On pouvait constater, et ce au quotidien, que les expressions s'appliquant à la vie s'appliquaient également à la non-vie avec brio. Quoi de plus logique, lorsqu'Akahebi était mort, il avait juste franchi une nouvelle étape, mais passons, ce qui importe sont les expressions. « La vie peut-être semé d'embûches », « Voir la vie en rose », « Vivre pour mourir », oui, oui, les applications étaient nombreuses. En fait, tout ce raisonnement était complètement bidon, notre arrancar s'en rendit compte et eut un petit rictus amusé. Franchement, évidemment que les expressions se ressemblaient, vu qu'elles étaient employées dans les deux cas par des personnes vivantes ou ayant été vivantes. Ce qui amena un point bien plus pointu et insondable sur la table des pensées dérangées du Sarujie, à savoir que quoi que l'on fasse, qui que l'on soit, un reaper, un shinigami ou un hollow, il nous restait toujours un fragment de ce que l'on était avant de mourir. En fait, pouvait-on dire que nous puissions être qui nous sommes actuellement, peu importait notre état, si l'on n'avait pas été vivant avant ? Oh, il existait plein de contres-exemples qui vinrent à son esprit : la création d'un être spirituel, qui en théorie n'avait jamais été vivant avant d'être. Mais « était-il » vraiment alors ? Voilà de quoi se triturer les méninges pendant longtemps, si ce n'était pour l'éternité. Il était certaines choses qu'il valait mieux ne jamais aborder, au risque de devenir fou, ou de l'être encore plus. Partant de ce constat plus que raisonnable, le novena Espada se détourna de l'étrange spectacle auquel il était en train d'assister : un hollow tout ce qu'il y avait de plus banal en train de jongler avec des cailloux. Non mais sérieusement, qu'est-ce qui pouvait le pousser à faire ça ? Cela défiait toute logique, il devait l'ouvrir pour avoir des réponses... Non, non, non, il devait surtout retenir ses pulsions meurtri... Scientifiques.

Il représentait une certaine forme d'autorité désormais, étant sous la bannière de l'unification de Santo Pastor, il devait éviter de flancher aussi facilement. Même si l'expérience aurait été aussi éducative qu'intéressante. C’était vrai, tout ces hollows avaient l'habitude de s’entre-tuer, de se dévorer mutuellement la plupart du temps, aucuns d'eux n'avaient jamais eu la magnifique et transcendante idée de juste disséquer son prochain pour l'étudier. Ils auraient appris plein de choses, peut-être même auraient-ils pu se mettre à réfléchir de manière cohérente ! Attention, Akahebi savait pertinemment que quelques-uns de ses congénères, même aussi moches ou faibles soient-ils, pouvaient faire preuve d'une intelligence tout à fait raisonnable. Inférieure à lui, bien sûr, mais après tout, n'était-il pas juste un génie ? L'égaler sur le plan de la connaissance était impossible, et cette pensée lui fit tirer un nouveau rictus narquois ainsi qu'un rire hautain. Mais il retourna à la démonstration, peut-être devait-il faire demi-tour et la mettre en œuvre ? Non... Même si cela aurait tenu plus de la charité que du carnage gratuit, admettons-le. Histoire de se sortir cette idée de la tête, le gentleman décida de sortir du Nacimiento et de retourner au palais même. Le désert de sable était fantastique, mais avait un rien d'agaçant, car c'était le principal paysage du Hueco Mundo. Si la terre était la planète bleue, le Hueco Mundo était définitivement la planète jaune.

Le Sarujie se retrouva à l'entrée de la structure principale de Las Noches, contemplant avec des yeux émerveillés le spectacle qui s'offrait à lui. Enfin émerveillé, juste une demi-seconde, après il se rendit compte que tout ce tintouin ressemblait étrangement à ce que les humains aimaient appeler du « moderne » ou « new age », du genre de leur art contemporain si fade et représentatif de... Et bien de... Et bien de rien à vrai dire. Bah, la forteresse des nuits, comme on le dirait si bien dans la langue si raffinée de molière, avait ses bons côtés tout de même, il ne fallait rien exagérer. N'empêche, le tout premier type qui avait eu l'idée de bâtir ce véritable bastion devait avoir un sérieux manque à compenser. Il était assez simple de deviner que ce manque n'était rien d'autre qu'un... Manque de créativité ! Clair comme de l'eau de roche. L'arrancar remit ses lunettes en place tout en évaluant ce qui pourrait être modifié, amélioré. Il baissa ensuite la tête, son éternel sourire fiché sur son visage, il n'avait absolument pas les prérogatives nécessaires pour un tel projet, et il doutait fortement que le Rey daigne l'écouter. En effet, le scientifique ne croyait pas une seule seconde en Sima, même s'il avait eu la décence de taire ce détail en face des principaux concernés, cependant, il soupçonnait que d'une manière ou d'une autre, ce trait de caractère lui avait valu une place assez reculée dans l'Espada. Il pouvait être utile à la Cause avec un grand C, il n'en doutait pas, et c'était uniquement grâce à cela qu'il avait eu son numéro, il le savait que trop bien. Il prit une grande inspiration avant de s'exclamer à lui même.

« - Si j'avais su il y a un siècle de cela que je me retrouverai ici, à comploter et à défendre les intérêts du Rey actuel, j'aurai probablement tué le rigolo qui serait venu m'apporter la nouvelle ! Ah ah ah ah ah ! (Il fit une révérence théâtrale tout en poursuivant). Mais maintenant, je suis à votre entière disposition monseigneur, et je ferai tout mon possible pour... ahem... Hum... (Il se redressa et regarda autour de lui, gesticulant). J'ai vraiment du mal avec cette partie là, mais je crois qu'elle ne rentrera jamais, pas la peine de forcer... »

Il avait terminé son petit manège à voix basse, il s'agissait que personne ne puisse l'entendre, même s'il était persuadé d'être seul. Il n'avait jamais était doué en détection de reiatsu, puis qui serait assez parano pour s'épuiser à traquer toutes personnes hostiles vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans un rayon d'un kilomètre ? Oh et puis zut, on pouvait bien l'entendre, sa réputation de traître devait avoir fuité depuis un bon moment, tout le monde savait à quoi s'en tenir et se comportait de manière méfiante. Il était le serpent rouge, il avait défait nombre de ses pairs par des stratagèmes et des fourberies, jamais par la force brute. S'il avait réussi à arriver là où il en était, c'était justement parce-qu'il était ce qu'il était ! Logique ! L'honneur n'avait jamais sauvé personne, et même si c'était faux, elle avait tué bien plus de monde qu'elle n'en avait préservé, voilà une vérité qu'il mettait au défi quiconque de réfuter ! Les shinigamis auraient été ses premiers détracteurs dans cette situation, la plupart d'entre-eux étant régis par une envie suicidaire de faire les choses bien, de se démarquer en adoptant un comportement qu'ils voulaient nobles. Typiquement le genre de choses qui le faisait doucement rire. D'un autre côté, il fallait éviter de mettre tout un peuple dans le même sac, il y avait toujours des exceptions : les hollows pouvaient jongler au lieu de se battre par exemple. Même si, purée, il fallait le dire, c'était foutrement ahurissant et dérangeant comme spectacle ! Une brise légère vint tirer Akahebi de ses réflexions, une étrange sensation s'empara alors de lui. Il tourna deux fois sur lui-même puis dit d'une voix enjôleuse :

« - Il y a quelqu'un ? Je veux bien être l'objet de divers fantasmes, mais j'aimerai au moins mettre un nom sur un... Masque ? Visage ? Une Excroissance ? Verrue ? Tronche ? »

Il se sentit bête mais se ressaisit, si cela se trouvait, il n'y avait personne, son esprit lui avait peut-être joué un tour.

