Elle débarquait complètement.
La jeune femme se redécouvrait, car voilà bien longtemps qu'elle ne s'était pas vu sous des traits quasi-humains. Et ma foi, elle n'avait pas perdue de son chien, bien au contraire elle se trouvait elle-même plus parfaite que jamais et seules de nombreuses cicatrices perturbaient sa peau de nacre, mais cela ne la dérangeait pas plus que ça.
S'inspectant dans ses nouveaux appartement en tant que Septima Espada du Roi du Hueco Mundo, Lies était autre que fière. Son nouveau statut, inscrit sur sa cuisse, lui convenant pour le moment. Elle affichait un sourire assuré et hautain plutôt constant et ricanait fièrement sans même s'en rendre compte. Pour résumer, on pourrait presque dire qu'elle était heureuse.

Cependant, nouvelle arrivée dans les lieux, la Septima se décida à faire le tour du propriétaire histoire de s'y faire et enregistrer l'aménagement du terrain.
En somme, l'architecture était sobre. Des murs lisses et blancs, des angles droits, des pièces immensément vides, rien de bien folichon et donc assez difficile d'établir des repères rapidement. Cela l'a gonfla rapidement. Elle marchait lentement, ondulant gracieusement les hanches, l'air agacée et tapant des ongles sur l'anneau métallique qui servait de pommeau au manche de son couteau. Ses talons claquaient bruyamment sur le sol et le bruit résonnait sous les hauts plafonds du palais nocturne, il n'y avait absolument rien. Et à part avoir croisée quelques Fraccíons l'ayant poliment salué, Lies n'avait croisé personne, à croire qu'ils étaient tous planqués dans un coin à faire la fête, mais que personne ne l'avait invité. Quelle bande de sagouins.
Certes, il est vrai que le Hueco Mundo est en pleine crise et malgré le micro hiatus en cours, nous sommes en guerre bon sang ! Où sont donc les réunions stratégiques, les bilans de pertes, d'avancées, de recul, les plans d'attaque et de défense ?? Bon sang les gars ? Faut arrêter de se la toucher et faut se bouger la croupe un peu !

Mais enfin, en attendant la sonnerie qui commanderait à Lies de la voir autour d'une table, elle ne se promenait plus que simplement dans la bâtisse sans fin avant de s'attarder sur une porte donnant sur ce qui s'apparentait à un balcon ou une terrasse, au bon vouloir du sujet.
Lies n'avait que très vaguement remarqué qu'à Las Noches, paradoxalement, il faisait jour, enfin on avait l'impression, contrairement à la noirceur qu'affiche constamment le ciel dans le Désert Blanc ou au-delà du Yermo. Elle sortit donc sur ce balcon, la main en guise visière au-dessus de son œil droit. Elle avait oublié à quel point une trop grande quantité de "lumière" avait la fâcheuse tendance à agresser ses iris bien trop pâles et donc plissa donc les paupières pour ne pas s'aveugler.
La grimace à la tronche, elle contempla la vue de hauteur et ma foi il n'y avait pas grand -hose à voir non plus. C'est donc rapidement et les yeux douloureux que Lies tourna les talons pour rentrer, elle passa le seuil de la porte lentement pour éviter le contraste trop violent de lumière qui l'empêcherait de voir et lui ferait risquer de se prendre un mur, elle tourna dans le couloir pour reprendre son chemin et longea de nouveau le couloir pour arriver dans une grande pièce vide, ...ou presque.

