Bonjour.

-Aberration... T'as souillé notre air bien assez longtemps comme ça... Maintenant, tu vas disparaître !

Une embuscade, au détour d'une venelle. Tombé dans le piège ? De s'être laissé attirer par cette pression spirituelle plutôt lourde. Des regrets ? L'évidence qu'une menace s'y trouverait. D'y être allé en connaissance de cause, afin de prévenir tout incident futur. Imperturbable, malgré que l'Usagi soit encerclé par trois adjuchas désireux de lui faire du mal, pour qu'il ne puisse plus jamais rien ressentir à l'avenir. Au fond, une espèce de soulagement empreint sur son visage. Soulagement d'être la cible. Qu'au fond, le souhait de ses opposants se limitent à lui et à lui seul. De craindre un instant pour sa vie ? D'être trop habitué à la mettre en jeu pour que la moindre peur ne vienne porter atteinte à sa bonne efficacité en situation de combat.

Le temps un temps en suspens, pour voir enfin fondre sur lui ses adversaires. L'empaler, pour ne trouver au bout de leur griffe qu'une masse abstraite se dissiper jusqu'à n'être plus rien. Pensaient-ils venir à bout de l'abjection que cette dernière resurgit par les airs, prenant de l'altitude. Le poursuivre, dans l'optique d'entamer un combat aérien. Un combat difficilement perceptible des habitants au sol, du fait précisément de l'obscurité commune du ciel de ce monde creux. Malgré tout, des étincelles momentanées. Quelques minutes plus tard, trois corps s'écrasant au sol, avant que n'atterrisse doucettement le vizard, qui ne portait trace sur lui de la moindre blessure.

Aucun dommage collatéral à déplorer. Le sens à déduire de son choix de combattre dans les airs ? Trois ennemis défaits, pour aucun mort concret. Une coïncidence ? D'offrir au chef du groupe, la vision d'une silhouette s'approchant, une silhouette qui empruntait l'allure du bourreau. Dresser devant lui sa lame, pour être coupé dans son action par son vis-à-vis.

-Haha... Allons... Ce fameux sens de la justice hérité de ce monde abject dont tu viens ? Ce mépris sur vos figures... alors que vous ne valez rien... Malade... Vous m’écœurez, tous autant que vous êtes... Tu peux me tuer, ça ne change rien... Sima aura bien vite raison des ordures de ton espèce !

Demeurer stoïque à ce moratoire. Placide, pour tout-à coup regarder alentours. Nombre de spectateurs. Le détestaient-ils tous de la même manière ? Reporter son regard sur ce vaincu, l'air résigné, mais pas moins fier. Un moment de tension, avant que l'Usagi ne lâche son zanpakutoh, se plantant au sol ; aussitôt, s'incliner légèrement vers son opposant défait, annihilant par là tout dédain.

-Je suis Usagi Kazuhide, serviteur de sa majesté Pastor, et par là-même, du Sima.

Se mettre alors à son hauteur, en vue de le regarder droit dans les yeux, d'égal à égal.

-Car oui, moi aussi, je sens son appel. En cela, je ne suis pas qu'un shinigami. En cela, je vous suis similaire. Et si je fus un ennemi, je jure sur ma vie et mon honneur que désormais, mon cœur n'est ailleurs qu'ici. Et pour ça... je refuse de tourner ma lame plus longtemps vers vous, qui êtes dorénavant ma raison de me battre. Je comprends que vous puissiez douter... Malgré tout, laissez moi une chance de vous convaincre de ma bonne foi !

Aucune hésitation dans son regard. Une voix franche, qui avait effet de faire peser le silence autour de lui. Non un baume miracle, mais au moins, lui accordaient-ils dorénavant le bénéfice du doute. Toujours méfiant, tandis que se relevait enfin le Cuarta Espada, rangeant son sabre dans son fourreau. D'alors se tourner vers un visage familier, l'arrancar en charge du bar sous son protectorat pour lui faire signe d'amener à boire. Cette fois, un tonneau de vin au milieu des quatre protagonistes. Une conversation d'abord empreinte de gêne, pour progressivement se fluidifier, devenir naturelle, presque joviale. La magie de l'alcool. Jovialité d'un coup rompue par une arrivée inattendue, au milieu d'une esclaffe générale. Scruter l'étrangère, pour lui adresser une mine bienveillante.

