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 Hel ☆ Bound for Glory

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AuteurMessage
Hel
Hel ☆ Bound for Glory Arr-esp
Hel
Messages : 225
MessageSujet: Hel ☆ Bound for Glory   Hel ☆ Bound for Glory Icon_minitimeDim 12 Jan - 1:11

Avatar : Original Character de source inconnue.
Parrain : //
Comment avez-vous découvert le forum ? //


Hel

Âge : 150 ans
Race : Arrancar de base Vasto Lorde
Rang demandé : Quinta Espada

Description de votre personnage :
Quelle tâche ardue que de peindre l’esquisse de ce charmant portrait, dont les grâces innées et les traits sublimes sont au-dessus de nos pinceaux.
À ce personnage transcendant et dangereux s’attachent une chevelure d’un blanc immaculé et un corps svelte, enrobé d’une robe diaphane et humble. Cette obscure beauté, à tant d’attraits, joint à sa physionomie renversante un caractère complexe. Autant dans ses traits agréables on peut lire de prime abord la froideur, autant il est loisible à tous d’admirer une sensualité naturelle sans aucun artifice. Son comportement comme son allure corroborent une condescendance hautaine qui n’est pas sans rappeler l’attitude royale. Sa cruauté, quant à elle, se manifeste conjointement à une lassitude omniprésente chez ce personnage qu’on peut qualifier de désabusée, et d'où en découle une éternelle quête de divertissement. À ses yeux, il n'existe qu'une seule finalité: la Mort, et cette croyance tend graduellement vers une fascination inavouée, pis encore, une obsession morbide.
Pend à sa taille son arme d’une grotesque simplicité. Nantie d’un subtil fragment de masque sous son œil gauche, marque de sa naissance parmi les Arrancars, elle porte de surcroît le prestigieux chiffre à sa nuque, en toute discrétion.

Description de votre pouvoir :


Histoire :

PARTIE I


New York. Il y baigne une masse de talents qui ne cherchent qu’à percer au sein d’une féroce concurrence. On ne quémande en cette ville que des étincelles, des futures stars, des étoiles montantes. Nombreux sont ceux à vouloir se démarquer pour jouir davantage des mondanités, de luxure et d’argent, mais trop ne connaissent que quelques risibles spectacles éphémères à l’esprit du peuple, sans plus. Leur rêve ne se résume plus qu’à déambuler sur la meilleure scène qu’il existe, sous les feux de la rampe. Marquer les annales du spectacle, graver les mémoires des précieux auditeurs et se transposer dans le cœur des générations à venir, voilà ce à quoi se résument les ambitions d’une Amérique prospère. Se trouve parmi ces jeunes recrues Mary, une perle de la musique, un fantasme pour l’homme, une grande diva en devenir, qui envoûte tant par sa mélodieuse voix que par sa beauté rarissime. Elle ne manque pas de se pavaner sur les scènes de Broadway au fil de contrats plus importants l’un de l’autre. Son visage n’est bientôt plus que la tapisserie de la ville entière, et rares sont les quidams à ne point la connaitre. La vedette a tout pour plaire, et elle le sait. Il ne lui manque guère de chemin avant de se proclamer Reine invétérée de la Grosse Pomme.
Surestimation d’elle-même ou indubitable vérité, difficile de ne point anticiper pour elle un meilleur destin que celui de parcourir le monde pour l’imprégner de sa musique. Après tout, elle est vouée à cette vie citadine, à ces représentations multiples, aux projecteurs dardés sur elle tout comme aux commentaires lancés à foison. Les ovations de chaque soir ne sont plus qu’un dû qui lui revient tout naturellement, il n’existe plus de plume crachant son encre dans des critiques délétères, non, au contraire, ce sont des roses qui choient à ses pieds, des larmes qu’elle fait couler, des paillettes qu’elle sème avec tant de facilité au creux des yeux de journalistes affamés de bonne musique. Elle plait à tous, et elle le sait!

