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 La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko

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Melody MacKenzie
La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Hum-ind
Melody MacKenzie
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MessageSujet: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeSam 7 Déc - 15:51

Manquait plus que ça... C'est bien ma veine...

Le poing serré, comme dans l'espoir d'y retrouver un minimum de contenance, Melody profita de ce que son coude et son avant-bras étaient appuyés au mur et la ruelle étroite pour faire en sorte de se redresser. Son corps lui paraissait peser une tonne, et ce n'était pas entièrement la faute de l'étui à guitare qui reposait contre son dos. D'ailleurs, si elle n'avait pas eu celui-ci en guise de contrepoids, sans doute aurait-elle chuté tête la première, sans possibilité aucune de se rattraper à quoi que ce soit. La sueur qui perlait sur son front ne tarda pas à empoisser ses mèches blondes déjà en bataille après toute cette agitation, lui coulant dans les yeux, venant ajouter une gêne supplémentaire à une vision déjà troublée. Ce n'était qu'à grands renforts de maîtrise d'elle-même qu'elle n'avait pas cédé à la panique alors que sa santé paraissait tout à coup se dégrader à la vitesse de l'éclair.

Si elle avait dans un premier temps supposé que cela pouvait être le fruit d'un des étranges pouvoirs de son dernier interlocuteur en date – à savoir le drôle de type en kimono - elle avait rapidement écarté cette hypothèse. Si abrupts et disproportionnés que soient ces symptômes, ce n'était rien qu'elle ne connaisse déjà. Fatigue intense, douleurs articulatoires, courbatures, fièvre, forte sudation... Et la sensation que le monde s'était mis à tourner autour d'elle comme un carrousel de l'enfer et menaçait de lui tomber sur la tête. Outre les lendemains de soirées un peu trop arrosé, il n'y avait que lorsqu'on la disait victime de surmenage qu'elle avait pu se retrouver dans cet état peu enviable. Vidée de ses forces, elle se sentait poupée de chiffon. Sa marche n'avait plus rien d'assurée, et de son équilibre il ne restait que des bribes qui auraient tôt fait d'être elles aussi balayées.

J'vais quand même pas mourir ici... Même si je l'avais voulu, j'aurais difficilement pu trouver un coin plus pourri.

Si un instant la voyait pétrifiée par le froid, celui d'après la laissait gagnée par des bouffées de chaleur. Elle tremblait, s'arrangeant comme elle le pouvait pour appuyer tout son poids – ou du moins un maximum – contre le mur de briques défraîchies où elle avait trouvé refuge dans le seul but de retarder d'autant le moment où ses jambes se déroberaient sous elle. Elle avait bien pensé rentrer chez elle en quatrième vitesse dans l'espoir de retrouver son lit avant que la situation qui était la sienne ne s'aggrave, mais il n'avait fallu qu'une poignée de secondes pour que l'aspect possible de la chose se mue en un obstacle insurmontable. La route avait paru se déformer sous ses yeux, s'étendre à l'infini comme pour lui faire comprendre que ce n'était pas un adversaire à sa mesure. Pas dans son état.

Ainsi, en fin de compte, s'était-elle installée par la force des choses à l'orée de cette ruelle déserte, attendant de retrouver assez de forces pour regagner son gite et y faire le point sur cette journée tout sauf ordinaire. Projet qui hélas était à présent quelque peu contrarié par la quasi-certitude de se réveiller dans un lit d'hôpital si elle avait le malheur de fermer les yeux plus d'une fraction de seconde. L'avantage était qu'au vu de l'état dans lequel le quartier avait été mis – pour beaucoup par ses bons soins, bien qu'elle ne le réalisât pas encore – elle n'avait que très peu de chance d'y faire une mauvaise rencontre. Une épine dans le pied en moins ! Plus qu'à enlever le reste du porc-épic... ironisa-t-elle intérieurement tandis que son ventre se rebellait à son tour, son estomac paraissant avoir trouvé le moment opportun pour jouer aux montagnes russes.

À intervalles réguliers, à peu près toutes les cinq minutes – bien que sa notion du temps soit fortement altérée -, elle avait l'impression de devoir lutter bec et ongles pour rappeler à elle sa conscience sur le point de s'échapper. Sa lucidité avait déjà été sérieusement éprouvée par la fatigue et plus encore par ce dont elle avait été témoin et, pire encore, ce à quoi elle avait pris part. À son corps défendant, certes, mais quand même. Elle ne savait pas ce qui était en train de se passer. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne savait rien. Qu'elle ne comprenait rien à ce qui se passait autour d'elle. Si le début d'explication de l'androgyne avec son sac à patates sur le dos avait vaguement éclairé sa lanterne, ce n'avait été que pour mieux la replonger dans l'obscurité tout de suite après. Tout ce qu'elle avait, c'était une ébauche, une idée imprécise de la réalité. « Cette » réalité.

Elle aurait juste aimé pouvoir savoir jusqu'où tout cela allait. À quel point elle s'était trompée tout ce temps. Elle et tout le reste du peuple de la Terre. Elle ignorait encore ce qui en avait fait quelqu'un de spécial, un être à part. De quelle manière elle avait été élue pour avoir le droit d'être mise dans la confidence, qu'une de ces soi-disant entités surnaturelles partage avec elle ce terrible secret, farouchement gardé depuis la nuit des temps. La seule chose dont elle était absolument sûre, c'est que tout cela la dépassait. Elle doutait d'être en mesure de se faire à cette idée, d'intégrer tout ce que ça pouvait signifier. Cela justifiait beaucoup de choses, sans doute un peu de trop, et les parallèles qu'elle faisait n'aidaient qu'à l'embrouiller encore plus qu'elle ne l'était. Elle marchait en terre inconnue, et minée de surcroît : chacun de ses pas était susceptible de mettre un terme à cette nouvelle vie où elle connaissait la vérité.

Pour la première fois, elle sut vraiment ce que c'était que d'être effrayée. Ne pas savoir de quoi demain serait fait était une chose, mais voir tout ce qu'elle considérait comme logique et rationnel partir en morceaux, un pan entier de ce qu'elle croyait être la normalité se détacher pour aller se perdre au fin fond de la fantaisie et du surnaturel... Ce n'était pas si facile à digérer, même pour elle. Mais elle ne savait que trop bien que plutôt que maudire les ténèbres, il fallait y allumer une chandelle, si petite soit-elle. Et que la sienne venait d'arriver, à en croire le bruit de pas qui retint sa dernière bribe d'attention. Elle tourna la tête, non sans que cela n'épuise ses dernières ressources. Du coin de l'oeil, elle la vit arriver, et la gratifia d'un sourire épuisé. On aurait pu parler d'ironie du sort... Mais non. Ce ne pouvait être qu'elle de toute façon. Oui, elle était celle qu'elle attendait. Qui d'autre cela pouvait-il être ?

Bah tu vois ! Je t'avais bien dit qu'on se reverrait...

Sa vision s'obscurcit et elle sombra dans l'inconscience.

...Et plus tôt que tu ne le croyais.
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Saiwai Naoko
La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Viz-ind
Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeLun 30 Déc - 18:44

On aurait dit qu'un ouragan avait tout saccagé, ici.

Je boitais, alors que je revenais du centre commercial. On n'avait plus besoin de moi là-bas, ce qui ne voulait pas dire que je venais ici à la recherche de gens ayant besoin d'aide, ici. C'était juste que de retour à l'appartement, c'était la voie la plus naturelle qu'une pouvait emprunter. Cet ouragan là avait été dévastateur, à n'en pas douter. Sauf que ça n'en était pas un, pas un d'origine naturelle tout du moins. Je laissais échapper un grognement à travers mes dents serrées. J'avais mal, cela faisait longtemps que je n'avais pas été blessée. Et croyez-moi, je ne le regrettais pas, au contraire.

J'aurai pu vivre un millénaire sans que je regrette de ressentir une telle peine.

La destruction, les divers corps éparpillés ici et là ... Me faisaient regretter de ne pas avoir suivi mon ancien capitaine. J'aurai dû revenir au Seireitei et reprendre la place qui était la mienne. Mais j'avais refusé. J'ai prétextée des affaires en cours ici que je n'avais pas. Je pensais à quoi ? Qu'est-ce qui était passé par ma tête ? Pourquoi j'ai fait l'intéressante, hein ..?

