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 Premiers Pas Ϟ PV Naoko

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Melody MacKenzie
Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Hum-ind
Melody MacKenzie
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MessageSujet: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeSam 12 Oct - 2:32

Melody venait à peine de débarquer à Karakura. Qui dit nouvelle ville dit pertes de repères. Car si elle était déjà venue au Japon par le passé, c'était rarement pour visiter et outre le fait que son emploi du temps ne prévoyait nullement de la laisser jouer la touriste, elle n'avait de plus pas eu l'occasion de s'aventurer aussi loin. Cette cité était un endroit dont elle n'aurait jamais connu le nom si elle n'avait pas su que sa tante y travaillait et elle n'avait même aucune idée de son emplacement sur une carte avant d'en consulter une la veille de son départ. C'était dire si elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait y trouver. Ou plutôt de ce qu'elle n'y trouverait pas, compte tenu de la nature des lieux. Néanmoins ils ne devaient pas être si égarés que cela au vu de ce sur quoi elle était déjà tombée à peine arrivée. Vouée à y rester un certain temps – à jamais, songeait-elle parfois avec un certain désarroi - et ne sachant toujours pas combien celui-ci pourrait s'étendre, il convenait pour quelqu'un comme elle de prendre ses marques.

Rester trop longtemps enfermée ne lui réussissait pas, il lui fallait du soleil pour pouvoir survivre et c'était bien la seule chose qu'elle était à peu près sûre de pouvoir avoir à disposition. Aussi n'avait-il pas fallu longtemps avant qu'elle ne parte à la découverte de ce qui serait son nouveau chez elle pour une durée indéterminée. Comme elle l'avait déjà remarqué presque immédiatement, les infrastructures n'étaient – ô joie - pas aussi peu étendue qu'elle aurait pu se l'imaginer. Elle ne désespérait donc finalement pas d'y trouver son compte à deux ou trois détails près, n'étant pas particulièrement versée dans le milieu de la mode – l'essentiel de sa garde-robe était constitué de cadeaux de ses sponsors ou encore de sa maison de production – ni dans les cosmétiques ou autre futilité typiquement féminine. Toutefois, elle avait certains besoins si elle voulait pouvoir se divertir un tant soit peu ici et se faisait donc un devoir de confirmer ou d'invalider ses craintes dans les plus brefs délais. Ce qui finit par l'amener à sortir de chez elle – ou plutôt de son point de chute improvisé – pour fouler au pied l'asphalte qui aurait presque paru n'attendre qu'elle tant elle était heureuse de prendre l'air à grandes goulées.

Sa guitare sur le dos, elle s'était rapidement éloignée de son domicile et avait, par chance, eu le flair de se diriger vers ce qui passait à ses yeux pour le quartier commerçant. C'était en tout cas ce qui s'en approchait le plus d'après le nombre d'enseignes qu'elle pouvait voir à l'horizon, et la haute fréquentation dans laquelle elle eut tôt fait de se retrouvé noyée acheva de changer ses doutes en certitudes. Si elle craignait d'être bousculée dans tous les sens, son apparence était en fait source d'émerveillement pour bon nombre de passants, peu habitués à voir passer un typique produit d'occident dans leurs contrées. Ce qui ne fut d'ailleurs pas sans la gêner ; attirer à ce point l'attention malgré son camouflage – certes rudimentaire – risquait fort de la faire démasquer, et c'était précisément la dernière chose à faire que de dévoiler sa célébrité. De plus, à compter du moment où elle avait commencé à évoluer dans une foule aussi dense, le sentiment de malaise éprouvé la veille s'était réveillé, comme une douleur lancinante quand on rouvre une plaie à peine cicatrisée.

Elle n'en conçut aucune douleur, mais ce n'est pas pour autant que cela lui parut plus agréable. Ne pas pouvoir en déterminer la cause n'arrangeait pas non plus ce qui semblait parti pour devenir un phénomène – et un problème – récurrent, à son grand dam. Mais là où c'était d'habitude un mal-être généralisé qu'elle attribuait à l'air de cette ville, elle avait l'impression que c'était plus fort à certains endroits, sans pouvoir dire lesquels et pourquoi. J'vais jamais m'en sortir, si ça continue comme ça. rumina-t-elle en son for intérieur. Mais à peine avait-elle eu le temps d'y songer qu'un ressenti particulièrement dérangeant s'empara d'elle si abruptement qu'elle se figea sur place, sans pouvoir faire un pas de plus. Mauvaise idée, puisqu'elle n'eut besoin que d'une poignée de secondes pour se faire percuter de plein fouet et être précipitée vers l'avant tête la première, emportée par le poids de son étui – il me perdra un jour. Ayant par chance eut le réflexe tout à fait inopiné de se rattraper à l'une des barrières métalliques qui séparaient le trottoir de la route, elle n'en fut pas moins déséquilibrées pendant encore quelques instants et finit donc par se retourner dans une sorte de pirouette maladroite, se massant l'arrière du crâne – heurté par son bagage au cours de la manoeuvre.

Aïeuh ! On t'a jamais dit de regarder où tu mettais les pieds ?

Son coeur manqua un battement quand ses yeux plissés par la douleur purent enfin se rouvrir pleinement et scruter la physionomie de son « agresseur », la curiosité aussitôt piquée au vif. Si elle savait pertinemment que la culture japonaise pouvait donner lieu à des allures plutôt originales – pour ne pas dire excentriques – et avait déjà plus d'une fois vu des déguisements typiquement nippons des plus communs aux plus extravagants, rien ne l'avait préparée à voir une personne de son genre en pleine rue. C'était d'autant plus frappant au milieu de tous ceux qui grouillaient autour d'eux comme une masse informe et bourdonnante, la forçant presque à la voir comme une véritable touche d'exotisme. Sa longue crinière flamboyante venait s'ajouter à des traits dont elle n'aurait su dire s'ils étaient purement asiatiques, et la balafre qui lui traversait verticalement le visage et l'oeil gauche – sans l'avoir crevé toutefois semble-t-il – retint aussitôt son intérêt. Ce que Melody ignorait en revanche, c'était que cette sensation de perturbation intérieure provenait des premiers balbutiements de sa force qu'elle avait encore bien du mal à appréhender, qui n'avait fait que se mettre au diapason de celle de la jeune femme pour la lui signaler. D'accord, elle est jolie, mais je crois pas au coup de foudre. Si quelqu'un sait pourquoi je me sens comme ça, je suis preneuse... implora-t-elle aux confins de son esprit, incapable de prononcer le moindre mot tant elle se sentait prise au dépourvu.
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Saiwai Naoko
Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Viz-ind
Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeSam 12 Oct - 3:18

Les cours étaient finis, et voilà que je vagabondais dans les quartiers commerçants. J'étais ailleurs, pour changer. Des cernes au bord des yeux, un brin éreintée. La voix du prof Tamao m'avait achevée. Et c'est comme ça que j'ai eu ma première altercation de l'après-midi. Je regardais le ciel, quand j'ai heurté quelqu'un. Il m'a maudit, il a ragé. Je le reconnaissais pas, il devait pas être de la promo' de droit. Mais si il était sur le campus, c'est qu'il étudiait soit ça, soit l'économie, soit l'administration publique. Mais pourquoi il m'insultait, tiens ? Première question que j'aurai dû me poser. Je regarde sa chemise : Elle est tâchée de café. Je vois le gobelet renversé au sol, avec sa petite flaque brune. Et je me répands en excuses. Même si ça l'empêche pas d'être aussi furieux et de me pourrir.

C'est la tête basse, mes bras refermés sur ma sacoche, que je m'aventurais plus loin. De la confiance en moi, j'en avais toujours eu. J'étais fille de grands rois et reines, ce n'est pas un bouseux, nippon qui plus est, qui pouvait affecter mon moral. C'était autre chose. Cette nuit, je n'avais que peu dormi. Encore une fois. Je m'étais réveillée en hurlant. Tomoe avait débarqué en trombes dans la chambre, armée de son balais. Et c'est que quand je l'ai rassurée, que je me suis permise d'éclater en sanglot, tremblante. Ça hurlait. Il me hurlait des choses horribles, des choses si malveillantes que je n'arrive même pas à m'en souvenir ... Mais ... Mais ...

Je préférais ne plus y penser. Mais ma fatigue était là pour me le rappeler, encore et encore. Le café n'y avait rien fait. Et j'avançais plus par réflexe que par volonté propre. C'est sûrement pour ça que lorsqu'un papillon aux couleurs chatoyantes pointe le bout de ses ailes, je me laisse aller à sa contemplation innocente, un fin sourire sur le visage.
C'est là que ma deuxième altercation a eu lieu. J'ai heurté, cette fois, de plein fouet quelque chose. Quelqu'un. J'ai eu mal sur le coup, même si quand même, je suis un être pluri-centenaire qui a affronté des bêtes de cauchemar. J'ai laissé échappé une exclamation de surprise. Puis j'ai vu l'obstacle bouger et s'exprimer.

Encore un reproche. J'étais plus à ça près, nan ? Nan. Par contre, l'obstacle en question était bien singulier. Et même qu'il était féminin. Exotique ? Définitivement. Je reconnaissais une métisse, là. Des cheveux blonds, naturels. Des yeux verts, clairs contrastant avec les miens aux teintes vives. Je n'arrivais pas à reconnaître son accent, mais je devais avouer que de toutes façons, j'y connaissais pas grand-chose à l'Europe et aux laowai. Elle me dévorait du regard comme je la dévorais, j'en déduisais que je devais être aussi singulière à ses yeux qu'elle l'était aux miens. Bref, séance d'observation achevée, j'fais quoi ? Je m'excuse et je m'en vais ? Ouais, bon plan. Les vêtements que je porte, j'arrive pas à les supporter. Encore un plan foireux de Tomoe, ça. *Ouais ouais, tu dois t'adapter à la mode moderne !* Ouais mais nan ! Depuis quand la mode c'est porter des jeans troués ? Des talons compensés de plus de cinq centimètres de haut ?! Non seulement ça me serre les jambes, mais en plus j'ai l'impression d'avoir le vertige ! Et surtout, l'impression que je vais me casser la gueule au moindre moment d'inattention ! Et puis zut quoi. Les pantalons, c'est une connerie. On en portait pas à mon époque. C'est un vêtement d'homme, un vêtement pratique. Depuis quand une femme ça doit porter du pratique ? On a besoin d'apparats exaltant notre féminité, notre finesse, notre douceur ! Mais en fait, je dis un peu n'importe quoi. A la Soul Society, je portais des vêtements qui exaltaient en rien tous ces trucs que je citais. Bref, excusons-nous, et foutons ces fringues au feu.

- Désolée, j'étais perdue dans mes ... pensées ...

Si vous étiez un natif de l'Asie du Sud-Est et/ou que vous y aviez vécu une bonne partie de votre vie, vous reconnaitriez mon accent coréen. Accent qui reste malgré des siècles de pratique courante du japonais. Tant mieux. Je fais une courbette, et je m'incline très bas. Pour exprimer à quel point je regrette. Après tout, si ça se trouve, elle a eu mal ! Enfin, si elle avait vraiment mal, on serait pas là en train de discuter aussi tranquillement ... Ah. Et là, sensation bizarre. Parole inconsciente qui s'exprime avant que la pensée rationnelle me fasse réfléchir deux fois avant de la prononcer.

- Mais ... On se serait pas déjà rencontrées ..?

Après coup, je trouve vraiment bizarre de dire ça. Même si en fait, c'est vraiment le cas. Je suis sûre de l'avoir vu quelque part. Mais où ? Soul Society ? Nan, elle est habillée en civile, et tout le monde peut la voir ... Un quelconque Fullbringer qui m'a été présenté par Crash ? J'ai pas beaucoup de mémoire, mais ça m'aurait marqué un peu plus quand même ! Alors où ? Je me pince la lèvre inférieure. Ça me trouble. Je me sens obligée d'en savoir plus. Okay, Tomoe dirait que c'était pas très prudent, mais ce qu'elle pense ... Je m'en moque ! Même si c'est faux, et que j'ai peur du savon qu'elle pourrait me mettre si elle savait que je prenais des risques inconsidérés.

- Dites, vous voudriez pas aller prendre un thé glacé ? Histoire que, bah, je me fasse pardonner pour ma bourde ..?

Je souriais. Mais je souriais de façon un peu gênée. A mon époque, ça aurait été vu comme une approche très agressive ce que je venais de faire. Et même à cette époque. J'étais une nouvelle personne, néanmoins. Et puis, c'est pas comme si elle représentait une menace que je ne saurai gérer, nan ..?
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Melody MacKenzie
Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Hum-ind
Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeSam 12 Oct - 20:09

À cet instant précis, la sensibilité de la musicienne était tellement à fleur de peau qu'elle faillit tressaillir quand sa vis-à-vis finit par ouvrir les lèvres. Elle eut alors l'étrange impression d'être parcourue par une décharge électrique – laquelle correspondait uniquement à l'infime variation dans l'aura de son interlocutrice, bien qu'elle ne puisse la voir. Pour elle qui s'était déjà vantée de connaître par coeur son corps et ses limites, il n'y avait que peu de choses qui soient plus déconcertantes que de faire l'objet de ce genre de réaction inopinée. Et se retrouver dans cette posture lui fit ressentir un certain mécontentement envers elle-même à la seule idée qu'elle ait pu avoir une riposte si virulente. L'atmosphère de cette ville la mettait à cran, mais ce n'était pas une raison pour s'en prendre à qui que ce soit et elle se morigénerait pour cela, même si la gêne que lui faisait endurer sa simple proximité ne l'aidait pas. Qu'est-ce qui me prend ? Ça ne me ressemble pas... Je crois que cet endroit n'est définitivement pas fait pour moi. J'aurais aimé le savoir avant de défaire mes valises... Elle secoua la tête en signe de déni comme pour renforcer ses propos :

Non, c'est à moi de m'excuser. J'étais dans le chemin et je n'aurais pas du rester plantée là. Ce que je peux être cruche parfois... J'espère au moins que tu ne t'es pas fait mal, il ne manquerait plus que ça. Au moins ça m'apprendra à faire plus attention la prochaine fois.

Bon d'accord, ça non plus c'est pas normal. Qu'est-ce qui va pas avec moi aujourd'hui, j'ai pas pensé à changer les piles ou quoi ? Si elle n'était effectivement pas du genre à avoir la rancune tenace, ce n'était pas non plus au point de passer du coq à l'âne comme elle venait de le faire en temps normal. Mais plutôt que de s'éterniser sur l'étrangeté de son comportement – même si elle nota mentalement de l'élucider à un autre moment – elle préféra se pencher plus en détails sur l'accent de son interlocutrice. Sans avoir encore mis les pieds dans tous les pays du monde, la guitariste avait déjà vu de ses propres yeux bon nombre d'entre eux. Et si elle ne parlait hélas pas la langue de chacun, elle pouvait au moins identifier un pur produit de l'un de ceux qu'il lui avait été donné d'honorer de sa présence.

