Âge : Décédé à l'âge de 20 ans.
Race : Arrancar, Vasto Lorde
Rang demandé : Segunda Espada

Insolite. Un terme seyant parfaitement à notre protagoniste. Certes, me diriez-vous, les rejetons du Hueco Mundo n’étant point reconnus pour leur banalité. Carrures imposantes, regards sinistres ou sourires narquois, tout inspire la méfiance chez ces spadassins vêtus de blanc. Force est de constater que le présent arrancar n’obéit pas à ces normes. Au contraire, son contraste avec les siens est ce qui en fait un être si déroutant, et ce, ne serait-ce que par le charisme émanant de sa personne.

En effet, la crainte qu’il soit coutume de ressentir à l’égard de ces chimères semble moindre en ce qui concerne celle-ci, ce sourire qu’il arbore y étant certainement pour quelque chose. Inopinée, cette mimique vient adoucir les traits du Vasto Lorde, illuminant son visage d’une candeur se voulant rassurante. Délaissant alors ses fines lèvres rosées, les plus curieux pourront s’abandonner à la contemplation de son minois. Un teint de pêche, le nez légèrement retroussé, et des sourcils taillés avec une étonnante minutie forment l’esquisse de son portrait. Quant à l’impression générale s’en dégageant, disons simplement que ses traits juvéniles ne lui accordent que péniblement la majorité. Il devient alors difficile de croire que cette enveloppe de chair avait connu vingt années de vie avant son trépas, et encore plus difficile de penser qu’elle errait dans ce désert de sable blanc depuis maintenant plusieurs décennies. En somme, nul ne saurait déterminer l’âge de cet arrancar avec exactitude.

C’est au cœur de ce visage puéril que se déploie la prochaine fantaisie, ses yeux. Ne manquant point de capter l’attention, ses prunelles s’imprègnent d’un rouge ardent. C’est d’ailleurs dans les tréfonds de ce regard cramoisi qu’il est possible d’entrevoir la noirceur véritable de l’arrancar. Ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l’âme? Aussi agréable puisse-t-il sembler être, jamais ses prunelles ne sauront se montrer complices de cette charmante comédie qu’est son existence. Ceci dit, rares sont les occasions où il expose consciencieusement ses pupilles à ses interlocuteurs, ses mimiques espiègles troublant généralement l’expression de son visage. Un peu plus haut, c’est une tignasse bleutée qui achève l’esquisse de ce portrait fantasque, quelques longues mèches venant lécher le front du Vasto Lorde.

Qu’il est ardu de capter l’attention d’un enfant. Aux yeux de tous, Ace s’avère n’être qu’un esprit espiègle cloîtré dans ce corps d’Espada. Au premier abord, il semble montrer un désintéressement total en tout ce qui se porte de près ou de loin à ses responsabilités. Jamais il n’a paru séduit à l’idée de brandir l’épée au nom du Rey, et c'est avec peine que l'on arrive à l’asseoir quelques instants pour qu’il considère les exigences de ce dernier. En fait, ennuyé de toute formalité, cet être n’est régi que par ses pulsions. D’un naturel franc, l’arrancar fait un pitoyable diplomate, n’hésitant point à dire tout haut ce qu’il serait parfois convenu de penser tout bas. Aussi, ne se prive-t-il pas de laisser paraître son désintérêt lorsqu’il se manifeste. Naïf, agité et étonnement enjoué, cet être, pourtant dépourvu de cœur, déploie une panoplie de sentiments singulièrement humains. Il est alors de rigueur de s’interroger quant à la nécessité de sa présence dans les rangs de cette élite. Nul ne saurait soupçonner cet énergumène d’occulter quelques sombres secrets dans les tréfonds de son être avant de l’avoir vu dégainer son épée. Néanmoins, outre la pureté de ses traits, perdure un tout autre aspect du Vasto Lorde.

Son innocence est certes troublante. Toutefois, faisant fi de ses mimiques amusées, un simple coup d’œil suffit pour le craindre à nouveau. Immortalisé sur le flanc gauche de son cou, on distingue clairement le chiffre deux. Sobre et élégant, cette calligraphie trahit son appartenance à la redoutable élite siégeant à Las Noches. Son buste dénudé révèle une fine musculature ainsi qu’un tatouage tribal serpentant le long de ses bras. Néanmoins, ce ne sont là que des futilités, le trou béant perçant sa cage thoracique demeurant le point intéressant de cette observation. Le troisième élément personnifiant les spadassins de Grimmjow est, bien entendu, le fragment de masque qu’ils portent tel le souvenir de leur vie passée. En ce qui le concerne, Ace arbore à son cou les débris d’une mâchoire inférieure. Le code vestimentaire semble bafoué par le Vasto Lorde. Celui-ci refusant de se couvrir le torse, le bas de son accoutrement est l’unique vêtement portant la couleur immaculée de l’organisation.

