La dernière fois qu'il s'était rendu dans ces quartiers, Shimura Aoshi était encore à la tête de la Deuxième Divison et de l'Onmitsukidô. Et l'on ne pouvait pas vraiment dire que cette entrevue s'était particulièrement bien déroulée. Tenzen s'était présenté avec une proposition afin d'assurer au mieux le bien de tous, mais malheureusement l'ancien Capitaine s'était montré bien trop gourmand que pour qu'ils puissent s'entendre. Le projet était simple pourtant. Le Yakushiji étant à la tête des enquêtes et de l'application des peines avait parfois un besoin ponctuel de troupes experte dans la discrétion. Infiltration, camouflage, intervention furtive, récupération d'informations... Les forces de la Neuvième Division y étaient exercées, certes, mais bien moins que les Forces Spéciales. En somme, la Seconde et la Neuvième avait tout à gagner en s'entraidant. Le Shimura – rien que le fait qu'il soit le frère de Tetsuya aurait dû lui mettre la puce à l'oreille – n'avait montré que mépris et égo surdimensionné. Alors que Tenzen se récoltait le plus gros du travail dans cette proposition honnête, Aoshi avait voulu qu'en retour, le Shirohasu lui assure son entier soutien auprès du Sotaishô dans une requête disproportionnée. Il avait réclamé ni plus ni moins que la défense du Seireitei revienne entièrement à sa Division, et ce alors que la Deuxième Division remplissait déjà un rôle très important en constituant les Forces Spéciales, disposant déjà de nombreuses prérogatives.

Heureusement, le Shimura avait finalement été considéré comme incompétent et rétrogradé. Envoyé en mission sur Terre pour une longue période... De quoi être débarrassé de cet orgueil étouffant, de ce parvenu aux dents longues. Maintenant que ce dernier était hors-course donc, Tenzen estimait qu'il était temps de remettre ce sujet sur le tapis. Et en l'absence de Capitaine, la décision revenait donc au Vice-Capitaine de cette Division. Akucho Uragami en l’occurrence. Le Capitaine au Lotus ignore tout de lui et de son caractère. Il n'a pas non plus réellement cherché à se renseigner sur le sujet. Il verrait cela à l'improvisation ! En tout cas, le rendez-vous est pris, et le voilà qui franchit les portes de la Seconde Division dans le but d'en rencontrer le plus haut gradé à l'heure actuelle...

Uragami se préparait à recevoir Tenzen, il avait entendu parler de lui et de ses compétences, il était de toute évidence l'un des capitaines les plus anciens et les plus respectés du Gotei 13. Il se sentit donc encore plus stressé que lors de son entrevue avec Otsu la veille. Cette fois il avait donc préparé le coup et était allé acheter du très bon thé au préalable afin de ne pas lui servir la pisse de chat qu'il avait servi la veille.

Il ne savait pas grand chose de ce qu'il s'était passé avec l'ancien capitaine de sa division, il avait seulement entendu des rumeurs sans chercher à réellement approfondir le sujet. Cela ne l'intéressait guère. Il n'est pas du genre à écouter les ragots et encore moins à les colporter et les alimenter, il est de ceux qui se font leur propre opinion sur les gens et apprécie qu'on en fasse de même pour lui.

Enfin bref, il fit un tour méticuleux du bureau afin de vérifier que tout était bien rangé, la pile de documents de la veille était "rangée" dans un placard à l'abri des regards qu'il ne valait mieux pas ouvrir sans un minimum de précaution. La pièce était propre et le thé était prêt ... mais sans vraiment le vouloir ses dons de perception se déclenchèrent et il sentit un puissant Reiatsu approcher bien que celui-ci semblait être "au repos", aucun doute sur son propriétaire, c'était le capitaine qui était sur le point d'entrer. Il sentit son estomac se nouer sous la pression et un long gargouillis retentit dans le bureau. Juste à ce moment là il entendit frapper à la porte et espéra que le son n'avait pas franchi celle-ci, il était déjà bien assez stressé comme cela. Il ouvrit donc la porte et découvrit un homme assez grand avec un air très strict, il vit tout de suite à ses yeux et ses traits de visage qu'ils étaient du même monde, il entendait par là qu'ils étaient tous les deux des solitaires. Quelque part il se sentit quelque peu rassuré, n'étant lui-même pas très adepte des longs dialogues. Il se baissa pour le saluer respectueusement.

