L'information n'avait pas mis longtemps à se répandre. Le Kanshu pouvait sembler quelque peu informel pour une organisation se voulant d'une telle importance mais s'il y avait bien un détail auquel il avait attaché une importance toute particulière, c'étaient les communications. Dans le sous-sol de son magasin s'étendait à perte de vue – ou peu s'en faut – une immense aire qu'il ne mettait à profit que lors des entraînements. Plus souvent ceux des autres que les siens, cela faisait bien longtemps qu'il se considérait comme à la retraite. Et puis, avait-il vraiment besoin de s'entraîner ? Même oisif, il n'avait rien perdu de sa puissance au cours des siècles et aurait encore été en mesure de tenir en respect les grands de ce monde... Et des autres.

Avec sa canne pour seule arme, Urahara Kisuke attendait au milieu de cette étendue déserte ses fidèles généraux ainsi que leurs subordonnés. Sa main libre s'était emparée d'un éventail qu'il agitait avec nonchalance tout en scrutant le passage par lequel ces derniers ne tarderaient pas à arriver. En dépit de son apparente désinvolture, l'heure était grave et c'est précisément en vertu de cela qu'il avait décidé de faire appel à eux. Il leur fallait faire le point sur la menace venue du ciel qui avait frappé Karakura. Par chance, ses dispositifs étaient toujours en activité et son réseau aussi vaste que par le passé. Ainsi, il avait pu réagir dans les plus brefs délais en convoquant tous ceux qui pouvaient l'être. Dès leur arrivée au magasin, Tessai les orienterait vers la salle où il se trouvait en ce moment.

Cette mine solennelle, depuis combien de temps ne l'avait-il pas arborée ? Même au sein de ce groupe, peu nombreux étaient ceux à avoir eu la chance de le rencontrer. Et même parmi ceux-là, rares étaient ceux à avoir vu autre chose que l'individu loufoque qu'il semblait être de prime abord. Ils allaient aujourd'hui découvrir une toute autre facette du fondateur du célèbre bureau de développement technique. Songeur, il se mit à marcher sans but en attendant que ceux qui avaient été conviés répondent à son invitation. Le temps pressait, et même s'il ne doutait pas qu'ils seraient rapidement sur les lieux, il souhaitait également que cette réunion ne s'éternise pas...

Sa main ajustait l'inclinaison de son sempiternel couvre-chef quand les premiers bruits de pas se firent entendre...

Un tel chamboulement ne pouvait pas passer inaperçu. Encore moins lorsque l'on est habitué à réagir sous la pression, à intervenir dans l'urgence. En cela, son passé de Shinigami aux ordres du Gotei était précieux. Le message avait été envoyé, visiblement à l'ensemble des gardiens du Kanshu, et ce n'est pas Kamui qui traînerait en route. Il avait beau avoir intégré cette organisation depuis peu de temps, il se refusait à rester en retrait. Le message reçu, il s'était ainsi précipité vers le quartier général du Kirin. Urahara était excentrique en bien des points mais sa réactivité sur ce coup-là était proprement exemplaire. Toujours selon ce que pensait le Kagura, évidemment.

Sa très grande vitesse n'était d'ailleurs pas inutile pour rejoindre au plus vite le point de rassemblement. S'il avait été l'élève particulier de Tenzen, ce n'était évidemment pas sans raison. Une simple ombre qui passait de toit en toit, sans même s'accorder un seul moment de répit. Un dernier pas et il arrivait à place. Saluant Tessai qui s'empressait de lui indiquer où se rendre, Kamui ne perdit pas une seconde et aperçu enfin Urahara Kisuke. La mine de ce dernier ne faisait que confirmer la gravité de la situation. Mais ce qui surprit le plus l'ancien Capitaine de la Troisième Division, c'était l’absence des grands Généraux qui appartenaient à cette organisation. Un manque de coordination comme celui-ci n'était qu'une preuve de plus à ses yeux des manquements de ce groupe. Il gardait toutefois ses réflexions pour lui, inclinant la tête légèrement pour saluer celui qui était à la tête de tout ceci. Lui aussi ancien Capitaine du des Treize divisions du Gotei.

- Urahara-sama...

