- Uch... mal... j'ai mal...

Au crâne, plus précisément. Et ce mal de tête ne m'est pas inconnu, y'en a un qui s'est ramassé une belle cuite hier soir... J'ouvre un œil, la vision d'un plancher en mauvais état me fait dire que je ne suis pas chez moi. Intrigué, le second s'ouvre à son tour, afin de mieux y voir. Oh... non, c'est clair que l'coin ressemble pas à mon chez moi ! C'est sale, poussière et substance collante s'y mélange, en plus d'une odeur d'alcool qui ne fait pas du bien au réveil. Cela me retourne l'estomac, j'courrais vers les chiottes si j'avais la force de me lever. J'suis bien à terre ouai, la gueule entrouverte, la langue pendante et d'la bave s'écoulant sur le sol d'puis maintenant un bon moment. Bordel, combien de temps j'ai dormi ici ?! Et puis d'abord, où est-ce que c'est ici ?! Grommelant un coup, j'entreprends de pousser sur mes bras pour aider le reste du corps à se redresser sur ses deux pieds. J'y parviens, douloureusement, mais j'y parviens. Et l'effet est immédiat, l'image s'met à chavirer et la douleur au crâne s'accentue. Oh putain que j'ai mal...

- Tiens, vous êtes finalement réveillé. Bien dormi ?

Bien dormi ? Si j'ai bien dormi ?! J'm'en souviens même pas... Mon dos lui, s'en souvient. 'Faut dire que pioncer à même le sol, ça a pas dû lui faire l'plus grand bien. M'enfin, d'savoir si la nuit était bonne j'm'en cogne, savoir qui est l'type qui a posé la question, ça m'intéresse déjà plus. Et l'regard que j'lui lance lui fait comprendre ma question sans même que j'ai à l'ouvrir, il est fort. Ou alors, c'est moi qui suis trop expressif. Hachiro qu'il dit s'appeler, qu'il me l'a déjà dit hier il ajoute, mais qu'avec les litres de saké que j'ai avalé, c'est pas étonnant que je m'en souvienne pas. L'alcool et les nombreuses cascades effectuées tout au long de ce qui semblait être une longue nuit follement agitée. Hum... j'ai enchaîné les conneries, les verres, à en tomber raide au bout d'un certain temps et c'est le trou noir complet. Bordel de merde, j'aurais aimé m'en souvenir ! D'après l'état du bar, ça devait être bien marrant ! Une désagréable envie d'gerber me retient de sourire, mais l'intention est là. Je jette un coup d’œil aux alentours...

- Bordel... j'ai quand même pas fait ça tout seul... ?

Le barman m'rassure en m'affirmant que non, on était une bonne quinzaine d'abrutis complètement ivres. Il m'fait signe de m’asseoir au comptoir le temps qu'il tente de me rafraîchir la mémoire. Je m'exécute, pas vraiment le choix là. Traînant ma carcasse jusqu'au tabouret, j'm'y affale et écoute la p'tite histoire de ce bar qui avait l'air paisible. Il devait être neuf heures lorsque tout a dégénéré. Les clients buvaient bien, sans trop abuser. L'affaire tournait bien, les verres défilaient et le pognon rentrait à rythme régulier dans la caisse. Quand tout à coup, un type a brusquement traversé l'plafond. Comme ça, sans prévenir, le toit s'est écroulé avec lui et l'gaillard s'est retrouvé étalé sur le plancher, recouvert de débris. Tout le monde l'pensait mort, pensez bien. Eh bah non ! Il s'est mis à grogner, à gesticuler faiblement, puis s'est relevé, crachant et toussotant. Il avait mal, mais rien de cassé, un vrai miracle. Ils l'ont cru déboussolé par le coup puisqu'il a demandé à ce qu'on lui sert une glace, il s'est avéré plus tard qu'il avait les idées claires.

Enfin, façon de parler avec lui. Ils lui ont demandé comment il s'était débrouillé pour s'fracasser contre la toiture, il a répondu qu'il s'était cru capable d'voler ! Non mais quel con ! Il a ensuite commandé à boire, a déconné avec les gars au bar, les verres s'enchaînant, la connerie remontait en flèche. Jusqu'à la prochaine débilité... Incroyable ou non, l'gars avait trouvé aussi stupide que lui. Et les deux compères se sont lancés dans un concours de défenestration. Comme ils étaient vraiment cons, ils l'ont fait eux-mêmes. L'premier qui arrivait à traverser les quatre fenêtres avant l'autre remportait la victoire. L'perdant payant sa tournée à tout le monde du bar, patron y compris. Après quoi, ils ont voulu savoir lequel des deux avait l'plus d'force. L'bras de fer s'est imposé. Il a dégénéré bien entendu, ils se sont foutu sur la tranche, sans méchanceté aucune. Entre potes quoi. L'rouquin a perdu. Il a dû s'descendre la moitié d'une bouteille en un temps record comme punition.

