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 Elvil Arro se souvient.

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AuteurMessage
Elvil Arro
Elvil Arro se souvient. Arr-num
Elvil Arro
Rang : Tercera Espada

Messages : 14
MessageSujet: Elvil Arro se souvient.   Elvil Arro se souvient. Icon_minitimeMar 11 Juin - 15:57

Elvil Arro

    Âge d'Elvil : 1022 ans.
    Race d'Elvil : Arrancar
    Rang demandé : Tercera Espada


    Voie empruntée : Le regret
    Resurrección : Repens-toi, Synderesa.

    Hors Resurección, Elvil se bat essentiellement avec son cimeterre Synderesa (1m10), capable de lancer des Ceros bleus (au même rythme et à la même puissance qu'Hallibel : je compte évidemment intégrer ce fait comme technique de rang 5 en Cero/Bala) en plus de couper comme toutes les lames du monde. Lorsqu'il se libère et invoque Synderesa, le corps d'Elvil pâlit, ses cheveux blanchissent et Synderesa devient un cimeterre nettement plus grand (1m60) et pourpre : "Bloody" Arro, le double sanguinaire d'Elvil, reprend possession de son corps. Dès lors, les Ceros d'Elvil deviennent beaucoup plus larges et s'avèrent brûlants pour qui conque les frôle sans nécessairement les prendre de plein fouet ; en Resurreccion, ces Ceros deviennent d'ailleurs rouge intense et non pas bleus. Quand elle ne lance pas de ceros, sa lame a plus de puissance du fait de l'augmentation drastique de Reïatsu depuis la Resurreccion ; elle est aussi brûlante et occasionne des plaies difficiles à soigner pour peu que l'adversaire soit un néophyte dans l'art du soin. En contrepartie de toute cette puissance, Synderesa impose un châtiment corporel à son porteur ; lui rappelant sa promesse faite de ne plus jamais avoir recours à "Bloody" Arro, et de laisser sa chance à tout individu en ce monde. Ainsi sous Resurrección, chaque blessure engendrée par le Cero de Synderesa ou le tranchant de sa lame se répercute sous forme de brûlure sur le corps d'Elvil, à l'endroit exact où son attaque a fait mouche. Plus l'attaque lancée est rude, plus la brûlure est intense (malgré que le retour de flamme soit atténué, un coup fatal sur l'adversaire correspondant à une blessure interne extrêmement handicapante pour Elvil)... Donc même si les brûlures ne sont pas d'une puissance égale à l'attaque envoyée, quelques coups trop puissants auront tôt fait d'en finir aussi bien avec l'ennemi qu'avec Elvil (pour plus de précision, ma FT répertoriera les attaques d'Elvil en quatre catégories de puissance ; chacune liée à un degré de brûlure, cela va de soi). Par cette souffrance, Elvil se repend alors du mal qu'il s'apprête à faire ; par le regret, sa conscience s'allège lors d'un combat sanglant.

    Spoiler:

    Description de votre personnage :

    - Keupf... Gueuuargh... Mais enfin, qui es-tu ?

    - Oh gamin, tu peux encore parler ? Enfin, tu vomis du sang plus qu'autre chose... Tiens allez, voilà pour toi une occasion idéale de te requinquer ; et moi, d’amender mes fautes de tueur sanguinaire. Je t'accorde le temps de cette réponse, pas plus : alors ouvre tes esgourdes, papa raconte.

    D'un geste serein, je plante mon Zanpakuto dans le sol ; j'ai plus grand chose à craindre du gusse à mes côtés, nonobstant qu'il rote du sang.

    - Ce que je suis ? P'tain, voilà la colle mon petit gars. Je suis une bête de muscles, un pur produit de dame nature ! Je te mentirais si je disais que je fais parfaitement deux mètres ; soyons honnêtes, je dois être à deux ou trois centimètres près. Mesure toi-même si tu m'crois pas ! Ah... Euh nan merde, tu peux pas. Sincères excuses vieux, je pensais pas à mal en te coupant les deux tiges ; non pas que j'aime pas les manchots, hein. Mais ton anatomie a rétréci si rapidement que j'ai encore du mal à m'adapter... Hum, je m'égare. Je disais donc : un beau brin de mec, avec un regard de braise et un torse qui - je l'avoue - prend du temps à façonner. Niveau fringues, on s'emmerde un peu à Hueco Mundo ; gris pâle, blanc foncé, même combat... Mais en définitive je m'en fous pas mal : quoi qu'il se passe, tout costume finit toujours rouge. Eh, c'est bon ça ! Grosse punch-line. Héhé, "tout... Costume... Finit... toujours rouge". C'est bon ça, mon pote. Eh, tu m'entends ? Woh ! Me claque pas entre les doigts... T'as pas encore entendu l'essentiel, et je sais de quoi je cause.