Il n’existe pas de nuit à New-York qui soit noire. Ville lumière même à cette époque où la technologie n’en est qu’à ses prémices, pas une place à Broadway n’est dévorée par les ténèbres. Notamment, The Palace Theatre a de quoi contribué à ce magnifique kaléidoscope, surtout en cette soirée où Beauty Mary donne une représentation dans ce prestigieux endroit. Cossus sont les couples qui peuvent se permettre de mettre le pied dans l’enceinte, il va sans dire donc qu’il ne s’agit point d’un endroit pour le peuple lambda. Mary, déjà juchée du haut de ses grands talons, observe à travers l’interstice des rideaux la foule de spectateurs, le souffle coupé sans que cela ne soit la faute à sa robe refermée sans pitié sur son buste galbé. La nervosité coutumière d’avant-spectacles lui poigne l’estomac, mais il est question de bien plus que ce nombre ahurissant d’hommes et de femmes soigneusement toilettés; au fond de la salle, attablé seul dans un coin, Mary reconnait là la silhouette familière de son mystérieux étalon, merveilleusement enveloppée d’un costard qui lui sied si bien à la taille. Surmontés d’un chapeau plumé, ses traits sont nébuleux par la faute de la distance, mais elle croit deviner ses âtres noirâtres qui lui dévorent l’âme, et cette seule pensée fait manquer un battement à son palpitant. Quel charme, quelle prestance, mais ce qui a le mérite d’affoler le cœur libre de la diva est le mystère qui le nimbe. Cet homme, qu’elle a rencontré en début de saison, et qui n’a depuis jamais manqué un seul de ses spectacles, se montrait Don Juan et Zorro à la fois; plein d’amour et de secrets, un amalgame qui avait de quoi faire fondre la Mary, pourtant habituellement froide vis-à-vis les prétendants qui apparaissent en légion. Avant d’abandonner son poste pour que puisse débuter sa prestation, elle se promet qu’à la fin du spectacle, elle fera quérir cet homme pour qu’il lui révèle enfin son nom.

Les projecteurs s’ouvrent, la mélodie débute sur son hit le plus connu Don’t ever leave me. La voix suave caresse les tympans des clients attentifs. Mary apparait sur la scène, plus sublime encore que la dernière fois. « Don't ever leave me, now that you're here » Elle bouge lascivement, enflamme les esprits de quelques hommes par des clins d’œil aguicheurs, joue de ses mains gantées pour cueillir une cravate, une caresse ou un regard, tout ne devient plus qu’une danse envoûtante dans laquelle aimerait s’y joindre tous les cavaliers de la place. «Here is where you belong » Elle n’est plus qu’un poisson dans l’eau, si naturelle qu’on put croire qu’elle soit née sous les feux des projecteurs. « Everything seems so right, when you're near » Mary louvoie entre les tables, se pavane dans toute sa magnificence, et sa démarche distinguée et charmante à la fois la mène jusqu’à la table du fond, là où elle ne s’aventure de coutume jamais. « When you're away, it's all wrong » Elle s’empare du chapeau de son mystérieux homme pour le suspendre au-dessus de sa chevelure satinée. «I'm so dependent when I need comfort » Ondule contre lui, soulevant chez l’audience quelques subtiles réactions corroborant une jalousie naissante, puis, non sans arrêter de chanter, pousse les limites jusqu’à déposer sur la joue de son fidèle admirateur un doux larcin, pour lequel il ne réagit pas. « I always run to you » Son oisiveté lui tire un frisson d’excitation, tandis que son regard est soudé au sien, comme échangeant une foule de sentiments sans que mot ne soit dit. «Don't ever leave me, 'cause if you do, I'll have no one to run to. » C’est lorsque la mélodie tire à sa fin qu’elle sort abruptement de sa torpeur. Les applaudissements ne sont plus qu’une cacophonie agréable à ouïr, mais Mary n’y prête qu’une attention minime, soudainement attirée par une serviette qu’elle sent se faufiler au creux de sa paume, et qui n’est nul autre que le cadeau de son vis-à-vis, discret et placide.
Le reste de la soirée se passe sans aléas, si ce n’est que l’esprit de Mary soit torturé par ce curieux foulard que lui a glissé son homme, et sur lequel il a forcément écrit quelque chose dessus. Bousculée dans ses chansons qu’elle se doit d’enchainer sans répit, ce n’est qu’à la toute fin de sa représentation qu’elle est libérée de cet éreintant carcan et peut enfin trouver l’intimité nécessaire pour décrypter les écrits, et de surcroît, apaiser cette lancinante impatience. « Dehors, à l’arrière du théâtre, j’attendrai ma Déesse, le cœur gorgé d’espoirs. Votre plus sincère admirateur. »

