« Bon, où qu’elle est la Shihōin là ? »

Cela faisait une semaine qu’il avait rejoint le Kanshu. Une semaine qu’il avait intégré la branche Byakko & qu’il faisait équipe avec Sig’ le Quincy & Joshua le Fullbringer à Karakura. Mais surtout, une semaine qu’il leur tapait sans cesse sur les nerfs. Le motif ? Carter voulait rencontrer au plus vite Shihōin Yoruichi, la dirigeante de leur section. Pour s’entretenir avec elle ? Que neni, c’est mal connaître l’illusionniste. Non, lui, ce qu’il voulait, c’était s’arranger un coup avec elle. Passer une nuit, à la peloter, profiter de son corps aux parfums exotiques, bref se la taper ! Du coup, ne pouvant cacher son impatience, le Carter ne pouvait s’empêcher de décrire tout ce qu’il lui fera pour lui offrir du plaisir, ce qui ne manquait pas de dégoûter le vieil humain et d’énerver le jeune Quincy, à tel point qu’il se demandait comment il ne pouvait pas lui tirer une flèche en pleine tête.

« Et donc, à cet instant, je la prendrai contre l’mur et là, je… »
« FERME TA PUTAIN DE GUEULE, RIVER ! » hurla de rage Sig’, complètement exaspéré. « J’EN AI MARRE DE T’ENTENDRE DIRE DE LA MERDE ! TA GUEULE ! TA GUEULE !!! »

Carter fut autant surpris que Joshua de la réaction de Sig’. Autant le vieux, c’était parce qu’il avait l’habitude de voir son ami calme, autant pour l’illusionniste, c’est parce qu’il pensait que l’archer spirituel avait en tête les mêmes idées cochonnes. Mais apparemment, non, loin de là. D’abord étonné, le Fullbringer lâcha ensuite un sourire perfide. S’agenouillant pour être au même niveau que le Quincy, il décida de le taquiner.

« Bah alors, pupuce ! On est fâché, hein !? Mais faut pas t’énerver, mon choupinou ! » se moqua Carter, tout en prenant une voix de demeuré – Comme s’il parlait à un bébé. Il en profita d’ailleurs pour tirer la joue gauche de son co-équipier. « Allez, fais un sourire ! Areuh-Areuh-Ar… »

C’en était trop pour Sig’. Sans une once d’hésitation, il concentra du reishi dans son poing droit et frappa en plein sous le menton Carter. Ce dernier, totalement pris à revers, s’envola vers d’autres cieux. Il ne se sut d’ailleurs pas ce qu’il s’était passé entre l’instant où il s’était fait uppercuté et celui où son visage s’est explosé contre le sol. Il savait juste que s’il n’était pas quelqu’un d’aussi formidable, il serait mort. Extirpant sa tête du béton de ce coin désertique de la ville nippone, il débarrassa son visage de la poussière qui s’y est incrustée. Puis il leva son regard et constata qu’il était agenouillé devant une femme. Une femme qui semblait d’ailleurs le regarder. Mais ce n’était pas la personne qui attirait son attention, mais la poitrine de cette dernière. Elle était généreuse, belle et voulait apparemment faire plus ample connaissance avec le charmant jeune homme qu’est Carter. Du moins, c’est ce qu’il croyait. Faisant un geste approbateur de la tête, le gardien du Byakko se leva et fit une révérence à la demoiselle.

« Bien le bonjour, belle demoiselle ! Qu’est-ce qu’une belle bonasse comme vous fait dans notre ville ? »

Il ne s’était pas rendu compte de l’énormité qu’il venait de sortir. Et histoire d’augmenter inconsciemment ses chances de se prendre une nouvelle frappe qu’il aurait, encore une fois, volontairement cherché, il arbora une sorte de mimique qui était destiné à être un sourire ravageur de drague ; sauf que dans le cas présent, c’était plutôt un sourire ravageur de stupidité.

