J’aimais beaucoup les couchés de soleil. Je pense bien que c’est à cause de ce beau tableau que nous offrait le crépuscule, que j’avais grimpé sur les toits de mon appartement. Ce moment était agréable. Il marquait la fin d’une journée de dure labeur, ce qui était véridique pour tout shinigami. Le Gotei n’était pas vraiment une faction où l’on pouvait chomer. Entre la paperasse et les différents entrainements à effectuer, il y avait toujours quelque chose à faire. Seulement que moi, pour ma part, je déléguais toujours ces tâches ingrates à mes subordonnés avec tout le bon cœur du monde. Plus flemmard que moi, ça n’existe pas et ça n’existera jamais. D’ailleurs, j’eus un sourire lorsque je me rappelai de ce que j’avais fait de la journée. Rien qui ne mettait en valeur mon rôle de capitaine en tout cas. Que de bêtises, somme toute. Si Yoshiko était toujours dans les parages, nul doute qu’elle m’aurait tiré les oreilles, mais étant donné que ce n’était plus le cas, je me la coulais douce. Seule ma nouvelle vice-capitaine souffrait énormément. Cependant, cette dernière était aussi bordélique que moi, ce qui faisait de nous le duo d’officiers le plus improbable. Eh ouais ! Mine de rien et quand bien même j’étais un glandeur qui n’en foutait pas une, la vie de capitaine n’était pas une sinécure pour moi.

Je mimai alors une moue. Je n’étais capitaine que depuis trois ans seulement, mais j’envisageais de prendre ma retraite à un moment. C’est que j’approchai doucement le millénaire, quand même. Néanmoins, les temps actuels n’étaient pas favorables à un départ. Les Maho Tsukai étaient une menace sérieuse et le Gotei n’était certainement pas prêt à supporter le départ d’un capitaine à l’heure actuelle. La relève n’était pas encore prête ou peu s’en faut. La galère ! Mais une fois en pleine retraite, sûr et certain que j’allais m’ennuyer d’avantage. Tu parles d’une vie palpitante ! Alors, seul dans mon coin, je tirai la tronche. Mais alors que j’étais farouchement encré dans ma pensée, une odeur vint titiller mes narines. Des grillades ! Quelqu’un se viandait à faire des grillades dans le coin. De quoi m’attirer et me faire sauter de toit en toit pour trouver les coupables. Quelques minutes plus tard, on pouvait me voir de loin, sourire aux lèvres avec un bon paquet de boulettes de viandes bien chaudes et une grosse bouteille de saké. J’avais taxé mes hommes avec tout le bon cœur du monde, même si en vérité, ils prévoyaient de m’inviter à leur festin. Mais à peine étais-je revenu à ma place qu’un autre type sortit de nulle part, se rendit compte de ma présence et se présenta rapidement.

- Hein ?

Première réaction qui en disait long sur ce que je pensais sur ce gars. Ok… Délit de belle gueule, pour commencer, parce que c’était pas possible autrement ! Ce personnage était un HOMME ?! Incroyable mais vrai ! C’est qu’à voir sa corpulence, impossible de s’y méprendre. Pourtant, quand je regardais son visage, j’avais l’impression d’être aux côtés d’une meuf. C’est vous dire à quel point j'étais étonné. Le deuxième truc, c’est qu’il se présenta comme étant le vice-capitaine de ce bon vieux Shin’. Je posai mon regard un instant sur son brassard de vice-capitaine, avant de hocher la tête d’un air pataud mais convaincu. C’était pas un mytho et peu de personnes oserait d’ailleurs se targuer d’être le bras droit d’un mastodonte comme Shinjiro. Et la dernière remarque enfin, portait sur le fait qu’il ne semblait pas connaitre les autres capitaines du moment, surtout que moi, j’avais été un membre de la onzième dans le temps. Enfin, ce jeune homme ne devait pas être bien âgé puisque mon visage semblait ne rien lui dire ; et comme je n’avais porté mon haori, j’allais m’amuser un peu avec lui, héhéhé. « Ah ! C’est un honneur pour moi de recevoir le vice-capitaine de la onzième division ! » Tout en parlant, je me levai brusquement comme un simple shinigami sans omportance, avant de m’incliner face à lui !