- Attends... t'as dit rouquin ? Putain... 'va pas m'dire que... si... ?
- T'as tout compris, t'étais l'un des deux abrutis dont je parlais !
- Giah-ah-ah-ah ! J'suis un véritable génie !
- J'en serai pas fier à ta place tu sais, l'bar est en miettes avec vos conneries. 'Va falloir payer les réparations et...
- Il est où le deuxième génie, que j'le félicite pour cette soirée mémorable ?!
- Sous cette table en fond de pièce, il roupille encore...

Tourne à gauche à la prochaine intersection. On y est presque. Tu seras sans doute content de savoir que j'en ressens deux.

Va falloir que tu t'pointes. J'ai pas qu'ça à foutre que d'faire un sondage histoire d'savoir qui est concerné...
Je vois un trou dans la toiture. J'arrive.

Spoiler:

Oh bah merde ! T'as vraiment une gueule de merde, toi !
J'te retourne le compliment, connard.

Ce n'était pas très sympa d'sa part, ça. Largement mérité, mais salement moche quand même. On insulte pas un pote avec qui on a ravagé un bar durant la nuit. Avoir une gueule de merde, ça peut être frustrant, j'sais, mais 'faut savoir se contrôler, car ça peut mal tourner avec les gens pas nets. Du genre ceux qui s'emportent pour un simple connard, comme ça m'est déjà arrivé sans trop le vouloir. M'enfin, il a de la chance c'matin, j'suis trop naze pour r'ssentir le besoin d'me battre. Alors j'lui rabats simplement la table sur laquelle il dormait, sur l'coin d'la gueule, l'ayant auparavant soulevée pour mieux voir à quoi il ressemblait. J'comprends même pas pourquoi il s'est vexé, dans ma tête ça sonnait vraiment pas comme une insulte. 'Faut bien de tout pour faire un monde hein. Lui, il s'rait à ranger dans la catégorie des susceptibles. J'me demande comment j'ai pu tenir une soirée entière avec lui. Sans doute l'alcool. C'qu'on peut faire d'conneries quand on boit trop, c'est triste...

T'peux rester où t'es finalement. T'déranges pas pour moi, j'vais plutôt parler avec l'barman. Lui au moins il s'vexe pas pour rien ! Hey barman, prépare d'quoi tenir le reste d'la matinée, j'ai grande soif !
C'est que... je ne peux vraiment faire ça... il faut l'accord du patron avant.
Bah c'pas toi, couillon ?
Plus depuis hier soir.
Alors c'est qui ?
Vous.
Oh merde ? J'ai racheté l'bar ?
Non, vous l'avez pris.
Pris ?
Vous avez déclaré qu'il était à vous.
Et t'as rien fait pour m'en empêcher ?
C'est que... vous aviez de solides arguments... et que vous menaciez de me tuer avec vos bras effrayant...
Mes quoi ?! Oh ! Mes bras ! Mais oui, j'vois c'que tu veux dire ! Bah merde, j'l'ai vraiment sorti ici ? Z'avez dû salement flippé ! Giah-ah-ah-ah !

Maintenant je comprends mieux. C'pas juste un trouillard, c'est qu'il avait pas vraiment le choix. J'ai dû f aire appel à mon pouvoir et l'menacer d'lui décrocher la tête s'il obéissait pas. Normal qu'après avoir vu mes bras s'recouvrir d'roche, il a compris que j'déconnais pas. Et les piliers de comptoir tout autour de nous n'ont pas dû en rater une miette eux non plus. Mah, ils doivent savoir qui j'suis maintenant, v'là pourquoi on est pas encore v'nu m'faire chier pour les dégâts dans l'bar. Et v'là aussi pourquoi y'en a aucun qui boit autre chose que d'l'eau. Ils attendaient ma permission d'puis tout c'temps ! Giah-ah-ah-ah ! C'doit être cruel pour eux d'me voir me marrer autant alors que ça fait des heures qu'ils ont la gorge sèche et qu'ils voudraient bien l’inonder de whisky. Pas d'chance pour eux, ils vont d'voir patienter encore un peu, car y'a un p'tit malin qui vient d'fracasser les portes de MON bar ! Enfin, l'mec a pas vraiment l'air si malin que ça, il a surtout une gueule d'type à pas faire chier.

