Au clair de lune [Rokkaku Roméo]

Sujet: Au clair de lune [Rokkaku Roméo] Ven 23 Jan - 18:01

L’institut Ellington, un établissement bâtit depuis presque deux ans désormais. L’arrancar en ce soir demeurait devant à une rue plus éloignée de l'édifice éclairée par des lampadaires, de temps à autre des Japonais lui passait devant en étant incapable capable de la voir. Quelques mois après la destruction de Karakura, une certaine Melody Mackenzie et dénommé Calum G. Fearghal si elle ne faisait aucune erreur. D’après l’histoire officielle, cet endroit fut bâti dans l’unique but de venir en aide aux personnes démunie suite au cataclysme de Karakura. Des questions viennent turlupiner l’esprit d’Arturia, pourquoi lorsque qu’elle passe près de ce lieu elle ressentait beaucoup plus d’humains avec une force spirituelle anormalement élevée que dans tous les autres quartiers de la ville. Enfin rien non plus d’extraordinaire concernant la plupart, seuls deux ou trois êtres parcourant ces murs sortaient de la norme.

Arturia pariait que cette Melody devait être une fullbringer ou une quincy. Résumons, la bâtisse a été remise à neuf suite au cataclysme qui à provoqué un flux anormalement fort de hollow à Tokyo devenu dès lors la nouvelle capitale spirituelle du monde humain. Ensuite, cet organisme apparaît en reprennent une veule propriété sur un terrain privé ne trouvant preneur et qui surplombe la banlieue de la capitale nippone. Vient alors ce rassemblement d’humains avec des dons spirituels. Du haut de ces deux mille ans, elle apprit à ne pas croire aux coïncidences qui se multiplient. Qu’il y en ait une d’accord, mais lorsqu’il y en a plusieurs cela n’est jamais le fruit du hasard et c’est ce qui attisait sa curiosité et elle voulait savoir l’idée véritable que cachait derrière ce bénévolat au miraculé de Karakura.

L’arraché réfléchissait déjà à comme se servir d’un telle rassemble d’humain sortant de l’ordinaire. Bien sûr, il y aura toujours le problème de caresser dans le sens du poil les dirigeant de l’institut Ellington afin d’arriver à ses fins, mais où est le problème lorsque l’on a l’éternité devant soi. Contrairement aux fullbringer ou quinçy qui restent de simples mortels. Si elle n’a pas ce qu’elle veut avec la génération actuelle alors elle l’aura avec l’aide de leur successeur. Restait à savoir ce qu’allait penser la Soul Society de ce qu’il pouvait se tramer ici et allait-il les laissait sous surveillance où à l’heure du jour cela les préoccupait nullement ?

Cependant, avant d’échafauder un plan satisfaisant ses projets, Arturia se trouvait dans l’obligation de réunir toutes les variables. À commencer, il lui faudra rencontrer l’intégralité des membres influents de cette organisation et leur chef ou son second devrait être un bon point de départ. Voyons, Mélody Mackenzie est une rock star compatriote faisant des tournées en ville, juste avec cette donnée il ne serait guère compliqué de retrouver la jeune femme. Concernant ce Calum G. Fearghal, les éléments le concernant risquent de le rendre leur future rencontre plus complexe à organiser. Hormis qu’il est un PDG d’une entreprise pharmaceutique et qu’il est une pression spirituelle plus élevée que la moyenne. Les informations sujettes à sa localisation étaient avares.

Les lampadaires s’éteignent soudainement, une coupure de courant uniquement dans le secteur ? Pourtant l’institut gardait des pièces éclairées, sans doute qu’il est sous un autre relais électrique. Remarquons, la belle Anglaise ne se retrouva toujours pas dans le noir complet, grâce à la lune, un éclairage timoré, mais présent. L’extinction des feux ne l’aurait pas spécialement dérangé pour repartir à pied avec ses sens lui permettant de s’aventurer dans l’obscurité totale, sinon le simple fait de s’envoler dans le ciel étoilé pour revenir en ville n’aurait était qu’une formalité. Pourtant elle ne comptait nullement partir toute de suite. Une présence venait à sa rencontre, un humain est-il un fullbringer ou un Quincy ? Arturia le sera bien assez tôt, d’une voix calme elle interpella l’individu.

