Il voyait bien les Shinigami le toisaient lorsqu'il passait, ce genre de regard gêné qui fait qu'on ne sait plus où poser ses yeux si bien qu'on fini par fixer le sol. Oui le Capitaine n'était plus symétrique, oui ce vide qui siégeait dans la manche était bel et bien réel. Oui, il avait perdu son bras. Au début agacé, le Rageux fini par ne plus y faire attention aussi étrange que cela puisse paraitre car malgré sa réputation il n'avait pas la tête à s'emporter dans un énième excès de colère. Jamais il n'avait perdu la foi depuis toutes ces années mais l'accumulation avait, cette fois, eu raison de lui. De là croire qu'il resterait les bras croisés, en boule sous son bureau... Non. Preuve en était sa petite promenade vers la Douzième Division.

En effet, comme il l'avait suggéré à son Vice-Capitaine le Kireru voulait améliorer ses capacités et ce de manière discrète mais efficace. Remplacer ce qui n'existait plus. Et la seule personne qui pouvait l'aider était le Capitaine du Bureau de Recherche Technologique : Tsunemi Ai. Grâce à elle le Shinigami se savait déjà hors d'atteinte des Mahô Tsukai à longue distance et puis... elle semblait douée. Tout simplement. Il était quasiment sûr qu'elle trouverait exactement ce qu'il voulait. Il ne pouvait qu'y croire étant donné qu'il ne voyait son salut qu'à travers cette option. Si là était le seul moyen pour lui de garder espoir et ainsi faire son travail correctement, où se trouvait le problème ?

Arrivant à l'accueil de la Division il demanda où il pouvait trouver le Capitaine, en effet il était difficile de trouver un laborantin dans un si vaste espace, la scientifique pouvait être partout : un des nombreux laboratoire, une salle de test, serveur de données, salle d'analyse, son bureau... Bref, tout un tas d'endroit qui ne valait pas la peine de fouiller soi même au risque de perdre une bonne partie de sa vie. Mais il avait de la chance dans son malheur car pour une fois son homologue se trouvait dans son bureau, une destination simple où il ne risquait pas de se perdre. Il prit donc le chemin menant à l'antre de la Capitaine, prêt à se confronter à sa gentillesse et son attitude débordante de folie. Peut être que voir une personne heureuse et pleine de vie lui regonflerait son moral. Au moins un peu. Il avait demandé à ce qu'elle soit avertie de sa venue mais un fois devant la porte il prit la peine de frapper, quand même, avant d'ouvrir le battant. D'un ton grave il s'annonça.

> Bonjour Tsunemi-Taishō.

Il restait figé au pas de la porte, n'arrivant pas à sortir les mots qu'ils voulait prononcer. Certainement par honte. Là, bloqué, il inspira un grand coup avant de s'exprimer. Sa voix était empliz de gêne et il s'apprêtait à énoncer sa demande de manière à ce qu'elle puisse à peine l'entendre. Maudite soit cette faiblesse qui l'avait amené ici, loin des entrainements conventionnels.

> J'ai... besoin de votre aide...

La journée avait été calme jusqu'ici, sans heurts, et elle l'avait passé en majorité dans la salle des archives afin de trouver une méthode de rééducation à domicile pour sa jambe gauche. Elle était revenue avec trois volumineux traités, qui étaient à présent posés autour d'elle, formant un véritable mur sur son bureau, alors qu'elle notait consciencieusement les données qu'elle y avait potassées. Hélas, rien de bien probant pour l'instant, ce qu'elle ne manqua pas d'écrire dans sa conclusion, soupirant un bon coup.

Elle ne s'attendait pas vraiment à une visite, aujourd'hui, et elle s’apprêtait d'ores et déjà à repartir vers les archives, sa main glissant sous l'un des volumes afin de l'emmener avec elle. Mais on frappa à sa porte, et elle se ravisa aussitôt, le volume allant rejoindre ses congénères sur la surface de bois blanc du bureau. Elle invita d'une voix légèrement enrouée son invité mystère à entrer, puis s'éclaircit la gorge, soucieuse de ne pas faire montre du fait qu'elle avait passé une nuit blanche.

- Kireru-Taisho ! C'est un plaisir, qu'est-ce qui me vaut l'honneur de votre visite ?

Une question qui fut bien sur éclaircie dans la seconde, alors que la jeune femme remarquait la nette absence de bras de son collègue pour la première fois. Elle ne l'avait pas vu depuis les évènements d'il y a quelques semaines, et lorsqu'elle se leva pour aller examiner le phénomène de plus près, piquée autant par sa curiosité que par pur esprit professionnel, elle s'appuya sur sa nouvelle canne au pommeau d'ivoire.

