Tenzen était un homme occupé. En plus de la gestion de la Neuvième Division, les enquêtes et interventions qu'impliquaient d'être à la tête de l'application des peines et ses cours de Jinzen donnés à l'Académie des Shinigamis, l'on pouvait également faire mention à ses passe-temps personnels qu'étaient la pratique du guqin et la méditation, qu'elle soit solitaire ou en son monde intérieur en compagnie de Kagami et parfois d'Ikarib. L'on pouvait donc dire que c'était un homme que l'on voyait peu, la plupart du temps reclus en les quartiers de la Division du Lotus. Malgré cela, le Dieu de la Mort millénaire avait pu rencontrer personnellement tous les Capitaines... Tous ? Non, pas vraiment. Pour lui, l'un des porteurs de Haori était encore un mystère.

Mais cela allait sans doute être réglé en ce jour. Les baraquements de la Troisième Division, c'est là qu'il se rendait. Il ne savait presque rien du cas de son Capitaine. Une jeune femme, de toute évidence. Le visage caché derrière un masque, il fallait donc plus en croire son ouïe que sa vue la concernant. Cette habitude d'avoir un visage couvert lui était étrange, surtout venant de la part du leader d'une des treize Divisions du Gotei. Mais après tout, ne se cachaient-ils pas tous derrière un masque plus ou moins assumé ? Lui en tout cas, compte-tenu de son statut de Vizard, ne pouvait pas jeter totalement la pierre... Il paraissait qu'elle s'infligeait cela par coutume familiale, de ce qu'il avait pu en apprendre, sans pour autant savoir s'il pouvait y accorder un réel crédit. Le mieux était tout simplement de poser la question, n'est-ce pas ?

Cependant, ce n'était pas pour cela que la visite était réalisée en ce jour. Pourquoi le Capitaine en charge de l'application des peines se déplaçait-il alors ? Un crime au sein de la Troisième Division ? Oh, rien de bien grave ni de particulièrement infamant pour son Taishô. Aucune section du Seireitei ne pouvait être taxée d'être à l'épreuve de tout élément perturbateur... à l'exception peut-être de la Première qui de tout temps brillait par l'excellence de ses membres, triés sur le volet par le Sotaishô en personne. Le cas qui le faisait se déplacer en ce jour concernait donc un simple petit trublion. Durant ses cours prestés à l'Académie, il recevait parfois quelques membres de Division cherchant à progresser dans leur entente avec leur Zanpakutô. Quoi de plus normal ? Mais il se trouvait que cette fois, un siégé avait pris plaisir à perturber son cours en narguant les simples académiciens. Bien entendu, il s'était fait renvoyé séance tenante par Tenzen, mais pour autant il préférait ne pas en rester là, et s'assurer qu'il serait recadré au sein même de sa Division.

L'arrivée à la Troisième. La demande d'entrevue. L'attente habituelle pendant qu'un subordonné d'Akinoshi Elma allait lui faire savoir que Yakushiji Tenzen demandait à la rencontrer. Finalement, il serait mené à elle bien entendu – il était très rare qu'un Capitaine refuse la visite d'un de ses confrères, celles-ci ne se faisant que rarement pour rien – et là, enfin, il pourrait lui exposer ses raisons.

Mes salutations, Akinoshi-Taishô ! Je constate que, tout comme votre prédécesseur, vous êtes masquée, à cela près que pour sa part – heureusement – il ne le portait pas en permanence !

Comment mettre directement les pieds dans le plat... Sans doute une manière inconvenante de débuter, ce qui ne lui ressemblait pas réellement, aussi se reprit-il.

J'espère que vous excuserez cette remarque déplacée, et qui n'est motivée que par ma curiosité sur cette coutume qui est vôtre.
Toujours est-il que je ne souhaite pas vous faire perdre de votre temps, et que la raison de ma venue est tout autre ! Obudenka Kiyoshiro occupe, si je ne fais pas erreur, un siège sous vos ordres. Et j'ai à me plaindre du comportement de ce dernier. Je me disais qu'en conséquence, nous pourrions en discuter afin que celui-ci ne soit plus un problème...