Et puisque le terme « Espada » prône le maniement de la lame, l’arrancar se révèle également possesseur d’un tel trésor. Dissimulé dans son dos, soigneusement glissé sous le tissu noué autour de sa taille, il est effectivement possible de détecter la présence d’un fourreau. Aux couleurs de la nuit, l’épée et son étui forment une parfaite harmonie dans leur sobriété. Cependant, ce n’est qu’une fois dégainé qu’il nous est permis de contempler la finesse de cet instrument. Émergeant de sa robe noire, l’éclat argenté de la lame est parfaite. Dépourvu de garde et au poids moindre malgré sa longueur dans les normes, on devine bien que son maniement repose sur un jeu de vitesse plutôt que sur la force brute. Privée d’une quelconque excentricité, la lame reste plutôt simple dans ses allures. À ne pas s’y méprendre toutefois, car bien qu’elle ne possède la distinction d’une de ses pairs, son tranchant n’en reste pas moins effrayant entre les mains expertes de son détenteur. En somme, un instrument de finesse méritant ses quelques éloges.

© TicoDrawing



Resurrección : Rasgar Janemba.

Outre le retour à son allure originelle, le Vasto Lorde se voit à nouveau nanti de son style de combat hors normes. Mariant grâce et vélocité, c’est toutefois la maîtrise de son ossature qui en fait la singularité. En effet, l’Arrancar est en mesure d’accélérer la croissance de ses os jusqu’à les extirper de son enveloppe de chair, leur solidité en faisant des atouts redoutables autant sur le point de vue offensif que défensif.

La guerre se ressentait encore considérablement en ces lieux. Le sang souillé des péchés de jadis était toujours imprégné dans l’atmosphère malgré les quelques années s’étant écoulées depuis. Mal placé géographiquement parlant, ce village fut le théâtre des méfaits de la guerre, si bien qu’aujourd’hui encore, il n’en restait plus que des décombres indignes de porter un nom. C’est pourtant sous la teinte funèbre de ce paysage désolé que s’inscrivent les premières lignes de ce récit. Ace, alors âgé d’une dizaine d’années, comptait parmi la centaine d’âmes subsistant encore dans les vestiges de ce bourg. La vie y était rude, mais ce dernier ne s’en lamentait pas. N’ayant point connu l’aisance des années antérieures, ce mode de vie fut celui à laquelle il dû s’accoutumer; celui qu’il apprit à aimer. Une tâche invraisemblable si l’on considère la misère qui rongeait progressivement ces pauvres hommes en haillons. Et pourtant, jamais le bambin ne s’est laissé altérer par son infortune. Héritier de la ténacité de son père et du caractère agréable de sa mère, ce petit être respirait la vie, s’agitant à travers l’agglomération, arborant encore et toujours ce sourire si contagieux. Certes, la vie n’avait fait preuve de clémence envers lui, mais au moins lui avait-elle accordé le privilège de grandir auprès de ses géniteurs, une faveur qui ne fut octroyée à tous.

Éventuellement, le village se releva de sa disgrâce. En quelques années, des cendres et des copeaux de bois naquit une agglomération nouvelle. Chacune de ces âmes damnées s’était épuisée à rectifier leur destin, s’animant d’une fiévreuse volonté de vivre. Certes, leur existence n’était pas encore aisée, mais elle devenait un peu plus agréable chaque jour. Toutefois, s’il existe une vérité indéniable à propos de la vie, c’est qu’on n’en a qu’une. À l’arrivée du printemps, notre protagoniste dut enterrer son père. Le pauvre bougre s’était donné corps et âme à sa famille, au point d’en oublier sa propre personne. Il partit le sourire aux lèvres, celui même qu’il avait légué à son fils unique et qu’il lui fit promettre de ne jamais perdre. Puis, quelques semaines plus tard, ce fut au tour de sa mère de s’éteindre. Son cœur devint lourd, mais son caractère demeura inchangé, désireux de perpétuer la bonté de ses défunts parents au travers de sa personne. Ainsi donc finit-il par sortir de son deuil, convaincu qu’il pourrait revoir ces êtres chers, mais pas maintenant, pas encore. S’ouvraient alors devant lui les prémices d’une nouvelle vie.