Inutile d'en dire plus pour le moment. Afin d'attendre les autres et de ne pas se perdre dans des pensées qui ne pouvaient que troubler son humeur, Kamui se mit en seiza, posant le fourreau de son Zanpakutô à ses côtés. Il ne restait plus qu'à attendre que les autres daignent se présenter ici. Et s'ils tardaient, Karakura n'aurait qu'à déplorer son recrutement des plus hasardeux.

Le haut parleur qui diffuse habituellement ma douce musique dramatique s'éteint d'un coup sans prévenir, puis une voix vient remplacer la mélodie, une voix que je me serais bien passé d'entendre aujourd'hui. Un automate qui réagit aux différents ordres communiqués dans le Quartier Général du Suzaku et qui me les retransmet avant que les limaces ne le fasse. Je peux ainsi partir avant même qu'il n'aient eut l'idée de venir me chercher. Je quitte donc mon analyse d'énergie de cet Arrancar, l'Empereur, pour rejoindre le Magasin du Kirin. Déçu ? Un peu, mais une convocation de la personne que j'estime le plus en ce monde peut être intéressante. Voir même plus intéressante... Je verrouille donc mon laboratoire en soumettant la porte à mon pouvoir puis je disparaît dans un petit flash lumineux rouge au sol.

La route ne sera pas bien longue et pas la peine de changer mon apparence pour ce trajet, les humains sont incapables de me voir à cette vitesse de toute façon. Je tente brièvement de trouver un réponse quant à cet appel soudain, si il décide de convoquer tous les membres du Kanshu dans ses quartier c'est que l'heure est grave... Qui dit cela dit aussi évènement, et qui dit évènement dit préparation... Des nuits blanches semblent se prononcer pour moi à trafiquer divers systèmes défensifs et autres fourberies dont lui seul à le secret. J'arrive enfin devant l'échoppe, bien longtemps que je n'y suis pas retourné, depuis mon arrivée je crois oui... Je pénètre dans le magasin, dirigé par l'assistant d'Urahara et à ma grande stuppeur tous les généraux ne sont pas présent, notamment Igarashi... Rien d'étonnant après tout. Peu de monde à par eux, Imari seulement et un autre type que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam. Il a un Sabre à côté de lui, certainement un Shinigami... La Soul Society n'est qu'un panier percé au final.

¤ Yoruichi-San, Kuroaski-San, Imari-San, Urahara-San. Bonjour.

Je m'approche de cette nouvelle personne, nous ne sommes pas beaucoup pour le moment alors autant en profiter pour faire preuve de savoir vivre... Les foules m'ennuient un peu. Je lui tends ma main, les salutations seront bientôt terminées.

¤ Kisaragi Saemon, Suzaku. Bienvenue parmi nous.

Une attaque ?! Impossible d’imaginer le contraire ! Cette secousse puissante comme si une météorite venait de frapper Karakura, ce code d’alerte que chacun redoutait tant qui fut envoyé à tout le monde. Ordre direct du Kirin, je ne fus même pas au courant avant qui que se soit. Comme n’importe quel gardien du Kanshu je reçus ce code qui ne présageait vraiment rien de bon. Une réunion de crise, comme il y a en avait une avant l’attaque final sur les Quincys il y a plus de deux cents ans... Ce qui n’était pas pour me rappeler de bon souvenir je dois dire. A la différence que les «méchants» avaient semblerait-il attaqué les premiers !

Je quitte donc mon bureau à toute vitesse, oui car je me trouve bien loin de l’endroit du rendez-vous, mon bureau n’étant pas réellement centré par rapport à l’échoppe d’Urahara mais seulement par rapport à mon quartier, pour des raisons de simples logiques. Je me dois donc de me déplacer à ma vitesse maximal, ne faisant qu’apparaitre et disparaitre à quelques endroits pour reprendre appuis, bien trop vite pour que quiconque ne m’aperçoit. Je me sais en retard, mais là n’est pas le problème à vrai dire, je connais déjà ma réputation, et ce n’est pas cet événement qui risque d’y changer quoi que se soit, j’aurais beau avoir été là en premier que la situation aurait été la même.

Tessaï-sama.

Lui dis-je avec un mouvement polie. Je n’aurais su dire lequel des deux je considérais le plus, cet ancien chef des Nécromanciens qui aurait pu me faire passer pour un amateur en Kidô, ou ce chef de génie et ancien capitaine du Gotei 13 qui arrivait à le faire oublier avec son côté loufoque et exubérant. Quoi qu’il en soit je me devais d’y aller, la plus part des autres devaient sûrement être déjà là !

