façons pas le choix. Si un capitaine lui demandait de lui prêter main forte dans une situation inattendue il se pliait à cette décision. Après tout, il avait assez de deux capitaines sur le dos, et n'avait aucune envie de s'attirer les foudres d'un troisième.

" Ok, capitaine." dit-il en le suivant. D'un bond prodigieux, il marcha dans les pas de son inopiné supérieur. Pour la soirée, au moins, il allait devoir faire comme si cette situation d'extrême urgence était tout à fait normale. Belle soirée en perspective. Sans savoir si c'était réellement de son plein gré ou non, il plongea dans la fournaise qu'était devenue le bâtiment. Le feu ne lui faisait pas peur. Sans y être réellement immunisé, il savait que de simples flammes ne pourraient traverser son reiatsu. Lorsque son nouveau chef traversa le sol, Le Serpent dévia son saut pour atterrir un étage au dessus, à quelques pas de là où Leon avait disparu.

" Ça commence bien." grommela-t-il, en visualisant Krow qui le devançait dans l'ouverture. Serpiente secoua la tête comme pour signaler son agacement. Cela allait beaucoup trop vite, et l'ancien tueur à gages n'aimait pas ça. Il aimait prendre son temps, être méthodique, calculer toutes les possibilités. Prendre des décisions comme venait de le faire Leon, ... ce n'était pas sa façon de faire. Il suivit toutefois le duo, et s'interna plus profondément dans cette maison en flammes.

La surprise était de taille. Face à eux se trouvait un autre duo, de jeunes gens, qui étaient selon toute vraisemblance morts. L'assassin s'approcha à pas feutrés des deux cadavres, faisant fi des deux autres hommes. Il était là, par contre, dans son élément. Pour devenir une ombre pendant son ancienne vie, il avait du apprendre. Apprendre à esquiver les enquêteurs et pour ce faire, s'informer sur leurs nombreuses techniques pour démasquer les criminels. Il était, en quelque sorte, devenu l'un des meilleurs enquêteurs du Japon pendant ses années d'occupations illicites.

Il s'accroupit au niveau des deux corps, et regarda rapidement les blessures. Ce n'étaient pas là des blessures réalisées avec une arme simplement tranchante. L'os lui même était fendu avec une régularité surnaturelle.

" Ce n'est pas une coupure simple. L'os a été sectionné par quelque chose d'extrêmement aiguisé. Bien plus qu'un simple sabre. Par une lame de Reiatsu, par exemple. Pour le reste ..." annonça-t-il lentement. Ce n'étaient pas de bonnes nouvelles, et, pire encore, il ne pouvait pas donner plus d'informations.

"Et sinon, effectivement, le huitième siège a raison. Il faut évacuer les cadavres si vous voulez en tirer un peu plus que ce que je viens de vous dire." ajouta-t-il en se relevant.