Alors ouais, l'initiative fait un peu prétentieuse (Le titre aussi), dite comme ça, mais faut pas voir ça d'un mauvais oeil.

Comme d'habitude depuis maintenant un petit bon bout de temps, j'me retrouve à la onzième, à ne rien avoir d'autre à foutre de ma journée que de m’entraîner. Encore et toujours, de toutes les manières possibles et imaginables différentes. Taper dans un sac de frappe, m'étirer, taper dans des mannequins de bois, m'échauffer, taper dans une poire, et enfin et surtout, taper sur des gens. Mais arrive le moment où tu commences à t'emmerder. Et pas question de glander pour autant, j'ai trop eu recours à cette solution de facilité. Pas de missions à l'horizon non plus, pas de rencontre importante, pas de retard sur la paperasse, bref, tout est en ordre.

Du coup je glande dans mon bureau. Ouais, finalement j'ai fais ça.

Pieds sur la table, j'fais rebondir une balle de ping pong sur le mur, ressassant mes pensées dans le même temps. J'repense à mes dernières rencontres, à c'que j'ai fait récemment. L'entretien avec Mimi Mathy, la p'tite sortie au jardin d'la cinquième, discussion avec Taka à la clé, entretien avec Shu aux phalanges brisées,le massacre l'entrainement avec Clotho...

L'entrainement avec Clotho.

Une chose était ressortie de façon claire de cet affrontement : Il y a de très, trop gros écarts de puissance entre les Lieutenants des différentes divisions. Je suis conscient d'ma puissance, j'sais que j'dépasse de loin les prérequis pour le grade, mais ça m'chiffonne quand même d'être capable de souffler en deux / trois mouvements un type supposé être mon égal, mon homologue.

Sur cette pensée, une idée germe dans ma tête. J'attrape la balle de ping pong au vol, reste là, l'air pensif, quelques secondes, puis j'me lève, et commence à faire les 100 pas dans la pièce. Mentalement, je fais la liste des Lieutenants en activité. Clotho, déjà rencontré, déjà affronté. Serp', déjà rencontré, jamais affronté, mais je sais le gaillard plus que capable, pour avoir effectué quelques missions avec lui. Reste Shin, rencontré dans des circonstances plus qu'étranges, un p'tit combat d'entrainement où j'l'ai un peu abîmé. Et Arisu, alias Mimi Mathy, que j'ai récemment reçu dans mon bureau.

Hum... Ouais. Ouais, ouais, j'pense que c'est pas d'la merde, cette idée.

Ma phrase finie, j'fais appeler deux messagers, leur donnant ordre de faire parvenir un message aux deux Lieutenants cités plus haut. Une "convocation" (invitation serait un mot plus juste, mais fuck) dans un coin reculé du Rukongai, sans escorte. Pas plus de détails dans l'intitulé. Juste un "on s'voit dans les plaines, j'ai kekchose à vous dire". Même si bon, c'qui s'fait dans les plaines du Rukongai, on s'doute que c'est pas d'la broderie, hein, ils doivent bien savoir que j'ai une idée derrière la tête. J'avais donné un lieu très précis aux messagers, histoire que j'attende pas comme un gros con pendant 2 heures avant qu'ils arrivent à me trouver. Un assez éloigné pour être tranquille, assez prés pour permettre une évacuation rapide en cas de blessure grave... Ça tu vois, c'est la petite précision supplémentaire là pour bien rassurer, pour foutre la confiance.

J'étais là, debout dans l'herbe, quelques rochers ici et là, une p'tite montagne dans mon dos, le soleil qui commence à s'coucher. Fin d'après-midi, quelques nuages, une légère brise. Et un puissant Reiatsu qui pulsait dans l'air. Le mien. J'me la jouais appât à Reiatsu pour être sûr qu'ils ne puissent pas me rater(et un peu pour m'la péter).

Même si j'l'avais pas clairement dit, il était évident que mon intention ici était d'avoir un combat avec ces deux-là. Un "Vrai" combat d'entrainement, sans aucune putain de restrictions, pas de celles que peuvent imposer un combat dans l'enceinte de la onzième.

Et là, ils viennent pas, et refusent mon invitation. Je ne passerais pas pour un con déjà. Mais ils vont accepter.

N'est-ce pas ?

Bonjour, vice-capitaine Krow, vice-capitaine Hayako. Comment allez-vous ?