Qui vient là ?

Que de péripéties depuis l'émancipation du jeune humain ! Après sa première rencontre avec une ange de la mort, après son premier crime idéologique et ce premier lynchage par une autre humaine suite à son acte terroriste, après ses mésaventures avec un autre ange de la mort, le voilà fin prêt, ressourcé, pour affronter ses démons et faire valoir sa cause, malgré l'étroite surveillance dont il est sujet. Toutefois, garder un oeil sur celui qui voit toute la ville, sur l'omniscient de Tokyo, c'est comme faire une grimace au vieux singe.

Le fullbringer se remémore avec douleur le désaccord tragique qui l'opposa, il y a de cela deux semaines, à l'héritière Neville. Toutes les études qui ont suivi sur la quincy n'ont pas été concluantes. Ni lui, ni son équipe de hackeurs ne sont parvenus à trouver des informations fiables sur la gamine à la chevelure couleur "grenadine au lait". Il faut dire que la ville de Tokyo est immense et que retrouver une inconnue dans cette foule d'êtres singuliers, c'est comme chercher une aiguille dans un botte de foin. Tout ce qui demeure du châtiment qu'imposa Liz à Roméo, c'est le souvenir d'une amère défaite. Nul nom, nul autre détail n'est resté. Sauf le shinigami qui l'a secouru.

Ce dernier, après l'avoir soigné puis, paradoxalement, torturé, fut bien embêté de ne soutirer aucune information de l'humain, si ce n'est qu'il découvrît avec surprise que le rescapé était capable de révéler certaines dispositions, légères, à ressentir et voir les forces spirituelles. Constatant que l'ensemble était toutefois trop fragile pour qu'il puisse représenter une menace sérieuse pour le monde humain, le shinigami eut tôt fait de le libérer, le gardant néanmoins sous étroite surveillance. Une chance, pour ainsi dire, que Roméo ait été démasqué par l'héritière Neville durant la "bataille". En effet, son secoureur n'eut pas la clairvoyance de faire le rapprochement entre l'attentat commis par Alpha Revolution et l'humain démasqué, débarrassé de son fullbring, abattu par la quincy. Ce qui intéressait davantage l'ange de la mort était le récit de la mésaventure de l'humain, confronté de toute évidence à une quincy, selon les signes caractéristiques de ses pouvoirs. Concluant un pacte, l'humain et le shinigami s'engagèrent tous deux à collecter des renseignements susceptibles de les mener sur la piste de la demoiselle.

Et c'est ce pacte qui a conduit Roméo jusqu'ici. L'institut Ellington. Le shinigami prétendait ressentir des forces anormales émaner de cet édifice, mais il lui semblait trop risqué d'entreprendre quoique ce soit pour enquêter. En effet, les récents évènements de Karakura montraient que la menace humaine n'était pas à prendre à la légère et les habitants de la soul society n'étaient guère enviés par les défenseurs de la ville en ruines. Le shinigami pensait, à tort ou à raison, qu'un émissaire humain provoquerait moins d'hostilités. Raison pour laquelle il demanda gracieusement à Roméo d'enquêter à sa place.

Mais pour le fullbringer, la crainte de se présenter en chair et en os est trop forte. Il a bien compris, depuis l'épisode Neville, qu'il risque gros à chaque fois qu'il s'amuse avec ceux qui caressent du doigt le monde surnaturel. Raison pour laquelle il préfère s'y prendre d'une autre manière.

Dans le silence obscur qui s'impose en maitre sur la rue qui serpente autour de l'institut, les lumières s'éteignent, noyant le district sous les ténèbres. Le calme nocturne règne, habillé d'un silence glaçant, animé par deux lumières uniquement : le clair de Lune et l'institut Ellington. Une seule personne demeure au milieu de la rue déserte et obscure. Un ange dressé comme le Mal, une blonde au regard candide, vêtue d'un costume de meurtrier. Roméo ne s'en soucie guère. Une passante, se dit-il, bien que quelque chose dans son attitude semble l'attirer elle aussi vers le domaine. Pour dire vrai, derrière la caméra, le fullbringer est incapable de percevoir toute émanation du pouvoir latent de la ténébreuse candide.