- B-bienvenue Capitaine. Je suis heureux de vous recevoir dans mon humble bureau à moitié vide étant donné qu'il n'y a que moi pour l'instant. Je suis Uragami Akucho, vous pouvez m'appeler Uragami-san. Enchanté de vous rencontrer Tenzen-taicho.

A peine 3 mots et il sentait déjà que son coeur allait lâcher.

- Je me suis permis de vous préparer du thé si vous en voulez? J'espère qu'il vous plaira.

Il souhaitait faire bonne impression cette fois et ne pas passer pour un pitre comme la veille. Il avait donc retiré tout objet avec lequel il pourrait se blesser ou commettre une maladresse, autant dire qu'il n'y avait plus grand chose donc. Tout comme la veille avec Otsu, il invita le capitaine à s'asseoir à la petite table et attendit sa réponse avant de lui servir le thé, peut être n'en voudrait-il pas?

Lorsqu'il fut finalement escorté jusqu'au bureau que chaque Capitaine partageait avec son Vice-Capitaine, il put effectivement remarquer le changement que son interlocuteur pointait lui-même : cette pièce semblait en effet bien plus vide que lors de sa dernière visite. Le manque laissé par un Capitaine en cette Division peut aisément se remarquer. Dans l'attitude d'Akucho par exemple, qui paraissait légèrement tendu de se retrouver confronter à un Haori. Et l'air de rien, cela marquait bel et bien une différence par rapport aux discussions où les deux parties partagent le grade. Cela pourrait peut-être lui servir aujourd'hui. Non pas qu'il ait besoin de réellement se vendre pour l'accord qu'il avait à passer, et qui pour lui paraissait normalement une simple formalité. Mais l'on ne sait jamais que celui-ci puisse avoir des idées de grandeurs similaires à celle du précédant Taishô... Enfin, le meilleur moyen de le savoir est encore de l'aborder directement. Mais tout d'abord... Il n'était pas dans sa nature que de refuser du thé !

Oui, s'il-vous-plait Akucho-Fukutaishô.

Là où il avait manifesté le souhait de se voir affubler le suffixe -san, Tenzen quant à lui avait pour habitude de donner du -kun à toute personne lui étant hiérarchiquement inférieur. Il fait donc là une concession en restant sur la formalité du grade, qu'il concède effectivement parfois aux Vice-Capitaines. Cela convient parfaitement ici où ce grade le désigne comme celui qui relaye les ordres à ses troupes. La tête actuelle de cette Division.

Il s'installa alors en seiza – se refusant aux sièges qu'il avait toujours jugé trop « humain » – avant de saisir de sa tasse et d'en boire une grande gorgée, préférant le déguster lorsqu'il est encore bien chaud. Tenzen déguste les yeux fermés, avant de poser le récipient à ses côtés et d'entamer directement la discussion l'amenant ici.