Elle ne comptait plus les fois où elle aurait voulu prolonger son séjour pour pouvoir prendre le temps de s'y attarder – de même qu'elle ne comptait plus les fois où cela lui avait été refusé. Si son agent avait dans l'idée d'en faire un bourreau de travail, il n'était pas loin d'y arriver. Ainsi la jeune idole n'eut-elle pas grande difficulté à déceler un léger accent coréen, que faute de parler couramment elle pouvait reconnaître à l'ouïe. Mais outre cela, ressasser ces voyages autour du monde trop tôt interrompus à chaque fois ne fit que la conforter dans l'idée que pour bien faire il était de toute façon préférable d'éviter les embrouilles dès le deuxième jour. Ce qui ne changeait rien au fait qu'elle en serait probablement restée là de toute façon, chaque once de son animosité ayant disparu dès qu'elle avait posé les yeux sur elle. Ce qui n'empêcha pas la question à venir de lui causer un frisson d'effroi.

Non non, aucune chance ! Je viens d'arriver en ville, alors...

Bah tiens, manquait plus que ça. Je suppose que c'est ce qu'on appelle la loi des séries. Je vais vraiment finir par croire que c'est fait exprès... se dit-elle tout en se forçant à peindre sur son visage un sourire factice afin de dissimuler son mensonge – peine perdue, sachant qu'elle avait un mal de chien à s'ôter cet air coupable du visage. Vas-y, continue comme ça ma grande, c'est pas comme ça que tu vas arranger ton cas. Déjà déconcertée par la façon dont elles s'étaient rencontrées et ce qu'elle ressentait vis-à-vis d'elle, l'étoile montante avait totalement perdu de vue la question de son identité. Elle fit mine de se recoiffer pour tirer sur ses mèches de devant afin de reconstituer la frange que ce bref moment d'agitation avait mise à mal afin de cacher ses yeux – et son visage dans une moindre mesure. Si sa coiffure différait de tout ce qu'elle avait pu montrer jusque là et que son accoutrement se voulait aussi passe-partout que faire se peut, ses traits étaient toujours les mêmes. Elle ne pouvait pas la laisser la regarder de trop près.

Elle pouvait très bien ne point la connaître et simplement faire erreur, mais sait-on jamais. Mais à peine eut-elle terminé de lisser sa crinière dorée qu'une tout autre question lui fut posée, la laissant d'autant plus circonspecte. En terme de conversation à bâtons rompus, on pouvait difficilement faire mieux. Si elle était comme cela au quotidien, à passer d'un sujet à un autre à tout bout de champ, qu'il puisse lui arriver de commettre ce genre d'incident n'avait rien d'étonnant. Clignant des yeux sans vraiment savoir comment réagir dans une telle situation, Melody pesa rapidement le pour et le contre et finit par conclure qu'elle n'avait pas de raison de refuser – et qu'elle avait de toute façon de quoi se défendre si cela devait dégénérer, comme elle fut la première à le penser tout en rehaussant la bandoulière de son étui qui lui glissait de l'épaule. Bah, après tout, pourquoi pas ? Même si elle est un peu bizarre, faut bien que je me fasse des amis, non ? Puis c'est pas comme si j'étais très nette moi non plus, quand on y pense. Elle agita la main devant elle comme pour l'enjoindre à refréner ses ardeurs – et sa culpabilité.

Euh, bah... Pourquoi pas. Mais te sens pas obligée hein, je suis aussi fautive que toi ! Tu n'as pas à te sentir coupable ou à me payer quoi que ce soit. Mais si tu insistes, je ne suis pas contre ! Et puis comme ça, je saurai où trouver ce genre d'endroit quand j'en aurai besoin. Je viens à peine de débarquer et on ne peut pas dire que le coin me soit très familier. D'ailleurs vu ton look, t'es pas d'ici non plus, je me trompe ?
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Saiwai Naoko
Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Viz-ind
Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeSam 12 Oct - 21:44

Mon interlocutrice semble plus agréable qu'aux premiers abords. Même qu'elle s'excuse, à son tour, ce qui me fait hausser les deux sourcils de surprise. Ah. Heu, je m'attendais à me prendre un nouveau savon. Je suis pas préparée aux trucs imprévus moi ! Pourquoi tu me gueules pas dessus ?! Hein hein hein ?! Heu ... Je délire, ou je me plains parce qu'on fait preuve de civilité à mon égard ?! J'suis conne moi ... Je secoue la tête, histoire de faire disparaître ces pensées. Eh, peut-être que je ferai une agréable rencontre, tiens ? J'avais pas eu l'occasion de faire connaissance avec beaucoup de vrais humains depuis que j'avais désertée, donc bon ...

Bref, bref, bref. Pour ce qui est de se connaitre, elle dit que c'est mort. Ce qui m'étonne pas. C'est une laowai tout ce qu'il y a de plus banal (enfin, banal ... je me comprends !), y'a no-way que j'ai pu faire connaissance avec. A moins qu'elle mente ? Mais pourquoi elle le ferait ? Je l'observe avec un peu trop d'insistance alors qu'elle arrange sa coiffure. Nan vraiment, j'ai vraiment l'impression de la connaître d'avant, sans pour autant pouvoir dire d'où ou de quand ... Ça me frustre. J'affiche une mine un peu vexée. Je déteste ce genre d'impressions, l'impression que quelque chose m'échappe.

Quoi qu'il en soit, voilà qu'elle accepte l'invitation. Elle doit vraiment être nouvelle, pour l'accepter. Moi, quelqu'un que je croise dans la rue et qui me propose une boisson, je trace en ligne droite sans me retourner ! Mais bon, je dois aussi avouer que normalement, je suis pas du genre à faire ce genre d'invitations à de parfaites ou parfaits inconnus, donc ... Donc voilà. Ça faisait un point partout, nan ? Aucun rapport ? Peut-être. Mais ce n'est pas le sujet. Bref !

- Je connais un café sympathique, c'est juste à coté !

Je lui adresse un petit sourire, alors que je m'incline à nouveau devant elle. Et j'ouvre la voie, d'un pas décidé. Mais prudent. Ces talons hauts sont traîtres, et l'accident est si vite arrivé. Puis je me rends compte qu'elle m'a posée une question, sur mes origines. Il faudrait y répondre, nan ? Mes lèvres s'ouvrent, mais se referment, n'exprimant aucun son. J'allais dire Joseon. Le nom de ma contrée au seizième siècle. Et elle ne comprendrait pas, à coup sûr. Et ça pourrait me griller. Tout se joue sur des petits détails comme ça !

- Heuu ... Corée. Du sud hein, au cas où ...

Oui oui, j'avais appris que c'était un sujet de plaisanterie léger, on rigolait en disant *Corée du Nord pas vrai ?* avec un petit sourire entendu. Je ne trouvais pas ça drôle. Même si la séparation de ma contrée, à vrai dire, ne me faisait ressentir aucune animosité ou tristesse. Naturellement, une préférerait voir une Grande Corée unie, mais une à confiance. Ce qui a été séparé sera uni un jour, c'est connu. Mais il fallait quand même que je prenne un petit ton agacé, histoire de me rendre crédible. Mais crédible, je ne savais pas si je l'étais.

- J'étudie le droit ici, en troisième année. Il y a plus d'opportunités pour ça que dans mon pays d'origine, et bon ... Heu, ah. D'ailleurs ! J'ai oublié l'essentiel ! Moi c'est Naoko, et toi ?

Je me retournais, un petit sourire aux lèvres, pour voir ce qu'elle avait à me dire. Sauf que, voilà. J'avais pas prévue qu'il y ait une marche un peu haute. Et vu que j'avais pas trop d'équilibre avec mes bottes, de base, bah ... Mon talon se plie, et je m'écroule. Un peu trop vite pour que je puisse me rattraper. Ce qui ne m'empêche pas de tendre mes bras vers je sais pas où histoire de m'accrocher à quelque chose et éviter l'accident !
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Melody MacKenzie
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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeVen 18 Oct - 1:24

Plus ça allait et plus Melody se sentait coupable de sa trop vive réaction. Ce qu'elle percevait un peu partout dans cette ville la mettait continuellement à cran et il allait lui falloir identifier la source de ce problème si elle voulait pouvoir aspirer à un peu de sérénité. Pour l'heure, au moins sa vis-à-vis ne semblait pas lui en tenir rigueur et c'était une bonne chose, même si cela ne ferait pas si facilement disparaître l'embarras qui l'assaillait depuis qu'elle avait pu avoir ce petit échantillon de sa personnalité. Habituée aux grandes villes où l'on se bouscule et où on se marche sur les pieds, elle ne pouvait en aucun cas s'attendre à être aussi bien reçue en ayant le même type de comportement que dans ce genre d'endroit. Penser que ce n'était un accident était déjà contraire à tout ce à quoi elle était accoutumée. Mais comment aurait-elle pu voir les choses autrement après s'être rendu compte de combien la fautive pouvait être adorable ? Si Melody avait parfois la colère facile, elle retombait tout aussi vite qu'elle était montée.

Elle en ressentait à présent les effets et n'aurait sans doute plus su où se mettre si son interlocutrice n'avait pas été si prompte à l'enjoindre à accepter son invitation. Les altercations en pleine rue n'étaient pas son fort non plus au début. Elle avait seulement été contrainte de s'adapter après avoir vu de quoi étaient faits les endroits prestigieux où il lui avait été donné de jouer, mais ce n'était pas pour elle. En ce sens, vivre dans une petite ville « où tout le monde se connait » lui convenait sans doute bien mieux et allait la changer, mais il lui faudrait avant tout prendre le temps de s'y adapter. Preuve était faite que ce ne serait pas chose aisée. C'était d'autant plus surprenant que les grandes cités d'Asie et plus particulièrement du Japon étaient connues pour abriter des populaces plus pressées que partout ailleurs.

Comment aurait-elle donc pu prévoir qu'elle tomberait sur quelqu'un qui non seulement le ferait contre son gré, mais saurait en plus s'en excuser ? Elle n'en revenait toujours pas. L'explication vint d'elle-même, cependant : elle n'était pas d'ici. Ceci expliquait cela et quelque part, Melody dut avouer en être soulagée. Au moins, elle ne risquerait pas de revivre cette situation inconfortable de sitôt. Cela aurait le mérite de lui laisser un peu de temps pour s'habituer au fait qu'elle vivrait ici désormais, avec tout ce que ça implique. Se laissant porter par le sujet qui venait d'être lancé sans plus y penser, la guitariste se caressa le menton alors qu'elle fouillait les méandres de sa mémoire. Elle avait fait tant de concerts de par le monde qu'elle peinait à se rappeler des pays qu'elle avait visité, mais les souvenirs agréables étaient toujours les plus rapides à lui venir à l'esprit.

Pour autant que je me souvienne, j'ai été à Pyongyang il y a quelques années. Je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup visiter, mais ça m'a semblé être une ville sympathique. Tu y es déjà allée ? Désolée, je ne connais pas très bien la Corée, mais ne te gêne pas si tu veux en parler. Et ça ne te manque pas trop ? Je viens à peine de débarquer et je suis déjà paumée.

Et ce n'était pas peu dire. Quitter une vie de star où tout va à deux-cent à l'heure pour une vie ordinaire était en un sens plus épuisant que d'avoir un rythme constant à devoir respecter à la lettre chaque jour que Dieu fait. Un changement brutal auquel elle redoutait de ne pouvoir se faire après avoir vécu des années à cette cadence effrénée. Certes, ça ne durerait qu'un temps mais ne pas savoir combien n'était pas pour l'aider à se décontracter. Avoir enfin quelqu'un à qui parler était donc une délivrance, car lui permettant de se focaliser sur autre chose que sur toute cette agitation survenue du jour au lendemain. Un semblant de retour à la normalité, même feint, ne pouvait que lui faire le plus grand bien. Ainsi lui avait-elle emboîté le pas sans se poser plus de question – il n'était pas rare qu'elle se lie facilement et avait donc appris voilà longtemps à s'en accommoder.

Enchantée ! Moi, je...

Mais ce fut le moment choisi par Naoko – comme elle venait de se nommer – pour se retourner vers elle et perdre l'équilibre par la même occasion. Rah mais c'est pas vrai ! C'est la journée où quoi ? Eut-elle tout juste la liberté de penser avant de se jeter vers l'avant, n'écoutant que son altruisme, pour la cueillir au creux de ses bras. Si elle tangua quelques secondes durant avant de pouvoir se stabiliser, oscillant d'avant en arrière sans réussir à vraiment se réappuyer sur ses pieds, elle finit par reprendre un tant soit peu d'équilibre lorsque son étui heurta le sol après avoir glissé de son épaule – lequel était fort heureusement conçu pour être d'une solidité à toute épreuve de sorte qu'elle n'ait pas à s'en inquiéter.

Si l'adrénaline avait su faire taire la douleur sur le moment, il ne fallut pas plus longtemps pour qu'elle sente une douleur cuisante lui parcourir le front, la forçant à y porter la main tandis qu'elle se rappelait que sa tête avait heurté en cours de route celle de la jeune femme qu'il venait de sauver. Ce n'est qu'en touchant au vol une chevelure qui n'était de toute évidence pas la sienne qu'elle se souvint que la joue de la demoiselle reposait contre la sienne à présent et qu'elle fit l'effort de se redresser pour la remettre sur pied. Elle poursuivit alors son discours sur un ton faussement réprobateur avant de le rendre à nouveau aussi enjoué que lorsqu'elle l'avait commencé, lui adressant un clin d'oeil malgré leur étroite proximité :

Tu vois ? Quand je te disais qu'il fallait que tu regardes où tu vas ! À moins que ce soit un moyen détourné pour te jeter dans mes bras ? Ça ne me gêne pas particulièrement, mais il est peut-être encore un peu tôt pour ça, tu ne crois pas ? Moi, c'est Melody. T'aurais quand même pu attendre de le savoir avant de te ruer sur moi, mais on va dire que ça passe pour cette fois !
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Saiwai Naoko
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Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeDim 20 Oct - 0:31

D'après ce que disait la petite (ou pas, elle était presque aussi grande que moi avec des talons, alors sans j'vous dis pas !) laowai, elle avait déjà visitée ma terre ancestrale. Pyongyang même, une cité au nord de la Corée, proche des frontières avec les barbares Manchu, proche du grand empire céleste Ming. Je devais avouer n'y avoir jamais posé les pieds, même par curiosité. Elle me disait qu'elle ne connaissait pas tellement la Corée, et, bon ... Je devais avouer que même en étant native, et même en étant de la dynastie de leurs plus grands rois et reines, une grande partie du territoire m'était inconnue. Je me sentais un peu coupable, au fond, étrangère. Voilà le mot. Même au sein de mon propre pays, j'étais une laowai.