Son éternel ton monocorde, alors que son visage figé ne laisse rien paraître. À sa manière, lui aussi portait un masque en permanence... Sous ses paupières mi-closes comment à son habitude, il pointait son regard vers la Taishô sans pour autant pouvoir rien deviner non plus, Elma ne laissant rien apercevoir de ses traits...

Derrière son bureau, c’est là que l’on retrouvait généralement la toute jeune capitaine de la Troisième Division. Croulant littéralement sous la paperasse accumulée par son prédécesseur quand il avait repris les rênes de cette division, cela faisait presque trois ans que la jeune femme essayait tant bien que mal de rattrapé un retard plus qu’anormal. Fort heureusement ce n’était pas là sa seule occupation sinon elle aurait très certainement fuit cet endroit depuis longtemps ou bien démissionné du poste de capitaine pour se retrouver simple siège sans rang. Ainsi elle avait donc décidé que tous les vendredis de la première semaine de chaque mois, elle s’adonnerait à la pratique fastidieuse des signatures et des lectures interminables. Et bien sûr nous étions aujourd’hui le premier vendredi du mois. Les affaires les plus récentes étaient jugées en premières, et celles qui dataient étaient lues rapidement et soit approfondies, soit jetées car périmées. Voilà en quoi consistait la journée de la jeune femme. Visage découvert, le masque posé à portée de main si jamais quelqu’un rentrait, le zanpakutho attaché au siège, assisse face à la porte, et le dos à l’une des fenêtres.

Il était temps pour elle de faire une pause, refermant l’énorme armoire contenant les dossiers encore non-traités, elle rangea convenablement son bureau et s’étira. Cela faisait presque deux heures qu’elle était accrochée à se bureau. Attrapant son masque, elle se dirigea vers la fenêtre qu’elle ouvrit en grand. La fraicheur de l’hiver mordit son visage et elle se fit la réflexion qu’elle se sentait plus vivante qu’à n’importe quel autre moment. Des pas se firent entendre dans le couloir, ils dépassèrent les premiers bureaux, puis celui réservé à son vice-capitaine ; ils se dirigeaient ici et seraient là dans quelques secondes. Elle remit calmement son masque et attendit, les yeux toujours tournés vers la fenêtre. On frappa poliment et elle donna sa permission à son subordonné d’entrer.

« Kyûbantai Taishô, Yakushiji Tenzen, demande à vous voir Akinoshi-taisho. Il a laissé entendre que c’était urgent. »

Elma se retourna et scruta les yeux de l’homme, celui-ci étant maintenant habitué à l’apparence de son capitaine reste calme et impassible, même si cela n’avait pas toujours été le cas. Elle réfléchit un moment, non pas pour savoir si elle allait accepter la visite de son homologue, mais plutôt pour essayer de savoir quel était le motif de celui-ci. Cela faisait trois ans maintenant qu’elle était en poste, et elle n’avait encore jamais eu l’occasion de rencontrer le capitaine de la neuvième. À vrai dire le seul capitaine qu’elle connaissait vraiment était Himesaki-san. Curieuse de connaître la raison de cette soudaine visite, elle approuva d’un signe de tête et l’homme disparut. Elle retourna à sa contemplation du parc de la troisième, et fut tiré de sa rêverie par l’ouverture de sa porte. Yakushiji-taisho était l’un des plus vieux shinigamis encore en poste, voilà qu’il approchait du millénaire. Il était aussi un membre du groupe que l’on nommait Vizard, des shinigamis ayant obtenu les pouvoirs des Hollows. Contrairement à elle, quand ils mettaient leur masque c’était pour accroitre leur puissance, et non pas la diminuer. Il commença la discussion d’un drôle de façon lui faisant une remarque sur son masque, et le fait qu’elle le portait continuellement. Elle sourit et lui tendit une main avant de s’installer à son bureau et de l’inviter à faire de même.