- Besoin d'aide, vous dites ?

Elle tourna autour de son collègue, examinant le bras sous toutes les coutures.

- Ça a un lien avec le fait que votre manche de Haori soit... Vide ? Si oui, je peux effectivement vous aider. Mais il faut me dire de quelle manière, avant toutes choses.

Elle retourna d'un pas laborieux vers son fauteuil. Elle venait de sortir de rééducation, il y avait à peine quatre jours, mais au moins elle savait que la haut, tout fonctionnait. Elle serait en mesure de faire du bon boulot pour aider un collègue, quelle que soit la nature de sa demande, et rien que ça, ça lui rendit le sourire. Poussant les traités, elle fit un geste discret de la main pour inviter le capitaine Kireru à s'asseoir.

Il subissait une première observation, voir un Capitaine lui tourner de la sorte était étrange. Ouais, elle était étrange mais en même pour faire le genre de travail qu'elle effectue quotidiennement... Faut bien avoir un grain quelque part. Et ce n'est pas forcément négatif. Elle trouva facilement le problème que connaissait le Kireru, pas bien difficile en même temps, avant de retourner s'assoir tant bien que mal. Le combat avait été rude pour elle aussi. Pour tout le monde. Mais désormais le moment était venu de dévoiler ses idées, aussi confuses qu'elles étaient sur le moment. Peut être qu'une vision extérieure viendrait améliorer l'idée.

> C'est assez vague en fait. Je suis incapable de contrôler mon Reiatsu précisément. Je ne connais même pas mes limites pour être franc... J'ai mit deux cents ans pour arriver à détecter une source de Reiatsu précise alors que le mien peut ravager des quartiers entiers.. Sur terre je l'ai relâché plus loin que je ne le pensais. Ce n'est pas effrayant au contraire, mais j'ai l'impression que jamais il ne s'épuisera et... c'est du gâchis de ne pouvoir en faire ce que je souhaite.

Il s'était avancé pour prendre place face à son homologue, s'asseyant sur une chaise et profitant de la place faite pour poser son coude sur la table. La politesse ne s'appliquait pas à quelqu'un qui n'a qu'un bras non ? Et puis il ne la connait pas sous cette forme de toute manière. Déjà que la maison Shiba l'a formaté sur certains points de son éducation... Bref.

> Un genre de sceau, un catalyseur.. une arme. Je sais pas. Jusqu'à présent j'ai toujours su le "contenir" mais si ça continue j'ai peur de ne plus pouvoir par moi même et je n'ai pas deux cent ans à perdre. Le Gotei non plus.

C'était faux évidement ; sa peur, la seule, était celle d'être faible. Camoufler ça sous la peur de sois même était peut être un peu vantard oui, mais passait mieux. De toute manière peu importait les moyens, il devait obtenir ce qu'il venait chercher. Il savait qu'il pouvait exploiter cette source sans fin pour détruire tous ceux qui s'opposeraient à lui. C'était son seul espoir pour le moment. Tous les Shinigami étaient promis à une limite qu'ils ne pourraient franchir. Il n'en était pas il le savait, mais devait tout faire pour combler le vide jusqu'à ce fameux mur car sans ça il ne sera pas plus utile qu'il ne l'a été dernièrement.

Une fois assise, elle passa, une fois n'est pas coutume, en mode tout ouïe. Elle écoutait, puis agissait, préférant entendre tout ce que son homologue avait à dire plutôt que de proposer d'entrée l'une des solutions qui lui grouillaient dans la tête. Reconstruction bio-améliorée, mécanisation, prothèses électroniques, elle avait tout ça et plus dans ses possibilités. Alors avec un tel sujet d'expérimentations, elle était aux anges. Et surtout elle rencontrait enfin le capitaine Kireru, alors que pourtant leurs divisions étaient voisines. Une bonne journée, elle l'espérait.

Elle ne se formalisa pas outre mesure du coude sur la table. Après tout, ils n'étaient pas aussi portés sur les bonnes manières que les aristocrates de la sixième, ici, et elle même venait du Rukongai ou les pieds remplaçaient bien souvent les coudes une fois un ou deux verres absorbés. Elle finit, comme à son habitude, par sortir un carnet et prendre des notes, esquissant un croquis de bras mécanisé, car au fur et à mesure qu'il expliquait son problème, cette solution particulière semblait être la plus adaptée.