Y'avait rien qui me retenait à Karakura. Enfin, si, y'avait des trucs me retenant ... Mon orgueil, j'crois. Mais j'étais prête à lui rouler dessus. Y'avait Crash et mes collocs Fullbringer, aussi ... Mais sincèrement, j'étais pas attachée plus que ça à leur présence. Pas qu'ils soient désagréables, au contraire ! Ils sont ... heu ... Parfaits ? 'fin nan mais ... Enfin, bref, ouais, on va dire ça ... Mais j'sais pas. Je sais pas. Et ça me fait avoir des remords. C'est quand même des amis, je devrai quand tenir à eux, nan ? Enfin, je m'exprime mal ... Et puis, qu'est-ce que je fais là ? C'est pas parce que j'arrive pas à l'exprimer que mon ressenti change pour autant.

Je me tourmente pour rien. A moins que ce ne soit pour tout.

Je ne rêvais que de revenir au Seireitei. Et quand j'en avais l'occasion, avec la garantie de mon retour au sein de ma division ... Voilà que je gâche tout. Que je reste ici, avec l'opportunité s'envolant. Je me méprise pas mal, pour le coup. Je laisse un petit éclat de rire amer s'échapper de mes lèvres. D'autant plus marrant vu l'état des lieux.

Je doutais qu'il y ait autre chose que de l'amertume et des vies brisées, par ici.

Et là, là. Là y'a un hamster géant qui apparait et me mange toute crue. Sauf que c'est mon imagination débordante qui tente tant bien que mal de me retirer de mes pensées moroses. C'est quelque chose de bien plus terre à terre qui vient à moi, à moins que ce ne soit moi qui soit venue à lui. Ce quelque chose est une demoiselle à la chevelure d'or et aux traits bien familiers. Qui me sourit et me chuchote quelques mots, avant de s'écrouler au sol.

Une jeune femme que je connaissais et reconnaissais. Melody la métisse.

Quelques secondes pendant lesquelles le temps semble se figer. Je la regarde, au sol, sans réagir. Comme si ça ne pouvait pas être vrai. Après tout, comment ça pourrait l'être ? Hein ?! La ville était gigantesque ! Enfin pas tellement mais même ! Pourquoi on se croisait hein ?! Et pourquoi dans ces circonstances ?! Et et et ! Elle est blessée ?! Elle a pas l'air, mais pourquoi elle s'écroulerait sinan ?! Je déraille sous le coup de stress. J'ai envie de courir pour être à ses cotés et vérifier si tout va bien, mais une voix dans ma tête m'incite à la prudence.

Et si c'était un piège ? De là où j'étais, elle avait l'air vraiment ... Bah, je dirai pas en forme vu qu'elle s'est écroulée, mais on a pas l'air de l'avoir secouée ... Je veux dire, c'est louche, nan ? On s'évanouit pas en pleine rue comme ça, nan ? SURTOUT dans une rue comme ça ! Si ça se trouve, on a placé une bombe à Reiatsu à l'intérieur d'elle, ou un poison volatile, ou ... Stop Nao', stop ! La parano' tu la ranges où tu sais, et pas au premier endroit où tu penserais namého !

Mais j'sais pas, je trouve ça trop louche. J'ai eu un avant-goût de ce que peuvent faire les Maho Tsukai, et ça serait vraiment un truc tordu dont ils seraient capables ... Un dernier petit cadeau, histoire de faire bonne impression ...

Je vous ai déjà dit que je détestais les surprises ?

Pourtant, je peux pas la laisser mourir là, toute seule, nan ..? Ça se fait pas, je crois. Et me poser ce genre de questions ne fait que m’accabler de remords. Je suis pas inhumaine. Enfin, humaine, humaine ... Ça faisait quand même un bon bout de temps que je ne l'étais plus. Ou plutôt que j'étais plus.

- Melody ..?

Je l'appelle une fois, par réflexe, la voix tremblante. Le silence m'accompagne, alors que je décide de m'approcher plus près. Je fais quoi maintenant ? Aucune catastrophe anti-naturelle n'a eu lieu pendant ce long périple, est-ce que ça veut dire qu'il n'y a aucun risque à tenter plus ? J'hésite, encore. C'était si simple quand j'étais au Seireitei ... On avait des ordres, on les suivait, et après ... Advienne que pourra. Mais là. Là. Je suis abandonnée à mon sort, livrée à moi-même.

Que me dicte le devoir ..?

Aucune idée. Alors autant improviser. Quitte à le regretter plus tard. On ne vit qu'une fois, à ce qu'il paraît. Cette unique pensée me donnait envie d'éclater de rire. D'un rire jaune. Je me pose à ses côtés, m’accroupis. Passe son bras autour de mon épaule, et la soulève tant bien que mal. Whah, elle pèse son poids quand même ! Nan mais sérieux, et il est où l'hosto ?! Je me suis jamais posée la question ... Mais, doit bien y avoir un médecin de campagne pas loin ? Nan ?

Galère ...

Je pose un regard navré sur la demoiselle aux cheveux d'or, avant de lui chuchoter sur un ton qui se veut rassurant.

- Ne t'inquiète pas, ça va bien se passer ... Je suis là ...

Même si au fond, c'était que des mots creux. Déjà que j'arrivais pas à me sortir de mes propres ennuis, comment je pouvais espérer sortir quelqu'un d'autre des siens ?
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Melody MacKenzie
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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeMer 8 Jan - 3:04

Une chute, et puis l'obscurité.

Elle ne se souvenait de rien. Elle avait tout oublié. Elle avait tellement sommeil... C'était comme si tout son corps était en feu, et en même temps pris dans la glace. Elle étouffait, se noyait, mourait et renaissait. L'ombre après la lumière, et ainsi de suite pour une éternité. Tout tournait autour d'elle en un maelström sans fin dont elle était la prisonnière, l'oeil du cyclone. Était-ce le prix à payer pour cette force qu'on lui avait prêtée ? N'avait-elle survécu que pour mourir ici ? Elle n'était plus même en état de s'en plaindre, et Dieu sait qu'elle l'aurait voulu, ne supportant pas l'idée que ce soit là sa dernière note.

Fort heureusement, ce n'était pas encore fini. Dans un sursaut de conscience, un éclair de lucidité, elle réussit à sortir la tête hors de l'eau – et par la même occasion du cou de Naoko où elle avait naturellement trouvé refuge lorsque celle-ci l'avait embarquée. Relevant le nez pour humer l'air à pleins poumons, Melody avait réellement l'impression de s'être noyée dans une mer de vide, un néant dont elle avait bien cru ne pas pouvoir réchapper. Ce qu'elle ignorait encore était que cette immensité n'était autre que celle du pouvoir enfoui en elle, de capacités latentes commençant à peine à s'éveiller.

Elle n'avait fait qu'entrouvrir la porte d'une vaste salle où elle avait encore peur de mettre les pieds. Mais elle était vivante et bien vivante, en si piteux état que ce soit. Tout son corps lui faisait mal, transi de douleur et de courbatures. Son être entier lui renvoyait la sensation d'être engourdi, de la tête jusqu'au pied, et c'était à peine si le moindre de ses orteils était encore en état de remuer. De l'énergie qu'elle avait déployé, il ne lui restait plus rien, pas même la plus petite parcelle qui lui permettrait de se redresser. Comprendre ce qui avait pu causer un pareil affaiblissement, même si elle en avait déjà une petite idée, aurait certainement du être sa première priorité...

J'ai faim. grogna-t-elle.

...Mais les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait.

C'était littéralement la première pensée qui lui avait traversé l'esprit. Et contrairement à ce que pouvait faire croire le ton enfantin sur lequel cette phrase s'était extirpée de sa bouche pâteuse, ce n'était aucunement un caprice. Simplement, il lui fallait reconstituer les réserves mises à mal par cette dépense aussi soudaine qu'impromptue sous peine de tomber une fois de plus d'inanition. Chose dont elle se passerait bien volontiers au vu du genre de cauchemar que lui faisait faire cette panne de batterie... S'appuyant sur Naoko tout en essayant de son mieux de ne pas peser trop lourdement, elle se remit d'aplomb et scruta les alentours, sans rien pouvoir reconnaître de ce paysage défiguré.

On est où, là ? Oh, ma tête...

Et de porter la main à son front en grimaçant, prenant seulement conscience de combien le bourdonnement qui martelait sous son crâne pouvait être dérangeant. Le contrecoup de la fatigue, sans doute. supposa-t-elle. Si épouvantable soit-elle, dans un état comme le sien, ce n'était qu'une chose de plus sur la liste – une note en bas de page tout au plus. Une raison de plus de se jeter dans le premier lit venu et d'y faire la morte jusqu'à avoir récupéré un état à peu près acceptable. Hélas, entre rue défoncée et immeuble éventrés, rares étaient les lits à baldaquin à lui être proposés – et ce n'était cette fois pas sa célébrité et les privilèges associés qui y changerait quoi que ce soit.

Qu'est-ce qui m'est arrivé ? demanda-t-elle quand elle eut les idées un peu plus claires.