« Porter un masque n’a rien d’étrange en soi, je l’assume simplement d’une manière plus évidente, et certainement gênante pour les autres, que la plus part d’entre nous. Mais prévenez moi la prochaine fois un peu plus en avance, et il se pourrait que vous me voyez sans. »

Après cela et quelques excuse pour son entrée en matière peu commune –ce pour quoi Elma ne lui tenait absolument pas rigueur- il en vint directement à la raison de sa venue. Un de ses sièges disait-il ? En effet, Obudenka-san était son dix-neuvième siège, un gars qu’elle ne connaissait que peu, mais un emmerdeur de première ; d’ailleurs ce n’était pas la première fois que l’on venait se plaindre de sa mauvaise conduite. Et sincèrement la jeune capitaine en avait plus qu’assez de son comportement. Elle approuva d’un hochement de tête.

« Vous savez, ce n’est pas la première fois que l’on vient me faire part de ses agissement, et malheureusement les punitions habituelles que je lui impose ne semblent pas suffisantes. Je pense néanmoins que si vous avez quelques travaux qui s’avèrent nécessaires dans votre division, il sera très heureux d’aller s’en occuper. Qu’en dîtes-vous ? »

À vrai dire elle ne savait pas vraiment quoi proposer d’autre. Ce shinigami était déjà passé par les corvées ménagères, les tours de garde en plus, les journées d’isolement, les rétentions, privations de congés… Alors bon, un travail d’intérêt général dans une autre division ne devrait pas lui faire de mal.

À l'invitation d'Elma à s'asseoir, le Yakushiji avait préféré ne rien en faire et se tenir debout face à elle, de l'autre côté de son bureau. Tenzen avait coutume de s'installer en Seiza, ce qui était tant devenu une habitude depuis si longtemps qu'il en refusait tout siège de quelque sorte que ce soit. Ce sont les humains qui s'asseyent ainsi selon lui, et il les méprise assez que pour ne pas vouloir agir pareillement à eux. Une façon de pensée futile et vétuste sur ce point, certes, mais il est homme à respecter ses principes, même si ceux-ci peuvent parfois être considérés comme ridicules.
Il laissa le temps de la réponse à sa consœur avant de marquant un temps d'arrêt consacré à une brève réflexion sur ce qu'il convenait le mieux. C'était sa manière de procéder, ne jamais faire dans la précipitation, éventualiser toutes les possibilités pour en ressortir la meilleure selon son propre jugement. Vint alors finalement sa réponse...

Je ne pense pas que cela soit la meilleure manière de traiter du cas de cet importun. Comme vous le dites, ce n'est pas la première fois qu'il est nécessaire de le rappeler à l'ordre, et vos corvées n'y changent rien. Qu'il les applique en vos quartiers ou dans les miens, cela revient peu ou prou au même, n'est-il pas ?
Je vois pour ma part une sanction plus... stricte et expéditive ! Une courte peine d'emprisonnement afin qu'il puisse réfléchir à ses actes pourrait peut-être convenir, mais risque d'être encore trop doux. S'il n'a pas vu ses fautes répétées par les travaux, qu'est-ce qui nous dit qu'il le fera par la réclusion ? Non... Parfois l'esprit ne se marque que conjointement avec le corps. Ses actions, par leur caractère répétitif, méritent sans doute une punition exemplaire. Comprenez-vous à quoi je fais allusion ?

Sans doute que oui. Faire mention au physique dans le cadre d'une correction, cela ne devait en principe que laisser peu de cas au doute. Le Gotei 13 était une infrastructure militaire, et cela permettait pour lui d'aller jusqu'aux sévices si cela s'avérait impératif. Si ce Kiyoshiro était incapable de discipline, alors il faudrait la lui inculquer par tous les moyens nécessaires.

Cela peut paraître brutal, je ne l'ignore pas. Mais si pour le bien du plus grand nombre il faut passer par cela, alors il n'y a pas motif à hésiter. Par le châtiment comprendra-t-il peut-être ce qu'il ne parvient pas à capter par les punitions traditionnelles et sans doute peu adaptées à son cas...

Que pouvait-il encore ajouter sur ce point ? Le Yakushiji venait tout simplement de faire le tour de la question et n'avait donc plus qu'à attendre la réaction du Capitaine de la Troisième Division qui serait au final la seule à pouvoir décider de la sanction à appliquer envers l'un de ses subordonnés. Cela fait donc, son esprit en revint aux premiers propos, concernant le masque de la jeune femme. Elle disait qu'en prévenant plus à l'avance, elle ne l'aurait peut-être pas porté... Ce qui l'intriguait plus encore en vérité. Pourquoi donc ne l'aurait-elle pas eu sur le visage alors qu'il se disait que l'on ne la voyait jamais sans ? La rumeur allait peut-être trop loin sur son cas. Autant donc chercher à tirer cela au clair...

