Il était temps ! Temps de me remettre en route ! Oui, j’avais assez trainé par ici ! Il était réellement temps de me remettre correctement d’aplomb ! J’avais repris l’entrainement, pour me remettre en forme quoi, mais n’avait fait aucun réels progrès. Les images du Yermo ne cessant de passer et repasser devant mes yeux. Ce borick je ne cessais de le revoir encore et encore, m’écrasant de toute sa puissance divine. Je revoyais encore et encore les images défilé, et je n’arrivais à penser à autre chose qu’à ma propre médiocrité. Je me devais de le trouver impérativement ! Le seul homme dont j’étais persuadé qu’il pourrait me faire réellement progresser. Cet homme qui m’avait il y a longtemps ouvert les portes de sa Division alors que je n’en étais pas un membre. Le Kenpachi. J’avais au moins l’honneur du côté de chez eux, mais au seins du Seireitei et ça s’arrêtait là. Si j’avais été capable de faire bonne impression mes compétence plutôt bonne n’avait servit tout simplement à rien face à mes adversaire lors de ce combat dans le Yermo ! Je devais à tout prix y remédier !

Salut ! Où se trouve le Capitaine Kiryû ?!

Je venais de parler au premier venu qui me répondit qu’il était plus loin dans les bâtiments de la division, selon ce qu’il me dit ensuite je ne devrais en théorie pas le déranger. Ce qui impliquait que soit il était réellement seul, soit il était en train de donner un cours à ses hommes, du moins c’est ce que je pensais. J’espérais sérieusement que se soit la première solution, qui était il fallait l’avouer bien plus pratique, car il pourrait m’offrir si j’avais de la chance une leçon privé. Car il fallait avouer que je partais un peu au petit bonheur la chance. Peut être me refuserait-il cette demande, je n’étais pas dans sa tête et j’avais réellement du mal à cerner cet homme, surtout car il n’était pas un esprit aussi carré que le miens et ces réponses n’était donc pas le moins du monde prévisible. J’arrivais enfin jusqu’à l’endroit où il se trouvait. Je me raclais la gorge une fois pour annoncé en quelque sorte ma présence, puis pris la parole.

Bonjour Capitaine Kiryû. Ça fait longtemps !

J’avais pris plaisir à parler avec lui les premières fois et donc je n’avais plus réellement peur de lui parler. Ici je ne parlais que pour capter son attention ne voulant pas débarquer en lui balançant un monologue directement, j’étais persuadé qu’il me dirait sinon que je parle trop, et que j’étais un foutu scientifique, ou une histoire du genre. Je devais simplement lui parler normalement sans trop me prendre la tête. Du moins c’est ce que j’avais retenu de notre première rencontre et au vue du résultat je me disais que ça avait du plutôt bien fonctionner !

J’aimerais que vous m’entrainiez Taishô ! Je ne veux plus jamais revivre un enfer comme celui du Yermo, plus jamais !

Shinjirô leva les yeux vers le nouvel arrivant, reconnaissant évidemment ce dernier. Senji, au contraire d'une majorité de Shinigamis n'appartenant pas à la Onzième, était le bienvenu au sein de la division du Combat. Son petit test face à Attila avait été décisif dans ce choix et il avait donc possibilité de venir ici pour s'entraîner avec l'élite de la Soul Society. Alors que le Shinigami le saluait et formulait sa demande, le colosse se leva et s'approcha de lui. Il ne dispensait pas son savoir à n'importe qui et si facilement mais cet homme était assez différent des autres. Par ailleurs, le colosse devinait que le combat de Senji au Yermo avait été difficile. Sans quoi, jamais il ne l'aurait formulé ainsi.

- Suis-moi !

Attrapant au passage Kaimetsu qui reposait dans un coin du bureau, il prit la direction de son terrain d'entraînement privé, devinant qu'il serait préférable de s'exercer loin des regards indiscrets. Ce dernier se trouvait juste derrière ses quartiers, entouré par des murs renforcés. En effet, bien que détestant la magie et tout ce qui s'en rapportait, l'Argenté avait demandé à ce que cet endroit possède des sceaux de protection pour éviter de détruire ces infrastructures par accident. Ses entraînements étaient du genre violent et jamais le colosse ne se retenait. Senji devait s'en douter pour se tourner ainsi vers l'homme le plus puissant du Seireitei.