Des heures durant elle l’attendit, assise sur la marche du théâtre, les âtres d’azur à l’affût du moindre mouvement. Tant la curiosité que la passion étaient responsables de sa docilité et de sa patience. Mary frissonne depuis déjà une heure, vulnérable à cette brise nocturne qui se faufile avec trop d’aise dans la tenue haut-de-gamme qu’elle porte, bientôt sur le point de couper les derniers fils d’espoir auxquels elle s’accroche pour ne pas tomber dans le gouffre de l’abdication. Lasse, elle se résout enfin à quitter les lieux, mais est retenue soudainement par une voix qui la fait tressauter. « Votre patience est exemplaire. » Il s’extirpe des griffes de l’inconnu pour se dévoiler à elle, une rose à la main, alors qu’il marche d’un pas assuré vers Mary pour l’inviter à danser. « Mais voyons, il n’y a pas de musique! » s’étonne-t-elle alors qu’il l’enjoint à se saisir de sa paume tendue. Malgré les protestations, elle ne réussit pas à s’opposer davantage à cette invitation. Elle se lève, se colle à lui, et en dépit du silence oppressant qui les mure, ils réussissent malgré tout à s’accorder dans une complicité tacite sur un rythme harmonieux et commun. La jonction des deux corps fait naitre chez la déesse de véritables sentiments à l’endroit de cet homme qui se présente sous le nom de Tom Clark. À cet instant, débute entre eux une histoire à la fois romantique, malsaine, et pleine de rebondissements, qui ne sera au final qu’une erreur de parcours pour l’une, une relation au-delà des frontières de l’existence pour l’autre… Dans tous les cas, cette aventure dans laquelle se lance aveuglément la pauvre Mary n’est vouée qu’à n’être que les prémices de la plus tragique tragédie qui puisse exister dans l’histoire de Broadway…