Grand moment de solitude alors que ce fait s'impose dans mon esprit. Et pourtant, la Corée me hantait en rêve. Le peu que j'avais vu, Seoul et ses environs. Seoul et ses trois palais. Seoul et ses Jardins Interdits, isolés du monde, si sereins ... Tsssk, et ensuite Venise ose s'accaparer le titre de Sérénissime République ? Baaah. Ils y connaissent rien, strictement rien. Ils sont si aveugles, les occidentaux.

Bon okay, j'ai beau dire qu'ils sont aveugles, ça n'empêche que moi, Coréenne, asiatique et pluri-centenaire Shinigami n'ait pas vu cette marche. Bon okay, je dois avouer que mes sens commencent à s'émousser. Bon okay, ça me plait pas, mais je m'écroule pas au sol de tout mon long. Je réussis, bien malgré tout, à me rattraper à un quelque chose. A moins que ce soit quelque chose qui m'ait rattrapé ? Ce quelque chose était la métisse blonde, qui me regardait un brin amusée, alors que je me tenais dans ses bras. Whah. Elle a des réflexes pas mauvais. Et une force pas trop dégueulasse, j'pense que n'importe quel quidam moyen, je l'aurai entraîné dans ma perte si jamais il avait réussi à me repêcher.

Bon par contre, j'ai heurté son front. Et sous le coup, j'étais un peu étourdie. Et même que j'ai sentie plus que vue la rougeur sur celui-ci. Mais bref, une autre rougeur, sur mes joues, s'est installée. A cause de sa nouvelle réplique. Joue posée contre celle de ma vis-à-vis. Moyen détourner de me jeter dans ses bras ? Me ruer vers elle ? Mais, mais, mais ! Je suis pas une tordue de ce genre moi ! A moins que j'en ai l'air ?! No way ! 'faut que je dissipe le malentendu !

- Désolée, désolée, désolée ! Ce n'était pas mon intention, je .. Je ne suis pas comme ça ! Enfin, j'veux dire, oui voilà ! C'est pas dans mes habitudes d'agresser les gens dans la rue, et quand je dis ça je ne dis pas que j'étais en train de t'agresser ni quoi que ce soit, juste que ...

Juste que quoi en fait ?! Mais allô là ! Je m'enfonce carrément, pourquoi j'me mets à tenir des propos aussi incohérents ?! Je rougis d'autant plus, normal. Je détourne le regard. Il n'empêche que je suis toujours dans ses bras. Que je ne sais pas si, pour paraître plus crédible, il faudrait que j'arrête de l'enlacer (mais que font mes bras autour de son cou ?!) ou si il vaudrait mieux que, carrément, j'arrête de parler. J'ai sérieusement hésité à arrêter de parler.

Mais non, ça aurait été trop beau.

- Je veux dire, les lao- heeemmm ... Gai- ... Etrangers, voilà, j'y suis pas accoutumée, et je sais pas trop comment m'y prendre ...

Et je me stoppe directe dans mon élan. Me rendant compte de quelque chose. Avec pas mal d'importance.

- Nan ... Attend ... Mais qu'est-ce que j'raconte ?! C'était juste un accident, un accident ! Oublie mon monologue !

Je me défais de cette position me mettant si proche de la demoiselle aux boucles de blé, et décide de reprendre les devants. Je m'éloigne de quelques pas, mais pas trop. Même si je suis gênée et au bord de la consternation, j'avais quand même promis un thé à ... Melody ? C'était le nom qu'elle avait donné, avant que je déraille. Oui, voilà, Melody. J'avais promis un thé à Melody. Et une a promis, même si elle regrettait, après coup, une telle décision !
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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeLun 21 Oct - 3:26

Même si elle se retrouvait « encore » dans la position de la victime, Melody était sensiblement moins gênée que celle qu'elle venait de sauver aussi bien d'une chute douloureuse que d'une honte certaine. Élevée loin des mœurs japonais et de la timidité extrême que ceux-ci causaient bien souvent chez les jeunes filles de son âge, la star ne s'embarrassait pas de complexes pour si peu. Ce qui ne semblait pas être le cas de Naoko qui, bien qu'étrangère, avait viré au rouge vif dès l'instant où elle s'était retrouvée plaquée contre elle par accident. Y'a pourtant pas de raison ! Ce n'était en effet qu'un incident mineur, et la chanteuse était loin de s'en formaliser. Il n'y avait pas mort d'homme et si – comme elle l'avait d'ores et déjà si bien souligné – ce contact physique était un rien prématuré, il n'en était pas moins fondé. À croire que la Corée était elle aussi encore un peu trop à cheval sur ce genre de subtilité de la vie de tous les jours.

Melody ne put en tout cas s'empêcher de la trouver d'autant plus adorable quand le rouge lui monta aux joues « pour si peu » et s'amuser d'autant plus de cette position qui, pour sa part, ne lui causait pas le moindre désagrément – ou du moins « plus » à compter du moment où elle s'était remise sur ses pieds pour l'empêcher d'avoir tout son poids à porter. Si légère soit-elle, et bien qu'elle ait l'habitude de porter des choses lourdes – à commencer par sa guitare, qui mine de rien pesait son poids – elle ne pouvait pas non plus le faire indéfiniment. Et puis, elle ne profiterait que mieux de cette étreinte inopinée si elle n'avait pas à lutter pour ne pas se laisser entraîner dans sa chute. Le sourire radieux qui s'épanouissait sur son visage s'étira de plus belle quand elle commença à bafouiller pour tenter de se justifier, l'étoile montante se retint à grande peine d'éclater de rire.

Nulle question de moquerie là-dedans, mais une telle surréaction ne pouvait qu'amuser quelqu'un qui, comme elle, n'en avait rien à cirer. Non que cela la laisse indifférente, loin s'en faut, mais elle était habituée à être approchée par toutes sortes de gens à longueur de journée. Aussi ne voyait-elle pas le mal qu'il pouvait y avoir à se retrouver dans une telle position si tant était que le geste ne soit pas animé de mauvaises intentions. Et elle ne pouvait que constater que sa vis-à-vis était très loin de penser à mal en lui tombant dessus au sens premier du terme à voir avec quel empressement elle essayait de s'en expliquer – sans pour autant penser à retirer ses bras autour de son cou, rendant son embarras exacerbé d'autant plus grotesque. Pour la calmer, elle lui posa un baiser sur le bout du nez avant de faire un pas en arrière pour les séparer. Être dans ses bras était une expérience agréable, mais il ne fallait pas non plus exagérer – et toutes les bonnes choses ont une fin.

T'aurais du voir ta tête ! Rien que pour ça, ça en valait la peine. Comment je pourrais avoir des regrets après ça ?

Lui tirant la langue pour finir de la détendre après ce malentendu qui prenait des proportions hilarantes, elle lui ébouriffa les cheveux pour faire diversion. Déboussolée comme elle l'était, plus vite elle lui changerait les idées et mieux ce serait. Il n'y avait pas de honte à avoir, et encore moins avec elle. La chance sourit aux audacieux, c'était une notion qu'elle avait très tôt intégrée et appliquait à la lettre depuis des années. Elle n'irait bien sûr pas jusqu'à dire que ça ne lui avait jamais porté préjudice, mais elle trouvait la vite trop courte pour avoir des regrets et ne risquait donc pas de s'offusquer pour si peu. Si anodin qu'il puisse être, le geste narquois qu'elle venait d'avoir envers elle lui permit une fois de plus de constater combien la couleur de ses cheveux était captivante, lui donnant l'impression de plonger les doigts dans une mer de flammes.

Là où y a de la gêne, y a pas de plaisir ! Crois-moi, si tu te mets dans tous tes états pour si peu, avec moi dans les parages tu vas pas faire long feu. Je te conseille de soigner ça rapidement, sinon je ne peux pas te garantir que je ne risque pas d'en profiter. Bon, on y va ?

Finissant par les retirer de sa chevelure de feu, ce ne fut que pour mieux prendre sa main, allant même jusqu'à glisser ses doigts entre les siens. Après ce qu'elles venaient de vivre bien malgré elles, ce n'était plus à ça près. Ainsi put-elle l'entraîner vers l'avant pour l'inciter à se remettre de ses émotions et enfin se diriger vers le thé promis qu'elles ne cessaient de reculer. Si elle était déjà de bonne humeur à l'idée de se faire une nouvelle amie dans lieu où elle ne connaissait personne, cela n'avait fait que s'améliorer grâce à cet épisode délirant. Emportée par son élan, elle la traîna sur plusieurs mètres vers l'avant avant de finir par se rappeler d'un détail important. S'arrêtant net, elle porta une main à son menton en signe d'intense réflexion, et une goutte de sueur perla sur sa tempe en signe de consternation avant qu'elle se retourne vers elle pour lui demander d'un ton affligé :

Euh... C'est par où ?
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Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeLun 21 Oct - 4:15

Elle se joue de moi. C'est ma première pensée, quand je vois que contrairement à moi, la demoiselle Melody n'avait rien de troublé. Au contraire, elle semblait adorer la situation, provoquer en elle une grande hilarité. Bon, d'accord ... J'avoue que, j'ai été assez ... Attendez, je dois trouver le mot ... Pathétique ? Oui, voilà. Même moi j'aurai été prise de fou rire en voyant quelqu'un réagir comme ça ! Alors, j'pouvais pas lui en vouloir. Enfin si, mais non. C'était à moi que j'en voulais, pour lui faire ce spectacle en live. Je ne savais plus où me mettre, alors que Melody décidait d'en rajouter une couche.

Un baiser sur le bout de mon nez. J'ai failli m'étrangler, littéralement, alors que des mots avec moins et moins de sens, si peu de sens que je m'en souviens même pas, se bousculaient entre mes lèvres. Puis sa main passa entre mes boucles, et les voilà qu'elle les ébouriffait, alors que j'étais toujours prise de stupeur. Nan mais ... Elle veut ma mort ! C'est ça ! Le Seireitei a rien trouvé de mieux pour se débarrasser de moi que ça ?! Nan nan nan ... Arrête de délirer, Nao', Nao', Nao' ... C'est pas possible, pas possible du tout ! Tu délires, tu dois reprendre le contrôle là ! Je prends une grande inspiration. J'essaye de sourire. De faire genre que je suis PAS du tout troublée !

- Oh ? Ah heu ... J'ai paniquée, hihi ...

Oui, après tout, il paraît qu'en Europe, ce genre de trucs, c'est assez commun ... Donc bon, on va pas lui en vouloir, nan ? C'est culturel tout ça, elle y peut rien. C'est à moi de m'adapter, nan ? N'empêche que j'étais pas trop sûre. Et que j'étais quand même vraiment mal à l'aise pour le coup. Puis elle me faisait la morale. Enfin, c'était peut-être pas de la morale, même, sûrement qu'elle le faisait pour moi, mais j'avais un peu l'impression d'être réprimandée. Comme si j'étais encore une petite fille. Ce qui était totalement stupide. Elle avait quel âge, Melody ? Allez, la vingtaine grand max ! Moi ? Bah ... Vingt fois cet âge.

J'étais un peu vexée, je crois. Mais d'un autre coté ... Je sais pas. Je suppose que dans sa culture, réagir de ma façon, à l'âge que je sente refléter, c'est tout sauf normal. Elle dit ça donc pour mon bien ? Sûrement, oui ... C'est vrai que, au niveau du contact, je suis encore restée à l'époque du seizième siècle. Ma façon de parler et d'agir avait changées, c'était normal, mais certaines choses profondes restaient immuables. Changer sur ça ? Sûrement oui ... C'était anodin après tout, nan ? Enfin, je veux dire ... Melody, elle est jeune, elle fait ça comme si de rien n'était ... C'est que ça doit être d'époque, nan ? Pff, j'me complique trop la vie ...

Pas le temps de marmonner un vague assentiment, que la jeune métisse prenait l'initiative et par la même occasion ma main. Ses doigts s'entremêlèrent aux miens, alors qu'elle m'adressait ce qui me semblait être un magnifique sourire. Je la suivais, sans même pouvoir acquiescer. Me laisser diriger, voilà quelque chose que je connaissais. Il y avait une certaine quiétude à suivre, et non à décider. Mais ça ne durait que quelques mètres. Elle s'arrêtait, et me fit remarquer qu'elle ... N'avait aucune idée d'où aller. Ah. Ça se tient. J'aurai dû trouver suspect qu'elle se permette d'aller de l'avant alors qu'elle ne connaissait pas les lieux, huu ...

Mon visage est toujours rouge, je suis toujours un peu mal à l'aise avec ce contact. Pourtant, je me dis : Il faut que je lui montre que je suis pas en reste. Alors, je laisse échapper un petit rire, avant de passer doucement ma main entre ses boucles blondes.

- Je me disais que tu ne connaissais pas la route, Boucles d'Or ... Suis-moi.

Ma main était un brin tremblante, quand elle s'était approchée de ses cheveux. Ma voix n'avait pas eu l'air si assurée, quand elle a résonné. Qu'importe. Une doit essayer de tromper son monde, nan ? Et si ce monde voulait voir une Naoko plus ouverte, elle le verrait. Je n'aurai aucun problème à faire avec ... Je crois ? Quoi qu'il en soit, c'était désormais moi qui était devant, et qui montrait la voie à ma partenaire. Après plusieurs minutes de marches qui semblèrent passer dans un silence gêné, je me souvenais de sa question qui était restée sans réponse.

- Oh heu ... J'ai oubliée de te répondre tout à l'heure ... Pyongyang tu dis ? Je n'y suis pas allée, malheureusement, mais c'était un bastion formidable, si ma mémoire est bonne ... Mais je dois t'avouer que je n'ai pas beaucoup bougé de Seoul, je suis allée une ou deux à Pusan, mais ça se limite à ça ... Un peu la honte pour une native, nan ?

Je rigolais doucement, avant de continuer, cette fois un brin mélancolique.

- Et oui, ça me manque, terriblement ... Ici, quoi qu'on en dise, ce n'est pas chez moi. Je suis une laowai, et les Japonais savent très bien comment te le rappeler à tout moment. Mais ... J'ai pas d'avenir en Corée.