HRP:

Hel était là, dressée au centre d’une immense pièce telle la plus sublime des statues. Enrobée d’une longue robe sobre, la teinte du tissu, mêlée à cette chevelure blanche, l’unissait au décor tout aussi monochrome. Venue d’une des deux allées disponibles il y avait de cela une vingtaine de minutes, elle n’était plus qu’un personnage affiché dans la plus mystérieuse oisiveté, la mirette vissée au mur sans raison particulière. C’était dans les tréfonds de ses pensées latentes qu’elle s’était égarée, réfléchissant à sa récente insertion au sein des troupes en tant que Cinquième Lame. Le chiffre d’ailleurs avait été frappé à sa nuque, comme s’il était d’une importance capitale à ce qu’elle s’affiche en tant que serviteur du Roi. Mais à cet endroit, il n’y avait que peu de risques à ce qu’on le voit, encore moins qu’on l’associe à une puissance quelconque. Elle n’était qu’un Arrancar affilié à Las Noches, sans plus. À la vue d’un numéro, les gens s’attendaient à beaucoup. En son cas, cette théorie ne s’appliquait pas.
Mais parvenir aux sommets dès les prémices de son intégration était un exploit dont elle se targuerait volontiers si elle n’avait pas en compères une pléthore de soldats à la lame tout aussi incisive que la sienne. La pression qu’elle ressentait était forte; briller à ce poste ne représentait plus qu’une obligation pour ne pas se voir dégrader pour incompétence. Hel connaissait les enjeux inhérents à ce nouveau rôle dont elle avait été gratifiée et elle ne comptait nullement se laisser marcher sur les pieds par les autres forces du Palais.

Ce fut l’écho itératif d’une avancée sans subtilité qui l’extirpa de ses songes. Les talons claquaient avec assurance contre le marbre, et tant les murs que le vide portaient l’annonce de sa venue jusqu’aux confins du palais. Elle ne passait définitivement pas inaperçue, aussi c’était par une anticipation juste qu’Hel pointa immédiatement son regard sur l’une des sorties, curieuse de jauger l’un des tout premiers personnages qui croisaient son chemin dans cet antre. Avec déférence, elle observa cette silhouette inconnue de pied en cap, alors que flottait un sourire respectueux à l’égard du personnage. Sans juger plus opportun d’établir une distance confortable pour une discussion, les salutations ne surent tarder, concises, mais polies.

« Bonjour. Ou devrais-je dire bonsoir ?
Question rhétorique qui ne valait pas la peine d’être répondue. Le ciel bleu simulé à l’intérieur du palais, visible à partir de quelques pièces, pouvait porter à confusion avec le voile ténébreux qui couvrait éternellement l’olympe au-dessus du Hueco Mundo.
— C’est par une promenade aveugle que vous êtes arrivée jusqu’à moi, ou est-ce le fruit de votre volonté?
Pleine de langueur, mais la tête haute, elle fit mine de lorgner par-dessus son épaule pour s’assurer des lieux déserts, avant d’ajouter :
— Dans tous les cas, un peu de compagnie est toujours un bon remède contre l’ennui. »

      S’apercevant de la présence isolée de cette inconnue, Lies se stoppa à l'entrée de la pièce, laissant s'éteindre progressivement vers le murmure la rythmique de chantait ses pas. On avait l'impression qu'elle flottant au milieu de l'espace quasiment vide, le regarde neutre et un sourit doux, mais loin d'être amical, tout juste posé au rang de politesse sincère.

«-Bonjour. Ou devrais-je dire bonsoir?»

Il est vrai que dans le palais, l'heure de la ''journée'' était difficile à définir et à vrai dire, Lies supposait que chacun vivait plus ou moins à son rythme.

«-C'est par une promenade aveugle que vous êtes arrivé jusqu'à moi, ou est-ce le fruit de votre volonté ? Elle marqua une courte pause, esquissant un mouvement pour regarder autour d'elle. Dans tout les cas, un peu de compagnie est toujours un bon remède contre l'ennuie.»

Sa voix résonna sur les murs comme un tintement sur du cristal et ses paroles étaient légèrement trop élaborée pour l'ex-campagnarde, bien qu'elle ait aisément compris ce qu'on lui disait.
Mais ce qui frappa surtout la Septième c'est leur apparence sensiblement similaire, à quelques détails et centimètres près.
L'albinos haussa un sourcil, surprise par cet effet miroir et étudia poliment la figure en face d'elle. Elle semblait à peine plus grande que Lies perchée en haut de ses chaussures cambrées, la chevelure, bien que lisse, complètement immaculée et les yeux d'un bleu froid, mais assez sombre pour masquer la couleur contrastante de sa rétine, en opposition aux iris hybrides de la Septima. Ceci est bien évidemment sans compter leurs attitudes singuilièrement différentes, lorsque l'une avait la grâce du marbre sculpté des plus dignes Empereurs antique et que l'autre, la posture à peine féminine rappelait plus simplement les bourses imaginaires qu'il serait presque légitime, plus que la gente masculine, qu'elle ait entre les cuisses.

