Vaciò errait sans but dans les couloirs de Las Noches. Il réfléchissait à l'incident qui aurait pu lui coûter la vie si Usagi n'était pas intervenu. Face au géant, il s'était rendu compte d'une chose. Il était faible. Bien trop faible pour son rang, bien trop faible pour sa fonction. Il ne pouvait pas protéger le Rey avec son niveau. Son pas s'accéléra alors qu'il réfléchissait à des solutions. S'entraîner avec Usagi? Cela pourrait bien en être une, de solution. Celui qu'il aimait appeler son ami était bien différent des Hollows qu'il avait l'habitude de combattre. Cela pourrait lui fournir une bonne expérience

Mais il devait réfléchir à un moyen de devenir plus fort sans déranger personne. Il ne devait pas s'habituer à compter sur les autres à chaque fois qu'il avait besoin d'aide. Après tout, il sera seul face à sa mémoire, quoi qu'elle lui réserve. Sa mémoire… Il y repensa un instant. Depuis son arrivée à Las Noches, il avait légèrement perdu de vue son objectif principal. Quel effet cela faisait-il de se souvenir? Beaucoup de questions passèrent dans l'esprit de Vaciò. Comment réagirait-il à la recouvrance de sa mémoire? Deviendrait-il une nouvelle personne ou resterait-il celui qu'il est actuellement? Mais surtout, qui était-il? Un être distinct de celui qu'il était avant? Le même mais les souvenirs en moins? Un être provisoire n'ayant pour seul but de retrouver le vrai propriétaire de ce corps?

Vaciò sentit à nouveau le vide en lui. Il avait l'impression de se mouvoir dans un air compact, qui cherchait à l'empêcher de bouger. L'Arrancar se laissa glisser le long du mur. Une fois assit, il regarda ses mains tremblantes. Il ne savait ni qui il était, ni ce qu'il faisait en ce monde. Il n'avait aucune raison d'être, si ce n'est retrouver une mémoire qui pouvait faire disparaître sa conscience. Toutefois, il se sentait mû par quelque chose de plus fort encore que ses appréhensions: la peur du regret. Il avait peur de regretter éternellement de ne pas avoir essayé.

Alors qu'il se posait toutes ces questions, Vaciò se rendit compte de sa position, assit misérablement contre un mur. Il releva les yeux. Devant lui se tenait une Arrancar, petite, plus petite que lui, au teint cadavérique. Elle ne portait pas l'habit blanc usuel des Arrancars. Encore quelqu'un d'étrange, se dit Vaciò.

Il se releva, énervé contre lui-même d'avoir ainsi faibli en plein milieu de Las Noches, devant une porte ouverte donnant sur une salle avec quelqu'un à l'intérieur. Il tendit la main vers l'inconnue, en signe de non-hostilité.

"Vaciò Busen Memoria, Octava Espada. J'espère que vous comprendrez que ce que vous venez de voir se doit de rester entre nous."

Il marqua un temps d'arrêt, pour s'assurer que le message était bien passé. Puis il changea radicalement de sujet.

" Je déambulais dans les couloirs et me suis malencontreusement perdu. Pouvez-vous m'indiquer où nous sommes, que je puisse me repérer?"

Non, bon sang ! Placez-vous dans chaque angle et déplacez-moi ça dans la salle voisine et branchez-le comme indiqué sur les plans.

Si, le laboratoire concédé par le seigneur Borick est une vraie bénédiction. Diriger des ouvriers mécaniques créés de toutes pièces est une véritable plaie. Encore un point à améliorer ou plutôt à trouver un juste équilibré entre idiotie, autonomie, fidélité et apprentissage. Je ne veux pas de petit être qui pourrait un jour se retourner contre moi et attenter à ma vie. Quand bien même nombre d’individus peu scrupuleux peuplant ce monde peuvent déjà le faire. Enfin, tant que je suis à Las Noches et dans mes locaux je n’ai point à m’en faire, ma sécurité étant garantie par les Espada et l’Exequias.