Ace s’évapora du jour au lendemain. Nul ne pouvait expliquer sa soudaine absence et encore moins évoquer la destination de son périple. Cependant, cette maigre communauté l’avait vu grandir au cours de ces dix-sept dernières années et restait persuadée d’une chose : il s’en sortirait. Le jouvenceau avait, malgré lui, été sculpté dans l’austérité de ce monde infâme et a dû très vite apprendre à s’y accommoder. De sa tendre jeunesse à sa récente majorité, jamais il n’avait eu de cesse d’aider les siens dans leur quête d’une vie meilleure. Astucieux malgré l’innocence se lisant au creux de ses traits, il avait acquis les compétences propres à la survie et avait été préparé à affronter les difficultés de la vie. En fait, personne ne voulut l’admettre, mais ils savaient que le jour viendrait où cet enfant déserterait leur rang. Il était destiné à de plus grandes choses que le travail de la terre, et à présent, rien ne l’empêchait de prendre les rênes de son existence. Cela dit, quels que soient les projets dirigeant ses pas, c’est avec son allégresse habituelle et son sourire contagieux qu’il les aborderait, il était ainsi fait.

On ne revit Ace qu’une année plus tard, fusant dans les rues d’une grande métropole. Une pomme à la main, un commerçant sur les talons, l’éphèbe personnage s’adonnait à quelques acrobaties pour se frayer un chemin à travers la densité de l’heure de pointe. Quelques jurons s’échappaient des lèvres de son poursuivant, luttant contre son obésité avancée pour se saisir de ce vaurien. Mais, tout comme les fois précédentes, à bout de souffle, celui-ci finit par s’arrêter au milieu de l’allée centrale, incapable d’avancer un pas de plus ou même de prononcer ne serait-ce qu’un autre mot. C’est d’ailleurs à cet instant que notre protagoniste choisit de s’arrêter, se retournant afin de contempler l’état du marchand. Son sourire se révéla radieux et ses traits trahissaient son amusement.



▬ C’est bien, on s’est arrêté un peu plus loin que la dernière fois!


S’exclama-t-il avant d’éclater d’un rire franc. Le quadragénaire n’y porta dès lors plus attention, rebroussant chemin en proférant quelques propos inaudibles, rien de bien méchant tout naturellement. Certes, il ne l’avouait pas, mais il y a bien longtemps qu’il s’était abandonné à ces petits jeux matinaux.

De sa désertion à cet instant précis, le jeune homme était progressivement devenu une âme vagabonde. Errant sur les routes sans l’ombre d’une idée quant à sa destination, cherchant un quelconque sens à son existence, ce dernier fit ce qu’on l’avait si bien élevé à faire : survivre. Aussi bien qu’il finit par découvrir bien des facettes de ce monde dans lequel il fut largué. Ainsi donc, il dut voler pour se nourrir, prit part à quelques combats clandestins dans l’espoir d’y soutirer un quelconque revenu, passa bien des nuits dans le fond d’une cellule ou même à la belle étoile, et découvrit avec un certain frisson que le terme « louer ses services » ne se limitait pas qu’aux tâches d’entretien. Une bien curieuse histoire d’ailleurs. Mais finalement, au bout de quelques semaines il aboutit dans cette ville et depuis n’en ressortit plus. Pris sous les ailes d’une âme charitable, il fut conclu qu’il lui serait permis d’avoir un toit et de quoi se nourrir en échange de « ses services. » Un terme qui fit tressaillir le jouvenceau, se remémorant ce qu’on avait jadis exigé de lui avant qu’il ne s’esquive à toute allure. Il s’avéra toutefois que ce commerçant ne réclamait que son aide pour vendre ses produits. Il lui était toutefois interdit de se servir dans la marchandise, sous peine de perdre ce poste qu’on lui avait si gracieusement offert. Mais au fil des mois, le marchand se prit d’affection pour ce jouvenceau, n’ayant jamais osé mettre ses menaces à exécution. Les quelques fois, comme aujourd’hui, où il le surprenait à se régaler de ses victuailles, il ne se contentait que de se livrer à cette petite comédie, feignant d'être contrarié et le pourchassant sur quelques mètres, réprimant difficilement un sourire. Aussi bien le dire, ce petit être grassouillet et au grand cœur était progressivement devenu une figure paternelle pour le jouvenceau.