    Une bonne claque à l'ancienne, ça résout pas mal de problèmes : mon auditoire est de nouveau alerte, comme s'il s'attendait à un allez-retour. Bien, je peux continuer mes conneries ; jouer avec la nourriture, ça a parfois du bon.

    - Pour ce qui est des détails psychologiques, mea culpa docteur. Je sais, j'ai envoyé pas mal de mecs à la morgue et c'est très mal : mais que je te rassure, je me suis repenti depuis le temps. Je suis un gars à la cool maintenant, et j'écoute même mon prochain ; bon après, si ce prochain veut me boxer la gueule modèle géant je ne peux décemment pas rester de marbre... Un peu de politesse que diable ! Je suis un Hollow, mais je n'en demeure pas moins gentleman. En parlant de sympathie, je précise quand même que t'as plutôt de la moule de tomber sur moi tel que je suis à présent ; par ce que je l'admets, j'ai pas toujours eu un self-control si transcendant... Et d'ailleurs, je le conserve pas tout le temps. Par ce que tu vois, la vie m'a appris à rester humble et à considérer autrui. Mais parfois... A cause des mauvaises habitudes... Tu vois... Ce que j'essaye de te dire avec mes mots à moi, c'est qu'il vaut mieux pas réveiller "Bloody" Arro : l'autre moi, que j'ai scellé dans mon Zanpakutō et qui a souvent la bougeotte quand on me souffle dans les bronches. Ah, les affres de la vie, quel joyeux bordel ; à ce propos, je t'emmerde cordialement pour ta reproche vis-à-vis de mon langage ; j'aime tutoyer, j'aime jurer. Je suis comme ça, j'ai pas envie de changer. Et ne mens pas, t'allais me reprocher cette attitude ; c'est qu'à force de te voir lutter contre une mort atroce, j'apprends à te connaître, tu vois. Inévitablement, des liens se créent ; et ta mort sera d'ailleurs une grande perte à mes yeux... Mais passons.

    D'un point de vue honneur, j'ai mes petits principes aussi, tu vois ; je suis par exemple assez dévoué à Grimmjow Jaggerjack, qui a eu le mérite de m'ouvrir les yeux pendant mes erreurs de jeunesses - même s'il aurait pu modérer ses moyens de pression. J'aime assez peu qu'on se foute de sa gueule d'ailleurs... Alors même s'il est largement assez grand pour se démerder en solo, je veille au grain. En combat, mon expérience de vie m'a appris à toujours respecter l'adversaire et a lui donner une chance de répit. Une noble manière de me repentir de tous ces morts qui se bousculent dans ma pauvre conscience, nan ? Mais bon, sans casser l'ambiance t'as déjà largement dépassé ton cota d'absolution : cinq minutes à parler... Tu devrais déjà t'être relevé depuis longtemps. Ça m'enchante pas, mais les ordres sont les ordres : adieu, Shinigami.

    - Repens-toi, Synderesa.


    Spoiler:

    Histoire :

    Ferme les yeux. Ferme les yeux et souviens-toi, espèce de tas de viande à la con... C'est la meilleure solution pour faire le vide et savoir quoi faire, même si t'as jamais véritablement cru aux conneries de ce genre. Ferme les yeux et remémore-toi ton passé. Ferme les yeux et souviens-toi, bordel...

    Elvil Arro se souvient. 896453Sanstitre2

    D'aussi loin que je me rappelle, impossible de me revoir en tant qu'humain. Si on met de côté quelques problèmes de mémoire qui me rajeunissent carrément pas, faut dire que le peu dont je me souviens a rien d'enviable à ma vie actuelle. Une vie de larbin, de sous-merde... Un pion de plus dans l'échiquier géant de l'Asie ; pour ce qui est du pays exact, je saurais même plus dire. Par contre, je me souviens étonnamment bien de ma mise à mort. Injuste, arbitraire et totalement égoïste : quelque chose de très humain, et je sais de quoi je cause. Pour du riz volé, un manque de respect quelconque ? Incapable de remonter si loin dans ma mémoire si atrocement sélective... Mais ce sentiment de haine envers le système, les règles, la loi et la nature humaine, impossible de m'en décoller.

