Ya pas à dire, malgré leur incompétence chronique et la laideur profonde de leur habillement plus que datés, le toit des bâtiments du Seireitei étaient plus que confortables. Si on est capable de passer à côté les regards furieux des petits anges de la mort qui passaient tranquillement dans la rue, la surveillance n'était pas si terrible. Ils ont quoi ces débiles à tous nous regarder comme ça? John voulait bien comprendre qu'ils n'avaient jamais rien vu de Reapers, voir d'étrangers, mais il n'avaient pas à être aussi frappant dans leurs regards, c'était leur propre faute si les Reapers avaient dû intervenir. Moore se retenait toutefois de dire ce qu'il pensait de ces incapables, gardant généralement ses réflexions pour lui, ne voulant pas plus froisser leur égo d'une taille monumentale. Pourtant, c'était si difficile de ne pas commenter chacun des geste commis par ces hommes d'une autre époque, juste leur méthodes d'entraînements étaient stupides...

Mais bon, soyons gentil avec nos "alliés", pour le moment. Ils acceptaient les Reapers sur leur territoire, même s'ils n'avaient pas vraiment eu le choix, il ne fallait pas détruire toute relation maintenant. Moore avait beau être un membre de l'élite des Reapers, il était fort probable qu'on voit d'un assez mauvais œil qu'il détruise toute possibilités de relation pacifique, bien qu'un petit affrontement avec des types en jupes pourrait probablement leur faire comprendre la différence de puissance. Même leur meilleurs élément ne pouvaient espérer rivaliser avec l'élite des Reapers, considérant la bourre monumentale qu'ils avaient vécu avec les Arrancars et l’assassinât de leur capitaine commandant, il y avait de quoi douter fortement. Moore soupira, se relevant légèrement alors qu'un jeune Shinigami, probablement une recrue des dernières années considérant la faible quantité de Reiatsu qu'il dégageais. Celui-ci se faufilait tranquillement au travers de la foule avec une pile de caisses, évitant tant bien que mal les autres passants, se dirigeant vers une intersections plus tranquille.

- Reiatsu à 15 heures... Tu peux pas le manquer gamin. À 15 heures.

Le Reaper s'étaient parlé à lui-même, se disant qu'il était probable qu'un Shinigami moindrement compétent l'entende, mais un Shinigami capable d'entendre ce qu'il disait n'aurait probablement aucun problème à détecter un reiatsu du genre, il était assez difficile à manquer. Celui qui le dégageais avait clairement une grande difficulté à cacher sa présence, même au sein de son propre peuple et pourtant, notre jeune à la caisse allait lui rentrer dedans, comme ça, sans même remarquer la menace qui lui fonce dessus à 30 à l'heure... Quelle bande d'incompétents.

- Je t'avais prévenu...

Moore se recouchât sur le toit du bâtiment où il était installé pour recommencer sa surveillance, laissant les deux Shinigamis entrer en collision frontale... Bam! Collision, appelez les pompiers! La police! La garde chasse! Alors qu'il affichât un sourire à cette pensée, Moore relevât la tête vers les deux Shinigamis qui ne comptaient pas simplement s'excuser et passer leur chemin, non, l'un de deux commençât à crier sur l'autre, lui lançant des insanité qu'on ne préférerait pas répéter. Morre savait que ces anges de la mort ne s’appréciaient pas nécessairement selon la caste à laquelle ils appartenaient, mais ça point là? Non, c'était quelque chose d'autre. Le petit renard de John levât les oreilles pour mieux entendre, mais il semblait s'agir ici d'une argumentation ayant passé de "Hey, tu m'a foncé dessus" à "Salopard, accepte donc le changement", il avait entendu des rumeurs de guerre civile... Mais là.

- Vous pensez qu'on devrait intervenir?

Dit-il à l'homme qui s'était positionné derrière lui. Il était difficile d'apparaître dans le dos de notre soldat sans qu'il soit au courant, considérant qu'il s'était spécialisé dans les missions de reconnaissances et de détections au fil des années. Il espérait seulement que le général n'était pas là pour le réprimander sur ses méthodes de surveillance, il n'avait pas vraiment besoin de les regarder directement pour savoir ce que tout ce petit peuple faisait plus bas, ils ne savaient vraiment pas dissimuler leur présence.

Il commençait doucement à apprivoiser cet endroit, le Seireitei. Il en était loin encore, pour autant pouvait-il se satisfaire de sentir la progression depuis ses deux dernières années. Si son opinion quant à la laideur des lieux ne changeait pas, et ne changerait probablement jamais, au moins parvenait-il à s'y diriger sans s'y perdre durant des heures. Sa vue défaillante ne l'avantageait pas pour se repérer et rares étaient les moments ou Huan parvenait à le guider correctement là où il le souhaitait. C'est que l'orientation n'était visiblement pas son fort... Aussi, par des journées comme celles-ci, ou il n'avait qu'à surveiller les cafards shinigamis, il progressait parmi ce labyrinthe d'une façon toute simple. Totalement aléatoire certes, mais cela avait au moins le mérite de lui éviter des heures de frustration.

