Il cheminait depuis un petit moment maintenant, s'arrachant à l'incessant travail de fourmi qui consistait en la gestion de sa nouvelle Division. Uragami, son nouveau Capitaine, lui était d'une aide précieuse, malgré son côté coinçouille qui donnait quelque fois envie au Kyuusei de lui mettre un bonne tape dans le dos, avant de l'emmener voir les filles, pour se soulager un peu. Enfin, ce qui ressortait de tout ça, c'était qu'il avait maintenant un nouvel objectif, et qu'il avançait au pas de course, comme il l'avait toujours fait. D'ailleurs, c'était au même rythme qu'il se rendait en direction des locaux de l'unité de feu Hitsugaya Toshirô, qui avait péri lors de l'assaut effectué sur le Hueco Mundo, contre rien d'autre que le Rey lui même. Qu'un guerrier de cette trempe ait disparu était une plaie béante ouverte dans les flancs du Gotei, et l'arrivée de transfuges de l'ancienne organisation terrienne qu'était le Kanshu pour combler les vides ne refermaient les lèvres de cette blessure que partiellement. Justement, le successeur de l'enfant au dragon de glace se trouvait être un de ces ancien terrien, déserteur de surcroît, à une époque reculée, certes, mais les faits restaient les faits. Et comme l'avait fait remarqué le Capitaine de la Seconde à son subordonné, ce genre de personne ne pouvait être considérée comme fiable, même si les décisions du Sôtaisho prouvaient le contraire.

De nature paranoïaque, surtout depuis les derniers événements qui avaient secoué les mondes, le Vif Argent avait donc pris sur lui d'aller vérifier à la source si le Seireitei ne couvait pas un nouveau cancer en son sein. Réaction logique, selon lui: si ces shinigamis avaient fait pénitence de leurs erreurs passées, ne seraient-il pas venu se soumettre à la justice du Seireitei, bien plus tôt que ces temps-ci? En admettant que intransigeance légendaire de l'ancien Capitaine Commandant leur ait foutu les foins, ils auraient eu quand même le temps en quatres années sous la bannière de Sunshui pour pointer le bout de leur nez et négocier une amnistie. Ce qui faisait que le Vizard à la tête de la Sécurité Intérieure du Gotei ne pouvait rester là à rien faire. Demander de l'aide à la Justice? Aussi utile que de faire promettre aux nouveaux venus de se tenir à carreau. Le Capitaine Yakushiji avait lui même accueillit l'un de ses anciens acolyte du temps où il avait eu des envies de rébellion, et l'avait maintenant foutu à sa droite, comme Vice Capitaine. Son impartialité était donc compromise, et l'aide des investigateurs de la Neuvième par là même. Non, finalement, Noboru était tout seul sur le coup. Demander de l'aide à Shinjirô? Et puis quoi encore?!? L'homme avait autant de discrétion qu'un tracteur monté sur V8 au milieu d'un dortoir de nourrissons. Peut être Tôjô...ses informations seraient utiles, après tout. Et l'homme pouvait être digne de confiance.

En tout cas, le Kyuusei avait pris sur lui d'aller voir lui même le Capitaine de la Dixième Division, Igarashi Shu, qui était selon les rapports adressés par le Sôtaisho un ancien responsable dans l'organisation terrestre formée par Urahara Kisuke. Bizarrement, le fait même de penser à ce type provoquait de curieux échos dans la mémoire du Vizard, comme s'il tentait de poser le doigt sur un événements particulièrement douloureux, mais qui lui échappait sans cesse. Il ne voyait que des flashs, du feu, du sang, ce gars là...mais c'était impossible, puisqu'il ne l'avait jamais rencontré, non? A moins que...on l'avait trouvé vidé de ses forces sur Karakura, avec un reiryoku au seuil critique. Se pouvait-il qu'il ait effectivement rencontré son homologue Vizard lors de la bataille, alors qu'il n'avait aucun souvenir, de près ou de loin, concernant celle-ci? A creuser.

Son arrivée aux quartier général de l'unité en charge des stratégies guerrières se fit sans panache ni fanfare, mais en toute simplicité. Certains murs conservaient encore les stigmates lointaines de la rencontre passée entre le Kenpachi et le Vieux Lotus, et le Vif Argent ne tenait pas - pour le moment - à ajouter sa patte artistique à l'ensemble. C'était à peine, pendant une certaine période, si il ne s'était pas attendu à voir son zanpakutô changer de forme, et adopter celle d'une truelle. Le shinimaçon, comme il en avait plaisanté avec Shinjirô. C'est donc tout naturellement qu'il se dirigea droit vers l'intendance, afin qu'on puisse l'annoncer convenablement.

- Ahem, salut les gars, j'aimerais avoir un rencard avec votre nouveau taulier, genre, incessamment sous peu. Ou maintenant, c'est comme vous voulez.

- Vous avez rendez-vous?

Foutrechiasse.

Il avait oublié les mesures mises en place pour éviter le genre de cirque qui avait eu lieu lorsque deux zozos à la puissance démesurée avaient décidé de demander des comptes concernant les rapports de la Dixième. Maintenant, c'était tout carré, si c'était encore humainement possible de faire plus. Et bien sûr, quand on veut se pointer à l'improviste pour jauger les réactions de personnes jugées suspectes, on s'annonce pas à l'avance. Dans ton fion, le détective privé façon années cinquante.

- Si j'avais un rendez-vous, t'aurais pas eu à me poser la question, hein bonhomme? Alors la rhétorique d'animateur de jeu télé, on va la laisser gentiment au vestiaire, d'accord? Et on va trouver une solution aimable tous les deux...

La jouer cool, surtout la jouer cool. On venait pas de la Onzième pour rien. C'était comme laisser pendre un fil électrique à quelques centimètres d'une étendue d'eau.

- Tiens on va faire un truc, t'as qu'à dire que le Capitaine de la Deuxième vient faire un tour du propriétaire et s'assurer que le nouveau prend bien ses marques. Et comme ça je serais bien occupé à l'attendre, puis à le rencontrer. Au lieu de faire mon chiant à chercher si j'ai pas des trucs compromettants sur ta personne. C'est quoi ton truc à toi, hein? Tiens, du parfum, t'es coquet? T'es comme le Capitaine Himesaki, t'aime les jeunes garçons? Enfin, non, lui, c'est différent, il saute plutôt sur tout ce qui bouge. Entre nous, évite de remuer le popotin quand il est dans le coin, d'accord?

Il s'était rapproché de l'homme visiblement mal à l'aise, et avait dit ces derniers mots sur le ton de la confidence, la main placée devant sa bouche pour que lui seul entende ses paroles. Le résultat était plutôt réussi.

Ca...Cap...Capitaine ?!
Mmmh oui ?!
Le Cap...pi...pit...pitaine de la Deuxième Division est devant votre bureau... Il demande une audience... Maintenant...
Et bien fait le entrée ? Pas besoin de te mettre dans un état pareille mon petit Ran !