Sinistre avait sonnée ma dernière phrase, mais je le pensais réellement. Tout comme tout ce que j'avais dit jusqu'à présent. Mon avenir en Corée était en tant que Joseon, mais je ne l'étais plus. Je ne pourrai plus jamais monter sur le trône, et me trouver là-bas ne ferait que me rappeler à tout moment mon échec.

- Ah, tiens, on y est.

Je pointais du doigt le bâtiment juste à notre gauche. Avec ses magnifiques couleurs roses et son énorme enseigne reconnaissable entre mille, une pouvait reconnaître une des spécificités "kawai" du Japon : Le Hello Kitty Café. Je me tournais alors vers Melody, un petit sourire gêné.

- J'espère que ce n'est pas trop flashy ? J'ai cru comprendre que les occidentaux n'aimaient pas trop ce genre de trucs ...
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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeLun 21 Oct - 6:34

Se laisser emporter par son enthousiasme avait beau être une bonne chose, on ne pouvait pas dire que ça la fasse voir sur son meilleur jour. Cependant, sa confusion était principalement due au fait qu'elle ne voulait pas se ridiculiser devant sa nouvelle amie – enfin, si elle pouvait déjà la considérer comme telle – bien qu'elle ne soit habituellement pas si sensible à ce genre de chose. Le souci des apparences était bien la dernière chose par laquelle elle se laisserait accabler en temps normal. Il fallait croire qu'elle craignait au fond d'elle que cela compromette son intégration. À moins que ce ne soit autre chose ? Bah ! Elle le saurait bien assez tôt. Dans tous les cas, son accompagnatrice parut ne pas en tirer de déplaisir et préféré tourner cela à la dérision, comme elle-même l'avait fait auparavant. C'était de bonne guerre et la musicienne ne put qu'esquisser un léger sourire. Même si elle avait du la mettre sur la voie pour en arriver là, il fallait croire qu'elles étaient faites pour s'entendre.

Et puis, ses rires gênés étaient du cristal à ses oreilles, et ce n'était pas faute d'être une experte en matière de sonorité pour avoir pour ainsi dire tout essayé - en même temps, quand on fait un tel métier, le contraire serait malheureux. Et puis, elle devait bien avouer en être en partie soulagée. Après tout, tout le monde n'était pas réceptif à un comportement tel que le sien et il était possible qu'elle le prenne mal, même si la guitariste l'imaginait mal lui en tenir rancune à ce point. Certes, elle ne la connaissait que depuis quelques minutes, mais avait en général beaucoup d'instinct quand il s'agissait de se faire un avis sur les gens. Ainsi, il était rare qu'elle soit surprise ou déçue par qui que ce soit, pouvant prévoir le comportement de chacun dans une moindre mesure. C'était sans doute ce qui lui avait permis de survivre lorsqu'elle vivait dans des conditions défavorables avant de réussir à percer, tout comme cette période de sa vie avait sans doute servi à peaufiner cette capacité.

Il n'y avait là-dedans rien de bien sorcier, elle avait toujours été d'une extrême pertinence quand il s'agissait de juger les gens. Elle se souvenait d'ailleurs que ses parents ne se privaient pas de la convier lors des repas d'affaire – quitte à orchestrer une petite mise en scène – dans l'unique but de voir ce qu'elle pensait de leurs invités, pouvant se permettre de se fier à ses perceptions pour choisir de conclure un contrat ou non. Une lointaine époque qui, si elle n'était pas sans lui inspirer une bouffée de nostalgie, ne lui manquait guère. Désormais, elle vivait par elle-même et non plus dans l'ombre d'une famille qui n'en était pas une, même si parfois il pouvait lui arriver de se demander ce qui se serait passé si elle n'avait pas fugué de chez elle. Alors qu'elle s'abîmait dans cette brève réflexion, un contact auquel elle ne s'attendait pas la tira de sa torpeur pour la ramener de force vers une réalité qu'elle était toujours aussi – trop – prompte à laisser de côté.

Bien que toujours aussi rouge que ses cheveux – et ce n'était pas peu dire ! -, Naoko vint à lui rendre son geste, la faisant tressaillir par la même occasion – sans toutefois qu'il n'y ait chez elle la moindre trace d'appréhension. Comment aurait-elle pu penser que la belle rousse – elle se demandait d'ailleurs quelle était sa couleur d'origine pour que l'écarlate dont elle s'était teinte paraisse si naturel – changerait si facilement de comportement ? C'était bien là la preuve qu'elle ne pouvait pas non plus tout prévoir – sans qu'elle ne le souhaite pour autant. Si elle pouvait tout savoir à l'avance, la vie en perdrait tout son piquant. Néanmoins, en la sentant frissonner elle-même à son contact, Melody ne put s'empêcher de lui vouer une tendresse certaine. Qu'elle tente de se mettre à niveau pour ne pas la contrarier était touchant mais elle ne gagnerait rien à vouloir aller plus vite que la musique. J'en sais quelque chose.

Mais dis-moi, c'est que tu brûles les étapes ! Tu sais, c'est pas la peine de te forcer. J'ai pas l'air comme ça, mais je suis patiente. Te sens pas obligée. Sois toi-même, c'est tout ce que j'ai à te demander. Tu veux bien ?

Ce fut ensuite à son tour de se laisser entraîner, sans plus chercher à comprendre où elle allait – mais se demandant en son for intérieur si Naoko songerait à la raccompagner ou s'il lui fallait mentalement se préparer à devoir retrouver son chemin par ses propres moyens. En croisant les doigts pour que ce ne soit pas le cas, se sentant bien incapable de revenir sur ses pas d'ici quelques heures. Elle n'était déjà même pas sûre de pouvoir reconnaître l'endroit où elles s'étaient percutées, alors le trajet qui y menait... Elle garda néanmoins cette remarque pour elle, tout en notant mentalement de la ressortir en temps voulu. Temps qui avait de très fortes chances de ne jamais voir le jour puisqu'elle oublierait d'ici là, mais ça ne coûte rien d'essayer – même si elle devrait s'être fait une raison après toutes ces années. Quand on y pense, c'est fou quand même. Je suis débarquée depuis même pas vingt-quatre heures que je me fais embarquer par une parfaite inconnue pour aller dans un endroit dont je ne sais rien. Et le pire, je crois que c'est que j'adore ça. Mon manager me tuerait s'il savait ça...

Oui, tout ce cirque avait le mérite de lui changer les idées. Se laisser ballotter par les aléas de la vie était quelque chose qu'elle adorait à l'occasion. Sentir ce vent de changement, ce renouveau imprévu faisait un bien fou à quelqu'un qui, comme elle, devait la plupart du temps se contenter d'un quotidien réglé comme du papier à musique – logique quand on y pense. Son engouement fut néanmoins quelque peu tempéré par le choc que ce fut pour elle d'être confrontée à la pleine mesure de sa propre inculture. Elle connaissait les deux capitales de la Corée mais avait la fâcheuse tendance à les inverser, et par le discours qu'elle lui tenait, Naoko venait bien malgré elle de lui faire remarquer à quel point elle avait pu être indélicate en parlant de « l'autre moitié » de son pays natal. Si elle n'en savait pas grand chose, elle était au moins assez perspicace pour se dire que si la nation était scindée en deux, ce n'était pas pour rien et que l'animosité sous-jacente allait de soi.

Et malgré le caractère vexatoire des propos qu'elle avait tenu, la demoiselle n'avait pas daigné lui pointer du doigt son erreur et encore moins l'en blâmer. Ce qui n'empêcha pas la jeune femme de se sentir mal vis-à-vis d'elle, n'ayant à aucun moment voulu la froisser. Même si ce ne semblait pas être le cas, c'étaient des choses qui ne se disaient pas. Sans lui laisser la chance de le voir, elle se mordit la lèvre inférieure, espérant se montrer d'une compagnie assez agréable pour lui faire oublier cette bévue. Ainsi se contenta-t-elle de faire comme si de rien n'était – même s'il lui en coûtât, empathie oblige – et de reprendre le fil de la conversation. La réminiscence dont elle faisait l'objet avant que la « caresse » de Naoko ne l'interrompe lui revint aussitôt en mémoire et elle répliqua d'un ton un rien plus flegmatique qu'auparavant, se laissant envahir par des visions d'antan.

Tu sais, de mon côté c'est pas vraiment mieux. Parfois, il vaut mieux avoir un endroit où rester que ne pas savoir où aller. Ça fait des années que je n'ai plus vraiment d'endroit à moi, quelque part où je puisse m'installer, me reposer. Plus de point d'attache, nulle part où jeter l'ancre pour me ressourcer. C'est la vie que j'ai choisi et je ne regrette pas de l'avoir fait, mais c'est pas tous les jours facile. On a beau visiter les plus beaux pays du monde et en voir toutes les merveilles, il n'y a rien de mieux qu'un chez soi. Même si au fond, il n'y a pas vraiment besoin d'un foyer pour ça. On pourrait dire qu'il suffit d'avoir quelqu'un qui vous attend. Et de mon côté, à part les gens qui travaillent avec moi c'est pas vraiment ça...

Elle ébaucha un pâle sourire, une lueur mélancolique éclairant son regard pendant une fraction de seconde. Était-ce d'arriver encore dans une nouvelle ville qui lui donnait ce vague à l'âme ? Ce n'était pourtant pas la première fois et ce ne serait certainement pas la dernière, et pour une fois elle aurait au moins l'occasion d'y rester un certain temps et pas de manière purement éphémère. Si luxueuses soient les chambres d'hôtel dont on pouvait lui confier les clés, cela ne remplaçait pas la chaleur d'une demeure bien à soi où habiter. Un rien désorientée, Melody se passa la paume sur le visage pour s'aider à mettre de l'ordre dans ses idées. Son expression se fit à nouveau plus chaleureuse alors qu'elle s'efforçait de se focaliser sur toutes les pensées positives qu'elle gardait de côté.

Enfin ! Même si je sais pas trop combien de temps je vais rester, ici au moins je suis sûre de pouvoir un peu m'installer. Je dois dire que je ne pensais pas forcément y rester, mais si tout le monde ici est aussi agréable à vivre que toi il ne faudra pas longtemps pour me convaincre de m'attarder. Après tout, j'ai bien mérité de me poser un peu après avoir papillonné d'un bout du monde à l'autre.

Sa main se resserra néanmoins sur la sienne, tant pour lui apporter un peu de réconfort que pour en obtenir elle-même. Même si le sien était radieux – car éclairé par les feux de la rampe – elle ne savait pas non plus de quoi l'avenir serait fait, ce qu'il lui réservait. Et pour tout dire, même si elle vivait au jour le jour la plupart du temps, ses rares périodes de déprime réveillaient en elle cette crainte instinctive et purement humaine de ne pas savoir de quoi demain sera fait. Tout ce qui monte finit forcément par redescendre, elle ne le savait que trop bien, et redoutait la chute. Elle ne savait pas quand ça arriverait, mais ce serait fatalement le cas un jour. Rien n'est éternel, et le milieu dans lequel elle évoluait savait se montrer sans pitié avec ceux qui ne sont pas capables de s'y accrocher. Même si elle était sur le sommet du podium un jour, elle pouvait très bien ne même plus en faire partie le lendemain.

Si la pression n'était habituellement pas de nature à l'inquiéter - pouvant même de temps à autre la stimuler – il arrivait toutefois qu'elle s'en trouve écrasée et peine à s'en relever. Mais elle avait toujours réussi jusque là. Alors elle l'attendait de pied ferme, ce fameux jour où ce ne serait plus le cas : elle lui expliquerait sa façon de penser. Mais à peine eut-elle le temps de ressentir en elle ce sursaut de combativité que leurs pas les menèrent enfin devant le café tant espéré – devant lequel la stupéfaction lui fit lâcher la main de sa compagne du jour bien malgré elle. En effet, elle n'avait jamais rien vu de semblable et ne sut donc dans un premier temps pas comment y réagir. Ce fut finalement l'amusement qui prit le pas sur le reste : et pourquoi pas, après tout ? Elle repoussa l'une de ses mèches dorées derrière son oreille tout en se fendant d'un sourire en coin.

T'en fais pas, c'est parfait. J'aurais du me douter que ce serait quelque chose dans ce goût-là. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est original, mais ça ne me dérange pas. Au contraire, je suis là pour essayer de nouvelles choses, pas vrai ? J'aime les nouvelles expériences, alors allons-y, que je voie si ton fameux café est aussi hors du commun qu'il en a l'air.

Opiniâtre, elle pénétra dans l'établissement d'un bon pas, ne demandant qu'à en voir l'intérieur avec une curiosité certaine après être restée si longtemps figée devant l'aspect extérieur. Le fait était que c'était rose. On aurait pu essayer d'y trouver nombre de qualificatif, mais celui-ci était toujours le premier qui lui vienne à l'esprit, comme un néon clignotant parmi toutes les autres enseignes qu'était le reste de ses pensées à ce sujet. Même en tant que fille, c'était une couleur pour laquelle elle n'avait jamais eu de réelle affection, mais elle n'en tirait pas d’écœurement pour autant. Et puis, si Naoko parvenait à supporter toute cette couleur, elle devait bien pouvoir au moins en faire autant. Allant s'installer à une table un peu à l'écart, où nul ne viendrait les interrompre, elle se hissa sur son tabouret et ôta son étui de son épaule avec milles précautions pour le poser à côté d'elle.

Heureusement qu'elle avait pris de l'avance en étant aussi enjouée. Si elle n'avait pas été aussi méthodique avec son instrument, elle n'aurait sans doute jamais repéré le magazine qui gisait sous la table parmi les quelques miettes de biscuit étalées ici et là... Et dont elle faisait la première page. Un frisson de panique la parcourut soudain et elle profita de ce que son interlocutrice ne soit pas encore à sa hauteur pour y donner un discret coup de pied, tentant tant bien que mal de s'en débarrasser et de l'envoyer plus loin. Faisant ensuite mine de finir d'adopter une posture confortable sur le siège qu'elle venait de réquisitionner, elle adressa un signe de la main à son « amie » pour attirer son attention. Oh, la galère. Pitié, faites qu'elle ait rien vu, sinon ça va pas le faire...
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeMar 22 Oct - 1:10

Être naturelle ? Oh oui, être naturelle ... Au fond, ça voulait juste dire assumer un rôle à la perfection. A tel point que personne n'arrivait à discerner le masque du visage. C'était ça être naturel, jouer le rôle qu'on a choisi pour une sans le moindre accroc. Je savais faire, ça. Il me fallait juste un peu de temps, et je saurai être naturelle avec la belle Melody. Après tout, c'est ce qu'elle me demandait, nan ? Je souhaitais lui être agréable, nan ? Alors soyons naturelle. Je lui adressais un petit sourire qui se voulait taquin, même si il semblait encore un peu artificiel, avant de lui rendre son clin d'oeil, sans dire quoi que ce soit d'autre.