Hm. Allons par là, pour changer.

Décision prise totalement au hasard, sur un coup de tête, parmi les quelques autres possibles directions s'offrant à eux. Utilisant ses capacités à ressentir les reiatsus aux alentours, analysant et mettant de côté tous ceux puant celui des dieux de la mort, ne retenant que ceux de ses frères d'armes. Un exercice qui s'avérait facile pour un être rôdé à son utilisation depuis une longue période. Quasiment depuis qu'il avait pris conscience de ce qu'il était réellement, de l'étendu de son potentiel, et de son handicap. Même après la mort, une telle chose venait le frapper et lui-même ne pouvait expliquer comment. Toujours était-il qu'elle était bien présente et qu'il avait appris à la combattre. Sans forcer l'allure, Huan installé sur son épaule, ayant drastiquement réduit sa taille pour rendre cela possible, ils rejoignirent la source du reiatsu.

Je savais bien qu'il m'était familier... John.

Sa mine vint se fendre d'un sourire à la prononciation, tandis qu'il tentait, avec très peu de succès, de distinguer ce qui se déroulait en contrebas. Juger de l'intérêt de l'intervention comme le demandait le soldat Moore, ou s'il valait mieux laisser ces abrutis se cracher à la gueule bien tranquillement. C'est qu'ils étaient bien capables d'en venir aux poings, voir plus. Pour autant, leur puissance respective n'avait pas de quoi craindre un trop gros débordement, tout juste pourraient-ils détruire quelques murs à pleine puissance... Probablement ne détenaient-ils pas un haut rang dans l'armée Shinigamis, une histoire de sièges s'il s'en souvenait bien. Aussi ne prit-il pas la peine de répondre à voix haute, se contentant de balancer négativement sa tête, avant de venir s'installer aux côtés du Reaper. Assis, une jambe tendue et l'autre repliée, son totem sauta immédiatement de son épaule.

Si elle reprenait sa taille originale ici-même, le risque que tout s'effondre sous son poids était bien trop présent pour rendre cela réalisable. Qu'importe, elle resterait ainsi pour le moment. Huan se rapprocha du renard, afin de le saluer à sa manière et témoignait de l'affection qu'elle lui portait.

Je n'ai rien contre le plaisir de rabaisser ces incapables, encore moins pour en frapper un si l'occasion s'y présente, mais ceux-ci n'en valent pas la peine. S'ils ne rendent pas les coups, quel plaisir en retirer ?

Le Général ne cachait pas son mépris envers cette faction, et s'il n'encourageait pas ses hommes à en faire autant, l'inverse encore moins. En tout point, ils ne faisaient pas le poids, et cela tout le monde en était conscient.

Pour des hommes d'actions tels que nous, ce n'est pas facile tous les jours d'être cloué ici à chaperonner ces guignols, hein ?

John poussât un petit grognement à la réponse négative de son supérieure, il n'avait pas de désir de se faire bon samaritain et d'empêcher un débordement de violence, mais il connaissait les effets de ce genre de situations, il savait comment pouvait réagir une population qui se sentait asservie. Ses expériences dataient peut-être de Napoléon, mais elle était plus que d'époque pour ces dieux de la morts vivant encore au Japon Féodal. Moore avait suivit quelques cours d'histoire avant d'arriver ici, il fallait quand même savoir dans quelle époque ces arriérés vivaient afin de pouvoir mieux surveiller cette bande. La seule chose que notre soldat espérait empêcher était une explosion de violence et une expulsion forcée des Reapers de Soul Society, bien que notre jeune homme doutait fortement qu'ils soient capable de lever ne serait-ce qu'un seul doigt sur l'armée d'élite.

- C'est plutôt la situation qui m'inquiète, on est clairement pas appréciés et comme vous dites, je ne voudrais pas utiliser des munitions inutilement.

Bon, Moore ne dépensait pas vraiment de munitions, considérant que son arme tirait des balles de Reiatsu pur... Imaginez devoir recharger son fusil en plein combat contre un Hollow? Pas très pratique, ça ne l'était déjà que trop peu devant des soldats qui ne savait qu'avancer en ligne vers toi en tirant sans précisons, imaginez contre une créature dont l'agilité dépasse l'imagination. Notre soldat parlait suffisamment fort pour qu'on l'entende si on tirait l'oreille, il n'avait rien à faire que les hommes en bas l'écoute, ce qui importait c'était l'opinion de son général. Il savait que Heatcliff avait un certain... Disons complexe de supériorité, bien qu'il soit totalement justifié, envers ces hommes du soleil levant. Il ne se le cachait pas et essayait bien de ne pas forcer ce comportement sur ses hommes, mais qui dans l'armée des Reapers n'avait pas de mépris pour ces Shinigamis? Il nous avaient forcés un contrat leur laissant le contrôle de l'archipel et voilà qu'il fallait aller leur sauver le cul? Il y avait de quoi se sentir supérieur.

- J'ai l'impression de revivre la campagne de Corse...