Depuis la tragique disparition de ma Vice-Capitaine, je dois bien vous avouer que je n'ai pas autant de temps que je le voudrais. Ainsi, pour en épargner, j'irai droit au sujet qui m'amène. Des siècles durant, la Neuvième Division chargée de rendre la justice et les Unités Spéciales ont collaboré dans l'éradication discrète de certaines menaces, et plus particulièrement les déserteurs. Or, durant mon absence, cette entente s'est perdue par le changement brutal des Capitaines à la tête de ces deux Divisions. Shimura-san n'a pas jugé bon de préserver cet accord, m'obligeant à déléguer via la Chambre plutôt que de simplement collaborer en bonne entente.
Tout ce que je demande, donc, est de savoir si je peux compter sur la Seconde Division et sur l'Onmitsukidô si une menace mérite que vos services soient mis à contribution. Je m'occupe de régler tout ce qui est administratif et n'oublie jamais de rendre un rapport honnête sur la participation et l'implication de chacun des Shinigamis impliqué dans la mission. Et surtout, en aucun cas je n'enverrai vos hommes à charbon sans mettre moi-même la main à la pâte. Je serai de toutes les missions nécessitant votre discrétion.

Le Yakushiji fit alors une courte pause au cours de laquelle il prit le temps de terminer sa tasse de thé. Et puis, finalement, toujours sans que son visage ne manifeste la moindre émotion et que sa voix monotone ne change, il réclame alors avis.

Alors, qu'en dites-vous Akucho-Fukutaishô ? En tant qu'actuel leader, la décision vous revient...

Ce qu'il avait entendu dire sur le capitaine de la 9ème division n'était pas de simples ragots, il a effectivement quelque chose qui inspire le respect. Il parle avec un calme et une fierté sans pareil et il pèse chacun de ses mots tout en parlant très calmement et en allant droit au but. Il s'était peut être trompé en pensant qu'il était un solitaire comme lui? Enfin qu'importe; Uragami continua son analyse habituelle. A sa tenue impeccable et à sa façon de s'asseoir, on voit que c'est quelqu'un de la vieille école, même si Uragami ne savait pas son âge, il aurait pu le deviner rien qu'à cela.

Bref, il s'installa en seiza également face au capitaine (il ne s'était pas assis ainsi depuis son enfance).

- Oui, s'il-vous-plait Akucho-Fukutaishô.

Ca lui faisait étrange d'être appelé ainsi, c'était la première fois, encore un signe que ce capitaine est très à cheval sur les grades et est très vieille école, comme notre regretté Capitaine-commandeur Yamamoto, il lui faisait d'ailleurs un peu penser à lui, sans doute à cause de son air renfrogné. Il lui servit le thé et se servit lui même, à sa façon de tenir sa tasse, de boire son thé il vit qu'il l'aimait sans doute encore plus qu'Otsu.

Il écouta calmement ce que le Yakushiji avait à dire et ce qu'il entendit résonnait en lui comme ses cours à l'académie qui n'étaient pas si lointains pour lui. Cela lui paraissait donc tout ce qu'il y a de plus normal que la 9ème division et la 2nde soient liées, il n'y avait aucune raison de refuser. En plus, cela fait partie des ordres en quelques sortes, le Gotei 13 ayant toujours fonctionné de cette façon, ayant une formation militaire scrupuleuse, il n'irait pas à leur encontre, sauf si vraiment cela venait à froisser ses valeurs.

- Alors, qu'en dites-vous Akucho-Fukutaishô ? En tant qu'actuel leader, la décision vous revient...

- Eh bien, je suis étonné que vous me proposiez cela. Je n'avais entendu que des rumeurs sur l'ancien capitaine et j'avais entendu dire que lui et vous n'étiez pas en très bons termes et qu'il était un peu orgueilleux, mais à votre proposition cela laisse entendre que lui, il avait refusé?
Rassurez-vous, pour moi il n'y a même pas lieu à discuter sur le sujet, il va de soi que la 2nde division et la 9ème soient en collaboration pour quelque mission que ce soit. Et moi, Akucho Uragami, j'y mettrai ma propre personne si le besoin s'en fait ressentir. Quand au rapport et à l'implication, nous ne sommes pas ce genre de division qui recherche la gloire et le feu des projecteurs, vous pouvez vous attribuer tout le mérite si vous le souhaitez, si nous restons dans l'ombre nous préférons, moins on nous voit et moins on entend parler de nous et mieux c'est.
En tout cas, cet accord a lieu d'être sous mon commandement, si un supérieur venait à m'être désigné et que celui-ci en décidait autrement, cet accord deviendrait donc caduc, ne m'en tenez pas rigueur si cela venait à se produire s'il vous plaît.

