Une ossature enrobée d'une fine couche de muscles, plus voilée d'une peau laiteuse. Relativement petite, Arya a l'apparence d'une frêle jeune fille. Elle possède des mains fines, avec des ongles toujours peints, et de longs doigts semblant pouvoir effectuer de nombreux travaux minutieux. Son visage est ovale, d'un teint blafard, ce qui met en valeur les nombreux grains de beauté sur celui-ci, ainsi que sur le reste de son corps. Ses yeux sont ambrés, lui donnant un aspect plus farouche à cause du contraste avec les teintes pastels de son anatomie, qui font d'elle une femme de l'Occident, avec un zeste d'Orient venant de son géniteur. Elle est le fruit d'un métissage, qui est visible notamment avec les traits de son visage, marqués comme les hispaniques, ainsi que sa chevelure d'un blond irisé, se mêlant avec une certaine discorde à son teint et à son visage émacié.
Quand on la voit, on s'imagine une certaine candeur, une grâce naturelle dans son attitude. Ce n'est absolument pas le cas. Arya est une jeune femme cruellement maladroite, qui boîte légèrement, ce qui provoque chez elle un éveil plus spirituel que physique. D'un naturel fougueux, elle préfère palabrer au lieu de se battre, ou bien déstabiliser avec cynisme son adversaire. Elle masque sa faiblesse par une assurance, une séduction permanente, ayant un véritable don pour rallier naturellement les gens à sa cause.
Dans sa vie de tous les jours, elle est vêtue avec des habits bon chic bon genre, souvent en dentelle ou en soie. Préférant la qualité à la quantité, la jeunette est une furie de l'esthétique, toujours en quête de jolies pièces diverses et variées. Elle casse néanmoins cette image trop propre avec des vêtements plus rock, comme une veste en cuir d'agneau noire qu'elle chérie plus que tout. D'un naturel arrogant, elle joue souvent de l'aspect superficiel de sa personnalité pour irriter les personnes d'une grande spiritualité qu'elle rencontre, d'absolument tous les bords. Se refusant à faire une distinction entre le bien et le mal, la blonde converse avec tout le monde, n'hésitant pas à parler en plein milieu de discussions capitales des goûts vestimentaires médiocres au sein du Goteï 13, ou bien des couleurs en vogue cet hiver. Malgré son cynisme régulier, la blonde n'en reste pas moins globalement appréciée par ses congénères, grâce au sentiment de confiance qu'elle procure ainsi qu'à la fiabilité de ses dires.
Séductrice, elle n'hésite absolument pas à charmer lorsqu'elle en voit la nécessité, chercher avant tout à combler des intérêts qui sont siens. En effet, son statut d'être indépendant est passager, la blonde souhaitant clairement une ascension politique. Elle se dévouera à la meilleure proposition que l'on lui fera, se servant de son autorité pour les causes estimées justes.
Arya peut cependant se montrer d'une cruauté sans faille dès que l'on touche au domaine secret de ses sentiment. S'attachant relativement vite, elle masque cela par une distance affective et une certaine sévérité dans ses propos. Si la blonde décide de faire tomber les barrières, elle considère cela comme un véritable échec, le domaine de la sensibilité étant sa principale faille, avec la médiocrité de ses capacités physiques. Misant tout sur sa force spirituelle et une intelligence solide, il est préférable pour la jeunette de ne pas à avoir à défendre quoi que ce soit. Traumatisée par la réelle puissance des émotions, elle a conscience du danger de celles-ci, pouvant la rendre courroucée, hystérique, voire suicidaire lorsqu'il s'agit de la protection d'un être aimé.
Arya a fait le choix pour l'instant de vivre à l'écart de toutes les situations embarrassantes, s'enfermant dans son gigaï pour mener une vie d'humaine depuis quelques années. Jouant souvent des fraudes et de la bourse, ainsi que de son talent de négoce, elle a réussi à obtenir une richesse plutôt coquette. Sous la couverture d'un café bar luxueux au centre-ville de Tokyo, elle arbore une vie parfaitement normale, bien que la pression spirituelle dans ces lieux soit difficilement acceptable pour des humains normaux, ce qui en fait un point stratégique pour de nombreux défunts ou puissants. Elle possède l'appartement du dessus, richement meublé, menant au sein de ces dizaines de mètres carré une autorité discrète. En effet, son apparence enfantine invitent à de nombreuses questions de la part des clients, qu'Arya détourne avec la légèreté et l'extravagance de son caractère. Sociable et absolument sans gène, elle a tendance à considérer n'importe qui comme son égal, voire comme un subordonné s'il se trouve sur son territoire.
Malgré un caractère plutôt coloré, il se cache en la jeune fille quelque chose de plus malsain. En effet, son Hollow intérieur la tiraille sans cesse et se sert de ses faiblesses pour prendre le dessus. Il est aux antithèses d'Arya : fort, bourrin, et taciturne. Guère pugnace, elle n'a jamais réellement pris le temps de vouloir le maîtriser, cela venant au maximum une minute quand son cœur la guide. Il se joue du reste de ses émotions d'enfant pour arriver à ses fins, bien que nettement moins manipulateur qu'elle. Au fond, elle éprouve une grande fascination pour ce terrible segment de son âme, capable d'atrocités servant ses intérêts. Quand elle prend ses pouvoirs de Hollow, une sorte de crâne félin lui enrobe l’œil et la mâchoire, mais il se brise avec une extrême rapidité. De plus, ceci est une quête non partagée : Arya n'a personne pour lui apprendre les enjeux de sa race, elle fait donc cavalier seul en tant que simple shinigami indépendante. Cela en devient même une honte pour elle, car son impuissance vis-à-vis de celui-ci la dérange, ainsi que son manque de connaissance en général. Ce trait de pouvoir lui permet seulement de ne pas voir les Hollow ou les Arrancars comme de vulgaires méchants. La blonde préfère la mesure au manichéisme, pouvant accorder comme retirer sa confiance à toutes les races confondues, bien que pourvue d'un sentiment amer envers les Quincy, qu'elle trouve relativement pompeux et ennuyeux.
Si elle déteste bien une chose, ce sont toutes les formes d'autorité, de la Soul Society, de las Noches, ou même du monde des humains. Arya n'hésite pas à revendiquer son insoumission avec de multiples flagorneries, abusant des règles d'usages avec les gradés et jouant régulièrement la comédie en leur compagnie. Si elle arrive à éprouver de la sympathie pour certains, son hollow intérieur manifestera tout de même son envie de leur renverser le saké commandé sur leur sublime kimono. Rien de bien méchant en soit. La blonde reste quelqu'un que l'on peut facilement amadouer, se laissant souvent faire pour s'occuper lors de longues journées.