-Bonjour jeune fille ! Tu veux te joindre à nous ? J'ai bien peur que malgré les poivrots en présence, on n'arrive à venir à bout de ce breuvage merveilleux !

Un rire, pour trouver ses vis-à-vis partager un regard qui en disait. Visiblement, ce bon plaisir avait bien assez duré. Qu'ils se lèvent, ensemble, leur chef prenant la parole, pour exprimer leur souhait de repartir. Ne pas contrevenir à cette requête, sirotant simplement sa coupe, pendant que s'éloignaient les trois adjuchas, le laissant seul avec...

-Hum, dans tout ça, j'ai oublié de te demander ton nom. Ho... et n'hésite pas à te servir surtout !

Disait-il, tendant une coupe pleine à son interlocutrice.

Je me nomme Rosalie Termerie et merci.

Je… dois vous avouer Cuarta, je vous ai cherché toute la journée. Pour être honnête, j’ai ouï dire que vous êtes un hybride entre le shinigami et le hollow et… cela à… attiser ma curiosité à votre sujet.

Dite moi avez vous un morceau de masque et un trou comme les arrancars ?

-Bien bien ! Enchanté Rosalie !

D'enregistrer à l'esprit ce nom, pour se rendre compte tardivement de son indélicatesse. Voir au travers de la trombine de la jeune arrancar une gêne à la vue de la coupe. Pas plus d'un instant pour saisir le malaise. Un verre dans le nez, très clairement. Pas le meilleur état pour offrir à sa vis-à-vis une très bonne compagnie. Pouvait-il deviner qu'on l'aborderait ? L'aborder autrement que pour le défier ou le maudire. Fait assez rare pour être relevé.

-Ha... Excuse moi... J'ai eu la main lourde. Ne te sens pas obligée de tout boire si c'est trop ! Je t'assure que je ne serai pas offensé !

À peine envisagea-t-il de donner à son tour son nom qu'il se laissa rattraper par son interlocutrice. Cuarta ? Ainsi était-elle venue l'aborder en connaissance de cause, devant de fait connaître sa véritable nature. Curieux sentiment que celui d'être connu de tous, et malgré tout, de passer pour étranger. Dans ce qu'elle disait... L'aborder précisément du fait de sa nature véritable ? Curiosité ? Peu anodin. Lui même, voir sa curiosité titillée. Poser à côté de lui sa coupe. D'avoir de toute bien assez bu. Plus, et il ne serait plus capable de dompter sa pensée. Venait alors une requête bien extravagante. Requête qui lui arracha un grand rire d'amusement. Sans doute que l'alcool accentuait l'émotion. Restait qu'il était là, le plaisir. Se masser le front pour retrouver son calme. Essuyer ses larmes.

-Pardonne moi, Rosalie. Tu dois penser que j'ai une curieuse manière d'afficher ma surprise... Oh, et ne te sens pas obligée de me vouvoyer surtout ! On n'est pas en service après tout ! Un bon tutoiement, mon avis que c'est quand même moins froid.

De soudain se taire. La requête toujours en tête. En voie à l'intériorisation. Conscience enfouie au fond de lui-même. De creuser pour la débusquer, craintive. N'être à même de le trouver aisément. Néanmoins, finir par y parvenir, pour que résonne en lui une voix peureuse.

*J'ai rien fait... Pourquoi tu viens me déranger ? Je veux pas... J'ai dit que je recommencerais plus. J'ai compris... Compris la leçon ! Promis ! Mais pas plus... Pas plus de douleur !
Du calme. Pas pour ça que je viens t'embêter. J'ai besoin que tu me prêtes de ton pouvoir un instant. Tu veux bien ?*

Pulse son énergie spirituelle, pour faire se matérialiser sur son visage un masque particulier. Lien qui les rapprochait des hollows. Deux longs piques à son sommet incurvés à l'arrière faisant office d'oreilles. Masque qui couvrait sa tête du haut jusque sous le nez. Maintenir quelques secondes, pour le laisser disparaître.

-Voilà tout ce que je possède de commun avec les hollows. Quand je le porte... Comment dire... Je me sens... pousser des ailes... Une sensation assez particulière. Celle de se sentir déposséder de son propre corps. Un moment d'inattention peut suffire à me faire avaler par ce qui dort en moi. Heureusement, je ne suis pas tombé sur le pire morceau. Des cas que j'ai connu qui étaient plus à plaindre.

