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 Just a walk in the park. ~ [PV Melody]

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Calum G. Fearghal
Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Hum-ind
Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Just a walk in the park. ~ [PV Melody]   Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Icon_minitimeLun 16 Juin - 6:52

    (C'est moche, c'est pas très inspiré, mais bon. Faut bien commencer quelque part!)

    Les sushis du coin, plus jamais.

    Il aurait du le savoir, il avait beau avoir la veine du dernier des enfoirés, ça empêchait pas que la bouffe du vieux Kitatsu avait toujours la moitié des chances d'avoir la fraicheur d'une moule abandonnée en plein soleil. Avoir des chances en sa faveur, ça fait pas pour autant une immunité aux emmerdes. Avec un peu de chance après, l'expérience désagréable allait s'arrêter au mauvais goût qui voulait pas quitter sa langue. C'était le thon qu'était pas fameux pour le coup. Noté, un truc de plus à mettre sur la liste noire.

    Déjà quelques jours maintenant qu'il habitait au centre-ville, dans un penthouse de luxe en hauteur. Le truc dans un hôtel de type gratte-ciel qui permet presque de voir la côte américaine si on regarde assez fort. Bah. Il avait toujours bien aimé avoir la vue, alors il s'en plaindrait certainement pas. De toutes façons, qu'est-ce qu'il aurait fait autrement? Il aurait passé l'éternité à sauter d'une chambre d'hôtel miteux à l'autre pendant une sacrée traite après les évènements de Karakura? Non, il avait bien mérité de s'offrir un peu de confort. Ne serait-ce que pour ne pas avoir à se trimballer toutes les conneries d'osciller d'un côté ou de l'autre. Ça, et le building avait un service de trait-...mais la vache, c'qu'il était con! Pourquoi il avait pas pensé à ça? Un taxi, dix minutes, et y s'commande quelque chose au service de traiteur du bâtiment, tout réglé! Mais non, il avait décidé de bouffer des sushis pas frais du stand de rue d'un octogénaire aux mains tremblantes qui manipule des produits à la fraicheur douteuse. La chance s'appliquait visiblement pas à sa capacité à éviter les décisions connes, visiblement.

    « Risquer l'indigestion pour pas attendre vingt minutes. C'bien moi ça, tiens. »

    Bon, c'était pas grave. Rien qu'une clope pourrait pas aider à faire passer. Ainsi, l'irlandais se retrouvait sur un rebord de rue, allumant une cigarette en prenant son temps. Une bonne grosse inspiration, on retient la fumée... et on relâche. Ah bah ouais, carrément. La nicotine, ça rend toujours tout plus facile. Il en venait à se dire qu'il avait pas besoin du taxi pour rentrer, pour le coup. Autant prendre le temps de rentrer à son rythme, il pourrait apprécier la ville sur le chemin. Parce que fallait pas croire, Tokyo avait beau ne jamais s'arrêter de rouler, c'était une ville qui avait une ambiance... apaisante. Bizarre à dire, mais il voyait pas d'autre façon de l'exprimer. Quoiqu'en fait ; y avait du monde, tout bonnement. Depuis son arrivée au Japon, tout lui semblait beau quand c'était pas un cratère fumant de décombres et de monceaux de cadavres brisés. Il avait beau le nier dès qu'il le pouvait, les évènements de son arrivée l'avaient marqué. Après, quand à savoir quel détail l'avait le plus choqué, c'était encore à voir. Entre le décor apocalyptique et les bizarres qui l'avaient caractérisé par leur présence et tout, y avait de quoi faire.

    Et surtout, la façon dont tout ça s'était terminé. Il avait pas compris sur le moment. Un type était arrivé, avait buté le ''Dieu''. Un autre était arrivé, avait buté le premier. Puis un moustachu était arrivé avec ses potes, et ils avaient buté celui qui avait buté le premier. J'veux dire, faut vous mettre à la place de Calum sur le moment. Il fonctionnait à l'instinct de survie depuis une bonne heure après avoir vu sa limousine imploser devant ses yeux. Et là ça se trucide et ça parle de pacte ancien en se tirant dessus et tout? Non merci. La compréhension, il l'avait laissée à d'autres à ce moment-là. Le temps avait fini par compenser pour tout ça, mais ça fait pas des miracles pour autant. Chaque jour nouveau semblait encore amener avec lui son lot de bizarreries dont il ignorait l'existence. S'il en comprenait en conséquence davantage tout le foutoir dont il faisait maintenant partie, ça restait un sacré bordel.

    Perdu dans ses pensées, Calum marchait ainsi, regardant à peine où il mettait les pieds. La beauté de savoir qu'il pourrait sans doute pas percuter quelqu'un ou quelque chose, même s'il essayait. Il contournait, évitait tous les obstacles par réflexe pur, sans même y faire attention. Au coin de telle rue, il sortait un billet qu'il laissait tomber dans la boîte de conserve vide d'un sans abri qui passait ses journées là. Agitant la main d'un air absent en réponse à ses remerciements. L'irlandais était une créature faite d'habitudes et de petits tics qui avaient la peau dure. Il avait sa routine, peu importe où il était, et il s'y complaisait d'une certaine façon. Avec tout ce qu'il se passait dans le monde, avoir une parcelle de normalité ne faisait pas de mal. Enfin, quand la guerre spirituelle venait pas faire paniquer la populace. Ce qu'elle s'amusait malheureusement à faire depuis le cataclysme récent.

    « Comme si les japonais avaient besoin qu'on leur donne une raison de s'exciter. »

    Dur, mais sincère. Ce pays abritait quelques uns des esprits les plus tordus imaginables. C'était réellement fou ce que la culture pop japonaise pouvait sortir de ses fesses si on lui en donnait la chance. Enfin bon. Il allait pas non plus se lancer sur toutes les excentricités que les nippons avaient à leur actif. Nan, en ce moment, il venait plutôt d'obliquer vers une petite rue qu'il connaissait bien. C'était un secteur scolaire à quelques rues, aussi on pouvait trouver un parc pour enfants, un petit truc classique. Quelques jeux, du sable et des bancs. De la verdure et des arbres pour le décor. Y avait même un petit étang, réellement pas grand chose, mais ça faisait le boulot. Et c'était là qu'il se dirigeait, pour le coup. En Irlande, il avait presque toujours vécu avec la mer sur le pas de la porte. L'eau avait cet aspect de calme, de sérénité dont il aimait bien s'imprégner.

    Il ne lui fallut que quelques minutes pour atteindre sa destination. Un signe de la main pour saluer l'employé municipal qui ramassait les déchets. Deux mère dans la trentaine qui discutaient tranquillement pendant que leurs gosses s'amusaient de leur côté. La petite ambiance qui faisait du bien, comme il se l'était lui-même vendue. Une fois assis sur le banc de parc adjacent à l'étang, le jeune homme croisa sa jambe droite par dessus sa jumelle, écartant les bras de chaque côté de son corps sur le dossier long. Sans rire, il avait beau être bourré de thune - oui, c'est pompeux à dire, mais ça rend pas la chose moins vraie -, les petits trucs simples, ça se démode jamais. Et pour le moment, il en profitait un maximum.

    Après tout, qui pouvait dire quand il aurait la chance d'avoir un nouveau moment à lui?



Dernière édition par Calum G. Fearghal le Mar 17 Juin - 23:03, édité 1 fois
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Melody MacKenzie
Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Hum-ind
Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: Just a walk in the park. ~ [PV Melody]   Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Icon_minitimeVen 27 Juin - 21:51


« Just a Walk in the Park »

Feat. Calum

Ce n'était pas un dépaysement.

Après tout, ce n'était pas comme si Melody n'avait jamais fréquenté la capitale. Elle s'y rendait souvent, même du temps où Karakura était encore sur pieds. Avant ça, même, que ce soit lors d'un concert ou d'une virée ordonnée par sa seule envie. C'aurait même été son premier choix de destination si on ne lui avait pas gentiment signifié de se faire oublier. La ville était grande, et elle connaissait bon nombre de ses quartiers aussi nettement que si elle en avait tracé elle-même les plans. Bien mieux qu'elle n'avait jamais connu Karakura aux plans pourtant bien plus sommaires. Les grosses agglomérations lui seyaient bien mieux que les petites villes dites « de campagne » - ce qu'était cette dernière à sa manière. D'un point de vue purement théorique, elle aurait donc dû s'y sentir infiniment plus à l'aise que là où elle avait vécu au cours de cette dernière année. Pourquoi n'était-ce pas le cas, alors ?

Parce qu'elle ne pouvait pas oublier. Parce que c'était sa réalité.

Elle n'avait plus le droit de fuir. De fermer les yeux et de faire comme si de rien n'était. Elle n'était plus faible et fragile comme avant, son pouvoir dépassait de loin ce que pouvait lui offrir son argent, les coeurs que pouvait ravir son chant. Parce qu'elle avait cette force en elle. Parce qu'elle était la fille impossible. Que son existence était une erreur et que c'était ce qui lui permettait de faire la différence. Elle qui n'avait rien à envier, ou si peu, aux plus puissantes forces dont ait accouché un univers malade en ce monde comme en d'autres. Elle ignorait encore si c'était écrit dans ses gênes – dans son destin – depuis le jour de sa naissance ou si c'était arrivé après, et elle ne le saurait sûrement jamais. Ce dont elle ne doutait pas, en revanche, c'est que c'était donner beaucoup d'importance à quelqu'un comme elle. Elle qui n'était, au demeurant, qu'une petite fille.

Arpentant en silence les rues de la ville lumière, la petite amazone ne s'inquiétait plus d'être reconnue. Elle avait bien d'autres inquiétudes en tête – des soucis qui allaient bien au-delà de la simple rançon de la gloire, qui ne voulait plus dire grand chose depuis qu'elle voyait combien son nouveau paysage – celui d'une guerre surnaturelle – s'étendait au-delà de toute limite. Si on la reconnaissait, elle signait un autographe, adressait un sourire, et passait à autre chose. Qu'elle soit passée entre les mailles du filet médiatique n'était dû qu'au fait que les journalistes la cherchaient dans une chambre d'hôpital qu'elle avait quitté plusieurs jours déjà, se sentant parfaitement capables de se débrouiller sans leur aide. Le plus gros de ses lésions était de toute façon bénin : le personnel ne la retenait en otage que le temps de s'assurer qu'elle n'ait pas été contaminée par quelque souffle radioactif – ou quelque chose dans le genre.