Urahara-sama.

La même salutation respectueuse. Je n’eus pas besoin d’en dire plus pour me rendre compte qu’il était vraiment sérieux, la situation devait être grave ! Comme je m’y attendais Imari et Saemon était déjà là, plus un shinigami que je n’avais jamais vu de ma vie. Il y avait aussi Yoruichi et Kurosaki, deux autres généraux, ce qui faisait qu’il n’en manquait plus qu’un ! Malgré ça une question subsistait :

Une réunion du Kanshu. Tout le monde convoqué. Donc lui y compris, même s'il n'était qu'en bas de la hiérarchie. Evidemment, il allait faire acte de présence, bien qu'il ne s'agissait pas du genre d'événement l'amusant particulièrement. Oh, évidemment il pouvait y avoir des surprises. On n'était jamais à l'abri d'un élément perturbateur rendant le tout intéressant. Et puis, il était curieux. Il en devinait déjà la cause. Un regroupement d'urgence en raison d'une crise ? Alors qu'un truc étrange venait de survenir à Karakura ? Etrange coïncidence non ?
En effet, ses capacités étaient telles qu'il avait ressenti les problèmes que cela causait. Et cela aussi était du genre intriguait. Peut être allait-il pouvoir en savoir un peu plus. Et peut être cela allait-il lui offrir une opportunité d'amusement telle qu'il n'en avait pas vu depuis qu'il avait changé de vie. Ce qui commençait à le faire presque regretter d'ailleurs. Quel intérêt de l'avoir fait si c'était pour se faire royalement chier ?

Tranquillement, clope au bec, il pénétra donc dans le quartier général de l'organisation. Il n'était pas le premier arrivé, loin de là même. Ce qui ne l'étonne guère. De nombreuses personnes étaient certainement plus impliquées que lui. Qu'il connaissait... Et bien il y avait Shu déjà. En tant que général, il était évident que ce dernier se devait d'être présent. Le contraire aurait fait tâche. D'ailleurs, par politesse évidemment, il salua ce dernier d'un signe de tête.
Puis il se tourna vers une autre personne qu'il connaissait. Imari. La belle Quincy et lui avaient eu l'occasion de faire une mission ensemble, et bien que leur relation était peut être quelque peu particulière, à cause d'elle évidemment, il y avait une chose qu'il n'avait pas abandonné. Il s'approcha donc d'elle, sourire aux lèvres, s'inclinant légèrement.

>> Heureux de te revoir ma belle. La forme j'espère ? Ça te dit de venir boire un verre chez moi après tout ça ? Histoire de se détendre...

Et il recula quelque peu, avant qu'elle ne se décide à réagir possiblement mal. Du genre, une gifle. Il n'aurait pas été réellement étonné. Pourtant, il ne comprenait toujours pas pourquoi elle lui résistait.
Il se tourna ensuite vers le big boss du lieu, attrapant sa cigarette entre ses doigts et l'écartant d'un grand geste.

>> Chef ! C'est triste d'avoir à attendre que ce soit un peu le bordel pour faire une réunion ! Une grande fête avec pot d'accueil, ça aurait été sympa non ? Histoire qu'on fasse connaissance, qu'on installe une bonne ambiance.
Puis ça fait toujours plaisir et permet de travailler dans des meilleures conditions je trouve !

Evidemment, ce raisonnement était à peu près impossible à suivre pour quiconque ne le connaissait pas. C'est à dire un certain nombre de personnes ici présentes. Personnes qu'il avait d'ailleurs totalement ignorée, ne leur jetant pas même un regard.
Ce fut qu'une fois le silence installé qu'il se dit qu'il allait peut être se faire engueuler pour son attitude...

Calmes d'ordinaire, les Âmes qui me suivent, reliées à la ceinture de mon Gigai par leurs chaînes de longueur variable, sont dans la plus grande agitation. Quand je franchis le seuil de la salle d'entraînement du Kanshu, je suis certain d'avoir été annoncé par leurs cris une bonne poignée de secondes avant mon apparition.