Elle l'observait, du haut de son perchoir. Depuis quelques minutes, voir des heures, il se trouvait là, à gesticuler dans tout les sens comme un insecte, faisant des gestes dignes des représentations théâtrales dont elle avait entendue parler dans les couloirs du palais. Pourquoi Aessa se trouvait là ? Et bien c'est très simple. Une entrevue rapide avec le Rey pour mettre à jour le travail de l'Exequias, puis direction la sortie. Et c'est là qu'elle avait sentie sa présence, une qu'elle ne connaissait pas encore. Se mettre à l'abri des regards, et diminuer sa puissance spirituelle jusqu'à être invisible. La Vedova sembla perturbée par ce que le visiteur dit après s'être retourné deux fois sur lui même. Une verrue. Il venait de comparer la belle brune toute mignonne à un truc tout moche et dégueulasse. Réfléchir quelques secondes pour s'assurer avoir bien entendu. Et il continua de parler, utilisant des mots moins vexant que "verrue" certes, mais quand même. Excroissance, tronche... Ces mots étaient usés de façon amusante pour l'autre débile, mais ca sonnait comme une invitation et provocations pour l'Araignée. Bon, il était temps de s'occuper du manant. Lui inculquer les valeurs de la femme. Sortir de sa haute cachette, atterrir sur le sol sans un bruit et se diriger dans sa direction. Dans son dos, lui tapotant l'épaule, la brune bombe le torse.

J't'observe depuis un bout de temps, et j'suis venue te montrer que je ne suis ni une verrue ni quoi que ce soit. Mon nom est Aessa, membre de l'Exequias. Et toi, que fais tu içi, à part te dandiner comme un dératé ?

Ce qu'elle ne savait pas encore, c'est qu'il s'avérait bien plus qu'un dératé dandinant sous ses airs étranges. Mais Aessa avait aussi entendu le début de ce qu'il avait dit, du moins des bribes. Cela parlait de Pastor, puis un grand rire avant sa révérence. Cet homme la n'était pas net. A surveiller donc, et avertir le Rey si quelque chose clochait. Il portait des lunettes, des problèmes de vue donc. Pas très utilise pour la survie, s'il les perd c'en est fini pour lui. Un semblant de sourire passa sur le visage de l'Arachnide. S'il ne se conduisait pas bien avec elle, ça se finirait à la broche. N'étant pas très gros, il y aurait bien de quoi se remplir la panse avec.

Alors ? Présentes toi ! Pfeu, et ca se dit galant après !

Elle finit sa phrase en chassant l'air avec son bras, faisant claquer ses pas sur le sol. Quelques mètres parcourut, puis elle s'arrête. Bon sang, et la brune qui pensait qu'il allait la rattraper en implorant son pardon. Et bien non. Elle se retourna et fila vers ce rustre sans nom, et lui enfila une bonne gifle dans la tronche. Oh que oui, il allait devoir apprendre les bonnes manières !

Tu n'es qu'un rustre ! Un vil faquin !

Alors comme ça son esprit ne lui avait pas joué de mauvais tour, il y avait bien quelqu'un dans les parages. Il fut surpris de constater que sa stalker n'était rien d'autre qu'une arrancar, comme lui, et plutôt mignonne, bien qu'assez petite. Au moins sa vue n'égratigna pas l’œil expert de notre scientifique, qui méprisait devoir affronter les mochetés de la vie plus que de mesure. Il n'était pas superficiel, non, il souhaitait juste préserver une certaine dose d'inspiration en lui, et elle avait énormément de mal à rester lorsqu'elle était confrontée à des choses particulièrement horribles. Cette notion, cependant, était tout à fait subjective, il pouvait trouver magnifique un corps humain tranché de part en part, et contempler avec une certaine douceur le liquide rougeâtre s'extraire en une mélopée soyeuse de son réceptacle. Ou encore apprécier la douce mélodie que provoquait les cris d'un être torturé pendant plusieurs jours, se délectant comme d'un nectar fin et sensationnel de la dernière goutte de désespoir qui jaillit dans le regard d'un condamné au moment où on met fin à son calvaire. Rien de bien sordide quoi, la routine, chacun ses hobbys après tout. Puis il savourait la beauté physique, aussi bien chez les femmes, les hommes, les hollows et les objets d'arts, lui-même étant quelque peu asexué dans sa façon d'être, mais cela n'était pas le sujet. Bref, cette Aessa comme elle avait dit s'appeler était donc assez mignonne, et membre de l'Exequias par dessus le marché, elle devait avoir certains atouts dans sa manche donc. Elle enchaîna rapidement, prenant des airs de diva, ne lui laissant même pas le temps de se présenter, avant de se retourner et de partir d'une démarche qu'elle voulait courroucée sûrement.

« - My Lady, voyons, ne partez pas comme... »

Il se prit une claque monumentale, dans sa signification plus que dans sa force. Il n'avait presque rien senti, mais sa fierté avait clairement douillé. Heureusement qu'il transportait en permanence une petite cuillère sur lui, il en aurait besoin pour ramasser sa dignité écorchée juste après. Il se ressaisit très vite et afficha un sourire découvrant ses effrayantes dents pointues, puis remit en place ses lunettes d'un geste machinal. Cette petite lui plaisait vraiment beaucoup au final, elle avait du tempérament. Il y avait du beau monde à Las Noches, et il fut heureux d'avoir fait cette rencontre en cet instant. Mais il ne pouvait pas se laisser marcher sur les pieds par une simple midinette malheureusement, il allait devoir faire son numéro de grand méchant pompeux, qu'il adorait pratiquer au passage. L'intimidation, il n'y avait que ça de vrai pour calmer les esprits échauffés, mais il ne savait pas pourquoi, avec celle-là, il ne le sentait pas, mais alors pas du tout. Bah, s'il pouvait décrocher ne serait-ce qu'un froncement de sourcil ou un léger tremblement de lèvres, il serait déjà content, il lui en fallait peu. Et si cela ne fonctionnait pas, il rebondirait comme il savait si bien le faire, après tout, c'était sa spécialité d'embrouiller les gens par de belles et vaines paroles. Il s'exclama alors, d'une voix sérieuse et posée, ses yeux de jade fixées sur son agresseuse :