Pour le reste...
Un effleurement sur les cordes de sa plus vieille amie quand les toubibs avaient le dos tourné était amplement suffisant pour la remettre d'aplomb. Elle n'avait dès lors plus eu qu'à sauter du lit, rassembler ses affaires et filer à l'anglaise (de fait) sans qu'ils puissent lui dire quoi que ce soit. Ainsi donc traînait-elle dans les quartiers les plus fréquentés, tout en s'évitant autant que faire se peut de tomber sur l'un des innombrables flashs infos ne faisant que seriner le même compte-rendu, tourné de manière différente. L'étendue de tout ce que la race humaine avait réussi à apprendre sur les causes de la catastrophe, c'est-à-dire : on ne sait rien. Melody, elle, savait. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait d'aider. De dire de quoi il retournait aux familles des victimes. Mais qui la croirait ? Que sa voix soit portée aux nues de bien des manières n'en faisait pas parole d'évangile. À part faire les choux gras de la presse comme quoi le drame lui aurait fait perdre la raison, elle n'avait rien à y gagner.

Qu'on la repère en pleine rue devenait rare, parce qu'on ne la reconnaissait plus. Tout d'abord, il était rare de croiser une star de la pop recouverte de sparadraps ; cette incongruité la rendait à elle seule méconnaissable aux yeux de la majeure partie de la populace. Mais c'était avant tout qu'elle ne brillait plus. Ce n'était pas une allusion à la couleur de ses cheveux – pas que - ; elle avait toujours scintillé de milles feux. Énergique et chaleureuse, elle était de ces lueurs dont on dit qu'elles traversent l'obscurité. Une étoile filante dans le vide spatial qu'était le quotidien de tous ceux qui l'avaient suivie dans sa marche vers la gloire – vers un sommet sur lequel elle se tenait depuis plusieurs années déjà. Une fierté qui était aujourd'hui un poids. Et même si cela lui aurait sans doute fait le plus grand bien, comment aurait-elle pu jouer en toute insouciance après avoir assisté à ça ? Le coeur n'y était plus. Et quant à savoir quand il y serait à nouveau, s'il l'était un jour...

Ce n'était pas qu'elle soit déprimée : elle était simplement perdue. Tout ce qu'elle avait connu, vécu pendant un an était parti en fumée sans préavis. Comme si ce n'avait été qu'un rêve, un voyage dans l'imaginaire et que ce monde onirique avait une extrémité du haut de laquelle elle était tombée pour aller se heurter au bitume froid et amer de la réalité. Et il n'était guère facile de s'en relever... Naoko s'en était tirée, et les autres aussi. Elle avait sa guitare avec elle. Tout n'était pas perdu. Tout ne lui avait pas glissé entre les doigts. Mais il y avait en elle ce gouffre, ce sentiment de vide que rien n'aurait pu combler. Comme si un trou noir avait fait son nid en son sein et avalait impitoyablement tout sentiment qui tenterait de s'y faire sa place. Ne serait-elle qu'une boite à musique brisée, tout compte fait ? Ainsi le bruit qui l'avait toujours entourée s'était tu. Ne restait que le silence, l'abandonnant en tête-à-tête avec ses pensées.

C'était bien tout ce qu'il lui restait. Ses pouvoirs eux-même l'avaient déserté. Elle ne les avait pas perdus – du moins, elle ne pensait pas - : elle ne les sentait plus. Voilà tout. Une perte de sensibilité, semblable à l'effet d'une anesthésie locale. Ou peut-être un rejet issu de ce qu'elle avait vu – pire, vécu -, qui sait. Elle ne percevait ni ne voyait plus rien qui échappe à la logique de ce monde où elle vivait – ce monde un peu plus mutilé aujourd'hui qu'hier par ce qu'elle n'avait pas pu arrêter. Et cela avait quelque chose de reposant. Vraiment. Même si elle le vivait comme une amputation, un bris d'une zone lointaine de son esprit, elle n'était pas certaine de vouloir retrouver le poids phénoménal que cela lui enlevait. Le droit d'être une humain normale – perdu il y a des mois de cela contre son gré – lui était enfin revenu. L'adolescente aimait à croire que c'était à elle d'en faire ce qu'elle voudrait. Qu'elle avait encore ce choix.

Souvent, ses balades citadines ne menaient nulle part. La célébrité ne faisait que marcher dans une ville en permanente révolution, s'égarant dans ses entrailles de béton, ses viscères d'acier et de goudron. Elle refaisait de tête des itinéraires qu'elle aurait pu reproduire les yeux fermés, marchant dans le chaos urbain, chevauchant les lumières et le vacarme, le monde et les foules comme s'ils n'avaient été qu'autant d'éléments lointains dans le paysage de ses pensées. Mais cette promenade-ci différait des autres en cela qu'elle avait un but précis. Que quelque chose – quelqu'un – l'attendait au bout du chemin. Le capuccino fumant qu'elle tenait fermement entre ses mains encore (inutilement) enroulée de bandages le lui rappelait à tout instant alors qu'elle marchait vers le point de rendez-vous, sans se presser – pour prendre le temps de se recomposer une mine aussi pimpante que de coutume. Une fois fait, elle ouvrit les hostilités au mépris de toute discrétion - à ceci près qu'elle le fit en anglais. On sait jamais.
Bonjour ! Je suis en retard ? Désolée. Vous m'excuserez de ne pas vous serrer la main, mais je doute que vous ayez envie de finir ébouillanté ou que votre costume tourne à la caféine... Avec tout ce qui s'est passé, on a pas vraiment eu le temps de se présenter. Du coup, vous le savez sans doute déjà, mais moi c'est Melody. Enchantée !
Bien qu'elle n'ait pas coutume de se laisser abattre, la guitariste restait une jeune fille sensible en son for intérieur. Ce n'était pas le premier coup dur qu'elle avait à encaisser tout en faisant comme si de rien n'était. Elle s'en était toujours remise jusqu'à ce jour. Aucune raison que ce soit différent cette fois. Trouver l'homme qu'elle cherchait n'avait pas été bien compliqué. Sa garde-robe ne différait en rien de celle du salaryman ordinaire mais tous n'avaient pas les moyens de se payer des costumes italiens. Et puis, sans vouloir taper tout droit dans le stéréotype, y'a qu'à chercher le seul type qui a pas les yeux bridés.
Elle s'assit à côté de lui, après avoir posé son étui à guitare à portée de regard. La musicienne gardait un souvenir très distinct du petit morceau de carton chiffonné où l'homme d'affaires – comme le clamait sa tenue qui avait dû coûter de quoi sauver une ou deux espèces menacées – ainsi que de la manière dont il la lui avait fourrée dans les mains. Pour y voir plus clair, avait-il dit, mais n'était-ce vraiment que cela ? Reprenant de son mordant légendaire, elle planta son regard dans le sien, s'efforçant toutefois de rester aussi affable que possible, le sourire aidant. Pour une fois que je ne marche pas en terrain hostile, autant veiller à ce qu'il ne le devienne pas...
Parlons peu, parlons bien... Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?
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Calum G. Fearghal
Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Hum-ind
Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Re: Just a walk in the park. ~ [PV Melody]   Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Icon_minitimeLun 7 Juil - 2:04

    À la bonne heure, la vedette de la journée faisait son entrée.

    Voyant la destinataire de son intérêt des prochaines minutes passer l'entrée du parc, Calum s'était malgré tout offert quelques dernières secondes de son luxe silencieux, les yeux fermés et le visage vers le ciel. Il n'avait eu qu'à guetter les bruits de pas ; cette fille avait beau être légère, elle marchait d'un pas assuré, presque agressif. Ça, et le bruit de l'instrument à corde qu'elle trimballait était reconnaissable entre mille. Et trois, deux, un. L'irlandais ouvrit les yeux vers le bleu azuré du ciel quand les mots de la jeune blonde commencèrent à se former, à la suite de quoi il lui voua une attention polie en joignant les mains par dessus ses genoux, un peu penché vers l'avant et le regard posé. Qu'il s'agisse d'une supercherie ou d'un trait de caractère propre à la fille elle-même, la bonne humeur qu'elle semblait vouloir montrer était probablement bon signe, supposait-il. Oui bon, il ne pouvait certes pas se le nier, son esprit avait encore du mal à concevoir une telle attitude candide alors que leur apocalypse privée ne datait que de quelques jours. Bah. Comme il se l'était dit et se le répétait maintenant : insouciante ou actrice, peu importe. Elle tâchait au moins de commencer la discussion sur de bonnes bases, visiblement. Elle aurait probablement été en droit de sauter aux hostilités et à la méfiance d'office, alors il ne s'en plaindrait certainement pas, pour le coup.

    Et la voilà qui avait pris place après les présentations. Même si comme elle l'avait si bien dit elle-même, il la connaissait déjà. À sa façon. Après tout, il avait fait sa campagne d'introduction en milieu Nord-Américain alors qu'elle était au sommet de sa gloire avec les représentations et la presse. Melody Mackenzie, la rockeuse à la voix d'ange. Un classique typiquement américain, à n'en pas douter. Ils se seraient rencontrés en personne actuellement, si la représentation à laquelle il avait été invité à l'époque n'avait pas été interrompue de force par un ''défaut technique majeur'', peu importe ce que ça signifiait réellement. Dans tous les cas, voici que la donzelle semblait être d'attaque pour entrer dans le vif du sujet. Parlons peu mais parlons bien, qu'elle disait. Oui bah il ferait bien les introductions lui aussi, pour la forme. Après tout, il était plus efficace que sa carte d'affaires de manière générale pour se vendre. Remontant légèrement sa manche pour regarder l'heure qu'affichait sa montre, l'homme d'affaires ramena son attention à l'adolescente bien rapidement.

    « Pile à l'heure, en fait. Je suis Calum. À peu de choses près, j'aurais pu dire qu'on se s'était rencontrés par le passé. Le spectacle interrompu de l'an dernier. J'avais été invité ce soir là. »

    Voilà pour les formalités. De toutes façons, même s'il aurait voulu s'étendre sur le sujet, il avait la très nette impression que ce n'était pas l'intérêt premier de son interlocutrice. Elle avait beau être jeune, et vouloir se donner des airs candides, mais le fond de sa voix entendait bien qu'elle n'était pas venue ici pour se faire mener en bateau. Il pouvait apprécier ce trait de caractère. Autant la jouer franc-jeu rapidement, il avait beau faire dans le commerce comme manière de vivre, il n'avait jamais été un menteur doué pour autant. Il avait simplement un... don pour être au bon endroit, au bon moment. Ce qui était ironique quand on pensait au moment dans leurs vies récentes à tous les deux dont ils étaient sur le point de parler. Mais bref.