« … Et après, hein ? J'ai rien contre le fait de passer de l'autre côté, mais ça, je crois pas que ça soit la meilleure manière de le faire !
-C'est toujours mieux que d'être un appât pour les Hollows ! Si vous avez pas le courage d'essayer, moi, je tente ma chance !
-Bon débarras ! Tu l'ouvres que pour te plaindre, de toute façon, et pour gueuler comme une fille quand on rencontre un Monstre !
-Au moins je verrais plus ta sale gu-
-Silence. Nous sommes arrivés. »

La mine grave, je n'ai fait que tourner légèrement la tête pour darder sur eux un regard noir. Ma colère ne leur est pas exclusive, et leurs boniments ne me font ni chaud ni froid. Mais ce qui vient de tomber sur Karakura perturbe tous les efforts mis en œuvre pour la sauvegarder, et cela avec une efficacité telle que je soupçonne moins les Hollows que les Shinigamis d'en être les commanditaires. J'ai cependant parfaitement conscience que cette allégation n'a aucun sens. Frustré de ne trouver aucune réponse satisfaisant mon désir croissant de trouver un coupable, j'attends de cette réunion que mon souhait soit exaucé.

Mon regard se tourne vers l'assemblée. Certains visages me sont connus. D'autres pas. Mon implication au sein du Kanshu n'est pas la plus exemplaire. Je salue d'un bref mouvement de tête chacun des êtres présents. Dans leurs yeux, je vois la même furie de trouver des réponses que la mienne. Les Âmes derrière moi se sont tus. Elles sentent comme moi la gravité de l'atmosphère. Un seul homme en est l'origine. Urahara a délaissé son manteau d'extravagance pour laisser la place au vêtement du leader. Derrière moi, Zed oscille la main dans un geste de salut jovial. Les autres restent de marbre, se lancent des regards à la fois piqués des reflux de leur conflit, et désemparés par la situation. Mes pas m'amènent au sein du groupe, où je me plante, droit comme un « i », les bras le long du corps, et les poings serrés. Mon visage est de marbre, mais mes yeux étincellent de fureur.

« Navré du retard. Je suis venu aussi vite que j'ai pu. »

Point. Les excuses étaient de mise. Pas les courbettes. En d'autres circonstances, j'aurais profité de ce rassemblement pour identifier clairement les personnes présentes. Cela viendrait en temps voulu. Pour l'heure, qui était grave, il y avait plus important en jeu.

De toute évidence, tous ici connaissaient ses états de service en tant qu'ancien capitaine de la douzième division. À moins que le Kanshu n'ait déjà pris assez d'importance que pour que le titre de Kirin lui vaille une telle déférence ? Urahara se serait volontiers attardé sur la question si la situation n'avait pas été aussi critique. Son allure n'en était pas moins avenante quand ils se présentèrent à lui, certains ponctuels, d'autres moins. Qu'importe ! L'essentiel, c'était qu'ils soient tous rassemblés dans ce sous-sol pour recevoir les explications qu'il avait à leur donner. Rien d'autre ne comptait pour le moment. Sa réputation d'excentrique le précédait. Ainsi donc, pour qu'il mobilise toutes ses troupes, il devait forcément s'être passé quelque chose de grave. Le ton était donné. Ne restait plus qu'à mettre quelques mots sur la raison de leur présence ici, puisque nul ne semblait avoir remarqué l'agitation qui régnait au dehors...

Soyez les bienvenus dans ma modeste boutique ! claironna-t-il avec un sourire éclatant. Désolé, j'ai oublié le thé et les petits gâteaux, mais j'y penserai la prochaine fois, c'est promis !

Hum... Une tentative de détendre l'atmosphère brillamment échouée. Mais il se serait au moins donné la peine d'essayer, n'était-ce pas déjà un bon début ? Dès qu'il eut repris une mine plus sérieuse, comme l'exigeaient les circonstances actuelles, il passa à une tentative d'explication où perçait légèrement sa frustration de ne pas en savoir plus. Son esprit scientifique l'incitait à inspecter cet objet pour en connaître la nature mais c'était avant tout à eux d'en savoir un peu plus sur le sujet. Ce n'était qu'en lui ramenant ces informations qu'ils lui permettraient de faire les analyses qui s'imposaient pour peut-être trouver une piste. La menace ne pouvait provenir du Hueco Mundo. Aizen était de l'histoire ancienne et il en allait de même pour le Vandenreich.