Pas loin de cette dernière, quelques mètres en retrait, une sono. Petite, mais avec des capacités de volume aussi puissantes que celles d'un concert de hard rock. C'est cette sono qui, soudain, brise exagérément le silence qui règne sur l'espace et fait jaillir de ses micros une musique ô combien célèbre, choisie par Roméo, toujours caché derrière son écran d'ordinateur, à quelques centaines de mètres du lieudit, distance mesurée pour être dans discrétion tout en étant dans le rayon d'action de ses outils technologiques.

Derrière les trompettes, les trombones, les violons et tous les instruments qui composent cette sonorité épique, une voix s'élève, une voix cristallisée, telle celle des vizards :

>> Ta talata ta ! TA TALATA TA ! TA TALATAAAAAA ! ALLEZ TOUT LE MONDE DEBOUT C'EST PAS L'HEURE DE DORMIR ! DEBOUT MESDAMES ET MESSIEURS ELLINGTON ! SORTEZ DES PLUMARDS ET VENEZ DANSER DANS LA RUE !

Aussitôt, la porte de l'institut s'ouvre. Qui sortira de l'institut ? Des enfants ? Des mégères ? Nul ne le sait. Pour Roméo, il s'agît juste d'observer le comportement de ceux qui se présenteront à la caméra et de récolter des données sur l'identité de ceux qui composent cette communauté.

A toi de choisir les conséquences !

Citation :: Ah bah si vous y tenez...

Comme tout musicien de profession, présumait-elle, Melody était mélomane dans l'âme. Mais pas en pleine nuit. Il lui était certes déjà arrivé de répéter ses accords au clair de lune, mais sans déranger personne - ou sous les réclamations assidues d'une salle comble. Certes, elle n'était pas contre une surprise, du moment qu'elle était bonne. Mais une débauche de décibels à pas d'heure sous sa fenêtre ne s'insérait guère dans cette catégorie. C'était bien la peine de mettre de l'argent dans une propriété luxueuse à l'écart de la ville si c'était avoir quand même droit au tapage nocturne. Sans mentionner qu'avec tout le respect qu'elle avait pour le personnage, elle n'était pas la plus grande fan de l'oeuvre de Wagner - trop tonitruante à son goût.

Étant donné l'heure tardive, elle était déjà passée par la case douche pour ensuite se vêtir d'un de ses plus beaux pyjamas. Noir, en velours, semé de notes de musique dont le doré n'était pas sans rappeler sa crinière étincelante. Un style avec lequel contrastaient quelque peu les pantoufles qu'elle avait chaussées pour sortir dans la nuit noire. D'un rose pastel, chacune d'elle imitait un museau de lapin, et les oreilles qui dépassaient du sommet de chacune d'elles ne faisait que parfaire la contrefaçon. Bien entendu, si précipitamment qu'elle ait franchi la porte, elle n'avait pas oublié sa guitare - dont l'étui, porté en bandoulière, lui battait les reins à intervalles réguliers. Un choc qui ne lui causait plus la moindre douleur tant elle y était habituée. D'autant plus que le contenant était délesté d'une bonne partie de son poids, la vedette tenant déjà sa guitare à bout de bras.

Un pas rehaussé d'aura la porta jusqu'aux murs qui délimitaient le domaine. Les quelques dizaines de mètres qui les séparaient de la porte principale - et donc de l'édifice - diminuait grandement l'impact qu'aurait dû avoir la nuisance sonore... Mais elle n'en restait pas moins gênante, et c'était déjà trop. N'avait-elle pas promis à ses pensionnaires une parfaite quiétude dans l'enceinte de cette nouvelle demeure ? Légère comme une plume (de rossignol), elle se tint bientôt au sommet des remparts, dominant la grille de fer forgé censée les couper du reste du monde. C'est réussi. songea-t-elle avec ironie. Mais elle n'allait pas tarder à rétablir cette frontière. Il n'avait pas fallu longtemps pour qu'elle s'avise que le trouble-fête faisait partie de leur petite communauté, à son grand désarroi. Encore un tocard. Décidément...