Sauf qu'il est venu faire chier la mauvaise personne lui.

Mais bordel ! Mais t'es vraiment con toi ! MES PORTES ! T'es qui sale merdeux ?!

Ah bah tiens, en voilà un autre ! Ou plutôt, une autre, c'est un gonzesse. Qui entre par le trou dans le toit, normal... Sans s'écraser ni rien, puisqu'elle avait des ailes, encore plus normal... Et les autres guignols à mes côtés qui la regardaient même pas, comme si elle était inexistante, rien d'anormal... J'les interroge du r'gard, savoir si j'étais le seul à halluciner ou si eux aussi pouvaient voir la gonzesse du gars et sa poitrine attirante, ses ailes qui ne devraient pas être là. Apparemment, c'est ça, j'suis l'seul. Eux décrochent pas du gars. A tel point que ça commence à me gonfler et que forcément, j'ressens l'besoin d'tout faire sortir.

Bordel mais les gars, z'êtes aveugles ou quoi ? Et la gonzesse à côté, j'suis l'seul à la voir ? Mirez-moi c'corps, c'pas l'genre qu'on voit pas ! Un peu d'effort merde ! Y'en a pas un qui va lui dire un truc sympa ? Elle attend que ça pour déplier ses ailes !

Rien. Pas un mot. Ils m'observent avec des gueules d'ahuris, en se demandant d'quoi j'peux bien causer. Y'en a quelques-uns qui profitent de cet instant d'calme pour s'tirer par la porte de derrière, les trouillards. Ils doivent pas vouloir se trouver ici alors qu'ils craignent que ça va péter. C'est que j'dois vachement les impressionner ! Plus que ce que je pensais ! M'enfin, de toute, j'suis trop embrouillé pour cogner sur qui que ce soit, j'ai besoin de réponses et ils vont m'en fournir les deux affreux ! C'pas tous les jours qu'un couple aussi étrange m'tombe sous la main, ils doivent pas être différents d'moi que j'ai l'impression. Mah, l'mieux c'est d'poser la question aux concernés.

On peut savoir pourquoi vous êtes-là ? C'que vous êtes au juste et qui compte payer les réparations pour les portes et le toit ? QUI ?!

Si j'peux leur mettre sur le dos les réparations d'ce que j'ai cassé, j'vais pas me gêner hein.

Mouais, je vois... J'vais régler ça !

Burn to Ashes !

Tu es sûr que c'est une bonne idée ?
Le jour où j'aurai besoin d'conseils, j't'appellerai ! En attendant, ça va vite permettre de faire le tri. S'il crève, c'est qu'il le méritait amplement. Sinon... on pourra p't'être en faire quelque chose. Et quoi qu'il en soit, il pourra plus s'plaindre d'son trou dans l'plafond, pas vrai ?

Black... Hole... Sun !

Il sort un cigare d'sa poche qu'il cale entre ses dents. J'grimace en constatant qu'il a pas l'intention de m'en proposer un. J'crois bien que c'est mérité, il doit pas être de très bonne humeur. L'regard qu'il m'lance confirme le fond de ma pensée, ce type m'en veut. Et j'sais pas pourquoi, mais j'sens que les choses commencent à sentir le roussi. V'là c'qui m'amène instinctivement à me saisir de ma figurine de pierre, logée dans la poche de mon pantalon. Juste au cas ou les choses partiraient en couilles, que j'ai de quoi lui enfoncer un poing recouvert de roche à travers la tronche. 'Fin, pour l'instant, j'attends encore qu'il m'dise c'qu'est cette gonzesse exactement. Ou même qu'il lâche son nom. Il a pas l'air bien bavard le gaillard, c'dommage. Ah si, tiens, il cause. Il sait faire ça, lui ? Bien ! Il m'semble moins ennuyeux d'jà ! On va peut-être pouvoir commencer à...

Bordel...

