Un jour avant la catastrophe

Le Seireitei était bien calme aujourd’hui, comme d’habitude devrais-je dire, mais aujourd’hui plus qu’à l’habitude, un peu comme le calme avant la tempête. Chacun vaquait à ses occupations, il n’y avait tout simplement aucun problèmes, nul part. J’avais du temps, et j’étais encore un peu cassé de la veille, mon entrainement avec Yoshihiro avait été violent, et j’en avait gardé quelques séquelles, y avait pas à dire, ce type tapait fort ! Je m’étais donc offert une petite journée tranquille, partant des quartier de la douzième je comptais faire le tour du Seireitei, trouver quelqu’un, peut importe, tant que ça n’avait pas à voir avec le boulot je m’en satisferais ! Car oui, c’est dernier temps il y avait une masse impressionnante de boulot à la Douzième, depuis que le capitaine avait lancé son opération de protection. J’avais bien fait de me trouver dans cette division où je pourrais être au courant de toutes les défenses du Seireitei, du moins l’espérais-je !

Çe fut en passant au abords de la Onzième que je fus sortis de mes pensées. Je n’y avais foutu les pieds que quelques fois, n’ayant pas trop envie de me frotter à ces gars là, une bande d’attardé assoiffé de sang selon moi, mais bon que voulez bous, je ne pouvez pas vraiment les en blâmer, j’étais moi aussi un gros bourrin, j’avais juste des capacité scientifique en plus, et puis il fallait dire que je n’avais surtout pas eu le choix dans le choix de ma division, qui sait où j’aurais pu aller si tel avait été le cas... Je m’avançais dans leur zone, ayant d’abord pensé l’éviter, mais du bruit m’avait attiré et comme tout bon membre de la Douzième j’étais curieux ! J’avançais pour découvrir une air d’entrainement, où un homme armé d’un Zanpakutô monstrueusement disproportionné frappait un autre gars armé d’une masse, tandis qu’un groupe d’homme observait le «combat». Il n’y avait tout simplement pas de comparaison possible entre ces deux gars là...

Celui à la masse avait beau avoir de l’idée, il ne rivalisait tout simplement pas contre l’autre. Le pauvre... Je n’aurais pour rien au monde voulu être à sa place, il était en train de se faire battre à plate couture, en même temps, quand l’on connait son adversaire cela n’a rien d’étonnant c’est clair. Je pris place, bien que légèrement sur le côté, prêt des hommes qui observaient leur capitaine en train de leur faire une démonstration brève de sa force. Avaient-ils besoin d’une leçon ? Aucune idée ! Néanmoins, lorsque le combat toucha à sa fin j’applaudis avec joie, arrêtant ça très vite, me rendant compte que j’étais tout seul à le faire... Ma joie de gars de la Douzième probablement, j’aurais voulu me dissimuler, disparaitre, mais ce n’était pas possible, du moins ce ne l’était plus, j’étais repéré maintenant...

Capitaine Kiryû...

Une courbette polie, comme je le faisais lorsque je saluais un Capitaine quel qu’il soit. Je ne désirais pas me faire occire pour avoir manqué de saluer un Capitaine comme il se doit...

Tatsugami Senji, 3ème siège de la douzième division je ne faisais que passer quand j’ai entendu du bruit, et quand j’en ai compris la provenance je me suis permis d’observer le spectacle...

La leçon se terminait comme elle avait commencée : en ne laissant aucune chance au malheureux face à la puissance brute du Kenpachi. Comment aurait-il pu en être autrement alors qu'il était considéré comme le plus puissant Shinigami de la Soul Society, du moins en termes de force brute. Mais des applaudissements attirèrent l'attention de tous ici présent. Il était rare que ce genre de choses accompagne les entraînements des gars de la Onzième. Un homme qui se démarquait des autres était salué mais jamais de cette manière. Ce qui prouvait que celui qui venait d'applaudir ainsi n'était pas d'ici. Le regard dur du colosse se posait déjà sur l’intrus alors que celui-ci prenait la parole.

Troisième Siège de la Douzième Division, celle qui abritait les scientifiques du Seireitei, du moins en grande partie. Si les Shinigamis de la Onzième étaient considérés comme des brutes assoiffées de combats, ceux de la Division Scientifique avaient la réputation d'être les hommes et les femmes les plus curieux de l’organisation du Gotei 13. Selon la rumeur, l'intelligence de ces membres en faisait de parfaits techniciens. Une donnée que ne négligeait pas Shinjirô, même s'il ne la comprenait pas totalement. Lui, il était réellement à l'opposé de cette mentalité, sans pour autant la dénigrer.

