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 Tahara Ryuhei [Terminé]

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Tahara Ryuhei
Tahara Ryuhei [Terminé] Shi-shi
Tahara Ryuhei
Rang : Jūbantai Fukutaisho

Messages : 205
MessageSujet: Tahara Ryuhei [Terminé]   Tahara Ryuhei [Terminé] Icon_minitimeMer 4 Sep - 0:36

Tahara Ryuhei

    Âge : Début trentaine en apparence, 67 ans en réalité.
    Race : Shinigami
    Siège demandé : Vice-Capitaine de la dixième division.

    Description de votre personnage : À quoi ressemble votre personnage ?

    Pour ceux qui ont la chance de le côtoyer au quotidien, Ryuhei n'est pas exactement ce qu'on pourrait qualifier de rayon de soleil. Un charisme certain, le sourcil épais et froncé, la bouche pincée et la démarche souple et silencieuse: Cet individu a tout pour gâcher une journée pourtant bien partie vers le rire et la bonne humeur. Il a tout simplement le sens du détail, le gout de la perfection, une aversion pour la fainéantise et l'humour. Son style de vie est aussi austère que celui d'un bonze, et il a pour seule passion l'art de faire le thé selon la tradition ancestrale. La rumeur voudrait qu'il en boive jusqu'à cinq litres par jour. Du reste, le vice-capitaine Tahara pour quelqu'un qui l'aurait pour la première fois sous les yeux pourrait être décrit en ces termes: Élancé, grand, de longues mains en permanence sur la garde de son zanpakuto, le cheveu bien coiffé, court et noir bleuâtre, la peau tannée par le soleil et un regard bleu acier d'une froideur calculatrice de tous les instants. Dépassant légèrement le mètre quatre vingt dix, il ne fait pas partie des colosses du Gotei, mais sa présence pallie aisément ce détail, sans un mot ou presque. Il aime, adore, vénère le fait de jeter des froids, partout et à toute heure. C'est également un excellent joueur d'échecs et de jeu de go, et sa couleur favorite est le bleu marine.

    Description de votre Shikai (et bankai le cas échéant):

    Omoi Musun (Pensées encrées)

    Forme scellée:

    Omoi Musun est, en apparence, un katana tout à fait ordinaire, exceptionnellement poli et aiguisé, avec une lame légèrement recourbée, selon l'usage, et un tranchant si brillant qu'on peut aisément y contempler son reflet. Son propriétaire en prend grand soin, et nettoie quotidiennement son arme. La garde, quant à elle, est un losange argenté, surmonté d'une poignée du meme métal, sur laquelle est entrelacé un ruban de tissu bleu sombre. Un pendant en forme de goutte complète le tableau, relié par une chainette au sommet de la poignée. Le pendant en question est sculpté dans de l'ébène.

    Shikai: Kizamikomu (Inscris)

    En Shikai, l'arme se raccourcit de façon drastique jusqu'à devenir un glaive romain dont la lame noire est elle aussi parfaitement aux normes en vigueur concernant ce type d'armes. Avec cette arme précise, dont la lame est luisante et semble suinter, bien qu'on arrive pas à déterminer le liquide en question, Ryuhei se limite à des mouvements défensifs précis dans les règles de l'art, largement inspirés du Kendo. Mais, étrangement, la tradition s’arrête la, puisque les mouvements offensifs du vice-capitaine sont totalement inédits et propres à lui, étant donné qu'il a passé de longues heures à les travailler. Le but de ces attaques souvent très acrobatiques est de se servir de la pointe de sa lame comme d'un pinceau, afin d'inscrire divers kanji sur le corps de son adversaire. Suivant le kanji et la partie du corps ainsi encrée, les effets sont variables, allant de la simple entaille a la fracture pure et simple, voire a l'étranglement ou a la compression des organes vitaux. Ce shikai, souvent considéré a tort comme limité car incapacitant seulement l'adversaire, peut en réalité s'avérer mortel si trop de Kanji s'accumulent.