Croisant ensuite les bras, en étudiant toujours son croquis, puis releva les yeux vers le capitaine Reisen, ou plutôt sa manche. Elle s'était décidée, et elle rendit donc son diagnostic en même temps que son verdict.

- Je vois. Et je pense avoir ce qu'il vous faut, en fait.

Elle fit glisser son croquis vers lui sur la table.

- C'est une alternative mécanisée à une prothèse standard. Elle est reliée au système nerveux par de la fibre optique, laquelle est également reliée à plusieurs sceaux interchangeables, au nombre de quatre. Ils sont rechargeables, et les changer n'est nécessaire que lorsque celui en fonction s'use. Ils se rechargent d'ailleurs avec votre propre Reiatsu. Et, cerise sur le gâteau, si vous me passez l'expression, l'avant bras dispose d'un catalyseur enchâssé qui permet si besoin de libérer la puissance alimentant les quatre sceaux quand vous le désireriez.

Elle était assez fière de cette trouvaille, amplement réalisable par ses soins, comme tout scientifique ou médecin l'est lorsqu'ils se découvrent en mesure d'aider au mieux un individu ou la communauté. Et elle attendait à présent le verdict de son homologue de la treizième, le regardant cette fois dans les yeux. Cet homme était réputé pour ses accès de rage, et elle pouvait sentir que sa situation d'infirme lui mettait les nerfs à fleur de peau. Elle eut donc un réflexe salvateur.

- Voulez-vous boire quelque chose ? Je manque à tous mes devoirs.

Il tira le bout de papier, regardant la découpe verticale du bras mécanisé, des systèmes synthétique et d'autres trucs qu'il ne comprenait pas vraiment. Il écoutait ensuite les explications tout en essayant de relier les mots au dessin. Les sceaux devaient être les quatre cylindres et le catalyseur le tube... Fibre optique, il ne savait pas vraiment ce que c'était mais à voir les traits c'était un substitut aux nerfs. Intéressant, bien qu'il se posait énormément de question sur l'apparei : en effet il devait remplacer son bras, vivre avec au quotidien ce n'était aps une décision à prendre à la légère. S'il n'avait pas le temps il n'aurait même demandé d'explicatif, mais en ce moment même le temps il pouvait le trouver. Il devait même.

> C'est gentil mais non merci. Et puis c'est pas vraiment un devoir ça. Votre truc sur le papier par contre...

Il continuait à se poser des tonnes de questions dans sa tête, tout se grattant l'arrière de cette dernière. En effet depuis qu'il n'avait plus ses longs cheveux il ne cessait de passer sa main sur son crâne, constatant à chaque fois le vide qui occupait la place de sa chevelure... Il n'aurait peut être pas du demander à son second de lui couper aussi court. Même si au final cela serait bien plus pratique en combat.

> Ça me plait ! Mais j'ai des questions, genre beaucoup... Comme l'apparence par exemple, la resistance, la puissance et puis... Quatre sceaux, pourquoi pas plus ? Et ils stockent ou bien ils bloquent juste ? Je doute pas de vous hein, c'est juste que je suis pas familier avec tout ça. Pas encore.

Car cela pouvait l'intéresser, au moins pour le cas de son bras. Il était important de comprendre comment tout cela pouvait fonctionner. Il ne voulait pas d'un gros canon laser non, juste retrouver ce qu'il avait perdu et en profiter pou augmenter son contrôle sur cette force qui dormait en lui.

Bien qu'elle aie manqué à tous ses devoirs, en effet, elle jaugeait surtout du sérieux de son homologue de la treizième quant à cette opération donnée. Elle ne pouvait se représenter l'effet que pouvait faire la perte de ce que l'on pensait acquis, ici un membre. Et bien sur le remplacer par un procédé mécanisé, comme dans ce cas, était une décision à ne pas prendre à la légère. Méditant là dessus, elle fit quelques pas vers le fond de la salle, afin de se servir une tasse de thé, écoutant avec attention les commentaires du capitaine Kireru qui étudiait à présent son croquis.

- Disons que ces quatre sceaux emmagasinent votre puissance spirituelle jusqu'à leur libération. L'un des quatre sceaux est principal, et les trois autres auxiliaires. C'est comme lors d'une bataille rangée, finalement, avec le concept de la première ligne.

Elle vint se rasseoir dans son fauteuil, boitillant toujours autant, et posa le thé fumant sur le coin de la table. Elle croisa ensuite les mains devant elle.

- L'un des sceaux absorbe le trop plein de reiatsu lorsque les quatre sont pleins d'énergie, dans un compartiment de dérivation. Ils ont une excellente capacité de stockage, ne vous en faites pas. Mais, dépendant sur votre puissance effective, plus de quatre sceaux peuvent être nécessaires, ce n'est ici qu'une conjecture.