- Un spectacle, ça ? M'ouais, plutôt un cours sur la manière d'utiliser son arme en toute circonstance.

Détournant un court instant le regard vers l'homme qu'il avait malmené, son ton se fit plus dur alors qu'il interpellait le malheureux.

- Et je peux te dire que t'as pas brillé mon gars. T'offre tellement d'ouvertures que t'aurais pu crever dix fois. Retourne t'entraîner. Tu dois pouvoir utiliser ton arme sans même réfléchir. Les autres, reprenez le cours. J'dois parler à notre "invité".

Shinjirô ne plaisantait jamais avec ses hommes lorsqu'il était question d'entraînement. La vie de ces Shinigamis reposait en grande partie sur ses enseignements et il ne souhaitait pas voir tomber ces gars lors de la prochaine bataille. Sa responsabilité était donc d'en faire de véritables tueurs. Qu'ils le haïssent, qu'ils le craignent, cela n'était rien tant qu'ils s'en sortaient. Les faibles n'avaient évidemment pas leur place ici. Mais dès les premiers entraînements, il était facile de voir qui suivrait. Et qui tomberait. Alors qu'il reportait son attention sur Senji, tandis que les autres quittaient peu à peu la place, Shinjirô replaçait Kaimetsu dans son dos.

- Je prends très à cœur l'entraînement de mes gars. La plupart du temps, je me charge moi-même de leur enseigner les bases et ce qu'ils doivent savoir. Ce qui explique que tu me trouveras souvent sur le terrain. J'suppose que ça fonctionne pas ainsi à la Douzième, nan ?

Parler à son «invité»... Je ne savais pas vraiment comment je devais prendre ça, mais bon, au moins il ne me proposait pas de participer au spectacle c’est toujours ça. Je ne trouvais pas mon niveau trop mauvais ça non, mais de là à affronter un homme comme lui il y avait un pas, ou plutôt un gouffre que je ne suis pas encore prêt de franchir ! Un jour peut être y arriverais-je ! Mais pas pour l’instant en tout cas ! Malgré ça quand je l’entendais parler à ces gars je sentais qu’il faisait tout pour les renforcer. Il avait beau y allait à la manière d’un bourrin, il désirait pourtant les aider, comme cette séance d’entrainement le prouvait.

Lors ce qu’il remit son épée dans son dos je me demandais quand même comment il pouvait faire pour se déplacer avec un tel poids dans son dos. Je ne me pensais même pas capable de la soulever pour être honnête. Son arme était juste tellement gigantesque, on en voyait d’ailleurs les marques un peu partout dans cette division, et un peu partout dans le Seireitei si l’on observait bien d’ailleurs, les preuves du passage du colosse du Gotei 13. Une marque au sol me fit même penser qu’en la laissant tomber elle se planterait dans le sol, mais c’était parfaitement impossible, non ?! Car si c’était le cas je n’ose même pas imaginer ce qu’il adviendrait si elle entrait en contact d’un corps...

Non à la Douzième c’est pas vraiment comme ça on peut le dire. On est plus poussé à travailler seul, surtout quand on a hérité de capacités de combat comme les miennes...

Je ferais presque tâches au milieu de tous ces gars de ma division. Ils avaient pour la plus part des Zanpakutô de type élémentaire, ou Kidô. Mais en aucun cas un Zanpakutô de type mêlée comme l’était le mien... Ce qui m’avait souvent forcé à travailler seul où comme je l’avais fait hier à trouver des gens comme moi dans d’autre division. Mais peut être si je faisais bonne impression aujourd’hui un jour peut être pourrais-je venir m’entrainer avec le maître de ces lieux ?! Un doux rêve que je ne préférais ne pas encore penser trop fort tant il pouvait paraître fou. Me faire entrainer par un ennemi, c’était quand même quelque chose de bizarre...

Néanmoins ils ont de la chance vos gars d’avoir quelqu’un comme vous comme entraineur, ça doit pas être simple tous les jours, mais leur chance de mourir au combat diminue quand même vachement ! Enfin bon, c’est pas comme si je risquais d’être envoyé au front en faisant partie de la douzième...

Non moi se serait plutôt analyse des données sur place à la rigueur où dans le centre de développement. Oui de temps en temps il arrivait que l’on se fasse attaquer lors des analyses sur le terrains, raisons pour laquelle on était quand même entrainé au combat, mais jamais l’on ne rencontrait les plus forts, ça non, c’était le boulot de gars comme eux... Y a des jours où je regretterais presque de ne pas avoir pu choisir ma division...