Cependant, je ne dois pas faire l’erreur de me reposer sur eux. Ah ça non, il me faut persévérer dans la science pour ne plus avoir à recourir à ce pouvoir démoniaque. Qui sait, c’est peut-être moi un jour qui me retrouverai à aider grâce à mes inventions à pouvoir soutenir mes protecteurs. Me claquant la main sur le visage. Comment de telles pensées, on put traverser mon esprit ? À vrai dire, mon sentiment à ce sujet est ambivalent. Aujourd’hui, je suis bien trop faible pour prétendre à être un renfort suffisant pour soutenir les puissances déjà en place. Puissances qui sont à des sommets inatteignables pour ma personne. Alors qu’à côté, je m’imagine capable un jour de pouvoir parader à côté des ses monstres comme étant leur égale. Je suppose que les illusions son aussi important pour l’équilibre de sois que la réalité. Bip Bip.

Un de mes petits robots m’informe qu’une personne se trouve devant les portes de mon laboratoire. Je sors de chez moi, mon fusil accroché à mon dos et j’y trouver affalé un homme chétif à la chevelure carmin son masque osseux masquant sa bouche et son nez.

Hum est-ce que je peux vous aider ?

Mes yeux s'écarquillent en entendant son nom. Lui, l’Octava Espada ! Vraiment ! Dans un état de faiblesse pareil au point que moi-même j’aurais pu l’écraser tel un insecte ? Bon, je suppose que maintenant son malaise passé, il est de nouveau capable de me balayer d’un revers de la main.

Oui, bien sûr cela restera entre nous. Après tout je risque… de m’attirer plus d’ennemis que d’allier si je dénonçais ce genre … de faib… de travers concernant les protecteurs de Las Noches.

Tu n’es qu’une froussarde. En même temps vu son regard, allez me trouver un pauvre numéros qui aurait le cran de lui tenir tête, alors moi…

Nous sommes si je puis le dire dans un des secteurs scientifiques, celui-ci ce trouve au sous-sol, et plus précisément devant un ancien complexe scientifique abandonné et repris par moi. …Avec la permission… du seigneur Borick.

Un peu vite expédié la fin, mais au moins je n’aurais pas de problème sur le pourquoi de ma présence en ce lieu. Je vais me permettre une petite question.

Excusez-moi… Est-ce que ce genre de problème vous arrive souvent ?... Si c’est un souci de santé due à problème physique, je peux sans doute aider. Mais si sa nature est tout autre… Alors désolé du dérangement.

Ou comment commercer de manière timorée, pour reprendre confiance et à nouveau redescendre. Je vais me coltiner une réputation de schizophrène si cela continue.

Vaciò ne savait même pas que Las Noches possédait un secteur scientifique. Au sous-sol avait-elle dit? Bon, il se trouvait déjà un peu plus avancé que tout à l'heure, il lui fallait juste trouver des escaliers. Il se disait qu'au moins, il avait fait une découverte sur le palais. D'ailleurs, autant profiter du fait qu'il soit là pour glaner des informations sur ce laboratoire. Qui sait, peut-être que quelque chose lui sera utile?

Il regarda à nouveau la maîtresse des lieux. Il avait comme la sensation de l'avoir quelque peu effrayée. Elle bégayait, parlait vite, ne le regardait pas dans les yeux. De plus, la main de Vaciò était restée tendue, sans pour autant que son interlocutrice ne la saisisse. Il n'en tînt pas rigueur, après tout, il était quand même content de voir qu'il pouvait encore impressionner quelqu'un. Il maudit tout de même son masque qui l'empêchait de sourire. Pourquoi ne pouvait-il montrer sa sympathie quand il le souhaitait?

"Je ne cherche pas à être votre ennemi, vous êtes sous ma protection au final. Plutôt que de créer un rapport dominant/dominé, ne pouvons nous pas établir un rapport de confiance? Vous pourriez me dire comment vous vous appelez aussi."

Il avait essayé de paraître le plus amical possible. Avait-il réussi? Quant au rapport de confiance, espérait-il vraiment pouvoir en établir un avec un Numéro? Était-ce seulement possible, compte tenu de la différence de grade. Il y avait forcément une certaine méfiance de la part du plus faible, surtout dans ce monde où la loi du plus fort avait jusqu'à très récemment été la seule loi en vigueur. Mais Vaciò n'était pas de ce genre là. Il croyait fermement en la paix du Rey, une paix qui permettrait à tous les Hollows de vivre en commun, de se parler, sans avoir à se soucier des différences de niveau. Cette paix était un rêve pour celui qui n'avait jamais cherché à être le plus fort… et peut-être en payait-il le prix aujourd'hui.