L'espace à ciel ouvert était assez grand, clairsemé de roches et d'arbres çà et là. Le sol était déjà bien abimé, preuve que le Kenpachi utilisait régulièrement cet endroit. Kaimetsu y avait laissé de profondes marques et malgré les sceaux de protection, certains murs semblaient fragilisés. Sabre sur l'épaule, Shinjirô se tourna vers son élève du jour, sans un sourire, déjà concentré par ce qu'il allait accomplir ici-même.

- Y'a eu du vilain au Yermo... T'es pas le seul à avoir pris cher. Même les Capitaines se sont plantés. Pas assez préparé. Va falloir bosser maintenant !

Il savait que son équipe avait été l'une des seules à sortir victorieux de la grande bataille du Hueco Mundo, alors même qu'ils avaient affrontés le Primera Espada. Même les autres Taishô n'étaient pas parvenus à sortir du lot, en dehors de Tenzen bien évidemment. Le manque de préparation évident et la trop grande confiance des armées du Gotei étaient évidemment les deux critères les plus évidents de cette défaite générale. Pas surprenant alors que certains des participants souhaitent devenir plus forts.

- Si tu t'adresses à moi, c'est que tu veux vraiment progresser. J'accepte de t'entraîner mais le prix à payer est le sang et la douleur. J'espère que tu y es préparé. Une préférence pour l'entraînement ?

S'il s'adressait à lui, c'est qu'il souhaitait développer son Hakuda ou son Zanjutsu. Dans ces deux domaines, il n'avait aucune équivalence. Ainsi, restait à savoir en quoi il pourrait l'aider avant de débuter sérieusement ce qui ressemblerait sous peu à un véritable enfer.

Je le suivais sans la moindre hésitation. Il se leva et pris son zanpakutô avec lui, preuve qu’il acceptait de manière tacite ma requête. Je n’étais pas un de ses hommes pourtant la démonstration que j’avais faite ici même m’avait énormément servis. En plus de m’ouvrir les portes de sa division j’étais pratiquement concidéré comme un membre à part entière. Chaque fois que je venais l’on ne faisait pas la moindre différence entre moi et un autre, si ce n’est que l’on m’appelait souvent pour me taquiner «l’scientos», ou d’autre noms sympa du même genre. Mais j’en rigolais, car c’était bien là la seul différence que je pouvais avoir avec eux ! Sur le reste j’étais un homme qui aimait se battre et qui n’était pas si mauvais que ça en théorie au combat... Les derniers événements avaient prouvé qu’en pratique si je pouvais être bon en entrainement, lors d’un combat réel j’étais d’une inutilité désarmante... Je m’étais pratiquement fait éliminer en un seul coup, et c’était d’ailleurs le cas si l’on oubliait ma pauvre défense face au deux menos que ce Borrick avait invoqué. Pour le reste j’étais lamentablement tombé...

Je hochais la tête simplement pour lui répondre. Pas besoin d’appuyer ce qu’il disait, j’étais parfaitement au courant du massacre qui avait eu lieu au Yermo, mon groupe c’était fait complètement annihiler alors même que nous étions en supériorité numérique... Il était réellement le temps de bosser, et j’étais persuadé que je pourrais faire de grand progrès si je m’entrainais sérieusement ! Je savais où était mes lacunes et les endroits pour lesquelles je devrais travailler. Certains viendrait simplement avec le temps, tel que l’endurance ou mes réserves d’énergie, qui augmenterait au fur et à mesure d’entrainement draconien tel que celui d’aujourd’hui.

J’y suis préparé Capitaine. Peut importe le prix à payer, je ne revivrais plus jamais une telle situation !

J’étais plus motivé que jamais, il devait le voir. J’étais du genre arrogant, à ne compter sur personne, et pourtant je reniais ma fierté pour venir m’adresser à lui. Pour réussir à devenir plus fort je devrais forcément passer par ça, il était l’homme que je voulais rattraper, mon exemple dans ce monde. Il n’était peut être pas mon Capitaine mais pourtant je ferais tout mon possible pour le rattraper !

La maitrise des armes, définitivement !

J’étais peut être moins bon que lui en Hakuda, réellement moins bon, pourtant je ne trouvais pas mon niveau si mauvais. Non j’avais définitivement besoin d’entrainement dans la maitrise de mon marteau. D’apprendre à m’en servir plus efficacement que je ne le faisais déjà. Mon style de combat reposait dans un mélange d’Hakuda et de Zanjutsu de par le fait que mon arme n’était pas réellement plus grande que mon poing... Des frappes puissantes ayant pour bute de complètement détruire mon adversaire ! Mais pour cela fallait-il encore le toucher... J’étais réellement prêt à tout pour devenir plus fort ! Même si cela signifiait traverser l’enfer !