Voici donc l'ébauche d'une demoiselle cynique, insoumise, et avide, qui par sa finesse et son humour, cache les tourments de son âme.

Zanpakutō, Chiita Ryakuzu, l'esquisse du guépard. Sabre élancé, au manche constellé de topazes et à la lame d'un noir d'encre. Il a le pouvoir de différer les émotions, selon la différence de puissance spirituelle, accentuant la volonté et le charisme de la jeunesse, et donnant à son adversaire un sentiment de sympathie à son égard, pouvant aller de l'adoration et l'abandon du combat pour les plus faibles, ou une impression de trahison et des tourments de l'âme pour les plus forts. En somme, tout ce qui touche à Arya semble juste, noble, et ce qui va contre elle, parait mauvais et provoque un grand sentiment de culpabilité. Pour les personnes nettement plus puissantes qu'elle, ils sentiront uniquement une sensation de gène, d'illusion, de tromperie, tout au long du combat. C'est normalement, en accord avec la personnalité d'Arya, le sabre que l'on a uniquement besoin de brandir. Il possède cependant des effets contraires : plus il transperce l'ennemi, plus celui-ci, au lieu d'éprouver de la sympathie pour Arya, se verra posséder la même volonté et haine qu'elle.
Lorsqu'elle possède ses pouvoirs de Vizard, ce qui est pour le moment relativement rare, la blonde possède un halo noir autours d'elle et de son sabre, accentuant la puissance spirituelle de ses coups.