    Bankai: Shimeru (Étrangle)

    C'est un Bankai d'invocation, grâce auquel Ryuhei se retrouve subitement aux commandes d'un poulpe gigantesque aux tentacules démesurées. Mais nulle perversion n'habite pourtant le cœur du manieur lorsqu'il envoie ces flasques faucheuses à l'assaut de jeunes arrancars à forte poitrine ou autres créatures délicates, non. En effet c'est en forme bankai que l'esprit de stratège du vice-capitaine se révèle à son meilleur, puisqu'il utilise le monstre et ses tentacules afin d'encercler l'adversaire, de lancer des assauts aériens ou même à distance par jets d'encre. La lame en elle-même est à présent une lance dont l'inspiration est directement tirée des piques des troupes d'Alexandre le Grand, avec une grande allonge. La hampe est en métal noir, et la pointe également, deux rubans bleus indiquant ou Ryuhei pose ses mains. Il s'en sert pour harponner sa cible une fois celle-ci immobilisée par quelque moyen que ce soit.

    Histoire :

    Humain, à torts et surtout en travers:

    L'histoire de Maseru Kondo est comme beaucoup d'autres lorsqu'il s'agit de décrire une humanité devenue aseptisée par ses propres principes: grise, linéaire et répétitive. D'une naissance sans complications, le 23 mai 1948 a Kagoshima, aux bancs de l'école maternelle, aux bacs à sable du jardin public, il n'y avait eu que des jouets, de l'amour, des flashes de bonheur dans un océan de besoins primaires toujours assouvis, parfois mal placés. Il passa comme il se doit par tous les stades freudiens avec un stoïcisme digne des grands philosophes antiques, gamin pas chiant et rarement malade de surcroit. Un trésor à chérir, futur maitre à écrire, à défaut de penser indépendamment des autres. Que ce soit en coloriage ou en écriture, on s'accordait volontiers à être expansif quant au génie du bambin, qui après quelques remarques termina un test de QI avec le score sans appel de 183. Le petit Maseru, peu expansif quand à lui, se contentera d'un hochement de tête lorsqu'on lui annoncera le résultat, et repartira tranquille sur la banquette arrière de la Toyota familiale (achetez national !) une des premières de la ville, pas plus conscient que cela des attentes pesant dorénavant sur sa caboche si maligne. Il était génial, et il était à part. Pourtant, il mouillait toujours son lit et se battait plus que de raison dès que les tables en bois étaient troquées contre un parcours de marelle et un but de foot.
    Il était, outre intelligent, puisqu'on vous le dit, antipathique à souhait, pour une raison échappant bien sur à la majorité des adultes qui tour à tour le réprimandèrent au cours de sa scolarité plus rapide que prévue en raison de ses notes. Quant il ouvrait l'arcade d'un camarade pour avoir tenté d'ouvrir son casier par erreur, il battait également le record du département en notes maximales consécutives dans au moins cinq sujets différents. Quant il brisait la jambe d'une infirmière bien plus âgée pour lui avoir opposé un râteau, il devenait le plus jeune champion départemental d'échecs du Japon, couvrant son école d'honneurs et d'articles de presse vite oubliés dans un monde ou la nouveauté pousse toujours la réussite vers le bas. Toujours plus d'ennemis et d'injustice pour un gamin qui pourtant aspirait à son tout à faire régner la discipline, sa discipline, auprès de jeunes pousses viciées comme celles qu'il côtoyait au quotidien entre deux couloirs et trois portes closes. Il était simplement ainsi, non pas conscient de sa supériorité en tant que fait, mais de toutes les retombées associées, de tous ces comportements si creux et particuliers qu'on lui avait depuis toujours servis. Il devait faire mieux que les autres, il faisait mieux, mais ça s’arrêtait là. Il devait devenir médecin ou avocat, et pourtant l'age d'homme eut tôt fait de venir frapper à sa porte et de lui conférer encore plus de libre arbitre. Il quitta le domicile familial et vint s'installer a Kobe, une fois son diplôme en poche, et tacha de faire des pieds et des mains pour devenir assistant d'éducation d'un établissement quelconque. Se faire oublier du monde pour mieux envahir le sien, voilà un principe qu'il allait appliquer à la lettre. Ce surveillant à peine plus âgé qu'eux, tiré à quatre épingles et pire que la peste et le typhus réunis lorsqu'il s'agissait de faire appliquer le règlement à la lettre sans se préoccuper des éventuels vices de forme et autres cas particuliers agaçait prodigieusement les élèves du lycée en échec scolaire ou il avait été affecté.
    En effet, un matin, comme tous les matins, le surveillant Maseru faisait sa ronde, petits pas petits pas petits pas, prenant un malin plaisir à faire couiner ses semelles de caoutchouc dans les virages pour annoncer son arrivée aux éventuels petits malins du couloir suivant. Oh, ça il savait les coincer. Il savait avoir l’œil dans les angles, la cartographie des zones d'ombres, il l'avait faite sienne. Lorsqu'il passa l'angle, il sentait déjà en son for intérieur qu'il allait faire une grosse prise aujourd'hui. Alors, lorsqu'il posa les yeux sur les petites frappes en train de mettre une ribambelle de coups de pieds a un pauvre gosse de seconde à terre, il n'hésita pas. L'index levé, le poil brillant et la mine fermée, il interposa sa grande carcasse entre les voyous, prêt à en découdre de la plus verbale des manières, protégeant héroïquement la victime de son corps.