Vu l’écart entre nous trois deux contre un me semble être une bonne idée pour obtenir un combat équilibré. Qui commence ?

Ah bah les v'la qui s'pointent.

ça va, mais ça ira encore mieux quand on aura commencé.

Disant ça, j'fais craquer ma nuque, p'tit sourire arrogant aux lèvres. J'vais y aller d'main morte, ça non. L'est marrant l'Shin. Peur qu'il ne suffise pas ? Hé, pas qu'un peu mon p'tit pote ! On s'est déjà fait un p'tit combat d'entrainement avant qu'il passe V-C, et c'était pas encore l'éclate, hein. Enfin, qui sait, en deux ans, p'tet qu'il a fait de gros progrès, au final j'ai sais rien du tout. T'avais lui, dont le peu que je sais de ses aptitudes ne m'avait pas vraiment impressionné, puis t'avais l'aut', la p'tite. Rencontrée à la onzième le temps d'une courte entrevue, j'ai aucune idée d'sa puissance. Reste que comme elle l'avait devinée, ce combat serait un 1 contre 2. J'l'ai déjà dit, dit comme ça, ça peut paraître arrogant, s'ramener, puis en quelques sorte dire "voilà, moi, j'suis là, si j'veux, j'défonce 2 V-C en même temps. Y a quoi, hein ?". Mais j'suis comme ça. J'ai beau être plus calme qu'à une époque, cette soif de combat, cette confiance en soi que j'ai depuis toujours, rien de tout cela n'a tarit. Je refoule, je canalise ces sentiments, ces pulsions, pour mieux les faire éclater au moment propice.

Genre maintenant.

Et là, bam, Chape de plomb qui s'abat sur le terrain sur des dizaines de mètres à la ronde, énergie rouge qui m'entoure, zieux qui scintillent d'la même couleur, et surtout, bonhommes d'en face qui doivent avoir du mal à rester debout. J'repense encore à l'entrainement contre Shin. D'un simple regard, j'lui fais comprendre ceci : C'te p'tit échauffement qu'on s'est fait à la onzième à l'époque n'est rien comparé à ce qui va suivre. J'espère qu'il en était conscient. Et l'autre aussi, d'ailleurs.

En effet, un 1 contre deux. Et comme vous avez dû vous en douter, c'est moi qui commence...

Et quitte à sortir le grand jeu, autant le sortir pour de bon. J'empoigne mon zanpakuto, une main sur la poignée, une autre sur le fourreau. La prise bien assurée, le bruit d'une lame dégainée s'fait entendre. Même pas le temps de voir mon sabre hors de son fourreau qu'un énorme nuage de fumée se génère autour de moi, un peu comme si une bombe fumigène géante v'nait d'exploser.

Bankaï.

La fumée qui se désépaissit petit à petit, deux grands points jaunes qui apparaissent à une trentaine de mètres du sol. La silhoutte commence à se former, Kaji' commence à devenir visible. J'avance d'un pas, et une jambe géante sort de la fumée pour suivre mon geste, et provoquer un énorme tremblement à son point d'impact. Le v'la. Le géant en armure. Guerrier silencieux, au regard vide, qu'on affronte non sans une pointe d'appréhension. Et pour m'être tapé avec mon zanpa, je sais d'quoi j'parle.

Un petit moment de flottement, moi qui fixe mes adversaires du jour. Un sourire qui s'étire jusqu'à barrer mon visage en deux, un rire gras qui s'fait entendre. J'vais tellement m'amuser.

Maintenant qu'j'suis dans l'délire, on m'arrête plus. Un autre pas en avant, cette fois ci beaucoup plus grand, et le géant qui suit mon geste, une fois de plus. Cette fois-ci, j'associe à mon geste un levé de bras. Le géant fait de même, à ceci prés, lui, il a une épée à peu prés aussi grande que lui qui se forme dans sa main. Et ça, quand ça va retomber au sol, ça va faire mal. Très, très très mal.