Ce fut à l’aube de ses vingt ans que son existence prit à nouveau une drôle de tournure. Accompagnées des premières lueurs opalescentes de l’astre lunaire, deux sinistres silhouettes se présentèrent à l’entrée de la demeure du modeste commerçant. Des ordres avaient été donnés et leurs intentions étaient limpides. Le mois arrivait à son terme et le petit marchand joufflu ne s’était acquitté de sa dette de protection, la pègre envoyait donc ses molosses à la recherche de son dû. Ainsi donc, les collecteurs devenaient aujourd’hui bourreaux. D’ailleurs, le quadragénaire semblait au courant de ses méfaits, puisqu’il fut celui qui vint leur ouvrir la porte, arrivant à peine à dissimuler son effroi face à ces hommes à la carrure si imposante.

Au fond de sa chambre de fortune, les plaintes étouffées de son protecteur finirent par l’extirper de sa torpeur. Bondissant malgré son désarroi, il dévala les escaliers afin de faire irruption au dos des assaillants nocturnes. Son regard capta d’abord la silhouette étendue au sol, puis se porta aux tortionnaires. N’obéissant alors qu’à ses pulsions, celui-ci s’élança vers les deux colosses. Toutefois, son offensive aboutit en un pitoyable échec, son principal adversaire n’ayant nullement été ébranlé par son coup. Au contraire, celui-ci le saisit plutôt par la gorge, enfonçant ses doigts acérés dans sa chair. Un sourire carnassier naquit alors au creux des traits du monstrueux personnage, jubilant presque à l’idée d’avoir un nouveau pensionnaire à sa chambre de torture.

Ace tressaillit sous les assauts répétés du géant, mais ne flancha qu’à son dernier coup, sentant ses entrailles se broyer sous la force de cet être. Face contre terre, sa carcasse ecchymosée semblait inerte, désertée de toute forme de vie. Son tortionnaire lui jeta un regard amusé, suite à quoi, il ramena son attention au vieux commerçant. Ce dernier avait assisté à ce spectacle macabre sans pouvoir y intervenir, ne pouvant maintenant que pleurer la mort de son regretté assistant. Mais alors que le mastodonte se rapprochait du pauvre homme, un curieux murmure s’éleva à son dos. Il s’arrêta net dans sa démarche et se retourna, fusillant la dépouille du regard. Il se rendit alors à elle et vint s’accroupir afin de se mettre à son niveau. Empoignant solidement la crinière bleutée du jeune homme, il releva son visage du sol. Il y découvrit alors un sourire divin, quand bien même il ne respirait qu’avec peine. Le géant, bien que surpris, lui somma de répéter ses derniers propos. Le minois meurtri de Ace s’égaya de plus belle, son sourire exprimant maintenant une curieuse arrogance. Puis, dans un dernier soupir, celui-ci laissa échapper quelques mots.



▬ C’est tout ce que t’as?!


Peu de temps après, il émergea de sa léthargie dans un calme serein. Quelques brumeuses images tentèrent d’attiser sa mémoire, mais en vain, celle-ci semblant obstruée par un gouffre profond. Et alors qu’il tentait de se relever, ce fut le tintement métallique d’une lourde chaîne qui attira son attention. Fixée à sa poitrine telle une extension de son corps, celle-ci semblait avoir été sectionnée. Intrigué par ce phénomène, l’homme s’exécuta de quelques manœuvres qui finirent de le convaincre quant à l’impossibilité de se défaire de cette attache. Dès lors, il n’y porta plus attention. Il erra longtemps entre les murs de cette demeure, se remémorant lentement des évènements passés. Il prit alors conscience d’avoir passé de vie à trépas, mais ne s’en alarma pas davantage. Cependant, l’absence de son ancien bienfaiteur demeurait pour lui un réel mystère. Le fantôme en vint alors à élaborer quelques hypothèses quant à ce qui avait bien pu arriver au pauvre homme. Une once de chagrin s’insinua dans son cœur lorsqu’il réalisa qu’il était fort possible qu’il soit décédé. Toutefois, il vint se réconforter à l’idée que son protecteur n’était utile à la pègre que s’il pouvait leur rapporter un quelconque profit, ce qu’il ne pourrait faire si jamais il franchissait les frontières de la mort. Ce pauvre bougre devait donc être à son commerce, se démenant tel un forcené pour pouvoir payer son dû. Dans cette optique, le défunt se porta garant de la demeure et en devint le gardien.