    ~~

    Bilan des urgences daté du 23 mai 1976:

    La victime présente trois blessures par arme blanche au thorax et a l'abdomen, le poumon est perforé en deux endroits, arrivé aux urgences à neuf heures dix-neuf et décédé a neuf heures vingt-quatre. Le dossier est dorénavant clos jusqu'à intervention des légistes, et le corps de m. Maseru Kondo entreposé à la morgue.

    ~~

    Âme errante, la vie en son envers:

    Chainé et contrit, voilà comment il passa la suite de sa vie. Un an durant, pas à pas, il se sentait seul, mais supportait, se sentait inhumain, mais s'habituait. Dans une jungle urbaine qui désormais était sa prison volontaire, il errait au gré de ses envies, avec une nette préférence pour les supermarchés ou il pouvait passer des heures à traverser les gens, les rayons et les articles, au rythme des doux ronrons du bip de la caisse. Il restait là, le regard vide, sans même se soucier de sa condition de mort. En effet on n'attendait plus rien de lui pour la première fois de sa vie, et ça, ça l'avait considérablement apaisé. Ou même, transformé en légume. Légume parmi les légumes, artichaut parmi les siens, roi de son peuple du haut de sa couronne de feuilles, vaillant au grand cœur vendu en conserves...*
    Oui, celui qui allait pourtant devenir Ryuhei était en train de passer de la folie douce à la personnification pure et simple de son univers, alors qu'à l'intérieur, le mal générique de sa condition le rongeait toujours plus avant. Il ne s'en rendait pas compte, isolé comme il l'était dans un lieu ou la vie fourmillait de minute en minute, affairée et consommatrice, lorsque lui se consumait purement et simplement, si loin et si proche des regards à la fois. Oh, bien sur, ceux qui avaient connu l'homme de son vivant ne lui vouaient pas une sincère et profonde affection: pour ses parents, il était un mauvais fils qui les avait abandonnés alors qu'ils avaient toujours voulu le meilleur pour lui, et pour les élèves de son ancien lycée, il était ce pion franchement lourd qui avait eu l'infortune d’être assassiné en plein couloir. C'était triste, ça faisait parler d'eux, certes, mais ça s’arrêtait là. Maseru Kondo était un fait divers, un fait divers dont la haine pourtant absente jusque là commençait à refaire surface, la rage au ventre que rien ne calme, la chaine disparaissait... Toujours plus vite, alors qu'au début quelques millimètres par jour seulement avaient été la donne. Et il sentait que son univers devenait étriqué, tellement étriqué... Et il était sorti, pour la première fois en des mois, du supermarché. Marchant sans but au début, vers la verdure ensuite, pour ne pas perdre ses marques. Un grand jardin public, à Kobe. Un coin de calme entre quatre blocs d'appartement aussi tristes qu'un mauvais film muet, ou la bruine commençait lentement mais