Sa sensibilité spirituelle étant ce qu'elle était (c'est à dire pas terrible), elle n'aurait sans doute eu aucune chance de le trouver s'il avait fait un minimum d'effort pour se cacher. Mais s'il l'avait fait « à la manière des humains », il n'était de toute évidence pas assez fin pour éteindre sa puissance dans la foulée. Elle n'irait pas s'en plaindre. Ainsi qu'elle le remarqua tout de suite, il n'était pas la seule source de force dans les environs. J'me rappelle pourtant pas avoir envoyé des cartons d'invitation. Elle n'avait pas le temps de faire dans le détail, cependant. Melody n'était elle-même pas douée pour jouer à cache-cache, et lui laisser le temps de s'enfuir était hors de question. Maintenant qu'elle avait laissé éclater son pouvoir, ce n'était pas pour le remettre en bouteille. Vivre à l'écart de l'effervescence Tokyoïte présentait l'avantage notable de lui épargner les conflits de voisinage.

Elle ne risquait pas de déranger qui que ce soit - pas même quand le monde devint un enfer auditif. Sa pression spirituelle gonfla comme une bulle, englobant toute la zone sur un large périmètre. Comme une boule à neige aux notes vibrantes pour tout flocons. Entre un signal en évidence dont l'intensité devait frôler la sienne et un autre bien plus dérisoire qui tentait de se faire oublier, savoir de quel côté chercher n'était qu'une simple formalité. Ses plumes d'acier s'étant étirées dans son dos, elle n'eut besoin que du temps d'un souffle pour arriver à sa hauteur. Malmené par sa simple présence, il ne pourrait de toute façon pas aller bien loin... Malgré son évidente contrariété, la jeune femme lui décocha un large sourire dès qu'elle eut la certitude qu'il était encore en état de le voir - et peut-être était-ce bien là le plus effrayant.
Estime-toi heureux que j'appelle pas les flics. se contenta-elle de lui dire.
Sans doute la dernière chose qu'il entendrait avant de sombrer dans l'inconscience. La guitariste avait assommé assez de gens avec son aura pour savoir précisément qui allait tourner de l'oeil en la ressentant. Et dans son cas, il venait de gagner une bonne grosse sieste. Sans plus s'inquiéter de son sort, Melody s'empara d'une seule main du PC qui avait dû lui servir à actionner son installation. Une modeste vibration remonta le long de son bras jusqu'à traverser l'appareil, qui ne fut pas long à se répandre sur le bitume, véritable piñata de plastique avec son flot de composants électroniques pour seules sucreries. Relâchant la carcasse évidée pour qu'elle aille rejoindre ses entrailles, elle tourna le dos et s'en alla sans demander son reste.

Même si cela lui fendait le coeur, elle en ferait de même avec son matériel audio sur le chemin du retour - quand on a l'oreille, savoir d'où vient le son n'est jamais compliqué. Hélas, malgré le besoin impérieux de regagner la chaleur de son foyer que lui dictait la nuit froide, il lui restait quelque chose à régler. Sans se presser cette fois, elle prit la direction du portail, où une autre étrangère faisait le pied de grue.
Je peux savoir ce que fait un Arrancar sur le pas de ma porte ?

Spoiler:

« MELODY, BORDEL DE MERDE. »

La voix de Calum avait percé dans la nuit, jaillissant d'une fenêtre craquelée parmi tant d'autres. C'était pas déjà assez la merde de se faire réveiller par le dernier des fils de putes qui venait leur jouer de la sono à fond la caisse devant le portail en pleine nuit. Bien sûr que non! Fallait forcément que la guitariste étoile elle relance la donne, et qu'elle passe près de défoncer toutes les vitres du bâtiment en transformant la zone en caisse de résonnance. Parce qu'on s'en fout, après tout, non? Calum il va payer les réparations, c'est rien, remplacer seize baies vitrées! DES NOISETTES AU FOND DU PORTE-FEUILLE, BAH OUI.