Le pauvre semblait dans tous ses états, qu’avait-il donc bien pu se passer avec le Capitaine Kyuusei ?! L’avait-il martyrisé pour avoir un rendez-vous alors que je n’étais pas du moins du monde le genre de personne à empêcher mes confrères de venir me voir en reportant leur rendez-vous encore et encore. J’étais même plutôt content de pouvoir les rencontrer les uns après les autres ça m’éviterait d’avoir de mauvaise surprise lors d’une réunion officiel. Non il était définitivement important que je les vois tous, et c’était donc avec plaisir que je fis rentrer le nouveau Capitaine de la Deuxième Division. Car j’avais eu un peu plus de temps depuis mon arrivée en ce lieu, pour parcourir un peu les informations que l’on m’avait donné sur chaque capitaine. Si ce n’était pas une biographie complète de chacun d’entre eux cela restait malgré tout des informations utiles. Et comme j’en avais rencontré déjà plusieurs le nombre restant n’était plus aussi grand. J’avais donc appris que l’homme que j’allais rencontrer était l’ancien Vice-Capitaine du Kenpachi, un ancien de la Onzième donc, ce qui impliquait beaucoup de chose sur lui, surtout le fait qu’il ait été le Vice-Capitaine de l’argenté. Ce n’était pas à la porté de tout le monde d’être sous les ordres direct d’un homme de cette trempe et il ne faisait aucun doute que c’était l’une des raisons qui l’avait amené à ce poste. Le reste des informations n’étaient pas réellement importantes. Celle qui l’était finalement le plus était sa photo... Qui eut pour effet de faire un déclic dans mon esprit, je l’avais déjà rencontré, et pas dans le moments le plus propice il fallait l’avouer. Je ne savais pas exactement comment tout cela se passerait, mais bon valait mieux maintenant que dans un moment crucial !

Entré donc Kyuusei-Taishô ! Ravi de faire votre connaissance ! Je suis donc Igarashi Shu, le nouveau Capitaine de la Dixième.

J’avais à coeur de faire les choses correctement et donc de me présenter formellement. C’était dans ma nature, et même si passé au tutoiement ou une autre façon de s’adresser à une autre personne au seins du Seireitei pouvait être fait instantanément je préférais partir sur ce genre de base pour commencer, quitte à ce qu’il me laisse le tutoyer plus tard, comme l’avait fait Tôjô et Reisen. J’observais l’homme qui se trouvait en face de moi, lui faisant signe de prendre un siège en face de moi. Me rasseyant par la même occasion. Je m’étais levé pour l'accueillir, un signe évident de courtoisie.

Que me vaux donc la visite de la Deuxième Division ?! Une visite de courtoisie comme le capitaine Tsunemi ? Vous m’excuserez néanmoins, je n’ai malheureusement pas préparé de thé, je ne pensais pas avoir de visite aujourd’hui... J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop...

Je noyais le poisson ? Qui sait... J'avais parlé comme je le ferais avec n'importe qui à vrai dire, ne cherchant pas spécialement à avoir l'air exubérant où quoi que se soit d'autre. Je n'avais pas de thé prêt et c'était fort dommage tout simplement ! Malgré tout mes questions était plus que claire, et probablement pleine de sous-entendu. La capitaine de la Douzième Division était venu en prétextant n’être là que pour savoir si j’étais bien installé et me souhaiter la bienvenue alors qu’il ne faisait aucun doute qu’elle était venu pour me jauger, pour voir de quel trempe j’étais fait et si oui où non je ferais un bon Capitaine selon elle. Je désirais donc savoir s’il allait lui aussi me cacher ses intentions où s’il jouerait franc jeux avec moi. Mais peut être ne me prendrait-il que pour ce qu’il entendait. Un gars qui parlait trop et accroc au thé...

Bon, son petit manège avait fonctionné comme sur des roulettes. Visiblement échaudé, l'intendant de faction était parti prévenir son supérieur de la présence du Kyuusei, et de son désir de le rencontrer. Bien, l'autre répondait par l'affirmation, enjoignant son homologue à le rejoindre dans son bureau, pour faire le brin de causette. Un chouette type ce Shu, bien sous tout rapport. En tout cas il présentait bien...malgré tout, quelque chose gravitait à la périphérie de son esprit, un truc pas net, comme une épine dans sa chaussure, qui rendait le Vif Argent aussi à l'aise qu'un poisson hors de l'eau. Ce qui ne l'empêcha pas de tiquer sur la mention du thé. C'était à croire que tout le monde se shootait à cette boisson, à croire qu'il avait perdu son temps à mettre sur pied une distillerie clandestine qui tournait à plein régime, à croire qu'il allait devoir corriger le tir et trouver de quoi satisfaire tout le monde...sans avoir à passer par les cérémonies de préparation de cette foutue boisson qui faisait pisser tout le temps.

- Ouais, euh, pour le thé, y a pas de mal, c'est pas comme si j'avais pris des petits gâteaux avec moi...bon, alors, le vif du sujet.

Il n'aimait pas passer par quatre chemins.

- Je viens m'assurer que le transfert de pouvoir se passe sans anicroche, savoir si le retour au bercail se passe bien, quoi. Faut dire qu'on a quelques nouvelles têtes, ici, des gars qu'on passé un bout de temps sur Terre, à bosser pour d'autres, alors je m'assure juste que tout le monde prend bien ses marques, vous voyez?

Bon, question pieds dans le plat, on pouvait pas faire mieux. Quoique le Vizard l'ai joué plutôt fine, tout de même, tapant dans la périphrase plutôt que dans le parlé cru. Le type en face de lui avait l'air bien sous tous rapports. Du moins, il présentait bien. Ce qui allait en totale contradiction avec son statut d'ancien déserteur, à moins que...de retour dans ce Gotei qu'il avait fuit, l'homme savait qu'il n'était pas en position de faire des vagues, ce qui pouvait expliquer cette attitude ouverte et polie. Une manière de la jouer profil bas. C'était logique. Néanmoins, beaucoup avaient déjà joué la carte du candide pour cacher leurs noirs desseins. C'était une ruse vielle comme le monde.

- Bon, je vais pas tourner autour du pot plus longtemps, et j'aime pas les chemins détournés: avant, vous étiez pas des nôtres. Vous avez quitté le bateau en marche, depuis un petit bout de temps déjà, puis lutté pour la Terre, du côté d'Urahara Kisuke - si j'ai bien tout compris. Ma question est donc la suivante: pourquoi revenir? Et pourquoi maintenant?

Il y avait bien eu une centaine d'autres occasions de venir prêter main forte aux Treize Divisions, par le passé. Et si le tout nouveau Capitaine de la Dixième tenait tant à la Terre, la destruction de son organisation n'aurait été qu'un frein, pas une fin en soi. Il aurait même pu intégrer les rangs de la Treizième, chargée de la surveillance terrienne. A croire qu'il avait choisi le Gotei par dépit...ou pour une toute autre raison.

- Je sais pas si je vous brusque avec mes questions, mais c'est que l'on m'a aussi assigné des responsabilités, dont l'une est de veiller à ce que tout le monde puisse sortir sans craindre un coup de couteau dans le dos. Alors vous comprendrez bien que quand tout une bande de déserteurs se pointe et accède à des postes importants, j'ai les voyants qui passent au rouge. D'autant que pour chaque type s'étant barré, y a de bonnes grosses causes. Vous, c'était l'époque de la purge, non?