Année 2015. Il y avait une sorte de légèreté dans l'air. Les Parisiennes se promenaient dans les rues, fraîches et pimpantes. Arya se baladait avec le même sourire, celui d'une jeune fille débarquant dans une nouvelle vie, avec toutes ses futilités. Elle étudiait la littérature et la philosophie, s'habituait aux mœurs de l'époque, aux vêtements en vogue, ainsi qu'à la disparition de la lourdeur de la Soul Society. Elle commençait à apprécier l'art, oublier sa véritable condition. Au sein de ce monde sans véritable violence, elle vivait un véritable rêve. La jeunette aimait la simplicité des humains, ignorant les esprits avec un certain dédain. Elle avait déserté le Goteï 13 suite à la menace des Ombres, ne souhaitant pas prendre parti encore une fois au sein d'un conflit qui s'annonçait meurtrier et totalement désorganisé. Lâcheté ? Non. Il s'agissait plus d'un désintéressement total de sa part. A force de ne sentir aucun attachement émotionnel, elle avait fini par ne plus prendre à cœur ce sentiment d'anarchie permanente, de destruction et de souffrance. Paris respirait, comme elle. Ses seules préoccupations furent des accords de guitare, ainsi que de longs débats sur la condition humaine dans les cafés au bord de la Seine.
Mais ce fut lorsqu'elle rencontra ce garçon ordinaire qu'elle se sentit véritablement humaine. Quelques sourires, quelques rougissements, et le tour était joué. La blonde n'avait pas eu le temps de vivre une vie complète dans ce monde, mourant après avoir immigré au Japon suite à la bombe nucléaire d'Hiroshima. Elle fut effacée de ces lieux, en tant que jeune française de dix-huit ans dont les parents collaboraient avec l’Allemagne. Sa famille, envoyée chez leur principal allié pour des négociations, n'avait guère eu le temps de s'épanouir dans l'univers asiatique. Cette époque devenait de plus en plus abstraite, marquée par la violence des idéologies et la barbarie de la guerre, et Arya désormais pouvait goûter à une vie plus légère, une vie d'allégresse.
Ils s'étaient rencontrés dans un café, le jeune homme étudiait le cinéma. Il possédait une énergie spirituelle ridicule, mais il y avait un je ne sais quoi qui l’envoûtait, la transportant vers un univers lyrique, qu'elle n'avait jamais connu. Lorsqu'ils conversaient, plusieurs soirs d'affilés, Arya le regardait inlassablement. Ses yeux : gouttes d'encre qui brisaient deux superbes cercles de givre, se scindant en de fines lamelles d'ivoire. Des cernes qui enroulaient son regard malicieux, l'ovale hâlé de son visage...Il avait une tête de minot des rues, ceux qui vivaient cloîtrés dans la haine et la misère. Un gars des cités, dirait-on. Mais un gars des cités qui savait, dont la finesse d'esprit s'était illustrée plusieurs fois à l'école, et dont la harangue lui permettait de se sortir de situations délicates. Un jeune être qui se voulait libre, qui suivait uniquement les lois de la rue, objectant totalement les normes et les valeurs de la société, le bon chic bon genre. Un gamin vulgaire, qui savait insulter avec panache, déstabiliser un lettré par le contraste de son vocabulaire. Un garçon dont on avait oublié d'ajuster les paramètres déviants lors de son éducation.
Leur relation commença au bout de longs mois, ce qui irritait profondément l'ancienne Shinigami. Comment un vulgaire humain pouvait-il se refuser à elle ? Mais son amour démesuré lui permettait de préserver sa douce obstination. Au fur et à mesure, il s'habitua à sa bizarrerie et créa des sentiments à son égard. Ces deux années là furent sans doute les plus belles, aussi mièvre qu'une enfant, la sensibilité de la jeunette était à son apothéose. Elle en oubliait la dureté de son ancienne vie, l'omniprésence des hollows, les entraînements sévères pour se perfectionner... Arya était faite pour aimer, Arya était conçue pour mener une existence humaine.

- Mademoiselle veut partir au Japon avec moi ? murmura t-il un soir. Qu'il en soit ainsi.

***

La vie à Karakura fut nettement moins colorée. Ses obligations lui revinrent rapidement, souhaitant protéger son conjoint des Hollows. Il essayait de mener une vie rangée, avait changé ses sweats pour de jolis costumes onéreux. L'industrie du cinéma étant à son apogée, il s'était fait une place coquette, travaillant sur la publicité et l'accueil des films français en Orient. Son japonnais maladroit se perfectionnait et ils s'aimaient de plus en plus sincèrement. Arya était touchée par son épanouissement, bien que son secret devenait de plus en plus lourd. Elle remarquait au fur et à mesure que vivre parmi les hommes, sans en faire réellement parti, devenait une chose difficile. Il se posait des questions sur ses parents, ses relations, et la blonde hasardait souvent.
La menace spirituelle se fit de plus en plus pesante, sans faire parti du Kanshu, la blonde était consciente des discrets changements au sein de sa vie quotidienne. Elle s'absentait souvent sans donner de véritables raisons, cachant son gigaï et s'entraînant sans cesse. Parfois, elle se sentait comme partir, sa spiritualité l'étouffant de plus en plus. Pourtant, elle aimait son copain. Son naturel, sa simplicité, et bien qu'il n'était qu'un vulgaire humain, elle voyait en lui un être d'exception.

Fuis pétasse, lui souffla une jour une petite voix dans son esprit. Laisse ton gigaï et pars à Tokyo. Fais-moi confiance.
Elle ne sait pourquoi elle s’exécuta. Une pression spirituelle étouffante se faisait ressentir, lui intimant de fuir la ville. Si elle laissa son partenaire dormir tranquillement, c'était principalement pour le laisser dans son monde d'humain. Son cœur lui disait de le prendre avec elle, mais il ne faisait pas parti de cet univers, il ne comprendrait pas un pareil revirement de situation. Il était nécessaire qu'il reste ignorant, pour son bien.
Ce fut durant sa fugue que Karakura Town fut entièrement détruite. Arya était à Tokyo, regardant sur les écrans géants le défilement des actualités, la fêlure dans son âme grandissant. Il était mort, comme tant d'autres. Elle s'était contentée de fuir, encore et encore. Mais cette fois-ci, quelque chose s'était réveillée en elle, une incroyable haine contre elle et contre toute l'humanité. Elle savait qu'il ne se passerait pas un jour sans qu'elle ne regrette d'avoir fui le Goteï 13, puis après d'avoir abandonné l'être aimé sans même s'en rendre compte. Et chaque fois, une voix intérieure lui répétait les mêmes choses.