Si vous me le permettez à présent, j'aimerais revenir sur le cas de votre masque... Je ne doute pas que cela soit un sujet plutôt personnel et je ne m'offusquerais donc pas d'un hypothétique refus de votre part d'en faire mention avec moi qui ne suis au final qu'un inconnu...
Au final, nous portons tous un masque à notre manière, je vous rejoins sur ce point. Mais... quelle est la raison qui vous pousse ainsi à dérober au regard le moindre de vos traits, laissant alors loisir de se fixer sur la seule chose visible : vos yeux, que l'on dit être le miroir de l'âme... ? D'autant que vous semblez dire qu'il puisse vous arriver d'être vue sans, ce qui au final ne peut que me pousser à vouloir approfondir les raisons qui sont vôtres.
Je dois vous avouer que j'ignore en quoi cela m'intrigue tant et me force à vouloir en savoir plus... Peut-être parce que je n'ai jamais eu besoin d'en porter un de manière physique... *faisant là référence à son absence d'expression, autant dans les traits que dans la voix* ...ou peut-être parce que je n'ai pas eu le choix du mien, survenant soudainement dans ma vie ! *c'est ici son Hollow qu'il évoque*

Peut-être l'une ou l'autre de ces raisons, voir les deux, si ce n'est aucune... Sous ses paupières lourdes, ses fines prunelles restent braquées sur les yeux d'Elma. Seule partie visible comme il y avait fait référence. Le masque lui ne comptait pour rien, Tenzen ne pouvant s'amuser à tenter de deviner ses réactions ou sa personnalité par les décorations de celui-ci. D'autres auraient pu y accorder de l'importance, mais le Shirohasu pensait quant à lui qu'il n'y avait rien à tirer. Ce masque était après tout ce qu'elle avait décidé de montrer. Un choix clair sur ce qui serait visible, et qui donc n'indiquait rien sur une nature profonde. Et encore, cela ne valait que si c'était bien elle qui avait porté son choix sur ces motifs... L'origine familiale n'était pas à exclure !

Comprenez-vous à quoi je fais allusion ?

Bien sûr qu’elle comprenait parfaitement ce à quoi il faisait allusion, mais ce type de châtiment n’était pas une option, pas dans sa division, et pas sous ses ordres. Les châtiments corporels appartenaient à une époque révolue de la Soul Society, et il était impensable d’y recourir à nouveau. De plus cela risquait de briser sa foi en la Soul Society, ce qui n’était vraiment pas un risque qu’ils pouvaient se permettre de prendre. Au final elle était la seule à pouvoir prendre cette décision, et il n’y avait aucune chance pour qu’elle y réponde de façon favorable, et puis elle n’allait pas se laisser dicter la façon de se comporter avec ses hommes par un autre capitaine, quelques soient ses faits d’armes, et sa lignée. Elle releva donc un peu son menton et répondit d’une voix claire et calme à la proposition de son homologue :

« Le châtiment dont vous parlez n’est pas une option chez nous. Ce n’est pas seulement d’un point de vue éthique ou moral, mais ce type de punition peut entrainer une certaine forme de rancœur chez le sujet et ainsi entacher sa foi en notre organisation ; ce que, je l’espère, préfériez éviter. Je me chargerais de trouver un moyen adéquate pour que cela ne se reproduise plus, et il ne viendra plus vous importuner. »

Elle vit dans le regard de Tenzen-san que cela n’était pas tout, et qu’il avait autre chose à ajouter. Se doutant bien que cela n’avait rien à voir avec son subalterne à problèmes, elle soupira intérieurement en se disant qu’une fois encore elle allait devoir subir un interrogatoire sur le pourquoi du comment de son apparence physique. Et bien sûr cela ne rata pas. Comme toujours, les autres shinigamis n’avaient qu’une seule idée en tête quand ils la rencontraient, c’était de savoir pourquoi est-ce qu’elle avait cette apparence-ci et non pas une autre. Cela en devenait ennuyeux, presque cent ans que cela durait maintenant. Elle écouta néanmoins son petit speech jusqu’au bout, et prit une voix aimable pour lui répondre, bien qu’elle n’aimait pas ce genre d’interrogatoire, elle n’avait néanmoins aucun problème quand à y répondre, si bien que son désintéressement total ne se fit même pas remarquer.