Aucun d'eux n'avait donc pu commanditer une telle action. Et il doutait fort que les survivants de l'Espada soient du genre à employer la ruse et avec elle de tels stratagèmes. Ce n'était pas impossible que l'endroit soit de nouveau aux mains d'une force supérieure mais il aurait été on ne peut plus surprenant qu'ils se soient laissés faire alors que l'armée Quincy serait maître de la place s'ils n'étaient pas venus les en déloger. Un mauvais souvenir qui avait dû rester inscrit dans les mémoires de tous les Arrancars qui avaient dû subir le règne sans partage d'étrangers sur un domaine qui leur revenait par droit de naissance. Mais trêve de conjectures, chacun ici présent n'aurait qu'à tirer ses propres conclusions.

Vous vous en doutez, je ne vous ai pas fait venir ici pour écouler mes marchandises, bien que j'aurais préféré ! Il referma son éventail d'un claquement sec. Un objet volant non-identifié s'est écrasé à Karakura il y a maintenant quelques heures, vous le trouverez au nord de la ville. Vous ne pouvez pas le manquer, il se trouve au milieu d'un énorme cratère ! Le problème, c'est que nous n'avons pas pu en déterminer la provenance, et plus inquiétant encore... Que cette chose semble se nourrir de toutes les âmes qui passent à sa portée.

Un souvenir lui traversa l'esprit, celui de la Bataille d'Hiver où Aizen clamait haut et fort vouloir anéantir Karakura dans sa totalité pour créer la Clé du Roi au moyen du Reiryoku de chacun de ses habitants. Un projet insensé qu'il avait bien failli pouvoir mettre à exécution, et qui n'avait été empêché que grâce à l'entrée en scène de Kurosaki Ichigo. Cependant, celui-ci n'était plus de ce monde ni d'aucun autre et c'était sur le Kanshu qu'il fallait compter pour neutraliser cette menace, à présent. Leur laissant le temps de digérer l'information, Urahara reprit d'un ton égal qui ne laissait rien paraître de ses émotions. Le Kirin ne faillait pas à sa réputation d'individu énigmatique, c'était le moins que l'on puisse dire.

Son rayon d'action semble s'étendre à mesure que le temps passe. Inutile de dire que si nous ne faisons rien pour l'arrêter, nous habiterons bientôt une ville fantôme ! Les renseignements que j'ai pu obtenir ne font état que d'âmes humaines, mais cela ne veut pas dire que vous êtes à l'abri. Ne vous en approchez qu'avec la plus grande précaution ! Il serait dommage que nous perdions la moitié de nos membres alors que l'organisation est en pleine expansion, vous ne croyez pas ?

Les explications furent enfin données, permettant au Kagura de se faire un avis plus précis sur la situation. Ainsi donc la cause de tout ce remue-ménage était un objet étrange aspirant les âmes. Une nouveauté en quelque sorte et Kamui lui-même ne parvenait à en saisir toute l'utilité. Le danger était réel, important, et Kisuke avait raison de se méfier ainsi de cette chose. Suite à ces propos, plus personne ou presque ne prenait la parole. Rapidement toutefois, Imari se fit la porte-parole de tous. Et une fois encore, son pragmatisme était impressionnant.

Des autres, Kamui ne connaissait rien ou presque. Mais la Quincy, il avait au moins eu l'opportunité de la rencontrer et de la voir en action, et elle possédait des compétences toutes particulières. Elle plus que quiconque méritait d'être sur cette mission, l'ancien Capitaine le savait. Mais serait-ce l'avis du Kirin ? Rien n'était moins sûr. Car si la prudence était de mise, le Kagura partageait l'avis d'Imari. A trop en user, Karakura disparaitrait. Qu'importe que quelques gardiens succombent si cela permettait au plus grand nombre de survivre ? Telle était la philosophie du Gardien du Genbu. Et il comptait bien signifier son avis, même s'il haïssait les longs discours.

- Je suis du même avis. Le rang n'a ici aucune importance. Il faut réagir sans tarder ou d'autres âmes tomberont. Qu'importe si certains des Gardiens meurent en collectant des informations indispensables à la survie de tous. Le temps nous est compté.

Alors même qu'il avait pris la parole, Kamui n'avait pas bougé de sa position, son sabre toujours à ses côtés, les yeux clos alors qu'il restait concentré sur son flux de Reiatsu. Maintenant qu'il appartenait au Genbu, il était tout disposé à prêter son savoir et ses compétences au Kanshu, afin de préserver les vies qu'il avait sous sa responsabilité. En spécialiste du Kidô qu'il était, il avait peut-être une proposition pour ralentir l'aspiration des âmes. Mais rien ne garantissait la réussite de cette entreprise et puisqu'ils n'avaient visiblement aucunes informations dignes de ce nom, toute décision serait un risque.