    En suivant le cours de ses pensées, Calum s'était permis un bref silence en réponse à la question de la jeune fille, détaillant son expression en détail pendant ces quelques secondes en suspens. Autant pour penser à ce qu'il voulait dire que pour se désoler à moitié qu'une si jeune personne ait été mêlée à toute cette histoire. Instinct paternel latent ou simple empathie, il ne saurait le dire. Et le pire, c'était qu'elle était loin d'être la seule. Autant ces shinigamis et ces arrancars, comme ils se faisaient appeler - de même que ces ''Reapers'', pour le coup, sans doute -, semblaient se moquer éperdument des affres des années par Dieu seul savait quel moyen mystique, la quasi totalité des humains purs et durs n'excédaient qu'à peine la vingtaine. Une bande de gamins projetés en avant sur la version nouveau genre de l'apocalypse, et bonjour on se débrouille. Quel merdier, quand même.

    L'irlandais expira une seconde, pour finalement à nouveau lever les yeux vers la jeune blonde.

    « Lorsque tout s'est déroulé, j'étais arrivé au Japon depuis... une demi-heure, tout au plus. J'ose croire que j'ai survécu grâce à un mélange de chance et d'instinct en bout de ligne. C'est un peu ce que je fais, d'une certaine façon. »

    Une courte pause pour humecter ses lèvres, et laisser le temps à sa vis-à-vis de bien saisir son propre merdier. Ils avaient tous eu leur lot de circonstances au moment où tout s'était abattu sur eux, à n'en pas douter. À ses yeux, éclairer ses propres conditions à ce moment ne pouvait que bâtir un semblant de confiance qui garderait la discussion orientée dans une bonne direction.

    « J'ai passé les derniers jours à repasser ce qui s'est passé. Je n'ai pas la prétention de bien comprendre ce que j'ai vu. Des histoires de shinigamis, d'arrancars, de reapers et de guerre millénaire. Je peux avoir quelques théories basées sur un peu de sens commun, mais rien de bien conclusif. Mais vous, avez les autres présents ce jour là, vous semblez savoir ce qui se passe autour de nous. »

    Il pouvait difficilement rendre le but de ses mots plus évident. Il était paumé, avait fonctionné à l'instinct et aux suppositions, et c'était de la merde pure et dure. Il avait besoin de plus que de simples théories pourries. Il avait rencontré des gens à peu près normaux - considérant le reste des participants, c'était pas dur, quand on y pense - et il avait voulu faire en sorte de ne pas les perdre de vue. Car ils étaient en quelque sorte le phare qui pourrait peut-être éclairer ses doutes. Faire la lumière sur toute cette histoire pour lui. Et oui, ce sont des jeux de mots vaseux. On s'en fout, c'pas l'important.

    Une nouvelle pause avait caractérisé ses dernières paroles. Une pause durant laquelle il avait tout bonnement eu le souhait de s'imprégner de l'endroit où ils étaient. Ce désastre était encore assez frais pour qu'il puisse le revoir devant ses yeux comme s'il y était à nouveau. Mais il ne voulait pas le revoir, justement. Il regardait les feuilles doucement secouées par le vent. Les petites familles heureuses, les enfants qui jouaient sans un soucis au monde. Son regard était toujours arrêté sur les gamins en action quand il reprit la parole.

    « En revanche, je peux comprendre que la grande majorité n'a aucune idée de ce qui se passe autour d'eux. Aucune idée du danger, des périls qui les guettent dans le noir. Comme si les histoires effrayantes qu'on raconte aux enfants s'étaient soudainement révélées être plus vraies qu'on ne l'aurait cru. »

    Le regard de Calum obliqua alors vers celui de son interlocutrice. Un regard franc, dans lequel quiconque avec l'empathie la plus basique pouvait lire l'importance de ses propos. Du moins, leur importance à ses yeux, pour ce qui ça représentait réellement. Oui, tout ce bordel l'avait ébranlé. Il aurait eu besoin d'être un putain de bloc de béton pour ne pas se laisser affecter par de telles histoires. Mais il ne voulait pas non plus juste se rouler en boule dans le noir et se boucher les oreilles en prétendant que tout ça n'était qu'un mauvais rêve. Il avait vécu son mauvais rêve il y a bien des années, et il s'était réveillé depuis. Les cauchemars ne l'intéressaient pas, et il comptait bien faire en sorte de ne pas avoir à les revivre.

    « Je veux aider. D'une manière ou d'une autre. »

    Et peu importe ce que ça signifiait réellement. Là, maintenant, il se lançait dans le vide, fermant les yeux, les bras grand ouverts. Restait qu'à espérer qu'on le rattrape.

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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: Just a walk in the park. ~ [PV Melody]   Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Icon_minitimeSam 19 Juil - 14:35


« Just a Walk in the Park »

Feat. Calum

Original, comme nom. C'est quoi, écossais ?
Ce début de conversation était d'une cruelle banalité, ressemblant à ces séquences milles fois rodées. Cela ne durerait pas vu ce dont ils avaient à parler, mais Melody se surprit à vouloir se passer de ces conventions sociales pour entrer dans le vif du sujet. Comme si le « réel » n'était plus assez bon que pour lui laisser une petite place avant d'entrer de plein pied dans l'absurde et l'inconcevable. Le chemin qu'elle suivait depuis une bonne année maintenant et, même plus que ça, son quotidien. Ceux qui la disaient déjà excentrique un an en arrière n'avaient pas idée de ce qu'elle avait vécu depuis. Personne ne la croirait si elle le leur racontait. Personne à part...

Ses prunelles céladon tombèrent sur son rendez-vous de treize heures tapantes. Sans même le vouloir, la guitariste s'essaya à mettre un âge sur son visage, sans succès. Il pouvait aussi bien avoir vingt ans que trente, et la lueur facétieuse qui éclairait son regard faussait la donne. Cela ne la dérangeait pas, bien qu'elle soit d'ordinaire douée à ce petit jeu : cette « impression » de jeunesse, qu'elle soit vraie ou fausse, la mettait à l'aise. Avoir appris très tôt à côtoyer les gens de tout âge et de tout milieu social ne l'empêchait pas de se sentir récemment plus à sa place parmi ceux dans la même tranche qu'elle – ou à peine plus. Un peu comme si la jeune adulte qu'elle pensait être avait régressé au stade enfant en réalisant que ce qu'elle croyait savoir du monde n'en était que la partie émergée.

Calum, donc. Elle était déjà au fait de son identité grâce à la carte de visite qu'il lui avait fourré de force dans les mains au milieu de la pagaille générale qui avait suivi leur face-à-face avec le Divin. Soi-disant. Contrairement à la plupart des autres personnes qui y étaient, remettre en doute cet état n'était pas pour elle un moyen de discréditer ce qu'ils avaient détruit ce jour-là, mais de relativiser ce jour-là. Elle ne voulait pas croire qu'elle était assez monstrueuse pour pouvoir abattre un dieu. Qu'elle soit forte était un fait établi, et tous ceux qui avaient pu la voir à l'oeuvre ce jour-là ne sauraient le nier, mais de là à penser cela, il y avait un pas, une marge qu'elle n'était pas prête à franchir. Elle n'était pas toute seule, mais quand même. Comme pour enfoncer le clou, l'homme d'affaires évoqua « le » concert.
Ah, euh... Désolée pour ça.
L'adolescente se constitua une moue désolée, sans rien y perdre de son charmant sourire. L'air de celle qui n'y peut pas grand chose mais s'excuse pour la forme. Que sa seule survie aux événements ayant eu lieu à Karakura indique qu'il était en position de comprendre ce qui s'était passé ce jour-là ne changeait rien au fait qu'elle ne voulait pas en parler. C'était encore un point sensible, quel que soit le temps écoulé. Et bien qu'il soit « des leurs » et lui inspire à ce titre une sympathie naturelle, ceux qu'elle avait découvert avant lui lui avaient enseigné à son corps défendant que ce n'était, comme tout, pas une raison de faire confiance trop vite. Quand bien même la jeune fille devait lui reconnaître qu'il avait l'air civilisé, ce qui la changeait radicalement de ce à quoi on l'avait habituée. Une pensée pour Ganryû illustra le propos.
On a connu meilleur accueil... approuva-t-elle. Je crois qu'on a tous eu beaucoup de chance.
Melody étendit ses jambes, s'étirant comme elle le pouvait. Malgré l'inconfort provoqué par ce « déménagement forcé », la rockstar n'avait aucunement eu à se plaindre des conditions dans lesquelles elle vivait depuis lors. C'était simplement que la fatigue qu'elle devait à cette bataille finale surréaliste ne l'avait pas encore quittée. Au moins n'avait-elle plus à en souffrir. Moi au moins, je suis encore en vie... songea-t-elle sombrement, sans pour autant que sa mine n'y perde ses couleurs. Refouler les plus noires idées tout en restant elle-même n'était guère facile mais c'était un talent qu'il lui faudrait travailler. En tout cas, jusqu'au jour où le monde saurait, où tout pourrait être révélé. Pensive, elle sirota son café, les lèvres entrouvertes au bord du gobelet en carton dont la vapeur lui tressait une auréole abstraite.
Pour tout vous avouer, il y a encore beaucoup de choses que je ne sais pas moi-même. Elle recouvrit l'air contrit d'il y a quelques instants. Je n'ai pas la prétention de tout connaître. Et j'ai très vite appris que quand on évolue au milieu de tout ça, on ne peut jamais vraiment dire être au courant de tout. Mais... Je suppose qu'on peut dire que j'en sais assez long.
Elle soupira. N'avoir pas de réponse plus convaincante à fournir la frustrait passablement, mais par souci d'honnêteté et de transparence, elle ne pouvait faire autrement. Au moment où elle avait cru trouver un mentor en la personne de Koshiro, ce dernier avait disparu sans laisser de traces ni d'adresse. Probablement trempé jusqu'au cou dans une combine dont il ne reviendrait peut-être pas : elle avait cessé d'attendre. Tout ce qu'elle savait, ou presque, elle l'avait appris par elle-même, glanant de-ci de-là les informations qu'elle pouvait – que ce soit sur un ami ou sur un ennemi, sur requête ou sous la menace. Elle ne souhaitait pas à Calum d'avoir à vivre le même parcours chaotique et ne se voyait donc pas lui refuser une éducation. Dire que j'aime pas les profs...