En tous cas, s'il voulait établir avoir la confiance de l'Arrancar en face de lui, il devait faire le premier pas, montrer que lui-même faisait confiance:

" Quant à ce… travers… je veux juste éviter que le peuple dise que le Rey engage des faibles pour la défense de la cité, vous voyez? Ce qu'il s'est passé ici n'a rien à voir avec mon aptitude à me battre. Il s'est juste avéré que…"

Un silence. Vaciò savait qu'il ne pouvait expliquer simplement ce qu'il lui était arrivé. À vrai dire, lui-même ne savait pas vraiment ce qu'il c'était passé, si ce n'est qu'il avait été submergé par ses pensées, et que cela avait réveillé un fort sentiment en lui qui l'avait plongé dans cet état de faiblesse. Il souffla. S'il devait en parler, ça risquait d'être long, mais ce département scientifique pouvait lui être utile.

"Nous ferions mieux de rentrer pour en parler, nous serons plus à l'aise."

Il devait faire attention à ce qu'il allait dire pour ne pas trop en dévoiler. Il comptait se limiter au strict minimum: sa mémoire. Ou plutôt son absence de mémoire. Il fallait qu'elle puisse lui venir en aide, ne serait-ce qu'un petit peu, ne serait-ce que pour retrouver une bribe de mémoire.

Dans la panique, je n’ai même pas vu la main qui m’a présenté. Mais que doit-il penser de moi ? Une sauvage irrespectueuse des règles du savoir-vivre, à ne point en douter. Il me faut absolument me reprendre. Déjà, regarder son interlocuteur et l’écouter. Ses paroles me détendent, ce n’est point encore aujourd’hui que je me ferais éliminer par une de mes bêtises faites par inadvertance. L’Espada est bien plus amicale que je ne l’aurais cru possible, un peu comme le Cuarta. Souriraient-ils derrière son masque ? Enfin, s’il lui est possible d’avoir cette expression faciale.

Ah… C’est rassurant. Ah, je m’appelle Rosalie Termerie. Pour le rapport de confiance… Étant un Espada au service du Roi, vous n’avez pas à la gagner.

Un peu d’hypocrisie n’a jamais fait de mal, surtout masquez une certaine timidité. Mais, point question que je ne me méfie aucunement. J’ignore si j’ai en face de moi un psychopathe qui une fois en forme tentera de m’égorger une fois le dos tourner. Non, tant que l’indice de confiance n’est point au plus haut. Il demeure une menace éventuelle, tant que sa personnalité m’échappe et comme on vient juste de se rencontrer… Oui, la paranoïa et moi faisons un. La vie dans ce désert m’aura au moins appris à toujours être sur mes gardes et je le suis … Presque en toute circonstance…

Ensuite l’Octava à l’aire de bonne foi. Il n’empêche que je l’ai surpris en état de faiblesse. Donc le risque qu’il essaye d’éliminer l’unique témoin présent n’est pas négligeable. Bon, ses propos sont logiques, mais pour l’instant j’en ignore trop sur lui.

Il s’est juste avéré que ?

La réponse ne venait point. Regardant aux alentours, je compris la raison pour laquelle il s’était stoppé dans son élan.

Oui, dans mon laboratoire nous serons tranquilles.

À condition que le Rey ou Borick ou un autre Espada entre dans la pièce. M'enfin, qu'es que je raconte, pourquoi viendrait-il à la rencontre d’une simple numéros ? Une fois rentré les portes se verrouillaient derrière nous et nous étions tous les deux dans un laboratoire rempli de damiers blancs, un établi, des machines. Bref, c’est la partie atelier ou fourmillent aussi nombre de mes petits ouvriers mécaniques arrivant justes au-dessus de mes genoux. D’ici, on aperçoit même la machine, qui sert à les créer et les réparer. J’ordonne juste à un de mes serviteurs de m’apporter deux chaises.

Voilà, mon petit chez moi. Sachez qu’ici vous pouvez parler en toute liberté. Les sons extérieurs peuvent être entendus entre ses murs, mais à l’intérieur aucun n’en ressort et même en m’absentant il n’est pas possible de me cacher qui est venu, n’y même quand et comment et encore moins ce qu’il a frabriqué.