« La raison pour laquelle je porte un masque est strictement familiale. Il est chez nous coutume qu’un Akinoshi atteignant un grade du niveau de lieutenant dissimule ses traits sous un masque et ainsi retenir une partie de sa puissance lors de ses combats. C’était en quelque sorte un honneur de porter cela, s’affichant parmi les élites de ma famille. En ce qui me concerne, je le porte depuis ma vingtième année car je me suis retrouvée seule membre de ma famille encore en vie. »

Elle marqua un petit temps d’arrêt, se relevant pour se diriger vers la porte, qu’elle ouvrit pour lancer quelques mots à un des shinigamis qui trainait, avant de la refermer et de revenir derrière son bureau tout aussi calmement.

« Quant au fait que l’on puisse me voir parfois sans mon masque, c’est exact. Les personnes particulièrement proches, notamment le capitaine de la Septième Division, ont déjà eu l’occasion d’observer mes trais. Je ne le porte d’ailleurs généralement que pour mes sorties et les réunions, le fait que vous vous soyez déplacé aujourd’hui laissant entendre un besoin urgent de me voir, je me suis préparée de façon, disons, officielle. Vous évoquiez votre masque tout à l’heure, pourriez-vous me dire dans quelles circonstances vous l’avez-vous-même obtenu ? »

On frappa à la porte et elle autorisa à l’homme de rentrer ; celui-ci s’avança avec un plateau de thé qu’il déposa sur la table basse un peu plus sur la gauche et se retira. Elma se releva et alla s’installer en Seiza d’un côté de la table, invitant Yakushiji-san à en faire de même, attrapant la théière, et une première tasse, avant de demander :

« Désirez-vous une tasse de thé ? »

Discuter ainsi sera certainement plus facile qu’avec l’un assis derrière son bureau et l’autre debout en face. L’intérêt de son masque était qu’elle pouvait en même temps boire et manger, celui-ci ayant la particularité de prendre la forme de ses traits, particularité que son homologue ne manquerait pas de remarquer.

Spoiler:

De la rancœur ? Non, pas si c'était bien fait... Une certaine forme de colère envers le bourreau, certes, mais si la sanction était appliquée correctement, l'effet se trouvait plutôt dans le fait d'écraser une mentalité prompte à la rébellion, de la faire rentrer dans le rang. C'est l'avis de Tenzen du moins, mais il ne poursuivra pas pour autant. Elma venait de lui promettre que Kiyoshiro ne serait plus un problème pour lui, et c'est bien là tout ce qu'il demandait. Qu'elle lui administre la sanction qu'elle estimerait être la bonne. Et s'il avait de nouveau des problèmes avec lui, et bien... Ce serait au Sotaishô qu'il en parlerait et plus simplement au Capitaine de la Troisième Division. Pensait-il devoir en arriver jusque là ? Et bien, c'était une possibilité... Si tout ce qu'elle avait tenté pour le faire rentrer dans les rangs n'avait pas fonctionné jusque là, une sanction du même acabit ne donnerait pas plus de résultat. Soit, il serait temps d'aviser si un nouveau débordement survenait.

Vint ensuite l'explication quant au port de son masque. Il s'agissait donc bien d'une coutume familiale. Les Akinoshi ne devaient sans doute jamais avoir été un clan bien important, sans quoi il en aurait sans doute déjà entendu parler. Enfin... Nombreuses étaient les familles nobles de bas rang au Seireitei, et le Yakushiji ne pouvait pas s'enorgueillir de les connaître toutes. Issu du Rukongaï, c'était là un milieu qu'il ne pouvait pas prétendre côtoyer, ce même malgré sa très longue expérience en tant que Capitaine. Normal donc qu'il ignore également comment la famille de la Capitaine au Bleuet a pu disparaître. Enfin, cela s'explique sans doute plus par sa « retraite » sur Terre durant deux siècles et demi. Peu d'importance en l'état à ses yeux. Il note par contre la référence à Tôjô à qui elle semble liée. Mais il n'a pas le temps de commenter, pas plus que de répondre à la question qu'elle venait de lui poser.