Elle n’a guère daignée libérer la moindre parole, le moindre son, de sa bouche. Elle s’est juste contentée d’offrir un regard froid, foudroyant, détonnant de mécontentement, au jeune Carter. Ce dernier, plus que surpris, ouvrit les yeux en grand, laissant naitre sur son faciès une expression des plus ridicules et, par la même occasion, drôle pour quiconque passerait dans le coin. Pourquoi n’a-t-elle pas répondue ? Ceci parait étrange pour le Fullbringer, qui ne put s’empêcher de se frotter le menton suite à cette interrogation complexe. Mais, à peine eut-il le temps d’entamer sa réflexion que son homologue le laissa là, reprenant sa route dans les rues résidentielles de Karakura. Stupéfait, le jeune homme s’est frotté de plus en plus en vite le menton, essayant de résoudre ce mystère qui semblait insoluble. Mais, lorsque la demoiselle quitta presque le champ de vision de l’humain, celui-ci comprit tout. Courant à vive allure vers elle, ses bras se balançant en tous sens, il finit par la rattraper, la dépasser pour finalement s’arrêter droit devant elle. Voulant qu’elle confirme sa réponse, il l’arrêta en plaçant son bras droit devant elle, sa main, tendue vers les cieux, n’étant qu’à quelques centimètres du visage de l’inconnue.

« Je sais pourquoi vous ne m’avez pas répondu ! C’est parce que vous êtes… MUETTE !!! » S’exclama-t-il, les doigts de sa main droite s’étant tous repliés, excepté son index, tandis que de sa main gauche, il fit un claquement de doigt qui engendra une petite explosion avant de laisser une petite fumée faire son ascension.

Fier de son intelligence, de son sens de la perspicacité & surtout de lui-même, il plaqua ses mains contre chaque côté de son bassin avant de pousser un « OHOHOHOHOHOH ! », la tête penchée vers le ciel, le regard exprimant une sorte de folie passagère. Après ce bidonnage des plus stupides, il reprit son air amusé et attrapa le poignet droit de la jeune femme, à l’aide de sa main gauche. Cela peut paraître un peu juste mais le Fullbringer ne souhaite pas faire de mal à cette pauvre personne, bien au contraire : elle est handicapée, il faut naturellement l’aider. C’est son devoir, sa mission ! Aussi bien en tant qu’homme bienveillant qu’en tant que membre du Canne-Chou !

« Ne-Vous-In-Quié-Tez-Pas ! En tant qu’Artiste réputé pour son talent, son charisme et cherchant toujours à agrandir son Fan Club, je vais vous aider ! Mine d’rien, Car à Coût Rat, c’est une ville dangereuse hein ! »

Oui, Car à Coût Rat. Carter a toujours eu du mal avec les noms. Surtout quand il ne les voit pas de façon écrite. Ça l’induit facilement en erreur. TRÈS facilement. Non loin d’eux, à environ huit cents mètres, se trouve la boutique Urahara. Le quartier général du Canne-Chou. Un endroit que tout défenseur de Karakura se doit de connaître. Mais surtout… Que tout bon pigeon de touriste se doit d’y aller dépenser son argent. Et Carter compte bien faire grossir le budget du commerce. Car si celui-ci augmente, les moyens de renforcer le Canne-Chou aussi. L’illusionniste ne voit pas comment mais il se contente d’obéir aux ordres. De Sig’. Il lui semble. Puis bon. Il trouve ce type au bob très cool, mine de rien !