Il vole. C'type vient juste de s'envoler, sa gonzesse le suivant de près. Tous les deux volent. J'en crois pas mes yeux au point d'm'en frotter ces derniers un long moment. Quand c'terminé, j'me risque à les ouvrir et observer par le trou du plafond. Bordel de. Ils volent toujours les cons ! Comment un truc est possible ?! Ils seraient comme moi ? Ils auraient des pouvoirs ? Les enflures, j'suis jaloux, j'ai l'impression de m'être légèrement enflé à la distribution des pouvoirs ! Avec l'mien, c'est même pas la peine d'penser à les imiter hein ! J'pèse plus lourd qu'eux tous réunis une fois activé. J'lance un r'gard amusé au gars à plusieurs mètres au-dessus d'moi, à coup sûr il doit croire que j'suis qu'un type normal. Que j'peux ni voler, ni faire un truc impressionnant dans ce style là. Eh bien il s'fout l'doigt dans l'nez jusqu'au coude l'ptit gars, et sa gonzesse avec !

Bordel de.

Il recommence l'enfoiré ! Il s'fout vraiment d'ma gueule en fait ! Ou alors il veut juste m'dégouter, ou m'prouver qu'il m'surpasse, j'sais pas trop. Non. Il doit pas savoir qui j'suis, c'juste ça. 'Fin, 'faut reconnaître que son truc, ça a de la gueule ! Si j'trouvais ça classe de me transformer en une masse rocheuse, lui, enveloppé comme il est par les flammes, il s'défend pas trop mal. Au point que j'en éclate de rire, heureux d'avoir mis la main sur quelqu'un d'mon gabarit. J'vais pas rire longtemps pour autant. J'dirais même que ça va se terminer maint'nant. Et j'me plante pas. J'me suis jamais planté. D'vant l'spectacle qu'offre l'enflammé, ma gueule se décompose. Le sourire s'envole et laisse place à une mine blasée. J'sais pas vous, mais moi j'aime pas ça. C'tte façon qu'il a de lever les mains au ciel, comme s'il concentrait son énergie au bout d'ces dernière, ça m'fait grimacer.

Et y'avait visiblement d'quoi.

Oh le con !

L'énorme boule de feu noire qu'il vient d'former, ça annonce vraiment que des emmerdes ! Là, tout mon corps m'dit d'me tirer d'ici avant qu'il me la claque sur la gueule. C'est c'qu'un type normal aurait fait. Un déglingué, un souffrant de troubles du comportement lui, resterait là, encré solidement sur ses deux jambes, à attendre. Ce déglingué, c'est moi. J'veux voir ce que vaut sa petite balle enflammée ! J'relâche mon pouvoir également, déversant ma puissance dans l'bar, r'poussant toutes les merdes aux alentours. Les soiffards ont du mal à croire ce qu'ils voient. J'ai immédiatement usé d'une de mes techniques les plus puissantes pour m'assurer de ressortir vivant d'cet enfer de flammes qui va bientôt me tomber sur la trogne. La roche m'enveloppe alors que la sphère n'est plus loin de frapper le bar. Le changement est immédiat, j'suis plus gros, plus robuste et plus fort, mais surtout entièrement recouvert de roche.

Pas le temps d'faire grand-chose d'plus, si ce n'est placer mes bras vers le haut, paume des mains ouvertes en direction de la sphère qui frappe finalement le coin. J'tente d'faire rempart avec mon propre corps ouai. Y'a déjà eu plus brillant comme idée. Au contact avec mes membres, la sphère semble perdre de son élan, mais pas bien longtemps. Elle me repousse finalement et s'écrase complètement sur le plancher du bar, le tout se terminant pas une explosion monstrueuse. Le torrent de flammes dévorent l'bar dans son ensemble et brûle tout ce qui s'y trouvait à l'intérieur. Les soiffards crèvent aussitôt, le barman aussi. Pas moi. Que'que part, sous en amas de planches brûlées, j'tousse, grogne, tente de repousser les décombres afin d'me relever, sans grand succès. J'ai survécu. J'sais pas comment, mais j'l'ai fait. J'ai vachement mal, d'où les grognements. J'fume beaucoup aussi et mes fringues sont mortes, j'suis presque à poils.

Mais j'suis vivant, c'tout c'qui compte. Nombreuses sont les brûlures sur la peau, grande est la douleur. J'ose même pas imaginer ce qu'il se serait passé si je m'étais contenté d'encaisser l'orbe sans faire appel à mon pouvoir. J'serai mort, clairement. J'peine à respirer, mais tente quand même de l'ouvrir, quelque chose à dire à ce type.

Ok. T'es pas un merdeux...

Voilà ! Plus d'problème de toiture, t'as vu ? Au fait, moi, c'est Koshiro.

