Les deux compères venaient de revenir de leur périple. Ils avaient beaucoup de choses à se dire mais n’avaient pas eu le temps finalement d’aplanir les doutes qui les tenaillaient tout deux. Bien que le trajet en avion ait été long, ils n’avaient pas été suffisamment isolés pour se permettre de discuter de ces choses-là. Que les simples mortels ne comprennent pas tout n’était pas une raison pour eux de parler de choses confidentielles. Quant au trajet du retour en moto, il n’avait évidemment pas été propice à la discussion. Ainsi, l’un comme l’autre savait qu’à leur arrivée à la résidence de Real, ils devraient prendre le temps de parler.

Leurs employeurs leur avaient clairement signifiés qu’ils auraient plus d’informations en arrivant à l’hôtel. Dans ces cas-là, ils laissaient des documents ou autres dans le coffre qui se trouvait dans la chambre de la jeune femme. Et si cette dernière n’avait jamais su comment ils s’y prenaient pour lui faire parvenir les informations, elle savait qu’elle y trouverait son bonheur. Bien sûr, elle avait quelques suspicions sur les méthodes qui étaient les leurs mais ne s’en formalisait pas. Et pour une fois, elle allait en apprendre plus sur ce mystérieux protecteur qui allait prendre une part active dans son combat. A peine étaient-ils entrés dans sa chambre qu’elle tournait le verrou pour s’assurer que personne ne viendrait les déranger. Puis, posant sa veste sur le porte-manteau à proximité, elle se rendit d’office vers le coffre mural. Elias, fidèle à lui-même, s’était tout naturellement adossé au mur à proximité, attendant que la jeune femme agisse. Elle retira et posa l’ensemble des documents sur le bureau à proximité, découvrant une petite enveloppe sur laquelle figurait le nom du Quincy. Ce dernier, poli au possible, attendit qu’elle le lui tende.

Et tandis qu’il décachetait l’enveloppe, elle prit connaissance des informations qui la concernait. Quelques photos et des noms entre autres. Rien de bien nouveau en dehors du fait que les informations étaient plus précises qu’auparavant. Mais le plus intéressant, c’était évidemment ce que sous-entendaient ces éléments. Elle passait enfin en phase active. Terminée la période où elle ne devait que récolter des informations. Désormais, la véritable chasse débutait. Les Shinigamis devaient être éradiqués. Sa patience payait enfin. Tournant son regard vers le Quincy, elle remarqua le sourire qui se trouvait sur son visage. Pour lui aussi les nouvelles semblaient bonnes. Elle ôta son Glock qu’elle posa sur la petite table avant de se tourner de nouveau vers lui. C’est lui qui finit par briser le silence.

- Je tenais une fois encore à excuser ma passivité dans vos affaires passées. Comme vous le savez, mes ordres étaient seulement de vous protéger et non de vous épauler.

Elle le savait mais la situation était toutefois particulière. Elias s’était retrouvé régulièrement entre deux feux à cause de ce paradoxe : la défendre mais ne pas interagir dans sa mission. Une erreur qui se résolvait enfin.

- Et maintenant ? Comment puis-je être sûr que tu seras là si j’en ai besoin ?

Elle était froide, presque amère. Une aide comme la sienne pouvait s’avérer fort utile. Encore fallait-il qu’Elias n’ait pas d’autres ordres. Une interrogation qui remettait en doute les fondements de leur association. Pourtant, le sérieux qu’affichait l’homme face à elle la poussait à le croire. Ses paroles eurent raison de ses incertitudes.

- Mes ordres ont radicalement changés, Mademoiselle Mayer. Aujourd’hui, je suis à votre service. Sans la moindre réserve. Mon arme est votre.

Il lui tendait sa main, sur laquelle se trouvait une chevalière très particulière. Bien que n’étant pas une experte, elle comprit qu’il s’agissait là de l’avatar de son pouvoir. Tout comme elle-même possédait son pendentif. La matérialisation de son arme Quincy en sommes. Elle accueillit les propos d’un simple signe de tête, comprenant qu’il n’était pas utile d’en dire plus long. Il le comprit tout autant et prit congé. Ils avaient fait long voyage et avaient besoin de repos. Une nouvelle ère débutait pour eux. Une ère dangereuse.