Ca, il ne pouvait pas le savoir. Dire qu’il ne revivrait jamais une telle situation, c’était comme espérer qu’il n’y aurait plus jamais de guerre. Le pragmatisme régnait en maître dans l’esprit de Shinjirô et il savait que s’avancer sur ce genre de chose signifiait se voiler la face. On pouvait espérer plein de choses mais certainement pas se sortir indemne d’une intégration au Gotei. Bien sûr, devenir plus fort pouvait permettre de retarder l’échéance. Mais on rencontrait toujours plus fort que soi. Cette loi était immuable et il fallait seulement s’y résigner. Shinjirô se savait fort mais à ce jour, il n’avait jamais été sur la route d’un adversaire susceptible de le briser. Et cela arriverait forcément à un moment.

Bien sûr la Tercera Espada lui avait fait du mal. Mais il ne considérait pas cela comme une défaite, plutôt comme un statu quo tant le combat avait été particulier. Quoi qu’il en soit, Senji était déterminé et il y avait donc là matière à gérer un véritable entraînement. Choisir le Zanjutsu était logique et cohérent. Mais de ce qu’avait pu voir Shinjirô du combat entre Senji et Attila, il se savait d’emblée avantagé. L’allonge de Kaimetsu était importante alors que le Shinigami de la Douzième division préférait briser la distance pour aller directement au corps à corps. Or, au contraire de son élève, le Kenpachi était encore plus fort lorsque la distance de combat se réduisait. Senji allait devoir se montrer à la hauteur, sans quoi il ferait un petit séjour à la Quatrième.

- Va pour le Zanjutsu. A toi de voir si tu préfères libérer ton Shikai ou non. Perso, j’en ai rien à foutre tant que tu t’amuses pas à tenter de m’électrocuter. On verra après pour intégrer ton pouvoir dans l’entraînement. Mais d’abord, j’veux te voir bouger. On va débuter par une passe d’arme facile, histoire de voir comment tu te déplaces face à un mec comme moi. Et fais gaffe… Kaimetsu est traître !

Et c’était peu de le dire. Son arme se décomposait en réalité de deux façons : la partie tranchante, capable de couper en deux un homme si l’on y mettait la force – et Shinjirô n’en manquait évidemment pas – et la partie contendante, qui lui permettant d’écraser sous la masse ceux qui osaient s’approcher de lui. Ce qui lui donnait un style de combat assez imprévisible lorsqu’il combattait sabre en main. D’ailleurs, il allait débuter la rixe très rapidement. Sans attendre qu’il se prépare, il abattit Kaimetsu sur le sol. L’onde qui se propagea au sol le fit légèrement trembler, donnant au colosse l’impulsion nécessaire à son premier assaut.

La lame fendit les airs, cherchant à cueillir Senji au niveau des jambes. Si le Kenpachi prenait garde de ne pas tuer ses élèves, il ne faisait rien pour éviter les blessures. Graves ou non, cela n’était plus de son ressort à partir du moment où ces gars-là décidaient de s’entraîner avec lui. Jamais un adversaire ne leur laisserait une chance. Alors pourquoi ferait-il autrement ?

Kaen Izuna !

Ça répondait au moins clairement à sa question. Je savais malheureusement que trop bien qu’avec cette forme je m’affaiblissais plus que je n’étais censé me rendre puissant. Si libérer son Shikaï devait en théorie vouloir dire se rendre plus fort face à n’importe quel adversaire, face à cet homme, sortir mon Shikaï signifiait devenir encore plus vulnérable. Je venais d’échanger un Katana avec une allonge classique, contre un marteau qui ne m’en offrait tout simplement pas plus que l’allonge de mon bras... Pas que je me trouve particulièrement mauvais à l’utiliser, mais contre un homme avec une allonge pareille utiliser une arme si petite pour venir frapper au corps à corps c’était parfaitement du suicide, mais après tout c’est bien ce que je venais faire ici, me suicider, non ?! Je venais vivre un enfer pour réussir à peut être ne plus jamais en revivre d’autre, plutôt ironique quand on y pense...

