Un souffle ... Un murmure ...

La nature prenait ses droits. Le temps était clément. Il faisait bon. Doux. Agréable à vivre. Juste une petite bise qui faisait s'élever quelques feuilles ici ou là. Du bruit ? Oh, il y avait toujours des bruits ici ou là. En même temps, un petit coin de tranquillité, c'était pratiquement impossible à trouver. Sauf peut-être dans un coin reculé du Rukongaï, loin, très loin dans la forêt, ou que sais-je encore. Mais ce n'était pas ce que la brune cherchait. Du moins, elle aimait toujours être au calme, de temps à autre. Ne pas écouter ses hommes, ne pas avoir de paperasse à faire. Etre tranquille, ni plus, ni moins. Mais dans ce cas là, quand elle était loin de tout, il lui manquait quelque chose. Ou plutôt quelqu'un à dire vrai. Il lui manquait Tōjō, son homme. Dieu qu'elle était accro à lui ! Elle ne pouvait plus se passer de lui. Et dire qu'il y avait de cela quelques siècles, ils n'étaient que de simples amis. Ni plus. Ni moins. Qu'ils se voyaient uniquement dans le cadre de missions. Voire, très rarement, dans les tavernes les plus reculés du Rukongaï. Mais c'était rare. Très rare. Et dire que maintenant, ils étaient ensemble. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'ils faisaient tout ensemble. Mais ça lui plaisait. Pour sûr.

La seule ombre au tableau, c'était peut-être ce qu'elle avait découvert. La dernière fois. Enfin, ce que Tōjō lui avait montré. Cette part d'ombre qu'il cachait au plus profond de lui et qu'elle était loin de soupçonner. Oh, bien évidemment, elle savait que les gens avec deux visages. Un pour le monde. Et un pour le privé. Dont peu de personnes avaient déjà eu l'occasion de voir. Elle-même était dans le même cas. Tout le monde a deux visages. Elle ne faisait pas exception à la règle. Mais il était probable que ses deux visages avaient tous les deux un côté ange. Et non pas un côté de démon. Est-ce que ça voulait dire que ... Et bien, qu'elle craignait Tōjō, et les révélations qu'il avait pu lui faire ? Disons ... Qu'elle ne savait pas quoi trop en penser. Enfin, si, au fond d'elle, elle s'en fichait. Il resterait Tōjō, son Tōjō. Celui qu'elle aimait. Rien de plus. Rien de moins. Mais mine de ... Y'avait quelque chose qui la dérangeait. Et elle ne savait pas quoi. Peut-être le fait qu'elle n'avait rien remarqué. Peut-être qu'elle n'avait pas ouvert les yeux et qu'elle n'avait jamais rien vu. Elle ne savait pas trop.

Voilà pourquoi, en ce jour, la jeune brune avait décidé de s'isoler quelque peu. Ca faisait du bien de réfléchir au calme, de temps à autre. Ca faisait du bien. Se retrouver. Se ressourcer. Ce n'était pas mal à dire vrai. Et plus encore. Ca permettait de faire le point. Sur les choses. Sur ce qu'on devait faire. Ou ne pas faire. Sur ce qu'on voulait. Et ce qu'on ne voulait pas. Quant à Yoshiko, dans l'immédiat, il y avait beaucoup de choses qu'elle voulait. Et d'autres, et bien, c'était encore incertain à dire vrai. Poussant un soupir, la brune finit par sortir de ses pensées. Elle regarda à droite. A gauche. Depuis quelques instants, à dire vrai, elle avait l'impression ... de plus être seule. Là, près de cette cascade, assise sur un des rochers et entourée par les arbres, la belle pensait qu'il y avait quelqu'un, dans les parages. Une autre pression spirituelle. A moins qu'elle se faisait quelques idées à dire vrai. C'était peut-être le cas. En même temps, on lui avait appris à rester sur ses gardes. Et c'était ce qu'elle tentait de faire à chaque minute de sa vie. Rester sur ses gardes. Eviter de se faire surprendre. D'être attaquée inutilement. Toujours sur le qui-vive. Elle se leva. C'était loin d'être qu'une impression. Y'avait quelqu'un. Ami ou ennemi ? Sans doute la première chose. Parce que c'était pas une pression spirituelle ... dangereuse. Un ami donc. Ou du moins, un Shinigami. "Inutile de vous cacher. Je sais qu'il y a quelqu'un." dit-elle de sa voix la plus douce.

A force d'exploration, je commençais à connaître le Rukongai comme ma poche. Il faut dire que depuis quelques années, je le parcourais de long en large j'en connaissais désormais tous les districts pour les avoir traversés au moins une fois. Aujourd'hui je n'avais aucun cours de prévu, mes élèves suivaient des cours de Zanjutsu aujourd'hui et de calligraphie, ils étaient donc entre de bonnes mains. Ma paperasse était à jour également, ce qui n'était pas une mince affaire depuis la disparition de Kaogake-taishô. Une personne avait été nommée pour lui succéder mais je n'avais encore jamais eu l'occasion de la rencontrer, ce qu'il me faudrait faire dans les jours à venir. J'avais lié de très bonnes relations avec Kyuusei-taishô et j'avais bien l'intention qu'il en soit de même avec elle. Mais pour l'heure je lui laissais déjà poser ses marques, je savais mieux que quiconque à quel point il pouvait être difficile d'avoir des responsabilités.