Finalement, elle ouvrit un des tiroirs de son grand bureau et en sortit un schéma détaillé qu'elle poussa vers le capitaine de la treizième division. Il s'agissait de ses propres recherches sur le sujet, faites en solo, se basant sur quelques unes des théories du capitaine Kurotsuchi qui avait été à la pointe de ce genre de technologies. Un bon témoignage en ayant été sa "fille" Nemu. Le schéma montrait que le catalyseur, cylindrique, agissait comme une sorte de "goulot" et les sceaux comme de simples réservoirs divisés en deux, un au centre et un autre faisant le tour. Tout l'attirail était relié par des câbles en fibre optique, et le bras conservait une apparence mécanique proche du bras humain, avec cinq doigts de métal et une plaque tournante au niveau de l'épaule ou permutaient les quatre sceaux.

- Le catalyseur sert quant à lui à libérer le reiatsu accumulé pour l'ajouter à votre propre pression spirituelle. Le niveau de libération est contrôlable, vous pouvez libérer un ou tous les sceaux en appuyant sur ces quelques boutons, ici...

Elle désigna le poignet du schéma, ou deux boutons circulaires se trouvaient, l'un des deux indiquant "libération simple" et l'autre "libération totale"

- Enfin, le métal dont est constitué le bras est extrêmement résistant, fait de la même matière que les blindages militaires humains. Ce qui peut s'avérer utile pour parer une lame en combat rapproché.

Bien sur, elle ne trouvait jamais vraiment les mots pour simplifier son raisonnement. Elle était ainsi, sibylline au points que certains de ses subordonnés lui demandaient toujours plus d'explications. Il y avait quelque chose de compliqué à devoir fournir de nouvelles idées au Gotei 13, parfois. Mais elle avait bon espoir d'avoir éclairci les choses pour son collègue, et elle le regardait à présent avec des yeux interrogateurs, attendant qu'il donne son assentiment pour l'intervention proprement dite.

Bien, tout se mettait en place et ça devenait un peu plus clair. Les mécanismes étaient simples et reflétaient à peu près ce qu'il avait en tête. Inutile donc de préciser que la jeune femme n'était pas à ce poste poste par hasard. Une analyse de pointe associée à un esprit inventif donnait des résultat surprenants. Malgré tout certains points ne lui convenait pas, ce n'était que des détails mais il préférait donner son avis, vivre avec un nouveau membre et donc l'utiliser tous les jours demandait à ce que ce dernier réponde aux attentes de son propriétaire. Il leva son bras en l'air pour que ses manches puissent descendre à son épaule et le posa ensuite sur la table.

> Moi je veux ça. Même apparence, même résistance, même puissance physique. Vous pensez ça possible en plus des sceaux et du catalyseur ? Je connais tous les métaux humains et je vous assure que mon corps est plus resistant que chacun d'entre eux.

La perpective de se balader avec un bras gris, en métal, ne l'enchantait guère. A la limite si la reproduction de ses muscles n'était pas possible que le bras puisse disposer d'une couche d'épiderme... Mais s'il venait à garder un signe aussi significatif de sa défaite, il ne pourrait avancer. Il ne fallait pas faire comme si rien n'était arrivé bien sûr, mais il ne fallait pas pour autant afficher une pancarte "Regardez j'ai un bras en métal". Si ce n'était pas possible non plus... Tant pis, il assumerait.

> Je pense bien que c'est pas facile hein, surtout pour intégrer tout le reste en plus... S'il vous faut des échantillons hésitez pas.

Là il pensait à du clonage, un moyen simple de récupérer l'exacte réplique de son bras droit... Malheureusement ainsi il serait compliqué d'ajouter les petits éléments que le Capitaine était venu chercher. Ce serait sa comparse qui trancherait et il accepterait toutes ses conditions... Si cela ne penchait pas en sa faveur tant pis, il aura essayé. Dans tous les cas il serait satisfait... Certes plus ou moins, mais la base était là. Le reste ne comportait qu'une liste de détails.

Et la réponse ne se fit pas attendre bien longtemps, puisqu'elle avait en face d'elle un homme qui, elle le sentait, était rapide dans sa prise de décisions, ce qui était une qualité importante lorsque comme eux on était à la tête d'une unité. Mais elle fut donc obligée de revoir ses positions quant à son modèle. En bon esprit pratique, elle n'avait pas envisagé l'aspect esthétique et humain d'une telle prothèse, notamment le fait que cela mettrait pour de bon son porteur dans la case de ceux que les autres jugent "différents". L'argument était solide, et Ai était convaincue. Ce qu'elle ne tarda pas à exprimer, proposant une solution qui mêlait sa proposition et les attentes du capitaine Kireru.