surement à imbiber les balcons. Le béton virait au brun et lui, regardant ses mains, ne put que constater leur extrême pâleur, mais aussi leur existence pure et simple. Il reprenait peu à peu conscience que jadis il avait été humain, et que dans ses errements contemplatifs il avait ni plus ni moins acheté un aller simple pour perdre cette condition à jamais. Une condition qui, rappelons le, était l'essence même de son existence. Que serait il, si ce n'était humanoide ? Son esprit jadis brillant eut tôt fait de se mettre en branle, et de tenter bravement mais vainement de lutter contre ce mal intérieur.
    De l'extérieur, ce grand type efflanqué avec les mains sur les tempes et les yeux clos n'avait pas de quoi interpeller au milieu des badauds. Mais pour l’œil averti d'un dieu de la mort tout de noir vêtu, c'était bien sur un point sur le radar, un hollow en devenir qui allait bientôt poser des problèmes à tout un paquet d'autres âmes errantes. Durant quelques flashes de conscience tenant plus du cauchemar que de la réalité, Maseru voyait ses bras changés en tentacules bleuâtres, et sans s'en apercevoir, il hurlait, hurlait encore... Puis un lui apposa quelque chose de froid sur le front, comme à l'époque ou sa mère tentait bravement de faire tomber sa fièvre au cours de l'une de ses innombrables migraines. La suite fut noire et apaisée. Et elle sembla durer une éternité, même si ça n'avait été en réalité que quelques minutes de transit, tout au plus. La date était celle du 23 mai 1978.

    Soul Society ?

    Il ne réalisa pas tout de suite qu'il avait radicalement changé d'environnement. Il était arrivé comme une fleur et pourtant il s'était enraciné en un battement de cils. Une maison proprette dans la banlieue de cette ville désuète mais si accueillante était dorénavant son lot, il avait su qu'il vivrait là après avoir seulement marché quelques minutes dans ce dédale humain ou tous le regardaient avec une curiosité qui avait tendance à l'irriter au plus haut point. Il avait souvent envoyer balader ceux qui tentaient de venir l'accoster d'un grand geste chevaleresque de la main.
    Le voisinage viendrait après, et les questions aussi. Il était comme ça, il avait besoin de son chez lui, quelques meubles, un doux fumet de thé qui chauffe, une propreté impeccable ou la brillance était de mise... Il passait ses journées assis sur une vieille chaise de son porche, à siroter du thé en regardant un ciel toujours bleu. C'était le paradis sur terre. Il sentait qu'il s'adoucissait, mais n'y prêtait pas attention au début. Un jour, un voisin était venu à sa rencontre, moustache au vent et sourire avenant, et s'était exprimé en ces termes.

    - Bonjour voisin ! Sakamochi Oda, pour vous servir, je vis juste en face de chez vous avec ma femme !

    - Enchanté, Tahara Ryuhei. Et ?