«-Hm... aveugle est le mot en effet. Soufflant un léger ricanement poursuivant sur un sourire pour le moins hautain, elle souleva légèrement le menton pour reprendre. Et toi ? Tu m'attendais ou cette rencontre est un pur hasard de causes à effets ? Son ton et son sourire en coin semblaient moqueur et pourrait paraître insultant pour quiconque la connaît à peine.»

Attendant la réponse, elle roula la tête pour observer un peu plus en détails l'intérieur de la pièce puis, elle fit quelques pas de plus pour s'avancer vers le centre et s'adossa non-loin de son interlocutrice et la regarda franchement, attendant sa réponse, toujours le sourire aux lèvres.

La frivolité de son vis-à-vis, pour ne pas dire sa désinvolture, rappelait à Hel les goujats du bas-monde qui déambulaient dans la dimension des hommes sans aucune connaissance des bonnes convenances. De son parler grossier à sa posture fruste, tout portait à croire que le numéro frappé à sa cuisse n’était pas authentique, ou tout du moins, la nouvelle Quinta jugea ses manières très peu emblématiques de son grade. Pour Hel qui donnait à l’image sa juste importance, quel outrage que de se pavaner dans le palais sans avoir au préalable corrigé ses vieux défauts. Elle ne chercha pas par ailleurs à réprimer une moue de désappointement dès qu’elle ouït les propos disgracieux de l’apparente Septima, froissée par ce tutoiement inapproprié, en plus de cet air frondeur qu’elle affichait plus par habitude que par envie d’affront. À nouveau de glace, elle répliqua d’un air qui se voulait respectueux :

« Tout aussi surprise que vous.
Et par source de surprise, elle entendait plus par là son acabit que cet échange infortuné, mais estima bon de ne point préciser. À la suite de cette courte réplique, elle fit mine de remarquer le chiffre ébène affiché à sa cuisse, et sans une contorsion pour briser la glace dans lesquels ses traits étaient figés, elle murmura, d’un ton sans vigueur :
— Ah.
Puis de poursuivre dans un désintérêt des plus manifestes, sans que cela ne soit dû à un comportement inhabituel :
— Il semblerait que j’ai affaire à la Septième Lame du Roi. A-t-elle un nom à partager ? »

Mais avant qu’Hel ne puisse prendre connaissance de l’identité de son interlocutrice, un vacarme interrompit abruptement cette discussion, et un énergumène fut propulsé dans la grande pièce devenue le lieu de tant de rencontres inopinées. Un « aïe » retentit en écho; Hel ne prit guère de temps à faire le calcul : l’Arrancar s’était empêtré d’une obscure manière et avait trébuché jusqu’à atterrir ici. La créature au corps étonnamment filiforme se redressa de toute sa hauteur qui de vue frôlait les trois mètres. Il s’agissait surtout d’une brindille décharnée au visage affreusement hideux, mais à l’air sympathique. Hel apprécia l’originalité de ses traits, peu surprise par cette laideur que se partageait la grande majorité des créatures.
Après avoir repris un semblant d’aplomb, la bête fit à nouveau un plongeon pour glisser jusqu’aux pieds de la Quinta Espada qui regardait sa comédie sans en être divertie. Après s’être exagérément prosternée, la bête se présenta enfin, faisant tomber ce mystère qui l’entourait depuis son apparition. Hel demeura imperturbable. :