    Tellement d'injustice dans cette putain d'existence, tellement d'impuissance devant ma mise à mort que c'en devient gerbant. Ce bourreau qui me dévisage sans peur, d'un air qui n'exprime rien d'autre que de l'ennui... J'ai beau avoir de sacrées fuites de mémoires, je le retiens ce visage. Ni oui ni merde devant ma carcasse prête à être privée de son centre névralgique : ce type a regardé la mort dans les yeux et s'en est royalement foutu. Tant de désintérêt face à la mort d'autrui, c'en aurait presque été héroïque : je lui envie au moins ça, à ce salaud qui m'a expédié dans l'au delà.

    Elvil Arro se souvient. 896453Sanstitre2

    Pas besoin de chercher longtemps pour me remémorer ma transformation en Hollow. En même temps, c'est pas vraiment le genre de truc que t'oublie. Ce type de situation, ça te marque profondément : et pour le coup, je me souviens avoir été marqué. Si j'avais matériellement pu, j'aurais même laissé lesdites marques dans mon pantalon... Faut dire que quand je me réveille, c'est un putain de beau boxon. Outre cette apparence translucide fort peu assortie à mon teint et cette préoccupante intangibilité, je m'étonne d'être encore en vie. Conscient, je veux dire ; dans cet état là, on est normalement rien de plus qu'un tas de compote végétatif. Je ne sais pas ce que je dois faire, ce qu'on attend de moi. Vivre librement ? Pourquoi cette lourde chaine, froide et dure comme l'acier ? On veut que je crève, alors ; encore fausse route, ou alors y'a de quoi se demander pourquoi on me soumet à tout ce bordel. C'est tout bonnement impossible à comprendre...

    Les jours défilent, et la chaîne fixée à mon torse s'amenuise dangereusement. Je ne sais toujours pas ce que j'ai fait ou ce que je dois faire : à vrai dire, je ne fous rien de plus qu'errer sans but autour de l'endroit qui m'a vu crever. Peut-être suis-je dans une sorte de purgatoire ? En enfer ? C'est pas le paradis, ça c'est sûr : au moins là-bas, j'ose espérer qu'on t'informe un peu plus sur la situation. Et qu'est ce que je donnerais pas pour que ce grignotement métallique cesse... C'est à en devenir dingue, et ce n'est que le début de mon calvaire ; car subitement, le processus s'accélère et je subis chaque détail de ma descente aux enfers. Douleur, peine, folie... Cette fois, c'est la fin. Tout se mélange, et je constate amèrement que nul répit ne me sera offert ; si quelqu'un a été envoyé pour m'aider, quatre options. Primo, ce mec est carrément à la bourre. Secundo, ce type s'est totalement planté d'endroit. Tertio, ce gars n'existe en fait pas et je suis seul dans la merde. Et euh, j'avais dit quatre options ? On oublie.

    Quelle que soit la réponse, je commence vraiment à péter mon câble. Bordel, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Qu'est-ce que j'ai pas fait ? Et cette chaîne qui se consume toujours plus vite... Le bruit devient insistant, fort, et ma douleur va crescendo : le froid dans mon corps se fait intense, et je sens chaque parcelle de mon corps souffrir pour dix. Je m'étonne de pouvoir encore penser à d'autres trucs qu'à ce putain de fardeau qui me lacère jusqu'au plus profond de mes entrailles. Alors que les derniers maillons de la chaîne s'érodent, un trou se forme peu à peu au niveau de mon bide ; la douleur est fulgurante, et ce choc me cloue littéralement au sol. Tandis que mon corps se mutile, je maudis ce sort qui est le mien : je maudis les hommes et leur cruauté, je maudis ce système. Je ne suis que haine, et ma douleur me fait perdre le contrôle. Je crie, je me débat avec le peu d'énergie qu'il me reste, je bave devant l'effort... Puis, défoncé, j'abandonne la lutte et je ferme les yeux.

    Elvil Arro se souvient. 896453Sanstitre2

    Le réveil vaut toutes les cuites de l'univers : je suis hagard, démonté, déchiré. Je carbure pas, j'ai pas envie de réfléchir ; je suis une loque, un putain de tas informe sans volonté. Je m'inspecte quand même en vitesse, histoire de savoir si la tuyauterie a merdé... Pas si con que ça comme idée, vu qu'elle est méchamment tombée en rideau : des poils à plus savoir quoi en foutre, une crinière qui mériterait un bon coup de rasoir et des pattes mon vieux, des pattes griffues comme t'en as jamais vu. Je me trimballe même une carapace blanche au niveau du torse, et à certains endroits qui pourraient choquer les plus jeunes... Tu prends un lion, tu le mélanges avec un homme, un tas de boue dégueulasse et tu m'as tel que je suis : ragoutant, subtil, repu. Ou pas.