Laisser passer un blanc, pour reprendre, en se grattant le menton.

-En revanche, vous, arrancars... J'ai jamais vraiment saisi l'essence de votre pouvoir. Vous n'avez pas de shinigami en vous, si ? Excuse moi... à dire vrai, j'ai du mal à concevoir. Comment ça fonctionne ? Comment le devenez vous ? Choisissez vous de le devenir ? … Et toi, l'as tu choisi ? ... Arrête moi tout de suite si je suis trop indiscret !

Ce n’est point grave euh muh… Merci.

Des ailes qui vous poussent, cela signifie que votre puissance augmente avec ce… masque de lapin ? Une sorte de dopage naturel ? Mais si c’est une partie de vous même comment ce fait il qu’elle malgré tout d’une certaine façon vous tuer ? Heu mum… Tous les hollow intérieurs ne sont pas les mêmes de base, certain se dompte différemment ?

Et bien pas d’inquiétude, je n’es pas était très discrète moi non plus hihi… nous les arrancar de ce que j’ai compris, nous scellons un morceau de notre âme dans une relique comme un sabre ou autre. Moi c’est cette croix - lui montrai-je en la décrochant de ma ceinture avant de la remettre à sa place. – J’avoue avoir du mal à comprendre moi même, le pouvoir qui en sort ou même notre corps semble pouvoir devenir plus puissant qu’il ne l’était sous notre forme d’avant… quoique je ne me souviens pas d’avoir fait preuve de mon pouvoir sous ma forme de gillian.

Choisissons de le devenir euh… oui un arrachage non naturel nous empêche d’évolué. Une fois arrancar on prend une forme humaine, mais l’os sur nous ou le trou qui nous caractérise demeure.

Euh les shinigamis ont il également des pouvoirs scellé ?

Point de rupture. Rupture entre deux temps. Une rencontre. Ne rien connaître de la vie de son vis-à-vis, mais avoir assez de matière subjective pour jauger l'individu, et s'adapter en conséquence. Le formel et superficiel laissés en fond de placard, pour laisser plein droit d'action au naturel. Trois routes ; répulsion, indifférence, attraction. Se sentir emprunter la troisième, la plus familière. Trouver la bonne note, et l'exploiter. Se garder de jugements de valeurs ; à la place, s'ouvrir à l'autre, sans arrières pensées, ou alors superficielles. Donner à l'interlocuteur le droit d'être ce qui l'est. Faire de cette différence un moteur d'intérêt réciproque.

Relation saine, à n'en pas douter. Preuve en était, la relative décontraction que partageaient les deux ennemis héréditaires. Un sourire bienveillant pour signifier son entente avec l'interprétation qu'elle se faisait de sa capacité... étrangère à sa condition originelle de shinigami. Des remarques qui demandent des mots.

-Ho, ça, après... c'est une affaire de personnalité. Être hollow n'interdit pas un mode de penser singulier. J'irai pas contre qu'une fois devenu une race bâtarde, il n'existe qu'un outil pour soumettre son hollow intérieur : la force. Reste que ce n'est pas si simple... Cette soumission est momentanée. Là où il y a différence, c'est dans ce qui suit.

Parler en même temps qu'intérioriser la réflexion. Sans fioriture. Aucune résistance à l'examen que lui proposait cette arrancar. Abstrait en premier lieu ? Il allait pour se rattraper. Pour cela, délivrer le fond de sa pensée.

-Maintenir cette entité étrangère à soi en se gargarisant d'un point de vue arrêté sur les hollows est une bêtise. Connaître son ennemi pour mieux anticiper ses actions... Une évidence... Encore que j'ai d'autres projets... comme celui de faire de cet ennemi un allié. Je ne cache pas que j'en suis toujours à une relation de méfiance avec... Néanmoins... j'aime à croire que nos attitudes respectives tendent à aller plus loin qu'un simple « comprendre l'autre pour mieux le détruire ». Tout est question de conciliations plus ou moins tacites.

D'avoir à écarquiller à son tour les yeux à la vue du « zanpakutoh » de cette jeune fille. Une croix ? Vraiment ? Curieuse arme scellée, contrastant grandement avec ce qui lui avait été donné de voir jusque là avec les Asauchi.

-Cette forme... Y-a-t-il un sens ? Ou bien...