Par contre si je peux me permettre de vous poser une question, toutes ces marques au sol, elle vienne de votre Zanpakutô ?

Des capacités de combats comme les siennes ? Voilà qui était une réponse curieuse, même pour le colosse. Ce que cela voulait dire réellement, il n’en savait rien. De deux choses l’une : soit il était plus fort que ceux de son unité – ou du moins plus poussé vers les combats que ces derniers, ce qui ne devait pas être bien compliqué – soit il était mis de côté parce que justement il n’était pas capable de se défendre réellement. A bien l’observer, Shinjirô optait plutôt pour la première solution, qui lui paraissait plus logique que la seconde. De toute façon, si ce gars ne voulait pas être plus clair, il ne le forcerait pas. Qu’importe qu’il soit doué ou non après tout puisqu’il n’appartenait pas à la Onzième. Chacun gardait ses propres brebis.

Par contre il avait capté l’utilité d’un entraînement aussi rigoureux alors que ceux qui n’appartenaient pas à la division du Combat avaient tendance à juger promptement, sans pousser la réflexion bien loin. Sa remarque fit sourire le colosse… Ce gars, il ne savait pas qui il était, mais il lui plaisait bien. Il restait respectueux sans pour autant cacher ses pensées et c’était assez rare pour être relevé. Finalement, ce qui ressemblait de prime abord à une discussion emmerdante au possible allait s’avérer bien plus agréable qu’il ne l’aurait cru.

- De la chance, j’sais pas vraiment. Mais puisque nous sommes en première ligne, autant qu’ils soient prêts à encaisser. Au moins, s’ils tombent sur plus fort qu’eux, ils sauront gérer la situation. J’dis pas que ma formation est la meilleure. Mais pour une telle division, j’suis pas sûr qu’une autre méthode marche aussi bien.

Il avait mentionné la Douzième, division de Scientifiques, et savait pertinemment que seuls les intellos pouvaient y aller. Une division tournée vers le renfort technologique et les recherches ne pouvaient abriter en son sein de simples soldats, ce qui renseignait déjà un peu mieux le Kenpachi sur l’homme qui se dressait face à lui. Pour autant, même ces Shinigamis étaient capables de pouvoir se battre si nécessaire.

- Ne me dis pas que vous êtes pas envoyé sur le terrain de temps à autre quand même… Même sans être des experts, vous savez vous battre. T’as pas la gueule d’un scientifique, si tu veux mon avis. Expert du combat ? Gardien pour les têtes pensantes qui sont envoyés au front ? Tu fais quoi au juste chez eux ?

Il ne s’agissait là que d’une simple réflexion, rien d’insultants évidemment. Venant de Kiryû, cela pouvait même ressembler à un compliment à dire vrai. Haussant les épaules, le colosse attrapa un cure-dent qu’il trouva dans l’une de ses poches qu’il plaçait ensuite entre ses mâchoires. Un tic qui ne le quittait jamais. Un nouveau sourire lui barrait le visage lorsqu’il entendit la réflexion de Senji concernant son Zanpakutô.

- Yep, bien vu mon pote. Ces marques sont bien faites par Kaimetsu. J’fais pas trop gaffe où je pose mon Zanpakutô et j’sais que je laisse régulièrement des traces là où je vais. On m’a déjà fait la réflexion d’ailleurs… J’crois que ça plait moyen à ceux qui doivent entretenir le Seireitei. M’enfin… Pas ma faute si elle est si capricieuse. En plus t’as vu la bête ? C’pas le genre d’engin que tu peux poser n’importe où. J’fais au mieux mais y’a toujours un moment où ça touche.

C’est clair qu’en faisant partie de la Onzième il est nécessaire de savoir encaisser les coups, du moins je l’avais toujours pensé. Car ils étaient comme leur capitaine le disait ceux qui était envoyé en première ligne, et donc ceux avec la place la plus risqué. Mais je ne doutais pas un instant qu’avec une telle formation ces gars seraient capable de se défendre parfaitement, car s’ils réussissaient à résister ne serait-ce que quelques minutes face à quelqu’un comme lui ils seraient capable de tenir bien longtemps contre un bon nombre d’adversaire. Je ne pense pas qu’ils risquent de croiser tous les jours quelqu’un de l’envergure du Kenpachi en étant de simple membre de division. Ces gars là était réservé aux Capitaines, où Vice-Capitaines à la rigueur.