« - Si vous me frappez ma chère, sans me laisser le temps de me présenter, je vais avoir du mal à me présenter justement, vous ne croyez pas ? Vous m'avez posé une question, j'ai voulu répondre mais je n'ai pas pu, lorsque vous attendez quelque chose de quelqu'un, la moindre des politesses c'est de vraiment attendre, non ? Enfin, je vous dis ça, mais en réalité si... (Le gentleman s'arrêta, il digressait, il ne voulait pas débattre de ce sujet en fait). BREF ! Sarujie Akahebi, pour vous servir, novena Espada de sa majesté Santo Pastor et éminent scientifique en quête de connaissances. (Il avait prononcé sa diatribe tout en esquissant une révérence. Il aimait rester dans l'excès). Vous m'avez peut-être connu avant mon arrivée, j'étais dans un coin du yermo, j'effectuais quelques expériences, j'ai vaincu quelques gros bonnets et j'ai échappé aux shinigamis et aux reapers pendant un bon bout de temps. »

Là, voilà, il posait ses bonnes grosses... Hum... Bien sur la table. Il avait énoncé toutes ces vérités sur un ton très calme et limite léger, mais ce qu'elles signifiaient ne devaient pas être pris comme du vent pour autant. Il ne fallait jamais se fier aux apparences, et même si la sienne était très efféminée, excentrique et maniérée, il n'était pas hollow à contrarier. Et puis nanananèreuh, on le frappait pas en plein visage ! C'était puéril, mais efficace, il devait avouer que jouer à ce jeu avait un rien de distrayant. Pour lui qui s'ennuyait, c'était tout bonnement parfait. Bon, c'était pas tout, mais si celle-là devenait hystérique, il lui faudrait un plan de secours. Et oui, il n'avait pas forgé sa légende de lâche et de traître sur des mensonges. Il en avait utilisé, oui, mais il ne s'était jamais défilé quand il s'agissait de battre en retraite. Il pourrait jouer la carte de l'humour ? Les femmes aimaient bien rire en général, mais son petit doigt lui disait que cette Aessa devait avoir tout les humours de l'univers sauf le sien à ce moment précis, il devrait donc trouver autre chose. Oh, il savait ! Une charade ! il lui balancerait une saloperie de charade insolvable à la figure et partirait aussi vite que possible de l'endroit. Imparable. Pour lui. Mince, ça ne fonctionnerait donc pas sur elle. En fait il doutait que cela puisse fonctionner sur quiconque. Des compliments ? Hum, cela valait le coup d'essayer, il n'avait rien à perde, à moins que... Non, cela ne fonctionnerait pas. Il eut soudainement une idée fantastique, celle-là avait toutes les chances de marcher, il en était sûr.

« - Alors c'est l'histoire d'un hollow qui rentre dans un lac et plouf... Non, c'était pas plutôt avec un homme et un café ? Rah je sais plus... En tout cas, mon premier est un animal, mon deuxième est un animal, mon troisième est un animal, mon quatrième est un animal et mon tout est aussi un animal, qui suis-je ? Ah ah, vous trouvez pas ? (Il s'approcha tout près du visage de son vis à vis, l'index levé) un serpent python ! Cerf-paon-pie-thon ! Mais je suppose que vous auriez trouvé toute seule, vous semblez être assez intelligente, en plus d'être relativement en beauté, si je puis me permettre... »

Si avec ça il ne lui avait pas cloué le bec ! Humour, charade ET compliment, bim, coktail imparable, elle allait probablement faire un malaise face à tant de génie. Ou alors il s'était tout simplement tourné en ridicule... Et là était sa véritable stratégie. Endormir la méfiance de l'autre, rien de plus efficace comme porte de sortie, notre serpent rouge l'avait expérimenté de nombreuses fois. Percerait-elle son attitude de clown à jour ou rentrerait-elle dans son jeu ? Personne ne pouvait le prédire, mais il fallait ajouter qu'il s'était sacrément donné du mal sur ce coup-là.

"My lady". Monter bien haut pour redescendre aussitôt. Le mot "lady" convenait très bien à Aessa. En revanche, l'autre mot ne lui allait pas du tout. La Vedova n'appartenait à personne, et ce n'est pas aujourd'hui que cela allait changer. Raison bien suffisante qui servait d'excuse à la gifle donnée sans raison au départ. Il partait donc sur une mauvaise pente dès le début. La veuve ne l'avait pas aidé de la plus belle des manières en même temps, mais ce n'était pas important pour elle. Après cette scène digne des plus grands soap, l'individu se présenta enfin. Avec un discours sur le fait que, si la brune le frappait avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit , l'échange ne pourrait se faire. Mais pour qui se prenait il à la fin ? Ce désir d'avoir le dernier mot, Aessa ne supportait pas cela. Surtout quand elle en avait un devant lui, un de ces innombrables gens qui se croient plus intelligents que le reste. Une révérence, encore une, pour terminer cette interMINABLE tirade. Ainsi donc, il était le Novena Espada. Akahebi, voila ce qu'elle se rappela de ce nom farfelu. Un scientifique effectuant des expériences dans le Yermo avant d'être promu... Réfléchir quelques secondes pour tenter de se remémorer, puis secouer la tête négativement. Non, avec tout ce petit monde qu'elle avait croisé, l'Araignée ne se souvenait pas d'avoir croisé le chemin du Novena prédestiné.

La plupart des créatures peuplant ce désert ont fini dans mon estomac. Si tu ne t'y trouves pas, c'est que je ne t'ai pas croisé avant. Et puis, ta tronche me dit queudalle, donc non.

Voilà qui était clair. Si cela avait été le contraire, s'ils s'étaient croisé une fois, il aurait servi d'entrée. Elle aurait fait des bracelets avec les dents pointues qu'il venait de montrer. Tout ca pour dire que ce brave monsieur se révélait connaisseur des bonnes manières, du moins ce qu'il avait montré pour le moment. Intéressant, qu'elle pensa, avant de retomber encore une fois quand la suite arriva. Le Novena essayait il de jouer la carte de l'humour ? Hum pas bon ça. La seule et unique conclusion qui s'annonçait avec cette décision, c'était qu'il voulait se la faire. Ouvrant de grands yeux, une expression de dégoût s'afficha sur son visage. D'une pâleur aussi blanche qu'un drap, elle passa au rouge en un instant. Une autre claque retentit, cette fois moins violemment que la précédente. Fallait pas tenter ce genre d'approche avec une fille comme Aessa. Ce qu'elle se permit de lui rappeler.

C'est pour ton humour. Et ca, c'est pour t'être si bien rattrapé.

Un baiser déposé sur sa joue. C'était une récompense bien mérité, mais s'il voulait plus, c'était son poing dans la face couplé d'une série d'insultes avant de tourner les talons et partir, la tête haute. Sacré caractère donc. Mettre les choses au clair à présent.

Ton humour est à chier, sincèrement. Même un hollow basique ne fait pas mieux. Continue tes compliments, flattes moi. Parle moi de choses autre que tes blagues. Je sais que tu peux mieux faire.

Se mordre la lèvre inférieure tout en lui jetant un regard en coin. Ajoutant à cela un petit sourire rempli de charme, elle mettait en place un numéro qu'elle faisait tant de fois. Dur pour quelqu'un de la gente masculine d'y résister. A part le fait de ne pas aimer les filles, il n'y avait rien qui puisse entraver son petit tour de passe passe.