Elle n'avait rien à y perdre sinon du temps, et elle en avait à revendre en ce moment. À choisir entre le passer à donner cours ou à ruminer, pas d'hésitation à avoir. Reportant toute sa concentration sur l'intéressé, elle suivit son regard pour voir où il portait. Sa gorge se noua et ses doigts se crispèrent instantanément à la vue des bambins insouciants. Combien avaient été fauchés quand le cataclysme s'était déclaré ? Combien n'iraient jamais plus jouer au parc ni ne riraient aux éclats ? Même si elle n'avait pas eu la plus tendre des enfances, elle n'était pas en droit de se plaindre là où eux n'en auraient plus aucune – ni quoi que ce soit d'autre, le néant mis à part. Une sourde colère enfla en elle et elle s'efforça de la juguler, la mélancolie que cela réveillait en son coeur l'entraînant vers l'abysse de son subconscient.

Aux prises avec ses démons intérieurs, l'étoile montante faillit sursauter lorsque Calum daigna s'intéresser à nouveau à elle. De l'aide, hein ? C'est plutôt nous qui en aurions bien besoin... ne put-elle s'empêcher de penser face au constat accablant de leur détresse présente. En soi, elle n'avait rien contre le fait de l'instruire mais n'était, tout compte fait, pas vraiment sûre de lui rendre service en le faisant. Rester dans l'ignorance aurait peut-être été mieux pour lui, comme ça aurait pu l'être pour chacun d'entre eux. Le pas qu'avait effectué l'homme d'affaires dans le monde intangible, s'il impressionnait par son gigantisme, n'en restait pas moins unique pour l'heure. Bien qu'elle puisse lire dans son regard qu'il en était pleinement conscient, elle se devait de lui demander. Tant qu'il avait encore le choix.
Vous avez l'air d'avoir déjà décidé, mais je dois quand même vous demander si vous êtes sûr de vouloir savoir. Je sais combien il est tentant de partir chercher des réponses quand elles ont l'air à portée de main. Votre monde a changé, vos perceptions sont entièrement différentes, et Karakura n'est plus là. Mais je vous assure que vous pouvez toujours revenir en arrière si vous en restez là. Si vous continuez, en revanche, il n'y aura plus de retour possible. C'est une porte à sens unique.
Par ces mots, elle lui donnait le choix qu'elle n'avait jamais eu. Il était d'ailleurs ironique de se dire que les aspirines qu'elle allait acheter le jour où elle avait été prise entre deux feux – où tout avait commencé – étaient peut-être produites par la compagnie de son vis-à-vis. Pour peu qu'il apprenne à contrôler son reiatsu, à le mettre en sourdine, rien ne ferait obstacle à ce qu'il vive une vie normale, en profitant de son pouvoir de temps en temps et sans excès. Une légèreté qu'elle avait eue autrefois mais à laquelle elle ne pouvait que difficilement prétendre, désormais. Il suffisait de se tenir à l'écart. Faire semblant d'être comme les autres en affectant ne rien savoir de ce qui se trame dans les coulisses de l'univers. Finissant sa tasse de fortune d'une ultime lampée, elle leva la main en signe de rétention : il n'avait pas besoin de répondre tout de suite. Se calant confortablement contre le dossier du banc, elle lui sourit avec chaleur, elle-même réchauffée par le breuvage qu'elle venait d'avaler.
Et si vous me montriez ce que vous savez faire ?
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Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Re: Just a walk in the park. ~ [PV Melody]   Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Icon_minitimeVen 25 Juil - 0:56

    « J'ai l'habitude de vivre à sens unique, honnêtement. Regarder en arrière ne m'a jamais réussi. »

    Il y avait bien du vrai dans ces paroles. Il vivait depuis quelques années selon un principe bien simple : avancer. Le plus gros de ce qui constituait son passé n'avait pas vraiment de quoi se rendre attirant. Aussi, inutile de faire exprès et lorgner sur les bêtises et les affres des jours révolus. Ou, plus communément, ''on en a rien à foutre''. Il avait bien assez à faire avec le présent et le futur de toutes façons, s'occuper du passé, c'était pas un luxe qu'il pouvait s'offrir. Ni un qu'il voulait s'offrir de toutes façons. Alors autant investir sur les conneries qu'il faisait ici et maintenant.

    Car oui, le fait qu'il soit persuadé de poser le bon geste n'empêchait pas une partie du cerveau de Calum de crier l'alerte à la connerie. Et pas de petit calibre. Bah ouais, la fille elle lui avait même proposé de fermer les yeux, de fermer sa gueule et de retourner à ses affaires. Laisser les choses suivre leur cours. Après tout, il avait encore les moyens de faire que ce soit pas ses affaires, non? Alors pourquoi il aurait pas sauté sur l'occasion dès qu'elle s'était présentée, hein? Qu'est-ce qu'y faisait là, ce con, à rester assis pensivement sur un banc de parc? La sortie est là, bouge ton cul, feignard! Et même alors qu'il imaginait la scène comique où son sens de la sécurité se faisait tabasser et renvoyer dans son trou, l'irlandais connaissait bien la réponse à cette question. C'était un but. Une potentielle vocation, un mode de vie qui changerait tout. Mais surtout, c'était pour une cause qui en valait la peine. Fallait pas croire, oui, l'industrie de Calum lui rapportait assez de fric pour se baigner dedans s'il aurait voulu. Pour être tout à fait franc, il y avait pensé. Mais bon, le fric, c'est pas pour autant ce qui lui permettrait de dormir sur ses deux oreilles. De rester en paix en se disant qu'il avait fait tout ce qu'il aurait pu faire. Il était du genre à se sermonner comme ça à l'occasion, ouais. Quand l'hésitation entre la moralité et la facilité devient le programme du soir.

    Et pour ce débat précis, l'opposition s'était pris une dérouillée monumentale. Il voulait aider. Il voulait faire quelque chose. Rendre les choses plus faciles si c'était possible. Y pouvait même commencer à se la jouer Bruce Wayne avec une section de développements spéciale et tout, si c'était nécessaire. Si la contrainte de la majorité était la capacité de financement, sa seule contrainte à lui, c'était de savoir quoi faire avec le financement de porc dont il disposait.

    Mais les gadgets et les jets privés personnalisés attendraient. Pour l'heure, la jeune blonde semblait davantage s'être intéressée à ses ''capacités''. Qu'il lui montre ce qu'il savait faire? En v'là une idée particulière. C'était pas comme s'il pouvait souhaiter se faire attaquer par un Hollow en plein parc juste pour lui faire tomber un arbre sur la gueule et prouver son point avec une citation bidon en prime. Nan, fallait quelque chose de plus simple. Pointant son regard quelques secondes sur son interlocutrice alors qu'il réfléchissait à un moyen possible de faire valoir son aptitude de façon malgré tout discrète, Calum finit par laisser un sourire en coin s'imprimer sur son visage. D'un geste souple, il alla fouiller dans la poche avant de son veston, en retirant prestement l'objet même qui faisait de lui autre chose qu'un simple businessman depuis quelques années maintenant. Faisant tournoyer l'objet métallique entre ses doigts quelques secondes, il le laissa finalement remonter, pour aller se coincer sous l'emprise de son index et de son pouce.

    « Face. »

    Et d'une pichenette particulièrement puissante, d'envoyer la pièce filer à travers le parc dans un sifflement si aigu qu'il en fut presque impossible à discerner. Et la pièce file... et ricoche avec un tintement sonore sur la barre d'un support de balançoires. Puis, sur le côté d'une glissoire métallique. Une fontaine en frôlant la chevelure d'une vieille dame, et un dernier ricochet sur l'une des barres d'acier du tourniquet en plein centre du parc. Et ainsi, quelques personnes regardant autour d'elles pour trouver l'origine de ces impacts métalliques, resteront ignorantes de la pièce scintillante qui revient comme par miracle de son dernier ricochet, pour aller s'écraser presque avec douceur dans la paume de la main de son possesseur. Il avait tout bonnement levé la main à la verticale, paume ouverte, en attendant que la pièce revienne ''comme par hasard''. Et une fois enfoncée dans la paume de sa main, l'irlandais ramena la pièce en claquant la première main dans sa jumelle, tendue à l'horizontal devant la jeune musicienne. Relevant le regard un instant vers la jeune fille d'un air assuré, l'homme d'affaires n'eut qu'à confirmer ses prétentions en retirant sa main qui dissimulait la pièce. Laquelle montrait, effectivement, le profil du roi Georges IV.

    Une prestation simple, mais que l'irlandais espérait malgré tout convaincante.

    « Disons simplement que la loi des probabilités est généralement de mon côté. Ce sera plus simple comme ça. »

    Ça pouvait sembler vague, voire évasif comme réponse. Et pourtant, c'était bien l'une des réponses les plus directes qu'il aurait jamais pu donner s'il avait voulu décrire ce que cette pièce de monnaie lui permettait d'accomplir. Concrètement, elle ne faisait rien. Elle attendait que lui-même prenne des risques, fasse des tentatives, investissements, paris, peu importe. Et c'était là, dès que l'échec ou la réussite était possible, que ce petit bout de métal faisait son office pour faire pencher la balance. Pas trop, juste assez pour que le résultat soit satisfaisant. C'était le côté intéressant de ses capacités que Calum ne cessait d'admirer. Comme si on avait lu dans ses pensées, pour donner place à une mise en scène directement sortie de son esprit. Le résultat parfait. Il s'était très franchement déjà demandé si les résultats auraient été du genre à varier selon le degré d'ambition de ses idées. S'il avait souhaité devenir roi d'Angleterre, est-ce que cette pièce de bronze qu'il venait de remettre dans sa poche aurait fait en sorte de voir la couronne posée sur sa tête avant la fin de l'année? Là résidait le mystère. Il considérait être resté somme toute raisonnable avec ces capacités, compte tenu de ce pour quoi il aurait pu en faire usage. Une quelconque limite à cette aptitude à gagner sans équivoque n'avait ainsi donc toujours pas trouvé son moment pour se pointer. Ce dont l'irlandais ne se plaindrait pas, tout bien réfléchi.