Jouer la carte du type faisant simplement son boulot, puis poser une question sur un événement qui remue les tripes. Vache, il commençait à devenir vraiment bon dans le rôle du vieux privé au pardessus rapé! Il allait peut être d'ailleurs rajouter le chapeau de feutre et l'imper comme accessoire symbole de sa fonction. En plus, ça lui éviterait de prendre l'eau. Pas mal, à creuser...

Direct. Voilà la première impression que donnait le Capitaine de la Deuxième Division. Un homme franc, peut être un poil trop même, qui n’hésitait pas à rentrer dans la tas, peut importe la raison. Ça réponse à mon absence de thé en était la preuve évidente. Et surtout la suite fut comment dire, déroutante ?! J’avais sérieusement du mal à m’imaginer cet homme chef de la division en charge des forces spécial du Seireitei. Il me donnait un peu cette impression d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je ne remettais pas en doute ces capacités le moins du monde. Il avait été second du Kenpachi et celui-ci ne désirant que le bien du Seireitei n’aurait jamais laissé partir dans une autre division un homme ne le méritant pas. Ce qui m’amenait à penser que cet homme devait être au moins aussi fort que l’impression qu’il dégageait. J’étais malgré tout déconcerté par son absence du moindre Taishô voir même San envers moi. Ne sachant pas si c’était dans sa nature où si c’était une façon de me faire comprendre que pour l’instant tout du moins je ne méritais pas encore son approbation ?!

Je ne fis que hocher de la tête au départ, simple signe de politesse pour signifier que j’écoutais bien ce qu’il avait à dire. Voyant pertinemment qu’il avait encore plus à dire que le simple fait de venir voir si je prenais bien mes marques. Je l’écoutais sans broncher à ce qu’il pouvait dire. Comprenant pourtant instantanément la raison de sa venue. Il était celui en charge des affaires interne au sein du Seireitei, celui qui devait donc voir d’un mauvais oeil que d’ancien déserteur soit propulsé à de poste si haut. Et quand il disait «des gars» il parlait bien évidemment de Kamui et moi-même. Sans l‘ombre d’un doute.

Je le laissais continuer jusqu’à l’apothéose de son récit. La raison de ma désertion que tout le monde ignorait à part un homme qui n’était malheureusement plus de ce monde, mais qui s’il l’était devrait en cet instant répondre de ces actes pour m’avoir aidé. Mon ancien Capitaine, j’étais pourtant sûr que cet homme devait avoir toute ces données sur ses papiers. Car je le savais pertinemment, très peu de gens ici était en réalité au courant de mon existence et du fait que je ne sois pas mort. Car même si j’ai bossé pour la terre, je n’ai rencontré presque aucun Shinigami et les seul pour qui ce fut le cas n’eurent en aucun cas vent de mon identité réel. Ce qui fait qu’avant mon retour ici personne ne pouvait être au courant du fait que j’ai échappé au mort, du moins pas que je sache, et si bien même c’était le cas il n’avait en tout cas jamais rien fait pour m’empêcher de continuer ma vie, ce qui impliquait donc que tout comme je le pensais je n’avais jamais représenté une menace pour le Seireitei.

Oui c’était bien l’époque de la purge. Pour être plus précis se fut même le jour-même de la purge. Lorsque la plus grosse partie des forces du Seireitei furent envoyé sur terre pour éradiquer la menace. Ce jour là même où lorsque mon Capitaine combattait l’un des membres les plus importants de leurs race comme les autres Capitaine présent je fus envoyé m’occuper des familles et que je pris la fuite. Mais j’imagine que ça vous le saviez déjà et que c’était déjà marqué sur vos rapports de ce jour, probablement signé de la main même de mon Capitaine.

Pas une seconde je ne parlais d’ex-Capitaine, je le considérait toujours comme mon Capitaine, et s’il avait été encore là j’aurais sans l’ombre d’un doute fait comme l’avait fait Kamui, je serais retourné sous les ordres de mon Mentor. Mais là n’étais pas le sujet actuellement, et je savais qu’il attendait la suite.

Vous savez aussi que ce même Capitaine m’a retrouvé et est revenu au Seireitei annonçant s’être chargé de mon cas. La débauche d’énergie put d’ailleurs être confirmé par la Treizième division. Mais je vais vous dire où je veux en venir. Si j’ai fuis la Soul Society et que mon Capitaine fut d’accord de me protéger ce n’est pas simplement parce que j’étais son Subordonné. Ce jour là il est arrivé en face de moi avec la net intention de mettre fin à ma vie. Mais si j’ai quitté la Soul Society ce jour là c’est pour préserver ma propre existence. Au lieu de devenir un traître pour être un hybride et de me faire bannir, voire pire ! J’ai préféré prendre l’option d’être un déserteur.

Ma main se déplaça devant mon visage, un masque y apparaissant. Il connaissait ce mouvement, car j’avais appris qu’il était lui aussi du même type que moi. C’était une rumeur qui circulait à travers le Seireitei et que j’avais pris la peine de croire. J’espérais ne pas me tromper. Je le fis simplement apparaitre pour le faire disparaitre instantanément.

Ne vous méprenez cependant pas sur les raisons qui me poussent à vous raconter tout ça. Je ne cherche pas le moins du monde à racheter mon acte. J’ai déserté et j’assume parfaitement cet acte qui m’a couté bien plus cher que ce que vous pouvez imaginer. Je tiens simplement à être honnête avec vous. Car étant donné que vous étiez au courant du mensonge de mon Capitaine, vous serez suspicieux avec moi plus que vous ne l’êtes déjà.

Et je tenais à prouver comme je le faisais depuis mon arrivé que j’étais à 100 pour cent du côté du Seireitei, pas une seule seconde je ne retiendrais d’information importante pouvant être en ma possession ni même n’essayerait d’une façon ou d’une autre de faire autre chose que mon boulot au maximum de mes capacités.

Pour finir, les raisons qui m’ont poussé à revenir sont bien simple. C’est que vous le vouliez ou non Capitaine Kyuusei, je n’ai jamais cessé d’être un Shinigami. J’ai fait mon possible pour défendre Karakura, avec les moyens à ma disposition. Je n’ai jamais pensé un seul instant que la chance de redevenir un membre du Gotei 13 me serait un jour offerte après mes actes. Et quand je me suis réveillé ici dans les bâtiments de la Quatrième après la destruction totale de ce pour quoi je m’étais battu, j’étais résigné, ayant perdu tout qui m'était cher. Pourtant le Shotaishô m’a offert une chance de réparer mes erreurs, et s’il y a bien une chose dont vous pouvez être sûr c’est que je compte saisir cette chance. Alors peu m’importe que l’on ne me fasse pas confiance, je prouverais à tous ces gens et à vous le premier que je mérite ce poste !

Je m’étais levé pendant mon discours sans même m’en rende compte, apportant encore plus de force à mes propos. J’étais convaincu de ce que j’avançais et qu’il me croit ou pas m’étais égal. Pour mon mentor qui avait sacrifié sa propre réputation à cause de moi, pour les hommes qui s’étaient battu sous mes ordres et avait périt lors de cette guerre, pour toutes ces personnes je serais le Capitaine que l’on attend que je devienne !