PARTIE II

« I'll have no one to run to. » On l’applaudit à s’en broyer les os. Certains quittèrent le confort de leur chaise afin de l’acclamer, émus et satisfaits, comme de coutume. Beauty Mary avait su de nouveau conquérir sa foule avec tant de facilité, et ça ne faisait pas un pli qu’ils avaient tous adoré la prestation de la diva, qui quitta cette fois-ci la scène avec moins d’entrain que les autres fois. À travers son maquillage, on lisait en plus d’inquiétude une peur naissante, qui trouvait sa raison d’être dans la présence de Tom Clark au fond de la salle, attablé. Ce dernier se montrait toujours plus obsédé que les autres fois, malgré les nombreux avertissements qu’elle lui a transmis pour trouver la paix. Leur histoire d’amour n’avait duré que trois mois, mais l’intensité fut-elle qu’elle failli perdre le contrôle de sa carrière, et elle dû mettre fin à leur relation pour, notamment, cette raison. Derrière cette rupture aussi se cachaient quelques peurs à son égard, en particulier sur ses origines qui lui paraissaient tant obscures qu’occultes. Elle se rappelle encore la nuit où il lui avait fait voir une capacité surnaturelle qui l’avait complètement effrayée. Parait-il qu’il pouvait devenir esprit à son bon vouloir, abandonnant son enveloppe charnelle qu’il appelait Gigai pour se balader, invisible aux yeux de ce qu’il qualifiait de mortels, dans les airs comme sur la terre.
Mary n’y avait pas cru.
Mary n’y croit toujours pas, quand bien même qu’il lui a fait une démonstration de cet horrible talent, elle avait assimilé cette perte soudaine de conscience à un acting époustouflant, et lui avait de ce fait conseillé, dans une naïveté forcée – et pour le voir filer hors de New York, de trouver sa voie à Hollywood, paradis de la cinématographie. Mais le bougre, qu’il soit conscient ou non de l’avoir perdu pour toujours, continue de se présenter avec une ponctualité effrayante à toutes ses représentations, et ne manque jamais une occasion pour la dévorer en entier de ses yeux, comme un loup affamé.
Mary en a marre, commence à avoir réellement peur, et décide donc de prendre son courage à deux mains et d’aller le voir à la fin de son spectacle, lorsqu’il ne reste – comme d’habitude – que lui dans le théâtre. « Laisse-moi tranquille, va-t-en! » éructe la diva d’un ton hautement désinvolte, alors que se lève Tom, indifférent vis-à-vis de ses emportements fielleux. Il s’approche, elle recule. Son ancien amant commence à fredonner l’air si connu de son hit, Don’t ever leave me. Elle trébuche, il veut l’aider à se relever d’une main tendue, attitude de gentleman qui avait tant pour plaire autrefois, mais qui soulève dorénavant le cœur à la malheureuse victime. Elle panique, il se ravise, mais trop tard, la voilà que sa déesse prend ses jambes à cou et abandonne sa résolution de le chasser de son théâtre et de ses spectacles. Il hausse les épaules; tant pis, ce n’est pas la dernière fois. Tom continue de fredonner, prend son chapeau pour s’en parer, et s’en va, dandy, un sourire amusé pendu à ses lippes.

Des mois de paix se sont écoulés depuis cette confrontation, où a disparu du fond de la salle Tom Clark. Il a abandonné, s’est évaporé dans la nature sans laisser d’indices sur sa prochaine destination, et Mary n’a pas tardé à l’oublier. Elle a de plus profité de ce nouveau calme dans sa vie pour donner un coup à sa carrière. Ses représentations se sont multipliées, et en fruit à ces efforts déployés, elle a reçu enfin une invitation à produire dans un prestigieux théâtre de Las Vegas.

Elle part demain. Mary trépigne déjà d’impatience à l’idée d’étendre sa musique au-delà des frontières de la Grosse Pomme. C’est la dernière fois qu’elle met le pied dans The Palace Theatre. Elle est donc là, assise sur la scène à observer ces nombreuses tables inoccupées, muette et transportée par un disque qui tourne en boucles le fameux hit responsable de sa popularité croissante. Elle réfléchit à demain, à son futur, à cette nouvelle voie qu’elle emprunte sans hésitation. Adieu Broadway, elle saute pieds joints dans la découverte d’un nouveau monde! « Don’t ever leave me! » qu’elle chante à voix haute, alors qu’elle tourbillonne seule au-devant d’un auditoire absent, un sourire épanoui scindant ses traits. Elle tourne, ricane, s’égaye seule, dansant avec un cavalier invisible sur les notes de son propre chant. Quand elle s’arrête, elle ouvre les yeux.
Cligne des paupières.
Se frotte le visage à s’en décoller la peau.
Il est là. Dans l’ombre. Au fond de la salle. À sa table.
Clap clap clap. Ses applaudissements vrillent les tympans de la misérable qui est transie de peur, tant médusée qu’effrayée par cette présence qu’elle croyait partie à tout jamais. Tom Clark se détache des ténèbres et s’avance vers la scène sans cesser d’applaudir, lui aussi souriant. Il monte via le petit escalier sur le côté de l’estrade. Il la rejoint, et Mary n’a plus aucune force pour préserver cette distance qui s’annihile petit à petit, au point que son corps n’est plus que voisin du sien. Il prend sa main, introduit une danse à deux, où il la guide dans les pas à exécuter. Elle bouge au rythme qu’on lui indique, incapable de se défaire de son étau par manque de force. C’est la peur qui la fait prisonnière d’un dangereux carcan. Il peut faire ce qu’il souhaite d’elle, la pauvre n’est capable de rien, si ce n’est de verser quelques larmes silencieusement.