Elle me conta alors sa situation. Me disait qu'elle aussi, n'avait pas vraiment de foyer. Pas de pays d'attache, pas de personne l'attendant. C'était bien le problème, en étant métisse. Appartenir à tout, appartenir à rien. Être chez soi nulle part et toute part. Je la plaignais. On était toutes les deux semblables, en un sens. Tssk ... Qu'est-ce que tu dis ? Comment elle et moi pourrions être semblables ..? Tellement de choses nous séparaient, l'âge principalement, ce que nous avions vécu ... Je secouais la tête un peu tristement, en espérant qu'elle ne le remarque pas. Je m'étais prise d'illusion qu'elle et moi, on aurait pu trainé un peu ensemble. Être ... amies ? Pour de vrai ? Je veux dire, j'apprécie beaucoup Tomoe et Soey, ce n'est pas le point, mais ... On est trop différents. Si différents ... J'en ai presque envie de pleurer, en constatant cet abîme.

Mais Melody reprend sur un ton plus enjoué, dynamique. Elle me dit que, pourquoi pas ? Pourrait-elle s'attarder ici, surtout si tous les habitants du coin me ressemblaient dans l'accueil. Je riais, doucement, alors que je sentais sa main se resserrer sur la mienne. Drôle de sensation à la joue, semblable à celui de ma petite scène, mais je ne lui accordais aucune importance.

- C'est juste moi qui suis exceptionnelle.

A vrai dire, j'étais plus dans l'écoule que dans la parole, il était plus facile d'écouter sa voix que de faire résonner la mienne. Elle voyageait beaucoup, qu'elle disait ? Elle profitait des endroits les plus beaux de chaque pays ? Surprenant. Enfin, je m'en doutais un peu ... Les métisses asiatiques / occidentaux devaient bien voyager beaucoup, pour avoir des deux cultures. Mais ce point me gêna. Il me gêna plus que la première fois, lorsque je l'avais constaté. Après tout ... C'était vraiment rare, de tels métisses. Même, des enfants dont les parents sont issus de nationalités différentes est quelque chose, en soit, extrêmement rare ... A ma connaissance, de mon vivant, je n'ai jamais entendu dire qu'il y aurait des métisses chinois et coréens, ou chinois et japonais.

Alors, qu'est-ce cette jeune demoiselle cachait-elle ?

La réflexion faisait son bout de chemin dans mon esprit. En tout cas, elle n'avait pas rejeté mon choix de café, ce qui me rassurait un peu au fond. Faisait écho à cette stupide pensée qu'elle et moi pouvions "get along for some time". Tssk ... J'suis vraiment trop conne. N'empêche que je me suis sentie obligée de rajouter, avant qu'elle ne rentre à l'intérieur.

- T'es pas obligée de faire semblant d'aimer, je connais d'autres coins hein ...

Ma voix avait parue moins assurée pour le coup. Plus timide. Je me maudissais intérieurement, alors qu'il semblait évident que ce café serait notre destination. Puis, après coup, je me rendais compte que j'avais pris la parole pour rien ... Melody ne semblait pas être ce genre de filles hypocrites. Au contraire, elle semblait plutôt du genre à dire sa pensée telle qu'elle venait. Un esprit simple, au fond ? J'en arrivais à des conclusions un peu hâtives et un peu offensantes aussi ... Je secouais la tête, et me lançais sur ses pas.

L'intérieur des lieux était en adéquation avec son extérieur, il n'y avait pas mensonge sur la marchandise ! Beaucoup de rose, beaucoup de Hello Kitty, des serveuses avec un air un peu niais. Bref, l'endroit tel que je le connaissais, et tel que j'aimais le squatter quand j'avais un peu de temps et pas l'envie de retourner à l'appart'. La blondinette était partie nous trouver une place, dans un coin un peu reculé. Tant mieux, pas envie de me faire interrompre toutes les deux minutes par un nouveau client. Je la rejoins ? Oui, mais pas tout de suite ! Tu as oublié ?! Le thé ! Oui, le thé ! Avec des glaçons ! Tu l'as invitée ici pour ça à la base, alors revenir sans, ça serait ... Un peu pitoyable de ta part, ma sotte Nao.

Je maudis ma conscience intérieure. Pourquoi elle se permet de me traiter de sotte hein ?! D'où ?! Pff ... Se parler à soi-même, ça craint ... C'est le premier stade de la folie ... Grimace, alors qu'une serveuse au comptoir me demande quelle est ma commande. Je regarde vite fait la carte, n'ai pas trop d'inspiration. Décide finalement de choisir deux thés aromatisés au citron vert, et attend que l'on me serve. Je jette un regard vite fait du coté de Melody. Elle le surprend, et me fait un signe de la main. Je souris, doucement, un brin plus heureuse. J'aime pas attendre seule dans un quelconque endroit. Savoir qu'elle m'attend, ça me rassure au fond.

Les deux boissons sont servies dans leurs magnifiques tasses Hello Kitty. Mon regard s'attarde un petit moment sur les dessins, avant que je me dirige d'un pas vif à notre table. Juste avant d'arriver, je me stoppe. Un magazine surprend mon regard. En couverture ? Une blondie, comme celle que j'avais en face de moi, star de rock. Je riais intérieurement. Nan, pas moyen que ce soit les mêmes. Je souris en coin, à cette pensée, et dépose les deux boissons sur la table.

- J'ai pris citron vert, j'espère que ça ne te dérange pas ? Je connais pas trop tes goûts et heu ... Si t'aimes pas, juste dis-le, je te commande autre chose hein ...

Je riais, un peu gênée. Et pour me défaire de cette situation, je décide de m'intéresser plutôt à ma boisson. Je pose mes coudes sur la table, mon visage entre mes mains, et empoigne de mes lèvres la paille. Après deux ou trois tentatives, vile paille que tu es, tu te joues de moi ! Grrr ! Bref. Je sirote le thé glacé, aux délicates saveurs. Même si y'a quand même un arrière-goût un peu trop ... sucré ? Lourd ? Ça reste sur la langue, je sais pas comment l'exprimer ...

Mais maintenant que je suis au calme, posée, je peux continuer à réfléchir sur ce qu'est mon interlocutrice. Interlocutrice que je fixe de mes prunelles vertes. A mon époque, les seules personnes voyageant beaucoup, étaient soient des marchands portugais, soient des ... Des personnes issues de dynasties royales. Et que je sache, les marchands ne se mélangeaient pas avec les natifs. Donc, il ne restait que la dernière possibilité ! Après tout, ça se comprenait, son métissage, sa richesse, tout ! Entre familles royales, on se mariait souvent ensemble, et avec toutes les facilités qu'il y a dans les déplacements avec les avions, les trains et autre, que des familles royales occidentales et asiatiques se marient entre elles n'avaient plus rien d'étrange ! Oooh ...

- Tu sais ... Je t'ai dit que j'avais l'impression de te connaître ... Maintenant je sais d'où ça vient.

Je penchais la tête sur le coté, avec un petit sourire.

- Tu appartiens à une famille royale, pas vrai ..? Tes manières, ton métissage, tes déplacements ... Ça ne peut être que ça. Tu sais ... D'une certaine manière, ça me rend heureuse. On est pas si différentes, toi et moi. Et heu, désolée d'avoir été aussi rude ... Je ne savais pas que je m'adressais à une paire.

Oui, elle était d'une famille royale. Ça ne pouvait être que ça. Pas vrai ?!
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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeMer 30 Oct - 6:15

De sa main libre, Melody avait immédiatement croisé les doigts. Se faire démasquer dès son premier jour en ville était la dernière chose dont elle avait besoin. Il était vrai que passer inaperçue quand on a sa tête placardée sur la moitié des affiches publicitaires du pays n'était pas facile dès le départ, mais elle pensait pouvoir faire illusion longtemps tant qu'on ne venait pas la regarder de trop près. Mais si le sort commençait à s'acharner sur elle, c'était une autre histoire... Et puis, outre les complications que ça entraînerait à tous les coups, elle ne voulait pas que cela ait le moindre impact sur l'opinion que Naoko pouvait se faire d'elle. La célébrité a trop souvent l'effet d'un filtre déformant dans les relations humaines et même si elle s'efforçait de gommer les barrières que cela pouvait créer, ce n'était pas sans difficulté. Elle ne regrettait bien sûr pas d'avoir fait carrière, mais aimerait plus souvent être traitée comme une personne normale et pas comme un objet de culte comme ce pouvait parfois être le cas.

Elle aussi avait le droit de souffler un peu, et si elle n'aimait pas l'idée d'avoir à se cacher, elle était bien forcée d'admettre que ce serait l'un des bienfaits de son séjour à Karakura. Pas pour le plaisir de leur mentir, mais pour ne pas brider le naturel des personnes qu'il lui serait donné de rencontrer en ce lieu égaré. Trop souvent, il lui était arrivé de voir l'attitude des gens autour d'elle changer du tout au tout à son arrivée et elle ne voulait pas que cela se reproduise. Elle ne méritait nulle admiration, nulle marque de respect en particulier. Elle se contentait de vivre sa vie et d'être elle-même, qu'est-ce qu'il y avait d'admirable à cela ? Qu'on la traite pour ce qu'elle est, comme une personne normale et non comme une sorte de déesse – ce n'était pas de l'exagération, ce terme lui ayant déjà été attribué – était la seule chose qu'elle puisseQ demander. Elle appréciait les instants qu'elle venait de partager avec Naoko.

Ce n'était peut-être pas grand chose, mais ça la changeait de la vie guindée qu'elle avait l'habitude de mener. Elle ne voulait pas changer quoi que ce soit. Rencontrer quelqu'un par hasard, entamer une conversation, faire connaissance, pourquoi pas se lier d'amitié... C'étaient autant de choses si simples mais qui devenaient affreusement compliqué quand comme elle on est pris au piège des méandres de la célébrité. Si haut qu'elle se soit élevée, ça ne la rendait pas meilleure que n'importe qui. On pouvait dire qu'elle avait réussi sa vie, oui, et alors ? Elle n'en était pas moins humaine avec deux bras, deux jambes, un coeur qui bat et un cerveau qui fonctionne. Elle ne voulait pas être à part et déclencher l'embarras par sa simple présence. Si dire la vérité plus tard était une possibilité, c'était aux prémices de leur relation quelque chose qu'elle préférait éviter.

S'efforçant de ne pas la fixer obstinément comme elle aurait voulu le faire pour ne pas paraître plus suspecte que ce n'était déjà, Melody faisait mine de scruter la fenêtre et par extension le monde extérieur quand la rousse – le noir qu'ils devaient avoir à l'origine n'étant plus vraiment d'actualité – revint vers elle avec deux thés glacés. De par son absence de réaction, elle prit pour acquis qu'elle ne doit pas avoir vu le magazine en question et soupira intérieurement de soulagement. Que Naoko n'en sache rien lui enlevait un fameux poids et elle nota dans un coin de sa tête de se relooker davantage si elle voulait ne pas se faire remarquer. Elle tenait à son naturel et la perspective d'avoir à se faire passer pour ce qu'elle n'était pas lui faisait horreur, mais il s'agissait ici d'un cas de force majeure. Pour une fois que j'ai de la chance... Va falloir que je fasse gaffe, j'ai du griller tout mon quota sur ce coup-là.

Non, ça me va très bien, t'en fais pas. De toute façon, t'es déjà bien gentille de m'inviter alors je vais pas en plus me permettre de protester. Arrête de flipper pour rien, je vais pas te manger !

Elle lui sourit, sans doute plus qu'elle ne le devrait du fait de son apaisement. La musicienne n'était pas bien difficile, de toute façon, et était de toute façon déjà préparée à devoir adapter son palais aux saveurs locales. Aussi ne voyait-elle pas d'inconvénient à s'y essayer, ayant par ailleurs un goût prononcé pour les citrons – les mauvaises langues disant que ce n'était qu'une question d'association de couleurs sur les photos n'y comprenaient rien. Et s'il lui fallut un petit temps pour s'habituer à l'amertume du breuvage, il devint tout à fait consommable une fois les premières gorgées passées. Toujours aussi sceptique vis-à-vis du décor de l'endroit, Melody ne put s'empêcher de le passer en revue pour la énième fois le temps que se calme pour de bon ses palpitations. Il s'en était fallu de peu que tout ne soit gâché et elle espéra ne pas avoir à se crisper de la sorte à nouveau de sitôt.

Hélas, son interlocutrice ne semblait pas vouloir lui en laisser le temps. Quand elle lui fit part du fruit de ses réflexions, elle s'étouffa avec sa boisson. Se martelant la poitrine de son poing pour retrouver sa respiration avec une vigueur telle que la scène en devenait presque comique, elle finit par se reprendre et releva alors la tête pour porter sur sa vis-à-vis un regard incrédule – comment avait-elle pu en arriver à cette conclusion ? Elle était vraiment très loin d'avoir une attitude princière et son accoutrement du moment – encore moins luxueux qu'à l'accoutumée – ne faisait que corroborer cette dissonance. De nos jours, de nombreuses personnes voyagent sans arrêt, à commencer par des hommes d'affaire. Son père en était le parfait exemple et elle ne voyait donc pas en quoi cela prouvait quoi que ce soit. Si elle n'avait pas quitté le domicile familial prématurément, il n'était pas impossible qu'elle aurait été forcée de déménager à un moment donné.

...Pardon ? Je crois que j'ai pas bien entendu, tu peux répéter ?

Et puis, la richesse et l'opulence n'étaient nullement le privilège des familles nobles, ce n'était pas l'état plus que rassurant de son compte en banque qui lui ferait penser le contraire. En conclusion de quoi le mode de réflexion adopté par Naoko semblait comme tout droit sorti d'une autre époque comme elle se le dit elle-même une fois remise de ses émotions. Ainsi, un sourire puis un rire d'abord nerveux mais de plus en plus franc la secouèrent tandis qu'elle se laissait retomber contre le dossier de sa chaise. Elle, une princesse ? Les bourgeois auraient du souci à se faire. Rien d'excessif toutefois, mais ce petit intermède – si ce n'est la suffocation dont elle avait fait l'objet – contribuait à sa bonne humeur. Le moins qu'on puisse dire, c'était qu'on ne s'ennuyait pas avec elle, et Melody ne pouvait qu'en être ravie. Le regard rieur, elle se saisit de son étui à guitare pour le ramener devant elle et l'ouvrit en un tour de main afin d'en extirper son précieux contenu.