Cette petite brunette ne manquait pas de piquant, il n'avait de cesse de le constater au fur et à mesure de ses observations. Mais bon, il ne fallait rien exagérer, les hollows n'étaient pas principalement connus pour leur manque de personnalité. En effet, la plupart pouvaient avoir des sentiments plus ou moins exacerbés, des réflexions et des modes de pensée déformées par leur quotidien violent, solitaire ou sans-pitié. Oh évidemment, il y avait des véritables bêtes sauvages, dominées par leurs instincts primaires qui n'avaient vocation qu'à chasser et tuer, ou encore d'autres qui restaient assis par terre et contemplaient le sol dans l'espérance d'y voir pousser quelque chose, comme la réponse aux mystères insondables de l'univers par exemple, même si le Sarujie se doutait que ce soit le genre d'arbre à pousser au Hueco Mundo. Mais dans la globalité, l'originalité était le mot d'ordre dans ce monde-ci, et croiser des originaux donc, ne devait rien avoir de si extraordinaire, même si cela faisait toujours plaisir. La midinette lui fit comprendre de but en blanc que si elle l'aurait croisé dans le désert, il aurait probablement fini en bonne chair, et que par conséquent elle ne le connaissait pas ni n'avait jamais entendu parler de lui. C'était normal, le yermo était grand, et c'était peu dire, les réputations ne se faisaient qu'aux endroits appropriés, et la sienne ne respectait pas cette règle. Rien de grave, on apprendrait à le connaître par la suite, et il avait à cœur de commencer par nouer quelques relations.

Il se prit une autre gifle, plus affectueuse que la précédente si on pouvait le dire de cette façon, pour son humour « à chier », en français dans le texte. Il avait raté sa vanne, certes, mais elle restait marrante, non ? Bon d'accord, pas vraiment, il l'avait donc mérité celle-là, puis après tout, il n'était comique que dans son attitude, pas lorsqu'il se forçait. Et pour avoir terminé sur des compliments, il écopa d'un baiser sur la joue, qu'il accueillit avec grâce et une expression ravie. Elle aimait qu'on la flatte celle-là, il nota ceci dans un coin de son cerveau et prépara sa prochaine intervention verbale. Il avait tout à gagner à dialoguer avec elle, et elle voulait qu''il lui parle d'autres choses également, sentant qu'il en avait plus dans le crâne qu'on pourrait le croire de prime abord. Il ne savait pas si elle pouvait disposer des mêmes centres d'intérêt que lui, mais cela valait le coup d'essayer. Si elle aussi était dotée d'une certaine forme de sadisme et d'un attrait pour les grandes découvertes scientifiques, ils s'entendraient. Franchement, pour faire partie de l'Exequias, à son humble et personnel avis, la première qualité cité plus avant était quasiment un pré-requis. Et oui il fallait avoir le cœur bien accroché pour faire ce qu'ils faisaient, si on pouvait parler de cœur dans la situation ci-présente. La justice, même s'il n'en connaissait pas vraiment la finalité exacte, était une valeur compliquée à instaurer au sein de son peuple, que chacun voyait de sa propre façon. Elle ne devait pas chômer.

« - Hé hé hé, je ne peux décemment résister à un regard si déterminé et envoûtant. (Akahebi recula de trois pas et se retourna, dos à son interlocutrice). Vous savez, Aessa, le ou les mondes sont des endroits d'une fascinante et complète logique. Cela peut paraître parfois invraisemblable, tiré par les cheveux, mais chaque chose est à sa place et ce pour une bonne raison. (Il fit volte-face et redressa ses lunettes par réflexe, fixant de ses yeux verts son vis à vis). J'aime penser que ma place à moi, c'est justement de déterminer où vont les places des autres, vous comprenez ? Pas seulement des êtres vivants et non-vivants, comme vous et moi, mais également des grandes interrogations de l’existence. (Il eut un rictus puis poursuivit, sur un ton plus léger). Même si je dois bien avouer que j'ai un petit faible pour le corps... Son intérieur, ses fluides... Enfin, vous devez savoir de quoi je parle, vous aussi avez été confronté à cette science, je me trompe ? Ne serait-ce que lors d'un combat par exemple ? »

*Elle a l'air sacrément confiante en tout cas. Elle est mignonne et elle le sait, mais il en faut beaucoup plus pour m'impressionner ! Je ne me suis jamais laissé dominer dans ce genre d'échange, et ce n'est pas aujourd'hui que cela va commencer. Quoique ceci, elle n'est pas obligée de le savoir, je vais faire comme si je tombais sous son charme, elle croira m'avoir dans le creux de sa main et je pourrai alors la surprendre. Voilà un plan qui me paraît tout à fait à ma mesure !*

Le gentleman toisa la brunette de haut en bas en se penchant, prenant une pose très féminine l'espace d'un instant et se reconstituant ensuite, droit comme un « I », les bras croisés. Son sourire constamment fiché sur son fin visage, le serpent rouge s'imagina en d'autres circonstances. Si il l'avait croisé à peu près un siècle plus tôt, nul doute qu'un sanglant affrontement en aurait découlé. Ancien vasto lorde, il détestait qu'on l'interrompe ou qu'on le confronte, se contentant tout simplement d'éradiquer les importuns et de les engloutir tout rond. Il en avait fait du chemin depuis, et sa condition d'arrancar n'y était pas pour rien. Depuis qu'il avait repris une apparence humaine, il essayait de se comporter de manière plus civilisée, comme si son aspect risquait d'en changer s'il en était autrement. Bien sûr, il savait que cela n'était pas possible, mais il y avait certaines convictions de ce genre, que l'on avait, et que l'on était incapable de réprimer. Il était impatient d'entendre la réponse de son interlocutrice, voir qu'elle était sa position et surtout voir si elle était aussi maligne qu'il se l'était figuré. Il savait reconnaître les personnes débrouillardes et ayant de la suite dans les idées, et il était persuadé qu'Aessa était de cette trempe.

Ah, tu vois quand tu veux.

Cela ne dura pas. Le discours sur comment il voit le monde est d'une chiantitude pas possible. Et la discussion vient à en parler des corps. Prendre soin de son corps, Aessa connait bien. Ce qui est du corps des autres, elle s'en fout. Pourquoi perdre son temps à étudier le corps des autres ? Bourré d'imperfection, cicatrices et autres. Rien désintéressant donc.

Ouais, fin c'est plus lors de la chasse que j'suis dans cette science corporelle comme tu dis.

Le frisson de la chasse, savoir quand intervenir. Tant de choses devenues des réflexes pour la jeune fille. Tout ça était bien beau, mais... Était il en train de la mater ?? Non mais, quel toupet ! Le gifler encore une fois ne servirait à rien cette fois. Elle a assez joué avec la marchandise.Il faut maintenant revenir à de bonnes bases. L'Araignée ne tient pas à se faire des ennemis, plutôt agrandir son carnet de relation. C'est ca qu'est bien à l'Exequias. Une sorte de base secrète remplis d'agent secrets. Ce qui rendait cette unité bien plus intéressante que cette Espada, dont le but principal est de protéger le seigneur de Nacimiento. Connaitre ses objectifs était une sorte de renseignements à ne pas négliger. Un moyen de pression en plus sur ce fanfaron. Oh, il voulait jouer au plus malin avec elle, il allait être servi.