Oh oui on y est envoyé de temps à autre, mais c’est bien trop rare pour être vraiment compté.

Ça me toucherait presque qu’il pense ça de moi. On me le dit souvent que j’ai pas la gueule d’un Scientos, mais de là à me prendre pour leur protecteur, venant d’un capitaine, c’est plus classe ! Malheureusement rien de tout ça, je suis bien un membre lambda de la division, ou presque. Je suis légèrement plus haut-gradé que le lambda de base, mais bon ça ce n’est pas tant important, je reste malgré tout un membre avec peu de pouvoir décisionnel.

On me le dit tout le temps que j’ai pas la gueule d’un scientifique, et pourtant c’est bien le cas. Je suis un membre plus où moins normal. Quand je parlais de mes capacités de combat c’était simplement car je possède un Zanpakutô et des capacités de type mêlée qui en général font que l’on arrive dans votre division plutôt que dans la Douzième...

Et oui, j’étais bien une grosse tête comme tous les autres dans cette division, ça aurait vraiment classe si j’aurais pu être ce qu’il disait mais je me plaisais aussi beaucoup dans mon rôle de scientifique. Les joies de la découverte c’était tout de même quelque chose de palpitant. Et avec le projet Stronghold que le Capitaine Yuurei avait lancé nous avions de quoi laisser parler notre génie créateur !

Lorsqu’il me parla de Kaimetsu j’eus presque l’espace d’un instant l’impression de parler à quelqu’un d’autre qu’un Capitaine. Ça façon de me parler, on aurait presque dit que ça ne faisait pas quelques minutes seulement que nous nous connaissions. Et je prenais plaisir à parler avec une personne comme lui. Il ne fallait juste pas que je change ma façon de parler et que je continue sur la même lancé, ensuite tout serait parfait !

Oui j’imagine facilement qu’avec une arme de cette taille il arrive que ça «touche» comme vous dites.

Dis-je avec un sourire amusé, en même temps il fallait se la trimbaler cette arme ! Bon étant donné que c’était son Zanpakutô il y avait de forte chance qu’il soit le seul à pouvoir la porter et qu’elle lui semble plus légère que la normal, et que personne à part lui ne soit capable de la soulever. Je trouvais ça plus logique, c’était une partie de son âme après tout, même s’il ne semblait pas capable de la re passer en forme scellé.

Avoir un Zanpakutô de type mêlé ne signifiait pas obligatoirement qu’il fallait rejoindre la Onzième. L’erreur du Shinigami était logique toutefois tant l’amalgame était fréquent. Contrairement à certains de ses prédécesseurs, Shinjirô se moquait que ses gars puissent posséder un sabre de type Kidô. Bien sûr, il avait un regard très personnel sur ceux qui en possédaient, comparant généralement ces derniers à des sorciers, mais la priorité résidait ailleurs à ses yeux. Ses gars devaient avant tout être capables d’être résistant et de ne pas craindre de prendre des coups. Jamais il ne se priverait d’un renfort utile même si ce dernier possédait un Zanpakutpo de type maléfice. Ce qu’il appréciait nettement moins cependant, c’était les Shinigamis qui manipulaient pratiquement exclusivement le Kidô. Là, à ses yeux, il y avait un problème. Des sorciers n’avaient pas leur place au sein d’une armée, aussi polyvalent qu’ils puissent être. Et il préférait ne pas en voir parmi ses gars.

Toujours en train de mastiquer ce morceau de bois, Shinjirô faisait mine de réfléchir à ce que lui expliquait ce gars. Mais en réalité, il n’avait qu’une idée en tête : savoir de quoi était capable Senji. Pas seulement pour éprouver ses dires et savoir comment il maniait son propre Zanpakutô mais surtout pour pouvoir lancer un nouveau pari. Les derniers sur lesquels il avait misé de l’argent n’avaient pas été de très bons investissements et il souhaitait se refaire un peu. Le nerf de la guerre, disait-on souvent, c’était l’argent. Et la Onzième en avait cruellement besoin tant on ne cessait de les taxer pour les dégâts de Kaimetsu. Tsss !! On le volait, ouais !