Maugréant pour lui-même, le visage affublé d'une trogne maussade, l'irlandais sortit de l'institut d'un coup de pied dans la porte, descendant l'allée jusqu'au portail en resserrant le peignoir qu'il avait sur le dos. Pas moyen de dormir tranquille dans ce bled de merde. Ils avaient rénové CE manoir, parce qu'il était loin. Isolé. Tranquille. Et pas forcément facile à trouver à moins de savoir exactement ce qu'on cherche, et où regarder. Alors, bordel de saloperie, pourquoi. POURQUOI est-ce qu'ils se faisaient réveiller au beau milieu de la nuit par un pauvre taré et sa caisse de son, comme des banlieusards fauchés qui se font emmerder par les ados du coin? Quoi, il allait falloir installer des mitrailleuses automatisées sur les murs pour avoir un peu de tranquillité!?

Émergeant de ses pensées noires, le binoclard regarda devant lui, et, sentant sa démarche s'alourdir face au reiatsu de la musicienne, laissa éclater une forte quantité d'énergie de son propre cru sans plus de cérémonie. À la suite de quoi il s'évertua à finalement laisser s'échapper ses paroles frustrées, dès qu'il ne fut plus qu'à quelques mètres du lieu du crime. Une scène qui aurait pu être comique, n'eut-été`du caractère irascible du moment que trainait Calum.

« Non mais y en a marre à la fin! C'est déjà pas assez de s'faire réveiller en pleine nuit, faut péter la moitié des fenêtres en plus!? Et à tous coups, c'est moi qui vais devoir payer le remplacement, forcément! Et-... »

Et alors que la suite allait se pointer, l'irlandais de remarquer la présence de quelqu'un d'autre. Ou plutôt, de ressentir sa présence. Il était une bille en matière de détection et de reconnaissance. Mais même lui pouvait reconnaitre une aura de ce genre à cette distance. Parce qu'il fallait forcément qu'ils attirent les arrancars en plus. Bah oui, c'était obligé, hein. Ils pouvaient pas avoir la foutue paix une fois de temps en temps. C'était probablement bien trop demander. Même si celle-ci semblait au moins ne pas avoir attaqué à vue. Ce qui faisait changement. Et elle était même allée jusqu'à porter une tenue qui devenait acceptable dans le monde humain de manière générale. Ce qui laissait la possibilité qu'elle soit en fait une espionne. Détail qui ne jouait pas en sa faveur.

Au fur et à mesure que ses pensées évoluèrent, la colère de Calum se transforma lentement mais sûrement en une sorte de mélange entre le dépit et l'exaspération. Il détestait être réveillé en pleine nuit. Il avait toujours détesté ça. Mais s'ils avaient un ennemi potentiel à la porte, ça promettait d'être un bordel d'une toute autre ampleur. Aussi, une main sur la hanche et l'autre, occupée à se frotter lentement les yeux d'un air las, le binoclard laissa entendre quelques paroles de plus. Sur un ton qui laissait moins présager une décapitation éminente, pour le coup.

« ...Melody, pourquoi est-ce qu'il y a un arrancar à l'entrée? »

Même si bon. En fait, il était juste à la limite de pencher pour l'option ''On s'en fout, on la pète et on verra au matin.''. Et la seule raison pour laquelle il ne l'avait pas encore fait, c'était parce qu'aucun combat ne semblait avoir encore éclaté pour le moment. Ils lui démonteraient la tête si elle faisait un geste hostile, voilà. Self-defense, comme ça c'est plus facile de justifier par la suite.

Quoique bon. Limite, il espérait presque davantage qu'elle attaque. Histoire qu'il puisse retourner se coucher. Y en a qui bossent, quoi.