Ainsi donc l'homme avait fuit alors qu'on lui avait confié la tâche de s'occuper des familles de Quincy, lors de la purge. Dans ce cas précis, Noboru était partagé: il fallait suivre son devoir, et s'acquitter des ordres, car massacrer des humains alors que le Seireitei devait au contraire protéger les mondes avait dû être fait pour une bonne raison, mais s'en prendre à des familles, des enfants, des vieillards, ça aurait changé n'importe qui. Le Kyuusei avait à peu près eu cette déduction à partir des rapports faits à l'époque par le supérieur de Shu, mais l'entendre de vive voix confirmait ce qu'il subodorait au départ. La suite était tout aussi intéressante: on pensait jusqu'à récemment que le déserteur avait péri de la main même de son mentor, et il n'en était rien comme pouvait le confirmer la présence du nouveau pacha de la Dixième.

La raison? Et bien l'Igarashi venait de la faire apparaître sur son visage, réplique aux yeux morts de ce qui pouvait apparaitre sur le visage du Vif-Argent au cours des batailles. A la vue du masque, il ne pu s'empêcher de laisser apparaitre une lueur farouche au fond de son regard, reconnaissance muette d'un membre de la meute à un autre. Cela avait dû être dur, à son époque, d'être jugé pour une tare dont il n'avait pas été forcément responsable. Au final, c'était son Capitaine qui l'avait protéger au mépris du reste, et lui avait permis de continuer à lutter malgré tout pour le sort de la Terre. Tout avait du sens, l'histoire que lui racontait le Vizard était celle d'un pauvre gars au mauvais endroit au mauvais moment, mais déterminé à continuer de suivre les idéaux parfois perdus du Gotei, malgré le bannissement puis l'oubli de l'Institution millénaire à son égard.

Sa tirade finale l'avait tant remué qu'il se tenait maintenant debout, comme possédé par ce qu'il disait. Il avait particulièrement à cœur de convaincre Noboru, qui pour l'instant restait de marbre, lui laissant tout le loisir de finir son monologue. L’interrompre aurait été impoli. Enfin, surtout déroutant. L'Igarashi avait pourtant fini, presque essoufflé, emporté par son moment de passion, et son interlocuteur s’apprêtait à répondre, posément.

- Et bien, pour sûr, c'est une sacrée histoire que j'entends là. Je dois admettre que ça n'a pas du être facile tous les jours, et je vous comprends sur certains points...

Après tout, lui aussi était revenu des confins de la Soul Society pour prendre sa place au sein du Gotei. Et lui aussi portait la marque des hybrides. De plus, l'homme en face de lui paraissait sincère, emprunt de cette maladresse des gens qui sont portés par leurs convictions. Ou alors c'était un brillant acteur, ou il pensait vraiment appartenir à la doctrine du Seireitei. Sa façon d'assumer ses actes et de les mettre en avant trouvaient leur chemin chez le Capitaine de la Deuxième, qui était un fervent partisan de ce mode de vie. Assumer sans rougir, dans le bon comme le mauvais.

- J'ai moi même eu quelques désagréments durant ce qui a été mes entrainements avec le Kenpachi, bien avant d'intégrer le Gotei. Je suis parti avec comme possession que mon âme et mes vêtements, et j'en suis revenu avec la même chose que vous. Entre autre.

Ça, plus le potentiel d'aller défier directement un Vice-Capitaine de la Onzième Division, et de le vaincre sur le champ d'honneur.

- Je n'ai heureusement pas eu à souffrir du rejet conséquence de la mise en évidence de ma souillure. Qui d'ailleurs n'a mis des bâtons dans les roues de personne. Je suis quelqu'un qui ne comprend que la force, ça me fait mal de l'avouer dans certaines conditions, mais c'est comme ça. Et la force de votre conviction me parle. Après tout, être banni mais continuer à protéger les mondes dénote une certaine volonté et un dévouement qui force le respect. Cependant...je ne comprends pas pourquoi vous ne vous êtes pas orienté vers la Treizième. Et je me questionne sur le bien fondé de diriger la Division des Tactiques Militaires. Je ne remets pas en cause votre savoir, non, mais je me demande si vous aurez la capacité à faire le bon choix le jour où vous devrez décider de sacrifier quelques pions pour le bien commun. En serez vous capable, Capitaine?

Son passé ne parlait pas pour lui. Il avait prouvé que non seulement ses choix, mais ceux de son mentor, avaient été dirigés par de la grandeur d'âme certes, mais aussi beaucoup de pitié. Hors, la pitié n'avait pas sa place dans la tactique. Elle n'était qu'une source d'erreur. D'où son questionnement. Nulle animosité dans ses paroles, pas même de l'ironie. Mais le Kyuusei était un pragmatique, et savait qu'on devait parfois laisser derrière soi sa nature humaine, donner son âme au diable, pour sauver des vies. Shu était de ces hommes qui deviennent des guerriers saints, portés par leur amour en ce qu'ils croyaient juste et en l'être humain. Mais cet amour pouvait être à double tranchant. Sunshui l'avait choisi à ce poste, donc il devait y avoir une raison - une sorte d'épreuve, connaissant le bonhomme. Mais bon, tout le monde pouvait se tromper.

Il m’avait écouté sans broncher. Sans le moindre mot. Un simple regard au moment où mon masque était apparu et une parole un peu plus tard qui confirmait par la même occasion tous mes soupçons sur ses propres capacités. Nous étions bien de la même «race» c’était maintenant une évidence ! Je ne pouvais tout simplement plus en douté. Il était comme moi, un hybride. Un homme entre deux mondes opposés qui ne risquait pas de s’unir un jour ! Nous n’étions pas pour tout le monde des êtres normaux et ne méritions que le bûcher pour certains. Pourtant notre puissance était un atout qu’il aurait été dommage de ne pas mettre à profit... Chacun d’entre nous représentait une puissance incroyable et quand l’on savait que trois Capitaines et même une ancienne Capitaine était de cette race l’on pouvait commencer à se dire qu’il y avait sûrement une bonne raison derrière tout ça...

Il alla même jusqu’à me raconter un bout de sa propre histoire. Un bout de son escapade dont j’avais pu apprendre quelque détails dans un bout du document qui le présentait en tant que Capitaine, mais rien d’incroyable, simplement qu’ils avaient disparu un moment du Seireitei. Il me confiait une partie de son histoire et quoi que j’en dise c’était une certaine marque de Confiance qu’il me faisait là. Je venais de lui raconter la mienne et il avait peut être jugé nécessaire d’en faire de même, pour corroborer ses paroles aussi...

Néanmoins les choses redevinrent bien plus sérieuse en l’espace d’un instant. Il était quelqu’un de pragmatique, il analysait les situations à une vitesse folle, et avoir pris en compte ce que je venais à peine de lui dire pour déjà me reposer des questions était tout à fait digne du Capitaine de la Deuxième Division. Cet homme me plaisait, son caractère très rentre dedans mais pourtant très fin aussi si l’on y regardait bien. Il m’avait amené parfaitement là où il le désirait et même si j’avais eu l’impression de mener l’espace d’un instant la conversation je comprenais qu’il en était toujours le maitre en cet instant !