Dans le genre contrasté, on ne fait pas mieux. Si j’étais tremblante dehors. Dans mon antre, je retrouvais une confiance enfouie se déterrant uniquement ici. Au moins en cas d’agression surprise… Bon, arrêtons de voir le mal partout. Voyons, analysons déjà la personne devant moi, ensuite je serais jusqu’où je peux lui accorder ma confiance.

Vouliez-vous me parler de votre petit problème ?

Rosalie Termerie. Vaciò comptait bien retenir ce nom. Il sentait qu'il aurait à le prononcer dans les temps à venir. Elle ordonne à de petites créatures d'apporter des chaises, et elles s'exécutent sans broncher. Était-ce une de ses inventions? Si c'était le cas, alors la petite Arrancar était extrêmement ingénieuse. Pas étonnant qu'on lui confiât le département scientifique. Toujours est-il qu'il ne s'assit pas de suite. Il reste un moment debout, à scruter les murs, comme s'il pouvait vérifier avec ses yeux qu'ils étaient bien insonorisés.

Son regard fini par croiser celui de Rosalie, qui attendait qu'il s'assoit pour pouvoir en faire de même. Vaciò prit donc place sur la chaise, joint les mains et posa ses coudes sur ses genoux. Il fixa le sol, complétement perdu dans ses pensées. Son petit problème? Comment pouvait-il expliquer quelque chose que lui-même ne comprenait pas? Peut-être qu'en parler l'aiderait à cerner ledit problème.
Mais pour cela il lui faudrait commencer par le début, à savoir son absence de mémoire. Soit, il fallait bien qu'il en parle s'il voulait demander de l'aide.

"Pour vous parler de ce qu'il s'est passé, je vais devoir vous raconter la source de mon petit problème, alors j'espère que je ne vous bloque pas en plein travail"

S'il avait insisté sur le "petit", c'était parce que pour lui, c'était loin d'être un petit problème. C'était toute son existence qui était régie par son problème de mémoire, son seul but étant de la retrouver, quel qu'en soit le prix. Pour lui, c'est notre existence passé qui définit qui on est, ainsi, quelqu'un qui n'a pas de mémoire n'est pas lui-même. Et le fait qu'il ressente un tel besoin de recouvrance montrait qu'il n'était pas celui qu'il devrait être. Son amnésie avait dû créer une personnalité qui n'avait rien à faire dans ce corps. Il devait retrouver qui il est réellement.

"La cause principale est ce que l'on pourrait communément appeler une amnésie sauf que, dans mon cas, je ne me souviens plus de rien avant ma transformation en Adjuchas, qui date quand même d'un sacré bout de temps. Ce n'est pas inhabituel, certes, mais j'ai depuis toujours une sorte de vide intérieur, comme si je ne savais pas ce que je faisais en ce monde, comme si je ne savais pas qui je suis. Je n'ai d'ailleurs pas eu de nom avant que l'on m'en donne un. Et donc depuis toujours, j'ai ce besoin de retrouver ma mémoire, de savoir qui j'étais, afin de savoir qui je suis."

Vaciò marqua une pause, peut-être pour s'assurer que la jeune Arrancar avait bien assimilé tout ce qu'il avait dit. Il devait paraître bien étrange à ses yeux. Un Espada, en état de faiblesse extrême, cherchant à établir une relation de confiance avec un Numéro, le tout en ayant un objectif contraire à tous les autres Arrancars. Mais il avait commencé, il devait finir maintenant.

"Ce qu'il s'est passé, c'est simplement que tous mes questionnements sur mon existence sont venus d'un coup, accentuant grandement ce vide en moi. J'avais l'impression que l'air était devenu solide, et que mon corps pesait une tonne. Et ça a donné le résultat sur lequel vous êtes tombés."

Tout ça à cause d'une amnésie courante chez tous les Hollows. Pourquoi ne pouvait-il être comme tout le monde?

L’Octava observait mes petits robots et surtout s’attarda sur les murs. Il s’attardait à les examiner tentant de vérifier leur insonorité. S’il y parvient vraiment à l’aide du regard seul, il lui faudra m’expliquer son secret. Les chaises, je vais pour m’assoir, mais Vaciò ne semble point décider d’en faire de même. Ah, j’ai rien dit, en me voyant il a dû avoir pitié et il s’est assis. Pourtant il ne me regardait point. Il fixa le parquet, j’essaye tant bien que mal de capter son regard, mais il n’y fait point attention. À quoi pouvait t’-il penser ? Recherchait-il ses mots avant de s’exprimer ?