Spoiler:

Le garçon au loin possédait une puissance spirituelle modérée, pas de quoi inquiéter Arturia au sujet de la force brute s'il devait s'en prendre à elle. Cependant elle ignorait les intentions de l’humain au loin et cette dernière ne semblait guère l’intéressé. Alors qu’elle comptait partir à la rencontre du nouveau venu. Voilà que l’on agresse sauvagement ses tympans avec une tempête sonore d’une nuisance à en réveiller les morts. Les mains placées par réflexe sur les oreilles et maintenues atténuant au mieux le vacarme. Hélas, ceux qui furent sortis de leur sommeil étaient bien vivants et Morphée ne parvient pas à les garder dans ses bras. Le son possédait tellement de décibels que l’Anglais n’arrivait aucunement à discerner la musique. Part contre, elle repéra sans peine la sono de l’imbécile et également la jeune femme sorties à toute vitesse de l’institut en pleine interception du vaurien. Au même instant, la demoiselle de l’établissement fit jaillir une pression de reaitsu faramineuse, un joli tour de force qui ne suffira pas à faire ressentir quoi que ce soit à l’Arrancar. Utilisant à son tour sa propre énergie qui éloigna tout désagrément autour de sa personne avant qu’elle eut le temps d'en ressentir les effets.

Pendant ce temps, Mayer s’en alla saisir toute la sono et la fit voyager dans le ciel éclairé au clair de lune. Enfin, le silence fut à nouveau et le quartier retrouva le droit de vivre une nuit paisible. Fermant les yeux et levant les bras elle apprécia cette quiétude. Passagère malheureusement, l’autre blonde avala les derniers mètres les séparant dans une démarche nonchalante au goût de l’étrangère en ce lieu dans un accoutrement des plus sobre à l’exception de pantoufle au raffinement douteux. Elle aimait la nouveauté et certains effets de mode, mais il y a des choses qu’elle refuserait de porter à moins d’être contrainte par la force et encore. Cette blonde répondait au nom de Melody si la voix ne l’induisait pas en erreur. Visiblement irlandais à l’accent et d’humeur exécrable. Compréhensible, au vu de la façon dont on le tira de ces songes. Ce nouveau personnage ne sourcillait pas malgré les auras autour démontrant qu’il n’est pas fait dans une souche pourrie. Plusieurs questions taraudaient l’esprit de l’Arrancar. À commencer par comment calmer les esprits échauffés et surtout comment ne pas être considéré comme étant une menace ?

Oh cas où cela ne semble pas évident, je ne suis pas un Arrancar, mais une Arrancar. Je vous conseille dès lors de prendre un rendez chez l'ophtalmologiste d’urgence à moins que cette erreur soit due aux heures de sommeil vous manquant trouble votre. Dans ce cas, je suis navré, mais je n’ai rien avoir avec cette nuisance venue perturber votre nuit. Il vous faudra vous plaindre au propriétaire de la sono qui va redescendre d’ici une à deux secondes.

Elle n’avait pas froid aux yeux et elle s’exprima d’un ton calme. Après tout, perdre son sang-froid ne lui apporterait que davantage de problèmes dans ce cas de figure. Cependant, sa prédiction rata de trois secondes, mais au moins l’installation sonore reproduisit du son uniquement à son atterrissage sur le bitume suffisamment loin de petit comité pour touché personne, répartissant tous les composants la constituant sur l’allée. Cet interlude permit à Arturia de réfléchir à ce qu’elle devait dire et pour le moment la vérité était la voie la plus sûre afin d’éviter un conflit qui ne pourrait tourner en sa faveur. Elle se promit alors qu’une fois cette histoire clause, qu’elle irait s’entretenir avec celui à qui elle devait cette position indélicate.

Point d’inquiétude me concernant. Je ne faisais qu’observer ce manoir, ce n’est pas la première fois que je passe par ici et à chaque fois il y a toujours plus de signature spirituelle anormalement élevée pour des humains. Si je suis ici, c’est uniquement par curiosité et je ne vous veux aucun mal promis. À dire, j’espérais même vous rencontrer dans de meilleure circonstance sur les raisons qui vous ont poussé à bâtir cet endroit. Bien sûr, j’aurais eu la descendance de ne pas venir vous déranger à une telle heure.