Bon, c'est pas l'tout, faut que j'me magne... Alors voilà, j'vais t'donner un choix. Y s'trouve que c'patelin est à moi. C'est moi l'boss ici. J'en viens donc à ma proposition : soit tu travailles pour moi... soit la seule utilité qu't'auras encore dans c'monde, c'est d'servir d'engrais. J'sais qu'il y a d'autres moyens d'sceller un accord, mais y s'trouve que j'ai pas qu'ça à foutre. Et pour continuer dans l'registre, ça s'rait bien qu'tu t'actives... T'as cinq secondes !

J'éclate de rire à cause de c'type et d'la connerie qui vient de balancer. Plus de problème de toiture hein... Réduire en cendres un bar dans son ensemble seulement pour un putain de toit, c'est une foutue réaction de timbré ! Et il s'trouve qu'avec moi, sa folie trouve à qui parler ! Koshiro qu'il s'nomme. J'lui aurais bien tendu la main pour le saluer, mais j'en ai pas la force là. Alors j'me contente de rire et d'lui filer mon nom, Kichigai Ganryû. Un nom comme un autre, j'sais. C'le gars qui le porte qui change tout des autres merdeux que j'ai pu croiser. Moi, j'ai de quoi arracher le pan d'une baraque d'un coup de poing. Maintenant, avec sa petite démonstration d'puissance, Koshiro m'a montré qu'il pouvait faire mieux. Comme quoi, partout où on va, on trouvera toujours plus intéressant que soit. Tant pis pour c'tte fois, j'aurais pas le plaisir d'écraser sa petite gueule de balafré. Et j'me marre.

Et lui me parle. Pas trop d'autre choix que d'écouter ce qu'il m'veut. Même si ma concentration est légèrement détournée par le cigare calé entre ses dents. C'est que j'dirais pas non pour m'en fumer un moi aussi ! 'Fin, il n'a pas l'air disposé à partager alors bon, j'rejette l'idée pour plus tard. J'trouverai bien quelqu'un en ville qui en vend. J'repose mon attention sur l'enflammé. Il me laisse un choix. Du genre très simple, à deux possibilités. En gros, j'bosse pour lui ou j'crève. Pourquoi lui ? Qu'il est l'patron de la ville qu'il semble croire. Refuser reviendrait donc à se placer comme son ennemi et pour lui, bah mieux vaut un ennemi mort 'faut croire. C'est un peu pareil à mon niveau et j'lui aurais proposé la même chose à sa place. Maintenant, est-ce que j'ai vraiment envie d'suivre ce type dans sa folie ?

Un sourire carnassier déchire mes lèvres. Bordel de oui que j'le veux !

Ok ! J'suis avec toi ! Mais gaffe hein, j'suis pas un larbin qui va te cirer les pompes toute la journée ! J'veux te suivre pour revoir comment t’utilises tes flammes !

Et sur ces mots, j'repousse les décombres et m'relève, grimaçant. La gueule noircie et les vêtements en piteux état, j'dépoussière quand même le tout afin d'être présentable. Cinq secondes il a dit. Voilà que les cinq secondes sont passées, il veut faire quoi maintenant ? Au loin, les sirènes des bagnoles de flics couplées à celles des pompiers et des ambulances retentissent dans toute la ville. J'ricanne en m'avançant de quelques pas vers ce qui aurait été autrefois la sortie du bar. C'est pour tous ces rigolos que j'veux être présentable. Ma première grande apparition à Karakura, j'en suis tout secoué ! Et j'tiens pas à avoir l'air d'un clochard lors des présentations. Dans ma main droite, l'objet dont je ne me sépare jamais, prêt à l'emploi si le besoin s'en fait ressentir. J'me retourne une dernière fois vers Koshiro, profitant qu'on soit encore seuls.

Alors, tu veux régler ça comment, patron ? On fracasse et brûle tout ou j'me charge du boulot en solo ? Pas que ça me dérange moi, au contraire ! Giah-ah-ah-ah !

De sa réponse dépendent les vies de dizaines de braves types inconscients du danger qui les attend ici. Y'a pas à dire, Karakura est vraiment une belle ville !

Héhé, t'es un marrant toi ! J'suis pas c'genre de patron p'tit gars. Tout c'que j'attends d'ma meute, c'est d'rappliquer quand j'sonne le tocsin pour la baston, c'est tout. J'suis un grand garçon, j'me démerderai bien pour le reste tout seul.

T'inquiète pas pour moi. J'ai des adversaires bien plus intéressants à croiser. La volaille, c'est qu'une perte de temps.