Tout était confus dans sa tête, et le dire ainsi n'avait rien d'exagéré. Non seulement elle n'avait pas encore eu le temps d'assimiler tout ce que le soi-disant Shinigami lui avait raconté mais de surcroît toutes ses forces s'étaient évaporées aussitôt la tension retombée. Étant à peine réveillée sans avoir vraiment pu s'y pencher à aucun moment, ayant été quelque peu occupée entre-temps, il était normal qu'elle n'y comprenne pas grand chose – pour ne pas dire rien du tout – à commencer par la façon dont celle qui la transportait à présent était venue la sauver. Et parlant de cela, peut-être était-il temps de s'en inquiéter.

D'ailleurs... Qu'est-ce que tu fais là ? Je veux dire... Comment tu m'as trouvée ?

Question rhétorique, tout compte fait. Même si la réponse l'intéressait, curiosité oblige, cela n'avait pas grande au final. L'importance était qu'elle soit là. Où il le fallait, quand il le fallait. Si Melody avait bien pensé non sans angoisse ne jamais la revoir, elle n'avait jamais tout à fait perdu l'espoir de la retrouver un jour. Elle n'aurait certes pas pensé que ce serait en de telles circonstances, mais ne dit-on pas qu'on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve ? Même si à choisir, la musicienne l'aurait aimé moins mouvementé. Néanmoins, cela faisait au moins un côté positif qu'elle puisse y trouver – outre celui qu'elle était désormais hors de danger.

Et ce par ses propres moyens.

La mémoire commençait à lui revenir par bribes, et son attention se porta sans tarder vers l'instrument qu'elle n'aurait jamais lâché. Cela faisait longtemps déjà qu'elle savait que liées comme elles l'étaient, rien pas même la mort ne pourrait la séparer. Et à présent qu'elle lui devait la vie, ce n'en était que plus vrai. Ce n'était à ses yeux pas qu'un simple objet. C'était bien plus que ça. Ça l'avait toujours été. Et son attachement envers elle ne cessait d'augmenter. Peut-être était-ce de là que venait le fait que si facile que cela lui soit de se lier d'amitié, jamais cela n'allait jusqu'à l'intimité.

Mettant un peu d'ordre dans ses mèches éparpillées, Melody se retint de geindre en jetant un regard à sa tenue, de part et d'autre abîmée – et encore, quand ce n'était pas franchement déchirée. Comment allait-elle bien pouvoir s'en expliquer ?... Ce n'était certes pas sa première priorité, mais mieux valait d'ores et déjà commencer à y penser. Ce n'étaient certes pas des habits de grande qualité, bien au contraire, le but étant de parfaire sa couverture en lui offrant des airs plus modestes qu'à l'accoutumée. Mais tout de même. Et puis, soigneuse comme elle l'était, mettre ses affaires en pièce n'était guère pour l'enchanter – même si elle devrait certes déjà s'estimer heureuse de n'avoir pas été elle-même déchiquetée.

Et d'à force de réflexion ne réussir qu'à pousser un soupir de frustration, n'arrivant à rien tirer de bon de son esprit encore embrumé, pour finalement se rappeler d'un autre détail qu'elle avait oublié. Un oubli auquel elle allait s'empresser de pallier. Ses lèvres se posèrent sur la joue de son amie coréenne pour lui signifier sa gratitude. Au fond, c'était bien tout ce qui comptait. L'avoir avec elle. L'avoir à ses côtés. Même rien qu'un peu. Ne pas être seule et avoir quelqu'un à qui se confier. Oui, du réconfort, c'était bien là à cet instant tout ce qu'elle aurait pu vouloir demander.

En tout cas, merci de m'avoir aidée. J'dois pouvoir marcher... Te sens pas obligée. dit-elle, tout en se cramponnant pourtant plus fortement.

Même rien qu'un instant.
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Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeMer 15 Jan - 20:39

Mes jambes me faisaient souffrir, alors que j'avançais lentement le long des rues en soutenant une Melody dont l'état m'angoissait. Que lui arrivait-il ? Que pouvais-je faire ? Allait-elle ... sortir de cet état ..? La prochaine question resta silencieuse dans mon psyché. Non, pas même y penser ... Il était encore trop tôt, bien trop tôt pour se poser ce genre de questions. Mais j'avais si lentement ... Naturellement, ça pourrait s'arranger très rapidement ... Quitter mon gigai, libérer mon Shikkai et façonner une bête qui se chargerait de la transporter en lieu sûr ... Mais ce serait prendre des risques inconsidérés. Ce serait compromettre cet anonymat que j'avais pris tant de précautions à préserver.

Anonymat brisé soi-disant passant lorsque je suis intervenue au centre-commercial pour aider mon ancien capitaine et ces gradés du Seireitei. Soupir ...

Mais est-ce que celui avait du sens, désormais ? Désormais que je savais que la Soul Society ne portait plus aucun grief sur ma personne ? Après tout, c'était leur courroux que je craignais, et pas un autre, donc ... Melody n'est qu'une humaine normale, n'est-ce pas ? Elle est dans l'inconscience qui plus est ! Je pouvais parfaitement me défaire de mon corps artificiel et-

Et rien. Elle vient de se réveiller. Et d'exprimer sa faim.

J'ouvre grand les yeux, de surprise. Réveillée. Et elle n'a pas l'air en mauvais état en fait ... Elle se plaint un peu, mais ça a l'air d'être juste ça ... Je renifle un peu ses cheveux, alors qu'elle ne me regarde pas, juste pour vérifier. Vérifier si ça ne sent pas l'alcool. Et non, pas d'alcool. Je fronce les sourcils, confuse. Il y a quelque chose de pas, peu naturel ici ... Mais quoi donc ? De la drogue ? Nan, c'pas possible ... Je m'y connaissais pas dedans, mais je doutais que ses effets s'évanouissent aussi vite ... Alors quoi ..?

Qu'est-ce qui se tramait ici ..?

Elle ne sait pas ce qui lui arrive, ne semble pas non plus savoir où elle est, ne se souvient pas de mon arrivée ... Un Kido de confusion ? Je secouais doucement la tête. Nan, pas possible ... A moins que ..? Mais pour quelle raison alors ? C'est une humaine normale, nan ..? Alors pourquoi s'embarrasserait-on de la laisser dans un tel état ? La brume se fait plus épaisse, et je ne sais toujours rien ... Et ma demoiselle ne semble pas dans un état propice à m'éclairer sur le sujet. Même qu'elle me demande comment je l'ai trouvée, ce à quoi je réponds par réflexe.

- Heu bah ... Par hasard ..?

Ce qui était juste vrai. Par hasard, de retour à l'appart'. Mais cela faisait longtemps que je ne croyais plus dans le hasard. Tout n'est que fatalité en ce bas monde. J'aimerai bien lui poser beaucoup de question, à la belle métisse, mais il était encore trop tôt ... J'étais désorientée, mais cela n'avait commune mesure avec la confusion que ma comparse exprimait. Elle était perdue. Je savais ce que c'était, d'être perdu. Et ne le souhaitait à personne. Mais c'est perdue dans les pensées qu'elle me surprit, en posant ses lèvres sur ma joue. Entraînant son rosissement.

Elle me dit qu'elle peut se débrouiller seule, pourtant je la sens s'agripper plus fortement à moi. Je posais mon regard jade sur le sien, mes sourcils froncés. Et je ne peux m'empêcher de me sentir attendrie. Elle est si jeune ... J'étais pareille, à son âge. Avec un certain orgueil.

Mais je m'en étais détachée, si bien que dans un simple sourire, je me contentais de lui répondre.

- Je préférerai que tu restes contre moi, je ne me sens pas rassurée ici ...

Sans même attendre sa réponse, je me contentais de passer mon bras autour de sa taille, avant de lui indiquer la rue à notre droite.

- J'ai ... envie de déstresser ... Je sais pas ce qui est arrivé ici, mais j'ai du mal à en supporter la vue ... Ca te dérange de m'accompagner à un café ? Pour prendre un thé, un gâteau, et pouvoir se poser le temps d'oublier ..?

Si mon intuition était la bonne, quelqu'un de ma nature lui avait fait quelque chose pour la mettre dans un tel état. Et je me devais de savoir qui c'était.

Même si au fond, ça ne changerait pas grand chose. Il n'y avait potentiellement que deux catégories de personne pouvant le faire : les Shinigamis et les Fullbringers. Les premiers, bonne chance pour aller leur passer un savon, et les deuxièmes, ce serait plus simple mais vu à quel point ils sont éparpillés ici, bonne chance pour retrouver le bon ...

... Sans parler des Quincies. Qui eux m'accueilleraient avec une hostilité non occultée.