Tu n'es qu'une idiote Arya. Une sale petite conne. Oui, tu as fui, ce n'est pas de la lâcheté, mais de l'opportunisme. Tu serais morte au combat, ou dans la destruction de Karakura. Cela n'aurait rien changé. Mais maintenant, dans un monde en panique, tu es là. Tu peux symboliser la nouvelle erre, favoriser sa reconstruction. C'est maintenant que tu vas avoir un rôle, dans les circonstances d'avant, tu aurais été que de la chair à canon. Mais maintenant... Entraîne-toi et prends les rênes de ce monde. Ta vie commence aujourd'hui.
Qui es-tu, bordel mais qu'est-ce que tu fous dans ma tête ?
Je suis toi, Arya, un autre toi. Celui qui fait que tu n'es pas conne, celui qui fait que tu es toujours en vie, tandis que cet homme, cet oisillon que tu as aimé, pourrit sous les décombres. Car tu as une destinée toi, je t'amènerai là où tu veux.
Dégage, dégage, dégage.
Me renier peut être dangereux, jolie blonde. Arrête avec tes stupides chagrins d'amour. La vie est ainsi, ne sois pas si bouleversée par le décès d'une fourmi. Il est mort comme toi tu es morte durant la Seconde Guerre mondiale. Il n'était qu'un frein. Avance, ta vie n'est plus parmi eux.

***

Joli bar de cuivre et d'ébène, où serpentaient de petits airs de jazz. Arya était accoudée au comptoir, regardant avec malice chacun des clients qui rentraient ici. Elle était totalement changée, il n'avait fallu que deux ans pour la redéfinir, lui faire gagner en assurance. Son physique plus féminin, son cynisme à son apogée, et une jolie cicatrice spirituelle, celle qu'à laissé son amant déchu. Désormais, elle se montrait bien plus proche de la Soul Society, trônant discrètement dans son établissement de la capitale nipponne, attendant patiemment son salut.
Il y avait quelque chose de malsain en elle, un Hollow combattu, lâchement humilié, qui ondulait au sein de son âme. Son entraînement demeure une autre histoire, dont vous aurez conscience en la suivant au cours de ses futures péripéties.

Un homme rentra, elle reconnut les flux de son énergie. Un shinigami, un ancien camarade. Elle ne possédait aucun jugement à son égard. Un gars médiocre, sans doute, un vulgaire chien. Il se plaça en face d'elle, demandant nonchalamment un verre de saké. Elle le lui versa doucement, noyant la femme nue au fond du verre. Lorsqu'il leva son regard, il parut stupéfait.

« - Bordel, Arya, c'est toi ?
- En personne. Il y a des manières plus élégantes de parler à une jeune fille, goujat.
- Nous t'avons cru morte, nous n'avons pas pu te localiser au Japon...
- Je suis assez fine pour disparaître quand cela est nécessaire, Paris est une ville charmante.
- Quel gâchis. Mais quel gâchis ! Tu te retrouves là à verser des verres à des humains véreux. Tu avais tellement de potentiel. Tu verrais l'état du Goteï 13...
- Ferme ta gueule ignorant, ferme ta putain de grande gueule. Je suis en vie, ils sont morts. L'honneur, la noblesse au combat, ce sont des choses d'Asiatiques. Je regarde surtout les résultats. Je vous trouve... Comment déjà ? Ah oui : absolument pathétiques.
- En fuyant, tu nous as sali. On n'abandonne pas aussi lâchement ses compagnons. Tu es une traîtresse. Tu seras punie.»

Le regard indifférent de la jeunette changea, devenant plus rond, mimant la surprise. Son sourire se déployait, prenant la forme d'un parfait arc de cercle. Le shinigami parut fortement déstabilisé par l'étrangeté de ses mimiques, extrêmement malicieuses. Il recula, hésitant à sortir de son gigaï pour un véritable affrontement. La jeune femme, d'un calme spectaculaire, lui saisit fermement la main. La puissance de son âme le dérangea fortement, il ne reconnaissait pas son empreinte spirituelle, et bien que nettement plus spectaculaire, il y avait quelque chose qui l’envoûtait. Le souvenir de son pouvoir lui revint : autant de trahisons qu'elle pourrait faire, nombreux seraient ceux qui la verraient comme un ange émancipateur.

« -Je les attends, mon ami, murmura t-elle d'une voix douce.»