On frappe à la porte et elle se donne la peine d'aller ouvrir. Du thé. Pourquoi pas ?

S'il vous plaît, oui !

Cela pouvait sonner comme la décision de s'éterniser, mais dans le registre de Tenzen ce n'était pas le cas. Il aimait à boire son thé très chaud ce pourquoi il le buvait toujours très rapidement. Une fois qu'il serait servit – il prenait son thé vert sans y ajouter quoi que ce soit – il prendrait encore le temps d'en avaler une longue gorgée avant de répondre finalement.

Il m'est difficile d'en relater l'apparition exacte. Ce n'est pas là une sorte d'héritage, bien entendu... L'explication la plus logique me semble être la suivante : aigreur, solitude, colère, désespoir... L'accumulation d'autant de sentiments à si forte dose a pu altérer une partie de mon âme... Un siècle durant, cette sensation de malaise a pu s'accroître. Peu à peu prendre conscience et substance. Jusqu'à ce qu'un jour... et bien, je présume qu'il n'est pas nécessaire de faire mention à l'affrontement qui m'a amené à arborer un masque à mon tour.
D'autres raisons pourraient être avancées cependant, et ce n'est là que celle que je retiens personnellement.

En effet. Sur Terre, il a pu se confronter à un très grand nombre de Hollows, bien plus que ce que les missions ponctuelles à la Soul Society ne permettent. Cela aurait pu altérer son âme d'une certaine manière... Il est également possible qu'Ikarib ait toujours sommeillé en lui jusqu'à ce qu'il ait pu enfin trouver une faille dans le cœur du Dieu de la Mort...

Spoiler:

Citation :

Après un mois de vent, je pense qu'il est temps de mettre un terme à ce RP, d'où le double-post...

Le thé fut servi. Et voilà... De quoi les occuper quelques instants car à vrai dire, plus le temps passait, plus il devenait évident que les deux Capitaines n'avaient pas grand chose à se dire. Pas grand chose à partager. Sans doute avaient-ils une vision des choses trop différente pour qu'une conversation puisse prendre place avec aisance. Le caractère peut social du Shirohasu ne devait pas aider aussi, c'est sûr qu'il ne fallait pas vraiment compter sur lui pour occuper la conversation. Le cas du fauteur de trouble avait été évoqué, sa curiosité sur le masque porté par Elma également. Que pouvait-il bien ajouter encore ? De plus, il avait bien senti le léger agacement de la demoiselle à sa question sur la coutume de son clan, ce qui ne devait certainement pas aider non plus. Ainsi restaient-ils tous deux sans échanger un seul mot, buvant simplement le chaud réconfort d'un thé certes correct sans pour autant être excellent. Celui qu'il buvait en ses quartiers était meilleur, cela ne faisait pas un pli. Mais soit, ce n'est pas là une préoccupation majeure de toute façon. Le pire est bien sûr ce silence qui s'installe et qui pèse. Heureusement, Tenzen a pour habitude de boire son thé rapidement, car il l'aime bien chaud ! Autant vider sa tasse au plus vite et en terminer de cette entrevue devenue bien trop ennuyeuse.

Et bien, Akinoshi-Taishô, je pense qu'il est temps pour moi de retourner en mes quartiers. Tout comme moi, je suppose que vous avez à faire de votre côté.

Il se lève et incline légèrement la tête. Le salut qu'il offrait à n'importe quel Capitaine, ni plus ni moins. Bien sûr, il ne lui dit pas que cette rencontre fut un plaisir. Car même si ce n'était pas non plus réellement désagréable, il n'aimait tout de même pas mentir. Pas d'inimitié en tout cas, mais bien loin d'une franche camaraderie également. Enfin, comme si le Yakushiji pouvait connaître le sens du mot camaraderie... Enfin soit. L'heure pour lui de se retirer, sans plus attendre...