Ainsi s’écoulèrent plusieurs années de sa nouvelle existence. Assis sur le toit, les pieds pendant dans le vide, Ace avait veillé sur la propriété de celui qu’il avait chéri dans les derniers instants de sa vie humaine. Il avait vu les jours se succéder et la chaîne à sa poitrine lentement se détériorer. Une manifestation qu’il trouva d’abord étrange, mais à laquelle il finit par s’habituer. D’ailleurs, il associa ce lien de métal à la dette qu’il se devait de rembourser envers cet homme qui lui avait tant offert, suite à quoi, il pourrait rejoindre ses parents dans le repos éternel. C’est, du moins, la seule explication qu’il trouva plus ou moins logique dans ses présomptions. Mais les jours passaient sans que se dessine la silhouette du quadragénaire à l’horizon. Quelques fois, l’homme se surprit à vouloir déserter son poste, mais n’osa pas s’exécuter, persuader que son mentor finirait par revenir et qu’il lui serait alors permis de lui faire ses adieux. Mais ce dernier ne se présenta jamais, laissant le temps gruger lentement mais sûrement l’âme déchue. Et alors que les derniers maillons succombaient, Ace s’éprit d’un curieux sentiment, celui d’avoir été abandonné.

Son cœur s’engouffra alors dans la solitude, tandis que son âme se damnait. Sa dernière attache à ce monde venait de se consumer, ne laissant plus qu’un trou béant au cœur de sa poitrine. Déconcerté, le fantôme s’était relevé, fixant les cieux en attendant son apaisement. Mais c’est tout le contraire qui se produisit. Soudain en proie à une indescriptible douleur, celui-ci se laissa choir sur ses genoux, déployant les bras, maintenant convaincu qu’il attendait un châtiment. Ce qui ne tarda guère d’ailleurs, puisque l’esprit torturé se dissipa soudainement sous une lumière aveuglante.

Il n’eut cependant pas le répit qu’il avait cru mériter. Des quelques particules résultant de sa précédente destruction naquit une chimère à l’allure dantesque. Puis, des résidus de son cœur brisé, résulta un masque qui vint le déposséder de sa raison. Ace n’était plus. Dès lors, il ne devint plus qu’une vulgaire bête dévoreuse d’âmes. Sa faim était insatiable et sa douleur incurable, le poussant sans cesse à la recherche de nourriture. Il ne faisait preuve d’aucun discernement, son instinct étant devenu son unique guide. Si bien qu’il ne tarda pas à éveiller la vigilance de ces êtres qui se proclamaient dieux de la mort, et bientôt, l’un d’entre eux fut dépêché à sa rencontre. D’abord attiré par son impressionnante énergie spirituelle, le Hollow ne tarda pas à découvrir son infériorité face à cet être qui se démarquait de son gibier habituel. En fait, ce fut une intervention inespérée qui lui permit d’éviter le tranchant de la lame du Shinigami. Déchirant le tissu dimensionnel, une horde de son espèce avait été appâtée par l’aura de ce dernier et fondit sur lui telle une volée de rapaces. Bien qu’il ait été lui-même tenté de se joindre à ce festin, il opta plutôt pour la fuite, traversant le portail qui avait percé l’atmosphère.

Le désert de sable blanc fut le refuge de notre protagoniste. Exilé du monde des humains, où il s’était imposé en prédateur, aujourd’hui, il devenait le gibier. En somme, tout ce qui pouvait bien errer entre ces dunes lui était supérieur en tout point, si bien qu’il ne tarda pas à céder à sa voracité. Terrés dans les tréfonds de cette géhenne, plusieurs hollows répondirent également à l’appel de la faim, s’ameutant afin de donner naissance à une nouvelle abomination. D’abord amenuisé sous la vague déferlante d’âmes déchues, Ace parvint à se hisser à l’apogée de ses semblables. Bien qu’il demeurait une créature régie par ses instincts, cette évolution semblait lui avoir accordé l’accès à une infime parcelle de sa personnalité d’antan, ne serait-ce que sa volonté de vivre. Par le passé, cette volonté lui avait permis de survivre à l’aide de son ingéniosité. À présent, elle lui accordait le désir de dévorer l’âme de ses pairs, s’imposant en tant que personnalité dominante sous cette nouvelle apparence gargantuesque. Et puisque la voracité ne pouvait s’être brusquement estompée, le Gillian prit ses semblables d’assaut, animé par une ambition nouvelle. Puis, avant longtemps, la chimère manœuvra d’obtenir une satisfaction éphémère, atteignant un nouveau palier de l’évolution, celui de l’Adjuchas.