« Cinquième Espada, mademoiselle. Laissez-moi me présenter. Je suis Stuke, Arrancar dévoué à la cause de la Cinquième Lame du Palais. De la même manière que mon frère Stoke qui se voue corps et âme aux besoins de la Cuarta, je suis là pour en faire de même avec vous, mademoiselle.
— Quel curieux personnage, fit Hel en se tournant vers sa comparse, un maigre sourire ourlant sa lippe. Et qui plus est, son étourderie me coûte mon anonymat.
Ce qui n'était pas en soi un problème. Mieux valait pour la malotrue de connaitre le rang supérieur qu'occupait la Cinquième. Celle-ci se tourna de nouveau vers ce fameux Stuke, que la proximité enlaidissait davantage. Ce dernier déglutit de travers, prenant conscience de son méfait.
— Tu étais au service de l’ancienne Cinquième ?
— Oh non mademoiselle. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé; elle n’avait de cesse de me rejeter… prétendant que... que j’étais trop laid pour m'afficher à son flanc.
— Ce qui n’est pas faux. Sa langue claqua sur ce commentaire cinglant lancé sans pitié à l’affreux. Mais cela n’est pas une raison suffisante pour me dispenser de tes précieux services.
Et son visage s’illumina soudainement, plus horrible encore lorsqu'il était contorsionné en pareille grimace. Puis s’adressant à la Septima :
— Vous en avez de semblables à votre service, ou ce n’est qu’un cas exceptionnel ? »

      Lies nota le dédain sans voile de son apparente collègue Espada, et surtout la surprise lorsqu'elle posa ses yeux sur le chiffre affiché sur sa cuisse de nacre. L'arrancar ne semblait pas prendre au sérieux cette preuve évidente de son appartenance légitime à l'armée du Roi. Cependant, son attention fut, par la suite, évidemment capturée par l'entrée soudaine et hasardeuse de l'arrancar difforme qui lui avait maladroitement offert l'identité de son interlocutrice. La Cinquième donc. Entendant ceci, Lies reposa les yeux sur elle et mesura l'immaculée du regard. Voilà donc d'où venait de tels airs de royauté qu'elle avait tendance à qualifier de ridicule.
Elle observa en silence l'échange des deux, plussoyant mentalement, sa consœur et la soutenant d'un sourire pour la remarque méprisante sur le physique improbable de son nouveau serviteur, qu'elle trouvait d'ailleurs pathétique à ramper ainsi et quémander comme un chiot, une caresse de son maître, bien qu'elle trouva cela légitime.
C'est alors que Lies, s'interrogea. Depuis son arrivée, pas un seul être insignifiant n'était venu ainsi lui offrir son dévouement qu'il soit aussi intense ou contraint pour quelques que raison que ce soient. Une sorte de jalousie ou plutôt un sentiment d'injustice envahit la prussienne. Puis la Quinta souleva à haute voix ce que la Septima se demandait en les observant.

«-Vous en avez de semblables à votre service, ou ce n’est qu’un cas exceptionnel ?
«-Hm ? Moi ? …Si j'en ai, je l'ai pas encore vu. Répondit-elle en haussant à peine les épaules puis s'adressa au dit Stuke. T'as pas un frère au service de la Septima par hasard ? Ou un pote ? Ou n'importe? Son ton se voulait bien évidemment supérieur, moqueur et arrogant, sur une rythmique semblable à une question rhétorique. La Septième fini par afficher de nouveau un sourire à sa supérieure. Et c'est Lies. Enfin, Lies Gabrielle Rammsteiner mais, c'est un peu trop long et on s'en fout un peu, non?»

Elle ricana, un semblant amusée par une blague qui n'en était pas une. Son rire frappa contre les murs de la pièce et le silence des deux arrancars en face d'elle, qu'elle regarda à tour de rôle. Après un blanc quelque peu inconfortable, Lies affirma un regard sur sa supérieur et reprit.

«-Quinta donc. Pas mal. Elle affiche ce qui semblait être une moue de respect et d'approbation, haussant les sourcils et hochant lentement la tête bien que pour elle, ce chiffre ne signifiait rien car selon elle, malgré tout, elle restait au-dessus de tout le monde et estimait avoir en réalité le droit d'occuper la place de la Première Lame du Roi. Et où tu caches ta carte d'identité, …?»