- Bah… Le principal, c’est de savoir utiliser cette masse sans perdre en puissance. J’t’apprendrais rien en te disant que ce genre de Zanpakutô possède une meilleure allonge mais qu’en général, on perd en maniabilité et en vitesse. Faut savoir composer quoi…

Et là, le colosse avait réellement appris à gérer ce problème. Si la plupart le considérait comme un véritable expert en Zanjutsu, capable de rivaliser avec les meilleurs dans ce domaine, il ne s’agissait évidemment pas de son meilleur atout. Ses poings et son corps puissants constituaient ses principales forces. Ainsi, la taille et le poids de Kaimetsu ne représentaient rien à ses yeux. Et en combat, qu’il soit rapproché ou à mi-distance, il était capable d’être extrêmement dangereux. La plupart savait que Kaimetsu restait sous sa forme Shikai en permanence. Shinjirô lui-même ne comprenait pas vraiment la raison de ce fait mais avait appris à composer avec. Après tout, là où la plupart découvrait leur Shikai à l’académie, voir même après, lui il le possédait déjà lorsqu’il était entré à l’école des Shinigamis. Le mettant d’emblée au dessus des autres dans ce domaine. Faut dire qu’il avait eu le temps d’apprendre à maîtriser ce pouvoir… Son reiatsu était tel que sa lame l’absorbait quotidiennement. Ce qui expliquait d’ailleurs la puissance qu’elle dégageait dès qu’il la posait quelque part.

- Au moins, entre ma corpulence et l’apparence de Kaimetsu, j’peux te dire qu’on évite de m’emmerder. C’pas plus mal, Shunsui préfère que j’évite de faire trop de vagues. Question de principe, qu’il dit.

Il haussait les épaules. Il est vrai qu’il en avait déjà fais pas mal de remue-ménage au sein du Seireitei. Notamment à cause de l’autre vieillard de la Neuvième qui lui servait régulièrement de sac de frappe. Se poser n’était pas évidemment pour lui, ce n’était pas dans sa nature. Mais bien que cela lui coûte, en gagnant le droit de porter ce Haori, il avait aussi gagné des responsabilités. Comme aimait le lui rappeler Noboru dès que l’occasion se présentait.

- Un de ces jours, j’aimerai voir de quoi t’es capable. J’suis sur qu’on pourra te trouver un adversaire parmi les gars de ma division. Histoire que tu te rouilles pas trop avec les têtes pensantes de la Douzième. C’bien de passer son temps à créer tout un tas de merde mais faut pas oublier les fondamentaux quoi. T’en pense quoi ?

En parlant de merde, il ne cherchait absolument pas à dénigrer le travail de ces gars. Seulement, Shinjirô avait une manière de s’exprimer assez particulière, brute de décoffrage. Jamais il ne s’embarrassait de mots superflus. Droit au but, sans détour. Tel était le treizième Kenpachi de la Division du combat.

Voir de quoi j’étais capable... Ouah ! De la part d’un des capitaines voire du capitaine le plus puissant du Seireitei surtout dans les domaines qu’était le Hakuda et le zanjutsu c’était impressionnant, clairement ! Il me proposait d’affronter un des siens pour prouver ma valeur. Dire que si je réussissais à impressionner cet homme peut être qu’un jour je pourrais recevoir un de ces entrainements, avoir le privilège de croiser le fer avec lui. Ce serait incroyable, non ?! Moi qui avait eu peur en rentrant ici, imagineant que j’allais me faire engueuler et chasser d’ici direct, que les rumeurs sur son caractère soient vrai. Voilà que je me retrouvais à discuter avec ce Capitaine presque normalement, et qu’il était bien plus cool que tout ce que l’on avait pu me dire sur lui. Probablement était-ce vrai, mais qu’avec des lèches-bottes qui ne comprenaient rien à la façon de converser avec un Capitaine.

Ce que j’en pense ! C’est une occasion en or que vous m’offrez là Capitaine Kiryû ! Et puis se serait un honneur vous montrer mon arme, car votre raisonnement sur les armes de mêlées bien que juste ne s’applique pas à mon arme...

Son raisonnement quant à mon arme aurait pu s’avérer parfaitement vrai si j’avais bénéficié d’une arme comme la sienne, monstrueuse. Mais la mienne ne jouait pas dans ce registre. C’était un marteau très petit qui tenait dans la paume de la main ce qui ne me procurait pas d’allonge et qui ne me faisait pas perdre en vitesse ni en maniabilité, bien au contraire... Mes pouvoirs étaient exclusivement basé la dessus, en Shikaï j’utilisais un peu d'électricité mais c’étais simplement pour augmenter la puissance des coups de mon arme et non pour l’utiliser comme un élément à part entier en tirant des éclairs et autres conneries du même genre... Mais lorsque j’activais le niveau supérieur, détails dont personne n’était encore à ce jour au courant mise à part mon propre capitaine, je bénéficiais d’un regain de puissance qui me permettait de frapper plus fort et plus vite. De véritable coup de canon.