À entendre l’insistance sur le mot petit. Cela annonçait un problème des plus épineux… M’imaginant alors mille et une théories les plus farfelues possible et imaginable. Dont certaines n’étaient possibles qu’en oubliant les lois élémentaires de la physique et de la raison. Que la cause est à première vue plus classique que songée et étrangement plus originale. Des arrancars qui souhaitent se souvenir de sa vie intérieure, il y en a. Il y a aussi comme moi ce qui est plus rare qui se souvienne de tout. Mais, voir un arraché vouloir retrouver des souvenirs au point d’avoir un malaise, me concernant c’est du jamais vu.

Ça, pause me fit pour prendre la parole, finalement le temps que je me décide il reprit ses explications. D’un certain point de vue il est inutile de se souvenir de sa vie antérieure. Hors cette discussion sur la vie antérieure, soulève beaucoup de questions sur l’existence. Je pense que je peux lui avouer quelque chose à mon sujet. Histoire d’instaurer une relation de confiance durable.

Je vois… c’est intéressant et très ironique à mon sens. Vous cherchez votre ancienne vie au point d’en faire un malaise. Quant à moi, je me souviens de tout et j’aimerais l’oublier pour enfin me sentir libre de mes pêchés. Vous êtes aussi le premier arrancar que je rencontre à vouloir autant connaître son passé humain, les autres ne s’en intéressent nullement.

À mon tour de marquer une pause dans mes propos, dans le but de rassembler mes pensés et peut être donné quelque seconde à l’Octava pour se remettre du fait qu’il vient de parler de son amnésie à une personne qui n’ignore rien de son histoire à son grand dam.

J’ignore si ce vide est causé par votre amnésie par l’effacement ordinaire de la mémoire une fois devenue adjushas. Enfin personnellement j’avais déjà conscience de ce que j’étais au moment ou de ma transformation en gillian. Sincèrement, peut être que la personnalité que vous êtes forgé est du genre à vouloir tout savoir, à aller jusqu’au bout des choses. Personnellement, si je pouvais effacer certains souvenirs d’un claquement de doigts je le ferais. Ensuite qui serais-je sans eux ? Je l’ignore, mais au moins je ne me rappellerais d’aucun de mes meurtres sur terre. Mais en fin de compte, notre psyché reste la même, seule notre personnalité change suivant nos expériences. Alors comment pouvez-vous être convaincus que vous avez oublié, un pan important de votre vie ? Quelle est cette sensation qui vous convainc ? Qui est qui fait que vous ne convainquiez point du contraire ? Je n’arriverais sans doute point à vous venir en aide pour votre vie humaine, mais je peux toujours essayer de vous mettre sur des pistes pour les retrouver.

J’espère réussir à lui apporter l’aide qu’il recherche à condition de ne point être trop maladroite. Au pire, on se fera un petit débat sur l’importance de notre passé.

Ses souvenirs de Gillian... Cela lui pouvait-il être utile? Pourquoi pas, après tout il était possible que retrouver cette partie de sa mémoire lui permette de la recouvrer en entier. Et puis, qu'avait il à perdre? Il se demandait juste comment elle comptait s'y prendre. Cela impliquerait il de devoir lui imposer une quelconque souffrance?
Avec cela venait aussi des questionnements sur la nature de ces souvenirs. Avait-il fait du mal inutilement? Avait-il été un être mauvais? Avait-il aimé le goût du sang? Et si c'était le cas, pourrait-il supporter d'avoir été un tel être? Ou au contraire cela le renderait il fou?

"Soit. Faites ce que vous pouvez."

Est-ce que cela se déroulerait maintenant? Ou un temps de préparation était nécessaire? Vaciò ne savait pas ce qu'il préférerait. D'un côté il aimerait avoir du temps pour se préparer psychologiquement à toutes les éventualités, de l'autre il aimerait que cela se passe maintenant, avant qu'il puisse changer d'avis.
Étrangement, se rapprocher de son objectif lui faisait peur. Et s'il était déçu? Ou pire, et si cela lui faisait du mal? Et surtout... Et si cela le changeait?