La treizième Division, je comprends parfaitement les raisons qui vous poussent à penser que je ferais un excellent membre de cette Division, pourtant c’est bien la Dixième qui fut et qui restera ma véritable maison. J’ai commencé dans cette Division, j’y ai grandis, et surtout j’y avais mon Mentor. Cet homme m’a formé pour ce poste. Je ne pouvais me voir ailleurs qu’à ce poste. Et ne vous inquiétez pas en ce qui concerne mes capacités décisionnel, si j’étais encore «jeune» à l’époque, je ne suis plus le même qu’alors. Je saurais prendre les décisions qui s’imposent au moment où il le faudra !

Je savais que se ne serait pas facile, mais pourtant j’avais pu en discuter avec mon Capitaine avant la purge. Il n’était pas plus pour que moi de se résoudre à de tels actes. Mais pourtant il était prêt à le faire sans rechigner, simplement car il comprenait que ce sacrifie valait la survie de toutes une population, d’un poids dans la balance à une échelle bien trop importante. Et j’étais aujourd’hui capable de prendre ce genre de décision. J’étais un défendeur au coeur pur, oui. Malgré tout je me sentais capable d’en finir s’il le fallait ! Ce ne serait sûrement pas la première solution qui me viendrait à l’esprit, mais s’il ne restait plus de solution alors je m’y résoudrais !

Vous pouvez être sûr que je n’ai pas pris ce poste simplement par nostalgie ou facilité, j’y ai beaucoup réfléchi ! C’était la proposition du Shôtaishô, mais j’étais libre de l'accepter ou de la décliner. Si je l’ai accepté c’est car je pense en être capable !

Son penchant pour la Dixième était aussi historique que personnel. Ancien membre de celle-ci, il désirait ardemment la réintégrer. Le Capitaine Igarashi n'avait tout simplement jamais perdu sa loyauté pour son Capitaine, bien après sa mort, et semblait lui rendre hommage en reprenant le flambeau, là où l'un de ses succésseurs, l'Hitsugaya lui-même, l'avait laissé, bien que ces deux là ne soient pas en relation directe. Cela plaçait la barre haute pour le Vizard, mais cette pensée ne calmait pas la passion ardente qui accompagnait son discours quant à son choix de mener ce navire précis. Il s'en pensait capable? Soit. L'avenir en déciderait. Ça, et la vigilance de ses pairs. Car le Kyuusei ne baisserait pas sa vigilance, ça non. Shu était quelqu'un de sympathique, d'accessible - il n'avait même pas mis en avant son âge avancé par rapport à son homologue pour justifier son expérience, ce qui avait été bien reçu par le Vif Argent, prenant ça comme une marque de respect et d'égalité - mais son interlocuteur resterait un éternel paranoïaque, du moins pour le bien de tous. C'était sa fonction, maintenant, et il était bien placé pour la remplir avec assiduité. Seul le Kenpachi était digne de sa confiance totale. Et encore. Véritable mère poule, son ancien Vice Capitaine gardait un œil sur lui, histoire que sa "passion" ne le foute pas dans la panade. Beaucoup de gens à s'occuper, de choses à surveiller...mais bon, il avait signé pour ça, non?

- Et bien, on pourra donc voir comment les choses évoluent à l'avenir! En gage de bienveillance, je vous accorde cette mise en garde: faites gaffe constamment à ce qui se passe autour de vous.

Ça sonnait comme du vilain. Mais non en fait.

- De fait, votre Division se situe exactement entre la Neuvième et la Onzième. Je suppose que vous n'êtes pas sans savoir que vos quartiers ont déjà subi quelques outrages lors d'une rencontre entre les Capitaines Yakushiji et Kiryû, entrainant même la démission provisoire de feu Hitsugaya Toshirô. Bref, ce que je suis en train de dire, c'est que pour gérer ces deux là, faut des couilles. Moi même, j'ai apparemment pas ce qu'il faut dans le froc pour pouvoir y faire quelque chose.

Pensée émue pour ce jour où il avait ramené Kaimetsu à son propriétaire, en plein dans le bureau de Tenzen. Il s'en mordait encore les doigts. C'te girouette!

- Bref, on a pas mal de fortes têtes qui commandent, le tout c'est d'y faire sa place. L'avantage avec les deux oiseaux qui foutent le bordel la plupart du temps, c'est qu'ils savent quand faut aller au charbon, et se tenir impec'. Le plus important, par ces temps troublés, c'est de rester unis et de faire front commun. D'autant que nos ennemis semblent prendre leur pied à nous faire tourner la tête et nous monter les uns contre les autres.

Référence aux révoltes du Rukongai.

- En tout cas, bienvenu parmi nous.

Il tendit la main, attendant la poignée qu'il requérait. Et c'est dans cette poigne qu'il retrouva le flot de ses souvenirs, les pièces du puzzle s'assemblant avec, en personnage principal, le Vizard en face de lui. Il maintint la prise sur la main de son interlocuteur, maintenant tendu.

- Karakura, la dernière bataille. Pourquoi est ce que je te vois sans cesse te battre contre moi? C'est quoi le topo? Je débloque où tu y étais? J'ai besoin de réponses, maintenant.

Il était passé au tutoiement en un éclair, un sentiment d'urgence qui s'étant emparé de lui, alors qu'il voyait très nettement Shu dévier son attaque, portée avec toute l'énergie de sa fureur. Il n'avait aucun souvenir de cette rencontre. L'autre était-il vraiment impliqué, autrement que dans son esprit?

Merci des conseils, mais je suis déjà au courant de l’histoire entre la Neuvième et la Onzième, le Capitaine Kiryu m’en a parlé le jour de mon Institution. Votre ancien Capitaine à l’air de plus ou moins m’apprécier, mais en ce qui concerne celui de la Neuvième je me suis fait une raison au fait qu’il semble décider à me détester pour le millénaire à venir... Je vais semblerait-il devoir faire avec si je tiens à me faire une place...

Lui dis-je le plus sincèrement du monde. Pensant complètement tout ce que je disais. Rajoutant d’ailleurs à propos du Capitaine de la Neuvième alors que je le voyais interrogatif un : «Looongue Histoire». Pour couper court à l’histoire. Un Capitaine ne m’aimait pas et ne m’apprécierait probablement jamais, la belle affaire. Je comptais prendre mon poste de Capitaine très au sérieux que se soit avec ou sans l’approbation du Capitaine de la Justice ! Il verrait bien tôt ou tard qu’il s’était trompé et s’il n’acceptait pas la vérité lorsqu’il l’aurait sous le nez et bien tampis pour lui ! J’étais à moitié étonné de savoir que ce Capitaine-ci n’avait pas réussi à faire cas de ces deux hommes là. Après tout ils n’étaient pas les deux Capitaines les plus forts du Seireitei pour rien... J’avais parfaitement saisi le Bordel dans lequel je me trouvais et je savais que si je ne faisais pas gaffe je pourrais être celui qui en pâtirait, mais ce n’était actuellement pas ma première préoccupation. Car voilà que ce Capitaine-ci semblait me remettre...