Mon arme étant un marteau de type tonfa, il tient dans la paume de ma main. Ce qui ne m’offre pas d’allonge supplémentaire, mais qui ne me fait pas perdre ni en vitesse et ni en maniabilité...

Je repensais à ce qu’il avait dit sur le fait qu’on vienne l’emmerder. Comme si quelqu’un au Seireitei serait assez fou pour venir emmerder l’un des douze capitaines quels qu’ils soient... Lui encore moins c’est sûr, enfin j’avais entendu parler d’un mec qui avait usé de son arme devant lui, n’ayant jamais découvert ce qu’il lui était arrivé. La mort probablement. Le châtiment le plus normal pour un tel affront, bien que certains aurait probablement préféré l’enfermement où quelques choses du genre. Mais ça se voyait que Kiryû-Taishô n’était pas ce genre d’homme à faire dans la demi-mesure!

Mais bon je suis persuadé que chaque Zanpakutô a ses propres qualités et défauts. Il n’y a qu’au Shinigami le maitrisant d’arriver à jouer de ça pour en tirer les meilleurs résultats.

Avait-il parlé des autres armes de mêlées ? Pas vraiment. Visiblement Senji - assez fier d'avoir une opportunité future de démontrer ses talents dans ses domaines de compétences - avait compris que le colosse parlait des armes au corps à corps en général. Or, il n'avait été question dans ses explications que de Kaimetsu. Et essentiellement d'elle. Car lui plus que les autres savait à quel point les armes de mêlées pouvaient être dissemblables les unes des autres. Ce qui apportait selon lui un véritable arsenal pour la Onzième division. Rien que Noboru était l'exemple typique de l'arme au corps à corps incapable d'avoir une véritable allonge, préférant le pur corps à corps. Ainsi, inutile de polémiquer pendant des heures sur les différences entre les armes. Concernant le Tatsugami, il aurait bien l'occasion de voir cette fameuse arme dont il vantait les mérites.

D'ailleurs, à le voir si excité à cette idée, Shinjirô doutait réellement du bien-fondé de l'affectation de Senji au sein de la division Scientifique. Cet homme portait sur lui la passion de ce qu'il faisait. De ce qu'il expliquait. Et à l'entendre parler de ce marteau-tonfa, il ne doutait pas d'apprendre pas mal de chose encore sur lui.

- J'me doute, Senji. Les différences entre une arme et une autre sont si nombreuses qu'il n'est pas possible de toutes les lister. Chacun sa croix, après tout. Et t'as bien raison... Le principal, c'est de savoir s'en servir réellement.

Combien avait-il affronté d'adversaires dans toute sa vie qui n'avaient pas été capable de maîtriser toutes les particularités de leurs armes ? Trop nombreux, sans le moindre doute. Il fallait plus d'une vie pour découvrir les véritables capacités d'un homme et une autre vie pour apprendre à concilier ces pouvoirs avec ceux du porteur. Shinjirô n'était pas un génie, loin de là. Mais dans l'art du Zanjutsu et dans celui de concilier ses forces avec celles de Kaimetsu, il n'était pas en retard. Sa symbiose était telle qu'il ne pouvait plus sceller son arme, après tout. Un fait qui générait deux types de réactions au Seireitei : moquerie pour ceux qui haïssaient la Onzième et le Kenpachi, admiration de ceux qui comprenaient que cet état n'était en réalité que la démonstration de sa véritable force.

- C'est aussi pour ça que j'veux te voir à l’œuvre. T'as pas l'air d'être le premier débile venu. J'ai hâte de voir ce que t'as dans le froc, mon p'tit gars. On va vraiment s'marrer, j'en suis sûr. Une sorte de marteau... J'en ai pas vu des masses qui avaient cette forme.

Pensif, il essayait d'imaginer la tronche de ce Shikai. Bah... Il verrait le moment venu, après tout. Car une autre question lui trottait dans le crâne maintenant qu'il discutait avec lui.

- Dis-moi... Pourquoi la Douzième ?