Cool tout ca. Si on parlait de tes projets dans l'Espada, de ta vision des choses et surtout pourquoi avoir intégré la garde du Rey ?

Simple question, mais qui allait faire avancer l'avis que la brune avait sur le Novena. Car tout ce qu'il y avait pour l'instant, c'était un gars qui fait de l'humour pas drôle et qui parle de trucs sans aucun intérêts pour elle. Et elle avait exactement la solution pour y remédier. L'attrapant par le bras, elle l'attira en dehors de l'enceinte du palais. Il allait pouvoir parler tout en montrant son style de combat. Pas sur elle, mais sur le premier hollow qui se pointerait. Comment ? Aessa est une folle addict de la chasse ? Meuh non enfin ! C'est sa manière d'étudier les gens. Chacun à la sienne. Relâchant une bribe de sa puissance spirituelle pour servir d'appât, un hollow débarqua d'un seul coup. Se tourner vers son collègue et afficher un sourire qui veut tout dire.

On va rajouter un petit truc en plus. Tu vas me dire tout ce que j't'ai demandé, tout en t'occupant de ce gentil petit casse croûte qui arrive. Tatata, ne me remercie pas. Ca m'fait plaisir.

Voyons voir s'il allait passer le test. Mêler l'utile à l'agréable. Quelle idée tordue il n'empêche. Allant s'asseoir sur un mur non loin, la Vedova baisse sa puissance spirituelle jusqu'à ce qu'il y est plus que celle d'Akahebi. Bien installée, ce qui lui manquait, c'était les pop corn. M'enfin, fallait faire avec. Espérons juste que le film vaut ce qu'a donné la bande annonce. De l'action, du suspense et un trait d'humour. Oui, elle lui laissait ce plaisir. Pour lui montrer sa bonne foi. C'est pas une fille en or, la petite Aessa ? Hein ?

Elle lui répondit par une phrase courte, claire et concise. Elle n'aimait pas tergiverser apparemment, elle allait direct à l'essentiel sans se répandre en explications superflues. Contrairement à Akahebi, qui était définitivement un homme de paroles, d'embobinage et de manipulation. Aessa avait déjà combattu, cela il s'en doutait, elle avait donc expérimenté les joies de l'autopsie indirecte comme il aimait le dire, et ce durant ses parties de « chasse ». Elle avait une attitude de prédatrice avérée, probablement un trait de sa personnalité plus dominant que les autres, sa vision de la réalité étant régi par une espèce de loi du plus fort. Il respectait cela, après tout, penser de cette manière était sans conteste la meilleure façon de survivre le plus longtemps possible, même si la préservation et la lâcheté étaient tout deux d'aussi bon moyens de se maintenir en vie. Ils étaient sans conteste très différents l'un de l'autre, mais leurs intérêts et leurs appréciations convergeaient indubitablement vers un point commun : au final, ils s'arrangeaient toujours pour sortir vainqueur d'une situation. On pouvait gagner de bien des façons qui soient, parfois même la défaite ou la fuite étaient des formes de victoires, aux yeux du Sarujie tout du moins, de ce fait, il ne pensait pas avoir essuyé tant d'échecs que cela durant sa non-vie. Il y avait eu deux-trois moments de sa carrière qui n'avaient pas été bien reluisant, évidemment, mais il préférait garder ce genre de souvenir pour lui, étant le dernier témoin de ses propres erreurs.

La brunette lui posa une question sur ses motivations, essayant d'en apprendre plus sur lui. Il devrait faire attention à ce qu'il allait dire, mais pas d'inquiétude de ce point de vue là, notre gentleman était la prudence même lorsqu'il s'agissait de parler de ses propres opinions. Tout d'un coup, elle l'attrapa par le bras et l'emmena vers l'extérieur du palais, ne lui laissant une fois de plus pas le temps de lui répondre en bonne et due forme. Elle avait tendance à prendre les choses en main, et il se laissa guider par son interlocutrice, il n'avait aucune raison de le lui faire remarquer pour le moment. Il ne voulait pas paraître désagréable, puis d'un coté, cela la conforterait dans l'image qu'elle pourrait éventuellement avoir de lui : celui d'un clown facilement manipulable. Le duo arriva dehors, dans le désert, dévoilant le paysage solitaire si typique du Hueco Mundo. Un vide à perte de vue, quelques rochers disparates, des ruines parfois, et surtout des hordes de hollows sauvages plus ou moins dangereux selon si on avait de la chance ou pas. La jeune arrancar, enfin jeune d'apparence, il ne connaissait pas son âge véritable, laissa échapper un mince filet de reiatsu pour attirer du menu fretin et alla s'asseoir sur un muret non loin de là après lui avoir enjoint de lui répondre tout en combattant. Elle avait une bien étrange manière d'aborder les gens, mais soit, elle serait servie.

Son adversaire était un hollow de taille moyenne, peut-être trois ou quatre mètres de haut, rien de bien impressionnant pour quiconque était habitué à la vie ici. Son masque était rond et sa gueule énorme, lui donnant un air quelque peu crétin. Son corps était gros et difforme, une véritable mocheté, et il avançait d'une démarche qui n'avait rien de bien gracieux. Ce serait une immense joie d'éradiquer cette abomination, mais il devait le faire avec style. Il allait faire une petite démonstration de ses talents, profitant du niveau plus que médiocre de son opposant pour se la jouer un petit peu. Malheureusement, il laisserait un léger aperçu de ce dont il était capable à Aessa, qui cesserait alors sûrement de le prendre pour un rigolo. Bah, tant pis, il conservait un ou deux atouts dans sa manche quand même, il pouvait se lâcher un peu. Et puis voyons le bon côté des choses, il pourrait impressionner la midinette comme ça, ce qui restait une forme d'ascendant en un sens, même si il se doutait fortement qu'elle devait en avoir vu bien d'autres. Ce qui lui servait d'ennemi chargea, tête la première, laissant un nombre incalculable d'ouvertures. Akahebi s'engouffra dans l'une d'elle, vif comme une vipère qui saute à la gorge de sa proie, tranchant littéralement en deux son antagoniste d'un mouvement de la main, laissant s'échapper une cascade de sang tout autour de lui. Il baissa le bras d'un geste rapide, afin d'enlever le liquide rougeâtre de ses vêtements, puis contempla son œuvre, qui était déjà en train de s'évaporer petit à petit. Simple et efficace, il n'avait pas perdu une seule seconde en palabres inutiles pour une fois, cela n'en aurait pas valu la peine. Il se tourna vers la brunette et s'exclama.