Semblerait-il que cette poignée de main l’ai aidé à avoir le déclic ? J’avais de parfait souvenir de ce qu’il s’était passé ce jour là et j’avais été étonné de découvrir qu’il ne se souvenait de rien, du moins n’en avait-il jusqu’à lors pas dit mot. Je sentis sa poigne de main se raffermir légèrement ne décidant pas de la lâcher pour l’instant, au contraire ! Il passa d’ailleurs au tutoiement de façon étrange, comme pris de cours. Probablement devait-il se rendre compte que nous nous étions affronté. Contre nos volontés oui, mais affronté quand même. Il semblait dans un état de stress post-traumatique ou tout du moins dans un état qui s’en rapprochait grandement ! Je le regardais, ne changeant pas le moins du monde d’état comme il venait de le faire, je pouvais comprendre ce qui lui arrivait, c’était un peu comme les premières fois que mon Hollow avait pris le pouvoir de mon corps et que je m’étais réveillé sans un souvenir de ce qui venait de se passer, et que je le redécouvrais au fur et à mesure... Un sentiment d’horreur !

Tout simplement car nous nous sommes bel et bien affrontés ce jour là...

Dis-je d’une voix calme, sans réduire la pression de ma main sur la sienne, essayant de faire que celle ci ne finisse pas écraser dans celle du Capitaine de la Deuxième qui possédait vraiment une force hors du commun. 


Si vous voulez bien lâcher ma main peut être pourrais-je vous expliquer cela plus en détails...

Je le regardais sérieusement lui jetant un regard tout en faisant l’aller retour entre son regard et ma main. J’étais sérieux, nous étions égaux et je ne commencerais pas par me faire marcher sur les pieds aujourd’hui !

Nous étions tous sous le contrôle du Mahô Tsukaï. Avec comme seul ordre de nous battre, nous entre tuer ! Etre le dernier debout voilà tout ce qui comptait ! Et si vous ne me croyez pas aller seulement demander confirmation au Capitaine de la Neuvième, il devrait être capable de vous confirmer mes dires !

Je... Nous n’avions rien pu faire d’autre ce jour là. La puissance qui nous enveloppée était bien trop puissante, je n’ai rien pu faire d’autre et lui non plus n’avait rien pu faire. Il m’avait attaqué, heureusement il était tout comme moi presqu’à sec, nous fûmes les deux premiers à terre si mes souvenirs étaient exact... Presqu’à cours de Reiatsu nous n’avions servis à rien...

- ...

Long silence crispant tandis que la tension subitement arrivée entre les deux hommes s'éternisait. Shu avait donné toutes les explications qu'il fallait, rafraichissant la mémoire du Kyuusei sur les événements de cette folle journée. Il se voyait maintenant très nettement, l'arme au clair, complètement vidé de son reiatsu, à tenter une dernière passe d'arme en direction du Vizard, qui avait alors contré son estocade d'un revers de son sabre, avant de se donner lui même le coup de grâce. Ouais, maintenant il en était totalement sûr, les pièces du puzzle s'assemblant de façon logique. Il n'y avait plus qu'une chose à faire, selon lui...

- ...Soit. Merci pour les explications.

Cela avait été aussi bref et déroutant que son éclat de la minute précédente. Il avait ses explications, il y croyait, pas besoin d’atermoyer pendant vingt ans.

- J'ai eu un peu de mal à me souvenir de cette journée jusqu'à présent. Tout ce que je m'en rappelais, jusqu'à aujourd'hui, c'était des fragments épars, des sensations. Je suppose que mon niveau exceptionnellement bas de reiryoku associé au contrôle mental du Mahô Tsukai ont du jouer sur ma mémoire. J'aurais quand même préféré oublier complètement cet épisode. Me faire finir d'un seul revers du sabre, quoi, la honte!

Il avait posé un coude sur le bureau du Capitaine, et se tenait le front d'une main, l'air dépité. Pour lui, finir comme ça était pire que la mort, le genre exact d'information qu'il ne fallait surtout pas ébruiter. Si Shinjirô apprenait qu'il s'était faire jeter comme une mouche par une tapette, il allait se foutre de lui jusqu'à la fin des temps. Et fini, le truc du "nan mais de toute façon c'est moi qui a foutu le coup de grâce au Primera avec mon Cero!"

- Bon, je suppose à voir votre air que j'ai peut être un peu surjoué, là. Désolé du délire, c'était juste un peu...soudain. Vous disiez donc que ce vieux Tenzen vous déteste? Bienvenu au club de ceux qui ne méritent pas l'attention du grand Lotus! Ce club très privé comporte à peu près toute la populace des différents mondes. Je dirais même que du moment qu'il n'a pas cherché clairement à vous foutre sur le coin de la tronche, vous vous en sortez pas plus mal que la plupart.

Non, ce traitement de faveur là était spécialement réservé à Shinjirô. Qui s'en délectait, d'ailleurs, même s'il ne l'avouerait pas directement.

- Bon, toujours est-il que si vous avez une quelconque information à partager avec le Département de Sécurité Intérieure, je serais heureux de bénéficier de votre collaboration. Vu les temps qui courent, vaut mieux en savoir trop que pas assez, et se retrouver encore comme des billes au moment où sa pète.

Ça coutait rien de demander. Peut être l'autre pourrait-il lui refiler des tuyaux qui se révéleraient utiles pour la suite. Tant qu'on en était à la justification de l'appartenance au Gotei...

Tain, n'empêche, tombé dans les premiers? La loose...

La honte, c’était pour moi de se finir avec son propre Zanpakutô, tout en étant contrôlé par l’ennemi... Je n’avais tout simplement rien pu faire contre cette volonté de mon esprit de retourner ma propre arme contre moi et de me planter avec. Lui avait été fini surtout car il n’avait plus d’énergie ce qui en soit n’était pas vraiment une honte selon moi. Cela prouvait simplement qu’il avait tout donné lors des précédents affrontement, et selon ce que j’avais entendu lui et l’argenté avait tout de même battu le primera... Ce qui en soit était un événement incroyable !

Sa réflexion sur Tenzen me dit sourire. Oui il se pourrait que j’en fasse beaucoup pour une histoire qui n’était peut être pas si importante que ça. Mais pourtant j’avais tellement eu l’impression ce jour là de n’être qu’un merde à ses yeux, et encore une merde aurait bien plus de valeur que je l’idée même qu’un jour il me voit différemment m’avait totalement abandonné, moi pourtant l’éternel optimiste... Et en ce qui concernait le fait qu’il n’ait pas voulu me mettre sur la gueule, j’étais plutôt du principe que cela aurait au moins voulu dire qu’il me considérait un peu plutôt que de quitter l’endroit sans même un regard si une considération. Non je n’étais pour lui qu’un simple boulet de plus au Service de la Soul Society et je l’avais bien compris !

Ok je prends note pour le Capitaine de la Neuvième, vous avez probablement raison.