Je ravalais ma salive. En aurais-je trop fait ? J’étais quelqu’un de sûr de moi, oui, mais il semblerait que je fasse bonne impression devant ce capitaine, la pression lors de cette démonstration n’en sera que plus grande, et j’ai intérêt à assurer si je ne veux pas passer pour un simple beau parleur avec un peu de matière grise. Oh non, je devrais être implacable, montrer que ce que j’avance ne sont pas juste des paroles en l’air, mais bien une réalité. J’en étais capable, mais pourtant devant un tel homme je ne suis pas grand chose. Il marquait néanmoins un point, rare était ceux qui possédait une arme comme la mienne. La dernière personne dont on m’avait vanté le fait qu’il possède aussi un marteau n’avait été enfaite qu’une rumeurs, ce n’était qu’un nodachi, une erreur comme on en voyait plein. Mais qui m’avait embêté, moi qui avait pensé trouvé un homme avec une arme comme la mienne. Malgré tout Yoshihiro avait été un adversaire de valeur et je m’étais bien amusé il fallait l’avouer.

La question fatidique... Pourquoi la douzième. Toujours la même rengaine, logique je sais. Je n’ai pas le profil, et ne l’aurait jamais, c’était sûr. Mais que voulez-vous j’y étais parce que j’étais aussi un scientifique. Un bon scientifique même. Bien que j’avais eu une petite période de désillusion en arrivant, aujourd’hui je faisais malgré tout partie du top de la division, troisième seulement, mais troisième quand même. Ce qui était déjà pas mal non ?! Il m’en faudrait bien plus pour leur faire bouffer la poussière à tous, mais j’avais l’éternité devant moi pour y arriver après tout.

Je n’ai à vrai dire pas eu le choix. Mon entrée au Seireitei c’est fait de manière quelque peu compliqué. J’ai du purger une peine de prison pour quelques problèmes survenu au Rukongaï et à ma sortie on m’a fait comprendre que mon retour là-bas n’était pas envisageable. Et comme je jouais déjà au scientifique en herbe dans mon quartier, la décision ne m’a jamais appartenu de rejoindre la Douzième.

Le fait qu’il l’est tué ça je n’avais pas besoin d’en parler, mais pourtant c’était bien la raison qui faisait que je les haïssais au plus haut point ! Il me l’avait enlevé, la faisant disparaître de ma vie de la pire façon qui soit ! Le fait de rentrer au Seireitei ne m’avait pas apporté que du mauvais, j’étais maintenant bien plus fort, et mes inventions n’avaient tout simplement plus rien à voir. Malheureusement à quoi beau avoir tout ça si c’est pour ne pas me retrouver avec elle ?!

J’me suis toujours dit qu’ils avaient du manquer de main d’oeuvre à l’époque. Et puis au fil des années je m’y suis fait, cette division recèle de vrai génie, et s’il est vrai que j’ai un profil assez spécial pour quelqu’un de cette division, j’ai aussi beaucoup de chose en commun avec eux.

J’étais curieux, intelligent, malgré tout passionné par la technologie en tout genre, bien que pas complètement motivé, j’avais tendance à quand je le pouvais éviter une partie du boulot qui ne m’intéressait pas. Mais ce n’était qu’un détail après tout, non ?!

Après tout dans toutes les divisions il y a des gens qui ne colle pas au profil, j’imagine que je suis celui de la Douzième.

Il ne disait pas que des conneries, c'est sûr. Et mine de rien, il appréciait de discuter avec un mec qui avait la tête sur les épaules, un mec qui ne se laissait pas déstabiliser par la présence d'un capitaine. Même si Shinjirô n'était pas dupe : il avait tendance à impressionner ceux qu'il croisait. Pas étonnant en même temps lorsque l'on savait qu'il était le plus puissant des Capitaines présents, ce qui lui valait son titre de véritable Kenpachi du Gotei. Certes, il n'était pas le plus malin, mais lorsqu'il s'agissait de cogner, il était loin d'être le dernier. Chacun son domaine, comme il l’avait expliqué précédemment. Un concept qu'avait visiblement intégré le Shinigami de la Douzième Division.

Toutefois, il n'était pas convaincu de certains des dires de son vis à vis. A ses yeux, on avait toujours le choix. Même si l'organisation militaire du Seireitei limitait grandement ces derniers. Il fallait savoir s'affranchir de certaines obligations pour rester fidèle à ses principes. Quelque chose de dangereux, le colosse ne se voilait pas la face, mais il ne dérogerait jamais à cette règle. N'était-ce pas pour cela qu'il avait été dans l'obligation de quitter pendant plusieurs siècles le Gotei ? On ne pouvait garder en cage un animal comme lui. Il l'avait déjà prouvé.

- Question de point de vue. J'fais partis de ceux qui pensent qu'ils peuvent tout obtenir à condition d'être suffisamment convainquant. Et crois-moi, les gens préfèrent éviter de contredire ces deux-là.