- Je m’appelle Tōjō. Himesaki Tōjō, membre de la septième division, là où nous nous trouvons actuellement.

Ce fameux Karot avait pu remarquer mon incroyable corpulence, semblable en tout point avec son capitaine. De quoi le faire tiquer, mais j’étais tout de même sûr et certain qu’il tomberait dans le panneau. Je finis par me rassoir, sourire aux lèvres. « Ah vous savez ! Après une journée de dur labeur, c’est toujours agréable de venir ici et de profiter du soleil couchant… C’est vraiment agréable… » Là, je ne mentais pas, si l’on peut dire. Je ne lui avais même pas encore menti, tout compte fait, puisque je m’étais présenté en tant que « membre de la septième division » ce que j’étais réellement. Je n’avais juste pas précisé mon grade, mais cela devrait être suffisant, sauf si le beau gosse était curieux d’aventure. Mais tout de même ! Le choix de Shinjiro était plutôt étonnant. Enfin… Étonnant… Pas tellement non plus. Dans l’immédiat, je me rappelai du célèbre cinquième siège Asegawa Yumichika qui était un canon de beauté lui aussi dans son temps, si ce n’est qu’il était horriblement narcissique. Ouais. Comme quoi on trouvait de tout à la onzième division –Hormis les tapettes et les couards en tout genre, puisqu’il s’agissait d’un coin où les plus faibles faisaient long feu…

- Voudriez-vous partager avec moi ce saké et ces boulettes de viandes ? C’est pas grand-chose, mais bon, on fait avec ce qu’on a, héhé ! Que lui avais-je dis en tendant vers sa bouille une coupole pleine de saké.

- Hahahaha ! Eh bien. Oui. Très longtemps. Un peu plus 500 ans, à peu près.

Si cela pouvait s’apparenter à un mensonge, c’était pourtant bien et bel la vérité. J’étais le plus vieux membre de la septième division, pour ne pas dire l’un des plus vieux shinigamis encore en poste au Gotei 13. Ça ne se voyait peut-être pas immédiatement, mais j’avais bien roulé ma bosse dans cette hiérarchie militaire du Seireitei ; tant et si bien que je pouvais même me targuer de dire que tout shinigami faisait partie de ma famille. Enfin… Pas tous, quand j’y repensais, parce qu’il y avait bien certains imbéciles que j’aurai aimé étriper avec tout le bon cœur du monde. Cette simple idée me fit sourire, alors que l’odeur des boulettes de viandes titillait mes narines, une fois encore. Laissant de côté mon compagnon d’infortune pour un moment, je saisis un bâtonnet sur lesquels étaient plantés cinq boulettes avant de les entamer avec plaisir. Et comme je le pensais, elles étaient vraiment succulentes. Comme d’habitude, les repas de ma division étaient tout simplement les meilleurs, en plus de la qualité de mon large champ de thé que je cultivais avec tout le bon cœur du monde. Je pouvais donc dire que ma division était complètement. Même si nous n’étions pas les meilleurs en combat, nos talents culinaires et notre sociabilité n’étaient point à négliger.

- Mais je ne suis pas peu fier de cette division, vous savez. Elle est merveilleuse. Tout comme ce temps autour de nous, et ce coucher de soleil que nous contemplons tranquillement.