    « Alors, de quelle manière on change un monde parcouru de démons agressifs et d'esprits de guerre à la capacité de destruction publique trop facile, hm? J'imagine qu'imposer des lois à ces gens-là relève davantage du miracle que du réel projet. »

    ...Miracle, hein? Eh, on sait jamais, ils arriveraient peut-être à mettre sa veine démesurée à l'oeuvre, pour le coup. Or, en attendant une quelconque réponse, l'homme d'affaires prit sur lui de se mettre un peu plus à son aise, croisant les bras, et la jambe droite par-dessus sa jumelle de gauche. S'ensuivit un regard pensif envoyé vers le ciel. Il avait toujours aimé le bleu du ciel. Ça lui permettait d'oublier au moins une partie de ses soucis. Ça faisait le vide dans son esprit, rendait ses pensées rationnelles, et parfois même éclairées. Imaginez, quoi.

    En espérant qu'il chopperait pas un foutu Hollow pour lui gâcher la vue. ''Comme par hasard.''

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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: Just a walk in the park. ~ [PV Melody]   Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Icon_minitimeLun 25 Aoû - 11:27


« Just a Walk in the Park »

Feat. Calum

Bien parlé.
Et d'acquiescer pour le lui confirmer. Ayant adopté de longue date cette même philosophie, elle serait mal placée pour la lui reprocher. En outre, il ne risquait pas de changer d'avis avant d'en avoir appris un peu plus sur ce qui l'attendait – sur les lois qui régissent ce monde de l'ombre où elle et ses semblables évoluaient chaque jour. Elle aurait aussi aimé pouvoir se dire – et lui dire – qu'il ne risquait rien de pire que ce qu'il avait vu le jour du désastre... Mais c'aurait été un peu trop s'avancer, aussi ne s'y hasarderait-elle pas. Même si, aussi dérisoire que ça puisse paraître à l'échelle, la célébrité comptait bien y mettre du sien. Plus jamais, se répéta-t-elle en guise de mantra personnel.

Si la réponse n'avait pas mis longtemps à venir, elle voulait croire que l'aplomb qu'il y avait mis montrait qu'elle n'était pas pour autant irréfléchie. C'était aussi simple que ça, et ils pouvaient passer à l'étape suivante. Point barre. On va pas y passer la journée ! Pour détenir elle-même une force de conviction notable, elle n'aurait pas aimé qu'on vienne la mettre en doute après qu'elle ait rendu son verdict. Autant en faire de même ici – d'autant plus que si le temps ne lui était pas compté, elle avait mieux à en faire. La démonstration que semblait bien vouloir lui donner son vis-à-vis, par exemple, méritait bien plus sa concentration. Aussi se mit-elle aux aguets, non sans avoir au préalable aiguisé ses sens.

Si y'a bien un truc dont je suis sûre, c'est qu'on est jamais sûr de rien. Une logique qui ne saurait être démentie dans le cas des Fullbringers. Les pouvoirs inhérents aux autres races étaient eux aussi panachés à leur manière, mais observaient le plus souvent les mêmes règles. Tout d'abord en cela qu'ils ne pouvaient venir que d'une arme, et même très précisément d'un sabre – japonais, évidemment – dans le cas des Shinigamis. Dans leur cas, ce n'était pas aussi facile : il n'y avait rien de ce genre. Aucune référence, et pas plus de modèle standard. Si leurs compétences dépendaient bien d'un tronc commun, leur « faculté » n'avait à répondre à aucun critère. Le danger – ou la surprise, du moins - pouvait venir de n'importe où.

Fort heureusement, Calum eut la gentillesse de lui montrer la voie en lui mettant sous le nez la pièce qu'il venait de sortir de sa veste. Hormis le fait qu'elle eût l'air ancien – et donc précieuse -, rien ne la distinguait d'un sou ordinaire. Encore que pour Melody, ce n'était pas tout à fait le cas. Sans doute ne l'aurait-elle pas vue s'il ne la lui avait pas montrée de si près, mais la petite amazone avait l'impression de la voir luire faiblement. Pas comme une pièce est censée briller, même s'il se voyait que l'irlandais en prenait le plus grand soin, mais plutôt comme si elle avait été trempée dans un produit la rendant légèrement phosphorescente. Ce qui n'aurait pas dû se voir à la lumière du jour, forcément, mais que la musicienne identifia comme étant de l'énergie résiduelle.

...Ou un truc dans le genre. Qu'est-ce que j'en sais ?

Car après tout, de quoi pouvait-elle être sûre ? Pas grand chose. Il se pouvait tout aussi bien que l'homme d'affaire y stockât de l'énergie en permanence, consciemment ou non. Elle n'avait pas de réponse toute trouvée, la foi limitée qu'elle pouvait avoir en ses talents de perception n'aidant pas. Qu'importe : non seulement ce ne devait être visible qu'aux « gens comme eux » mais il ne risquait pas non plus de la brandir de la sorte devant n'importe qui, même si elle veillerait à s'en assurer.
Sans bouger la tête, elle suivit du coin de l'oeil la course folle de la pièce à travers le parc. Suivre tous ses mouvements ne lui posait aucun problème, mais pivoter sur elle-même pour épier un objet que les gens normaux ne voyaient pas n'aurait pas manqué d'attirer leur attention. Et le Vif d'Or d'appoint de revenir vers eux, en toute simplicité. Son visage s'illumina à la fin de la performance, évoquant celui d'une fillette qui vient d'assister à un tour de magie. Elle s'était gardée d'applaudir, néanmoins.
Impressionnant, admit-elle, mais je suis plus étonnée encore que vous en ayez déjà une telle maîtrise. Sans vouloir vous offenser, comprenez-moi bien : je tombe le plus souvent sur des purs débutants qui viennent tout juste de les avoir. Le genre qui risque de faire sauter tout le pâté de maison autour avec si on fait pas gaffe, quoi. Bravo ma grande... se fustigea-t-elle mentalement pour cette dernière allusion. Comme si se le faire renvoyer au visage par d'autres ne suffisait pas. Enfin, je dis ça mais je peux parler... Ça fait jamais qu'un peu plus d'un an de mon côté. Et vous, ça fait depuis quand ? Ah, mais d'ailleurs !
Paraissant se rappeler de quelque chose, elle lui tendit la main, sans donner plus d'explication. Il comprendrait bien assez tôt. Dès qu'un Calum qu'elle devinait sceptique eût fermé ses doigts sur les siens, la britannique expira silencieusement et laissa sa propre force s'exprimer par son biais. Pas besoin de bouger plus qu'elle ne l'avait déjà fait, le courant passerait tout seul. Et en fait de courant, ce fut une secousse brutale qui passa d'elle à son interlocuteur, tempérée juste ce qu'il faut pour ne pas le rendre malade. La sensation nette d'être victime d'un tremblement de terre localisé et limité à sa petite personne devrait faire son effet ainsi que répondre à toute question qu'il avait pu se poser... Si son estomac ne refusait pas de coopérer. Lâchant sa main, elle reposa la sienne sur ses genoux comme si de rien n'était.
Je pense que vous comprendrez pourquoi je ne peux pas vraiment vous en montrer plus ici, mais vous avez saisi le principe. En revanche, je ne peux que vous conseiller d'être plus prudent la prochaine fois qu'on vous demande de montrer vos cartes, dit-elle en se doutant que l'expression lui parlerait, surtout avec un talent comme le vôtre. Vous devez vous en douter, mais j'aurais pu n'avoir pas d'aussi bonnes intentions. Et croyez-moi, des gens comme nous qui ne sont pas très droit dans leurs bottes, il y en a un paquet. soupira-t-elle avec un zeste de dépit.
La guitariste passa la main dans sa chevelure d'or, non sans avoir pu constater avec ironie que la première image qui lui venait en abordant le sujet était celle de Ganryû. Hochant du poignet pour chasser cette vision et passer à autre chose, elle s'adossa au banc et releva les yeux vers le ciel comme pour y chercher la meilleure façon de présenter les choses. Elle ne l'avait plus vu arborer une couleur si vive depuis longtemps... Mais tout compte fait, depuis quand n'avait-elle plus songé à le regarder ? Un comble pour Melody qui aimait profiter de la vie par-dessus tout, mais la vision qu'elle en avait s'était aussi vue changée radicalement ces derniers temps. Avant d'entrer sur le champ de bataille. Non qu'elle n'appréciât plus ce que l'existence pouvait avoir à lui donner, mais plutôt qu'elle eût réalisé qu'il fallait se battre pour le garder. Son regard revint à la réalité, et à Calum à travers elle, la mine un rien chagrin.
Et bien... Je sais pas trop par où commencer. Je suppose que vous vous êtes déjà frotté à des Hollows. Les trucs avec les masques, ajouta-t-elle au cas où. Mais les gens en kimonos que vous avez vus l'autre fois... Ne nous veulent pas du bien. Enfin, pas tous, mais c'est déjà bien assez pour nous en inquiéter. Ils sont censés protéger les humains, même si certains ont tendance à l'oublier, mais ne nous considèrent plus comme tels à partir du moment où... Enfin, vous voyez. Ils nous considèrent comme des erreurs de la nature, un bug dans la matrice. Ce que je me dis, c'est qu'ils doivent avoir peur de nous. Qu'on se retourne contre eux, ou quelque chose comme ça. Ils veulent garder le contrôle. C'est quelque chose que je peux comprendre, mais pas la manière de traiter le problème.
Marquant une pause, elle finit le café dont la chaleur commençait déjà à s'estomper, triturant nerveusement son récipient sans jamais l'écraser. Ses yeux refusaient de s'en détacher comme s'il recelait en son sein la vérité absolue. Elle ressassait en fait ses différentes altercations avec les concernés. Oh non, il n'y avait pas que du mauvais là-dedans, mais il était encore bien plus loin de n'y avoir que du bon. L'écho mémoriel de son entrevue avec Asuna peu de temps après les événements qui lui avaient accordé ses pouvoirs lui donna raison. Les inflexions de sa voix se firent plus ferme à mesure que le discours avançait, ses sourcils se fronçant finement.
Sous prétexte de le faire dans notre intérêt, ils s'imaginent pouvoir dicter les lois de notre monde. Sauf qu'en attendant, ils y causent autant de dégâts que ceux contre qui ils sont censés le défendre. Nous défendre. C'est en partie à cause d'eux qu'aujourd'hui, les choses sont ce qu'elles sont. Je ne peux pas nier ce qu'ils ont fait pour nous même si je ne sais pas tout, mais ça a assez duré. Ils ont peut-être été les baby-sitters de l'humanité quand elle était encore au berceau, mais les temps ont changé. On peut se défendre par nous-même, que ça leur plaise ou non. Qu'ils commencent par régler leurs propres problèmes avant de se mêler des nôtres. Et si c'est ce qu'il faut pour qu'ils comprennent, et bien... Donnons-leur des raisons d'avoir peur.
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Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Re: Just a walk in the park. ~ [PV Melody]   Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Icon_minitimeJeu 11 Sep - 3:04