« Vous voyez l’échoppe, là-bas ? » Montra-t-il à la demoiselle, à l’aide de son index droit. « C’est la boutique Urahara ! Dedans, on trouve plein d’trucs cools ! Comme des… Euh… Des… Bobs ? J’crois… J’en suis pas sûr là, d’un coup… Mais BREF, faut y aller ! Si vous voulez, j’vous présente au patron même ! C’est un ami, j’suis sûr qu’il s’ra heureux d’vous faire une p’tite remise ! »

La jeune femme avait ignoré complètement ce jeune homme qui l'avait adressé la parole tout à l'heure, pourquoi ? Parce qu'au vu de la manière dont il lui avait adressé la parole, l'échange n'allait pas être sympathique, surtout qu'on dirait qu'il est parti pour la draguer, même si ce n'était la tactique la plus fine à appliquer, c'était grossier et cela n'a pas plus à Juri de se faire traiter ainsi, mais bon, elle s'en fichait beaucoup, ce n'était pas ça qui allait changer sa vie. De plus, ce jeune homme était mal informé, ne savait-il pas qu'il s'adressait à un des généraux du Kanshu, n'avait-il pas au moins vu le katana qu'elle portait sur elle ? Ca l'aurait quand même interpellé, tout le monde ne se balade pas avec une arme en main, non ? Surtout que Juri avait eu un rapport sur cet homme, Carter River si elle se rappelait bien, la description physique correspondait parfaitement et l'attitude aussi un peu, donc le reste devait être vrai aussi, alors autant ignorer ce genre de personnage.

Mais le jeune homme n'était pas du genre à lâcher la faire à ce qu'elle pouvait le voir, c'était aussi dans la description qu'on lui avait faite. Il la rattrapa et l'arrêta, commençant à parler, déduisant que la jeune femme est muette, ce qui fit bien rire la vizarde intérieurement, mais elle ne dit rien, le laissant pour le moment dans l'erreur, voulant voir la suite, assez curieuse, cela pourrait être plutôt amusant malgré ce qu'elle pouvait penser et elle pourrait voir si ce qu'on disait était vrai. Ce Carter continuait à parler, faisant carrément un spectacle de magicien devant Juri avec explosion et fumée. Il éclata ensuite de rire, un rire bien étrange en faisant une posture spéciale. Si Juri n'avait pas cette grande maîtrise d'elle, elle aurait ri aussi, mais il fallait qu'elle joue le jeu de la « muette », faisant un petit sourire juste en retour, l'écoutant parler comme si elle était un peu une attardée mentale et que son cerveau marchait au ralenti.

La générale se laissa en plus entraîner en direction d'un endroit qu'elle connaissait bien, c'était le magasin d'Urahara, le quartier général du Kanshu, mais aussi un endroit sympathique où on peut passer du temps pour se reposer et boire un petit coup et cela tombait bien, Juri avait fini sa petite ronde et elle devait faire un rapport au grand manitou, espérant qu'il soit là. Elle hocha doucement la tête au jeune homme et marcha jusqu'au magasin qui ne se trouvait pas loin et y entra et c'est là qu'il eut la chute tant attendue qui allait sûrement étonner Carter. Juri vit Urahara et le salua, s'approchant de lui pour discuter un moment avec lui, disant juste qu'elle avait croisé que trois hollows de bas de gamme et qu'elle les élimina facilement. L'homme au chapeau hocha la tête et la remercia, partant, disant qu'il avait des choses urgentes et qu'elle avait quartier libre.

La jeune femme le laissa faire, le saluant de nouveau. Elle chercha ensuite la bouteille de saké, la trouvant, avec deux verres puis alla s'asseoir sur un coussin prêt d'une table basse, déposant le tout sur la table et détacher son arme pour le déposer à côté. Elle regarda ensuite Carter avec un sourire, servant le saké :

« Accepteriez-vous de me tenir compagnie, monsieur le magicien au rire assez étrange, ou puis-je vous appeler par votre nom, monsieur River. »

La jeune vizarde sourit et but une petite gorgée de saké, soupirant un peu et s'étirant, croisant ses jambes et regardant toujours le jeune homme :

« Je me présente, Juri Blake, général de la branche Seiryu du Kanshu. Je vois qu'on a des recrues d'avenir ici. »

Elle rit un peu, elle était un peu ironique, mais c'est vrai qu'elle n'avait pas encore testé les capacités au combat du gardien, tout restait à jouer.