Premiers Pas Ϟ  PV Naoko 129748194Melody_Guitare
Pas vraiment, non. Désolée de te décevoir, mais la seule gloire que j'ai, c'est à elle que je la dois. D'une certaine façon, on peut dire que c'est elle qui me paie mes voyages. J'ai pas besoin de couronne pour ça. Je suis issue d'un milieu aisé, mais ça n'a pas grande importance puisque j'ai laissé tout ça dernière moi il y a quelques années. Elle eut un petit pincement au coeur mais sut n'en rien montrer. Ça n'avait de toute façon rien à voir avec des histoires de noble lignée. C'est mieux comme ça, quitte à être célèbre je préfère que ce soit pour ce que je fais que par droit de naissance. Question de fierté. Et puis, si tu trouves que mes manières ont quoi que ce soit de distingué, laisse-moi te dire que t'es mal renseignée ! On me dit souvent que je me comporte comme une vraie amazone...

Si elle s'amusa elle-même de cette réflexion, celle-ci trouva le moyen de faire son chemin dans le dédale de ses pensées. Si l'absurdité de la supposition qu'elle puisse être quelque dame de haute naissance était la première chose qui l'avait faite tiquer – et il n'y avait là-dedans rien d'étonnant -, se limiter à ça serait oublier une autre donnée qui avait son importance. Car si elle ne disposait effectivement d'aucun titre – et c'était tant mieux, la notoriété qu'elle avait accumulée à ce jour étant déjà bien assez sans avoir en plus à y ajouter une quelconque forme de royauté – les propos de Naoko méritaient qu'elle y regarde de plus près. À tel point qu'elle en oublia que sa guitare étant un exemplaire unique, celle-ci risquait fort de la compromettre – même s'il ne lui avait pas fallu longtemps pour la ranger à l'abri autant des regards que de tout danger. À une paire, avait-elle dit ?... Le déclic finit par se faire, les yeux s'écarquillèrent, et Melody s'ébahit :

Attends... T'es une PRINCESSE ?!
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Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeMer 30 Oct - 18:51

J'avais penchée la tête sur le coté, en attendant sa réponse. Je l'appréhendais vraiment. Car si la réponse était positive, cela nous donnerait nombre de points communs. Nous rapprocherait. Après tout, quand on est issues d'un même milieu, on a plus facilement tendance à se rapprocher nan ? C'est un peu honteux cela dit. Pour quelqu'un d'espérer autant de quelqu'un. Espérer pouvoir tisser des liens avec. Définitivement, je me sentais trop seule ... P't'être que je devrai adopter un chat ? J'aurai plus ce genre de problèmes ... Soupir. D'un autre coté, carrément, je ne souhaitais pas qu'elle me réponde négativement. Elle risquerait de, heu ... Se poser des questions sur ma santé mentale ? Ah ça ..! Tssk ... Je devrai réfléchir plus, des fois. Beaucoup, beaucoup plus. Et rester silencieuse. On m'a souvent dit que j'étais belle quand je ne parlais pas.

Je laisse échapper un petit rire acide.

Mais j'attends toujours avec une certaine impatience. Et lorsque je vois sa réaction ... J'ai l'impression de mourir de l'intérieur. Sotte Naoko, réfléchir avant de parler, tu connais ?! Vu le regard qu'elle te lance, elle doit être hallucinée que tu lui dises ça ! Nan mais sérieux, regarde Melody ! Regarde comment elle te regarde ! T'aurais pas pu être plus à coté de la plaque, sérieux bravo là ! Bon okay, ma conscience me flagelle toute seule ... Je crois que je suis vraiment au fond du trou. Je détourne le regard, clairement gênée. Et j'allais me justifier comment de tout ça, moi ?! Je l'avais dit bien trop sérieusement pour que ça puisse se confondre avec une plaisanterie ! Et puis, c'est pas comme si tout le monde savait que la dynastie des Joseon était éteinte ! Han han han ... Je ...

Oh. Ca ... Ca semblait l'amuser ... Je ne sais pas si je dois me sentir vexée, ou plutôt soulagée ? Après tout, qu'est-ce qui était le mieux entre être prise pour une folle et ne pas être prise au sérieux ? J'ai une petite idée sur la question. Je m'étais mise à rire aussi, avec elle, avec plus de retenue. C'était un peu forcé, j'avais l'air carrément gênée, mais j'espérais pouvoir donner le change. Et là, elle se saisissait de son étui, et dévoilait à moi sa guitare. Une guitare comme je n'en avais jamais vu avant, toute dorée. Faite sur mesure, vu sa forme. Mon regard s'attardait sur l'instrument un long moment, admirant la qualité de sa finition. Je secouais doucement le visage, me centrant sur les paroles de mon interlocutrice. Et je hochais la tête à plusieurs reprises. Les temps avaient bien changé.

Si j'avais bien compris la tirade de Melody, je comprenais donc qu'elle était ... ménestrel. Il était vrai que les musiciens voyageaient beaucoup dans le pays, allaient de ville en ville à la cour des divers nobles pour y gagner de quoi vivre. Et parfois, le talent de certains leur permettaient de vivre dans l'opulence. Mais aucun d'entre eux ne voyageait en divers pays, mais bon ... Avec toutes les facilités de transport de cette époque, ça se justifiait en fait ... Sotte Naoko. J'aurai dû y réfléchir plusieurs fois avant d'en arriver à ces conclusions hâtives ! Pff ... Bon au moins, elle l'a pris légèrement, c'est déjà ça de pris ... Heu, minute là ... Pourquoi tes yeux ils font ça ..?

Cette fois, c'était à moi de me tétaniser. Pas parce que je trouvais sa dernière question stupide, mais parce que justement, elle était, bah ... Bah vraie. Et les conséquences de cette vérité me grilleraient. Les Joseon étaient éteints, tous morts. Quelqu'un affirmant le contraire était soit un menteur, soit un charlatan. Sauf que j'étais effectivement morte, eh. Morte mais princesse. Mais elle me prendrait pour folle si je lui expliquais ça, quelle que soit la façon dont je tenterai ... Raaah ! Je fais quoi là ?! Je fais quoi ! Je ... Je me contente de détourner le regard, pour commencer. Pas la force de la regarder dans ses prunelles. Puis, je sais pas. J'ai éclaté de rire. Un rire un peu hystérique, très nerveux. Un peu trop de stress qui m'a pris, j'vois pas d'autre explication.

Mais j'essaye d'enchainer, parce que si je dis rien, je suis grillée. Je réussis à trouver assez de courage pour poser mes iris sur les siens, et dans un sourire qui se veut narquois, même si pour le coup il avait l'air surtout artificiel, je m'exclamais :

- Si tu voyais ta tête, elle est troooop énorme ! Moi, une princesse ?! T'as vu comment je suis sapée ?! Hahaha ! Puis, tu sais, la dynastie royale des Joseon est éteinte depuis plus d'un siècle, même si je le voulais je ne pourrai pas essayer de me faire passer pour l'une de ses membres ! Ils sont tous mo-orts !

Je lui souriais de plus belle, même si moi-même ne trouvait pas cela convainquant. J'essayais de distraire son attention en caressant sa joue du bout de mes doigts.

- Vraiment, j'adore ta tête ... T'es toute mignonne comme ça !

Je riais sous cape, alors que je lui adressais un dernier sourire mutin. Je me tournais alors vers la fenêtre, l'air faussement guilleret de celle qui a fait une plaisanterie très drôle. Mais j'eus un pincement au cœur. Mon regard se perdait dans le vide, quelques secondes. Repenser à ma famille, à ma dynastie, m'attristait. Beaucoup plus que je le souhaiterai.
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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeMer 6 Nov - 9:53

Melody n'en revenait pas, et elle eut besoin de plusieurs longues secondes pour s'apercevoir qu'elle avait haussé la voix. Portant vivement la main à ses lèvres en un réflexe aussi futile que désordonné pour se faire taire alors qu'il était déjà trop tard, elle ne sut qu'en dire ou qu'en penser. Cette révélation la laissait désemparée. S'il lui était bien sûr déjà arrivé de rencontrer des personnalités, celles-ci étaient toutes intimement liées au monde du spectacle sous l'une ou l'autre de ses formes, nullement à une noble ascendance. Si on lui avait dit qu'elle devrait un jour faire la connaissance d'une personne de ce rang, la guitariste ne se serait assurément pas attendue à ce que ce soit en lui tombant dessus au détour d'une ruelle. Quelles pouvaient bien être les chances que cela arrive ? Si j'avais su, j'aurais fait ce qu'il faut pour me changer. Déjà que le raffinement c'est pas mon fort, j'aurais aimé pouvoir au moins être bien habillée. La dévisageant comme si elle la découvrait une nouvelle fois, probablement en quête d'un indice qu'elle aurait ignoré et qui aurait pu lui permettre de découvrir la vérité par elle-même, la jeune femme cherchait quelque chose à dire.

N'importe quoi qui leur permettrait de reprendre le cours normal de leur discussion, même si elle pouvait difficilement concevoir où la banalité avait encore sa place dans une situation singulière. Donc, je récapitule : on a une musicienne à succès en fuite et une princesse loin de son pays natal dans un café Hello Kitty... On croirait presque une émission de télé-réalité ou un mauvais film de série Z. À se demander comment ça a pu arriver... Oui, entre ça et ce qui lui était arrivé la veille, Melody commençait à se dire que Karakura était bien loin de la petite ville sans histoires qu'elle s'imaginait et qu'elle lui réservait encore bien des surprises. À moins que tout le monde se soit donné le mot pour faire de ce bled un centre d'accueil pour personnes célèbres en mal de tranquillité, mais là j'ai comme un doute. La stupeur finit par quitter ses traits, lui permettant de se redescendre et de se recaler confortablement contre le dossier de sa chaise après s'être un peu trop vite redressée.

Néanmoins, une fois qu'elle put mettre de l'ordre dans ses idées, ce fut au tour des questions de l'envahir par nuées entières. Car malgré tous les efforts mis en oeuvre pour tenter de noyer le poisson, la jeune britannique avait du mal à croire que ça puisse n'être en fait qu'une simple plaisanterie. Il y avait dans son rire quelque chose de forcé, dans ses mimiques une forme de dissimulation. Mais pour cacher quoi ? Des regrets, peut-être – d'avoir abordé un sujet délicat, et rouvert une plaie mal cicatrisée. À moins que ce ne soit la déception de n'avoir pas obtenu d'elle la réponse qu'elle attendait ? Si sa joie de vivre et son enthousiasme étaient sincères lors de leur échange précédent, elle semblait cette fois devoir les feindre, probablement le temps que son moral revienne à la normale. Même si elle n'y pouvait rien, Melody se sentit désolée de n'avoir pas pu lui donner ce qu'elle espérait. Mieux valait en tout cas ne pas l'interroger sur la question : ce serait risquer de ne la blesser que davantage.

Tout cela la ramenait inéluctablement vers une seule vérité : elle n'était pas la seule à avoir un lourd secret à cacher. Cela lui donna matière à réflexion ainsi que l'envie de se relever de sorte à venir passer les bras autour du cou de Naoko, profitant de sa distraction et de ce qu'elle regarde ailleurs pour se presser contre elle et l'étreindre. En ces conditions, Melody n'avait pas jugé bon de lui demander sa permission, estimant qu'elle en avait besoin quoi qu'elle puisse en dire. Si cela ne lui plaisait pas, elle n'aurait qu'à rompre ce contact, et la guitariste saurait en assumer les conséquences. Après tout, au vu de la position dans laquelle elles s'étaient toutes deux retrouvées peu de temps auparavant, un câlin innocent n'était pas ce qu'il pouvait y avoir de plus important. Même si elle brûlait d'envie de connaître la vérité, la métisse resta murée dans le silence, considérant avoir déjà fait assez de mal par inadvertance. Niveau conneries, je crois que je peux difficilement faire mieux pour aujourd'hui...

Je ne sais pas ce qui t'arrive, mais... Ne garde pas ce poids pour toi toute seule.

L'étoile montante ne la connaissait pas assez pour se permettre d'affirmer quoi que ce soit sur la nature de ses problèmes si ce n'est ce qu'elle en devinait de ce léger incident. Néanmoins, il serait plus que regrettable qu'elle se laisse écraser sous le poids de la croix qu'elle avait l'air de devoir porter. Il était hors de question de lui demander des explications, elle se contenterait de celles que la jeune fille elle-même lui donnerait. Mais en tous les cas, il lui déplaisait fortement de la savoir dans cet état et elle ne pouvait que trop lui conseiller de faire en sorte d'apaiser ses mystérieuses blessures – d'une manière ou d'une autre. Même si elle se montrait toujours très attentive lorsque l'on requérait son aide, la chanteuse n'imaginait pas être la candidate idéale à laquelle confier tous ses soucis, à plus forte raison qu'elles venaient tout juste de se rencontrer... Mais c'était une évidence à ses yeux désormais qu'il lui ferait le plus grand bien d'avoir quelqu'un à qui en parler. Son discours l'embrouillait un peu plus qu'elle ne l'était déjà – serait-elle en fait une lointaine descendante d'une fille ou d'un fils illégitime d'un ancien roi ? - mais ce n'était pas ce qui l'empêcherait de l'aider à se changer les idées pour peu que ce soit à sa porter.

N'était-ce pas justement en grande partie pour faire rêver ceux qui en ont besoin qu'elle avait choisi ce métier ? Lui communiquer un peu de sa chaleur, voilà ce qu'elle voulait faire, même si c'était bien le seul droit qu'elle pouvait s'arranger en l'état. Même si ce n'était pas entièrement sa faute, en tant que son interlocutrice au moment où son moral avait chuté, la rockstar se sentait affreusement fautive et se jurait de faire tout ce qu'il lui était possible pour se le faire pardonner. Naoko n'envisageait sans doute pas qu'elle y soit pour quoi que ce soit, mais c'était le seul moyen pour elle de recouvrer la tranquillité d'esprit qu'elle venait de sacrifier sur l'autel de sa culpabilité. Raffermissant sa prise autour de son buste, Melody laissa ses paupières se dresser en rempart entre ses yeux et le monde un bref instant, profitant elle aussi bien malgré elle de cette proximité. Ce n'était pas non plus tous les jours qu'elle y avait droit.