Il se mit alors à errer en solitaire, sans cesse à l’affût du prochain Adjuchas qui lui permettrait de conserver son individualité. Il n’était, en somme, qu’une âme égarée parmi tant d’autres, dévorant ses congénères sans une once de compassion. Rien ne semblait lui importer, sa faim demeurant insatiable et sa quête d’évolution constante. Le prédateur s’amenuisa ainsi dans ce désert blanc, entièrement dévoué à cette sanglante ambition.

Aizen Sōsuke, un renégat vêtu de blanc, se présentant tel le messie. Son charisme magnétique obnubilant celui qu’il convoitait, il n’eut qu’à lui tendre la main pour qu’il la saisisse. Outre l’acquisition d’un pion ayant atteint le stade suprême de l’évolution, ce sont les prémices d’une fin de guerre qui amenèrent le Shinigami déchu dans les tréfonds de ce monde obscur. En effet, ses escarmouches avec les forces de la Soul Society avaient indéniablement affaibli ses troupes, des postes au sein de sa légion restant maintenant à combler. C’est donc à cette fin que notre protagoniste se vit déposséder de son masque et engagé dans les affronts de son nouveau Roi. Cependant, bien qu’admirables, les efforts du traître s’avérèrent infructueux et bientôt, son règne prit fin. À cet instant, tout comme plusieurs des rescapés de cette guerre, l’Arrancar s’évanouit dans le Hueco Mundo.

Ce furent des rumeurs qui finirent par l’extirper de son exil. Il se disait que le courroux des Quincy avait eu raison des dernières forces de Las Noches. Cependant, des murmures courraient également quant à l’arrivée d’un nouveau roi, s’élevant à la tête de ce monde déchu. Ses ambitions, bien qu’obscures, l’amenaient à vouloir relever l’Espada. Son nom? Grimmjow Jaggerjack!

Cette présentation est maintenant terminée. Je remercie la personne qui aura la patience de me lire.

Hoy !
À la lumière de ces restrictions j’ai changé ma capacité qui était, en effet, lié au domaine de l’espace-temps.

Bonsoir et bienvenue.

Ton nouveau pouvoir est valide (si je comprends bien c'est un Kaguya-like).

Par contre ce que je te demanderai de changer c'est la partie où tu dis avoir rejoint Grimmjow en tant qu'Adjuchas. Libre à toi de tourner ça d'une autre manière mais son parcours avec sa meute est décrit assez largement dans le manga et ne permet pas de t'y insérer - en plus du fait que nous voulions éviter les liens trop étroits avec les personnages originaux et plus encore avec les PNJ pour éviter tout « traitement de faveur ».

Merci de ta compréhension et bon courage pour les modifications !

C’est exactement ça oui.
En ce qui concerne l’histoire, maintenant que le point a été soulevé, il est vrai que ça pourrait s’avérer problématique étant donné le statut actuel de Grimmjow.
Cet « Arc » n’était qu’un passage destiné à nourrir mon personnage d’un peu de vécu, et donc, n’étant pas essentiel, je suis disposé à m'en départir tout simplement.

Parfait !

Petite précision néanmoins, au jour d'aujourd'hui cela fait trois ans (bientôt 4) que Grimmjow règne en maître sur Las Noches et la place de Segunda Espada ne s'est libérée que très récemment (j'en ai été le seul et unique propriétaire depuis la renaissance de l'Espada). La fin de ton histoire demeure floue, aussi je ne pense pas que cela te pose problème mais au moins te voici au courant.

Ceci étant dit, je te valide au niveau 4, en tant que Segunda Espada.
Tu disposes de 25 points de compétence, à répartir comme il te plaira dans ta fiche technique, qui se trouve dans le HRP de ton organisation.

Bon RP sur BBS !