Et c'est maintentant.
Bam, impact, juste entre Shin et Arisu, la lame fend la terre dans la longueur, terre qui s'effrite, pour finalement créer plusieurs petites failles, des projections de roche pointues en l'air, bref, un véritable petit tremblement de terre fait-maison. Et il était bien évidemment pas question de s'arrêter-là.
Pendant que la terre continue de trembler, une métal liquide suinte de mes avant bras pour se propager jusque dans mon dos. Deux petite fentes se forment dans mon dessus, et je reste comme ça quelques secondes, le temps que s'accumule l'énergie. On voit le métal s'accumuler en deux grosses cosses, qui finissent par céder sous la pression, et libérer deux petits ras-de-marée métalliques progressant chacun vers leur cible, et ce à très grande vitesse. Et petit cadeau supplémentaire pour passe-partout, un marteau dans la gueule. J'lève mon bras, mimant d'avoir un objet entre les mains, et un marteau géant taille humaine se forment sur la gauche d'Arisu, un peu penché en diagonale. Hop, un mouvement de bras, et v'la que le marteau s'abat sur elle, sans manquer de soulever un peu de poussière (un peu plus qu'il n'y en a déjà à cause l'épée géante). Voyons comment il vous se sortir de ça, et quel va être leur contre-attaque.

Eh, z'avez-vu ? Bien sûr que j'suis capable de m'battre sans utiliser mes poings !

Tout va bien pour le moment, je vous remercie de vous inquiéter pour moi, mais préparez-vous à ce qui arrive.

Bon bah ça va, ça débrouille en face.

Entre Shin qui a un Reiatsu qui rivalise avec le mien et Arisu qui encaisse mon marteau sans se plaindre, j'suis servi. Un peu secoués par le coup d'épée du géant, bonne défense, idem pour mon p'tit ras-de marée métallique, une jolie défense synchronisée. Hum, ça fait plaisir de voir ça. Ils se débrouillent clairement mieux que Clotho. Et pourtant, même si de mon point de vue, il était un peu juste vis-à-vis de son grade, c'était pas non plus une larve. Content de voir qu'on a une bonne relève chez les Vice-Capitaines. Ceux qui sont en place depuis un certain temps comme moi ou Serpiente, on a rien à prouver, en tout cas j'vois les choses comme ça. Eux, ils étaient encore jeunes. Non pas en terme d'âge, parce que je connais pas leur âge et à vrai dire, j'm'en fous pas mal, mais en terme d'expérience. C'est bien beau d'avoir 500 piges mais si c'est pour avoir rien foutu de ces 50 longues décénies, pas la peine de la ramener. C'est des entrainements comme ceux-là qu'ils leur faut, des entrainements en conditions réelles. Puis hé, sont pas les seuls à en profiter, hein, ça m'permet de m'défouler, de pas me rouiller et qui sait, de moi aussi apprendre des choses.

En tout cas, pas d'surprise, j'ai affaire à deux experts en Kido. ça tombe bien, parce que le Kido, c'est de loin, le domaine où je ne maîtrise absolument RIEN. à peu prés autant que j'imagine qu'ils ne maîtrisent pas plus que ça le HAkuda. Shin, j'ai vu son niveau en la matière, c'est pas la joie, et Arisu... Bah comment dire... Voilà, quoi. Oui alors je sais, la taille ça veut rien dire blablabla, mais quand tu fais allez, j'dirais 1m40 de vue, bah ouais, t'as pas l'air d'un maître en Hakuda. Et c'qui serait marrant, ce serait qu'en fait elle rivalise avec moi là-dedans. Enfin non, ça serait pas marrant, ça serait chiant. Une gamine haute comme trois pommes qui tape aussi fort qu'une armoire à glace comme moi, ça foutrait un peu les boules.

Passons. J'disais qu'j'avais affaire à deux experts en Kido, v'la que Shin vient me confirmer ça avec son attaque. Un espèce de machin d'énergie bleu, de mémoire, c'te merde, c'est un soraine sokastuni. Ou un truc du genre. Je sais plus trop, ils ont tous des noms impronçables, ces sorts à la con. Bref, l'idée, c'est d'éviter de se le prendre dans la gueule, parce que ça brûle. Et je confirme, ça brûle. Ses deux tirs me touchent, explosion, amas de fumée. Un silence, puis moi qui tousse, dissipant un peu la fumée autour de moi.

Eh ben, y a du progrès depuis notre dernier combat. J'pensais pas que ce serait si puissant.

J'ai encaissé avec l'idée que ce serait pas si terrible, mais merde, ça fait quand même bien mal c'te merde. Mon uniforme déchiré aux zones touchées, ma peau brûlée, mais ce petit sourire toujours présent. Ce sort aura fait effet de piqûre de rappel pour moi. "ne jamais sous-estimer l'adversaire". M'arrive d'être trop confiant, et le surplu de confiance en soit, ça peut devenir le dernier clou d'un cercueil.