Il vit que pendant qu'il parlait, le capitaine avait déjà fini sa tasse de thé qui était pourtant brûlant, lui même n'avait pu en boire que quelques petites gorgées pour l'instant et avait failli s'ébouillanter. Il indiqua la théière du doigt d'un air interrogatif pour savoir si il en souhaitait une autre tasse tout en attendant sa réponse.

Une réaction logique et censée, voilà bien ce qu'il venait d'obtenir. Avec bonheur donc il put se rendre compte que ce Vice-Capitaine n'avait pas l'esprit empoisonné d'ambition de son dernier Taishô. D'un signe poli de la main, il refusa la nouvelle tasse de thé proposée, comprenant vite que cette discussion n'aurait pas à s'éterniser. Comme il l'avait annoncé en entame de conversation, il ne disposait pas réellement d'une grande marge de manœuvre au niveau de son emploi du temps et ne pouvait donc pas faire durer l'entrevue plus que nécessaire. Mais avant de conclure cet accord, il lui revenait tout de même de répondre aux quelques interrogations posées par Uragami.

En effet, Shimura Aoshi a refusé cette entente. Non pas qu'il trouvait que l'accord était déraisonnable, mais que lui-même l'était, tout simplement. Vous ne l'ignorez sans doute pas, mais afin de peser sur mon raisonnement je préfère rappeler la manière dont les choses se passent actuellement : la Chambre proclame une enquête, que je mène. Je dois ensuite rendre mes conclusions au Sotaishô qui prendra lui-même la décision d'envoyer un contingent des Forces Spéciales.

Dans ce que je propose, nous éliminons un intermédiaire. Je mène l'enquête et demande directement l'appui à vos forces. Seconde et Neuvième sont impliqués ensemble en mission et non pas séparés. Les actions se déroulent plus rapidement, avec le savoir-faire de deux traditions différentes qui peuvent ainsi se cumuler pour ne rendre cela que plus efficace ! Pourtant, Shimura-Taishô voyait là de quoi discuter, en prétendant que ses hommes seraient alors sous-considérés – ce qui, comme je vous l'assurais, ne sera certainement pas le cas. Il était cependant d'accord pour que cela se fasse, mais seulement au prix que je l'appuie dans son désir d'obtenir – en plus de la tête de l'Onmitsukidô – la défense globale du Seireitei, ce qui représente un cumul de responsabilités bien trop grand pour un seul homme, qui soit-il.

Voilà ce qui nous a amené à être en désaccord, tout simplement. Soit. Je suis heureux de voir qu'il n'était qu'un cas isolé. Nous avons connu un bon nombre de désertions dernièrement, et il est donc fort à parier que je fasse rapidement appel à vous afin d'entamer nos premières collaborations. Contentons-nous de cela d'ici à ce qu'une chaîne hiérarchique différente soit mise en place.

Il n'ignore bien sûr pas que l'arrivée d'un Capitaine l'amènerait à devoir reprendre ces mêmes démarches. Mais jusqu'à preuve du contraire aucun n'est vraiment pressenti pour occuper ce poste prochainement. Autant dire donc que cet accord a des chances de fonctionner un petit temps, ce qui sera toujours profitable.

Si nous n'avons rien à ajouter, pouvons-nous donc conclure que cet accord est bel et bien acquis ?

Comme il venait de le lui dire, cela semblait être le cas. Mais avant de partir, mieux valait toujours procéder à une ultime confirmation.

Etrangement, Uragami était déçu que cette entrevue se termine déjà, il appréciait ce capitaine. Il se leva et desservit les tasses et la théière.