    Qui m'a foutu dans cet état ? Pourquoi ? J'ai beau cogiter, y'a pas grand chose qui sort de ces réflexions : je suis devenu con à bouffer du foin, et je suis même pas en état d'espérer que cette léthargie soit temporaire. Je ne veux rien, si ce n'est manger de la chair fraîche ; m'empiffrer de ces humains, les bouffer comme si ma vie en dépendait. Ça peut paraître ignoble, mais je conçois pas cette logique sous cet aspect primaire : d'aucun diront que cette faim insatiable tient de mon aversion envers le genre humain, mais je dis que c'est que des foutaises. Je crois pas aux réminiscences de ce genre ; après tout, c'est qu'un combat farouche entre ce que tu veux être et ce que tu es. Je suis un chasseur, un chasseur né... Et ces crocs, ces griffes aiguisées comme des lames me le rappellent à chaque instant.

    Les décennies passent, et je commence à me lasser de ce train-train sanguinolent. Les âmes s'amassent, mon appétit grandit toujours plus et je me sens chaque jour plus puissant : mes sens s'affutent, mes griffes s'aiguisent et ma carapace s'endurcit. Peu à peu, les cibles se font nombreuses mais aussi plus farouches ; les petites gens ne conviennent plus, et la proie se fait chaque jour plus résistante... Je dois évoluer. J'ai besoin de sortir de cette putain d'enveloppe corporelle définitivement trop petite pour moi : cette faim ne sera satisfaite que lorsque je serai suffisamment fort. Et je serai suffisamment fort en mangeant mes congénères. Clair comme de l'eau de roche, et le plus flippant c'est que le constat me fait même pas sourciller.

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    Je me souviens pas tellement de ma vie de Gillian dans Hueco Mundo, bien que ça remonte pas à si loin que ça ; peut-être par ce que j'étais pas encore véritablement seul dans le vaisseau. Faut dire que c'est vite le falzar, dans ce corps multiple : tant de consciences différentes, tant d'esprits contradictoires, tant de volontés divergentes... Par contre, j'admets sans mal qu'on s'accorde plutôt bien sur notre soif de sang ; et je parle pas d'humains, à bon entendeur... Car force est de constater que plus on avance ensemble, et plus notre appétit devient gargantuesque. Très vite, ce qui était pour nous un festin de roi s'avère d'une banalité affligeante. Les simples Hollows ne suffisent plus, nous avons faim d'autres Gillians ; la foule rend con, c'est pas nouveau. T'es qu'un mouton comme les autres, et te sentir soutenu par le reste du troupeau justifie pleinement tes actes : alors on s’empiffre, on s'habitue à ce massacre cannibale et on en redemande sans broncher.

    On passe quoi, deux décennies à se bourrer le pif au clair de lune comme ça ? Facilement, et je semble être le seul à ne pas trouver ça suffisant. J'ai beau saisir le paradoxe de ces actes, je suis sans doute le plus affamé d'entre-nous ; alors je m'impose petit à petit, demandant toujours plus de nourriture, de cadavres. On s'oppose peu à moi, car je crie tout haut ce que les autres pensent tout bas : "nos frères ont sacrément bon goût, dépeçons-les". Très vite, mes idées s'imposent comme indiscutables au sein de notre organisme de fortune et je deviens seul maître à bord... La viande se déchire, les lambeaux sanguinolents coulent dans la bouche du mastodonte et mes sens s'aiguisent au profit des autres consciences à bord du bateau. Je n'ai de cesse d'évoluer, et je sens que le renouveau est proche. Très proche.