Après tout en tant qu’ancien second du Capitaine de la Onzième Division, qui était l’instigateur du bordel entre les deux Divisions. Je ne doutais pas qu’il connaisse bien mieux que moi Tenzen. Il devait avoir de nombreuse histoire à raconter entre leur deux divisions c’était évident ! Et donc prendrais-je note de ce qu’il venait de me dire, même si je devais toujours avoué en douter !

Lq question qui suit remis tout fois directement le sérieux dans la conversation. L’on sentait là qu’il désirait vraiment savoir si je disposais de quelconque information qui pourrait lui apporter quelque chose. Des choses qu’il ne connaissait pas ou qu’il devrait connaître pour le bien du Seireitei. Je ne pensais pas vraiment être en possession de telle information. Après tout l’on parlait bien de la sécurité intérieure et pas de celle de Karakura où je pouvais être un meilleur expert. Non en l’occurrence ici je n’avais que peu d’info sur chacun des Capitaines voire membre du Gotei 13. Le seul que je connaissais véritablement était Kamui et ça s’arrêtait à peu de chose prêt là...

Je n’ai malheureusement pas d’information utile pour la défense intérieur. La seul chose que je peux vous certifier, même si je ne doute pas que vous poursuivrez cette enquête personnellement, c’est de la droiture de Kagura Kamui, lui aussi ancien membre du Kanshu. Je sais que le Capitaine Yakushiji l’a déjà fait, mais je me porte également garant pour lui. Il n’est en aucun cas une menace pour le Seireitei !

Je savais bien qu’au yeux de cet homme nous étions actuellement les deux personnes au sommet de sa liste des hommes capable de poignarder un allié. Et donc je savais bien que s’il était venu me voir, il irait forcément rendre visite à Kamui.

Et...c'était un coup d'épée dans l'eau. S'attendant quelconque info ayant pu l'aider à comprendre la psychologie du Kagura, voir même à le diriger vers une piste, quoi que ce soit qui aurait pu prouver que le gars était effectivement une nuisance, le Kyuusei fut déçu. En même temps, il s'attendait à quoi de la part d'un type qui lui aussi était déserteur, et qui avait servi dans la même organisation terrestre. Il n'y avait rien à dire, Kamui avait lui aussi défendu la Terre des envahisseurs venus des autres mondes, ce qui était à ajouter à son crédit. Seulement, quand Shu y mettait tout son cœur pour continuer à faire son devoir, sous les auspices du Gotei, Kamui arrivait lui en conquérant, un sentiment qui ne collait pas avec sa récente réintégration. Après...peut être que Noboru était parano à l'excès. C'était surtout les manières du Vice Capitaine de la Neuvième qui l'avait chiffonné. Bref, soit Shu était sincère - et pouvait être dans le vrai comme dans le faux - soit il était de mèche. Non...stopper ce genre d'attitude, la garder pour les nuits où il ne dormait plus.

- Soit, si vous le dites, et si Tenzen le dit, on est donc tranquille. Pour l'instant. Tant que les choses marchent comme le vieux et le teigneux l'entendent. Vous êtes au courant de la raison qui les a poussé tous deux à déserter, non? Je pêche peut être par excès de prudence, mais vaut mieux se souvenir, histoire de pas se retrouver le nez dans le fion au moment où ça tourne au vinaigre.

Il reprenait son parlé typique de sergent, maintenant qu'il se sentait libéré du mal être inhérent à la perte de ses souvenirs concernant Karakura. C'était peut être pas très protocolaire, mais au moins cela montrait qu'il admettait pour le moment Shu comme faisant partie du Seireitei.

- J'espère tout de même que vous aurez quelques trucs à nous refiler concernant ce que vous avez pu voir pendant votre séjour à Karakura. Conflits, rencontres, personnages notables, menaces et alliances...parait que certains humains étaient de la partie durant la bataille, et que certains étaient même dans les rangs du Kanshu. Vu qu'on vous a rapatrié de facto ici après que tout soit retombé, les types de là-bas doivent maintenant se retrouver tout seuls. Ça serait pas une mauvaise chose de profiter de vos anciennes connections pour qu'on améliore notre système de récupérations des données. Vous connaissez l'adage; un homme averti en vaut deux.

Il devait lui refiler quelque chose. C'était même impensable que le Capitaine de la Dixième ne soit au courant de rien de ce qui se passait dans la ville dont il avait la charge. Il était de notoriété publique que Karakura abritait de puissants porteurs de pouvoirs, et les connaitre permettrait de pouvoir les gérer. Il fallait à tout prix éviter un second désastre comme celui qui venait de frapper le Gotei et feu le Kanshu. La question était maintenant de savoir si l'Igarashi voulait vraiment faire avancer le schmilblick, ou s'il désirait garder ses informations par devers lui pour en faire un levier qu'il pourrait utiliser quand bon lui semblerait.

Allez quoi, foire pas tout garçon, on était parti sur de bonnes bases...

Oui je suis au courant et je comprends donc parfaitement que vous puissiez être soucieux. C’est votre travaille après tout !

Après tout deux anciens déserteurs ensemble, deux traîtres même. Deux hommes ayant tenter de tuer celui qui à leur époque leur semblait trop faiblards pour eux. Le Capitaine-Commandant Yamamoto Genryûsai, rien que ça... L’homme connu pour être le plus puissant Shinigami ayant jamais existé. Il est alors bien évident que leur acte étaient en soit bien plus grave que celui de n’importe quel autre déserteur et que l’homme qui se trouvait en face de moi puisse être inquiété ! Après tout c’était comme je le disais son boulot d’éviter que qui que se soit ce fasse planter à l’intérieur de ces murs qu’étaient le Seireitei. Et je ne pouvais que l’en féliciter. Son boulot était vraiment le pire. Ne pouvoir croire personne, ou presque. Il devait douter de tout le monde pour être un parfait Capitaine de la Deuxième Division. Car si quelque chose arrivait il serait celui que l’on blâmerait !

Sa question suivant n’était que le déroulement logique de la conversation. Maintenant l’on allait parler de Karakura. Oui il y avait là-bas des hommes puissants, trop puissant pour de simple humain. Mes pensées allaient évidemment à Koshirô, l’homme au centre des plus gros événements de la ville. De la perte du bras de Reisen. Oui il était puissant et le pire dans l’histoire c’est qu’il le savait parfaitement. Malgré tout je n’allais pas tout redéballer ici, cela n’en valait pas la peine. J’avais malgré tout certaines choses dont je voulais parler !

Ne vous inquiétez pas, j’ai déjà rencontré le Capitaine Kireru et je lui ai d’ores et déjà transmit des rapports détaillé sur toute les personnes que j’ai pu rencontrer sur terre. D’autres évidemment plus importantes que d’autre. Je ne doute pas une seconde que les humains à pouvoir présent, et les plus efficaces sont déjà en train d’essayer de récupérer cette ville pour leur propre bien. Mais ils vont bientôt devoir faire face à un problème de taille !