    « La loi et l'ordre qu'on le veuille ou non, hein? Oui, j'ai déjà connu ça auparavant. »

    Il semblait que ce genre de principe s'appliquait à tous les niveaux de la société, qu'il s'agisse de la société mondaine ou de la toute nouvelle société spirituelle multiculturelle qu'il découvrait un peu plus à chaque jour. Et autant il se voyait soulagé de pouvoir compter des détails et des individus qui lui inspiraient de plus en plus confiance, autant les éléments contraire ne manquaient pas de se faire valoir. Même s'il se souvenait ne rien avoir éprouvé de particulier en terme d'animosité envers les shinigamis qu'il avait côtoyés lors des évènements de Karakura, il ne pouvait nier qu'il y avait une raison à ça. L'organisation qui se nommait elle-même celle des Maho Tsukais, la voilà la raison. Calum lui même n'avait été rien de plus qu'une donnée surprise dans le combat final qui avait dévasté la ville, il le savait pertinemment. Un coup du destin comme un autre. Dans tous les cas, l'alliance inhabituelle dans laquelle il s'était intégré d'instinct avec trois shinigamis et un arrancar à ce moment précis avait semblé juste... logique. Un front commun au nom de la survie de tous. Et encore, tous n'en avaient pas réchappé.

    Mais malgré ces petits souvenirs de guerre en compagnie des combattants spirituels et de leurs katanas enchantés, les faits que lui relatait maintenant la jeune Melody ne pouvaient que le mettre sur ses gardes. À l'entendre, une prochaine rencontre aurait même davantage de chances de se terminer en tabassage qu'en réunion d'anciens combattants. Et de mémoire, les gars qu'il avait côtoyés n'avaient pas laissé une impression de cogneurs légers, bien au contraire. Aussi, et ajoutant ses quelques notions d'histoire générale, l'irlandais pourrait faire en sorte de rester sur ses gardes lors de sa prochaine rencontre avec un shinigami. Il n'était certes pas le plus féru des hommes en ce qui concernait l'histoire, mais il était quand même irlandais. Et comme tout bon irlandais, il connaissait l'histoire de leurs cousins écossais, et les contes de la révolution contre l'Angleterre et tout ce qui s'ensuit. Le principe était sensiblement le même du point de vue de l'Angleterre. Habitants faibles et stupides. Incapables de se défendre. Donnons-leur notre protection. Ils n'ont pas besoin de comprendre pourquoi, c'est pour leur propre bien.

    Bien une mentalité de britannique, ces conneries.

    Alors qu'il allait prendre la parole, son interlocutrice l'interrompit un bref moment, lui tendant la main avec une candeur à la limite de l'espièglerie. Il n'avait pas raté le début de sourire en coin qui parsemait son visage. Mais bon, quitte à rester à bêtement fixer la main qu'elle lui tendait, autant la lui serrer. Geste qu'il regretta amèrement. On aurait cru que quelqu'un l'avait pris, déposé dans un bocal en verre, secoué énergiquement, puis remis en place comme si de rien n'était. Agitant ses doigts pour s'assurer qu'aucun d'entre eux n'avait encaissé de dommages permanents - on sait jamais, eh -, Calum se contenta de dévisager la jeune blonde avec un regard en coin, le sourcil relevé. Comme elle le disait, son ''habileté'' devait probablement être du genre à ne pas être montrée publiquement si on espère éviter un cataclysme. Au temps pour lui, il s'en souviendrait à l'avenir.

    Mais bon, ce détail éclipsé, où en était-il? ...Ah oui.

    « C'est une habitude chez les gens en position de force d'assumer que les gens qu'ils disent protéger d'un mal plus grand ne peuvent pas comprendre. Qu'ils ne seraient jamais capables de se défendre par leurs propres moyens. Pas besoin de regarder bien loin dans les livres d'histoire pour voir ce genre de scénario se répéter à toutes les époques, aux quatre coins du globe. »

    À la suite de ces dernières paroles, Calum prit un peu de recul, appuyant son dos contre le dossier du banc qu'il occupait depuis quelques minutes maintenant. Le bras allant s'étendre sur le côté sans pour autant s'imposer de manière déplaisante à son interlocutrice, une jambe prenant avec lenteur le temps de se croiser par-dessus sa jumelle. Pendant un bref instant, l'irlandais sembla fixer le vide avec intensité, expirant fortement par les narines juste avant de reporter son attention sur la jeune femme à ses côtés. Une jeune et jolie fille, avec le succès qu'on croirait voir chez une chanteuse douée de réel talent. Avec une telle vie comme modèle de base, on ne s'attendrait pas à devoir y rajouter en plus le combat pour l'indépendance de la race humaine face à leurs oppresseurs du monde spirituel. Un destin si lourd pour une fille si douce, c'était réellement dommage.

    Néanmoins, elle semblait avoir tiré son épingle du jeu, même avec tout ce que ça impliquait. Elle semblait même être allée jusqu'à s'imposer comme une sorte de semblant de figure d'autorité envers certains autres de leurs compères particuliers, si ses souvenirs étaient justes. Ou en tout cas, elle avait au moins eu l'air de donner des ordres quand était venue l'heure de quitter les restes dévastés du champ de bataille de Karakura. Alors bon, pour ce que ça valait, hein. Dans tous les cas, cette légère prestance, cette propension à l'initiative se lisait dans son expression. S'entendait dans sa voie. On aurait cru Calum le jour où il s'était mis en tête de faire tomber son père du trône imaginaire qu'il s'était lui-même construit pour son bon plaisir. Détail encourageant, il avait réussi, lui.

    Alors pourquoi ils ne pourraient pas réussir dans une entreprise de ce genre?

    « C'est décidé, alors. À nous d'affirmer notre indépendance. »

    Aux yeux de certains, il donnerait sans doute l'impression de se plier bien trop rapidement aux exigences et aux faits que représentait cet idéal qu'il venait de décrire en tout juste quelques mots. Or, ces gens là pouvaient bien aller se faire voir, pour tout ce qu'il en avait à carrer. Il aimait l'idée, tout bonnement. Il n'avait pas besoin de plus. Il n'avait jamais eu besoin de plus. Que ce soit enfant, clochard ou multimillionnaire, son attitude n'avait jamais changé tant que ça. Il faisait ce que son instinct lui dictait. Ce qui lui semblait en accord avec ses propres principes. La seule fois où il était allé contre sa conscience, il avait fini dans la rue. Et encore, ça n'avait été aux finales que pour revenir encore plus fort quelques années plus tard, semblait-il. Alors, question expérience sur les revirements de situation, il pouvait se vanter d'avoir plus d'une carte dans sa manche.

    Restait à voir si Melody consentirait à ce que tout aille si vite. Après tout, ils s'étaient à peine rencontrés durant une catastrophe apocalyptique. Et ils causaient depuis un peu moins de cinq minutes. Serait-ce réellement assez pour la persuader de sa fiabilité à lui? Si tôt dans le processus de rencontre, il ne pouvait offrir comme garantir que sa parole et son beau sourire. Elle pouvait très bien décider soudainement que tout ça allait bien trop vite, et mettre le frein à l'opération avant même qu'elle n'ait débuté. Mais bon. En bon bourrin dénué de réelle patience pour le tournage en rond, il revenait à l'irlandais de pousser le clou encore un peu plus loin, juste histoire de voir s'il resterait planté ou s'il lui rebondirait en plein front.

    « Vous connaissez d'autres humains...hem...''talentueux'', qui pourraient être tentés par l'idée? »

    Quitte ou double, comme dirait l'autre.

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Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Hum-ind
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MessageSujet: Re: Just a walk in the park. ~ [PV Melody]   Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Icon_minitimeJeu 9 Oct - 20:13


« Just a Walk in the Park »

Feat. Calum

Les propos qu'elle tenait pouvaient paraître un peu extrême. Cela, Melody en avait conscience. Mais il fallait bien ça pour faire comprendre l'urgence de la situation. Ayant lui-même été aux premières loges de l'ordalie des Mahō Tsukai, Calum pourrait-il seulement nier que c'était une nécessité ? Les Shinigamis avaient peut-être fait beaucoup de bien au monde des humains par le passé, mais c'était une époque révolue. Les bénéfices ne valaient plus les trop nombreuses prises de risque, s'ils l'avaient jamais valu. Maintenant qu'avait pris place une humanité arrivée à maturité, le monde avait une alternative. Et Melody était désireuse de la lui offrir. N'est-il pas dans la logique des choses d'opter pour une formule plus avantageuse pour peu que l'on en ait les moyens ?

Et, songea-t-elle, amusée, sachant que deux des personnes les plus fortunées à la surface du globe se tenaient en ce moment sur ce banc, les moyens, ce n'était pas ce qui manquait. Ses pensées dérivèrent tandis qu'elle se demandait combien la presse people serait prête à donner pour des photos volées de ce rendez-vous d'affaires très particulier. Assaillie d'un doute à cette idée, elle jeta des regards suspicieux tout autour d'eux, en quête du moindre comportement suspect. On ne sait jamais : même si les précautions ne manquaient pas, ce n'était pas le type de dialogue qu'elle aimerait savoir sur une bande enregistrée. Ce qui lui rappela combien elle était curieuse de connaître le communiqué officiel du gouvernement sur les causes de l'incident. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas de sa bouche qu'ils apprendraient la vérité.

Que le commun des mortels ignore tout de ce qui se passait là où leurs yeux ne pouvaient voir lui était inconfortable. Cependant, Melody devait se montrer réaliste. Même en admettant qu'ils la croient – ce qui revenait déjà à se montrer exagérément optimiste -, à quoi est-ce que cela aurait servi ? À rien, excepté à créer un mouvement de panique. À éviter tant qu'ils ne seraient pas sûrs de ce qu'ils faisaient. Tant qu'ils ne seraient pas prêts. Ça pouvait se faire en très peu de temps, la jeune femme en était persuadée. Mais, comme l'on disait, « ce qu'ils ne savent ne peut leur nuire ». Autant profiter de cette méconnaissance collective pour travailler à leur aise plutôt que sous la pression. Celle de sept milliards d'individus – un nombre aussi colossal qu'il était instable, en constante augmentation.