Second détail autrement curieux. Un processus d'arrancarisation par une action simple... qui toutefois devait venir de soi, sous peine de voir se fermer toute perspective d'avenir. Bribe de réponse qui lui venait... dans les motivations de pareil processus. S'écarter de sa vraie nature pour mieux échapper à une condition somme toute bien précaire. Spéculations ? Il s'en contenterait, pour l'heure. Nouvel épisode de surprise dans la dernière interrogation.

-Comment ? Tu n'as jamais affronté de mes semblables ? Ni même été briefée sur leurs capacités ?

Constat d'autant plus étrange au regard de la curiosité jusque là affiché par cette arrancar. S'étonner chaque jour du manque de préparation de l'armée du Hueco Mundo devant un ennemi pourtant millénaire. Un groupe chaotique, mais pour autant non qualifiable de « barbare ». Car la foi de trouver l'harmonie, ils l'avaient. Symbole éloquent que ce culte largement partagé autour de la figure du Sima.

-Si nous en avons... Pour sûr ! Un pouvoir qui se décline en deux niveaux. Deux niveaux qui n'ont de différence que dans le degré de puissance du pouvoir exploité. La seule différence notable entre nous, me semble.

Donc vos hollows intérieurs sont comme des animaux sauvages en somme. Suivant la loi du plus fort. La différence est que vous ne pouvez les tués dans le but de ne plus avoir à faire un jour à eux. Ce qui vous oblige donc à garder un certain niveau pour éviter que votre conscience disparaisse un jour.

J’ignore si cela a un véritable sens peut être que j’ai scellé insouciamment mes tourments dans un crucifix à cause de mes anciennes croyances. Pourtant depuis la mort de mon corps terrestre en mille huit cent quatre-vingt-dix-huit que je ne crois plus en un dieu dans le sens courant du terme.

Je viens justement de remarquer que tous les objets servant à sceller les pouvoirs des arrancar ont un rapport avec leur passé ou leur personnalité.

Oui enfin, tout ce que je connais des shinigami c’est… qu’ils sont habillés en noir genre kimono avec un sabre japonais à leur ceinture. J’ai beau eu questionner les hollow ou d’autre arrancar de Nacimiento à se sujet. Peu en ont déjà rencontré ou il était trop faible pour avoir le temps de montrer leur compétence.

Deux niveaux ? Cela semble faire de l’écho à ce qu’une poignée d’arrancar soit parvenus à atteindre la segunda etapa. Bien qu’elle ne développe pas exclusivement les pouvoirs particuliers de leur utilisateur. Mais plutôt leur capacité en règle générale.

Savez-vous pourquoi Shinigami et Arrancar sont en conflit depuis si longtemps ? Cela est dû au simple fait que l’on se développe en dévorant des âmes ?

L'écouter, un sourire morne sur ses lèvres, bon à ne trahir aucune pensée potentiellement offensante. Les mots employés par cette femme... Animaux sauvages ? Discours qu'il connaissait bien. Néanmoins, se surprendre à l'entendre de la bouche d'une arrancar. N'avait-elle pas passée de vie hollow ? Sembler découvrir ces créatures, sans vraiment les comprendre. Observation qu'il ne s'expliquait pas. L'arrancarisation... une rupture si nette avec sa nature élémentaire ? Pour autant, une restitution globale de ce qui avait été dit ne révélant rien de profondément incorrect. Acquiescer d'un signe de tête.

D'alors lever le voile sur la forme si singulière de son zanpakutoh. Forme qui avait de singulière qu'il se représentait difficilement cet objet tel une arme. Ses tourments passés ? De sa vie de prédation ? Des croyances... Reconnaître l'une d'elle après l'identification du symbole porté par cet objet. Sa vie d'humaine ? Changer d'expression. Une étincelle dans son regard. La précision avec laquelle elle datait son trépas dans le monde réel... Des spéculations fourmillant son esprit. Spéculations qui ne trouveraient pas satisfaction dans l'immédiat, renvoyé à un fil de pensées plus intimes, plus complexes. Une voix semblant répudier ce passé.

Qu'elle en sorte, aussi vite qu'elle avait abordé le sujet, pour confirmer que non une exception, la particularité de la forme des armes en lien à des attributs personnels demeurait une règle propre aux arrancars. Tout l'inverse des shinigamis qui modulaient, par la singularité de leur âme, non l'apparence de l'asauchi, mais l'âme du zanpakutoh en question. Aux antipodes sur plus de plans qu'il ne l'imaginait.