Bien que des coups de gomme furent donnés sur ce qu’elle prévoyait ou plutôt s’imaginait à long terme. Toutes les paroles prononcées étaient l’exacte vérité, maintenant la croiraient-ils rien n’en est moins sûr. Ses seules options pour esquiver un affrontement contre les fullbringer se constituaient par le simple fait de montrer sa bonne foi. Elle se doute bien que les deux comparses ne cherchent pas obligatoirement à régler tout leur litige par la violence, mais si jamais ils se sentent menacés ou que les habitants résidant dans leur refuge sont en danger de mort. Par instinct de protection, ils attaqueront sans hésiter et aux vues de la façon dont ils l’ont tous deux abordé ils n’auront aucun état d’âme à l’exécuter. Chose que l’Anglais était bien placé pour comprendre et ne pas vouloir leur reprocher.

Si vous avez d’autres questions n’hésitaient pas j’ai toute la nuit devant moi, mais j’en oublie les bonnes manières. Je m’appelle Arturia et à qui es-je l’honneur ?

Jouer sur le fait qu’il est plus envie de retourner se coucher plutôt que de faire la discutions en pleine nuit jusqu’à pas d’heure. Elle se doutait bien de l’identité de ses interlocuteurs, la question fut posée plus par courtoisie. On aura déjà vu plus subtil, mais cela peut toujours marcher. Leur souffler l’idée de manière plus pressante avec comme unique assurance qu’ils se retrouveraient tous sous peu aiderait sans doute à les rendre plus enclins à la laisser partir sans encombre. Non, mieux vaut attendre de savoir ce qu’ils ont en tête pour le moment et avisaient après coup.

Spoiler:

La conclusion, aussi brève fut-elle, eut au moins le mérite d'être surprenante et, d'une certaine manière, plutôt douce. La dernière conclusion qu'avait connu Roméo avec ces êtres plein de sorcellerie ressemblait à quatre phalanges qui l'avaient complètement dévisagé.

Rivé sur son écran, il avait eu le temps de voir des ombres s'agiter derrière les fenêtres lumineuses de l'institut. Dans la nuit la plus sombre, tous les lampadaires de la rue ayant été éteints par son piratage, l'édifice présentait un contraste singulier le mettant drôlement en avant. Ce que Romeo n'eut pas le temps de voir, c'est Melody. Il n'eut pas le temps, non plus, de comprendre la menace que représentait la blonde guitariste. Du moins, pas avant qu'il ne soit trop tard.

Il fut surpris, au départ, d'entendre des résonances de sa propre sono, avec une puissance qu'il n'aurait pas soupçonné. Cet écho le paralysa subitement, crispant tous ses muscles, crispant sa raison, et son âme au demeurant fut comme suspendue, en stase, sur une note marquante. C'est après cette note, subtile mais importante, qu'apparut le châtiment, tenant dans la main son instrument, plongeant ses yeux reptiliens dans les siens, et déversant tout son venin dans les quelques syllabes qui traduisirent la grâce qu'elle accepta d'offrir au fullbringer. Il n'eut pas le temps d'analyser l'allure assez particulière de l'étrangère, mais il constata avec soulagement une forme de miséricorde, avant qu'il ne sombre dans l'inconscient. Une phrase, sèche mais douce, portée par un instrumental saisissant, le plongea dans un monde de songes.

Impuissant, étendu de tous son long dans une rue aussi silencieuse qu'obscure, seul avec la dépouille de son ordinateur mis en pièce par la guitariste, Romeo gisait. Il gisait d'une manière particulière car il n'avait jamais connu une impuissance aussi confortable. C'est la première fois, depuis longtemps, qu'un véritable sommeil l'emporta, lui permettant de se relâcher tout entier. Un repos intègre, un vrai, sur le bitume le moins accueillant du monde, mais sur le songe le plus hospitalier.

Spoiler:

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