... Je pense que je vais laisser tomber l'idée de vengeance.
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Melody MacKenzie
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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeMar 21 Jan - 16:44

De son visage crasseux ou de sa tenue empoussiérée, Melody ne savait duquel elle aurait du s'occuper en premier et même temps, elle ne s'en sentait pas la force. C'était déjà un miracle que sa perte de conscience n'ait duré que si peu de temps après la manière dont elle s'était dépensée sans compter. Ce n'était pas comme si elle avait véritablement eu le choix puisqu'il s'agissait littéralement de lutter pour sa survie. Et pour avoir été l'un des deux seuls à être encore debout à la fin du combat, la guitariste estimait s'être admirablement bien défendue pour une « première fois ». Toutefois, si ce devait aussi être la dernière, elle ne s'en plaindrait pas. Si grisante que puisse être la possession d'un pouvoir faisant d'elle un surhomme – enfin, une surfemme – dans sa tête d'adolescente farcie de comics et d'autres cultures assimilées elle ne perdait pas de vue les contreparties que cela impliquait.

Le sentiment profond d'avoir failli y rester dans sa première utilisation la faisait relativiser sur ce que cela pouvait avoir de positif à lui apporter... Et surtout lui ferait clairement comprendre que si elle n'avait vraisemblablement guère le choix de s'en débarrasser il lui faudrait tout de même apprendre à s'en cacher. Que d'agitation en tout cas... Peut-être encore même plus que dans sa vie de tous les jours – la « vraie », celle qu'elle fuyait en venant ici. Mais désormais la certitude lui était acquise que si elle était censée en profiter pour se reposer, le monde entier paraissait s'être mis d'accord pour ne pas le lui accorder. Ne sachant pas par où commencer pour se rendre présentable, et le mal étant de toute façon déjà fait, Melody se résigna à ne toucher à rien – à la grande satisfaction de son corps qui n'avait encore que très peu récupéré et qui sentait les premiers tiraillements arriver.

La tête lourde et habitée d'une épaisse chape de brume, l'adolescente profita de ce que Naoko l'acheminait pour se laisser aller contre elle, reprenant comme elle le pouvait un peu de ces précieuses forces qui lui feraient cruellement défaut dans les heures à venir. La musicienne ne se souvenait pas d'avoir jamais vécu pareil état d'épuisement dans sa vie. Sans s'être jamais retrouvée dans ce cas, elle en trouva les symptômes comparables à la vision qu'elle se faisait d'une anémie. Son sang n'avait pourtant pas été versé – en tout cas pas en grande quantité. Ainsi voulut-elle examiner ses blessures pour vérifier si elle ne s'était pas trompée. Il était loin d'être impossible qu'une contusion préoccupante lui ait échappé – et se souvint en regardant les endroits où elle se rappelait avoir été touchée que ses plaies toutes autant qu'elles sont – ou presque – s'étaient effacées.

Son oeuvre, se rappelait-elle à peu près, même si quant à savoir comment... Surtout que cela n'avait pas grand lien avec les talents qu'elle avait démontré. Savoir qu'elle pouvait aussi faire ça ne faisait que mettre en exergue l'immensité de ses pouvoirs, et faisait croître avec eux la crainte qu'ils ne soient découverts. Si ouverte puisse-t-elle être aux nouvelles expériences, elle se passerait sans regrets de celle qui consisterait à l'attacher sur une table d'opération pour y être disséquée afin de comprendre les origines de cette mutation. En était-ce vraiment une, d'ailleurs ? L'étoile montante ne se sentait pas si différente d'avant. Plus qu'un changement, elle le vivait comme si elle s'était réveillée d'un long sommeil. Elle était restée la même, à ceci près qu'elle était plus forte. Considérablement. Même si cela n'avait pas que des bons côtés... La réflexion la fit sourire néanmoins.

J'suis pas sûre que transporter une estropiée va beaucoup t'aider...

Si elle se serait fait une joie et aurait pris très à coeur de la défendre en temps normal, Melody n'était en effet au cas où elle ne l'aurait pas remarqué pas au mieux de sa forme. Ayant déjà du mal à faire le moindre geste, elle ne risquait pas de pouvoir brandir sa guitare comme elle avait l'habitude de le faire pour dissuader d'éventuels agresseurs. La chanteuse ne poussa pas plus loin la réflexion toutefois, ayant malgré tout les idées assez claires pour se sentir flattée de cette déclaration. Un frisson imperceptible la parcourut en sentant son bras passer autour de sa taille, ne s'y attendant pas – n'était-ce pas elle qui fuyait son contact la dernière fois ? Si elle en fut ravie, cette soudaine proximité encore renforcée lui procura tout le réconfort qu'il lui fallait, même si elle avait quelque part la dérangeante impression de tirer parti de sa condition. Pressée contre elle par la force des choses, la jeune britannique fit ce qu'elle pouvait pour la soulager d'une partie du fardeau qu'elle représentait.

Elle avait déjà fait beaucoup en venant la chercher – même si elle prétendait que c'était accidentel - et continuait à en faire en l'aidant à marcher, mais il n'était pas question de la laisser se tuer à la tâche. Reconnaissante comme elle l'était, l'adolescente aurait été tentée de lui dire qu'elle lui revaudrait cela, mais voyait mal comment son amie – le choix était fait ! - pourrait jamais se retrouver dans une position semblable à la sienne. Même si toute réflexion faite, ce n'était pas non plus comme si elle avait pu s'y attendre de son côté... Fermant les yeux pour apprécier l'instant, si peu confortable soit-il – du moins pour son orgueil -, elle remarqua tandis que le parfum de Naoko lui emplissait les sens qu'il y avait quelque chose de différent. C'était léger, presque imperceptible, et Melody n'aurait pas su dire ce que c'était. Pas plus qu'elle n'était encore assez au clair sur ses facultés pour affirmer que ce n'était pas de ce monde...

Ça aurait été avec plaisir mais je t'avoue que je suis pas sûre d'être en état, là... Et puis avec ce qui vient de se passer, tous les gens du coin à un kilomètre à la ronde ont du se barrer aussi vite qu'ils pouvaient de peur d'être les prochains sur la liste, alors pour trouver un café ou quoi que ce soit d'autre qui soit encore ouvert... De toute façon, si c'est pour que tu me files encore une fois entre les doigts dès que tu auras fini ta tasse, je dois dire que je suis pas pressée !

Et de lui asséner un léger coup de boule. Plus une poussée qu'un choc à proprement parler. Elle la taquinait bien évidemment et cela s'entendait à sa voix bien que celle-ci soit davantage encore marquée par une fatigue beaucoup trop prononcée. Trop pour être ordinaire, en un sens. Puisse le message être passé et bien arrivé. À de rares exceptions près, ses parents figurant en très bonne place dans cette catégorie, Melody avait horreur de faire des reproches à qui que ce soit – ce n'était pas dans sa nature, et elle n'avait pas besoin de cela pour se faire comprendre. Ce qu'il fallait voir là n'était rien de moins que sa manière de lui signifier qu'elle lui avait manqué et qu'elle n'avait pas à faire ça si elle voulait qu'elle la laisse tranquille – qu'il suffisait de demander.

On pourrait en dire tout ce que l'on voudrait. C'était parler sans savoir, sans connaître ses raisons, mais qui sait au fond ce que cela pourrait changer ? Elle n'avait rien à perdre à énoncer cette vérité. Lui décochant un sourire en coin aussi sincère que faire se peut, la star se mit en devoir de changer de sujet pour ne pas lui laisser un seul instant le temps de culpabiliser. Ainsi mobilisa-t-elle ses dernières parcelles d'énergie pour se montrer aussi énergique qu'à l'accoutumée, brandissant son poing vers le ciel d'un air triomphal alors qu'elle ressassait les souvenirs de cette bataille. Même à demi-consciente, c'était tout ce qui occupait son esprit – ou presque. Celle qui l'avait changée à jamais et fait d'elle un soldat sans qu'elle le sache. Cela viendrait, en temps et en heure. Mais pour l'heure, elle avait bien mérité de pouvoir se reposer...

T'aurais du m'y voir ! Je les ai tous éclatés ! s'exclama-t-elle, pleine d'entrain.
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Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeLun 3 Fév - 21:12

On se déplaçait à travers des quartiers vides et ravagés lentement, avec précaution. Un peu trop lentement à mon goût. Mon instinct me hurlait de fuir le plus rapidement possible. Mais c'était impossible. Je ne le savais que trop parfaitement. Ne pouvait rien y faire (c'est pas vrai, je pouvais faire des trucs pour arranger ça, mais aucun ne m'arrangeait moi !), si bien que mon visage gardait le malaise sur ses traits. Ma jeune amie était en piteux état, et j'avais l'impression qu'elle était à deux doigts de s'évanouir. Elle faisait son possible pour rester avec moi, et je ne savais pas si c'était pour le mieux.