Mais pas le temps de philosopher, il arrivait déjà ! Mon arme venait à peine de se transformer que déjà l’arme du colosse s’écrasa au sol, une attaque classique mais pourtant tellement efficace dans les mains d’un maître comme lui ! Je n’avais pas dit un mot autre que la formule d’activation de mon Zanpakutô et c’était bien car il n’y avait rien de plus à dire. Face à un homme de cette envergure la parole était inutile, nous étions là pour des actes, pas pour des discours éloquent ! Son arme arrivait à mes jambes alors même que je fus déstabilisé par l’onde de choc précédente qui bien que légère jouait parfaitement son rôle. Prendre se premier coup signifierait simplement un KO pure et simple tant la puissance du coup était importante. Je m’étais juré de ne plus revivre ça, et bien c’était le moment de le prouver !

Je bondissais d’un pas en arrière, décidant qu’il était préférable de reculer un peu cette fois-ci pour mieux revenir vers l’avant. Contre un homme bénéficiant de cette force brute incroyable, essayer de parer cette arme sans la force brute offerte par mon Bankaï serait de la folie, et même avec la puissance conféré par la dernière libération de mon Zanpakutô je n’étais pas convaincu que cela soit possible. Je reculais d’un pas peut être mais pourtant à peine mes pieds retouchaient-ils le sol que mon corps bascula vers l’avant, direction le colosse qui se trouvait en face de moi. Je comptais profiter du mouvement de son arme non fini pour l’attaquer directement, je savais qu’essayer de profiter de son apparente masse serait probablement inefficace et qu’il serait capable de bouger assez vite, mais c’était de toute façon ma seule possibilité, alors pas le temps de se poser la moindre question. Je fonçais sur lui, m’engouffrant dans l’espace crée par son mouvement pour rentrer dans son aire de jeu. Usant de ma taille plutôt grande et de l’allonge offerte par mes bras pour tenter de la frapper au genou, de façon à le déstabiliser complètement pour ensuite enchainer.

Il en faudrait bien plus pour me battre contre un homme comme lui, mais venir au corps-à-corps était ma seule solution si je désirais améliorer ma maitrise de mon si spécial marteau-tonfa. Je tentais ce pourquoi j’étais là peut importe si pour ce faire je devais me frotter au domaine de prédilection de l’homme le plus fort du Seireitei. Je traverserais chacune de ces épreuves et surtout je deviendrais plus fort !

C’était précisément dans cette configuration que l’on pouvait comprendre pourquoi Shinjirô était devenu le Kenpachi. Lorsque l’on parlait de tactique ou d’intelligence, il ne figurait généralement pas en tête de liste tant son caractère était en opposition avec les qualités requises pour devenir un grand stratège. Mais lorsqu’il évoluait dans un combat, son instinct premier prenait le pas. Il n’était pas très rapide mais il compensait cette lenteur avec un physique monstrueux, taillé pour les combats. Qu’importe la durée de l’échange, Shinjirô se savait généralement bien plus endurant que les autres. Qu’importe si une partie de ses coups n’atteignaient pas l’ennemi : il ne lui suffisait généralement que d’un seul pour mettre un terme au combat. Son sabre avait beau être titanesque, il s’en servait comme s’il n’avait été qu’un simple prolongement de son membre.

Senji n’était pas en reste pour autant. A bien l’observer, il prenait des risques conséquents mais dans le but unique d’atteindre son objectif. Une mentalité qu’appréciait particulièrement Kiryû. Le Shinigami de la Douzième avait flairé le piège, se mettant hors de portée du premier assaut. Et sans attendre, il tentait déjà un contre en brisant la distance, pénétrant de fait dans le périmètre du colosse. Sa manœuvre était assez bonne dans l’ensemble, confirmant au Capitaine que cet homme était capable de belles prouesses lorsqu’il s’en donnait la peine. Malheureusement, ce ne serait pas grâce à cette attaque que Senji parviendrait à toucher Shinjirô. Pas comme il l’espérait tout du moins. Car s’il est vrai que son précédent coup offrait une ouverture au guerrier face à lui, le maître d’arme n’en restait pas moins parfaitement capable de repousser l’assaut en se servant de son corps. Dangereux ? C’était mal connaître la résistance du géant, ainsi que la force qu’il déployait dans ses mouvements.