Rien que pour ces petits moments de bonheur, j’allais me battre à fond si jamais une menace venait à peser sur notre monde. C’était peut-être mon rôle en tant que capitaine, mais c’était aussi un devoir moral. Envers ceux que j’aimais et surtout, envers mon défunt père qui plus que quiconque, aimait sincèrement le Gotei 13 –Même si avec ses traits durs et son gabarit plus large que le mien, personne n’aurait vraiment pensé que ce soit le cas. Ce souvenir de mon vieux m’émut légèrement, au point que j’avalais d’une traite ma propre coupole de saké. Ouaip. Il n’y avait pas meilleur moment pour boire. Mes joues devinrent légèrement pourpres, tandis que j’affichais un sourire béat qui en disait long sur mes états d’âmes. C’était vraiment une très belle soirée. Tranquille, surtout. Peu de bruits, pas de querelles internes, la brise fraiche qui soufflait sur le Seireitei… Bref, que du pur bonheur : « Et sinon, pas trop dur le poste de Vice capitaine ? J’imagine qu’avec votre division, ça n’doit pas être facile. » Dans le temps, mon grade de cinquième siège de la onzième division m’avait fait voir de ces choses… La onzième n’était pas très « paperasse » mais comme il fallait bien que quelqu’un les remplisse, c’est moi qui m’y étais collé dans le temps. Un véritable enfer.

- Avez-vous déjà rencontrés d’autres gradés ? Des capitaines ? Des vices-capitaines ? Et comment est votre relation avec votre capitaine ? Il n’est pas trop dur, j’espère… ?

Spoiler:

En activité depuis une dizaine d’années et ce mec ne connaissait même pas les hauts gradés de sa propre armée… ? Là, autant dire qu’il faisait fort quand même, le loustic. C’est donc une mine étonnée que j’aie ouvertement affiché. Puis je m’étais mis à réfléchir à son cas, avant d’arriver à deux conclusions. Soit il me mentait et se foutait de ma gueule vu le double jeu que je pensais moi-même mener, soit il était sincère et donc horriblement inconscient comme soldat. Après tout, le seireitei ne se limitait pas à la onzième division, qui elle, n’était pas véritablement hostile aux autres divisions. Personnellement, j’aimais mieux penser à la deuxième conclusion, bien qu’elle me peinait un peu, malgré tout. En gros, cela voulait dire que ce type s’est intéressé aux autres divisions et à ses leadeurs, que parce qu’il est devenu lui-même un vice-capitaine. Un peu pitoyable de sa part, tout de même, mais comme je ne connaissais rien de sa vie, je me gardai de le lui dire. J’eus alors un soupir, avant d’entamer d’autres boulettes de viande. Elles étaient vraiment succulentes. Mais une question de sa part vint me troubler, après qu’il m’ait avoué qu’il respectait sincèrement Shinjiro. Comment était le capitaine de la septième hein ? En voilà une question !

- Halala… Que te dire, mon grand, que te dire… ? Il est pervers, paresseux, profiteur et parfois même égoïste !

Ouaip. Je lui avais jeté tous mes défauts à la figure, à défaut de lui citer plusieurs qualités. Après tout, il était toujours difficile de se décrire, sans se lancer quelques fleurs. Et puis, une fois qu’il saurait la vérité, mon avis sur moi-même n’aurait certainement plus de sens à ses yeux. Que c’était amusant, tout de même ! Il allait peut-être me détester une fois la vérité apprise, mais ça allait lui servir de leçon pour l’avenir ! Connaitre les tenants du Gotei était tout de même une obligation pour tout soldat de la cour. Une obligation qui par le passé, semblait dénuée d’intérêts pour ce jeune homme. Encore que j’en vins à me demander s’il avait des amis dans sa division et dans les autres divisions, parce qu’autrement, c’était pas possible. Les ragots auraient quand même dû lui dire un truc… M’enfin bref… « Cependant, c’est un bon leadeur malgré tous ses défauts. La tranquillité de la septième le prouve, non ? » Là, je n’avais pas pu m’empêcher de vanter mes compétences de capitaine. De cette nouvelle génération, j’étais le plus ancien capitaine encore en poste si l’on excluait le vioque qui dirigeait la neuvième division. En pensant d’ailleurs à l’ancienneté des gradés, je me souvins que Shinjiro avait battu Ikkaku un an après ma promotion. Un vétéran, lui aussi.

- En fait, trêve de bavardages, je vais te le présenter !