Si elle tombait dans l'inconscience, elle pourrait se reposer, peut-être. Et sûrement, je pourrai quitter mon Gigai et utiliser mes dons pour nous sortir de là en deux temps trois mouvements ! Ca serait si simple, voui ... Mais la vie est difficile, c'était quelque chose que j'avais appris à la dure. Elle me parle, histoire de faire la conversation. Je l'en remercie, même si je me contente de sourire à ce qu'elle dit, pour l'instant tout du moins. Elle me fait remarquer, très justement, qu'il ne doit rien y avoir d'ouvert aux alentours, cassant complétement mon plan. Puis avant que je puisse me défendre lorsqu'elle m'accusa de vouloir l'abandonner si jamais on trouvait un tel endroit, voilà que je recevais un coup de front de sa part.

Pas très fort, elle m'avait juste poussée la tête avec la sienne, mais ça m'avait un peu troublé. Je l'avais regardée avec un peu d'incompréhension, le geste m'échappant. Mais histoire de dissimuler, j'ai souri un peu maladroitement, avant de lui dire.

- On peut aller à mon appart' si tu veux, c'est petit mais au moins, on pourra s'y reposer ... Puis, je crois que j'ai quelques biscuits et du café qui doivent trainer ...

J'acquiesçais pour moi-même, continuant de la soutenir dans cette longue marche. Mais voilà que ma chère Melody s'exprimait à nouveau. Ses propos me firent aussi un sourcil parfaitement droit. Heu ... Qu'est-ce qu'elle raconte là ..? Je la regarde, cette fois avec encore plus d'incompréhension. J'étais pas trop accoutumée à cette époque, y'a des trucs qui m'échappent mais bon ... Ça, je trouve que ça a un peu pas de sens, nan ? Je m'arrête, pose ma main sur son front. N'arrive pas à savoir si c'est chaud ou froid ... Je me désespère. Alors je me contente de lui demander, sur un ton hésitant.

- Heu ... Désolée, mais je ... comprends pas ce que tu veux dire ...

Je lui adresse un sourire d'excuse, même si je crois qu'elle n'en a pas besoin pour comprendre ma confusion.
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Melody MacKenzie
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MessageSujet: Re: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeMer 26 Fév - 13:21

Après quelques instants, la tension à l'intérieur de sa tête parut diminuer, lui procurant un soulagement bienvenu. Elle avait déjà assez fort à faire avec la fatigue et les courbatures sans en plus avoir envie de se frapper le crâne contre un mur. Le besoin de repos était bien là, mais elle n'en avait aucune envie. Trop de questions hantaient son esprit. Si elle dormait maintenant ce serait pour se réveiller plus fatiguée que quand elle aurait fermé les yeux et elle le savait. En plus, elle avait déjà eu l'indélicatesse – certes involontaire, mais tout de même – de dormir pendant une partie du trajet. Et puis, une inattention prolongée, ce serait aussi risquer que son ange gardien en profite pour lui fausser compagnie.

Naoko avait beau ne rien en dire, ce n'était pas son silence qui la rassurerait – pas après la dernière fois. Une façon de tirer un trait ? Melody ne lui en voulait pas mais maintenant qu'elle avait réussi à lui remettre la main dessus, elle n'envisageait pas une seule seconde de la laisser repartir sans savoir pourquoi. En outre, si elle souhaitait si ardemment ne plus jamais la revoir, pourquoi l'avoir secourue ? Par simple altruisme, au mépris de sa propre décision ? Difficile à dire. Difficile à croire. Et si lui tirer les vers du nez ne serait sans doute pas chose aisée, ses chances seraient quoi qu'il en soit plus élevées en gardant les idées claires – si on pouvait considérer qu'elles le soient en ce moment.

Tu m'invites déjà chez toi au deuxième rendez-vous ? Tu vas vite en besogne, ma chère. Mais ça me va.

Elle n'avait pas pu résister.
Le ton taquin était peut-être de trop étant donné le malaise que son amie semblait exprimer, mais tant pis. Son léger sourire la détendrait au besoin. Peut-être. Car la rouquine lui semblait anormalement tendue. Rien qui saute aux yeux, mais si elle avait déjà pu la trouver timorée par moments à leur première rencontre, ce n'était encore rien à côté de l'impression qu'elle lui donnait à cet instant. Comme si elle se retenait, lui cachait quelque chose. Mais quoi ? La musicienne pensait pourtant lui avoir fait comprendre qu'elle pouvait tout lui dire. Pourquoi tant de mystère ? Avait-elle fait quelque chose qui lui avait déplu ? Si seulement tu me disais ce qui ne va pas...

Par bonheur, l'adolescente était dans un bien trop sale état que pour réellement se creuser les méninges – ceux-ci menaçant de faire grève à tout moment. Si interrogatoire il devait y avoir, ce ne serait pas pour cette fois. Pas encore. Car à force, elle commençait réellement à se demander si elle avait fait quoi que ce soit de travers. Que sa sauveuse ait le malheur de la laisser aborder le sujet, et elle n'aurait pas de repos jusqu'à savoir à quoi tenait ce malaise. S'il pouvait arriver que son tempérament « trop » chaleureux gêne quelqu'un, c'était rarement à ce point – et il suffisait de lui dire. Non, il y avait autre chose. Et cela, elle n'avait pas besoin d'être au mieux de sa forme pour le deviner.

Si fatiguée...

La guitariste luttait pour ne pas laisser son esprit vagabonder. Sa conscience ne tenait qu'à un fil et le moindre relâchement pourrait lui être fatal. Pour autant, il ne fallait pas espérer pouvoir se concentrer tant qu'elle n'aurait pas récupéré – et il ne fallait pas être une lumière pour comprendre que ça allait prendre un certain temps. Toutefois, elle se montrait encore assez lucide pour être gênée que Naoko ait non seulement eu à la porter mais doive en plus tolérer le poids de sa guitare, qu'elle n'aurait lâchée pour rien au monde. Si elle ne se serait pas attendue à ce que sa vis-à-vis puisse la soulever, ce lest supplémentaire aurait clairement du être de trop. D'où lui venait cette force ? La réponse de Naoko la sortit de sa bulle.

Mais si ! Le gang des types en pyjamas noirs, là, avec leurs grands couteaux ! Shinimachins ou je sais pas quoi... Je sais toujours pas ce qu'ils me voulaient, mais en tout cas je me suis bien défendue !

Pas une seule seconde, il ne lui serait venu à l'esprit que son amie puisse n'avoir aucune idée de ce dont elle était en train de parler. Trop désorientée pour ça. Elle leva le bras, gonflant son biceps en signe de force, puis se ravisa, honteuse, en réalisant qu'elle était toujours sur le dos de Naoko et que ses turbulences ne devaient pas lui faciliter la tâche. Elle s'était chargée d'elle que ce soit au sens concret ou imagé, ce serait bien ingrat de sa part d'en plus lui rendre les choses plus ardues qu'elles ne l'étaient déjà. Sa façon d'agir et de raisonner laissait à penser qu'elle était saoule, et elle n'aimait pas ça. Ivre de fatigue. Si au moins elle pouvait se passer de la gueule de bois, mais elle sentait qu'elle n'aurait même pas droit à ça. Mais quitte à ne pouvoir éviter d'en faire les frais, autant en profiter dans la foulée, sans quoi elle ne pourrait avoir l'esprit tranquille.

Dis... Tu me détestes ?
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Saiwai Naoko
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MessageSujet: Re: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeDim 16 Mar - 23:55

Vite en besogne ? Deuxième rendez-vous ? Elle a pas de fièvre pourtant ! Alors pourquoi j'ai tellement l'impression que ce qu'elle dit est en décalage avec la réalité ? A moins que ce soit juste comme ça qu'on s'exprime en Europe ? Intrigante terre, l'Europe, à n'en pas douter ... J'aurai dû écouter avec plus d'attention le précepteur Kyanshu quand il m'en parlait, mais c'est tard, bien trop tard ... Tard de quatre siècles, et j'allais devoir apprendre sur le tas. Je grimaçais, imperceptiblement. Je détestais apprendre sur le tas. C'était si confortable de savoir derrière un bureau avec une pile de bouquins, et de tout apprendre par cœur ... N'empêche, je crois que c'est une plaisanterie. Je crois que c'était pour me faire sourire, mais je n'en suis pas sûre. C'est pour ça que j'ai fait genre que j'ai tout compris, et que j'ai souri d'une façon un peu maladroite. Limite ça ressemblait à un rictus, ce que je faisais. C'était pas très beau. Mais c'était pas si important. L'important, là tout de suite ? Quitter les lieux. Mais ça semblait n'en pas finir.