Rappelé à l'une de ces remarques. Une anomalie trouvant explication. Qu'elle explique son peu de connaissance des shinigamis en voulant transcrire une différence entre les habitants de Nacimiento et le reste du Yermo. Était-ce à conclure que le culte du Sima éteignait des hollows la soif de prédation ? Possibilité entraperçue, laissant se dessiner, dans son esprit, des opportunités encourageantes pour l'avenir. En attendant, de prendre note d'une possibilité supplémentaire d'évolution de la part des arrancars. Ce qu'elle appelait « segunda etapa », là où il n'avait en connaissance qu'une libération renvoyant à leur apparence originelle en tant que hollows. Vraisemblablement, une élite tacite. Le Rey en faisait-il parti ? Nul doute que cette information lui servirait dans un futur plus ou moins lointain.

Se retrouver alors interpellé sur une question somme toute rémanente, millénaire mais encore brûlante du sang des deux factions belligérantes en cause. Une interrogation qu'il devinait non neutre, d'où l'intérêt de ne pas répondre à l'emporte-pièce. D'ainsi marquer une légère pause, le temps de structurer sa pensée.

-Ce n'est pas une question facile... Pour être honnête, je n'ai jamais pris autant de hauteur. Simplement, j'ai rejoint un système et assimilé ses règles. Parmi elles, la lutte contre les hollows... même si ma tâche personnelle avait plus vocation à maintenir l'ordre au sein du Rukongai... faisant des criminels de ces régions des ennemis plus récurrents que les hollows. Reste que j'en ai bel et bien affronté. Parfois même des arrancars. Ma raison première : remplir ma mission, claire, d'assurer la sécurité des habitants de la Soul Society. Par là, détruire la menace, quelle qu'elle soit.

Fixer un temps Rosalie. À n'en pas douter, cette explication fade, qui ne s'engageait pas dans le feu de l'interrogation, n'irait pas pour satisfaire les attentes de sa vis-à-vis. D'un autre côté, du fait qu'il avait appartenu à cette faction... devait-il pour autant prendre la responsabilité de décisions antérieures à son arrivée dans les armées du Gotei 13 ? Question qui n'allait pas sans le tarauder.

-Que l'on ne se leurre pas. Se développer en dévorant des âmes... Cette raison est déterminante de l'action du Gotei 13. Si elle est discutable, elle n'en garde pas moins une relative légitimité. Je n'ai pas d'avis arrêté sur cette question. Rien n'est blanc ou noir à mes yeux. Juste... si j'avais été à la tête du Seireitei... probablement que j'aurais agi différemment. À vrai dire, je ne sais pas. Je n'en sais rien.

En son for, une gêne. Une bribe de malaise, qui ne devait pas l'amener au renfermement. Se forcer à une attitude ouverte. La plus constructive possible. Sans ça, étouffer dans l’œuf la voie de la compréhension réciproque. Difficile, mais nécessaire. D'avoir senti en son interlocutrice la volonté d'entretenir une certaine distance sociale. D'y convenir. S'adapter.

-Et vous... Avez-vous une réponse ?

Une probabilité non anecdotique que ce qui suivrait serait difficile à écouter. Un effort dont il se devait de consentir. Sinon, que la légitimité de sa présence dans cette cité perde de sa substance.

Dit comme ça, je dirais que les shinigamis on pour raisons de combattre les hollows et arrancar. Le simple fait qu’il dévore des âmes et ces dieux de la mort ne sont en fin de compte seulement des âmes certes très puissance, mais il reste mangeable. L’autre est que contrairement aux apparences tous les hollows ou arrancar ne son point des brutes épaisses irréfléchies. L’intelligence associée à notre nature primaire de prédateur nous rend à leurs yeux indigne de confiance et très dangereux pour nous laisser vivre et nous développé. Peut être on t’il raison sur certain point ou alors il se fourvoie sur nos capacités à refréné cet instinct de prédateur. Je doute que je sois amené à les blâmer pour cela. Au risque de vous étonner à mes yeux les simples hollows n’étaient que des bêtes dénudées d’intellect incapable de raisonner autrement que par dévorer le plus faible pour devenir plus fort. Pourtant Santo, m’a prouvé à nous tous que même sans arraché notre masque, il nous est possible de vivre ensemble sans s’entre-tuer au moindre instant. C’est espoirs pour notre peuple, d’évoluer comme il fait de base.