« I always run to you »
Il danse en fredonnant.
«Don't ever leave me… »
Elle danse en pleurant.
« 'cause if you do, I'll have no one to run to. »
Puis tout ne devient plus que néant...

Comme un rêve au goût de fer. Gît à ses pieds un corps étendu dans une flaque carminée, inanimé. Il porte les mêmes traits qu’elle, si ce n’est cette peur imprimée sur son joli faciès qui déforme tous ses traits en une abomine grimace. Mary observe le cadavre sans réellement comprendre ce qui lui arrive. Elle est perdue, abandonnée et égarée, sans possibilité de se rappeler le déroulement des événements avant sa perte de conscience. Elle constate qu’à sa poitrine pend une chaine qu’elle ne peut déloger via la force. S’immisce graduellement dans son esprit la panique, inaltérable et pernicieuse, qui la fait hurler. Mary n’est plus la diva, hautaine et sensuelle, déesse du chant et vedette invétérée de Broadway. Mary n’est plus qu’une âme esseulée, sans personne pour l’aider. Elle crie durant des heures pour éveiller les policiers qui vaquent à leurs tâches autour du cadavre. « C’est Tom! C’est Tom Clark! » Le coupable qui n’a laissé aucune trace! Le coupable qui s’est évaporé. Le coupable dont elle ne connaissait absolument rien...
Bientôt, les lieux sont interdits temporairement. Il n’y a plus de policiers, plus de coroner, plus de détectives, plus de spectacles ni d’auditeurs… ne reste plus que cet être éthéré enchainé à son rêve et à sa vie, qui pleure sans répit son regrettable destin devant un auditoire qui n’est plus, et ne sera jamais plus, le sien.


PARTIE III

La Mort. Quel indescriptible phénomène qui frappe sans aucune considération ce qui lui plait. Elle est tombée un jour sur la tête de sa tendre moitié, lors d’une mission de haute envergure à Karakura dans laquelle il était important de capturer un criminel hautement recherché. Une erreur qui aurait pu être évitée si la Soul Society avait fait son boulot ce jour-ci. Akio Daiki, cinquième siège de la 13e division, a perdu sa femme, Ayane, à cause de l’incompétence de ses supérieurs. Pour unique compensation à cette perte – qui ne sera jamais avouée comme ayant été une erreur commise par la dimension des âmes – on lui offre une prime, un congé, de grotesques condoléances, puis on tourne la page si vite que l’accomplissement du deuil ne réussit pas à suivre.
Alors Akio Daiki ronge son frein, rumine cette injustice durant de longues années, jusqu’à ce qu’enfin il décide de quitter la Soul Society dans l’intention un jour de revenir pour tirer de belles représailles. On colle à son dossier l’étiquette : déserteur. On lance les chiens à ses trousses, mais jamais on ne le retrouve.