Les même questionnements que lorsqu'il se trouvait dans le couloir se bousculaient dans sa tête. Il tournait en rond, et cela devait cesser. Il se prit la tête dans les mains, prit par un début de malaise. Rien que pour Las Noches il devait le faire. Il devait cesser d'être faible. Que se passerait-il si ces malaises lui arrivaient en plein combat?
Et puis il ne devait pas avoir peur de changer. Il avait toujours été une coquille vide, il lui avait toujours manqué quelque chose. Finalement il ne changerait pas. Il serait qui il est.

Il se leva et s'adressa à la jeune Arrancar:

"Je dois vous laisser. Je vais prendre un peu de repos, il vaudrait mieux que je sois en forme avant de commencer."

Et c'est sur ces mots que Vaciò s'en alla, pour se rendre jusqu'à ses quartiers. Il essayait de ne pas s'appuyer sur les murs, mais il avait les mains tremblantes et les genoux fébriles.
Pourquoi son amnésie le minait autant? Que pouvait-il bien se trouver dans ses souvenirs perdus qui soit aussi important pour le rendre dans un tel état de faiblesse? Encore une question qui allait se retrouver avec toutes les autres qui le detruisaient à petit feu.

Spoiler:

Que faire? Que dire? Pouvait-il simplement arriver devant Rosalie en disant: "Hey j'ai retrouvé un souvenir, t'arrives à me rendre le reste avec?"
Bon c'était toujours mieux d'essayer, après tout il n'était pas scientifique, peut-être qu'elle pouvait utiliser ce souvenir isolé pour en faire revivre d'autres. Après tout, n'avait-elle pas dit être capable de lui rendre sa mémoire de Gillian? Ce devait être le même principe non?
Un seul moyen de le savoir, y aller et lui demander directement. Mais il ne fallait pas trop espérer, sinon il allait être déçu. Mais comment ne pas espérer? L'esprit est aussi fascinant qu'insupportable. Dites lui de ne pas penser à quelque chose et vous aller y penser irrémédiablement. Même principe pour l'espoir, dites lui de ne pas espérer, et vous allez avoir les plus grandes espérances possibles.

C'est donc le cœur emplit d'espoirs que Vaciò se dirigea vers les portes du laboratoire de Rosalie. Beaucoup de choses s'étaient passées depuis qu'il s'était effondré devant ces mêmes portes pour la première fois. Elle était devenu Tercera, il avait retrouvé le souvenir de sa mort, ils étaient partis en mission, chacun avait retrouvé sa forme d'origine, il était devenu fou… Enfin fou, non pas vraiment, il n'entendait pas encore de voix, mais ces questions incessantes se rapprochaient de ça. Il repensait à sa conversation avec le Novena, durant laquelle il s'était rendu compte que parler lui faisait du bien. Cela pouvait-il marcher s'il parlait tout seul? Ou allait-il juste traverser un nouveau stade de la folie? Bon ce n'était pas comme s'il avait quelque chose à perdre, le Sexta était bien fou à lier et on le laissait dans l'Espada.

"La différence c'est que lui est puissant."

Voilà, il avait franchi le pas. Qu'est-ce que ça allait donner maintenant? Valait mieux éviter de parler tout seul au milieu de la foule, mais là, dans ce couloir vide, il n'y avait aucun danger.

"Ai-je un moyen de devenir puissant?
-Il faudrait que je m'entraîne.
-Mais avec qui? Seul ça n'a aucun sens!
-Les Segunda? Elles sont puissantes.
-Je doute qu'elles acceptent, elles ne pensent qu'à leur propre intérêt.
-Usagi? C'est mon ami c'est vrai, mais je ne voudrais pas le déranger outre mesure.
-En même temps c'est un peu ma seule possibiité.
-Va pour Usagi, je lui demanderais."

Ça n'était pas pareil que de discuter avec quelqu'un, mais c'était pas mal. Au moins il pouvait évacuer ses pensées à haute voix, et elles arrêtaient de lui trotter dans la tête. Le voilà devant les portes du laboratoire. Il n'avait pas besoin de toquer, il savait qu'elle avait les moyens d'être au courant de sa présence.

Que dire? Pensa-t-il.

Je ne sais pas. Répondit une voix dans sa tête.