« - J'aurais bien parlé, mais le combat n'a duré qu'une fraction de seconde, je n'aurais pas vraiment eu le temps de dire quoi que ce soit. Bien, vous vouliez connaître mes projets dans l'Espada... Ma « vision des choses » n'est-ce pas ? Rien de plus simple. (Il s'approcha d'elle lentement puis s'arrêta à quelques pas). Je suis un scientifique, et tout ce à quoi j'aspire est on ne peut plus logique pour un être comme moi : la connaissance, mais surtout, je voudrais atteindre la connaissance pour notre bien à nous, les hollows, qu'on puisse s'imposer comme un peuple fier et dominant auprès de nos ennemis. (Il marqua un temps d'arrêt pour qu'elle puisse peser le poids de ses paroles puis repartit sur une interrogation). Et vous, si je puis me permettre, qu'est-ce qui vous motive, qu'est-ce qui vous pousse à affronter la dure réalité chaque jour qui passe ? »

Il se demandait comment allait réagir Aessa après ce qu'elle venait de voir. Il avait essayé d'éviter de trop se dévoiler lors de son coup d'éclat, mais il avait du mal à complètement contrôler son reiatsu en situation de combat. Elle devait maintenant se douter de ses capacités, du moins en partie. Peut-être même avait-elle perçu son ancien statut de vasto lorde dans la précision chirurgicale de ses mouvements, mais cela était moins sûr. Relativisons, il n'avait pas non plus fait l'action du millénaire, de plus son adversaire était assez pathétique en terme de puissance brute. Il était capable de se défaire sans la moindre difficulté des sous-fifres, si c'était ce qu'elle voulait constater. Il ne savait pas vraiment ce qu'elle aurait pu percevoir d'autre, mais elle devait avoir l’œil aiguisé pour ce genre de choses, une chasseuse savait jauger efficacement ses pairs.

Ce qui ressortit de cet affrontement à sens unique, c'est un bref aperçu des capacités au corps à corps du scientifique. Au moins, il savait se défendre. Mieux que l'autre chose inutile en tout cas. Bondissant de son mur, elle rejoignit le Novena auprès du cadavre.

Ok, c'tait pas un ennemi super costaud. M'enfin j'ai vu ce que je voulais voir. On va dire que t'as passé le test. Ah et une chose. - tâte le corps et entend une respiration silencieuse venant de ce qui allait devenir une carcasse - T'aurais pu tuer le bestiau. Mais t'as raison, la viande c'est meilleur quand c'est encore chaud.

Et plante sa main droite au niveau des côtes, faisant gicler ce qu'il reste de sang à la bête. Trifouiller dans son corps pour en sortir les entrailles. Les montrer fièrement au clown et demander comment ça s'appelle. Elle a beau être une chasseuse hors pair, la biologie n'est pas son point fort au niveau nominatif. Tant qu'elle voyait où frapper pour faire mal, tout allait bien.

J'dois t'avouer que niveau biologie j'suis un peu quiche. Je vois parfaitement ce que c'est, mais je retiens jamais les noms. Tu vas pas me refuser un petit cours improvisé alors que tu viens de dire que tu es scientifique, si ? Tu ferais ca à une pauvre demoiselle ?

L'étreinte se resserrait doucement sur l'Arrancar. Juste une sorte de piège. Dans pas longtemps, il lui mangerait dans la main. Vint le moment des questions reposées. Le regard plongé vers l'horizon, elle répondit l'air pensif.

J'ai toujours fonctionné comme ça. Je trouve totalement logique de participer à cette chaine dont nous faisons partie. Les gros poissons mangent les petits. Il faut s'adapter pour survivre. Un jour viendra où forcément nous devront être au bas de l'échelle. Voilà pourquoi j'ai rejoins l'Exequias. L'ancien chef m'a sauvé et donc je reste pour nettoyer l'ardoise. Mais qui sait, peut être que je serais toujours là une fois que j'aurais tout remboursé, ou peut être pas.

Un instant de faiblesse. Elle s'était livré à cette personne qu'elle connaissait que depuis aujourd'hui. Serait elle en train de baisser sa garde ? Le bougre avait bien choisi son moment, misérable vermine. Mais Aessa ne tenait pas à le provoquer davantage. De un parce que elle avait salie sa tenue, fait important, et de deux, elle en avait assez vu pour se faire son opinion sur l'autre jojo. D'un coup, elle se précipita sur un mur pour l'escalader. Une fois dessus, elle pointa fièrement du doigt son comparse et d'un regard hautain, se mit à le toiser. D'un air fier.

J't'aime bien toi. Manquerait plus que tu sois un Zeppeli pour m'apprendre quelques trucs sympa. Et après, je t'autoriserai à crever sous une pierre. HAHAHA ! Bienvenue à Green Dolphin !

La Vedova était repartie dans son délire. Faut bien qu'elle se divertisse, quelque soit la manière.

Il n'avait pas correctement achevé sa cible, déformation professionnelle très certainement. En effet, tuer son cobaye en pleine expérience, ce n'était jamais quelque chose de vraiment malin, il avait donc pris l'habitude de sectionner les membres ou les corps un peu trop proprement parfois. Puis soyons honnête, il s'était retenu et pensait réellement avoir neutralisé son adversaire sur le coup, mais il avait été plus résistant que ce à quoi il s'attendait, cela pouvait arriver. En tout cas, cela n'avait pas l'air de trop gêner Aessa, qui en était même réjouie, préférant la viande « chaude » comme elle le disait si bien. En ce qui le concernait, ses goûts en matière de hollow étaient devenus plus raffinés que ça, même si les trois quarts du temps lorsqu'il se rassasiait, il ne se donnait pas la peine de cuisiner, si tant est qu'on puisse parler de cuisine lorsqu'il fallait se farcir une monstruosité en guise de petit déjeuner. La brunette prit un certain plaisir à asséner le coup de grâce puis commença à vider l'intérieur de la bête, tendant des entrailles fumantes vers Akahebi en lui demandant comment s’appelait exactement cette partie. Elle voulait un petit cours de biologie, flattant le côté scientifique du gentleman, ce qui fonctionna à merveille. Il adorait faire étalage de ses connaissances, et la petite chasseuse ne devait pas savoir sur quelle pente savonneuse elle venait de s'engager. Le Sarujie se retint quand même d'en faire trop, comme il l'avait l'habitude, pouvant passer facilement plusieurs heures en partant d'un sujet aussi banal que, à tout hasard, quelle partie du corps de la victime correspond cette chose ? Il eut un sourire plus sincère que tout les autres, dévoilant toutes ses dents, et une étincelle passa dans son regard. Il remit ses lunettes en place, s'éclaircit la gorge et rassembla ses esprits. Il leva un doigt, tel un professeur s'apprêtant à expliquer une leçon particulièrement ardue.