    Ce ton cinglant, ce nom tout a fait inconnu il y avait encore cinq minutes, tout lui était venu naturellement. Un nom et un caractère venaient de se greffer au sourire béat qu'il affichait pourtant en toutes circonstances jusqu'à présent. Il avait suffi d'une interaction toute bénigne. Le regard d'acier de celui qui dès lors était devenu Ryuhei se planta dans les prunelles du vieil homme, qui dans un sourire gêné retourna à l'intérieur de sa cahute sans demander son reste. La tranquillité. Voilà ce qui était la vraie mesure étalon de l'existence. Il n'avait pas besoin de côtoyer les gens. Mais en revanche, entre deux infusions et trois siestes, il sentait grandir en lui un besoin de s'affirmer. Lorsqu'il allait à l'échoppe la plus proche acheter son thé, il sentait une envie irrépressible de négocier les prix a son avantage. Lorsqu'il marchait dans la rue et qu'on lui coupait spontanément la route, ou qu'on le bousculait sans s'excuser, il se sentait une irrépressible envie de violence. Dans ces moments là, il se sentait comme si sa colère exsudait littéralement de lui, en un halo bleu sombre. Les gens le regardaient avec crainte. Il les regardait avec mépris. Il était parfaitement normal.
    Il était si normal qu'en rentrant il mettait aussitôt du thé à chauffer avant de s'adonner à son art favori, la calligraphie, sans déranger personne. Alors pourquoi fallait il, oui, pourquoi, qu'eux passent leur temps à le déranger ? A chaque sortie dans la rue, il était de plus en plus proche du point de non retour. Les ennuis l'attendaient au tournant. Et il savait pertinemment qu'il les dominerait de la tête et des épaules. Pourquoi il était là ? Etait-il seulement né ? Pourquoi le monde était si... insupportable de bruit, d'odeurs et autres ? Il errait, à présent. Marchait sans but au cours de cette longue journée. Lorsque le soleil eut un brin passé son zénith, il entra, pensif et ne se rendant pas compte d’où il mettait les pieds, dans une grande salle. Il marcha sans discontinuer jusqu'au fond, et revint à ses moutons seulement quand on l'interpella.

    - Vous venez vous inscrire ?

    - Tahara Ryuhei.

    Se frottant un instant les yeux, il prit soudainement conscience de l'endroit ou il se trouvait. Un bâtiment austère, un visage austère face à lui, des visages fermés derrière lui, deux trois qui bavardaient. Il eut instinctivement envie de leur lancer un bâton de craie. Il était chez lui ! Un sourire sincère et franc vint illuminer son visage taillé à la serpe.

    - Tahara Ryuhei !

    - Oui, c'est noté. Asseyez vous, monsieur Tahara, on va commencer.