Sans prendre en compte sa présence, ni son consentement d’ailleurs, je m’étais mis à vider ma bouteille de saké cul sec, avant de me lever d’un bond. Ni une ni deux que j’attrapai son bras le plus proche avant de sauter dans le vide, tout en l’entrainant avec moi. Nous atterrîmes normalement, avant que je ne le lâche et que je prenne la direction de mes quartiers. Au seuil de ma porte, des shinigamis s’inclinèrent vers moi en guise de salutations. De quoi lui mettre la puce à l’oreille. Je me retournai vers lui avec un sourire malicieux qui en disait long. J’aurai voulu jouer un peu plus le jeu du simple siège sans trop d’importances, mais vu qu’il se faisait tard et que le soleil avait fini par complètement disparaitre, je m’étais dit qu’il était peut-être temps d’arrêter ma petite mascarade. « Suis-moi. » C’est suite à cette phrase que je me rendis compte que je m’étais vendu bien avant. Depuis sa question fatidique, je n’avais eu de cesse de le tutoyer. Seuls des gens de hauts rangs pouvaient se permettre cela, ce qui avait sans doute attiré son attention. Halala… J’étais vraiment un mauvais acteur quand j’y pense. Nous traversâmes alors quelques couloirs, jusqu’à découler dans mon bureau que j’ouvris, avant d’aller prendre place au siège principal, là même où j’avais accroché mon haori.

- Je t’avais seulement dit que j’étais membre de la septième division, mais je ne t’avais pas précisé mon grade, non ? Maintenant je pense que tu peux te faire une idée, héhéhé ! Que lui avais-je dit en souriant et lui désignant un siège en face de mon bureau.

- T’es un drôle de bonhomme. Bien sûr que tu peux me tutoyer !

Il était drôle. Ouais, c’est le mot. Son éclat de rire m’avait véritablement surpris il faut dire. Normalement, un autre shinigami aurait été mort de honte de ne pas m’avoir reconnu, mais tel n’était pas le cas avec le blondinet. Et puis hé, il fallait se rendre à l’évidence, tout compte fait : Il était de la onzième division, ce qui en disait long sur son comportement. Quoique, ça me faisait tout de même bizarre. De ne pas avoir été reconnu par un membre de cette division, alors que j’avais été un éminent siège de leur équipe dans le temps. A quel point ce petit était ignorant, quand j’y pense ? En voici, une question. Personnellement, j’avais envie de lui tirer les oreilles, mais je préférai m’en abstenir. Et puis, s’il était lieutenant aujourd’hui, ce n’était certainement pas pour rien. Il devait avoir un minimum de force et de connaissance. Et c’est justement ces aspects, qui, finalement, me donnèrent une idée. Vrai qu’il faisait tard. Vrai que je pouvais couper court à notre entretien, mais ne serait-ce pas trop tôt ? Cela faisait une heure à peine que l’on se connaissait et pour mieux se connaitre, quoi de mieux qu’une simple baston amicale ? Ouais ! L’idée m’enchantait. Ce pourquoi je me relevai, avant de poser mon haori sur mes fortes épaules.

- Bien ! Suis-moi petit ! En tant qu’ancien membre de la onzième division, il serait dommage de ne pas nous affronter, héhé !

Ni une ni deux que je pris la direction de la sortie en multipliant les grandes enjambées. Ouais. Là, j’avais envie d’une démonstration de force. Histoire de voir aussi à quel point il méritait son titre de vice-capitaine, tout juste derrière Shinjiro. Vu qu’il devait déjà avoir affronté son capitaine, nul doute qu’il n’aurait peur de se frotter à moi. Et puis, quel homme de la onzième avait peur de combattre ? Au contraire même ! Ces gens raffolaient tellement des batailles que leur priver ce privilège reviendrait certainement à ôter tous sens à leur vie. Dans le même temps, je devais avouer qu’il en allait de même pour moi. Je n’étais pas « si » différent d’eux en fin de compte. Enfin… Si l’on excluait la place importante de Yoshiko dans ma vie. C’est sur cette pensée que nous étions enfin sortis de mes locaux. J’usai alors du shunpo pour monter et sauter de toits en toits. Un raccourci rapide pour déboucher rapidement sur les différentes aires d’entrainements de la division. Notre ballade aérienne dura moins de trois minutes et c’est ainsi que nous nous retrouvâmes sur un terrain d’entrainement désert, et ce en pleine nuit. Les lumières environnantes et la lueur de la pleine lune éclairaient heureusement l’endroit. C’est à ce moment-là que je lui balançai un sabre en bois.