Même si l'un des cheveux de sa vis-à-vis lui chatouillait le nez, elle prolongea ce moment d'affection autant qu'elle le put avant de finir par se remettre d'aplomb, la gratifiant d'un sourire chaleureux. L'on disait souvent de la bonne humeur de la demoiselle qu'elle était contagieuse, elle n'avait donc plus qu'à souhaiter que ce soit le cas ici aussi. Ainsi regagna-t-elle sa place après avoir déposé un léger baiser sur la joue de son interlocutrice, sa main se posant machinalement sur la sienne en signe de soutien sitôt qu'elle se fut rassise. Qu'importe ce que les gens pourraient en penser. Pour sa part, c'était désormais une certitude, elle considérait déjà Naoko comme une amie – si étrange soit leur relation et quelles que soient les singularités qu'elle annonce – et tant qu'elle aurait besoin de réconfort, elle serait là pour le lui donner de la manière qui lui semblerait la plus appropriée. Le regard des autres, cela faisait bien longtemps qu'elle ne daignait plus s'en soucier. Adoptant un ton plus léger, elle reprit, lui tirant la langue pour achever de briser sa morosité :

C'est dommage, en tout cas. J'aurais bien aimé te voir avec une couronne sur la tête, ça doit super bien t'aller. Si t'en avais une, tu me laisserais l'essayer ?
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Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeSam 9 Nov - 17:48

Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que j'ai plombé l'ambiance.

C'était pas vraiment intentionnel, pour ne pas dire pas du tout, mais mon ... Inconscience ? Insouciance ? Autre mot commençant en "in" ? avait plongé notre petite table dans le silence le plus complet. Ce genre de silences lourds et gênés, où chaque personne cherche à détendre l'atmosphère avec une parole habile, sans toutefois la trouver. Je n'avais pas été convaincante, je le savais. Trop artificielle, trop forcée. Sotte Nao ... Je m'en voudrai pendant un long moment, de dire de pareilles bêtises. D'impliquer sans le vouloir des personnes qui n'avaient rien à voir avec mon univers. De risquer ma vie, comme celles des personnes qui sont dans la confidence. Melody, aussi adorable qu'elle soit, ne serait jamais quelqu'un à qui je pourrai me confier pleinement. Elle était ... jeune. Et normale. Surtout normale. Enfin, normale, normale ... Elle voyageait beaucoup, elle était métisse, ménestrel de talent ... Donc normale était quand même un qualificatif peu adapté à sa personne.

Mais il l'était plus à elle qu'à moi. Elle était d'ici après tout, et quand je dis d'ici, ce n'est pas du lieu que je parle, mais de l'époque et du plan. Et c'est suite à cette conclusion que je comprenais, même si je le savais depuis le commencement, la raison de ma solitude. Je soupirais, mon regard toujours perdu à travers la fenêtre. La vie au Seireitei me manquait. Balayer la cour et faire la vaisselle aux Quartiers de la Sixième me manquait. Discuter avec Ishida et Sarusame me manquait. Et encore plus loin. Ma vie au palais me manquait. Avoir une vie toute tracée, loin de tous les doutes et de toutes les peurs ...

Mais ça, c'était avant que les Nippons nous envahissent. Pas une fois, nan. Ils ont pas pu se contenter de me pourrir la vie une seule fois, ça aurait été trop simple. Deux fois. Deux fois ils ont foulé le sol d'Incheon. Deux fois qu'ils ont éclaté ma vie comme on éclate un verre contre le sol.

Et avant que je m'en rende compte, Melody était sur moi. Si mes réflexes avaient été moins emoussés, et que je n'avais pas été perdue dans mes pensées, la manœuvre pas très furtive de la demoiselle aurait été aperçue. Et j'aurai sûrement, par instinct, cherché à l'esquiver. Elle avait passé ses bras autour de mon cou. Son visage, soudainement, s'était retrouvé très, trop proche du mien. Mon regard, l'espace d'un instant, avait pris une expression haineuse, d'une rare violence. Relent de mes pensées antérieures. Mais ce fut la surprise qui rapidement me prenait. Puis, une certaine gêne. Je n'étais pas habituée au contact, et surtout au contact d'un étranger. Qu'elle se permette ce genre de familiarités ... Me dérangeait ? Quelques siècles auparavant, ça l'aurait fait. Là, il m'inspirait juste de la honte.

La honte de paraître si fragile. La honte, en entendant sa réplique. J'avais envie de détourner le regard, mais je me suis sentie obligée de soutenir le sien. Comment lui expliquer ? Je suis une princesse coréenne morte il y a presque cinq cent ans lors de la première invasion japonaise de la Corée, sinon, tu reprendras du thé ? Heu ... Quelque chose me dit que ça aurait du mal à passer ... Au mieux, elle croirait que je fais une blague de mauvais goût, au pire ... Au pire, elle pensera qu'appeler les bonhommes en blanc serait franchement une bonne idée ... Mais d'un autre coté, je doute que je puisse m'en sortir en lui mentant ... J'ai été trop sérieuse quand j'ai posée cette question, j'aurai dû prendre un ton détaché, léger, comme ça en cas de refus j'aurai pu lui rire au nez ... T'es bête, bête Nao' ...

Les mains de ma vis-à-vis s'étaient posées sur mon dos, et elle m'étreignait avec force. Son visage était toujours aussi proche. Moi, je gardais toujours la même mine paumée. Parce que paumée, je l'étais. Perdue, égarée. Ne sachant pas quoi dire pour ... Me préserver, et la préserver. Même si au fond, là tout de suite ... J'avais pas envie d'y penser. Je profitais du geste tendre. Personne ne m'avait câlinée depuis ... Depuis trop longtemps que je ne m'en souviens plus. Et là, dans la même journée, je me retrouvais à deux reprises dans les bras d'une parfaite inconnue. Même si inconnue, elle me le semblait moins et moins. Melody, ce n'était pas une inconnue. Plus maintenant. Pourtant, il faudrait bien qu'elle le redevienne. J'en avais ... Trop dit ? Oui, oui, oui ...

Je me permettais de poser ma tête contre son épaule. Si elle souhaitait me déloger, elle pouvait le faire librement. Je sentais une boucle blonde caresser les miennes. Je sentais sa chaleur. Mes bras finissaient, finalement, par enlacer sa ceinture. Timidement au début, le contact étranger me rendant craintive, puis peu à peu, et rapidement, c'est avec force que je l'étreignais. J'ai honte. Honte de profiter éhontément du moment présent. Plaisir hérétique, alors que je me blottis entre ses bras, exhale un fin soupir de contentement. Nao' ... Tu fais quoi, là ..?

Ce que je fais, je ne le sais pas. Je sais juste que je sens l'étreinte se desserrer, que je sens Boucles d'Or se reculer. Bien malgré moi, par réflexe, mon étreinte à moi se défait. Elle s'est reculée, et m'adresse un grand sourire. Je ne sais pas comment réagir. Je dois le lui rendre ? Moment de confusion, maladroite. Entre temps, elle m'avait déposée un bisou sur la joue. Je prends quelques couleurs contrastant avec la pâleur de mon teint. Elle se rassit, et me laisse un peu pantoise. Bien malgré tout, j'arrive à m'installer correctement sur ma chaise. Je crois que je tremble, là. Je crois que j'ai peur. Et je ne sais même pas pourquoi. J'arrive pas à reprendre une mine enjouée. J'ai l'impression d'être encore plus paumée. Ça me blesse. Et la main de ma partenaire posée sur la mienne, n'est pas là pour arranger quoi que ce soit.

Cette situation me dépasse. Me met dans une position très inconfortable, pour plein de raisons que j'ai cité et que j'ai pas cité. J'aurai dû me contenter d'être une sale conne, tiens. Insulter la métisse parce qu'elle était métisse et maladroite, et me barrer en ligne droite. Ça m'aurait éviter ... ça. Je tremble toujours, et Melody doit le remarquer, vu qu'elle me tient la main. Je ferme les yeux un moment, essaye de me remémorer des techniques anti-stress, en vain. Et là, elle m'achève. Littéralement.

Mes yeux s'ouvrent grands. Et pour une asiatique, je vous assure, ça donne quelque chose de marrant (si vous êtes un observateur extérieur, naturellement). Ma bouche s'ouvre, juste pour dire.

- Quoi ..?

C'est pas suffisant pour exprimer le choc qu'a provoqué sa question dans mon pauvre psyché tout fragile ? Nan ? Bah ... Je vais essayer de vous expliquer alors ... Qu'une nantie demande à porter une couronne, symbole de l'autorité, du rang, du prestige, de la grandeur d'une dynastie ... C'était ... Hallucinant ? A mon époque, on aurait pas cherché plus loin : On l'aurait exécutée pour folie. Personne n'était assez stupide pour demander une telle chose ! Même si bon, la dynastie Joseon ne porte nulle couronne, ce sont les vêtements royaux qui permettent de les distinguer, mais je m'égare ... Ça revient au même ...

Je continue de la fixer longuement, incrédule. Et je comprends. Comprends que c'est une plaisanterie légère. Rappelle toi, Nao'. Ce n'est plus la même époque. Les rois n'ont plus le pouvoir, ici. Je prends une grande inspiration. De ma main libre, je lève ma tasse à mes lèvres, et boit une longue gorgée. Et une autre. Je laisse mes lèvres contre la tasse, quelques instants, afin de me ressaisir. Et lorsque je me sens un peu plus confiante, je tente un sourire avant de lui répondre, un peu incertaine.

- Oh bah ... Oui, oui ... Si j'en avais une, tu pourrais la porter, ça irait bien avec tes ... boucles ...

Je ne voulais pas avouer que je préférais me noyer plutôt que de voir le symbole de ma dynastie entre les mains d'un étranger quel qu'il soit, quel qu'il soit étant d'autant plus une nantie. Et après le choc de la première affirmation, je m'en rendais compte du compliment qu'elle m'avait fait. Je souriais, cette fois plus sincèrement, un brin heureuse. Je posais ma deuxième main sur la sienne. Sentir sa chaleur m'apportait du réconfort.

- Tu sais, une couronne, c'est lourd et inconfortable, c'est fait de métal cru ... Ce n'est pas une décoration faite pour nous embellir, je doute être plus agréable à regarder avec que sans ...

Je lui adressais un petit sourire, en coin.

- Tu sais, ma situation est ... compliquée. Pour dire juste ça. Si j'essayais de ... t'expliquer, je ne pense pas que tu me croirais. Sans parler du fait que, c'est même pas sûr qu'on se revoit après aujourd'hui ...

Je me pinçais la lèvre. Je pensais avoir été un peu trop abrupte avec ma dernière phrase. Néanmoins ... Je ne le pensais pas moins. C'était peut-être la dernière fois qu'on se croisait. Même si elle m'avait fait part de son désir de rester dans le coin, les lieux étaient assez vastes pour qu'on puisse s'y balader sans se croiser pendant des mois. Et d'ici là, on aurait sûrement déjà oublié tout de l'une et de l'autre. Je resserrais ma prise sur sa main, avec les deux miennes. Ce serait ce qu'il y a de mieux, qu'on ne se revoit jamais. Qu'elle continue sa vie, que je continue la mienne.

Alors, pourquoi, pourquoi je n'en ai pas envie ?

- Ça serait peut-être mieux qu'on ... Qu'on se dise au revoir, là maintenant.

Pourtant, j'ai dit ça.

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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeMer 20 Nov - 4:52

Melody savait d'expérience que quand l'ambiance tendait à se refroidir, mieux valait essayer de détendre l'atmosphère avant qu'il ne soit trop tard. C'était là tout l'objectif de ce trait d'humour certes précipité mais néanmoins d'une légèreté qu'elle voulait pouvoir communiquer à Naoko avant qu'elle ne soit trop tard. Peut-être aurait-elle du y réfléchir davantage avant de lui en faire part, mais il était déjà trop tard. En de telles occasions, la spontanéité était de toute façon le meilleur remède. Ça passe ou ça casse. C'était toujours ainsi. En général, elle avait de la chance et réussissait à inverser la tendance tant qu'il en était encore temps, mais elle savait également que ça ne marchait pas à tous les coup et ne pouvait donc que ressentir une pointe d'angoisse à l'idée d'échouer. Car si ce devait être le cas, cela voudrait fatalement dire qu'elle avait tout gâché. Ce serait entièrement de sa faute.

Elle se disait aussi que c'était trop beau pour être vrai.

Que si elle attirait les foules comme la lumière les insectes en temps normal, ce n'était qu'à cause de sa popularité et qu'elle aurait bien plus de mal à se faire une amie pour ce qu'elle était vraiment. Leur rencontre n'avait rien d'ordinaire, mais elle avait cru pouvoir se permettre de penser que cela ne la rendait pas forcément aussi éphémère que l'on pourrait l'imaginer. Se serait-elle trompée ? Il était encore trop tôt pour en décider, mais sentir le malaise qu'elle avait bien malgré elle instauré n'était pas pour l'encourager. Désamorcer les tensions naissantes était toutefois l'une des choses dans lesquelles elle pouvait se vanter d'être douée, même si ce n'était pas tout à fait vrai puisqu'il lui arrivait tout autant de réussir à les faire éclater avant l'heure.

Toutefois, elle faisait de son mieux pour que sa manière d'être, si énergique et enthousiaste, efface toute trace d'idées noires. À sa lumière, il n'y avait plus d'ombres. C'était du moins ainsi qu'elle aimait à le penser. Mais une fois encore, ce n'était pas là une science exacte et plus que d'elle, c'était de Naoko qu'allait dépendre l'issue de cette esclandre imprévue. La musicienne fit en tout cas son possible pour ne rien laisser transparaître de l'angoisse qui l'avait saisie aux tripes dès lors qu'elle avait réalisé son erreur, ne voulant pas aiguillonner le début d'irritation que sa vis-à-vis pouvait fort bien ressentir à son égard. Sans être en manque d'affection, elle n'aimait pas l'idée que l'on puisse avoir une dent contre elle – et encore moins de la part d'une personne avec qui elle espérait pouvoir se lier d'amitié.

Tu es sûre que tout va bien ? demanda-t-elle entre deux pensées, sans espoir d'obtenir de réponse. Pas directement, en tout cas.

Mais d'ailleurs, pourquoi cela lui tenait-il tant à coeur ? Elle-même n'aurait su le dire. Peut-être tout simplement parce qu'elle était la première personne avec laquelle elle conversait aussi naturellement depuis qu'elle était arrivée dans cette ville. Peut-être uniquement parce qu'elles étaient sur la même longueur d'ondes sur bien des points sans encore tout à fait s'en rendre compte. Si Melody était bien plus érudite qu'elle n'en avait l'air et qu'il n'était pas rare qu'elle émette des réflexions sur tout et n'importe quoi, les relations humaines en premier lieu, cela ne changeait rien au fait que ce soit un sujet des plus complexes et que nul ne pouvait se vanter d'avoir toutes les réponses quand l'on en venait à devoir démêler leur façon de fonctionner.