    Et il commença avec les autres une longue série d'épreuves papier, dont le contenu lui était aussi étranger que la maison de son voisin d'en face. Il dut finalement se résoudre à l'évidence: Il ne comprenait rien à quoi que ce soit... Mais les rouages, la haut, s'étaient remis à tourner. Pas seulement ceux de l’agressivité et de la misanthropie, non, les autres, les rouages essentiels s'étaient de nouveau activé. Il n'en savait bien sur rien, mais son intelligence était restée en sommeil depuis sa mort au sein du monde d'en bas. Cette odeur de papier fraichement pressé, ces mines qui cassaient lorsqu'on appuyait trop fort sur le grain, l'encre sur les doigts qui ne partait qu'après un bon lavage bien comme il faut...
    Alors que les autres écrivaient de plus en plus vite à mesure que la limite approchait, lui contemplait leurs têtes penchées et affairées. Ils étaient jeunes, plus que lui, pour la plupart. Certains allaient réussir, d'autres échouer, des espoirs allaient s'effondrer, tués dans l’œuf par l'impitoyable machine académique. Et il adorait ça. Il humait leur moiteur, et curieusement le stress ambiant lui faisait le même effet qu'une bonne tasse de thé bien chaude. Il ferma les yeux, croisa les bras derrière la tête, se cala bien confortablement dans le dossier.
    Ses voisins directs, lui jetant des regards en coin, n'en croyaient pas leurs yeux. Tant d'arrogance ! Mais il se leva, simplement, laissant sa copie ou elle était, et marcha posément hors de la salle. Le soleil avait bien cheminé depuis son entrée, et les longues ombres d'une fin de journée l'entouraient. Ryuhei resta un moment devant le panneau d'affichage à droite des portes monumentales de ce qui était, il venait de l'apprendre, l'Académie Shin'o. Et cette académie faisait en ce moment même passer des tests à ses futures recrues, dont il avait brièvement fait partie en avortant sa chance. Un sourire mince se dessina une fois encore sur ses lèvres. Il fit volte face, et rentra paisiblement chez lui, en sifflotant. Il venait de se jurer de non seulement réussir l'examen d'entrée suivant, mais d'enterrer les autres prétendants par ses résultats. Son petit doigt lui disait qu'il en était capable. Plus que capable même.
    Nuit blanche après nuit blanche, il prenait lentement conscience que sa condition d’âme le rendait presque surhumain. Le thé le maintenait éveillé, les livres poussiéreux s'accumulaient: Il connaissait toute la théorie, à présent. La pratique, il en avait vu des fragments. Il avait compris que ce qui émanait de lui, cette aura bleutée, lorsqu'il était en colère par exemple, était en réalité ce que les livres appelaient Reiatsu. Dès lors, il avait décidé que non seulement il entrerait à l'académie, mais qu'il ferait tout son possible pour être le meilleur, ou l'un des meilleurs, une fois diplômé. C'était un point final. Puis, les quelques jours qui précédèrent la session du 23 mai 1982 en tant que telle, il se reposa. Il dormit même deux jours entiers, puisque dorénavant il avait tout son temps. Et lorsque le candidat Tahara Ryuhei fut de nouveau seul face aux lignes, sa plume triompha, enfin, et il put accéder à la seconde phase de tests. Sa froide arrogance ne plut pas à ceux qui comme lui attendaient leur tour. En effet, le grand type avait passé son temps à les toiser les uns après les autres, le visage fermé et le regard inquisiteur. Qu'est-ce que c'était que ce type, franchement ? Il était simplement comme ça. Bleue fut la couleur, de son aura comme de son hakama par la suite. Ryuhei était de nouveau étudiant, le rôle de sa vie, à présent. Sa seconde vie, si il avait bien tout saisi. Ne conservant aucun souvenir de son ancienne enveloppe, il s'était fait une raison. Et de classe en classe, plus de rouages se mettaient à tourner. Une par une, les pièces du puzzle s'assemblaient.
    Le maniement de l'épée. Les techniques spirituelles. La vie en groupe. Il assimilait tout cela. Et dans les deux premiers sujets, il s'était impliqué à fond. Il frappait plus fort que les autres. Visait plus haut. Mais la discipline n'était pas un problème, car il connaissait son importance innée. Elle était ce qui faisait tourner le monde, ce monde comme l'autre.
    Ses moments préférés étaient les entrainements au sabre face à d'autres élèves. Il se montrait particulièrement vicieux au corps à corps, pour une raison qui lui échappait. Dominer son adversaire lui faisait énormément de bien. Il parait, frappait, frappait encore, pivotait et désarmait. Il était si bien dans cette classe, qui, qui plus est, était soit disant la crème de la crème. Il ne lui fallait pas moins. C'était au contraire tout à fait normal, dans l'ordre des choses qu'il en fasse partie. Il prenait également part avec plaisir au cours de calligraphie, qui était enseigné par un curieux capitaine à lunettes. Ces cours étaient bien sur bondés, mais il n'en avait rien à faire. Assis au milieu de ses pairs, il traçait des courbes élégantes au milieu des leurs, si vulgaires. Être capitaine. C'était ça, la vraie crème de la crème. Et il se disait qu'il le serait surement, après son diplôme. Et quand diplôme il y eut, avec les honneurs ce fut. Mais tout ne se passa pas exactement comme prévu, à vrai dire...