Mettre la main sur un gigai de bonne qualité n’est jamais chose aisée, mais quand on y parvient, il s’ouvre au chanceux un nouveau monde dans lequel il peut creuser sa place et trouver sa voie. C’est ce qui est arrivé à Akio, nouvellement rebaptisé Tom Clark pour ne pas éveiller de soupçons. Il est parvenu à se créer une identité et à se cacher du monde des esprits, a réussi là où la plupart des déserteurs échouent.
Un soir, il la voit, affichée en grand sur la façade d’une bâtisse. Reconnue sous un sobriquet qui n’évoque au final que sa physionomie rarissime, absolument sublime, qui partage beaucoup trop de points communs avec sa défunte femme pour ne pas s’arrêter une nuit au Palace Theatre afin de rencontrer cette si prestigieuse Beauty Mary. Le soir même, elle chante une chanson qui se grave dans sa mémoire, et elle se montre si resplendissante qu’il en est transi d’admiration. Elle lui inspire Ayane, tant dans son physique que dans ses déhanchements; son sourire, son regard, ses gestes, ce ne sont plus que le reflet de cette tendre femme qu’il a aimée passionnément.
Alors il la suit, peu importe où elle va. Parfois invisible à ses yeux, parfois dans son gigai, il n’existe pas une seule journée où il ne la dévore pas de pied en cap. Il nait de cette proximité licencieuse une obsession, une folie, et des projets obscurs qui ne dépendent aucunement du consentement de la principale concernée. Il la veut pour elle, pour l’éternité, et même quand leur relation amoureuse prend fin, il n’abandonne pas. C’est pourquoi il continue à la suivre, à lui chuchoter sans qu’elle ne l’entende des mots d’amour, mais elle le rejette à chaque fois qu’il se montre. Il suinte de son regard et de sa gesticule une haine qui ne fait qu’enfler à chaque fois qu’il se présente à ses spectacles, à chaque fois qu’il tente un contact ou qu’il essaie de la séduire de nouveau. Et dans ce constant rejet, cette perpétuelle impuissance, il devient à son tour atteint par une irrépressible ire, et commet le plus irréparable : il la tue. L’image de cette femme aux traits semblables à ceux de sa tendre moitié baignant dans son sang le terrorise; il regrette; il s’enfuit; l’abandonne, seule, dans une dimension qui lui est inconnue.

Il la regarde souvent, tapi dans l’ombre, profondément atteint par sa misère et sa souffrance. Il compatit avec elle en silence. La pauvre Mary est en deuil de sa propre mort. Elle doit abandonner ses rêves pour aller de l’avant. Il est la clé de sa libération; il pourrait simplement l’envoyer à la Soul Society pour qu’on s’occupe de cette âme esseulée, mais Tom Clark a développé dans sa folie un puissant égoïsme. Il la veut à lui seul, alors il la laisse périr, la regarde s’étioler petit à petit, la surveille de près dans sa métamorphose, se promettant qu’il sera là pour la guider dans son évolution. Conscient des risques, il s’accroche à cet espoir utopique que Mary demeurera Mary une fois Arrancar, et qu’ils pourront vivre à deux pour l’éternité…


PARTIE IV

Latente est cette tumeur qui s’est insinuée en elle dès la seconde où elle a franchi ce monde éthéré. Comparable à une seconde-mort lente et déchirante, Mary est vite devenue fortement importunée par ce corps étranger qui se manifeste par la corrosion de cette chaine dont elle est nantie depuis sa renaissance. Douleurs viscérales que cause l’usure de cette extension occulte, ses plaintes ne sont plus qu’une constante et éternelle mélopée que nul soin ne puisse oblitérer. Elle sert peu à peu à son agonie un zeste d’abandon quand vient le temps à la raison d’ouvrir les yeux sur la langueur dont elle est faite prisonnière. À côtoyer la souffrance sans répit depuis moult semaines déjà, elle vient à accepter la Mort en elle, et l’attend, dans toute sa pitoyable veulerie. L’âme se résigne à son second envol et ne témoigne plus aucun signe de pugnacité. C’est comme une triste épave qui attend d’être portée par les vagues meurtrières d’un ouragan en formation.

Puis est venu le jour fatidique où la chaine disparue en entier, emportant avec elle un cœur gangrené par la solitude, la trahison et l’abandon. Il s’est ensuivi de cette mystérieuse perte une transformation des plus terrifiantes qui a noyé sous une couche laiteuse le moindre de ses traits, annihilant la beauté rarissime dont elle est nantie. Sa personnalité s’est envolée conjointement, écrasée par un besoin irrépressible de nourriture. La diva de Broadway, transformée naguère en un fantôme esseulé, ne devient plus qu’une bête assoiffée, et la bête en devint une autre peu de temps après grâce à la fusion de plusieurs de ses pairs. Inévitablement, s’est étiolé à vitesse faramineuse sa mémoire sans plus aucun souvenir auquel s’accrocher.
Que du néant.
Mary n'est plus. N'est plus depuis bien longtemps.

