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 Tōkyō sous les eaux [PV Kû Fei]

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MessageSujet: Tōkyō sous les eaux [PV Kû Fei]   Tōkyō sous les eaux [PV Kû  Fei] Icon_minitimeSam 21 Juin - 10:01




Tōkyō sous les eaux. Tōkyō sans âme et sans joie, c'est celle des lieux où nous sommes. Du bas du pavé noir et mou, les cimes grises des immeubles semblent s'ériger, mythologiques, en un vain effort de joindre terres et cieux. Les ramures électriques crépitent, silencieuse aux vivants, et ouvrent leurs sentiers muets a la course onirique de l'eau qui vient inexorablement nourrir la soif inassouvissable du sol gorgé de ce vin vital. Les pluies ruissellent sur les têtes baissées, clapote sur l'échine des passants qui se bousculent mollement pour être les premiers en tout ; comme des bêtes d'élevage qu'on mène à l'abattoir : naïves bestioles. La foule est dense, à telle point qu'elle ne semble plus former qu'un magma soluble dans lequel glisse le flux animé des diurnes. D'aucun ne converse et pourtant le brouhaha entêtant de la ville flotte toujours dans l'air, apportant toutes sortes de rumeurs. Les sirènes pleurent. Loin, pourtant pas assez pour dissimuler leur présence ou la déchirure de leurs plaintes. Des complaintes quotidiennes qui se répondent, comme deux voisins qui s'aiment sans se parler. Pathétique. La nuit les voilera bientôt de sa caresse de soie, les bercera d'un sommeil mat et sans rêve. S'ajoute à cela des murmures plus matures, plus complexes et messagers d'histoire bien différentes. C'est d'ailleurs bien la première fois que le vent est porteur d'autant d'exceptions ; Tōkyō est décidément bien spécieuse. Lointaines, ces rumeurs aussi, impalpables et tangibles mais indéniablement présentes et nouvelles.

La marche reprend ; inutile de rêver plus. Paradoxale lieu que la métropole nippone, d'un concret vivant et actif, il ne reste de ce domaine spirituel qu'une terre brûlée, une forêt de haut monolithes gris aux bois rances et veules et entre lesquelles déambulent de pâles fantômes. Du sang de ces écorces défraîchies, l'air s'empourpre d'un musc menaçant, annonciateur d'un danger nouveau. C'est la vilenie de la curiosité qui guide d'abord le pas du soldat, pour une de ces présence ambiguës qui juche les alcôves de Tōkyō, un portrait spirituel flou non loin de là. Sans se presser, le processus de traque s'enclenche. La masse est ignorante, trop terrienne pour ressentir les émanations du dessus, bien même trop viciée pour percevoir le frôlement du fantôme nageant au cour de cette océan humain de bras, de jambes, de troncs et de têtes. Tous inconnus, la plupart partage pourtant d'identiques aspirations, des vies similaires, des plaisirs - des pêchés - et des satisfactions toutes à la même hauteur : basses. Quelle satisfaction et de dépit, quelle souffrance de ne se mêler à eux. La vie insouciante parait maintenant assez futile à Jin pour qu'il lui pulse des envies à cette légèreté ignare qui se dissuade rapidement de cette pensée vague. Non, il n'y a rien de noble là-dedans, rien d'enviable. Seul le fantôme d'une satisfaction coupable autrefois déjà malheureuse. Un sort pour un autre, desquelles des deux est le plus enviable? Sûrement aucun.

Ainsi perdu dans ses réflexions tournées vers les cieux, la vie et la mort, Jin parvint sur une place. Déserte, tel le souhaites les pleurs de la Mère. C'est un lieu circulaire pavé de brique rouge au milieu duquel trône un petit massif fleuri et vert. Sur les pans polis des bâtisses, qui, de par leur extension ridicule, font pâles figures face aux gratte-ciels immenses du quartier des affaires, fleurissent ça et là, petit commerçants et cafés dont, à la façade, les chaises vides supportent impassiblement de leur enchevêtrement de bielles métalliques les assauts répétés mais vains de la pluie qui tombe. Quelques mouillés courent à leur domicile ; où on leur promet un réconfort éphémère dans les bras d'une dulcinée, la douceur d'un parent ou encore même la torpeur d'une solitude ardemment quémandée et le fond d'une bouteille pour laquelle on a trimé. Ils suent la peur et le mal-être sans même s'en rendre compte. Insectes faillibles et puants.

Pourtant parmi les quelques silhouettes restantes doit se terrer un éveillé, les spectres de fréquence spirituelle témoignent, presque virulentes, de cette présence inhabituelle. À son habitude, la lame d'éther reste taillé dans le marbre et prend son envol, et sur sa course céleste apprécie les quelques gouttes aqueuses glissant à son travers, au seul regret de ne sentir plus depuis des siècles. Au sommet, s'assied-t-il en laissant pendre ses jambes au dessus du vide, avec en tête l'inconnu.