- Peut-être que le Kidô nous permettrait de gagner du temps. Un Kekkai suffisamment puissant pour limiter les effets de propagation de l'objet peut être mis en place en quelques instants, si vous me prêtez un ou deux autres spécialistes pour me seconder.

Kisuke était aussi un expert dans l'art de la nécromancie. Peut-être saisirait-il l'intérêt du plan de Kamui. Si une ou deux autres personnes mêlaient leurs dons aux siens, le Vizard était persuadé qu'ils parviendraient à endiguer le mal le temps de comprendre comment l'annihiler. Mais c'était peut-être un projet insensé... Après tout, il ne connaissait ni la forme, ni la taille de l'objet en question.

Terumi aimait bien le style du Kirin. Du genre à essayer de mettre un peu de bonne humeur partout, même dans les situations les plus graves. Car il s'était toujours demandé une chose. Lorsque la situation était déjà désespérée, pourquoi la rendre encore pire en déprimant, en se croyant condamné, ou autre connerie du style ? Lui ne voyait pas les choses ainsi. A chaque situation, un amusement était possible. C'était une règle universelle.
Mais tous ne semblaient pas vraiment partager cette pensée étant donné que peu réagirent aux mots de leur supérieur ayant pour but de détendre un peu l'atmosphère. C'était triste, mais que pouvait-il y faire ? Pas grande chose. En fait, la seule chose que pouvait faire le Quincy en cet instant étant d'attendre, fumant tranquillement sa cigarette tout en écoutant ce qui se disait.

C'est à dire un résumé de la situation, signifiant que c'était la merde. Pas vraiment étonné vu la réunion. Puis ça n'avait pas été très discret. Puis les réactions. Sur le coup, simplement d'Imari et d'un inconnu pour l'homme aux yeux bleus. Les deux, ce n'était pas grand chose d'intéresser. Du moins il trouvait. Des suppositions, des propositions. Déjà, réagir. Evidemment qu'il fallait le faire, et cela semblait même être le but de tout ce bordel.
Puis si Imari se proposa simplement en tant que tête brûlée, l'autre fit quelque chose d'un peu plus utile. Voir à contrer un peu ce truc. Des Kekkai bloquant les pouvoirs d'un objet inconnu, ça devait courir les rues. Il prit alors la parole, sans bouger du perchoir où il s'était installé après s'être adressé au boss.

>> Si ce truc peut aspirer les âmes, peut être qu'il est capable de simplement se nourrir de toute force spirituelle autour de lui. A partir de là, Kekkai ou autre se feraient littéralement aspirer et renforceraient tout ça.
Et si ça peut marcher... Bah pourquoi ne pas aller au plus simple et le détruire tout simplement ? Quelques attaques bien placées, et ça devrait être réglé, plus de problème.

Pour lui, ce raisonnement était le plus simple. Mais il semblait que peu y aient pensé, préférant enquêter, étudier, bloquer. Parfois, il était inutile de chercher compliqué. Lui même n'était pas une brute, mais la solution de la force était parfois la meilleure. Au pire, ils feraient face à un truc solide. Mais il ne fallait pas lui faire croire que personne ici n'avait la force de briser ça. Rien que leur chef.
A chaque fois qu'il se trouvait en sa présence, Terumi ne devait que constater que sa puissance était tout simplement écrasante, si bien qu'il ne scrutait plus les alentours, afin de supporter une telle chose. Si quelqu'un était capable de quelque chose, c'était certainement lui.

>> Après, il faut évidemment réunir assez de volontaires pour risquer leur vie. Perso, je le suis, mais je suis sûr qu'il y a plus utile que moi. Après tout, un traqueur ne sert pas à grand chose quand on connaît l'emplacement de la cible.

Comment dire, sans passer pour un lâche, qu'il n'avait pas vraiment envie d'en être ? En disant qu'il y avait plus utile que lui, tout simplement. Le pire ? C'était certainement vrai.