- Effectivement, c'est un comportement bien étrange pour un membre de la 2ème division, et encore plus venant de son capitaine. En général nous cherchons la discrétion, à l'opposé de cet individu qui semblait rechercher la gloire. D'ailleurs si ça ne tenait qu'à moi je ferais "disparaitre" la seconde division, j'entends par là que notre célébrité nous dé-sert, elle va même à l'encontre du sens de notre division. Je ferais donc de cette division une police secrète que je nommerais l'Oshinobi Keikaku. La 2nde division serait remplacée par une nouvelle division formée avec des membres d'autres divisions et servirait de couverture. L'Oshinobi Keikaku serait une police secrète d'élite formée par les meilleurs assassins et les meilleurs en camouflage. Pour simplifier, la fausse seconde division serait envoyée pour des missions classiques requérant seulement des capacités de camouflage moyennes, elle serait en quelques sortes une division d'éclaireurs plus que d'espions, l'Oshinobi Keikaku serait envoyée sur des terres hostiles pour des missions plus importantes et requérant des capacités plus élevées. Notre rôle n'en serait alors que plus efficace et il va de soi que notre collaboration également.

M'enfin, ce n'est qu'une idée qui m'est passée par la tête, n'y faites pas plus attention que cela. Pour ce qui est de notre accord, comme je vous l'ai dit, il n'y a pas lieu à discuter sur le sujet, tout est clair. Affaire conclue.

Après avoir énoncé cela tout haut, Uragami eut peur d'avoir pris un risque en discutant de cela. Ce n'était réellement rien de plus qu'une réflexion qu'il se faisait depuis qu'il était entré dans la 2nde division. Après tout, une division destinée à l'espionnage mais dont on connait l'existence, il a toujours trouvé ça paradoxal et au fil du temps cette idée lui était venue.

- Et bien, si cette entrevue est terminée je vous laisse donc retourner à vos occupations. Je vais moi-même aller m'assurer que mon prédécesseur en tant que chef de la 2nde division n'a pas contaminé mes subordonnés avec ses désirs de grandeur. Si tel est le cas je m'empresserais de leur réexpliquer notre rôle. Enchanté de vous avoir rencontré Tenzen-Taishô

Tenzen sur le départ écouta tout de même patiemment Akucho. Celui-ci exprima certaines de ses idées concernant ce que devrait être la Seconde Division. En tant que Vice-Capitaine il ne pourrait rien changer en vérité, mais au moins s'investissait-il assez que pour se projeter, imaginer ce que pourrait devenir sa Division afin d'être plus efficace. La plupart préférait se laisser guider. Suivre le flot et laisser les supérieurs envisager l'avenir et ce qui doit être fait. Cependant la manière dont il précise sa pensée dans son discours peut laisser penser une chose et son contraire. S'il dit bien en effet que ce n'est là qu'une idée qui lui est apparue, il reste tout de même intéressant de noter qu'il en parle en présentant cela d'un « je ferais ». Dans l'hypothèse qu'il puisse y faire quelque chose, certes, mais tout de même. La détermination de cette tournure montre que ce n'est pas juste « une idée qui passe » mais que cela a tout de même déjà pu être réfléchi.

Pourquoi alors ne pas juste diviser à nouveau Seconde Division et Onmitsukidô ? La Seconde et les forces spéciales n'ont pas toujours été qu'une seule et même entité. Ils n'ont fusionné à vrai dire que par la volonté d'un dirigeant exerçant le cumul de fonction permettant ce rapprochement. Son successeur avait également les épaules pour ce faire. Mais il n'en reste pas moins que ce sont à la base deux choses bien différentes, et qu'il conviendrait donc bien mieux à mon sens de les diviser à nouveau, plutôt que de créer un nouveau nom qui n'aurait je pense pas grande utilité.
Cependant, un point majeur vient s'y opposer. Il serait, je pense, plutôt sensé que de vouloir mettre également un dirigeant indépendant à chacune de ces deux institutions. Que la Seconde redevienne simplement l'une des treize phalanges du Gotei. Avec son propre Capitaine. Et que de l'autre, les Forces Spéciales possèdent eux aussi leur propre leader, l'esprit entièrement tourné vers ses... fonctions assignées.
Oui, deux meneurs de taille. Et nous n'en avons même pas un à l'heure actuelle...