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    Plus le temps passe, et plus je sens que mes prédictions s'avèrent exactes ; car après la confusion, une violente sensation de froid et - disons ce qui est - une gueule de bois de tous les diables, ce jour-ci me voir renaître sous une forme plus... Aboutie. Fini ce corps de Gillian, désespérément normal et horriblement harmonisé avec le reste des Hollows ; fini ce masque aliénant, finie cette allure penaude, fini cet instinct grégaire et cet esprit limité à la con. Le nouvel Adjuchas que je suis se tient fièrement sur ses quatre pattes, aiguise ses sens et apprivoise sa nouvelle enveloppe. En m'inspectant de plus près, je retrouve ces mêmes pattes qu'autrefois et cette même crinière, mais l'ensemble paraît plus dense. Au lieu d'une simple carapace, c'est désormais tout mon corps ou presque qui est recouvert de cette nouvelle peau, et mes crocs sont plus aiguisés que jamais : je suis un véritable lion à présent, l'aspect naturel en moins. Exalté par ce renouveau, je sors toutes griffes dehors et les enfonce lentement dans le sable froid du désert de Hueco Mundo... La vache, c'en serait presque orgasmique. Le calme et la plénitude se faisant, me vient alors un éclair instinctif. Une évidence qui jusque là ne s'était pas imposée, quelque chose d'essentiel : mon nom est Elvil Arro, et je suis né pour tuer. Salement.

    Je ne ferai d'ailleurs que ça depuis plusieurs centaines d'années. Je découpe, je dévore goulument ; j'élimine toute cible, je décime chaque Hollow sur ma route sans même m'arrêter... Et bon dieu, j'en redemande comme un gosse quémanderait le sein de sa mère. Mes sens sont au moins aussi affûtés que mes crocs, et je me vois invincible : aucune saloperie ne me résiste, qu'elle soit Adjuchas ou non. Je suis le roi au milieu de ce désert de sable, je suis le chasseur intouchable, et ce monde est mon garde-manger personnel...

    Elvil Arro se souvient. 896453Sanstitre2

    Quelque part dans le désert, le prédateur que je suis se prépare à l'attaque. Les cibles sont là, en contrebas, marchant doucement dans la pénombre ; six Hollows, tous Adjuchas. Pas de quoi m'opposer une quelconque résistance à mon humble avis, mais leur nombre attise mon appétit : voilà un groupe assez inhabituel, et un peu de fantaisie durant la lutte ne gâchera pas mon repas - bien au contraire. Je contracte chaque muscle, prêt à les découper un par un ; mes moindres sens sont en éveil et tous mes regards se portent sur le félin au centre... J'en mettrais une de mes foutues pattes à couper : ce gars-là est le cador de la bande. Des tas de prédateurs préfèreraient attaquer la cible la moins coriace en premier ; mon instinct ne partage pas cet avis, oh que non. La viande, tu la savoures lorsque ta cible se débat avant de crever sous tes crocs ; c'est plus moelleux, détendu. La peur atrophie les muscles, tend le corps et rend la carcasse raide avant de pouvoir s'attaquer au repas. Alors qu'avec un gibier fraîchement tué, le corps palpite encore... Ah bordel, rien que penser à toute cette barbaque me rend complètement dingue. Dernière inspection avant attaque de la panthère ; puis je saute... Et le félin qui me tournait jusqu'alors le dos se retourne violemment, m'envoyant un puissant coup de patte au niveau de la tête. J'esquive un peu comme une brêle, mais je retrouve mon équilibre sans trop de problèmes et fait face à ma proie. Loin de m'intéresser par simple appétit, le félin capte désormais mon attention pour son geste, car j'apprécie modérément qu'on se foute de ma gueule en prétendant ne pas m'avoir remarqué.

    - J'ai pas pour habitude d'être senti de si loin.

    Sans même me regarder, la panthère fait signe à ses compagnons de continuer leur route ; ni oui ni merde, le bestiau.

    - J'ai pas pour habitude de m'attaquer à ceux que je sens de si loin. Adieu.

    Eh, il se foutrait pas de ma gueule, par hasard ? Il veut tâter de mes crocs, l'animal ; et ça tombe bien, je suis pas du genre à me laisser prendre de haut comme ça.

    - Eh ducon, me prends pas pour le premier dalleux venu. Tu as dix secondes pour demander à tes camarades de partir ; qu'ils se fassent une raison sur ton sort, tu m'as définitivement gonflé. J'aurais passé l'éponge sur ton geste, mais ce ton condescendant ne me sied guère. Ramène-toi.

    Voilà une punch-line qui devrait mettre tout le monde d'accord. Docilement, je m'assois et j'attends le verdict de mon rival du jour ; rester calme avant le massacre, c'est le meilleur moyen d'apprécier l'acte... Alors je patiente en le regardant d'un air de défi ; vu l'acabit du félin, nul doute qu'il sent mon regard sur lui. Son regard parle pour lui : il a envie de me tuer, et de manière peu protocolaire.

    - Shawlong, Edrad : emmenez Yylfordt, Nakeem et Di-Roy plus loin... Ils me lâchent jamais ces trois-là, c'en devient chiant.