Mais ma chère demoiselle continuait de parler. Mais j'avais pas écouté. Ou j'avais écouté qu'à moitié, alors je m'étais contentée de faire des "oh" ou des "ah bah oui". Jusqu'au moment où elle a dit ça. Je me suis arrêtée, directement. Comme ça. Encore plus hallucinée qu'avant, et ce n'était que peu dire ! La détester ?! Pourquoi je la détesterai ?! J'avais fait quoi dans ce sens pour qu'elle le croit ?! Je veux dire, j'ai ... J'ai rien contre la petite métisse, au contraire ! Je ... Je l'aime bien. Elle est toute mignonne, toute adorable et tout et tout !

- Pourquoi tu penses ça ? C'est pas vrai, je te déteste pas ! Si c'est parce que je t'ai pas rappelée, je le dis direct, c'est parce que j'étais très occupée, et puis je suis dans une drôle de situation et ...

Et quoi ? Je m'arrêtais, parce qu'au fond, aligner des excuses, ça allait pas arranger la situation. Je l'avais pas appelée, elle devait penser que j'avais balancé son numéro à la poubelle. Chose à laquelle j'avais fortement songé, avant de me raviser. J'avais même, assez souvent, hésité. Si longuement, face à mon portable. J'avais envie de te revoir, petite Melody. Mais ... Ma situation, ce que je suis, ce que tu es, ce que je pense, ce que tu penses ... Trop de trucs qui font qu'à la fin, je me suis dit que ça serait mieux qu'on en reste là.

Mais je peux l'expliquer comment, ça ?

Je ne trouve aucun moyen pour l'exprimer de façon correcte. Je panique, je sais pas où me mettre. J'ai pas envie de croiser son regard. J'ai pas envie de lui faire mal, à Melody, même si c'est juste une inconnue. Je l'apprécie, même si je l'ai pas fréquentée assez pour être sûre de ce ressenti. C'est pour ça que, je sais pas. Je la serre dans les bras. Fort. Même si je suis gênée par son étui à guitare, je décide de la prendre dans mes bras. Parce que parfois, certains gestes valent mille paroles. Et que c'était le lieu et le moment pour celui-ci.

- Je ne te connais pas, Melody, mais je t'apprécie. Beaucoup. Mais ... Ca sonne à excuse creuse, mais j'ai vraiment une situation compliquée, et je ... J'ai pas envie que tu sois mêlée à ça. Ni toi, ni personne.

Je lui caressais sa tignasse blonde, doucement, alors que je la regardais d'un air navré. Les secondes s'écoulaient, lentement, en cette étreinte qui n'avait rien à faire en ces lieux. Jusqu'à ce que je tilte. D'un quelque chose. Un quelconque chose avec tellement d'importance que j'en ai presque eu le souffle coupé. Juste avant qu'elle me demande si je la détestais ... Elle avait pas dit ... Shini-machin ? J'arrêtais de caresser ses cheveux. Focus, Nao' ... Elle avait dit quoi déjà ? Pyjamais noirs ? Grandes lames ? Qu'elle s'était défendue face à eux ..?

Un long frisson parcourait mon échine.

Nan, le hasard, j'y crois pas. Tout n'est que fatalité sinistre.

Melody. A démoli. Une brigade du Seireitei. C'est pour ça que sur une voix tremblante, dénuée de la moindre chaleur, je lui chuchotais.

- C'est toi qui a ravagé ce quartier, hein ..?
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MessageSujet: Re: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeMar 22 Avr - 14:29

Trouver Naoko aussi déboussolée sous le feu de ses remarques successives lui rendit un peu de sa légendaire bonne humeur. Voir une éclaircie alors même que tout semblait contre elle, ce n'était pas tous les jours (il fallait dire que le sort lui était rarement défavorable). Et pour cela, elle pouvait remercier la coréenne : ce n'aurait pas été possible sans elle. Si elle l'avait laissée sans assistance, qui sait ce qu'il serait advenu d'elle... Les restes du quartier désert et en ruine auraient eu toutes les chances de lui tomber dessus dans son sommeil. Sommeil qui aurait plus tenu du coma profond – pensait-elle - sans contact humain pour la maintenir à la surface de la conscience.

Et même sans cela, en enfant de son siècle, Melody ne savait que trop bien que ce n'est pas le seul péril qui rôde quand on est une jeune fille sans défense jetée en pâture au monde extérieur. Car si, alerte, elle était toute-puissante, pas besoin d'être une lumière pour savoir qu'une fois endormie, elle redevenait ce qu'elle avait toujours été : une demoiselle dans un monde qui lui veut du mal. Cela faisait partie des quelques remarques qu'elle avait eu le temps de se faire à elle-même avant de tourner de l'oeil. Ni heureuse ni malheureuse, elle l'acceptait, tout simplement. On ne peut pas jouer à Dieu tout le temps.

C'était comme si un deuxième réseau de veines s'était formé dans son corps, superposé à celui qui y était déjà. Mais ce n'était pas du sang qu'il faisait circuler, c'était autre chose. Si elle aurait d'abord défini ça comme étant une sorte de jauge d'assurance tant cela la faisait se sentir forte, elle avait bien vite compris que c'était le « carburant » dont elle avait besoin pour se servir de ses pouvoirs. Et pour un vol d'essai, elle avait peut-être un peu trop tiré sur la corde... Ce qui lui laissait à penser que même si ce n'était pas de l'hémoglobine, regarder à la dépense à l'avenir pourrait être dans son intérêt. J'veux pas crever, moi, encore moins juste après être devenue Supergirl !

Laisse tomber !

La guitariste passa les bras autour de son cou et serra plus fort, tout en prenant garde à ne pas l'étrangler. C'est pas parce que je suis pas très en forme que j'dois l'abîmer aussi. La voir tenter de se justifier de son mieux avait quelque chose de mignon et de touchant. Mais ce n'était pas bien grave au fond. Elle lui pardonnerait tout. L'important, c'était qu'elle soit là maintenant, quand elle en avait le plus besoin. Aussi lui décocha-t-elle son plus beau sourire, de ceux qui vous donnent envie d'être la personne qui l'a provoqué, et renforça son étreinte – bien faible vu son état – pour mieux profiter de sa chaleur encore quelques instants. C'était si bon, si apaisant qu'elle faillit sombrer à nouveau.

Ce n'est qu'une fois que sa tête commença à tomber qu'elle se ressaisit brusquement – assez pour faire tressaillir sa porteuse attitrée, très certainement. Juste à temps pour l'entendre proclamer qu'elle vivait une situation compliquée et que pour cette raison, elle ne pouvait pas se permettre de la laisser s'approcher de trop près de crainte qu'elle ne soit emportée dans le tourbillon. Melody eut un petit rire nerveux – sans méchanceté, mais juste ce qu'il faut pour exprimer ce qu'elle pensait de l'ironie de la situation. Si tu savais... Et puis, pourquoi pas, d'ailleurs ? Bas les masques. Terroristes ou pas, tout ça lui paraissait si secondaire maintenant. Et puis, elle avait de quoi se défendre désormais ; même un missile aurait eu du mal à passer le barrage de ses pouvoirs, elle en était presque sûre.

Parce que moi pas, peut-être ? Naoko... Regarde-moi bien. Mes cheveux ont un peu poussé depuis la dernière fois, ça devrait être un peu plus évident.

D'une main vacillante, elle chassa sa frange pour mieux la laisser observer ses traits. Même si elle n'était pas amatrice de presse people, on pouvait difficilement passer à côté de l'image de Melody de nos jours, que ce soit une question d'affiche publicitaire ou de couverture de magazine. Le simple fait de sortir de chez elle l'y avait forcément exposé au moins une fois, plus probablement une bonne centaine. Si elle n'y avait pas prêté attention, il était tout à fait normal qu'elle ne s'en soit pas aperçue jusque là. Mais maintenant que quelqu'un lui en avait fait la remarque... Pour lui avoir sauvé la vie, la fausse rousse avait bien mérité qu'elle lui en dévoile quelques pans. C'est dingue comme ça a l'air dérisoire, après tout ça...

Puis vint la question fatidique. Même maintenant qu'elle y voyait à peu près clair, la musicienne fut prise de court. Qu'elle ait pu ne serait-ce qu'y penser par elle-même était surprenant tant l'idée semblait absurde – hey les mecs, c'est une petite fille qui a détruit la ville à elle toute seule ! -, mais d'un autre côté, Melody avait bien conscience d'en avoir beaucoup trop dit pendant qu'elle divaguait. Bien ma veine, tiens. Curieusement, le sentiment qui s'imposa à elle ne fut pas la culpabilité mais une gêne candide, semblable à celle qu'éprouve un enfant pris sur le fait en train de faire une bêtise. Détournant le regard, elle ne put voir la froideur et la dureté de celui de Naoko, se frottant la joue en signe de perturbation.