    Gotei 13:

    Quartiers de la dixième division, 1989, un matin comme tant d'autres. Les fourmis travailleuses s'affairent. Toutes de noires vêtues, la mine fermée ou rieuse, le poil brillant ou gras, tous égaux. Parmi eux, errant comme un capitaine sans navire, une silhouette longiligne, la mine sévère, le sabre au bord du fourreau et le pas souple et agile. Troisième siège. La nouvelle était tombée comme ça, alors qu'il s’apprêtait déjà à régner sur ses pairs, dans un manteau d’albâtre si bien coupé.
    Au lieu de ça, il avait été accepté dans une division commandée par un enfant. Il avait "du potentiel", et ses professeurs l'avaient assuré qu'il avait obtenu un très bon poste, à la hauteur de ses compétences. Il avait eu du mal, beaucoup de mal à ravaler sa frustration. Il l'avait passé sur ses canevas, les premières semaines, peignant agressivement. Il ne commandait pas mais faisait la paperasse. Il avait pourtant un grade. Mais il avait comme l'impression d'avoir déjà vécu cette vie de subalterne à pouvoir limité. Il pouvait donner des ordres ou réprimander, mais il avait encore des comptes à rendre. Le capitaine Hitsugaya était pourtant quelqu'un d'appréciable, droit et mature malgré sa petite taille. Le servant avec rancœur d'abord, il avait ensuite commencé à le servir avec une once de fierté dans son amertume quotidienne. Il n'était pas si mal.
    La vice-capitaine en revanche...
    Le troisième siège Tahara ne s'était jamais entendu avec la vice-capitaine Matsumoto. Pas une fois, il n'avait approuvé son comportement, et que dire de son caractère, de ses vêtements provocants... Comment une femme aussi vulgaire pouvait commander en second une division ? Ses prises de bec avec elle devinrent vite légendaires, les remarques de l'un sur la tenue de l'autre étant vites auréolées de chamailleries comme on en faisait plus.
    Effarouchée, insolente et hors de portée. Ce qui n’empêchait pas notre psychorigide préféré de lui lancer des piques dès qu'il le pouvait. On ne se refaisait pas, après tout. Et d'ailleurs, elle ne perdait pas une occasion de lui refiler toute sa paperasse pour aller faire la fête ou je ne sais quoi. Bien sur, il s'en acquittait gracieusement. Il n'y avait que cela à faire, et il espérait que sa persévérance et son efficacité seraient reconnues un jour ou l'autre, et qu'enfin il arracherait le brassard à cette mégère une bonne fois pour toutes. Il ne se saoulait pas, savait se battre et mener les hommes à force de les terroriser. Que demander de plus ? Et puis, chose accessoire mais devant être mentionnée: Il s'entrainait. Tous les jours. Très, mais alors très dur.
    Depuis la découverte de son Zanpakuto, Omoi Musun, un type affable et gentil, arborant une superbe moustache et une paire de lunettes à double foyer qui soulignaient agréablement son regard bleu, il n'avait eu de cesse que de lui imposer sa loi, car il était lui. Il était une partie de lui, tout du moins. Il l'avait combattu comme des anticorps combattent un virus, dans le seul et unique but de l'avoir non pas à sa botte mais sous sa semelle, et d'utiliser ses pouvoirs de la meilleure façon qu'il connaissait: la sienne. La découverte du Shikai avait été une simple formalité, dans ces conditions. Une forme libérée élégante, collant bien à son style de combat, et qui avait depuis son intégration dans les rangs de la division tactique fait merveille sur le terrain. D'ailleurs, Ryuhei adorait fracasser du hollow. Ce n'était pas la spécialité de sa division, mais quand il fallait le faire, il était en première ligne. Et lorsqu'il n'était pas sur le terrain, il s'entrainait. Simple et évident. Il se demandait d'ailleurs pourquoi les autres le regardaient comme si il lui manquait une case.