    Ça y est mon grand, ça y est... Sors tes griffes, bande tes muscles : je sens le bain de sang de venir, à tel point que j'en palpite. Tu vois là, j'hésite presque à sauter au cou d'un de tes potes pour te mettre en jambe question hargne. Tu vas amèrement regretter de t'être foutu de ma gueule ; après ce soir, t'auras même plus jamais l'occasion de te payer la tronche d'un roi. Une fois ce combat terminé tu seras ma carpette, mon gibier, mon casse-croûte. Alors amène toi, panthère de mes deux.

    - Elvil Arro.

    - Grimmjow Jaggerjack.

    Pas de bla-bla supplémentaire. Je me relève et bondis sur mon ennemi, toutes griffes dehors ; ce dernier esquive maladroitement, mais malgré l'étrangeté du mouvement je ne relève aucune montée d'adrénaline chez lui... Ce salaud a l'air plutôt posé, et me dévisage sans bouger. Je profite de ce répit pour analyser de plus près cet ennemi qui semble-t-il a le sens du spectacle : en y regardant de plus près, c'est mon exact homologue en plus affûté. Tout en lui suinte la violence, mais sa puissance réside plus dans sa vitesse que sa force pure ; en tout cas, de ce que je peux voir... Avant qu'une violente douleur à la tempe me cloue au sol et me mette quasiment K.O. A demi assommé, je cherche à comprendre ce qui vient de me mettre hors combat d'une manière aussi expéditive et peu reluisante. Une attaque en traitre ? Non, j'ai pas vu cet enfoiré me contourner. Un assaut de front ? C'aurait été bien trop lent, je l'aurais remarqué. Mais cette esquive... Cette putain d'esquive maladroite ! Il m'aurait frappé à cet instant ? Et ce petit con qui continue de me dévisager, me regardant douiller comme pas deux avec un sourire narquois... C'est dur à admettre, mais je crois bien que je me suis fait mettre à terre avec une série de coups que je n'ai même pas vue ; comble du déshonneur. J'ai l'air fin, avec mes airs supérieurs.

    - Elvil Arro, c'est ça ? C'était vraiment pas la peine de tomber la veste pour si peu, mon gars.

    Ça commence à sentir mauvais ; je suis encore largement dans le coltard, et je serais bien en peine de me lever... Alors continuer le combat, impossible. Pendant que je cherche une échappatoire, Grimmjow se met à avancer vers moi. Doucement, avec confiance. Je suis fini et le combat n'a pas duré trente secondes : je suis une sous-merde. Elvil Arro n'aura jamais régné, en fin de compte. Je n'ai fait que tuer sans me préoccuper des autres ; un lionceau sans foi ni loi, qui ne respecte pas autrui et qui ne considère personne. Une bête de foire, qui tue pour le plaisir et prend les gens de haut sans être au sommet. A l'approche de la panthère, je vois ma mort me servir un godet d'un air vicelard ; et plus je me perd dans mes pensées, plus mon existence me dégoûte. Qu'est-ce qui m'a amené là ? Qu'est-ce qui fait de moi ce que je suis ? Au fond, je ne suis qu'un con. Un égoïste qui supprime des vies non pas par peur de régresser, mais par pure soif de sang. Je crache au visage du futur, je détruis des espoirs ; je tue des âmes comme pour tromper mon destin. Si prince ou roi il y avait, je n'ai que faire de mon peuple, et j'en viens à détester cette partie de moi. Ce Grimmjow a tout compte fait raison de mettre fin à ma vie : je fais honte aux Hollow, je me fais honte... Et pendant ce temps, Jaggerjack arrive au niveau de ma tête. J'accepte mon châtiment et dévisage mon bourreau sans animosité. Je suis serein face à la mort : j'accepte cette amie sans peur, comme un grand... Dommage que cette prise de conscience soit si tardive : je frôle la vie à l'instant même, et cet Adjuchas est sur le point de m'en séparer. Quand je dis que je suis pas chanceux, comme mec.

    - Un grand coup sec : je n'attends pas mieux.

    Grande incompréhension dans les yeux de la panthère, qui doit vraiment se demander ce que je fous là à lui péter les oignons si tard dans la soirée. A l'évidence je ne suis qu'un entracte, une mise en bouche : pour un vermisseau comme moi, pas de requête, pas de dernière volonté. Je sens que je vais morfler, et ses yeux me l'affirment seconde après seconde.

    - Qu'est-ce que tu racontes ? Sois pas si pressé de crever ; c'est tout ce que t'accordes à ta vie, Elvil Arro ?