Ben, euh... C'est à dire que... Oui. Non. Enfin, pas tout à fait. On m'a attaquée et je me suis défendue. Et vu que je savais pas trop bien comment faire, ça a comme qui dirait un peu dégénéré. Mais c'est pas moi qui ai commencé, ça tu peux me croire.

Et de s'affaler de plus belle sur Naoko, épuisée rien qu'à ressasser ces événements. Eut-elle été dans son état normal qu'elle aurait gesticulé tout en tentant de s'expliquer – ne réussissant qu'à rendre les choses plus confuses encore -, mais ni l'énergie ni la position n'y étaient. Même si le traumatisme n'en était pas vraiment un, la rockstar n'était pas pressée d'y repenser. La seule chose qui lui faisait envie à ce moment précis était une douche bien chaude, suivie d'une sieste – qu'elle estimait à plusieurs jours ; elle ne s'était jamais sentie aussi vidée. Rien d'autre n'avait d'importance, si ce n'est que tout va bien maintenant.

Oh, oui... C'était très relatif, mais tout allait pour le mieux, et les choses ne pourraient aller qu'en s'arrangeant à compter de maintenant. Elle, son amie, la ville (enfin, la ville... j'ai fait ce que j'ai pu)... Tout. Ce n'était pas un cauchemar à proprement parler - un cauchemar ne lui aurait pas laissé le luxe de la rendre surpuissante sans raison apparente -, mais elle n'en était pas moins ravie de se réveiller. Que tout soit terminé. Mais, une fois n'est pas coutume, une pensée défaitiste la transperça en plein coeur comme une aiguille d'anxiété. Un pieu en plein coeur qui lui fit comprendre que le temps de l'insouciance venait lui aussi de se terminer.

Jusqu'à quand ?
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MessageSujet: Re: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeVen 6 Juin - 0:27

La révélation me laissait de glace.

Si bien que, même après qu'elle me demande de la regarder attentivement, je ne percutais pas. Il semblait y avoir un message là dessous, mais je ne le saisissais pas. Tout ce que je gardais à l'esprit, c'était l'agression qu'elle avait commis à l'égard de mes anciens partenaires. Partenaires avec qui j'avais renoué l'espace d'un combat contre un monstre. Partenaires qui me pardonnaient mes crimes, et qui m'acceptaient de nouveau avec eux, pour le meilleur et pour le pire. Cet affrontement avait changé tant de choses. Avant celui-ci, si j'avais appris qu'une personne tierce, une personne qui m'était proche, s'était attaquée à la Soul Society, je ne l'aurai pas bien pris, certes. Mais je n'aurai pas relevé. J'aurai écouté en silence, et n'aurai fait un commentaire.

Mais les choses étaient différentes.

Je sentais ... quelque chose ressemblant à de la colère. Mais issue d'où ? Je ne sais pas. Melody ne mentait peut-être pas, peut-être qu'on l'avait vraiment agressée. Mais sincérement ... La Soul Society n'était pas connue pour l'agression de gens gratuite. Elle avait fait quelque chose. Elle essayait de mettre sur le dos de gens qui n'étaient plus là pour donner leur version des faits leur meurtre. Car je doute que quelqu'un recherché par la Soul Society se permette de laisser des survivants derrière lui. Ou est-ce que je réfléchissais trop ?

Je deviens trop parano', ou alors est-ce que mes inquiétudes sont réellement fondées ?

Quoi qu'il en soit ... Elle s'est affalée sur moi. Est-ce que je dois réagir ? Définitivement. Comment ? Je dois encore faire le choix. Même si mon attitude, et j'en avais conscience, avait changée du tout au tout, il y avait moyen de la justifier sans éveiller ses soupçons. Si je souhaitais ne pas creuser la chose. Et si je le souhaitais ? Je suis dans le doute. Je ne suis pas censée intervenir en la faveur du Seireitei. Et si je le faisais, à quoi bon ? Pour être vu de meilleure façon ? Pour espérer des privilèges et des récompenses, dans l'hypothétique cas où je me déciderai à l'intégrer à nouveau ? Non. Je n'étais pas ce genre de femmes, animée par la cupidité. Non. Si je devais le faire, c'est parce que c'est ce que je dois faire. Ce que le devoir me dicte.

Mais j'ai peur. J'hésite. Cela fait longtemps que je n'emprunte plus la voie de l'honneur et du devoir. J'ai eu un goût de celui-ci, tout à l'heure. Il m'avait semblé si étranger ... C'était pourtant la bonne chose à faire, à ce moment là. C'était différent. Mais ça n'en restait pas moins la bonne chose à faire. Et il était temps de renouer avec cette façon de faire.

Ma voix s'exprimait, lente, avec une colère contrôlée.

- Donc si je comprends bien ... Tu t'attaques à mes pairs, en prenant une mine gênée, et tu penses que je vais le prendre ... bien ..?

Je posais mon regard dans le sien. Il était impassible. Ce n'était pas contre elle, après tout, je l'aimais bien, moi, Melody. Mais en fait, je commençais à ressentir une certaine animosité à son égard. Même si je ne souhaitais pas me l'avouer. Elle s'était attaquée à une institution que j'avais servie pendant des siècles. Pour laquelle j'avais le plus grand respect, malgré la peine qu'elle m'avait infligée. Et elle se dandinait comme une fleur devant moi. Moi. Moi qui aurait pu être la Shinigami qu'elle aurait abattu, si les choses avaient été différentes. Et abattue, je n'aurai pu que l'être. N'est-ce pas ..?

- Juste ... nan. Ca ne va pas le faire. Le Seireitei, s'attaquant à toi gratuitement ..? Désolée de ne pas te croire. Désolée de t'appeler menteuse. Et tu sais ... Je déteste, profondément, les menteuses.

Je m'étais libérée de son étreinte, et m'étais éloignée de quelques pas, froide. J'avais sortie de ma poche mon distributeur de friandise, contenant mon âme artificielle accessoirement. Je le portais à ma bouche, appuyais sur l'interrupteur. Le cachet s'enfonçait dans ma gorge. Mon âme se détachait de mon enveloppe, et voilà que la belle métisse pouvait contempler deux personnes strictement semblables. Mais celle qui se trouvait le plus devant, elle, portait un long sabre à la ceinture. Sabre qu'elle dégainait lentement.

- Je ne sais pas quels pêchés sont les tiens, mais pour qu'ils méritent l'intervention de mes pairs ... C'est qu'ils doivent être graves. Ils doivent mériter châtiment ...

Je pointais la lame en sa direction, à peine éloignée de quelques centimètres de sa poitrine.

- Eh, tu sais quoi ..? Ce qu'ils n'ont pas réussi à faire, je m'en chargerai ...

J'approchais l'arme un peu plus près. Mais elle tremblait. Ma main tremblait, alors qu'elle n'aurait pas dû. Je faisais ce qu'il y avait de juste, pas vrai ..?

- Tu as quelque chose à dire, pour, j'sais pas ... Normalement, les gens aiment dire quelque chose à ce moment là, pas toi ..?

Dis quelque chose. N'importe quoi. Que je puisse briser mon devoir sans regret. Une lueur vacillante illuminait mon regard. L'hésitation perçait, malgré la dureté de mes mots. Je n'avais pas envie de faire ça. Il y a un siècle ou deux, ça ne m'aurait posé aucun problème de conscience. Mais entre temps, tout avait changé. On m'avait enfermée. J'avais fui. J'avais vécu à une époque totalement différente avec des gens totalement différents. Et je sentais ma volonté se fendre.
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Melody MacKenzie
La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Hum-ind
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MessageSujet: Re: La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko   La Route vers l'Inconnu Ϟ PV Naoko Icon_minitimeVen 20 Juin - 11:54

Melody devina tout de suite n'allait pas quand Naoko la repoussa d'une saccade. Cela ne lui ressemblait pas, pas plus que le timbre qu'elle prit alors n'avait quoi que ce soit en commun avec ce qu'elle connaissait d'elle. Avait-elle dit, fait quelque chose de mal ? Elle n'en avait point l'impression, sinon peut-être la vérité – mais il arrive que celle-ci puisse blesser parfois, elle le savait pourtant. Et pas toujours quand l'on s'y attend. Privée de son soutien, elle eut besoin de quelques secondes pour assurer son équilibre. Si le manque d'énergie était plus que traître, la surface inégale d'un sol défoncé n'était pas non plus sa meilleure alliée.