Le Gillian n’en reste pas à cette étape. Il dévore tout ce qui peut passer sous sa dent, parvient durant ses années de gourmandise à vaincre moult créatures à la puissance variante, pour finalement évoluer de nouveau à un stade supérieur, communément appelé Adjuchas. La créature n’est plus une masse noire affublée d’un masque; elle perd de sa hauteur, devient drôlement similaire à un animal, et chose sûre, c’est qu’elle acquiert la possibilité de parler et de réfléchir. La faim est moins présente pour la bête; il n’y a plus seulement cette idée de subsistance, la chimère a désormais une volonté propre, et elle se monte en projet de devenir toujours plus puissante, et d’user de n’importe quel moyen pour arriver à ses fins. La créature qui n’est plus qu’une partie de Mary aspire à un grand dessein; celui de parvenir à une forme d’évolution plus grande.
« Et tu me dis que toi, insignifiante créature que je pourrais dévorer en entier, peux m’aider dans mes projets? » persifle avec méfiance l’Adjuchas à l’endroit de ce Shinigami égaré sur les terres hostiles du Désert Blanc. « Oui. » Sa réponse est laconique, mais dite avec un tel aplomb qu’il y a moyen pour la créature de flairer anguille sous roche. Alors elle demande, incrédule :« Et qui es-tu exactement? » « Je suis celui qui va te mener vers la gloire que tu as toujours recherché. » Akio Daiki, à ce moment, est non seulement ému de retrouver Mary – que sa folie reconnait à travers ces traits tout autre – mais aussi persuadé qu’elle retrouvera la mémoire et une part de sa personnalité une fois l’évolution finale et complète. Alors il se donne en projet de lui fournir l’aide nécessaire dans sa quête de nourriture, quand bien même sa présence dans les tréfonds du Désert Blanc constitue un risque pour son existence. Étonné par la vitesse fulgurante à laquelle elle gagne de la force, il parvient lentement à voir dans cet Adjuchas une arme fatale pour se venger de la Soul Society. Cette puissance est à mettre à profit; Akio Daiki double d’ardeur dans ses efforts, et cela ne tarde plus, la créature, devenue dorénavant un Vasto Lorde, arrache son masque de son plein gré sous les recommandations du Shinigami. C’est ce qui marque un lien de confiance unique et solide.
Akio Daiki a réussi; Mary renait enfin.

Mais Mary n’est pas Mary, comme il l’avait espéré. Son caractère ne change pas en étant dorénavant un Arrancar. Elle est complètement différente : aucunement joviale, très peu ambitieuse maintenant que son objectif est atteint, et d’un sadisme qui a de quoi dégoûter le malheureux Akio Daiki. Après des années d’entrainement, le Shinigami ouvre enfin les yeux sur la réalité que lui dissimulait sa démence : elle n’est pas Mary. Il a beau tenter de ressasser dans sa mémoire quelques souvenirs d’une de ses existences passées, l’Arrancar ne reconnait aucun des moments relatés et cette dernière en vient même à perdre patience lorsqu’elle voit les efforts déployés par Akio pour la changer à l’image de son ancienne amante.
« Je ne suis ni celle que tu appelles Mary ni celle qui se prénomme Ayane. Alors cesse de m’importuner si tu ne veux pas goûter à ma furie. »
Son projet monté sur plusieurs décennies se voit à ce moment détruit par la dure réalité.
Le Shinigami, désabusé, souhaite venger la mort de Mary et celle de ses ambitions, qu’il impute à cette créature qui n’est plus rien qu’un monstre. Alors, fort du lien de fidélité qu’il a réussi à bâtir, il l’enjoint à s’attaquer aux armées de la Soul Society dans le but inavoué de la faire chuter.