Maintenant que les présentations sont faites, j'propose qu'on passe au plat de résistance.

J'balance ça, en même temps que j'sors de ma position statique pour lentement avancer vers mes deux adversaires du jour. Un à ma gauche, l'autre à ma droite, j'avance droit devant moi, Là, hop, course vers Shin, sans user de Shunpo, juste une course rapide mais simple. J'arrive à son niveau, lui envoie une droite dans la gencive, suivi de prés par sa soeur jumelle de gauche, elle un peu plus fournie. j'enchaîne, et alors que mon corps est un peu penché vers la droite vu mon dernier coup, j'vire rapidemment dans le côté inverse, histoire de donner le plus d'élan possible à la gifle que j'compte lui mettre. Bam, méga gifle. J'continue mon mouvement, qui amène ma main vers Arisu, debout quelque mètre plus loin. T'as aimé mon marteau ? Tiens, deux pour l'prix d'un.  Les deux structures s'modélisent autour d'la Vice-Capitaine, j'ferme ma main tendue, et hop, prise en sandwich, ou en tout cas c'est l'idée.

à ce rythme là, j'vais vite fatiguer. Boh, osef, c'est l'éclate !

Vice-capitaine Hayako Shin, vous êtes beaucoup plus idiot que je ne l’aurais suggérée de prime abord. Votre sens de l’humour inspiré par la folie aura pour répercussion de transformer ce combat en bataille royal. Je vous promets de vous le faire regretter aussi bien maintenant qu’après l’affrontement.

Ô épées du néant

Ouvrez les portes du vide

Plongez dans ce monde de lumière

Et déchirez la vie des damnées.

Eh ben, il a pas froid aux yeux, le Shin.

Pas une manœuvre d'esquive. Pas une seule défense. Et une technique de soin plus que modeste, à première vue. Il est pas au mousen, mais je m'attendais pas à ce qu'il prenne tout. J'sais pas c'est quoi le projet derrière, mais j'suis curieux de le découvrire. En tout cas, j'ai appris une chose dans cet enchaînement : Soumis à une frappe assez puissante, le Shin sauvage vole avec une aisance déconcertante, et fait preuve d'un aérodynamisme à toute épreuve. Et parti comme c'est, c'est pas la dernière fois que je le fais décoller du sol dans ce combat.
Arisu quant à elle aura été légèrement touchée, mais aura bien esquivé. Même temps, c'est une technique qu'elle avait vue à peine quelques secondes plus tôt, donc je suis pas étonné.

Ce qui m'étonne plus, c'est l'arrivée de six bandes jaunes qui viennent m'enserrer à la taille. Et merde. Comme je hais ce sort de merde. Le Kido. Le putain de Kido de merde. Le Bakudo, pour être précis. S'il y a bien une discipline que je peux pas saquer, c'est le bakudo. Et CE PUTAIN de sort en particulier. C'est le sort de base, le truc que tout pratiquant de Kido sort face à un adversaire spécialisé en corps à corps. Le sort casse-couilles par excellence. Et je me suis laissé prendre dedans. Fais chier. Et là viens le moment où il faut agir. Tenter de briser cette merde, de la dissiper d'un bon coup de Reiatsu bien senti. Trop tard. Vlam, v'la que j'me prends un rayon laser violet dans la tronche. Et ce truc fait mal. J'me ma main devant, sans la charger de Reiatsu comme j'ai l'habitude de le faire pour éviter d'être touché aux organes vitaux. Résultats, main droite calcinée. Youpi. Et apparemment, c'est pas fini. Shin dégaine son Zanpakuto de son fourreau, et le plante au sol.

Oh le con. Oh le gros con. Me dit pas qu'il va faire ce que je pense qu'il va faire.

Et si, il l'a fait. Facepalm intérieur pendant que se déchaine son sort, et que la lave coule à flot. Utiliser une telle technique dans un combat à 2 contre 1. Bien content de pas être l'équipier, pour le coup. Mais pas le temps de plaindre Arisu, le truc commence à me grimper dessus. ET JE PEUX PUTAIN DE RIEN FAIRE. ET CA BRULE, M'VOYEZ. Heureusement que j'suis assez résistant de nature, autrement j'aurais pu morfler plus que ça. Là, j'encaisse, je serre les dents, je gueule un coup sous l'effet de la douleur, mais je reste Ok. P'tet pas pour longtemps. V'la qu'l'autre s'la joue multiclonage et s'abaisse au niveau de Shin. Bah oui, c'est ça, faisons une battle royale ! Putain ! Des branques. Je m'entraîne avec des putains de branques. Ah je suis pas du genre médisant, hein, mais les p'tites guéguerres pendant un entrainement, merde quoi, allez vous tirer les cheveux ailleurs ! Bon, hé, j'dis ça, j'suis quand même content, hein, si ça leur fait plaisir de s'entretuer, moi, ça me mâche le travail alors.