Croyez-vous que je sois loin de la vérité ?

Encore une fois, se laisser surprendre par les contradictions qui faisaient toute la complexité de cette personnalité. L'entendre défendre les hollows, là où elle leur imposait l'étiquette de « bêtes sauvages » quelques minutes plus tôt. Au fond, comme rassuré par cette réponse, même si elle allait dans le sens du réquisitoire des appartenant à sa race. Un réquisitoire mesuré, non offensant. À aucun instant, la sentir perdre contenance. Une maîtrise de soi remarquable. Une intelligence sociale indéniable, en faisant une interlocutrice des plus appréciables. Capable de dialoguer simplement sur des sujets difficiles. L'expression ouverte et chaleureuse à son encontre.

Trouver bribe d'explication à la contradiction précédemment relevée. Que la complexification de sa pensée ne tienne pas de l'expérience, mais de l'enseignement du maître des lieux. Une explication qui avait davantage sa place en lui-même, étranger à cette espèce. Légèrement hébété. N'arriver à vraiment comprendre. Pour autant, invité à lui répondre. Prendre garde à ne griller aucune étape. Règle première de savoir-vivre.

-Du moment qu'une créature justifie d'une conscience de son individualité, elle est des plus complexes. Si sa nature et son expérience la prêtent à un certain schéma, on ne peut décemment pas la réduire à celui-ci. Je pense qu'en ce sens, vous avez raison. J'attends de voir vers quoi mènera cette évolution. Je suis plutôt confiant, vous savez.

Confiant, car la preuve était donnée du bien-fondé de cette vision. Des êtres a priori primitifs, capables de coexister en paix ? De n'avoir qu'à ouvrir les mirettes et balayer du regard le paysage environnant. Rien de ce qui avait été construit n'aurait été possible, autrement. Une vérité indéniable. La réponse donnée, d'en revenir à une pensée le titillant depuis maintenant un certain moment.

-Quelque chose m'interpelle dans ce que vous dites. Vous donnez l'impression de ne pas savoir ce que c'est que d'être un hollow... D'un autre côté, il me semble que vous avez un souvenir limpide de votre vie passé d'humaine. J'ai beau me triturer l'esprit, je ne comprends pas. Qu'en est-il ?

Marquer une légère pause. Le regard expressif au possible. Selon toute vraisemblance, trouver une curiosité, si ce n'était une fascination dans ce que pourrait apporter de réponse cette jeune fille.

-Pour tout vous dire, nous shinigami ne gardons aucun souvenir de notre humanité.

Par là, de donner indice de ce qui pouvait attiser son intérêt. Et qui sait, d'attiser potentiellement le sien.

Vous voyez assez juste me concernant. Enfin, disons que c’est compliqué… pour moi. Je me souviens belle est bien de toute ma vie passé, mais je crois que même parmi les miens c’est une chance des plus rarissimes… Quoique j’ignore si cela est une aubaine. Parfois, je me souhaitais de ne plus me rappeler de rien, ne plus voir les images de ma famille dévorée par moi même, avoir eu la sensation d’être emprisonné dans un corps sans pouvoir m’exprimer au travers et le diriger. Je n’ai eu qu’un passage ou j’ignore tout, quand j’ai repris conscience… Je me suis retrouvé dans un corps de gillian dont le masque différait des autres grand menos. Un jour… J’ai arraché ce masque et j’ai vagabondé dans le désert pendant un temps indéfini.

J’admets avoir perdu toute notion du temps en ce monde. Plus tard j’avais entendu un murmure ne sachant point quoi faire j’ai alors suivi d’instinct cette voix. Sans trop de raison. Sur le chemin alors qu’un énième adjushas m’attaqua et que je détruisis, j’entendis des pas arrivant dans mon dos. Armant mon poing prêt à me défendre, j’eus un vrai choc. Pour la première fois depuis ma nouvelle vie j’apercevais dans un univers fait de sable et de danger un être qui m’est similaire. Me voyant, il prit le temps de m’expliquer où j’étais, ce que j’étais devenu. En arrivant à Nacimiento il y a un an et demi, je crus assister à un spectacle contre nature rapport à mon vécu. Voir les mêmes hollows qui tentaient s’entre-dévorer chaque seconde qu’ils leur étaient permis de vivre. Constater qu’ils vivaient en harmonie et qu’il y avait des arrancars qui travaillaient d’arrache-pied pour offrir de véritable lettre de noblesse au monde creux en lui faisant faire un grand bond avant.