Un pas après l'autre. La guitariste avait sa petite idée sur la marche à suivre, mais cela ne pourrait se faire si chacun n'y mettait pas du sien. Calum n'était que le premier maillon d'une chaîne qu'elle voulait aussi longue que faire se peut. Ce qui ne le rendait pas moins important, que du contraire : c'était bien celui dont la solidité avait le plus d'importance. N'importe quelle structure doit pouvoir s'appuyer sur une pierre angulaire – ce que serait l'irlandais si les choses se passaient comme elle l'imaginait. Et elle ne pensait pas que ce soit de l'arrogance de sa part de se dire que ce serait pour le mieux dans l'intérêt commun. Passant la main dans sa crinière, elle repoussa quelques mèches qui lui traversaient le regard, soufflant sur celles qu'elle n'avait pas réussi à saisir au passage.
J'aimerais pouvoir vous dire que j'exagère, mais pour avoir eu la « chance » toute relative de m'entretenir avec l'une d'eux, je crains plutôt d'être encore loin de la vérité. Encore une fois, je ne dis pas que c'est une généralité, mais c'est un risque que je ne veux pas prendre. Nous ne sommes pas leurs jouets, et je refuse de laisser entre les mains de ces gens-là des vies qui ne leur importent que trop peu... Peut-être que vivre dans l'au-delà leur a fait perdre de vue la gravité de la mort, je ne sais pas. Mais je ne suis pas sûre non plus de vouloir le savoir.
La musicienne s'en voulait quelque peu de céder aussi facilement à ce qui tenait peut-être un peu trop de la peur de l'inconnu. Pour autant, elle pensait ses appréhensions compréhensibles compte tenu des conséquences que leur ingérence dans les affaires terrestres avaient déjà eu, et continueraient d'avoir s'ils ne les en empêchaient pas. Leur activité sur place était au point mort depuis les récents événements. Probablement avaient-ils leurs propres problèmes à gérer ou tentaient-ils de faire profil bas en attendant que l'histoire se soit tassée. Quelle qu'en soit la raison, cela en faisait le moment idéal pour agir sans être vus. Pour mettre en place tout ce qui devait l'être en attendant un retour qui, hélas, ne tarderait guère.

Mais même si c'était là sa préoccupation première, une petite partie d'elle-même n'avait point manqué de noter son absence de réponse. Au sujet de ses pouvoirs. Elle doutait fort qu'elle se soit perdue dans le flot de la conversation, si dense eût-il été. Oubli volontaire ? Peut-être qu'il ne s'en rappelait tout simplement plus, voire était encore en train d'y réfléchir. À moins qu'il ne lui fasse pas encore tout à fait confiance, ce qui pouvait se comprendre (même si elle en aurait sans doute été un rien vexée). Ce n'était ni grave, ni important, mais elle aurait tout de même bien aimé savoir. C'était après tout le seul de ses semblables qu'elle pensait être en mesure de lui répondre sur ce point, Sasha semblant en souffrir de manière plus ou moins innée. Quant à Koshiro, en plus d'être à présent porté disparu, il n'était clairement pas de ceux à qui l'on peut se demander de se livrer...

Bien que la curiosité y ait aussi sa part de responsabilité, ce n'était point pour l'assouvir qu'elle s'était permis de demander. Si elle voulait s'élever en parangon, en égide du genre humain, le moins qu'elle puisse faire était encore d'engranger un maximum d'informations sur le sujet. En dépit du temps écoulé, ses connaissances sur ses facultés et leur provenance était encore plus que limitée. Ce qu'elle en savait, c'était que bien qu'il s'agisse d'une anomalie, le phénomène était de plus en plus répandu. Ce qui, malgré le bénéfice que cela pouvait représenter pour sa cause, n'avait pas que des bons côtés. À elle d'y remédier. Machinalement, elle fit osciller entre ses doigts le récipient en carton qu'elle tenait, suivant des yeux la course de la goutte de café esseulée qui s'y trouvait encore. Ils auraient bien l'occasion d'en reparler – ce que lui confirma l'accord qu'elle venait d'obtenir. Son visage s'éclaira.
Merci... Vraiment. Je ferai tout mon possible pour que vous n'ayez pas à le regretter. Ça compte plus pour moi que vous ne le pensez, croyez-moi.
Faisant écho à la solennité de l'instant, elle se leva de son siège pour lui faire face et inclina la tête. Rien ne l'obligeait à accepter, qu'il se sente ou non concerné. Même s'il ne lui faisait pas confiance, qu'il se range ainsi sous son étendard confinait à la loyauté. À ce titre, elle était son obligée. Même s'il n'était pas du même avis, c'était pour elle quelque chose qu'elle tâcherait de ne pas oublier. Les fils d'or qu'elle avait dégagé de ses yeux une poignée de secondes plus tôt en profitèrent pour y retomber, mais elle n'eut cure de les repousser à nouveau. L'heure était venue pour barrettes et consoeurs de faire leur grand retour. En tant que nouveaux associés, il leur restait quantité de sujets à débattre – tant qu'elle ne savait au juste par où commencer, mais le plus dur était fait. Allant cueillir du bout de l'index le dernier reliquat de son cappucino et le portant à ses lèvres dans la foulée, elle répliqua sans hésiter :
Et bien... On va dire que j'ai ma petite idée. En fait, vous les avez déjà vus. Le grand costaud et la jolie blonde. Pas moi, l'autre. Je les connais tous les deux depuis un moment. Je pense qu'ils accepteront de m'aider si je leur demande gentiment. On verra bien ! Et vous, vous auriez quelque chose en tête ?
La question était plus posée par politesse qu'autre chose. Pour en être à devoir lui narrer par le menu les tenants et aboutissants de ce qu'ils étaient elle et lui, Melody aurait eu peine à croire qu'il ait le carnet d'adresses adapté. Elle n'était toutefois pas à l'abri d'une bonne surprise, et toute aide était bonne à prendre. Peut-être qu'à posteriori, ayant dorénavant toutes les cartes en main pour reconnaître un Fullbringer quand il en voyait un, il envisagerait l'un ou l'autre de ses collaborateurs sous un nouvel angle. Après un dernier coup d'œil aux environs pour vérifier qu'on ne les suivait ni du regard ni tout court, elle redirigea son regard sur Calum – et avec lui son attention. Lui exprimer sa reconnaissance (une anglaise qui remercie un irlandais à la mode nippone, on aura tout vu) n'était pas la seule raison pour laquelle elle s'était levée.
Et tant qu'à faire, il y a aussi quelque chose que j'aimerais vous montrer. Je ne vous en ai pas parlé parce que j'attendais de savoir ce que vous penseriez de... Tout ça. Je pense que vous comprendrez. Par contre, c'est assez loin d'ici. Est-ce que par hasard vous auriez un moyen de transport ? Pas trop voyant, dans l'idéal. Je suppose que vous ne tenez pas plus que moi à vous faire remarquer. Au pire, c'est pas grave, on trouvera un autre moyen.
Et ses pieds de se nimber d'une lueur que nul autre que lui ne pourrait voir.
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Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Re: Just a walk in the park. ~ [PV Melody]   Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Icon_minitimeJeu 23 Oct - 4:08

    Un remerciement si formel et poli qu'il en arracha un sourire amusé à Calum. Cette fille était définitivement plus habituée aux marques de respect traditionnelles de la culture japonaise que lui. Ici, les gens ne regardaient pas leur interlocuteur dans les yeux par politesse, s'excusaient aux vingt minutes pour tout et n'importe quoi, et s'inclinaient les uns devant les autres à tout va. Chez lui, un regard bien planté et une poignée d'main, ça suffisait à faire les introductions. Ça, et juste pour nourrir les clichés, les différents se réglaient souvent soit avec une bière ou un poing sur la gueule, dans l'vieux pays. Mais soit. Si la jeune blonde souhaitait exprimer sa reconnaissance à la mode locale, grand bien lui en fasse.

    La réponse à sa propre question ne tarda pas à venir, dans les secondes suivantes. Et au fur et à mesure qu'elle parlait, il réalisait lui-même qu'effectivement, il les avait aperçus. Presque rencontrés même, ils avaient fait un peu de chemin ensemble pour quitter le lieu de malheur qui avait coûté la vie à toute une ville. Après quoi il les avait délaissés pour chercher un refuge où tenter de prodiguer quelques soins à la jeune fille qu'il avait ''rescapée'' du désastre. Un bref instant, le souvenir de cette altercation avec Muda parcourut sa mémoire, le poussant à rouler les épaules et à se racler discrètement la gorge. Il était sincèrement heureux du résultat final de cette rencontre, mais même avec ses capacités de guérison nouvellement découvertes, il ne pouvait oublier le carnage auquel il avait été soumis avant de pouvoir faire valoir son point. Mais bon, c'était du passé, cet épisode. Il s'en était bien tiré, et espérait bien revoir un jour la jeune sauvage aux nouvelles aspirations d'humanité. Philanthrope, l'irlandais? Si peu.

    Or donc ; un colosse et une jolie blonde, selon les dires de son interlocutrice. Oui, il s'en souvenait. La blonde était du genre silencieuse et ténébreuse, un peu comme si elle était sortie du conte de Dracula et n'attendait qu'une occasion de se fondre dans le noir. Et pour le colosse, il s'en souvenait encore mieux. Il avait menacé Calum de lui briser quelques os lors des ''négociations'' pour le faire porter Muda durant sa période d'inconscience. Il avait néanmoins fini par accepter le boulot, avec quelques billets froissés dans la main et un regard oblique de la jeune guitariste. Un personnage des plus charmants, quoi. À peine porté à vous briser le cou juste parce que vous avez pas vidé vos poches assez vite dans une ruelle mal famée. Enfin bref, il pouvait au moins mettre un visage sur deux humains... ''semblables'' à lui, pour ainsi dire. Ils avaient des capacités particulières, quoi. Quand au fait de savoir de quoi il retournait dans leur cas, peu lui importait pour le moment. Il aurait sans doute l'occasion de le découvrir bien assez tôt, s'ils commençaient effectivement à rassembler des effectifs pour déclarer leur indépendance. Heh. L'indépendance. Aussi cliché que ça puisse être, l'irlandais ne pouvait que ricaner à l'idée du concept de révolution.