Deux personnes «d’importances» arrivèrent encore après moi, Terumi qui réussis encore une fois à se faire remarquer, je me demandais s’il le faisait exprès ou s’il était réellement le boulet qu’il prétendait être. Il ne pensait pas une seconde à ce qui pouvait se passer à l’extérieur de la ville, au ravages que cette attaque pourrait causer ! Puis le dernier général, et ces fidèles âmes apparurent, en retard tout comme moi. Et lorsque les questions qui assaillaient mon esprit refirent leur apparition, le Kirin décida enfin de prendre la parole. Il semblait vouloir détendre l’atmosphère, en faisant disparaitre l’intervention stupide de Terumi d’une parole avant d’en venir enfin aux faits ! Je tressaillis à l’entente du problème. Ma perception de Reiatsu avoisinant le néant total je n’avais pas été capable de glaner une telle information, n’ayant ressentis que le choc de l’impact ! Le fait que la zone d’effet augmente de plus en plus rajoutait une contrainte de temps à tout ce merdier, mais pire que tout, qui pouvait bien envoyer une telle frappe ?!

Car si cela se trouvait il se pourrait bien que des ennemies soient en plus apparus au même moment, et tente de protéger leur appareil de destruction massive, la population de la ville risquait fortement d’être réduite à néant si nous n’agissions pas assez vite ! Il fallait impérativement que nous nous rendions sur place, et que nous découvrions comment arrêter cet objet non-identifié ! Trois avis furent rapidement donné, Imari qui sans que cela ne m’étonne trop se proposait en tant que volontaire pour y aller, un shinigami qui faisait la même chose, tout en proposant une idée plutôt bonne à l’aide de Kekkai, et enfin Terumi qui contredit la théorie précédente en en proposant une autre, tout en se proposant à moitié pour la mission. C’était définitivement mon tour de prendre la parole.

Si je puis me permettre en ce qui concerne cette idée de destruction, comme l’on ne sait même pas qui envoie cette arme de destruction massive, il se pourrait très bien qu’ils aient envoyé des soldats avec, ou qu’il y ait installé un processus d’auto-défense, voire même que les investigateurs de cette attaque soit venu avec pour la protéger.

Ceux qui étaient derrière tout ça avaient été capable de créer une arme de la sorte, aspirant les âmes à portés, voire comme le disait Terumi toute forme d’énergie. Ce qui faisait penser qu’ils pouvaient très bien être capable de défendre leur arme ! Ce qui rendait bien plus difficile d’envoyer n’importe qui se rendre sur place, ou du moins le plus prêt possible pour tenter quoi que se soit. Pour ma part je trouvais l’idée de l’utilisation du Kidô la plus intelligente pour l’instant, mais qui sait peut être le Kirin où quelqu’un d’autre aura meilleur proposition ?

Cela va de soit que je suis volontaire pour partir sur le champs, d’ailleurs si le plan de Kekkaï est mis en place je peux me rendre utile !

J’étais un expert en Kidô et comptait bien le prouver, s’il fallait mettre en place une telle technique cet homme aurait besoin de beaucoup d’aide. Celle d’un général ne devrait pas être de trop...

Tout le monde a son idée sur la question. C'est sans conteste une bonne chose. Mais bien sûr, je ne déroge pas à la règle. Comme à mon habitude, je m'attends à ce que ladite idée ne soit pas du goût général, mais qu'est-ce que je risque ? Personne n'a semblé choqué par le fait que j'entraîne une poignée d'Âmes dans mon sillage. Soit je me fais des idées quant au nombre de « biens-pensants » au sein du Kanshu, soit ils se savent se taire lorsque la situation l'exige. En l'occurrence, une crise à grande échelle est effectivement une plutôt bonne raison de ne pas s'intéresser à mes usages. Je fais un pas en avant, et réponds à toutes les interventions.

« Destruction, oui, mais en cas d'extrême nécessité. Je suis plutôt favorables aux Kekkais, mais pas simplement pour restreindre le pouvoir de la chose. »

Je lance ce disant un coup d'oeil au sabreur respectueusement assis en face du Kirin. Comme pour Terumi, la destruction est la première idée qui m'est venue en tête, mais cela ne semble pas être son cas à lui. Contrairement à moi, il sait sans doute garder la tête froide quand les circonstances l'exigent. Cependant, il me semble manquer d'ambition. Ce n'est ni vers Urahara, ni vers personne en particulier que je me tourne ensuite pour exprimer le fond de ma pensée. Mon regard passe de l'une à l'autre des personnes présentes, une lueur de colère et de passion l'habitant.