Mais là, Shin n'est pas le seul visé. Ce serait trop beau, bien évidemment. J'vois les épées s'élever dans le ciel pour ensuite s'abattre doucement sur la zone autour de moi et Shin. Et aller, une épée dans l'épaule, et une autre dans le genou, et je sais pas combien dans le dos. Et je saigne, et j'hurle un coup parce que je morfle. ça rigole pas de l'autre côté, et j'en suis heureux. Ils font pas l'erreur de se retenir, et c'est ça qui compte dans un entrainement tel que celui-ci. Doucement, mon hurlement se transforme en rire. Doucement, mon expression rageuse se transforme en un sourire carnassier, une joie guerrière affichée sur mon visage, presque une folie meurtrière. Enfin. Enfin un peu d'action dans ce bled. ça faisait longtemps que j'avais pas pu me lâcher comme ça. Le Bakudo autour de moi s'estompe, et à les seconds prés où je suis capable de me mouvoir, je fonce sur Shin comme un dératé. Pendant ma course, j'vire la lame dans mon genou en attrapant la poignée d'un coup de mâchoire pour la jeter plus loin. J'enlève celle dans mon épaule, et garde les autres dans mon dos, pas le temps de se tordre dans tous les sens pour les virer. Et je souffre, oh oui je souffre, les muscles de mons dos qui se plient dans ma ruée, les épées qui s'enfoncent plus profondément, et le sang qui coule plus abondement. Et je ris. Je ris comme j'ai pas ri depuis longtemps. La douleur est présente, et pas qu'un peu, mais je l'ai complètement oubliée. La seule chose qui compte, là maintenant, c'est le combat. Ma course me mène enfin à Shin. Je continue à courir, et jusqu'au dernier moment, on aurait pu croire que j'allais juste bêtement lui foncer dessus comme un bœuf. Jusqu'à ce que mon genou vienne heurter son bide, de la plus violente de manière. Et j'suis là, le reste du corps derrière Shin, les deux mains jointes, ce qui nous promet un magnifique coup du marteau à venir. En même temps que mon genou regagne le sol, mes poings gagnent le crâne de Shin, et j'mets tout mon élan dans le coup. Homerun, enfoiré. Esquive-moi ça ou alors vois ta tête se retrouver enfoncée dans le sol dans la seconde qui suit.

Pendant ce temps, passe-partout joue à cache-cache avec ses clones. Ils sont plus nombreux que je le pensais, je connaissais passe-Muraille et passe-temps, mais les vingt autres, je sais pas d'où ils sortent. Hum.

N'empêche que j'vais en chier quand il va s'agir de la foutre k.o elle, du coup. C'est con.

Très bien ! Nous parlerons de ça après ce combat et j’espère que votre argumentaire sera solide pour justifier un accident qui n’aurait pas dû être possible à votre niveau.

J'ai jamais pu saquer les types capables de se soigner.

Jamais. Toujours, quand j'ai vu ces enfoirés passer leur petite main magique au-dessus de leurs blessures, j'ai eu une seule réaction : Un long soupire. Si seulement c'était aussi simple pour tout le monde. Mais non, ça l'est pas. Puis j'me vois mal me soigner. L'image de moi en train de faire ces manips de Reiatsu pour guérir une blessure, j'sais pas, ça l'fait pas. Toujours est-il que grâce à ça, Shin est toujours debout. Pas dans la meilleure des formes, mais toujours debout. Et l'autre joue toujours à cache-cache. Génial... ça aussi ça a tendance à me gonfler. Le camouflage. Bien une technique à la con, ça. Va falloir que j'envisage très sérieusement de m'exercer là-dessus pour apprendre à détecter ceux qui font d'ça, autrement j'vais être dans une merde bien sombre à chaque fois qu'j'vais être confronté à un type qui m'sort ça. Et j'suis fatigué. J'y ai été plein pot dès le début, Bankaï, Reiatsu, grosses mandales et tout l'bordel. Et là, c'est le moment où il faut payer le prix de ces efforts. Le moment où tu sens plus tes jambes. Et tes bras. Ouais, ou tu te sens plus tout court, faisons simple. Et ce moment où t'es complètement vidé, c'est le pire moment pour te prendre une pluie de bâtons dans la gueule. Saloperie de Kido. Je sens la série de bâtons approcher, je me concentre un p'tit moment, yeux fermés. Le premier est à un minimètre de heurter mon front, je me déplace légèrement vers la gauche pour esquiver. Un autre est en passe te toucher mon genou, je lève la jambe. Un mouvement de bras pour en esquiver un autre. Ça, avec tous ces petits bâtons bleus dans une suite de mouvement presque imperceptibles à l'œil nu.