L'albinos la détailla globalement une dernière fois pour essayer de trouver la marque attestant de son rang avant de planter ton regard dans celui de la seconde protagoniste, attendant sa réponse et son identité complète, histoire de pouvoir mettre un nom sur ce visage de statue, dont la perfection de la peau et la froideur des expressions n'avaient à la connaissance de Lies, pas encore d'égaux.

Si Hel en croyait les dires de sa comparse, il semblerait qu’il s’agisse d’un cas exceptionnel inhérent au grade de cinquième. Stuke gagnait en crédibilité pour lui avoir relaté les faits sans incohérence, mais c’était encore trop tôt pour marquer un quelconque lien de confiance avec ce personnage, asservi de son propre chef aux volontés de la Quinta. En raison des obscurs motifs qui le menaient à son chevet, elle se devait de faire montre de prudence, sans pour autant le congédier alors que ses services ne pouvaient lui être que bénéfiques. À moins qu’il soit aussi doué à servir qu’à courir… C’était à vérifier dans les jours à venir. Pour l’instant, il faisait preuve de franchise et de courtoisie et méritait donc une place exceptionnelle à ses souliers. En prime, il pourrait aisément le mettre en contact avec la quatrième, ce qui n’était pas de refus elle qui cherchait à rencontrer le plus d’Arrancar au sein de ce cortège d’élite.
C’était aussi une chance, à dire vrai, que d’avoir un pion disponible dès son entrée en jeu sous les étendards du Rey. Chance qui n’était pas donnée à tout le monde et qui pouvait faire bien des jaloux, à commencer par la Septième que les questions posées à foison à Stuke dévoilaient un désir d’avoir pareil jouet. Jalousie dissimulée derrière ses arrogances inutiles et ce timbre caustique qui ne trouvait en fondement que sa propre grossièreté, jointe à une surévaluation d’elle-même. Ainsi la bestiole eut le mérite d’ignorer la Septième, tant par son mutisme que par ses calots cloués au sol. À ce comportement, la satisfaction d’Hel se dessina discrètement sur le galbe de ses lippes.

« Et c'est Lies. Enfin, Lies Gabrielle Rammsteiner mais, c'est un peu trop long et on s'en fout un peu, non? » « Oui, on s'en ''fout'' un peu. » laissa-t-elle couler d’un ton de voix suave, alors que se lisait en gros sur son faciès l’ennui responsable de sa sempiternelle langueur. De son nom aussi grand que son impertinence, Hel fit l’effort au moins de retenir Lies, pour faciliter les discussions prochaines auxquelles la Cinquième ne pourrait certainement pas échapper maintenant qu’elle résidait au cœur du palais blanc. À défaut de ne point se rappeler, Stuke fera office d’aide-mémoire; voilà une première tâche à laquelle il risquait d’échouer, au vu du désintérêt manifeste qu’il accordait à la Lame.
Le rire de ladite Lies suivit son introduction, et annihila le confort de ses tympans durant quelques brèves secondes. La nouvelle paire se montra irritée par une telle explosion, aussi impromptue qu’importune, mais n’en tint pas rigueur, si ce n’est un pli d’agacement qui apparut en barre sur les fronts.

« Quinta donc. Pas mal. » Quelle fade comédie que de lui témoigner un zeste de respect. Comme une tache sur un fond noir; ça n’avait pas sa place sur ce portrait. Rendait le tableau encore plus pitoyable qu’il ne l’était déjà aux yeux d’Hel qui, finalement, appréciait davantage sa camarade lorsqu’elle baignait dans son impolitesse que lorsqu’elle feignait ressentir une pointe de déférence à l’endroit d’une supérieure. « Et où tu caches ta carte d'identité, …? » Sa mirette d’azur se perdit au loin comme elle répondit à son interlocutrice. « À l’abri des curieux. » Enfin son regard retrouva l’image de la Septième, et porta jusqu’à elle toute la froideur dont il était nanti. « Vous doutez ? » Un pli léger courba la ligne de sa lèvre. Nul besoin qu’elle prouve son affiliation à l’Espada; qu’elle en nourrisse un doute n’ébranlerait pas même la dame, qui s’obstinera à ne rien lui montrer du tout.