En tout cas, mes pas me menaient de plus en plus loin du Seireitei et me revenaient alors les paroles d'Akihiko. Il m'avait fait part de certaines de ses pensées lors d'une rencontre, disant qu'il aimerait un jour explorer l'intégralité du Rukongai, même les endroits encore sauvages et inhabités. Je n'étais, pour ma part, pas assez fou pour tenter quelque chose du genre mais je devais bien avouer que cela m'intriguait pas mal également. Enfin bref, de Shunpô en shunpô, de toit en toit je finis par arriver non loin d'un lac. Je l'avais déjà vu donc je me situais très bien mais la première fois que j'étais passé il n'y avait personne. Ce qui n'était pas le cas cette fois-ci. Je ressentis tout d'abord son énergie spirituelle qui était bien plus élevé qu'une simple âme qui peuple ces contrées, elle était assez élevée pour être une vice-capitaine au moins.

Je m'approchais alors curieusement en marchant tranquillement pour tenter d'en découvrir davantage et c'est alors qu'elle prononça quelques mots. Hum, me cacher? Si ça avait été le cas elle n'aurait surement pas été capable de me repérer, mon art du camouflage étant relativement important. Mais le lui dire pourrait me faire passer pour un prétentieux. J'étais cependant assez proche maintenant pour pouvoir la distinguer clairement et je reconnus bien sur la capitaine de la huitième division. Nous ne nous étions vus que quelques fois mais sans vraiment nous parler jusqu'à maintenant, c'était une bonne occasion de faire véritablement connaissance.


- Bonjour, Aokiji-taishô. Veuillez m'excuser j'ai ressenti un Reiatsu et je m'étais approché afin de découvrir à qui il appartenait, je n'avais nullement l'intention de me cacher. Je suis Akucho Uragami, lieutenant de la sixième division. Vous aviez l'air tranquille, je ne vous importune pas j'espère?

C'était également une façon détournée de lui demander ce qu'elle faisait ici, aussi loin du Seireitei. Non pas par curiosité ou par indiscrétion mais simplement pour lancer la conversation.

Ami ou ennemi ? Comme dit précédemment, ça ne pouvait être un ennemi. Dans le sens où les frontières de la Soul Society étaient bien gardées et qu'il était rare, bien rare, que des ennemis l'attaque en son sein. Rare mais pas impossible pour autant. La preuve avec les monolithes et les Maho Tsukai qui avaient pu les attaquer au moment où ils s'y attendaient le moins. Tout ça pour en revenir au fait que Yoshiko n'avait pas l'impression que ça soit un ennemi. Mais peut-être pas un ami non plus. Bien, elle verrait bien qui sortirait de derrière les arbres. Si ça se trouvait, c'était un de ses hommes qui venait la chercher parce qu'il y avait un souci dans la Division. C'était possible du fait qu'elle avait dit à deux d'entre eux où elle allait. Juste au cas où en quelque sorte. Mieux vaut prévenir que guérir, non ?

Finalement, ce fut un Vice Capitaine qui sortit du bois. Façon de parler, bien évidemment. Comment le savait-elle ? Parce qu'elle avait l'oeil. Elle avait remarqué son brassard. Par contre, de là où elle était, Yoshiko ne pouvait pas voir de quelle division il venait. Elle aurait, sans doute, l'occasion de le savoir rapidement. Il en vint immédiatement à s'excuser de l'avoir dérangé et espérait, par la même occasion, ne pas l'avoir perturbée dans une quelconque méditation. Il se présenta et lui donna son grade. Elle avait vu juste. Ainsi que sa Division. Son nom lui disait quelque chose. Sans doute qu'ils avaient dû se côtoyer, à un moment ou à un autre, lorsqu'elle était, elle-même, encore lieutenante. Mais les haut-gradés changeaient tellement vite qu'elle n'était pas certaine qu'ils se soient rencontrés à ce moment là. Que voulez-vous ? Au Gotei 13, depuis son retour, ils jouaient aux chaises musicales. Façon de parler.

Yoshiko eut un hochement de la tête. Et c'est d'une voix toute douce qu'elle lui répondit. "Non, non, ne vous inquiétez pas. Vous ne me dérangez absolument pas." Il l'avait certes tirée de ses pensées. Mais il n'y avait pas de mal. La forêt était à tout le monde, non ? Quiconque voulait se promener en ces lieux ou s'y épanouir en avait parfaitement le droit. Yoshiko, elle, aimait ce cadre. C'était calme. C'était agréable. Rien à redire. Ni plus. Ni moins. "Aokiji Yoshiko. Capitaine de la Huitième Division." en vint-elle à lui dire, brisant ainsi le silence qui venait de s'abattre. Parce que oui. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de se présenter. Chose faite à présent. Il pourrait mettre un nom et un prénom sur son visage. Sauf s'il la connaissait déjà, comme ça, de vue. Ce qui n'était pas impossible après tout. "Vous aussi êtes là pour le calme et la pérennité de ces lieux ? Ou est-ce autre-chose qui vous a attiré ?" Peut-être était-ce à cause d'elle et de son Reiatsu.

Oh, bien évidemment, elle aurait voulu être tranquille, Yoshiko aurait fait en sorte de le camoufler totalement. Et elle aurait été, dès lors, très peu repérable. Mais elle ne pouvait plus se permettre de disparaître de la sorte. Parce qu'elle avait des responsabilités. Parce qu'elle avait des hommes qui comptait sur elle. Et donc, la brune se devait d'être joignable et en toute circonstance. Ni plus. Ni moins. "J'aime venir ici. C'est tranquille. Calme. Et très peu fréquenté." ajouta-t-elle dans un sourire. Bon, il était vrai que Yoshiko n'avait pas beaucoup de chance. Parce qu'à chaque fois qu'elle venait dans les parages, il y avait souvent quelqu'un. Mais honnêtement, un peu de compagnie ne la gênait pas plus que cela. Bien au contraire. En ce moment, elle avait besoin ... Elle n'irait pas dire de la compagnie. Mais elle avait besoin de se changer les idées. Pour sûr.