Mooore marquât une pause, il était fort probable que son Général n'ait aucune idée de quoi il parlait, n'ayant certainement pas vécu la campagne de Corse. Heureusement, il devait avoir l'habitude, Moore aimait bien citer ses victoire militaire, surtout ceux qui étaient aussi grandioses que celle-ci. Il reprise donc en expliquant ses propos.

- C'est comme être surveillant dans une garderie, j'ai l'impression de n'avoir que des gamins devant moi...

Notre jeune homme soupirât, lui qui avait connu de si grandes batailles et mener des armées à la victoire, il se sentait plutôt inutile dans cette situation. Observant les deux hommes qui commençaient à en venir aux poings, il tournât finalement la tête vers son supérieur qui se tenait pas très loin de là, baissant toutefois le ton... Il comptait encore observer pour le moment, intervenir ne ferait qu'alimenter leur rage déjà croissante.

- Comment vous pensez qu'on en est arrivé là? On leur a laissé le contrôle de cette région, il doit bien y avoir une raison.

On n'est pas apprécié, ni remercié. Mais on fait le job, on surveille, on évite les débordements et que la situation s'aggrave. Le Commandeur nous veut ici, c'est qu'il doit avoir ses raisons. D'autant que maintenant, on a une idée du potentiel destructeur que peut avoir les erreurs de ces dieux de la mort. Trois millions bordel.

Le nombre gardait un goût amer en bouche, détestable. Ce nombre, il hantait l'esprit du Général comme le pire de ses cauchemars. Incontrôlable, incontrôlé, il lui martelait le crâne au levé, mitraillait sa cervelle la journée et achevé le supplice au couché. Véritable enfer dont il ne parvenait à se soustraire, il engendrait frustration et haine, mépris et colère. L'appel résonnait au plus profond de son être, un besoin obsessionnel de rétablir la balance, arranger les choses. Venger toutes ces pauvres âmes qui ont succombé à la folie Maho Tsukai, abandonnées des shinigamis, incapables de faire face. Un manque évident de puissance de frappe dans les rangs du Gotei 13, malgré que ces derniers puissent clamer le contraire. Huan vint lui grimper sur l'épaule, sa taille réduite à celle d'un ourson en peluche. Elle se roula en boule, confortablement installé contre le cou de Leeroy.

Des gamins prétentieux ignorants de la gravité de la situation. Ou juste trop lâches pour s'avouer qu'ils ont sacrément foiré leur coup sur terre. C'est ce que la plupart d'entre nous pensent oui, moi le premier. Ce que je crois aussi, c'est qu'ils pensent la même chose de nous, à quelques mots près. Les reproches de n'avoir rien glandé jusqu'à la catastrophe en plus.

Quelques-uns de ses hommes sous son commandement lui avaient rapporté ses paroles. Alors qu'ils revenaient du Rukongai, ayant eut la permission d'aller boire un verre au bar le plus proche. Ils avaient reçu un accueil chaleureux, agrémenté de quelques répliques bien cinglantes, auxquelles ils n'étaient pas resté de marbre. Pas d'accrochage physique, mais une violente joute verbale à ce qu'il paraît, au milieu de laquelle la fameuse question était tombée, tranchante. Où étaient-ils ? Eux et leur armée gigantesque, que faisaient-ils lorsque la faction des Ombres ravageaient les mondes, faisant trembler les troupes rivales. Rien, avait surenchéri un autre. Trop occupés à veiller sur les milliards d'âmes dont ils avaient la responsabilité, conclu finalement un troisième. Des blâmes dont l'exactitude n'était pas contredite pour son cas, puisqu'il n'avait aucune réponse possible à fournir.

Honnêtement, je n'en sais rien. Il n'y a pas d'explication d'aussi loin que je m'en souvienne. Lorsque j'ai rejoint l'armée, la situation au Japon était déjà ainsi, sans qu'on veuille nous fournir de réponse. Interdiction d'y mettre les pieds, c'est tout ce qu'on lâchait. Et cela n'a pas changé tout au long de ma progression, pas même en tant que Général.

Tenter d'élucider le mystère planant autour de cette histoire n'était pas totalement différent de se marteler le crâne contre une façade à répétitions. Les prises de tête n'étant pas le fort de l'aveugle, c'est sans grands efforts qu'il avait lâché le morceau. John devrait en faire de même, sauf si en lui sommeillait des tendances à la violence sur sa propre personne. Il savait le Moore particulièrement perspicace, il assimilerait donc bien assez tôt que c'était peine perdue de vouloir une justification digne de ce nom.

J'imagine que si à la base, on leur a confié cette zone bien précise, c'est que le Gotei a conclu une sorte d'accord pour avoir la gérance du Japon. Et si on leur a accordé, c'est qu'ils devaient en être capables par le passé. Maintenant, est-ce que c'est plus sérieux qu'on peut l'imaginer, j'en sais trop rien... M'enfin, l'important c'est de se tenir prêt John. Quelque chose me dit que ça risque de péter dans pas longtemps, et pas forcément du côté duquel on s'y attend le plus.