Une énigme insoluble qui jamais ne serait à la portée de l'homme, elle en avait conscience, mais cela ne l'empêchait pas de creuser quand l'envie lui en prenait. Non, le train paisible de la conversation avait commencé à dérailler et c'était à elle qu'il appartenait de le remettre sur la voie avant qu'il ne finisse par percuter un obstacle qui mettrait à sa course un terme définitif. Même si elle avait à présent l'air de ne plus savoir où se mettre, la manière dont la jeune femme lui avait rendu son étreinte – ou du moins dont elle y avait apporté sa contribution – était une raison satisfaisante de croire que tout espoir n'était peut-être pas perdu. Pas encore. Mais il fallait agir et vite. Et tandis qu'elle l'épiait en silence, en proie à ces tourments qu'elle aurait souhaité moins envahissants, la coréenne rompit le silence pesant qui s'était installé entre elles à son grand soulagement.

Soulagement qui ne serait hélas que de courte durée, à voir le mal qu'elle avait à aligner deux mots sans balbutier. Elle le faisait parce qu'elle s'y sentait obligée plus que par envie, tentant sans doute elle aussi de sauver les meubles de cette relation naissante et encore si fragile avant qu'elle ne soit piétinée par les lourdes bottes d'un embarras si dense qu'il en devenait presque palpable. Trop à son goût. Si elle n'en fit pas la remarque, la guitariste n'essaya pas même de cacher qu'elle avait décelé son trouble. Il était important qu'elle comprenne qu'elle la comprenait et que cela n'avait rien de grave, mais que ce n'était pas en se retranchant derrière ses défenses qu'elles réussiraient l'une et l'autre à passer outre cet épisode fâcheux. Il arrivait à tout le monde d'être maladroit, elle était bien placée pour le savoir, mais ce sont là des choses qu'il faut apprendre à pardonner.

Sinon, on n'avance jamais. L'image fugace de ses parents lui traversa l'esprit mais fut instantanément balayée par les différents points que la demoiselle à la chevelure de flammes mettait en exergue avec un côté terre à terre contrastant de manière un peu trop radicale avec l'aspect dissipé qu'elle lui avait montré jusqu'alors. Était-ce par sa seule faute qu'elle s'en tenait maintenant à ces réponses si fades, si évasives qu'on les aurait presque crues écrites à l'avance ? Plissant imperceptiblement les yeux, elle crispa ses doigts pour les siens – presque rien, mais assez pour lui faire savoir que son comportement ne la laissait pas indifférente. Pas de la meilleure des manières, certes, puisqu'elle en concevait une certaine tristesse, mais l'essentiel était qu'elle sache que cela faisait tout sauf la laisser de marbre.

Tout bien réfléchi, je pense pas que ce soit fait pour moi. Je suis plus faite pour les tenues et accessoires un peu plus modernes. Mais toi, en revanche, je suis convaincue que ça t'irait à ravir. Me demande pas pourquoi, il y a un je ne sais quoi de raffiné dans tes traits. Crois-moi, j'en sais quelque chose, ma maquilleuse m'a tellement bassinée avec ça que je pourrais te réciter par coeur à quoi on distingue un visage noble de celui des gens du commun. Un peu comme moi, quoi. Bah, ça m'a un peu vexée au début mais tout compte fait je m'en porte pas plus mal. Je suis ce que je suis, et ça me va très bien comme ça. Et il faut croire que je suis pas la seule à qui ça plait, sinon je serais pas là pour en parler aujourd'hui. essaya-t-elle une fois de plus, comme tentant de noyer le poisson avant qu'il n'ait pu remonter la cascade de l'amertume et se changer en dragon d'aigreur.

Piètre essai et elle le savait, mais tout effort était bon à prendre dans cette situation. Tout pas en avant pouvait la sauver de la dégénérescence. Tout faire pour essayer de remettre un peu de bonne humeur dans leur échange devenu tout à coup si morose était le moins qu'elle puisse faire, en tant que seule fautive. Mais quelle gourde ! Ça m'apprendra à tenir ma langue. se fustigea-t-elle une fois de plus. Si elle n'avait pas de mal à trouver ses mots, ceux-ci lui semblaient être autant de coups d'épée dans l'eau. Mais elle ne se décourageait pas et continuait, inlassablement. Car si la main de Naoko reposait toujours dans la sienne, elle lui donnait l'impression d'en glisser de plus en plus pour être très bientôt hors d'atteinte si elle ne se donnait pas les moyens de la retenir. Ce qu'elle s'évertuait à faire, cherchant la méthode la plus adéquate, sans grand succès jusque là.

Le temps pressait. Qu'elle trouve les mots qu'il faut une minute trop tard, et elle pouvait très bien se retrouver seule devant sa tasse de thé dans ce café où, sans elle, elle n'aurait jamais mis les pieds. Trouver un compromis entre sa spontanéité et le message qu'elle voulait faire passer n'était pas chose aisée, mais c'était le moment ou jamais de s'y essayer. Par sa tirade précédente, elle faisait une allusion si lourde qu'elle ne pourrait que difficilement être ignorée – même si, dans l'état de confusion dans lequel elle avait l'air d'avoir laissé son interlocutrice, qu'elle parvienne à le déchiffrer n'était pas assuré. Connaître le fin mot de l'histoire, elle s'en moquait au fond. Non pas que cela ne l'intéresse pas, mais il n'était pas dans ses habitudes de tout mettre en oeuvre pour tirer les vers de quelque nez que ce fut.

Du moins pas quand cela touchait à des sujets aussi sérieux, à ce qu'elle en voyait par le biais du peu que cette conversation lui en laissait deviner. Mais quelle que soit la vérité, Naoko ne devait pas non plus la prendre pour plus idiote qu'elle ne l'est. Une erreur que les gens ne commettaient que trop souvent et pour laquelle elle ne risquait nullement de lui en vouloir, à plus forte raison que ce n'était sans l'ombre d'un doute pas fait exprès. Ses prunelles virides la fixant avec intensité, Melody parut s'animer d'une énergie nouvelle quand sa comparse déclara qu'il faudrait peut-être en rester là. Le message aurait du être limpide, aussi était-on en droit de se demander si elle n'avait effectivement rien compris où le feignait à la perfection quand enfin elle y réagit.

Oh, tu veux déjà y aller ? Pas de problème. C'est sympa ici, mais j'y passerai pas ma vie. Et puis, je comprends que je puisse te saouler aussi, ça fait souvent cet effet-là. elle lui tira la langue d'un air faussement gêné. Bah, toi je sais pas, mais moi je risque d'en avoir pour un moment à rester là. Alors si madame ton altesse a un peu de temps à me consacrer, c'est avec plaisir qu'on se reverra ! Y'a pas de raison, pas vrai ? Ah et puis tiens, voilà mon numéro.

Et, sans attendre, de dégainer un stylo – de grande marque et sur lesquelles étaient gravées ses initiales en lettre d'or, luxe que Naoko ne put fort heureusement pas remarquer – et écrivit la série de chiffres correspondant à son numéro personnel - et non celui du « travail » - de sa plus belle écriture sur l'une des serviettes fournies avec leur commande. Une écriture tout en courbes et en élégance sans pour autant en devenir trop sophistiquée et qui, à ce titre, lui ressemblait bien. Dès que ce fut fait, elle lui fourra le papier entre les doigts sans lui demander son avis, de telle sorte qu'elle ne puisse que difficilement refuser de l'emporter. La chanteuse lui adressa l'un de ces chaleureux sourires qui n'appartenaient qu'à elle tandis qu'elle rangeait sa plume contemporaine avec le geste assuré de celle qui l'a fait cent, milles fois – à force de signer des autographes, on pourrait presque le faire les yeux fermés du début à la fin. Une fois encore, elle en apportait la preuve formelle.

Et voilà ! J'imagine que t'es pas mal occupée, mais moi je vais avoir beaucoup de temps libre, alors t'as pas à te gêner pour me harceler. T'auras qu'à le jeter si t'en veux pas, mais au moins comme ça t'auras pas d'excuse pour ne pas m'avoir recontactée. T'as cru que j'allais te laisser t'en tirer à si bon compte ? Ça, ma chère, c'est mal me connaître. Mais je t'en veux pas, évidemment. Déjà, y'a pas de raison, et puis...

Ses doigts se frayèrent un passage entre les siens.

...C'est aussi comme ça qu'on apprend.

Elle releva les yeux vers elle pour la dévisager.
Pour la dernière fois ? L'avenir le lui dirait.



Dernière édition par Melody MacKenzie le Mar 26 Nov - 6:36, édité 1 fois
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Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: Premiers Pas Ϟ PV Naoko   Premiers Pas Ϟ  PV Naoko Icon_minitimeMar 26 Nov - 4:09

Sa réponse, si naturelle, me prit au dépourvu.

Je clignais des cils plusieurs fois, alors que Melody faisait comme si de rien n'était. Comme si je ne lui avais pas dit, il y a quelques secondes, que ça serait mieux qu'on ne donne pas de suite à notre rencontre. Elle était d'un naturel ... désarmant. Troublant. Peut-être ne comprenait-elle pas ce que j'avais dit ? Après tout ... C'était une étrangère, nan ? Peut-être que chez eux, en Europe, ce que je dis à un autre sens ? Han ... J'avais tendance à oublier qu'elle n'était pas d'ici, même si ses boucles dorées auraient dû remémorer constamment cet état de fait.

J'étais sur le point de me justifier qu'elle était déjà attelée à l'écriture de son numéro. Je prenais une mine paniquée, vu que, bah ... J'étais pas préparée à ça. Et bon, confuse, j'essaye de m'expliquer. Sauf que ça donne un truc assez ... Assez, voilà quoi.

- Melody ... Tu n'as pas besoin de-

Sauf que c'était trop tard. Elle avait fini l'écriture, et voilà qu'elle logeait entre mes doigts la serviette gravée. J'essayais de protester, faiblement. En vain, ça ne donnait que quelques mots étouffés ressemblant vaguement *Nan mais je t'assure* ou *Y'a pas besoin*. Je me mord la lèvre, clairement gênée. Pourquoi elle rend pas les choses plus simples ? Pourquoi elle se contente pas de me dire un truc genre *Ah ok, bye* ? C'était limite frustrant. Même si frustrant, j'essayais de me convaincre que ça l'était. Je joue à quoi, là ? Pourquoi j'essaye de faire genre que ça me dérange cette situation ? Enfin, si, ça me dérange, beaucoup même ! Mais pas pour ... Pas pour ce que vous croyez ! Mais vous croyez quoi ?! Raah ! Je me paume toute seule dans mes divagations ! J'suis grave ...

Je respire profondément. Je me recentre. Remet les idées en place. Place les choses dans leur contexte. Ce qui me dérange, c'est ... ma position. Une position que je ne peux décemment pas partager avec elle, sous peine de m'attirer et lui attirer des ennuis. Et surtout parce qu'elle croirait que j'suis folle et qu'elle fuirait ma compagnie. Et heu ... Sa façon d'être jusque là, à Melody, bah ... Elle m'apporte un certain contentement. Elle me montre qu'elle ... Qu'elle tient à moi. Même si on se connait de presque rien. Ça m'apporte beaucoup de réconfort. Et ne pensez pas que ce soit par manque d'affection !

Quoi que ... Bah si. Je suis en manque ...
... Je me désespère ...

Melody m'adresse un sourire chaleureux, avant de reprendre la parole. Quelque chose me dit qu'il y a quelques sous-entendus assez explicites, mais dans ma confusion, j'ai du mal à les percevoir. Je sais qu'ils sont là, parce qu'ils sont juste trop évidents, mais ... Je crois que j'ai du mal à comprendre le message. A moins qu'il n'y ait pas de message du tout ? Qu'elle m'exprime juste sa sympathie ? C'est possible aussi. Mais j'ai du mal à concevoir qu'un tel attachement soit possible en si peu de temps. Même si moi-même, je ressens ... Quelque chose de proche à ce que je viens de décrire. Je sens ses doigts entremêlés aux miens. Leur chaleur. Je me mords la lèvre, à nouveau. Je ... sais pas trop quoi répondre.

Je la regarde quelques secondes durant, cherchant les mots justes. Cherchant à ne pas la froisser, même si c'est stupide au fond. C'est la dernière fois qu'on se voit. Son papier, au premier coin de rue, je le jetterai, sans plus de réflexion. Alors pourquoi j'ai autant de mal à balancer une dernière tirade, avant de me retirer ? La situation est pire que gênante. Mais il faut bien se lancer. Sans plan.

- Tu es quelqu'un de magnifique, Melody.

... That's so wrong ...

- Enfin, heu, je dis pas ça parce que ... Parce que ... Je sais pas pourquoi je te dis ça ! Enfin si, mais c'est maladroit ! Je veux, heu, dire que, heu ... T'es vraiment attachante, je sais pas ... C'est ton coté occidental, ou ton coté métisse, ou ton coté Melody, mais tu as quelque chose ... Qui donne envie de rester avec toi et-

Encore pire, là. Les couleurs commencent à teindre mes joues.

- Oublie ! Oublie ! Je dis juste n'importe quoi ... Je, on ... On s'appelle, okay ? On se dit à plus tard, hein ?

Mine gênée, je délie ses doigts des miens, recule de quelques pas. Lui adresse un sourire maladroit. Je ne sais pas si c'est assez comme au revoir. Mais pourquoi s'inquiéter autant de ce que pense quelqu'un que l'on ne croisera plus jamais ? Stupide Nao ... Je me mords la lèvre. Décide, à contrecœur (mais pas tellement), de prolonger les adieux. Je me penche vers elle, pose mes mains sur ses épaules, timidement. Je la regarde. Et je dépose un baiser sur son nez. Comme elle a fait avec moi. Je laisse échapper un petit éclat de rire, incertain. Et je finis par m'incliner. Je me retirais, pour de bon cette fois.

Je dépassais le seuil du café, sans me retourner. Et faisais de même le long des quelques rues que je parcourais. Une poubelle se trouvait juste sur le chemin de retour. Une poubelle qui me rappelait que j'avais toujours le numéro de miss Melody. Je m'arrêtais devant. Levais la main au-dessus de celle-ci. Ma main tremblait. Je fermais les yeux.

- C'était court, Melody.
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