- Les règles sont simples ! Pas d’utilisation de réiatsu ! Pas de temps imparti ! On se bat jusqu’à l’épuisement à la force de nos poings et à l'aide de ces bouts de bois ! Allez, attaque-moi si tu en as le cran !

Hoho ! C’est qu’il était chaud le petit ! Même pas qu’il avait rechigné, lorsque j’avais énoncé mes règles. En voilà un brave, héhé ! Et ça me plaisait ça ! De le voir foncer à vive allure vers moi avec cette fougue de la jeunesse et cet entrain propre à la onzième division. La manière dont il tenait son arme en disait long sur son niveau. Dans les siècles à venir, ce lieutenant allait sans doute finir capitaine de division. Encore fallait-il qu’il ne succombe pas au champ de bataille, ce que je ne lui souhaitais pas du tout. On perdrait là une valeur sûre du futur. Cependant, je déchantai un peu avec son attaque frontale. C’était peut-être mieux que rien, mais j’aurais souhaité autre chose de mieux. Je me stabilisai alors sur mes appuis et contrai habilement son coup d’épée, lorsque son poing fusa de nulle part pour venir se loger dans mes côtés. Je fronçai mes sourcils au moment de l’impact, mais cette simple grimace de douleur se transforma tout de suite après en un sourire amusé. Son audace était à saluer. Sa fourberie aussi. On était bien loin des idiots stéréotypés qui remplissaient la onzième division : Ceux-là même qui fonçaient dans le tas sans réfléchir une seule seconde. Dire que je croyais qu’il porterait une attaque frontale de toutes ses forces, et ce avec ses deux mains comme on l’apprenait au kendo. C’était bien joué de sa part, vraiment…

- Je commence à comprendre pourquoi Shinjirô t’a choisi pour devenir vice-capitaine, héhé. Cependant...

Je laissai ma phrase en suspens, avant de saisir rapidement son poing avec fermeté, histoire qu’il ne puisse même pas s’enfuir. Cette simple prise alliait force et surprise ; et nul doute qu’il serait décontenancé, tout du moins, c’est ce que je pensais. Près de moi comme ça, il était à ma portée, ce qui n’était certainement pas pour l’arranger. Comment lui infliger quelques coups bien sentis sans pour autant l’amocher ? En voilà une bonne question ! Malheureusement cependant, je n’avais pas le temps de réfléchir, ce pourquoi je logeai la pointe de mon épée de bois dans son ventre, ce qui eut pour effet de le faire voler deux mètres plus haut. Là encore, habileté et force avaient été mes armes. Alors que je portai un regard à mes côtes qu’il avait réussi à toucher, j’entendis un bruit sourd. Soit il avait réussi à se réceptionner in-extrémis, soit il avait lourdement chuté sur son dos ou ses fesses, un truc du genre. « … Tu as encore beaucoup à apprendre ! » Et pas qu’un peu, je puis vous l’assurer. Sans réiatsu, la seule chose sur laquelle il pouvait miser contre un mec baraqué comme moi était la vitesse. Ni plus, ni moins. La tactique était de m’infliger plusieurs petits coups et d’alterner avec des retraites pour ne pas être à ma portée ; ce qui paierait très certainement au fil de l’entrainement. Encore fallait-il savoir s’il avait une grande endurance pour.

- A mon tour, Karot !