Déjà éreintée par ce simple exercice, elle retint néanmoins sa respiration pour ne rien montrer de ses difficultés – la situation l'exigeait. Que son amie n'y voie qu'une tentative de l'amadouer en se faisant passer pour plus faible qu'elle ne l'est était bien la dernière chose qu'elle puisse vouloir – même si là, je suis vraiment au bout du rouleau. Puisqu'elle semblait désirer lui faire procès de quelque chose, quoi que ce fût, autant s'y soumettre bravement et ne point se perdre en pitreries. Melody était de toute façon trop à bout, de corps comme d'esprit, que pour donner lieu à ce rythme joyeux dans lequel sa simple existence entraînait les gens d'ordinaire.

Tes... Quoi ?

Melody papillonna des paupières, frappée d'incompréhension, sans que cela ne lui permette d'y voir plus clair. Ce qu'elle venait d'entendre prenait une sonorité si saugrenue à ses oreilles qu'il lui fallut se demander si son japonais était aussi bien huilé qu'elle se l'imaginait. Même la part belle qu'elle faisait à la fantaisie dans son esprit le laissait encore trop cartésien pour admettre la véracité de ce genre de révélation, à moins que ce ne soit qu'elle en avait déjà trop entendu pour la journée. Toujours était-il qu'elle n'y croyait pas ni ne comprenait – ou ne voulait pas comprendre. Son quota de flirt avec la folie était atteint pour la journée.

S'en remettant comme elle le pouvait, elle n'eut pas le temps de lui demander « qui » était Seireitei qu'elle la vit se séparer de son corps. La sensation qui la prit à la gorge à ce moment précis ne fut pas sans lui rappeler les profonds malaises qui l'avaient maltraitée ces derniers jours – en fait depuis son arrivée en ville. Du genre de ceux qui l'avaient forcée à sortir de son domicile pour partir en quête d'un tube d'aspirine. Un peu plus fort peut-être – plus concret aurait-elle dit – mais sans conteste de la même catégorie. Aussi improbable que soit ce qui se déroulait devant ses yeux, elle sut alors que c'était vrai. Qu'elle n'avait d'autre choix que d'y croire.

La guitariste comprenait, lentement mais sûrement, que la réalité – sa réalité – était à présent dépourvue de repères fixes. Que tout ce qu'elle avait cru connaître jusque là pouvait aussi bien n'être qu'un mensonge, fût-il par l'omission, pour protéger l'humanité de l'envers de sa propre pérennité. Tout le monde ment, lui avait-on dit un jour ; elle n'en avait pas été d'accord, elle-même mettant un point d'honneur à être honnête envers tout un chacun, hormis quand elle avait un tour à jouer – mais rien que de très bénin. À présent, elle n'en était plus si sûre. Elle ne l'était plus de rien. Il s'en fallut de peu qu'elle ne sombrât dans la paranoïa, mais elle se rattrapa de justesse.

Puisqu'elle vivait ses derniers instants, autant en profiter pleinement.

Je vois... Alors, c'était ça...

Ses yeux se baissèrent sans qu'elle ne puisse rien y faire quand Naoko lui fit part de la liste de ses griefs, lui donnant l'air d'une enfant que l'on dispute. Une partie d'elle se débattait – de manière un rien dramatique – pour lui faire dire que rien de tout cela n'était vrai, qu'elle devait la croire. C'eût été ce qu'elle avait à faire de plus sincère. Mais à quoi bon ? Cela ne servirait à rien, pas plus que tenter de raisonner ses « pairs » comme elle les appelait si bien n'avait eu le moindre résultat. Elle allait mourir ici. Cette idée faisait son petit bout de chemin en elle sans y rencontrer de résistance. Cela ne servirait à rien. Tu ne veux pas faire ça, avait-elle voulu lui dire, mais les mots se perdirent dans le néant avant d'arriver à ses lèvres.

Une vie de lutte permanente pour la survie, à fuir des crimes qu'elle n'avait pas commis ne lui disait rien. Et si elle tentait de se révolter, elle risquait fort de blesser son interlocutrice dans la foulée – ce à quoi elle se refusait catégoriquement. Elle en avait assez fait. Tant pis si ça devait finir comme ça. Peut-être avaient-ils raison. Peut-être était-ce mieux comme ça. Si c'était ainsi qu'elle devait être traitée, en tout cas, son choix était vite fait. Elle ne voulait pas de cette vie-là. Démunie, lasse et abandonnée, la guitariste ne savait que faire, que dire. Alors quand enfin elle trouva la force de relever la tête, elle se contenta de faire ce qu'elle savait faire de mieux. Sourire.

Alors je crois que c'est la dernière fois qu'on se voit. dit-elle, la voix embuée d'émotions.

C'était un sourire sans éclat, un sourire sans joie. Tous ses efforts pour lui insuffler un peu de la chaleur qui caractérisait tous ses prédécesseurs l'avaient rendu tiède, au mieux. Dans cette situation, elle ne pouvait pas faire mieux. Si j'avais su que je devrais sourire à mon propre enterrement, je me serais entraînée. Une foule de réponses, de conséquences, et d'avenirs possibles qui en avaient découlé s'étaient douloureusement télescopés dans sa tête en l'espace d'une fraction de seconde, mais elle les avait tous balayé d'un revers de la main pour s'en tenir à ça. C'était le plus naturel. Le plus réel. La seule chose dont elle soit sûre en un monde illusoire et virtuel.

Ses doigts s'enroulèrent avec douceur autour de la lame qui la menaçait. La fatigue ne lui était pas encore passée et ses mains tremblaient ; elle grimaça quand les spasmes lui firent s'érafler le pouce sur le fil acéré. Elle ne prêta cependant aucune attention au filet de sang qui lui ruissela le long du poignet après avoir parcouru sa paume – elle-même en triste état d'avoir trop frotté sur l'asphalte à force d'acrobaties. Son regard, ancré dans le sien, n'était guère plus qu'une prison pour larmes, mais pas une ne réussit à s'en évader. La seule réponse qu'elle avait à donner fut un haussement d'épaules désabusé. Tout ce qui importait y était déjà passé ou presque. C'était bien comme ça.

Je t'ai déjà tout dit.

Elle pencha la tête de côté, laissant son sourire s'accentuer, faisant mine de s'amuser de ce qui n'avait pourtant rien de drôle. Mieux vaut en rire qu'en pleurer. Pourquoi fallait-il toujours que des banalités lui reviennent en tête dans les moments les plus délicats... ? D'une gestuelle exempte de toute brusquerie, elle se sépara de son étui à guitare, le déposa à même le béton. Si robuste soit-il, elle ne voulait pas risquer de l'abîmer – ni lui, ni son contenu. Car c'était à sa guitare qu'elle devait la vie, même si elle allait à présent la perdre ici. Elle se demanda ce que Naoko allait en faire, quel serait le sort de son instrument après sa mort – et s'aperçut n'avoir aucune idée de ce qu'elle préférerait.

Un peu tard pour y penser. Elle était désarmée. Ne rompant pas le contact visuel pour l'inciter à lui faire confiance – au moins sur ça, ironisa-t-elle, selon toute vraisemblance pour la toute dernière fois -, elle entreprit de déplacer la pointe de l'épée. La rousse n'avait pas grand chose à craindre ; vidée de son énergie, elle n'était à nouveau plus qu'une adolescente de dix-sept ans et la force qu'elle avait encore dans les bras n'allait pas au-delà de celle d'un nouveau-né. Ainsi emmena-t-elle le métal darder vers son cou, frissonnant à son contact glacé mais se préparant à sa morsure qui le serait plus encore. Pas une fois elle ne l'avait quittée du regard, pas plus que ce dernier n'avait relâché ses prisonnières lacrymales.

Merci pour les bons souvenirs.

Même si cela avait été de courte durée, Naoko avait été son amie, après tout. Même alors qu'elle s'apprêtait à devenir l'instrument de sa fin, le bras armé d'une justice imaginaire, c'était ainsi qu'elle la voyait – la vision qu'elle voulait en garder même dans la mort. Le tremblement de ses doigts s'accentua alors qu'elle desserrait sa prise, la crispation la ralentissant d'autant, avant que ses bras ne retombent finalement le long de son corps. Tout s'achève ici. Si elle avait su ce que lui réserverait Karakura, que ce serait ici qu'elle finirait ses jours – bien trop tôt -, y serait-elle venue quand même ? Probablement. Elle n'était pas femme à avoir des regrets. Bien qu'elle ne se soit point départie de son sourire, une larme, unique, se fraya un passage entre les barreaux alors qu'elle tendait les bras vers sa tendre geôlière, son charmant bourreau.

Dis, avant de... Enfin, tu vois... Tu veux bien me serrer dans tes bras ? Elle inspira longuement, aussi calmement que lui permettait son état, pour qu'aucune autre ne la rejoigne. Juste une dernière fois.
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