J'me servirai d'ça pour t'app'ler et t'filer plus d'informations. Essaie de pas t'faire gauler comme un môme !

Citation :

Fin du RP pour moi. Tkx.

Alors c'est ça, on déboule uniquement quand ça part en couille ? Mah ! C'est ce que j'préfère ! Il m'a l'air d'être un bon patron ce balafré, j'vais m'y plaire sous ses ordres ! J'réceptionne l'machin qu'il m'lance avant d'filer d'une façon qui transpire la classe. Sérieusement, moi aussi j'veux apprendre c'truc ! 'Faudra que j'pense à lui demander comment il fait la prochaine fois qu'on s'croise ! En attendant... qu'est-ce que pouvait bien être le petit cadeau ? Hum. On croirait un truc qu'on cale dans l'oreille. Ah bah ouai, c'est à ça que ça sert... Bon bah c'est cool, j'fixe à l'oreille et puis quoi ? J'active comment ? Où qu'il est le bouton ? Et ensuite ? On attend qu'le boss il cause dedans ? Patron ? Chieeeer ! Pourquoi il s'est barré aussi vite !

Bon bah... m'reste toujours la flicaille !

Toujours là pour te faire sentir moins seul, ceux-là. J'm'avance de quelques pas sur le devant de la scène de désolation laissée par Koshiro. Des cendres et les décombres de c'qui fut autrefois un putain de bar. Maintenant, cela restera dans l'histoire comme la cible d'un pyromane roux. Ouai, roux. Parce qu'à pas vouloir déguerpir avant l'arrivée des flics, ils vont me refiler l'affaire sur l'dos. Alors, pour être certain que ça arrive pas, j'les attends pour discuter un peu. Tout faire flamber, c'pas trop mon style, moi je préfère tout écraser à la force de mes poings. Ou réarranger le terrain en le frappant d'un bon vieux séisme. Ou encore déplacer quelques maisons qui seraient pas à leurs places...

Ah ! Enfin ils sont là ! On va s'marrer un peu ! Giah-ah-ah-ah !

Et dans la foulée, j'active mon pouvoir. La pression exercée par mon énergie spirituelle écrase l'ruines du bâtiment dans mon dos, réduisant l'gros blocs en miettes. En face, les voitures dérapent, s'mettent en travers et les types à l'intérieur s'foutent en position, derrière les portières ouvertes, arme à la main. J'mire ces guignols et leur claque un sourire moqueur, ils sont pas assez pour m'inquiéter. Trois bagnoles seulement plus un camion de pompier et une ambulance. Que dalle quoi. La roche a fini de recouvrir ma chair, m'transformant en une sorte de golem de pierre. D'quoi mettre à mal l'moral des gus en face. Moment d'hésitation dans les rangs, avant qu'le coup de feu parte.

La balle ricoche sur mon armure et s'en va s'incruster dans le sol. Tous les regards se tournent vers le con qui a ouvert le feu sans autorisation. Il est tout pâle l'pauvre, trop de pression sans doute. Moi ça m'fait marrer ! Eux ils commencent à comprendre dans quelle merde ils se sont foutus. J'ris deux fois plus ! J'aime sentir que j'suis l'meilleur ! Koshiro m'a un peu calmé les ardeurs avec sa démonstration d'puissance, mais là, j'peux clairement afficher que j'suis l'plus fort ! Et putain qu'est-ce que j'kiff ! Maint'nant, 'serait grand temps d'tout envoyer bouler ! Ou plutôt, leur envoyer des boulets à la tronche ! Gatling. Mon pied droit frappe la route et le résultat et instantané.

Le sol est fissuré, plusieurs mètres autour de moi, et déjà, de gros blocs rocheux lévitent à mes côtés. La flicaille comme les secours n'en croient pas leur yeux. Forcément, ils voient pas ça tous les jours ! Les plus réactifs ont à peine l'temps d'se foutre à couvert quand les blocs sont lancés. S'écrasant aussi bien sur les voitures que le moindre morceau de chair en dépassant. Au contact, des os sont brisés, la carrosserie explosée et les sirènes n'émettent plus. Quand la technique s'achève, la démolition est terminée. L'rares survivants n'osent pas relever la tête ou préfèrent s'occuper d'venir en aide aux blessés. Moi, j'suis déjà loin. J'en ai profité pour fuir sans qu'on sache par où j'me suis tiré.

Quelle direction ? La forêt. Un coin tranquille où récupérer d'toutes ces conneries.

Citation :

Fin du sujet ! Merci pour le rp !