« J'ignore qui nous attaque de la sorte, et en débattre ici serait une impasse. Pour l'heure, il faut gérer la crise, et sans perdre une seconde. Néanmoins, qui que soit l'ennemi, je refuse de le laisser penser que nous ne répliquerons pas. Quelle que soit cette arme, je refuse de la détruire avant d'être absolument certain que nous ne saurons pas nous en servir. »

Maintenant, tous savent à peu près à quoi s'en tenir. Plutôt que de rayer cette chose de la liste de nos préoccupations, je préfère m'en emparer et en mesurer les capacités. A mes risques et périls, bien entendu. Tout en faisant une pause, je jauge les impressions laissées par mes paroles. Il n'est pas impossible que je sois le seul à être intéressé. Après tout, je suis le seul à me servir d'Âmes pour appâter les Hollows infortunés qui passent dans mon district.

« Je suis loin d'être un expert en Kidô, mais s'il est possible de bloquer l'effet de cette arme, et de la déplacer, j'aimerais qu'elle soit déplacée dans une autre dimension pour y être analysée. Je me porte volontaire pour tout test qui nécessiterait une prise de risque.
-Euh... Tu nous enverras dans l'Autre Monde avant, hein ? Déconne pas, hein. »

Je me tourne vers Zed, avec un sourire. Ce dernier esquisse un frisson en constatant que ma froide colère s'est transformée en excitation.

« Bien entendu. »

Je fais de nouveau face au Kanshu, un pouce passé dans la boucle de ma ceinture, l'autre main relevant le bord de mon écharpe au-dessus de mes lèvres pour dissimuler mon rictus lorsque je reprends.

« Bien sûr, personne n'est forcé d'adhérer à ce plan. Mais soyez assuré qu'un homme qui décoche une flèche dans une cible est rarement sans en posséder une dizaine d'autres dans son carquois. J'ai horreur de me battre en aveugle. »

La messe est dite. Mon regard vole dans tous les yeux pour imprimer en chacun ma détermination. Si une seule personne se joignait à moi, ce serait déjà un grand pas en avant. Je saurais sur qui me reposer quand une autre occasion se présenterait. Car une flèche non-létale ne vient jamais seul... Et je n'ai pas l'intention de mourir aujourd'hui.

Bien que caché dans l'ombre du chapeau, son regard s'attarda sur le Général du Seiryu.

L'idée n'était pas mauvaise, mais...

Je doute fort que nos amis de Soul Society ou du Hueco Mundo apprécient de recevoir un tel objet à notre place ! En leur faisant ce cadeau empoisonné, nous devrions nous attendre à des représailles de leur part, et je n'ai pas très envie de les voir venir nous demander des comptes. Nous n'avons plus eu maille à partir avec des Arrancars depuis un moment, je ne voudrais pas les réveiller... Ils sont plutôt grognons au réveil, vous savez ?

Bien que sa réponse ne soit destinée qu'à Kaa, il avait longuement fixé les âmes qui pendaient au bout de son zanpakutô sans en dire mot. Une méthode personnelle sans doute, Urahara ne pouvait l'en blâmer. Après un long silence où il passa en revue les personnes présentes, il finit par reprendre la parole.

Un... Deux... Trois ! ♪

De la pointe de son éventail refermé, il avait successivement désigné Shu, Kamui et Imari. Ces trois-là étaient donc ceux qui avaient été choisis pour mener cette mission à bien. L'apparente nonchalance avec laquelle il avait jeté son dévolu sur eux n'ôtait rien au fait qu'il avait choisi avec soin les membres de cette équipe de secours. Là où les deux premiers étaient experts en Kidō, les talents de Quincy de la jeune femme seraient sans doute d'une certaine aide afin de comprendre le mécanisme de cet appareil – si tant était que c'en soit un, bien évidemment.

J'aimerais que vous alliez inspecter cet objet et que vous m'en fassiez un rapport détaillé. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons savoir ce dont il s'agit ! Usez de tous les moyens qui vous sembleront bons, tant que vous évitez de détruire la moitié de la ville ! Bien entendu, s'il devait s'avérer plus dangereux que nous le pensons, je vous demanderai de bien vouloir le détruire, mais il serait fâcheux que les âmes des personnes qui y ont été enfermées s'évanouissent dans la nature... Je fais confiance à votre discernement pour savoir ce qu'il convient de faire !