Depuis sa nomination au poste de Capitaine, Shin n'avait plus une minute à lui. Avec cet afflux de blessés, il était de son devoir de s'occuper de la répartition des rôles à ses hommes. Il aurait pu confier cela à son lieutenant, mais le garçon préférait que ce soit lui qui s'en occupe. Petite touche de nostalgie quand il l'apercevait, le Hanataro qui courrait partout. Ca rappelait au Capitaine son ancien poste et toutes les déboires qu'il avait du endurer. La paperasse surtout. Cependant, il ne voulait pas passer pour l'homme stupide qu'il avait été auparavant. Ce manteau blanchâtre qui siégeait sur son siège était le gage d'une confiance acquise auprès des autres, et de son prédécesseur. Mais rien ne sert de vouloir changer d'un coup, le faire progressivement reste la meilleure solution. Jetant un regard complice à sa dulcinée adossée sur le dossier de sa chaise, il la congratula d'un sourire. Il était tellement ravi de la revoir après tout ce temps.
C'est quand l'horloge retentit qu'il se vêtit de son haori et partit en direction de la salle des soins intensifs. S'assurer que les soldats étaient bien traités et aller leur parler un peu, voilà ce que l'Hayako allait y faire. Car il l'avait bien dit lors de la réunion, la santé primait sur tout le reste. Sans doute qu'il y en avait qui ne pensaient pas pareil que lui, et il n'avait aucun reproche à leur faire. Chacun est libre d'avoir son propre avis après tout. Et justement en parlant d'avis, une voix féminine se fit entendre dans son dos pendant sa visite. Une intonation sérieuse, et un timbre qui lui rappela un petit incident il y a de cela quelques temps. Un petit sourire passager lorsqu'il se retourna et aperçut la Vice Capitaine de la Neuvième, cette chère Arisu.
Bonjour à vous, Arisu. Bien sur que je peux vous accorder de mon temps, je vous dois bien cela, après tout.
Donnant quelques consignes à ses hommes présents dans la salle, il invita la Shihôin à le suivre. Par respect pour ceux qui se reposent et les autres qui travaillent, mieux ne valait pas rester là. Aussi parce qu'il ne savait pas exactement ce qu'elle lui voulait, et parler de choses privées en public n'était pas trop conseillé. Inutile d'ennuyer les autres avec des problèmes supplémentaires, ils en avaient déjà assez avec les leurs. C'est donc dans le bureau qu'il la conduisit, lui ouvrant la porte et entrant après elle. La porte refermée, il alla s'installer à son bureau et lui pria de s'assoir.
Asseyez vous, je vous en prie. Hors de question de laisser une demoiselle debout içi.
Son zanpakuto était posé sur son bureau à gauche, afin d'avoir toujours un œil sur elle. Silencieuse, l'arme observait attentivement les faits et gestes de l'invitée. Il n'y eut d'ailleurs qu'une phrase qu'elle dit, avant de se taire.
Hum...
Un sourire quand il entendit sa protégée s'exprimer. Voilà une preuve que son sale caractère était toujours présent. Il choisit d'ignorer cette mise en garde et se reconcentra sur la Vice Capitaine. Posant ses coudes sur sa table, le médecin afficha une mine détendue et s'adressa à la Shihôin d'un ton calme et serein.
Encore navré pour l'autre fois, si c'est cela dont vous vouliez me parler. A moins que je me trompe ?