    Je suis tout bonnement sur le cul. Lui, une panthère, relâcher une proie immobilisée, vaincue ? Alors que ladite proie a voulu le tuer ? Je ne mérite pas ça.

    - T'as encore un avenir pour Hueco Mondo, et désormais une dette envers moi. Souviens-t'en.

    Puis d'un air serein, Grimmjow me tourne le dos et repart comme il était venu avant mon arrivée : calmement, et accompagné. A le voir, je suis un peu jaloux : jusqu'alors je n'avais jamais pensé faire équipe avec d'autres, bien que nombre de mes proies aient été de redoutables adversaires... Maintenant que la douleur me plaque au sol, m'obligeant à la réflexion, c'est une autre affaire. Pas de sentiments, pas de compassion, pas de pitié... C'est ma devise depuis des centaines d'années, et ce Grimmjow Jaggerjack a tout balayé en quelques minutes. A présent, quelle est ma raison de vivre ? Que dois-je faire ? Suis-je dans le vrai... ?

    Elvil Arro se souvient. 896453Sanstitre2

    Doucement, je rouvre les yeux et lance un regard plein de nostalgie au ciel de Hueco Mundo ; pas besoin de se concentrer des masses pour se remémorer la suite des évènements. Je me souviens du reste comme si c'était hier. Cette putain de défaite mêlée à cette chance de renouveau a longtemps été ma porte de sortie ; mais bordel, je peux jurer que ça a été tout sauf une sinécure.

    Elvil Arro se souvient. 896453Sanstitre2

    Quelques mois après ma rencontre face à Grimmjow, je deviens Vasto Lorde. Une silhouette plus longiligne et humaine succèdent au lion massif et cuirassé d'autrefois, même si je conserve mes griffes et mes crocs ; j'acquiers aussi une conscience supérieure à autrefois, ce qui me donne plus d'outil pour réfléchir à quoi faire de ces nouvelles capacités. Mais j'ai beau me triturer la caboche, mon futur ne voit que du sang ; encore et toujours la tuerie. Pourquoi cette envie dévorante, alors que je n'ai plus aucune raison de persister dans cette voie ?

    Les mois passent, et j'essaye tant bien que mal de me passer de nourriture, luttant comme un damné contre mon instinct ; mais plus je m'efforce de ne rien bouffer, plus violent est le retour à la réalité. Sous cet aspect, absolument aucun Hollow n'est en mesure de tenir face à moi. Je devrais en être fier et pourtant plus le temps passe et plus ce statut me brise littéralement les couilles. A chaque instant, les paroles de Grimmjow me reviennent peu à peu à la gueule. Des questions que j'avais fini par foutre au placard par peur de redevenir Gillian refont surface à présent que je ne suis plus menacé de régression, et je me mets au fil des jours à flipper comme un gosse devant ce que je suis. Je suis Arro, "Bloody" Arro ; et je reste prostré dans ma solitude pendant des semaines, à ne pas savoir quoi faire pour régler ce méchant soucis fratricide. T'as atteint le sommet Elvil, bravo. Et après, on fait quoi ? Pourquoi penser à l'avenir de Hueco Mundo ? Que sont les autres ? Pourquoi tant de meurtres cannibales ? Qui suis-je, bordel, pour ôter tant de vies ? J'ai beau chercher, je ne trouve pas d'excuses valables et je sombre peu à peu dans la démence et la schizophrénie : tandis que je me bats pour me racheter une conduite, mon essence naturelle se bat fermement pour sa survie dans le meurtre. Les privations meurtrières deviennent dures, il faut agir agir et maintenant.

    Elvil Arro se souvient. 896453Sanstitre2

    - Fort heureusement mon bon Elvil, ce soir ce putain de cauchemar se termine.

    Après autant de nostalgie, c'est vrai qu'il est temps de fermer boutique. Sans cogiter davantage, je me lève et sors définitivement de ma léthargie... Ça va surement faire mal, mais je m'en fous complètement... Le seul prix à payer pour éloigner mon moi "joueur", c'est le sang. J'ai eu beau ressasser le passé, j'en viens toujours aux mêmes constats. Plus de Hollow, plus de morts inutiles : je dois repousser "Bloody" Arro et me repentir.

    - Sayonara, mon frère... De toi à moi : tu m'auras bien cassé les couilles.