    Perdu dans ses pensées, il manqua presque la dernière question que lui posa Melody à ce moment. S'il connaissait des humains spéciaux lui-même? Le visage de l'homme d'affaire se teinte d'une expression perplexe, alors qu'il fouillait soudainement sa mémoire à la recherche d'un quelconque indice. Un souvenir précis, une impression. Le genre de truc auquel il n'aurait jamais porté attention auparavant, mais maintenant... ses impressions sur plusieurs choses avaient légèrement changé depuis quelques jours. V'là c'que ça donne, le choc post-traumatique. Peuh. Comme si son conseil d'administration aurait pas souhaité ça pour pouvoir le mettre légalement sur la touche en plaidant la démence. Bande de rapaces. Mais sinon... nan. Non, même en fouillant sa mémoire, rien ne remontait, rien ne lui venait à l'esprit. C'était probablement aussi bien, comme ça il faisait pas semblant de partir à zéro.

    Cependant, et avant même qu'il ait pu exprimer ses pensées pour signifier sa recherche mentale revenue bredouille, la jeune guitariste avait pris sur elle de reprendre la parole, visiblement désireuse de partager quelque chose avec lui. Ou plus précisément, de le trainer quelque part, un lieu qu'elle voulait lui montrer. Quoi, elle avait la Bat-cave à la mode Tokyo, la fille? Ce serait bien le sommet du ridicule, sans pour autant se dépourvoir d'un côté indéniablement génial. Et alors qu'elle achevait de l'inviter à aller visiter ce lieu mystère, elle laissa une lumière dorée, visible uniquement aux initiés, entourer ses pieds. Il savait ce que c'était, il l'avait compris pour s'en être servi - par hasard, mais même - dans le but d'assurer sa survie lors du cataclysme de Karakura. C'était sans doute effectivement un moyen de déplacement bien pratique. Une fois qu'on maîtrise. Lui-même, il ignorait s'il se considérait réellement assez veinard pour aller jusqu'à dire que l'écrasement dans une façade n'était pas une possibilité. Autant choisir l'autre option pendant qu'elle était encore disponible.

    « Si le choix n'en tient qu'à moi, je pencherais pour une méthode plus traditionnelle, en fait. À moins que nous ne soyons exagérément pressés, ou que la destination ne soit à l'autre bout du pays. Disons que je ne fais pas encore assez confiance à mes nouvelles ''semelles magiques'' pour me lancer dans une course folle en ville. Le confort d'un siège en cuir me convient parfaitement jusqu'à ce que je trouve mieux. »

    Et sur ces mots, l'irlandais de se relever en rattachant un bouton de sa veste au niveau du ventre. Lisser la taille, rajuster les manches. Oui, il était un peu superficiel dans son genre en l'occurrence. Mais à sa défense, n'importe qui portant un costume de la valeur du sien se devrait assurément de laisser son orgueil faire un léger bond en hauteur. Y a aucun mal à se la jouer quand on a les fringues qui vont avec l'attitude. Mais passons les détails de mode. Portant la main à l'intérieur de sa veste, le jeune homme en extirpa un téléphone portable, sur lequel il glissa un doigt pendant quelques secondes, avant de s'interrompre, et de relever les yeux vers sa compagne du jour.

    « Qu'est-ce qu'on entend par ''pas trop voyant'', en fait? »

    Bah oui. Faut pas croire, Lambo' ou Lincoln, c'est un vrai choix à faire, pour certains.

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MessageSujet: Re: Just a walk in the park. ~ [PV Melody]   Just a walk in the park. ~ [PV Melody] Icon_minitimeMer 5 Nov - 11:16


« Just a Walk in the Park »

Feat. Calum

L'infime étincelle sous les pieds de Melody disparut aussi vite qu'elle était venue. Elle gratifia le pauvre homme (enfin, pauvre...) d'un sourire : il était bien normal qu'il ne se sente pas encore tout à fait à l'aise avec tout ça. Elle-même un an plus tôt n'en menait pas beaucoup plus large, et se retrouver dans l'inconfort hésitant qu'il manifestait avait quelque chose d'amusant – mais seulement parce qu'elle n'était plus concernée. Loin d'elle l'idée de se moquer néanmoins, bien au contraire : elle comptait bien l'assister dans la prise en main de ses tout nouveaux dons. En plus, à sa différence, il avait déjà atteint un certain degré de maîtrise de ce que l'on nommerait sa « compétence principale » et n'aurait donc pas à tout apprendre en même temps – ce qui, à vrai dire, la soulageait. Enseigner à d'autres ce que tous les Fullbringers ont en commun serait plus facile que de comprendre comment marche un pouvoir qui n'est pas le sien. Et sans mode d'emploi, encore bien.

Avec ce qu'elle projetait de faire, ses aptitudes pédagogiques avaient de fortes chances d'être mise à rude épreuve. Faute d'avoir pu les éprouver auparavant, autant voir ce qu'elles valaient dès maintenant. Et qu'il le veuille ou non, l'homme d'affaires serait pour elle un excellent sujet de test. Ce dont il devait déjà se douter, sans que cela paraisse lui poser problème – sans quoi, imaginait-elle, il aurait sauté dans le premier avion pour le diable Vauvert au lieu de prendre la voiture pour l'accompagner. Point sur lequel la demoiselle aurait encore pu le réprimander pour son insouciance, mais c'aurait été malhonnête de sa part tant elle appréciait qu'il lui fasse ainsi confiance. Cela lui rappela comme les relations humaines lui manquaient parfois – ce temps où la célébrité était tout ce qui l'empêchait parfois d'en profiter. Comme les choses changent... Le chauffeur de Calum devait soit être parqué tout près, soit être un pilote de course refoulé d'après la vitesse à laquelle il se présenta.

En fait, elle n'aurait pas été surprise que l'irlandais ait vraiment été débaucher un as du volant avec la légère excentricité qu'elle soupçonnait chez lui. Ce qui n'était pas pour lui déplaire. Just a little bit, pour en référer à leur parler commun. Dialecte qu'elle n'avait d'ailleurs pas cessé d'utiliser, l'amenant à se demander durant le trajet s'il maîtrisait aussi le japonais. Quand il lui avait adressé la parole « Ce Jour-Là », elle ne se souvenait plus dans quelle langue il l'avait fait. Les coordonnées dûment transmises au conducteur, elle s'enfonça dans la banquette moelleuse pour profiter du voyage. Il lui sembla n'avoir plus mis les pieds dans une voiture de luxe depuis une éternité, toute partie intégrante de la vie de star qu'elles soient. Bien qu'ayant une sainte horreur de jouer les divas, elle devait bien avouer que cette débauche de confort lui manquait parfois...
Je sais pas si c'était une très bonne idée de ramener vos petites voitures. Avec tout ce qui se passe dans le coin, je me méfierais des chutes de météorites à votre place. commenta-t-elle avec espièglerie une fois la vitre anti-bruit relevée.
C'était d'ailleurs l'une des raisons faisant qu'elle ne soit pas pressée de passer le permis, bien qu'elle soit désormais en âge de le faire. En témoigne sa guitare, la petite amazone s'attachait indifféremment aux objets et aux humains. Et même avec plusieurs millions sur son compte en banque, se réveiller un beau matin pour découvrir un pan de bâtiment écroulé sur le pare-brise ne fait jamais plaisir. Passé cette remarque, la blonde mit à profit la route qu'ils avaient devant eux pour lui apprendre deux ou trois ficelles – les différentes races et comment les reconnaître pour commencer. Même s'il ne se sentait pas encore assez à l'aise pour « courir », il saurait au moins quand il était censé le faire – et regretterait alors de ne pas s'y être un peu plus exercé. La circulation avait beau être relativement fluide, elle l'était selon les critères du centre-ville de Tōkyō : en atteindre la bordure prendrait tout de même un moment.

Melody eût tout le temps de terminer ses explications et d'y adjoindre l'une ou l'autre anecdote extraite de ses propres mésaventures – ce qui ne manqua pas de la dépiter en réalisant qu'elle aurait pu en racontant pendant des heures, tant elle en avait plein sa besace. Par bonheur, leur « taxi » s'arrêta avant qu'elle n'ait pu se mettre à déprimer. Sautant hors de la voiture dès que celle-ci fût à l'arrêt, elle la laissa repartir sans un dernier regard, là où tant d'autres se seraient régalés jusqu'au dernier instant de cette merveille automobile. La propreté citadine au pays du soleil levant était sans égal, mais ils ne pouvaient rien, ou si peu, contre l'air pollué. Aussi est-ce avec délice que la rockstar se décrassa les poumons à l'aide de celui, bien plus pur, que l'on trouvait en-dehors de la capitale. Ce n'est que toutefois que quand le ronronnement du moteur fût assez loin qu'elle invita Calum à la suivre d'un geste de la tête. Le sourire était offert.

De longues minutes à gravir la pente herbeuse – le petit sentier de pierre qu'avait démantibulé la pousse des mauvaises herbes ne proposait plus un appui très sûr – permirent à l'irlandais de s'aviser qu'ils n'avaient pas pénétré dans une jungle, ni même dans une quelconque forêt mais bien dans un jardin que nul n'avait plus défriché depuis au moins le temps d'une vie. S'inviter dans la propriété se révéla néanmoins moins compliqué que l'on aurait pu le penser au premier abord. Facile quand on suit quelqu'un qui sait exactement par où passer pour ne pas avoir à se mesurer à une végétation franchement hostile. Après avoir triomphé des trous de terriers, des orties et des ronces en pagaille qui leur avaient livré une rude opposition, les deux jeunes gens arrivèrent en vue d'un vaste manoir. Même dévoré par la mousse et le lierre au point d'en être pratiquement d'un vert uniforme, nul n'aurait pu lui nier une allure certaine. Une impression de solidité s'en dégageait. Ici, la ruine ne passera pas, disait-elle.
Je veux acheter cet endroit. annonça-t-elle de but en blanc, contemplant le monument. Elle ne s'en lassait pas et, absorbée comme elle l'était, parlait avec des airs de prophétesse. C'est ici que je veux rassembler tous ceux qui nous rejoindront. Leur apprendre, mais aussi les protéger. Les mettre à l'abri de ce monde qu'ils ne comprennent pas encore. C'est ici que je veux réunir tous ceux qui auront un jour besoin d'une main tendue quand ils croiront se perdre dans l'obscurité. Ceux qui deviendront autant de plumes formant les ailes de notre liberté.
Elle se tourna vers lui, une sorte d'éclat mystique dans le regard.
Me suivrez-vous ?
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Just a walk in the park. ~ [PV Melody]

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