Une pensée pour Imari. Elle était le problème de taille dont je parlais, et notre plus grande alliée sur terre ! Je savais qu’elle était plus forte que moi et de loin ! Du moins l’était elle lorsque je l’ai vu pour la dernière fois. Maintenant cela n’est peut être plus cas mais je ne parierais pas la dessus ! Et je savais surtout qu’elle tenait à cette ville plus qu’à la prunelle de ces yeux, et qu’elle ne laisserait jamais des gens comme Koshiro s’en emparé pour de mauvaise raison ! Elle voulait le bien de ses gardiens et des humains qui vivaient là. Elle était tout ce que l’on pouvait attendre d’une gardienne du Kanshu et si seulement nous en avions eu plus des comme elle, nous n’en serions peut être pas là aujourd’hui...

Imari, une Quincy qui était au Kanshu mon Lieutenant. J’imagine que vous connaissez la puissance des gens de cette race, et je peux vous assurer qu’elle n’a rien à envier à qui que se soit de ce côté là ! Elle n’était pas là lors de l’attaque de Karakura occupé ailleurs pour une mission. Mais lorsqu’elle reviendra je suis sûr qu’elle fera de son mieux pour empêcher les mauvaises personnes de faire de Karakura leur nouvelle place de jeu ! D’ailleurs je l’ai déjà dit au Capitaine de la Treizième, mais si vous cherchez des contactes sur terre elle sera le meilleur que vous puissiez obtenir !

Et encore une fois, ce petit génie de Reisen lui passait devant question récupération des renseignements. Devait-il en tirer une certaine colère vis à vis de lui même? Non, car contrairement au Capitaine de la Treizième, il venait tout juste d'entrer en fonction. Et vu le boulot que lui donnait la remise en état de la division, il faudrait du temps avant d'être pleinement opérationnel et satisfaisant. Bon, ça mettait en exergue son esprit de compétition, c'était pas plus mal, pour le coup. En tous les cas, l'Igarashi avait consciencieusement fait son travail, ayant refilé tout ce qu'il savait en guise de bonne fois. L'information utile du jour restait que les différents éléments qui composaient jusqu'à maintenant les défenseurs de la ville allaient devoir défendre leurs acquis face à de nouvelles factions avides de se tailler une part du gâteau. Et apparemment d'origines humaines, d'après le Capitaine de la Dixième. Mais ils auraient fort à faire, selon son avis, car certains tiendraient bon face à leurs aspirations conquérantes.

Laissant le Kyuusei sur un moment de suspense, Shu reprit sans lui laisser le temps de l'interroger sur cet élément décisif. Il le présenta en la personne d'Imari, qui était sous ses ordres lors de son affectation au Kanshu, et qui surtout s'avérait être une Quincy jugée puissante, selon ses dires. Faisant miroiter une promesse de coopération avec cette femme, il s'assurait ainsi que son aide était inestimable. Monnaie de singe ou véritable acte providentiel? L'avenir le dirait, sans doute.

- Et bien, il ne reste plus qu'à nous assurer que cette collaboration se fasse! Je vous remercie pour ces renseignements, qui j'espère nous seront utiles dans la compréhension de futurs conflits à Karakura. Cette ville a toujours été stratégique pour le Gotei, au fil des années. Il va sans dire que cela implique que chacun s'échine à la protéger de son mieux. J'attends donc avec impatience des nouvelles de votre ex-Lieutenante. En attendant, je ne vais pas vous distraire plus longtemps, le devoir m'appelle ailleurs.

Finalement, tout s'était plus ou moins bien passé. Il en avait quand même eu pour son argent. Façon de parler bien sûr. Le Capitaine Igarashi semblait vraiment sincère, et sa simplicité apparente venait renforcer ce sentiment. L'avenir serait seul juge de la véracité de ses propos.

- Ce fut un plaisir, Capitaine. Passez par chez moi si d'aventure vos pieds vous mènent sur le chemin de la Deuxième. Peut être pourriez vous apporter votre savoir concernant les tactiques de combats urbains. Je ne cracherais sur rien qui puisse éviter la déroute à mes hommes. Et puis, j'ai dans ma réserve personnelle d'autre douceurs que le thé que je me ferais une joie de vous faire découvrir. En attentant, vigilance constante!

Et sur ces paroles empreintes de bonhommie, il s'en fut, le sourire aux lèvres. Il espérait s'être fait une place dans le coeur de son interlocuteur, le genre de lien emprunt de respect et de compréhension mutuelle qui serait un terreau pour de futures collaborations.

Plaisir partagé Capitaine Kyuusei ! Je note bien entendu l’invitation, je passerais un de ces quatre voir ce que valent vos douceurs ! Et je garde les yeux ouverts !

Cette rencontre avait été bien plus gratifiante que je le pensais. Lui qui avait débarqué chez moi par surprise c’était révélé plein de surprise. J’avais pu semblerait-il prouver que je n’avais rien d’une menace envers la Soul Society et même introduire Imari à deux Capitaines. C’était une bonne chose, car quoi qu’il devait arriver il était certains qu’elle rencontrerais au moins l’un de ces deux hommes si ce n’est les deux ! Et c’était tout ce que je désirais, faire en sorte qu’elle me retrouve facilement peut importe ce qu’elle tente. Je ne l’imaginais pas ce déplacer jusqu’ici. Après tout elle n’avait en théorie aucun moyen de le faire et personne du groupe dont elle faisait partie n’était capable d’ouvrir ce genre de passage. J’imaginais donc plutôt qu’elle rencontrerait probablement un membre de la treizième, qui transmettrais à son Capitaine et qui m’en parlerait ! C’était la vision la plus logique des choses après tout !

En ce qui concernait le Capitaine de la Deuxième, il était après tout l’ancien Vice-Capitaine de la Onzième, ce qui facilitait largement la compréhension de ce que pouvait être ses «douceurs». Probablement un alcool dont ils avaient le secret à la Onzième et dont il a continué la production dans sa propre Division. Du moins c’est ce que je pensais. Car l’on ne quittait pas si facilement que ça une division dans laquelle l’on avait vécu autant longtemps. C’était tout simplement impossible. Tout comme l’on m’avait fait la proposition d’être Capitaine des Nécromanciens je n’avais pu me résoudre à aller voir ailleurs tant j’avais à coeur le bien de cette Division qu’était la Dixième !

Maintenant que le Capitaine était parti j’allais pouvoir continuer mes propres affaires, j’avais encore tellement à faire ! Des tas de papiers a préparer, des rapports incessant à remplir ! C’était vraiment tout un bordel ! Mais pourtant j’étais tellement content d’être ici ! Cette conversation avec cet homme m’avait encore plus convaincu que j’avais totalement ma place ici et que j’étais clairement décidé à faire avancer les choses du mieux que je puisse !

Ran, va me chercher Akiji-san il faut que je lui parle !

Le jeune Shinigami que Noboru avait précédemment terrorisé acquiesça, partant rapidement à la recherche de celui que je lui avais demandé de me ramener. L’actuel Troisième siège de la Division, un homme de confiance que j’allais en quelque sortes faire devenir mon Vice-Capitaine. Je n’avais pas encore le droit de promouvoir qui je voulais, mais peu m’importe, dans les faits il serait considérer comme tel. J’allais lui offrir la chance de prouver sa valeur comme mon Capitaine m’avait fait l’honneur il y a de cela 300 ans !