« - Ma chère, vous me flattez et m'honorez, ce sera avec grand plaisir que je vais vous faire un petit cours de biologie accéléré sur les hollows de ce genre. Ce que vous tenez actuellement dans les mains, vous permettez ? (Il se saisit délicatement de la pièce d'étude et la secoua de droite à gauche avant de reprendre). Comme chez les humains, il s'agit d'un morceau d'intestin grêle, une sorte de tube digestif gigantesque, et à voir où vous l'avez repêché, je vais pouvoir vous enseigner la première et plus importante de toutes les leçons : chaque hollow est un être unique, chaque organisme diffère selon les individus... Enfin monstres plutôt. Certains hollows donc sont munis de branchies par exemple, d'autres d'ailes, ou encore de poches de venin, autant d'éléments qui vont directement impacter l'intérieur de leur corps et la manière dont il va fonctionner, dont la physiologie va évoluer ou s'adapter, leur façon de sa battre, de penser. D'un cadavre, avec un minimum d'attention, on peut récupérer des centaines d'informations très précieuses et quasiment illimitées. (Il s'éloignait du sujet, il se recentra un bon coup et continua). Cette intestin n'était pas là où il devait être, de toute évidence, ce qui pourrait nous amener à comprendre comment cette abomination faisait à digérer ses proies par exemple, vous voyez ? »

Son interlocutrice avait l'air pensive après son petit exposé, il s'était arrêté là, car il pouvait tergiverser encore des heures sans s’essouffler sur la question. Mince, il était entré dans son petit jeu sans états d'âme, sans rien calculer à l'avance, sa passion ayant prit l'ascendant sur sa nature traîtresse et retorde. Elle allait s'en apercevoir, car même si il ne s'était pas départit de son expression faciale, son ton avait prit des accents sérieux et précipités, comme si ce qu'il disait n'avait absolument pas été prévu, s'écoulant comme un flot ininterrompu et fluide. Quelques instants plus tard, la midinette se donna la peine de répondre à sa précédente question, concernant ses motivations, ce qui l'avait poussé à rejoindre l'Exequias, se dévoilant elle aussi sous un nouveau jour. Akahebi se félicita, ses manières avaient peut-être permis à cette confession de sortir, il en savait désormais plus sur sa partenaire de conversation que le destin avait placé sur son chemin aujourd'hui. Comme il s'en doutait, elle s'en remettait à la loi du plus fort. Par contre, elle disait avoir rejoint cette unité car son ancien chef l'avait sauvé, étonnant. Il commençait à se faire son opinion sur Aessa, et il devait avouer être choqué par ceci, il ne se doutait pas que qu'une femme comme elle puisse se sentir redevable envers quelqu'un d'autre, au point de se battre pour celle-ci même après son départ. Elle pouvait être loyale, ce que le serpent rouge considérait plus comme une tare qu'une véritable qualité. De la loyauté à l'honneur, il n'y avait qu'un pas, et la mort n'était jamais bien loin. Pour lui, la loyauté était plus un concept, une sorte de guide qu'un véritable code à respecter, l'adaptabilité était bien plus rassurante et facile à suivre, le camp du vainqueur était le plus salutaire, de tout temps et à toute époque.

Après lui avoir balancé ce qu'elle avait sur le cœur, la brunette escalada un mur non sans une certaine théâtralité, ce qui n'était pas sans déplaire au Sarujie, puis commença à sortir une phrase assez décousue et délirante. D'une part, notre gentleman était un japonais pure souche, le comparer à on ne sait quelle famille italienne était quelque peu péjoratif, puis Green Dolphin ? Bof, on n'était pas vraiment dans une prison et encore moins dans un aquarium, toutes ces affirmations n'avaient donc que pour but de détendre un peu l'atmosphère. Les deux arrancars étaient seuls dans l'immensité du désert, bien que cela devait grouiller de vie à un endroit ou un autre du yermo. Une brise légère se leva et fit voleter la rubiconde chevelure du novena, qui ferma les yeux un moment, profitant de l'instant présent. Parfois la non-vie pouvait se montrer d'une pureté inégalée, mais bien vite la réalité reprenait le dessus. Pour arpenter son chemin comme on l'entendait, il fallait faire des sacrifices, cela pouvait être difficile. Il ne sut pas pourquoi il se mit à penser à une chose si sérieuse, mais une envie irrationnelle de rire s'empara de lui. Il lâcha un rictus amusé, se contenant un minimum en face de son vis à vis. Lui, des sacrifices, il en faisait même quand cela n'était pas utile, cela lui passait par au dessus, rendant sa vision du monde beaucoup plus joyeuse que pour la plupart. Lorsque cruauté était synonyme d'amusement, les aléas de l'existence devenaient des parties de plaisir ! Akahebi reporta son attention sur la chasseresse.

« - Je ne sais quoi répondre à votre tirade très chère, cependant, je ne suis pas homme à m'écraser sous un rocher sans lutter. (Il se hissa sur le mur, à la même hauteur qu'Aessa puis déclara). Vous m'avez l'air d'apprécier les choses comme elles viennent, n'est-ce pas ? Essayons de s'entendre, si le destin s'acharne un jour sur l'un de nous, faisons en sorte de s'entraider, vous êtes d'accord ? »

Une simple déclaration d'amitié. Le scientifique devait bien commencer quelque part si il voulait nouer quelques relations.

Ce petit cours improvisé s'avéra fort intéressant. Désormais, la petite fille saurait à l'avenir nommer ce qu'elle connaissait que de vue auparavant. C'était un petit point assez important qu'elle se voyait d'apprendre par ses propres moyens. Qui sait, ca allait sans doute améliorer sa technique de chasse en se diversifiant. S'adapter. Aessa était déjà larguée il faut croire. Le Novena vint prendre place aux côtés de la brunette, voulant essayer de créer des liens d'amitié si elle avait bien comprit. Mais au vu de sa façon de faire le cours sur l'anatomie des hollows, il s'était trop pris au jeu. Et cela confirmait encore plus l'idée d'Aessa sur Akahebi. Assez facile à manipuler si on y met les formes.

Merci pour ton cours, j'crèverais moins bête. A propos de ta proposition d'entraide, pourquoi pas. Mais si j'reçois ta tronche en avis de recherche, ca va être dur. J'm'exposerais à de graves conséquences si je ne le fais pas. A toi donc de ne pas faire le con.

Elle avait posé ses conditions tout en répondant par l'affirmative. Ne pas refuser une telle offre, il ne lui restait plus qu'à compléter sa liste dans ses petits papiers et tout serait bon. Sa petite manoeuvre se mettait lentement mais sûrement en place. Son centre de relation s'ouvrait de plus en plus, et avec cela, elle serait rapidement au courant de tout ce qu'il se trame dans Nacimiento et les alentours. Plongeant son regard dans les yeux verts de son nouveau collègue, l'Araignée se demande comment il pourrait lui être utile. Puis elle se rappelle qu'il avait dit être scientifique. Oui, c'est vrai, elle n'avait pas trop écouté ce qu'il lui avait dit juste avant. Mais des bribes lui revenaient en tête au fur et à mesure.

Si tu pouvais m'faire une tenue adaptée à cet environnement ca serait vraiment cool. J'en ai un peu marre de tout le temps devoir me les laver à la main. J'suis pas une femme de ménage enfin !


Elle disait ça mais vivant seule, elle était obligée de le faire. Mais c'était pas une raison pour le crier sous tout les toits non plus. La jeunesse en tant qu'Arrancar était un atout précieux pour elle. Profiter des bonnes choses et mettre en retrait sa vie privée. Trouvant qu'elle a beaucoup parlé, la Vedova quitta son banc improvisé et après une minute d'étirements adressa une dernière fois la parole à Akahebi.

J'en ai vu assez. J'te dis à la prochaine, tâche de pas faire de bêtises. Auquel cas, on se retrouvera, mais pas pour parler.