    Et d'un geste brusque, j'arrache mon masque de Hollow. La douleur ne se fait pas attendre, et je suis littéralement cloué au sol par le choc. Cette sensation de perte lorsque mon masque se disloque est extrêmement dérangeante en plus d'être viscéralement douloureuse. Je sens mon âme comme aspirée dans un vortex, mais en quelque chose de carrément plus balèze. Tu prends un hameçon, tu le fous au niveau de mon nombril et tu tires autant que t'es con : et bah tu seras encore loin du compte. Alors que mon énergie vitale s'évapore comme si on tirait la chasse d'eau de mon corps (paye ta comparaison), je sens de gros changements corporels s'opérer : la carapace blanche qui avait encore subsisté devient peau, et le peu de ce que j'avais encore de félin devient humain. Plus de griffes, plus de crocs, plus de protection : je suis nu comme un ver sur le sable glacé de Hueco Mundo, un bout de mon ancien masque collé à ma hanche gauche. Ridicule, mais satisfaisant. Alors que je me revois avec des mains pour la première fois depuis un millénaire, je remarque aussi un cimeterre à mes côtés ; un Zanpakutō... Simple ? Qui a déjà vu un lion avec une seule griffe, bordel ? Bah qu'à cela ne tienne, j'aime les défis mon con ; et même pas besoin de se casser le cul pour trouver ton nom. Pour t'avoir si longtemps appelé pendant mes nuits de diète, j'aurais presque été étonné de pas tomber sur toi.

    - Synderesa, nan ? Je te préviens tout de suite, être à ma ceinture c'est pas une partie de pêche. Tu te tiens à carreau ou je te tiens à carreau personnellement ; "Bloody" Arro m'a suffisamment ennuyé, j'ai pas envie de me retaper un boulet dans son genre.

    En empoignant mon Zanpakuto, je sens une vague de chaleur envahir mon corps : pas de contestation, c'est bon signe... Mon moi sanguinaire semble à présent scellé, et je me suis pas planté dans le nom de mon nouveau compagnon de route. Et ça, c'est plutôt encourageant.

    - Vu que t'es un peu comme moi, tu sais sans doute où on va ? Las Noches. Paraîtrait que ce Grimmjow Jaggerjack dirige la baraque maintenant, et qu'il serait en manque d'un numéro trois. J'ai la carrure, tu penses ? L'aspect bouffeur de tripes en moins, j'entends.

    Encore cette sensation de chaleur ; en fin de compte je saurais jamais si c'est bon signe ou pas, mais je prends ça pour un "oui". Plus qu'une seule chose avant d'aller retrouver mon débiteur...

    - Des vêtements. Il me faut carrément des fringues, en fait.


Dernière édition par Elvil Arro le Lun 17 Juin - 22:35, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Elvil Arro se souvient.   Elvil Arro se souvient. Icon_minitimeLun 17 Juin - 4:29

Après quelques suicides, soixante-sept tasses de café et trois nuits blanche à écrire de la merde, voilà le bousin. En espérant que vous apprécierez ce bon vieux Elvil autant que moi !

Cordialement, moi-même. Veuillez accepter l'expression de mes sentiments les plus moins pires, et plein d'autres trucs du style. Kiss au staff. Wesh. Yo. Je sors.
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MessageSujet: Re: Elvil Arro se souvient.   Elvil Arro se souvient. Icon_minitimeLun 17 Juin - 12:07

    Saluuut twaaa.

    Deux petits soucis :

    - Pas de zanpah doubles, désolé.

    - Plus de précisions sur ta résu, tout de même. C'est vrai que ça se discute largement sur la FT, mais un aperçu clair est requis pour la validation de ta fiche. (:

    Préviens quand c'est fait. :p
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MessageSujet: Re: Elvil Arro se souvient.   Elvil Arro se souvient. Icon_minitimeLun 17 Juin - 15:28

Et hop, moi avoir changé :

- Plus de Zanpakuto doubles, j'ai modifié ça partout.
- J'ai précisé plus amplement les pouvoirs de Synderesa dans une nouvelle description, qui est à l'endroit même où se trouvait la précédente ; dis-moi si cela est suffisant, mon brave.

Kiss on your fesse gauche ma grosse :3
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MessageSujet: Re: Elvil Arro se souvient.   Elvil Arro se souvient. Icon_minitimeLun 17 Juin - 20:52

    Validé au niveau 4 en tant que Tercera Espada. Tu bénéficies de 25 PC pour réaliser ta fiche technique, ainsi que de 20 xp comme bonus pour avoir intégré cette faction.

    Bon jeu sur BBS ! :3
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Elvil Arro se souvient.

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