C’est ainsi qu’il anticipa l’impact souhaité par Senji. Après avoir libéré sa puissance au préalable, aisément distinguable grâce à l’aura argentée qui l’enveloppait, il projeta son propre genou en plein sur l’arme qui lui arrivait dessus, lui permettant ainsi de repousser l’attaque sans en subir les conséquences. En effet, l’arme fut stoppée nette dans sa lancée, n’occasionnant aucun dégâts au colosse et lui apportant l’avantage de leur proximité. Les deux forces en mouvement s’étaient naturellement neutralisées. Et directement après, il rabattait Kaimetsu vers lui, ne cherchant à se servir que de la force de projection pour percuter le corps de Senji désormais tout proche. S’il l’atteignait, il l’enverrait faire un petit tour au sol, quelques mètres plus loin. Car l’attaque n’avait aucune vocation à blesser, seulement à cogner pour lui apprendre à gérer ce genre d’événements.

Pouvoir alterner les deux styles de combats était une force dont aimait se servir le Kenpachi. Son allonge était nettement supérieure à celle de son élève mais il restait aussi efficace lorsque la distance se brisait. C’est cela qu’il désirait lui montrer en l’état. Ne pas se fier à la taille de l’arme, car entre des mains expertes, cela ne signifiait plus rien. Ce simple coup suffirait à remettre en doute Senji. Shinjirô n’en doutait pas un instant car même si son élève tentait un repli stratégique, l’allonge de Kaimetsu l’atteindrait avant qu’il ne sorte de son périmètre. Il allait devoir parer. Ou subir.

Je n’avais pas espéré grand chose de cet assaut, mais pourtant j’avais pensé arriver à quelque chose qui se rapprochait un tant soit peu d’une touchette, d’un frissons, d’un muscle se tendant pour parer. Et non, cet homme était dans son élément. Je n’étais pas assez présomptueux pour m’estimer de près ou de loin à son niveau, mais malgré tout le voir retourner mon coup avec autant d’aisance était tellement déconcertant. Comme si ma frappe qui aurait pu mettre au tapis n’importe quel personne «normal» n’avait été qu’une frappe d’un enfant. Pourtant je n’allais pas pour autant renoncer. Il en faudrait plus ! J’étais ici pour vivre l’enfer alors autant y plonger la tête première !

Mon bras fut projeté en arrière par la force de son coup de contre. Je ne volais pas au loin, mais celui-ci fut fortement déstabilisé. Pourtant je n’étais pas le moins du monde prêt à me laisser repousser au loin, voyant le coup suivant arriver, déjà. C’était à ce demander comment cet homme pouvait bouger avec autant d’aisance avec un corps pourtant si énorme ! Je concentrais ma force pour bloquer le mouvement de mon bras le faisant s’arrêter. J’étais un instinctif et ne comptais que sur ça pour me battre, raison pour laquelle je n’eus pas une once d’hésitation en voyant son coup arriver là où d’autre aurait eu la première réaction d’essayer de fuir mon corps lui se déplaça de façon très légère, il le comprendrait immédiatement, pour parer ! Son arme avait beau être grand je n’étais pas un manieur de marteau pour rien, et croire que la taille de celui-ci pouvait avoir un quelconque rapport avec la force que je pouvais dégager serait une lourde erreur !

Toute ma force fut envoyé dans ce bras, prolongement unique fait de ce petit marteau ne dépassant que d’un peu de ma main. Il paraissait si petit à le voir ainsi et pourtant il était un Zanpakutô aussi puissant que la lame que cet homme pouvait porter je n’en doutais pas un instant ! Mon arme partit à la rencontre de celle de l’homme le plus puissant du Seireitei. S’il n’y mettait pas toute sa force je serais capable de contrer s’il le faisait et bien je ralentirais simplement le mouvement d’un peu... Mon coup se frotta contre le bout contendant de son arme et dans un mouvement de force aussi puissant que possible j’appuyais, tentant même de prendre le dessus sur un duel de force avec cet homme ! C’était complètement fou, mais si je réussissais à le faire reculer ne serait-ce que de quelques millimètre cela me donnerait l’impression de ne pas être si inutile que ça. Je ne tentais pas chance trop longtemps sachant que s’il s’y mettait vraiment je volerais, et profiter de mon blocage pour sauter quelques mètres en arrière, hors de porté d’un coup simple de son arme.

Alors capitaine verdict ?