Tournant la tête vers l'étendue de sable, elle se prépare à s'éclipser. Un petit sourire en coin et s'en va, marmonnant une dernière phrase tout bas mais de façon à ce qu'il puisse entendre.

Pas trop mal ta dernière blague. Mais prend pas trop la grosse tête.

Fallait bien terminer cet échange sur de bons procédés.

Spoiler:

La brunette avait bien suivi son cours, il en était assez content. Il ne ramenait pas sa science forcément pour instruire et cela ne lui procurait pas de joie intense non plus, il n'avait absolument pas ce que l'on appelait plus communément la « fibre enseignante », il laissait ce rôle à qui de droit. Puis il aurait eu trop de mal avec les cancres, sa patience étant proche de zéro en situation d'expérimentation, il y aurait eu plus de morts que de diplômés à son école. Et honnêtement, la seule personne capable de l'écouter indéfiniment rabâcher ses théories sur différentes espèces de hollows, shinigamis et autres entités spirituelles, et bien c'était lui. Qui, au Hueco Mundo, partageait ses intérêts intellectuels de toute façon ? Il ne doutait pas qu'il en existât d'autres comme lui, avec des approches inédites et des angles d'attaques hypothétiques uniques, mais la nature belliqueuse de son peuple avait tendance à rendre ce genre d'individu extrêmement rare. Même Akahebi, qui se considérait comme une sorte de gentleman, devait admettre qu'il avait ses travers, qu'il était capable de faire preuve d'une violence bestiale en combat. Son côté sadique, manipulateur et narcissique, cela n'avait rien à voir, certains humains étaient aussi comme ça, ce n'étaient pas de véritables monstres pour autant... De son point de vue. Aessa lui répondit ensuite par l'affirmative à sa requête, non sans le menacer indirectement, au cas où il se rebellerait d'une quelconque manière. Hum, elle avait peut-être cerné une partie de sa personnalité, mais elle était loin de se douter de son potentiel véritable dans l'optique d'un affrontement avec lui, mais ça, c'était un avantage, une assurance qu'il s'arrangeait de préserver avec la totalité de ses relations, anciennes ou nouvelles, cobayes et associés proches mis à part évidemment.

Qu'on le prenne pour un allumé, cela ne le dérangeait plus, même si au départ il n'avait pas hésité à faire deux-trois exemples. Il avait très vite compris qu'il avait tout à gagner à ne pas dévoiler tout son jeu. Il conservait intact sa réputation de lâche, mais pas celle d'ancien vasto lorde, bien que certains énergumènes, avec des talents de perception supérieure, devaient très fortement s'en douter. Il n'y avait pas d'opposant plus facile à vaincre que celui qui vous sous-estimait, il en avait fait l’expérience plus d'une fois. La chasseresse lui demanda ensuite de mettre au point une tenue adaptée à l'environnement poussiéreux du Hueco Mundo, elle en avait marre de devoir l'entretenir aussi souvent. Elle faisait attention à son apparence, comme lui, mais malheureusement, il ne pourrait pas grand chose pour elle pour le moment. Il ne disposait pas de locaux adaptés à l'élaboration d'inventions diverses et variées, il avait dû laisser tout son matériel derrière lui en arrivant à Las Noches. Il devait faire ses preuves avant de pouvoir bénéficier d'un tel privilège, il ne le savait que trop bien, du coup il se contentait de consigner ses analyses et ses idées dans un coin de son cerveau, prêt à révolutionner les mondes lorsque le moment sera venu. L'élaboration d'une tenue spéciale visant à mieux se déplacer ou résister aux conditions météorologiques d'ici avait tout pour plaire, il garderait ce concept sous le coude. Le Sarujie prit un air enjoué avant de répondre à la midinette.

« - Ah, je vais me garder de m'attirer votre courroux très chère, je n'aimerai pas être votre ennemi, assurément. Et pour ce qui est de la tenue, je verrai ce que je pourrai faire dans un avenir proche, vous serez la première informée si je met au point quelque chose susceptible de vous intéresser. »

Aessa quitta son siège de fortune et s'étira, s'apprêtant à partir. Elle le salua et lui balança une dernière menace à peine voilée, avant de le complimenter sur sa précédente vanne puis de s'éclipser vers l'étendue désertique qui s'offrait à elle. Le serpent rouge remit ses lunettes en place, comme à l'accoutumée, puis porta sa main au menton, pensif. Cet échange avait été très instructif, pour les deux parties, il n'en doutait pas. Il pensait avoir fait une assez bonne impression, et il en avait appris plus sur la membre de l'Exequias et ses motivations. Il s'était lui aussi quelque peu dévoilé, mais cela avait fonctionné dans les deux sens, car s'il s'était fait manipuler, nul doute que son interlocutrice l'avait été aussi, mais à son total insu... Enfin, il ne pouvait véritablement en être sûr, il pensait avoir abattu ses cartes comme il le fallait en tout cas. Il avait tout à gagner à étendre son cercle de connaissances, mais il devait le faire avec tact. S'il avait survécu jusque maintenant, traversé les siècles et atteint son statut d'arrancar, ce n'était pas en suivant ses instincts comme la plupart de ses congénères. Il avait toujours été plus faible sur le plan physique, ainsi qu'en terme de puissance spirituelle à stade d'évolution égal, s'en sortant constamment grâce à des pirouettes ou des stratagèmes vicieux et terriblement efficaces. Cela, c'était à l'époque, il avait accumulé un certain pouvoir depuis le temps, mais il ne se berçait pas d'illusions, il y avait de véritables monstres à Las Noches, qu'il n'égalerait probablement jamais. Cela ne le dérangeait pas outre-mesure, son intelligence et sa nature lui permettrait de s'en sortir. Il y avait bien des manières de vaincre quelqu'un sans croiser le fer avec lui, peut-être l'unique leçon qu'adorait enseigner Akahebi.

*Je vais garder un œil sur cette petite brune, elle est promise à de grandes choses, je le sens. Puis même si on s'est pas vraiment énormément parlé, une relation dans l'Exequias, c'est quelque chose de très précieux. Je me demande qui pourrait être leur chef actuel. J'ai ouï dire que l'ancien était une véritable légende parmi ses pairs.*

Cette vie était pleine de surprises et de rencontres. On pouvait même croiser des hollows qui jonglent, c'était peu dire ! Sérieusement, qu’est-ce qui pouvait passer dans la tête d'un être de ce genre ? Il l'avait expliqué à Aessa, chaque hollow était unique, celui-là ne dérogeait pas à la règle. Et comme toute règle, elle se devait d'être vérifiée en temps et en heure, c'était le devoir d'un scientifique après tout ! Et pour vérifier ça, il devait le disséquer, pas d'autres choix ! Pourquoi l'avait-il laissé en vie déjà tout à l'heure ? Ah oui, il voulait correspondre à un archétype, se faire passer pour le genre d'Espada responsable et tout à fait maître de sa personne. Au diable toutes ces fantaisies, il était ce qu'il était, et sa petite discussion avec la chasseuse lui avait ouvert les yeux d'une certaine manière. Il se remit donc en route, un sourire carnassier sur le visage, il n'était pas professeur, mais un cours improvisé sur les organes composant un hollow jongleur s'imposait à Nacimiento...

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