J’avais presque rugi, avant de bondir vers lui. Mon sourire était large, et mon regard en disait long sur l’excitation qui me gagnait. A quelques mètres de mon adversaire d’un soir, je brandis mon arme en bois dans les airs, avant d’assener un coup au sol. Oui oui, au sol. Ce geste me rappela le combat d’entrainement que j’avais eu avec son capitaine. J’avais eu la même tactique, même si Shinjirô, lui ne s’en était pas mal sorti. Mon geste engendra une poussière conséquence qui envahit l’endroit en deux trois secondes seulement. En plus de la nuit noire qui avait gagné le Gotei, autant dire que la vision du pauvre Karot serait largement réduite. Pour ma part, j’eus un sourire. J’étais après tout dans mon élément, avec toute cette poussière autour de moi. Le pauvre l’aurait certainement compris s’il avait connu la nature de mon zanpakutoh. Habitué donc au sable et à la poussière, repérer Karot sur le terrain au bout de quelques secondes seulement ne fut pas bien difficile. Mon sourire s’agrandit, avant que je ne fonce vers lui. Pour mon premier coup, je visai sa nuque avec véhémence avant de m’évanouir très vite dans la brume poussiéreuse que j’avais provoquée. Je fis deux même pour les autres coups qui suivirent en visant l’une de ses côtés pour la deuxième fois, puis l’une de ses jambes pour la troisième. De quoi le secouer un peu !

Putain qu’il est résistant ce petit ! Je dois avouer avoir été bluffé de le voir aussi serein et imperturbable, comme ça, à quelques mètres de moi. Il avait vraiment la dégaine d’un bon élément de la onzième division. Rien à dire. J’eus un sourire en le voyant avancer avec une certaine prestance. Genre sûr de lui, prêt à découdre, prêt à me rendre la pareille. Puis il disparut soudainement. Un peu pris au dépourvu sur le coup, je finis par émettre un soupir avant de remuer ma tête dans tous les sens. Sans trop s’en rendre compte, le jeune homme avait perdu le combat avant l’heure. C’était prévisible. Alors que son attaque était sur le point de me toucher, je ne fis que m’abaisser. Tout simplement. Après tout, sa rotation n’engendrait qu’une attaque horizontale. De ma nouvelle position, il m’avait donc suffi de lui infliger un coup d’estoc dans les côtes pour qu’il perdre son équilibre et que son enchainement plutôt intéressant se termine enfin. S’en suivit un coup de poing dans sa tronche juste après qui le fit voler à quelques mètres. Là, la chute fut plutôt lourde pour ses fesses et son dos et peut-être même sa nuque. Cependant, son calvaire ne se termina point-là, puisque j’avais à mon tour exécuté un shunpo pour apparaitre au-dessus de lui et m’assoir sur son ventre son pitié en lui imposant tout mon poids. Moi, méchant ? Pas du tout !

- J’avais bien dit de ne pas utiliser de réiatsu, non ? Pourtant tu l’as inconsciemment fait en utilisant un shunpo, héhé. Tu as donc perdu.

Toujours assis sur son ventre, je lui fis mon plus gros sourire, avant de me relever enfin. Le combat était terminé, et il n’y avait plus lieu de l’emmerder plus longtemps. Ma main se saisit néanmoins de l’un de ses bras, avant de ne l’aide à se relever. Je passai ensuite cette même main sur sa chevelure avant de m’amuser à l’ébouriffer avec toujours le même sourire. Ouaip, il m’avait définitivement fait bonne impression, ce gosse. « J’aime néanmoins ton audace. T’es un pur produit de la onzième. T’as de la force et une belle gueule. Que de qualités, héhé ! » Ces félicitations étaient peut-être flatteuses mais elles étaient sincères. Rien à dire. Je finis par lui chiper le boken qu’il avait toujours en main, avant de me retourner et de poser les deux sabres en bois sur l’une de mes épaules. Il se faisait maintenant vraiment tard. Il ne me restait plus qu’à me gaver et à prendre une bonne douche. Avec un peu de chances, Yoshiko risquait peut-être de se pointer, ce qui ne manquerait pas de me faire plaisir, pour sûr. Et puis, il me fallait aussi un bon massage. Les efforts fournis avaient été intenses dans ce court laps de temps, et je risquais quelques courbatures, moi qui ne m’entrainais presque jamais. Ouais. Une histoire de flemme. Mais avant de me tirer, je me tournai vers le petit blond, non sans lui faire un clin d’œil malicieux, sourire aux lèvres !

- T’es plutôt sympa ! Reviens me voir quand tu veux ! Et mes salutations à ton capitaine, héhé !

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