« J’ai souvenir d’avoir interrompu votre ‘’promenade aveugle’’ en étant sur votre chemin. Aviez-vous une destination spécifique ? Stuke pourrait certainement vous servir de guide, et cela nous permettrait d’autant plus de visiter les lieux. » Une idée partagée en vue d’échapper au blasement dans lequel elle se sentait s’asphyxier. Hel avait d’autant plus besoin de se trouver quelques points de repère sur lesquels compter, histoire de ne pas trop dépendre sur l’insecte à ses côtés, ce dernier étant présentement partagé entre la joie d’enfin servir sa maitresse et celle de devoir faire profiter à cette Lies de ses connaissances du royaume. Mais puisque c'était la Cinquième qui en faisait la proposition, il jugea bon de ne pas piper.

      Douter, à quoi bon ? Ces chiffres n'étaient pour elle que des traces noires sur la peau, mais cela l’énervait d'être ainsi tenue à l'écart, d'une certaine manière. Son impulsivité récurrente la poussant à une certaine sincérité -certes stupide, elle jugeait de bon ton qu'on au moins la décence d'y faire honneur en en faisant de même. De ce fait, demeurant sans le nom de sa consœur, Lies afficha une moue d'agacement et souffla sèchement par le nez.

«-J'ai souvenir d'avoir interrompu votre ''promenade aveugle'' en étant sur votre chemin. Aviez-vous un destination spécifique ? Stuke pourrait certainement vous servir de guide, et cela nous permettrait d'autant plus de visiter les lieux. La bestiole sembla se tâter de cette proposition. Il était clair qu'il était dévoué à la Quinta et uniquement à elle. Ce qui eût le don d'agacer davantage l'albinos. Cependant, il se plia aux volontés de sa maîtresse qui semblait se noyer dans un ennuie des plus profond et cherchait en la personne de Lies, de quoi la divertir. Soit. Se donner en spectacle, l'albinos le fait constamment.
-Pas vraiment non. Je visitais pour me repérer sur le terrain et j'ai atterrît là... Son ton se voulait des plus exaspéré. Mais puisque c'est si gentiment proposé, allons-y! Elle passa une main dans ses cheveux pour remettre en place les quelques mèches qui étaient retombées sur son front, puis esquissa un mouvement de tête nonchalant pour vaguement remettre sa tresse en place, habilla sa bouche de son éternel sourire d'arrogance, puis emboîta lentement le pas, se dirigeant la porte par laquelle était entré le simple Arrancar. Avant de passer le seuil de la porte elle se retourna vers la Quinta et sa chose pour vérifier leur avancée en bon chef de troupe.

Voyant qu'ils la suivaient d'un pas certes nonchalant pour la Dame et hésitant pour son accompagnateur, elle tourna les talons pour gagner le couloir en essayant de ralentir pour ne pas les perdre. Lies se retourna une nouvelle fois, marchant à reculons, pour faire face à l'autre Lame.

«-Alors, comme ça toi non plus tu connais pas les lieux ? T'es arrivée quand ici ? Deux, trois semaines ? Moins ? Elle marqua une pause le temps de se passer à côté de sa comparse qui l'avait rattrapée et se cala sur son rythme de marche. J'ai cru comprendre que l'Espada s'était un peu dépeuplée ces derniers temps, tu dois faire partie des nouvelles recrues, je me trompe? L'albinos s'était un peu détendue, elle avait de toute manière tendance à prendre facilement ses aises avec les gens, s'imposant presque certes, mais de son point vue c'en était loin. Elle voulait en apprendre plus sur la Cinquième, car, à défaut d'amis, on ne se méfie jamais assez de ses alliés, alors autant les connaître davantage que les ennemis.