Fièrement, il regardait ses poings massifs, ricanant face à cette petite plaisanterie qu'il serait sans doute le seul à comprendre. Le Kenpachi était ainsi. Le regard des autres glissait sur sa carapace. C'est ainsi qu'il gérait sa vie. Reprenant un peu son sérieux, le colosse attrapa un cure-dent qu'il plaça entre ses doigts, jouant brièvement avec. Un passe-temps comme un autre, qui avait au moins le mérite de le détendre. Une façon particulière d'appréhender les soucis en vérité mais on ne le changerait sans doute jamais.

- Bon... C'pas tout ça mon gars mais moi, j'ai encore deux ou trois petites choses à régler. Tiens-moi au courant lorsque tu te sentiras d'attaque pour notre petit test. Histoire que je m'arrange pour te trouver un gars avec du répondant. Chez moi, des mecs qui aiment taper sur les petits génies, j'en ai à la pelle. Alors t'as intérêt à assurer. A la prochaine, p'tit génie.

Il se mit à ricaner de nouveau, se détournant complétement du shinigami de la division Scientifique. Généralement, les autres préféraient éviter de traverser les quartiers de la Onzième Division, de peur d'être pris à parti. Après tout, ils n'étaient pas des enfants de coeur et aimaient se confronter aux autres. Mais pour le coup, Senji bénéficierait d'une certaine immunité : on avait tendance à laisser tranquille ceux qui discutaient avec le Kenpachi. Histoire d'éviter une belle petite engueulade si les choses tournaient mal. C'est ainsi que le colosse mit fin à cette entrevue improvisée. Et la prochaine fois, peut-être aurait-il autre chose à se mettre sous la dent...

Oh ça je pouvais facilement l’imaginer, quand on voyait la taille de ces deux poings qu’il me montrait fièrement il était clair qu’il valait mieux éviter de ne pas trop le contrarier ! Malgré tout je n’avais à l’époque pas eu le cran de tenter quoi que se soit pour ne pas y aller, et puis cette place n’était pas si horrible que ça, j’y apprenais tout sur les caractéristiques du Gotei 13, sur le projet Stronghold. C’était quelque chose d’extrêmement important si un jour je désirais passer à l’action, pour elle j’y arriverais, il le fallait ! Car quoi qu’il puisse en penser, je me battais moi aussi pour mes idéaux, qu’il n’en doute pas je me battrais pour ce que je veux, même si cela doit prendre du temps !

Malheureusement pour moi cette rencontre devait prendre fin maintenant. Mais elle en annonçait une autre, un jour prochain, ce qui en soit était parfait ! J’allais pouvoir bosser encore un peu, et me préparer pour ce jour où je devrais l’impressionner. Ce ne serait pas simple, oh ça non, mais pourtant je ne doutais pas que j’y arriverais. Et c’était parfaitement ce qu’il me fallait pour progresser, en travaillant pour ce but là je deviendrais plus fort pour réaliser celui qui me tient véritablement à coeur ! Joindre l’utile à l’agréable !

Ne vous inquiétez pas Capitaine, je reviendrais vite et ce jour là, vos mecs ont intérêt à être prêt ! Car je vous promets que ce jour là vous en aurez pour votre argent !

Moi me laisser emporter ? J’étais du genre sûr de moi et oui je m’étais probablement laissé emporté ! Mais ce n’étais pas plus grave que ça, j’assumerais avec plaisir ces paroles ! Cette provocations lancé au hommes de la Onzième, ou plutôt à celui qui m’affronterait ce jour là n’était pas faite à la légère, j’étais persuadé que je pourrais y arriver. Et puis je devais leur prouver que les «petits génies» savaient tout aussi bien taper fort qu’eux ! Oh ça oui !

Au revoir Capitaine Kiryû !

Lui dis-je en m’inclinant au moment où il partait. Je ne perdais malgré la situation pas mes habitudes. Je ne pouvais pas me le permettre, il restait tout de même l’homme le plus puissant du Gotei 13. Je ne désirais aucunement risquer de perdre ce qui venais de se construire pour avoir oublié de le saluer comme la hiérarchie l’obligée ! Je me retournais une fois qu’il eut disparu pour repartir d’où je venais, je pouvais après un moment si intéressant tranquillement retourner dans les quartiers de ma division et allez voir les «petits génies» avec lesquels je vis depuis mon arrivé ici. La conversation encore en tête je repartais content !