    Étant la personnification même de l'expression "se tuer au travail", il avait bien sur entendu parler de la forme ultime, la bankai. Dire qu'il a passé 25 ans à travailler dessus jour après jour ne serait pas inexact. Ce serait même d'une malheureuse exactitude, tant les évènements qui ont bouleversé la Soul Society et ses divers échecs pas toujours contrôlés l'ont ralenti. Car combattant, il l'avait été sur le front face aux hollows divers et variés, combattant face aux arrancars mineurs lors de la guerre avec le Hueco Mundo, et enfin face au Vandenreich ou il s'était particulièrement illustré par son sang froid alors que tout autour de lui les autres tombaient sous les flèches des Quincy. Il avait prouvé sa valeur en tant que combattant, révélant enfin son bankai alors qu'il s'était retrouvé acculé face à vingt soldats. En cet instant ou la vie pouvait facilement sombrer dans le néant, il avait fait preuve d'une étonnante décontraction. Après tout, qu'y avait il dans la mort après la mort sinon un autre monde, encore différent du leur ? Des arbres dans le ciel, des vagues figées en saphir, pourquoi pas ? Il ne craignait pas la mort. Alors, quand il se retrouva aux cotés d'un poulpe gargantuesque qui écrasa littéralement ses ennemis, si bien qu'il n'eut plus qu'à les achever à coups de lance, il ne s'étonna pas. C'était simplement l'ordre des choses. Il avait payé le prix du sang, sa vie ou la leur, et il était sorti gagnant de l'échange.
    Depuis ce jour précis, cependant, il déteste les Quincy. Une haine viscérale qui l'a poursuivi jusqu'au jour d'aujourd'hui. Peu importe leur affiliation ou leur nature, ils étaient une race de lâches, avec le meurtre enraciné dans leur culture. Bien sur, il n'avait pas toutes les cartes en main pour juger. Mais il était ainsi, rancunier, avec des habitudes de vieil homme. Jeune âme pourtant, il est aujourd'hui considéré comme le vice-capitaine le plus intransigeant du Gotei 13, un type antipathique mais efficace auprès duquel on n’aimait guère passer du bon temps.
    Bien sur, son brassard, il l'avait eu à la loyale: la mort de Matsumoto au Hueco Mundo dans l'expédition qui avait été un désastre complet. La mort de son capitaine depuis un quart de siècle, Hitsugaya, avait également été annoncé. Le gamin était mort... Ça, ça l'avait affecté. Tombé au champ d'honneur face au Rey en personne, certes, mais quand même. Il l'avait cru invincible. Alors, quand le nouveau capitaine, Igarashi était arrivé, Ryuhei ne demandait qu'à être surpris. Et il attend encore, sachez-le... Tout en le servant avec tout le panache de sa nouvelle fonction.
    Ah, et avant que j'oublie: Entre deux séances de thé, il aime aller arpenter les couloirs de la quatrième. Pour les soupirs des mourants, qu'il apprécie, et pour une autre raison...

    -




Dernière édition par Tahara Ryuhei le Dim 15 Sep - 16:46, édité 4 fois
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Tahara Ryuhei
Tahara Ryuhei [Terminé] Shi-shi
Tahara Ryuhei
Rang : Jūbantai Fukutaisho

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MessageSujet: Re: Tahara Ryuhei [Terminé]   Tahara Ryuhei [Terminé] Icon_minitimeJeu 5 Sep - 22:16

Terminé ! o/
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Melody MacKenzie
Tahara Ryuhei [Terminé] Hum-ind
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MessageSujet: Re: Tahara Ryuhei [Terminé]   Tahara Ryuhei [Terminé] Icon_minitimeVen 6 Sep - 16:34

Je te re-valide au niveau 4 en tant que vice-capitaine de la 10e division comme demandé. Conformément à la règle en vigueur, tu perds 3 PC et la moitié de ton XP, ce qui te ramène à 22 points de compétence et 199 XP à dépenser comme bon te semble lors de la création de ta Fiche Technique. Bon RP avec ce nouveau personnage !
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MessageSujet: Re: Tahara Ryuhei [Terminé]   Tahara Ryuhei [Terminé] Icon_minitime

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Tahara Ryuhei [Terminé]

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