Un après l’autre, les Shinigamis tombent sous la puissance du duo atypique. De son nouveau nom Hel, l’Arrancar apprécie semer la Mort là où elle le peut, mais trouve de plus en plus costaud les soldats envoyés à leur trousse. Elle ne manque pas d’évoluer, de se paître dans des victoires plus glorieuses l’une de l’autre, attire en prime l'attention de ce royaume blanc qu'est Las Noches. Mais Hel connait aussi ses limites, et avant qu’il ne soit trop tard, décide de faire demi-tour dans sa dimension, aussi lasse de cette constante guerre qu’elle mène et qui ne sera jamais gagnée avec si peu d’effectifs.
Akio n’est pas d’accord. Il voulait qu’elle sème le désordre dans la dimension des âmes jusqu’à ce qu’ils en meurent tous les deux. Alors le Shinigami se fâche, emporté de nouveau par une ire teinte de folie et réitère une fois de plus son erreur : il tente de la tuer. Un coup dans le dos qu’il réussit à porter, mais qui n’est ni mortel ni surprenant pour celle qui avait deviné chez son ami de longue date une envie naissante de suicide. Elle se retourne malgré sa blessure, lui assène un coup fatal qui le met au sol, et c’est la chute du Shinigami en quête d’amour et de vengeance qui a lieu, sous le regard indifférent d’une étrangère qui n’est pas Mary.

Hel part, dans l'idée de répondre à l'appel de ce fameux Rey dont elle ne connait que peu de chose. Lasse de fouler les terres en nomade, dépouillée d'ambitions, elle tente sa chance à cet endroit, qui lui parait être le noyau des plus grandes puissances de ce monde blanc.


PARTIE V

Il trempe dans une mare de sang. Son regard pointe vers l’olympe éternellement noire du Hueco Mundo. On vient de lui porter une attaque létale. Il sent sa vie disparaitre petit à petit; il sent quitter graduellement cet univers. Il a du mal à respirer, il aimerait tourner la tête pour regarder Hel s’éloigner, mais il n’y parvient pas. D’une voix rauque, prisonnier d’une langueur irrépressible, il prononce faiblement les paroles d’une musique qui lui rappelle tant de souvenirs. «Don't… ever leave me… » Des larmes ruissellent sur son visage. Il sent les ténèbres l’envahir, le dévorer jusqu’à la moelle. « 'cause if you do… » Sa vue se perd dans l’obscurité totale. Il s’essouffle, mais parvient à puiser dans ses dernières forces assez d’énergie pour terminer cette chanson si populaire, si significative pour lui. « I'll have no one to run to. »
Il croit entendre Hel s’éloigner de son cadavre.
Il croit l’entendre chanter le dernier ver de la chanson en même temps que lui, d’une voix suave qui caresse ses tympans.
…Mary? Est-ce bien toi, Mary?


FIN
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Chikusa Heiji
Hel ☆ Bound for Glory Shi-cap
Chikusa Heiji
Rang : Nana Bantai Taisho

Messages : 557
MessageSujet: Re: Hel ☆ Bound for Glory   Hel ☆ Bound for Glory Icon_minitimeLun 13 Jan - 1:24

    Bon retour p'tite !

    Validée au niveau 4 en tant que Quinta espada. Conformément aux règles applicables dans ton cas, tu bénéficies de 24 PC pour réaliser ta fiche technique et tu perds 25% de ton xp cumulée.

    Tu connais la maison !
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http://www.bleach-bsrpg.com/t1639-chikusa-heiji#12702
Daestra Chibiko
Hel ☆ Bound for Glory Arr-ind
Daestra Chibiko
Rang : Requin solitaire

Messages : 395
MessageSujet: Re: Hel ☆ Bound for Glory   Hel ☆ Bound for Glory Icon_minitimeLun 13 Jan - 11:05

Elle s'est barrée Quinta, elle revient Quinta, en un peu moins forte. "LoL"

Mais c'est cool je vais pouvoir la troller de nouveau, et la pousser à ragequit pour de bon.
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http://www.bleach-bsrpg.com/t415-daestra-chibiko-la-principessa
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MessageSujet: Re: Hel ☆ Bound for Glory   Hel ☆ Bound for Glory Icon_minitime

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Hel ☆ Bound for Glory

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