Pas besoin de les énumérer pour savoir qu'il fait là mention aux tâches particulières que sont l'espionnage et l'assassinat, notamment. Se relevant, il mit visiblement un terme tout de même à la conversation.

Soit. Nous avons tous deux à faire de plus urgent.

Un signe de tête en guise de salut, avant de tourner les talons. Mais il y avait fort à parier que cela ne tarde pas avant qu'ils ne doivent se revoir...

Alors que le Capitaine était sorti, Uragami ferma la porte et réfléchit à ce qu'il venait d'entendre. Il ignorait qu'autrefois l'Onmitsukido et la seconde division étaient 2 entités différentes. De son point de vue il aurait du en rester ainsi. Déjà parce que cela "dégrade" un peu le sens du mot "forces spéciales" car celles-ci devraient être indépendantes des autres divisions du gotei 13, et surtout, pour qu'elles restent spéciales il faut que personne (ou très peu de gens) en connaissent l'existence. Une sorte de division totalement secrète à laquelle on ne fait appel qu'en cas de grande nécessité ou pour des missions importantes, dans la 2nde division malheureusement, il n'y a pas que des membres capables d'accomplir cela, c'est en partie ce qui dégrade l'image des forces spéciales. Pour que les forces spéciales soient spéciales il faudrait qu'il y ait peu de membres, ou en tout cas, que des membres avec de réelles capacités, ce qui serait l'équivalent à que des membres ayant le niveau minimum de 5ème siège.

Mais son idée va au delà de simplement "re-séparer" les 2 entités. La grande différence c'est que la 2nde division deviendrait une division existant exclusivement dans le but d'être une couverture car si les ennemis du Gotei 13 venaient à apprendre que la 2nde division n'existe plus ou qu'elle est remplacée par une division quelconque, cela éveillerait les soupçons, ils se douteraient bien que les forces spéciales se sont de nouveau séparées. Evidemment, dans son idée il était donc clair que les 2 "divisions" aient chacune leur capitaine, pour des raisons de couverture autant que de fonction (un capitaine n'ayant à gérer qu'une division est beaucoup plus efficace). Le nom lui importait peu, il avait proposé de changer le nom car c'est en général ce qu'on fait dans ces cas là et parce que le rôle de l'Onmitsukidô n'étant pas seulement limité à l'espionnage mais aussi à la capture et à l'assassinat, le nom d'Oshinobi Keikaku était donc mieux approprié. De plus, il y aurait encore une différence, c'est qu'il ne serait plus question de compter sur la fortune de la famille Ômaeda pour installer des sources chaudes et autres choses farfelues autrefois installées pour satisfaire l'ancienne capitaine Yoruichi. Les forces spéciales doivent être entrainées en permanence pour pouvoir résister et tenir pendant des semaines voire des mois en territoires hostiles. La division serait donc placée dans un endroit secret du Seireitei et les conditions de vie y seraient plus que rudimentaires pour l'entrainement, mais aussi afin que des personnes non autorisées à rentrer ne puissent plus en ressortir.

Mais comme l'a souligné très sagement le Capitaine, pour pouvoir mettre cela en place il faudrait déjà avec les effectifs, pour l'instant cela semble mis entre parenthèses.

Uragami était donc totalement perdu dans ses pensées et se mit en tête de se servir du thé, par étourderie il ouvrit le placard dans lequel étaient normalement mises les tasses mais où il avait rangé tous ses papiers entassés. Lorsqu'il ouvrit celui-ci il fut enseveli par la paperasse et par le reste du capharnaüm qu'il avait entassé là dedans.