J’étais anxieux et c’était bien la première fois que cela m’arrivait. La première fois que je ne pouvais compter sur un élément ou un autre pour m’aider, pour m’assurer de ce qui allait se passer. Non ici je n’étais sur de rien, j’étais l’élève, il était le maître et seul lui pourrait décider de ce qui se passerait. J’avais pris le choix de reculer et de demander un verdict, même cette décision là je ne savais pas si elle était bonne. Je devais surtout avouer ne pas avoir eu de solution fasse à son arme. Comment quelqu’un d’aussi corpulent que moi aurait bien pu m’approcher de lui alors que mon arme était en train de tenir celle de mon adversaire et que si je lâchais je me retrouverais propulsé en arrière ? Et puis il n’avait parlé que d’une passe d’arme facile, ce qui venait d’être réalisé...

Il paraissait évident que Senji savait manier son Zanpakutô. Tout comme il n’avait désormais plus à prouver qu’il était un adversaire respectable. Son mouvement que beaucoup aurait jugé comme suicidaire avait comme seule motivation de stopper l’avancée de Kaimetsu. Et à bien y regarder, son objectif fut atteint. La lame de Shinjirô ne parvint pas à repousser suffisamment loin son adversaire. De là à dire qu’il avait bloqué le mouvement ? Quand même pas, surtout si l’on savait que le Kenpachi n’y avait pas mis trop de force.

Sa maîtrise n’était peut-être pas excellente mais Senji en valait plus d’un dans l’art du Zanjutsu. C’est donc avec un large sourire que Shinjirô répondit à la question ouverte de son élève du moment. Le Shinigami avait profité du fait d’avoir mis son marteau en opposition pour se sortir de la zone d’action de Shinjirô. Manœuvre plutôt intelligente, elle montrait surtout que l’entêtement démesuré n’était pas dans sa nature. Même s’il avait tenté de résister par la force, il ne fallait pas se voiler là face : il ne pouvait aucunement rivaliser avec les talents du colosse. Pas encore tout du moins. Et si le Kenpachi ne doutait pas un instant que ce type serait plus tard un adversaire de valeur, il ne pouvait décemment pas craindre de perdre contre lui aujourd’hui.

- Pas mal… Mais insuffisant quand même. Tu as réussi à me mettre en échec mais en combat réel, cela n’aurait pas suffit. Empêcher l’autre de frapper, c’est déjà une bonne chose. Mais pour gagner, il faut cogner. Subir et attendre une faille, j’préfère laisser ça aux petits joueurs. Y’a rien de plus grisant que d’écraser un adversaire qui se croit intouchable. Ici, t’es dans une impasse. L’allonge de ton arme te pose problème pour le Zanjutsu. Il te faut être au corps à corps, aucune autre alternative.

Et pour cela, il devait pouvoir approcher l’ennemi. Senji était véloce mais pas assez pour porter des coups et parer en même temps. Quoi qu’il arrive, il partirait toujours avec ce désavantage. Certes, un combat ne se décidait pas seulement sur l’art du Zanjutsu. Mais un Shinigami devait savoir manier le sabre. Sans quoi, pourquoi en porter un ? Le véritable travail de cet homme consisterait donc à trouver une parade pour ne pas se faire avoir.

La vitesse en était une. Mais d’expérience, le colosse savait que ce n’était pas suffisant. Senji serait toujours celui qui prendrait des risques. Et sans maîtrise, il courrait à sa perte. C’est en manipulant son arme qu’il découvrirait comment mettre à profit les forces de celle-ci. Kiryû avait mit des années à parfaire sa maîtrise du sabre et cela n’avait pas été de tout repos. Une trop grande allonge était autant une force qu’une faiblesse : une fois la distance brisée, un tel sabre pouvait facilement se retrouver sans possibilité d’agir. Il avait du travailler d’arrache-pied pour trouver une parade, une façon de palier à sa faiblesse évidente. Chaque sabreur devait trouver sa propre manière de combattre. Même si ce n’était pas trop académique. Shinijirô était un adepte du « cogne fort ». Peu agréable à regarder mais d’une efficacité remarquable.

- Tu vas devoir apprendre à dominer cette faiblesse. Ou trouver un moyen de la contourner. Et ça, t’es sans doute le seul à pouvoir. Moi j’suis dans la destruction pure et dure. Ce qui se dresse devant moi, je le découpe. Ton marteau devrait en principe suivre la même voie. Mais tout dépends de toi. Si tu préfères agir autrement, tu vas devoir y réfléchir. Là, j’peux pas t’aider.

D’un geste, il rabattit sa lame au sol. Il baissait sa garde, ce qui ne voulait pas pour autant dire qu’il n’était pas prêt à répliquer si on l’agressait. Shinjirô était aux aguets. Il observait, prêt lui aussi à frapper si besoin.