Cela viendra-t-il à moi? Jouons.

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Kû Fei
Tōkyō sous les eaux [PV Kû  Fei] Hum-ind
Kû Fei
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MessageSujet: Re: Tōkyō sous les eaux [PV Kû Fei]   Tōkyō sous les eaux [PV Kû  Fei] Icon_minitimeMer 25 Juin - 0:51

Tokyo avait deux variétés de temps : Horrible avec la pluie, détestable avec la neige, et pire avec le brouillard. Aujourd'hui était jour de pluie, et c'est la mine morose que je vagabondais le long des rues bondées. Si il y avait une chose qui me rappelait bien ma Shanghai natale, c'était bien cette cohue. Mais elle n'avait rien à voir avec celle de mes souvenirs. Dans mes souvenirs, elle était bruyante, désordonnée, animée. Et représentait pourtant une harmonie. Ici ? J'avais l'impression de voir des corps et non des humains se mouvoir, froids et aux gestes calculés. Disciplinés comme des soldats de plomb. Brrr. Je ne m'étais jamais sentie dans une ambiance aussi impersonnelle.

Ça me déplait, mais au fond, je ne m'attendais pas à moins de la part d'un peuple aussi que le nippon. Je me confortais dans mes convictions, alors que les seuls regards que j'étais aux passants n'étaient que sain mépris. Je soupirais. Cette première journée à la faculté de biologie ? Ennuyante à en mourir. Heureusement, le supplice avait cessé au bout d'une demi-journée, et j'étais libre de perdre mon temps de la façon qui me plaisait le plus. Être sous la pluie n'était pas l'activité que j'envisageais, je vous le dis tout de suite.

Songeuse, je finissais par m'égarer en une place déserte. Fait étrange dans une ville connue pour le nombre d'habitant au mètre carré. Je fronçais les sourcils. La méfiance me prend. S'évanouit. Tant mieux. Tous ces nippons commençaient à m'oppresser. Je remarque un banc à l'abri de la pluie, et c'est là que je me dirige. Il allait cesser de pleuvoir, tôt ou tard. Et je n'étais pas si pressée que ça. Je lissais ma jupe alors que je m'installais, et que de mon sac à main sortait ma console portable 3DS. Je l'allume, un petit sourire éclairant mon visage.

A quoi allons-nous jouer aujourd'hui ?
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MessageSujet: Re: Tōkyō sous les eaux [PV Kû Fei]   Tōkyō sous les eaux [PV Kû  Fei] Icon_minitimeMar 8 Juil - 19:14




Alors que l'esprit du dieu de la mort divaguait lentement parmi les nuages, les pupilles de ce dernier furent soudainement attirées par une incohérence en contrebas. Une couleur vive, inusuelle tâche, sur le parquet tokyoïte et qui contrastait de sa couleur turquoise avec la dominante de rouge baignant la petite place. Du haut de ce perchoir et l'acuité bien en peine de distinguer les traits de ce visage, Jin parvint toutefois à percevoir, tant bien que mal, les formes de femme de cette petite silhouette. Une humaine, ou bien un esprit dans un corps de substitution se dit-il, mais pourtant ne ressent-il pas la présence d'un Shinigami dans les parages. C'est ici une sensation bien plus atypique qui flotte dans les lieux. Une Originale?

Et bien que l'Errance eu mené Jin à croisé le chemin de plusieurs de ces curiosités humaines, ceux qu'il nomma les "Originaux", ceux-ci ne semble pas partager de dénominateur commun ou de clé commune codant leur identité spirituelle. Ainsi chaque rencontre avec ces derniers est unique, bien que jusqu'ici, il n'approchât, en majeur partie, que des idiots. Ignorants ou dangereux, voir les deux. Jin s'était longtemps juré de ne plus interagir avec cette étrange race qu'au stricte minimum.

Pourtant se laisse-t-il chuter jusqu'au sol. Éloignés d'une vingtaine de mètres l'un de l'autre, le voici face à cet individu qui pourtant ne semble pas daigner décrocher son nez de ce qui semble être une console de jeu portable, voir un téléphone. Une enfant? Une petite taille et une immaturité qui suinte de son attitude physique, flanquée là sur ce banc à jouer à l'abris de l'averse. Toutefois, le doute est permis : peu de mère laisserait sa fille ainsi abandonnée dans la rue, et moins encore se teindre les cheveux en turquoise. Les enfants de cet âge sont bien détestables décidément. Quel déchéance.

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MessageSujet: Re: Tōkyō sous les eaux [PV Kû Fei]   Tōkyō sous les eaux [PV Kû  Fei] Icon_minitime

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Tōkyō sous les eaux [PV Kû Fei]

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