Je reconnais avoir était excessivement méfiante au départ. À mes yeux je découvrais un nouvel habitat. Au fil du temps j’ai petit à petit redéfini ce que je nomme simple bête. Arrancar ou hollow, gillian, adjushas ou même vasto lorde. Les simples sont les monstres ne pouvant concevoir l’existence autrement qu’en tuant pour prouver qu’ils sont les plus puissants ou ce développé. L’ancien Rey ce Grimmjow de ce que j’en ai entendu, je le qualifierais d’animal sauvage quand bien même il possédait une nature d’arrachée. À la différence Santo, grâce à son culte de Sima est parvenu à réaliser et à démontrer que les habitants du monde creux pouvaient vivre sans penser à chaque instant, à comme prendre la vie de son prochain. Je ne crois point dans le caractère purement divin de Sima, mais qu’il détient une force et des pouvoirs au-delà du commun oui.

J’ai une question. Oh je... j’imagine déjà la réponse, mais j’aimerais connaître votre avis. Croyez-vous que je serais totalement différente si j’ignorais tout de mon passé humain ?

Une oreille attentive. Tout du moins, telle fut son intention tandis que son interlocutrice entamait une tirade comme il n'en avait jamais entendu dans une conversation. Conversation ? Des airs de discours. Une forme d'expression dont l'Usagi s'accommodait mal. Sa vie. Oui, raconter sa vie. Qu'elle parle, continue de parler, alors qu'il hochait la tête à chaque fin de phrase. Quelle était la question déjà ? Oui... Si elle s'en souvenait. Se retenir de piquer du nez. Pris d'une envie à peine résistible de bâiller. Son index devant ses lèvres. Serrer les dents. Ravaler pour donner à sa fatigue une frustration qui n'en resterait pas là, assurément. Les yeux humides. La vision trouble. La pensée évasive au point de se perdre à mi-chemin de l'explication de sa vis-à-vis. Le regard vide, ailleurs, jusqu'à ce que le Cuarta se rende compte que Rosalie attendait de lui une réponse.

-Mmh... Hein ?

Essuyer ses larmes avant qu'elles ne coulent le long de ses joues. Se ressaisir au plus vite. Le souhait sincère de ne pas heurter l'arrancar. D'avoir gardé une attention minimale sur ce qu'elle pouvait bien déblatérer. Une vue transverse de ce qui avait été dit.

-Oh... Pardon ! Je veux dire... eh bien...

Que ses yeux glissent sur le tonneau. Remplir sa coupe en vue de la vider aussitôt, le regard introspectif. Se donner le temps de la réflexion. Les bras croisés.

-Voyez-vous, je serais davantage tenté de penser que c'est ce dont vous ne vous souvenez pas qui a pu faire de vous ce que vous êtes aujourd'hui. Votre passé d'humain ne vous donne que plus de profondeur à mes yeux, mais ce n'est pas si fondamental que ça. En revanche, que vous vous rappeliez de votre passé de hollow... assurément, vous le seriez. Différente, j'entends.

Rétablir le contact visuel. Hausser les épaules, dans un soupir.

-Enfin bon, à vrai dire, je ne suis sûr que d'une chose... l'alcool me fatigue à un point... mais à un point.

Libérer là la frustration de tout-à l'heure, bâillant à grande bouche en prenant soin de s'étirer. Retrouver sa mine désinvolte, le sourire léger.

-Je me sens partir Rosalie. L'intuition qu'il vaudrait mieux que l'on en reste là, ne pensez-vous pas ? Nous reprendrons une prochaine fois, il faut que je ramène ça à son propriétaire.

Taper sur le flanc du tonneau dans un rire bref. Ainsi se relevait-il, essuyant de quelques revers de main son hakama. Porter à son épaule le tonneau et prêter un regard amical à son interlocutrice. Qu'il lui fasse un signe de tête, comme au revoir. Leurs routes se recroiseraient. Nul doute à cela.

[fin du RP pour moi]

Oui, aucun problème, il vaut mieux en restait là si vous ne vous sentez point en état de continué.