Dommage, c'est raté.

Les mots dits calmement, mon état loin de l'euphorie guerrière que j'affichais il y a quelques secondes. Là, j'aurais pas de quoi riposter. Il s'agit juste de contrer ce dernier assaut et de mettre fin à cet entrainement. En d'autres termes : J'ai perdu. Et heureusement, que j'ai perdu. Si j'étais capable de poutrer deux Homologues à moi tout seul, je serais inquiet vis-à-vis du niveau de Vice-Capitaines. J'me suis p'tet inquiété pour rien, finalement. Sauf pour Shin. Comme je l'avais prévu, il a progressé, mais il est toujours aussi maladroit. Oui, maladroit, cette façon polie de dire "il est toujours aussi con". Sérieux, sortir une technique de telle envergure avec des alliés dans le secteur... Bon, hé, c'pas mon subordonné, s'il a eu son bout de bois au bras, c'est sûrement pas sans raison. Donc, j'laisse l'aut' frigide qui lui sert de capitaine gérer ça.

Puis bon, quand tu te prends un espèce de kaméhaméha Leader Price sur la tronche, t'as autre chose à faire que de penser aux conneries d'un collègue.

V'la que la naine sort de son camouflage, et la première chose qu'elle me balance dans la tronche, c'est son joli rayon géant bleu. Allez, un dernier effort. Un dernier effort pour bloquer c'machin. Droit, pieds ancrés dans le sol, de trois quart par rapport au rayon, j'tends l'bras droit. Contact, Mon Reiatsu qui entoure ma main pour assurer ma défense. J'avance, faisant face au faisceau d'énergie, une marche titubante, mais le bras tendu, assuré, qui reste en place. Arrivé à deux/trois mètres de la Vice-Capitaine, j'me prends une tornade dans la gueule. Repoussé, plus par la surprise que par la puissance du sort, j'm'en sors avec quelques entailles supplémentaires causées par la violence des vents.

Ensanglanté, traces d'épées un peu partout dans le dos, quelques cicatrices supplémentaires. ça, c'est un entrainement comme je les aime. Debout, malgré la douleur. Un regard aux deux Vice-Capitaines, un sourire satisfait qui vient s'afficher sur ma trogne. Mon Reiatsu qui regagne son niveau habituel, mon Bankai qui disparait.

Et bah vous voyez quand vous voulez. Pas compliqué quand on travaille un minimum en équipe, hein Shin ?

Ironie quand tu nous tiens. Pas besoin d'expliciter, il savait bien qu'il avait fait une connerie. N'empêche, ce petit incident mit à part, ces deux-là se débrouillent bien, très bien. Bonne coordination, bonne utilisation du camouflage. Dixit la brèle en la matière, oui oui.

Cet entrainement est terminé. J'sais pas c'qu'il en est de votre côté, mais j'suis vidé. Et, autant j'aime les entrainements bien bourrins, autant l'idée n'est pas non plus de crever en entrainement. J'aurais eu l'occaz de voir ce dont z'êtes capables, et j'aurais pu me défouler un coup, donc c'est tout bénéf'. On remet ça quand vous voulez, même en 1 contre 1 si vous vous en sentez capable.

Sur ce...

J'me retourne, commence à marcher vers le Rukongai. Une main levée dans le dos, un signe d'au revoir, j'disparais d'un Shunpo. Un passage à la 4 s'impose.

Spoiler:

Bien, mais sachez que vous n’échapperait au fait qu’il faudra me dire comment vous avez réussi à faire telle erreur.