- C'est possible, en effet, en revoyant la configuration du système de sceaux pour rendre la surface plus plane. En revanche il me faudra sans doute un échantillon de peau et un technicien supplémentaire durant l'opération, mais je comprends parfaitement votre point de vue, je n'avais pas songé a l'aspect visuel.

Elle songea a son propre cas, avec sa jambe durement touchée durant son combat avec les deux arrancars au Hueco Mundo. Si elle s'était retrouvée sans jambe du jour au lendemain, elle aurait surement eu recours à une opération similaire, et d'un simple point de vue de femme elle n'aurait pu se résoudre à cet aspect métallique. Étrange comme la coquetterie la rattrapait lorsqu'elle s'y attendait le moins, elle qui n'y prêtait pas le moins du monde attention en temps normal. Revenant sur le sujet en cours, elle reprit son rôle de chirurgienne, écoutant posément son collègue.

- Vous n'avez pas à vous justifier, je comprends parfaitement ce que cette opération représente pour vous, et je la pratiquerai d'ailleurs en personne dès que vous vous sentirez prêt.

Elle se sentit cependant obligée de rajouter:

- En revanche, si nous disposons des technologies nécessaires à une telle opération, le simple fait de restaurer des connexions nerveuses en artificiel nécessitera de faire sans anesthésie. J'espère que cette idée ne vous effraie pas.

Parce qu'il fallait qu'il sache à quoi s'attendre lorsqu'il serait sur le billard tout à l'heure. La jeune femme n'avait jamais vraiment pratiqué de telles opérations, mais elle avait des subordonnés pour la seconder, dont les compétences en la matière dépassaient les siennes. Cependant ses longues années à pratiquer la musique et son impressionnante rapidité combinée à sa grande dextérité en faisaient une chirurgienne douée qui n'aurait pas fait tache dans les rangs de la quatrième division, loin de là. A présent elle était absorbée par un des nœuds du bois sur la table de son bureau, le grattant du bout des ongles, distraite mais alerte.

Un technicien supplémentaire ? Soit, cela ne changeait rien pour lui, à part peut être une chose... Le prix. Cela ne posait pas de problème en soit, vivre chez les Shiba lui avait permis d'amasser un bon petit pécule, si bien qu'il pensait demander à entrer dans la basse noblesse. Mais revenons à notre histoire et plus précisément au point central : le bras. Elle comprenait sa demande et était prête à adapter le modèle à ses envies. Ravi il l'était, même si la jeune Capitaine semblait s'inquiéter du sort de son futur patient.

> J'étais pas endormi quand mon bras s'est fait déchiqueter, ne vous inquiétez pas pour moi. En tout cas merci, vous me soulagez au plus haut point et dépassez même mes espérances. Je dois régler des trucs et j'imagine qu'il vous faut du temps pour mettre au point ce bras. Je vais pas vous embêter plus longtemps, vous me ferez passer la facture à mon bureau, on verra pour l'opération quand ça vous arrange.

Il se leva et s'inclina respectueusement. Si il savait qu'elle ne faisait que son travail il était néanmoins plus que reconnaissant. Il commença à tourner les talons avant de marcher vers la sortie. Il s'arrêta néanmoins devant la porte et tourna la tête.

> Je vous revaudrais ce service, Tsunemi-San. N'hésitez pas à venir me voir pour quoi que ce soit. A bientôt.

Il décrocha un léger sourire avant de disparaitre d'un Shunpō, une sortie très appréciée des Capitaines en général. Cette rencontre l'avait aidé à se relever un peu plus, voyant son objectif se concrétiser. Un objet physique auquel se raccrocher pour ne pas sombrer. Il regagnait sa Divison soulagé, ce n'était pas un long chemin à faire depuis la Douzième, bientôt il allait être de nouveau à son bureau, prévoyant les évolutions futures quant à Karakura.

Un bon petit programme avant de passer sur le billard.

L'entretien s'était donc terminé sur ces quelques notes encourageantes qui, elle devait bien l'avouer, lui avaient fait chaud au cœur. Elle aimait aider le Seireitei par quelque moyen que ce fut, et rendre ses collègues plus forts tout en tissant des liens avec eux lui semblait être une bonne méthode. A la fin de leur entretien, elle avait répondu à ses aurevoirs comme il se devait, pensant déjà à la suite des opérations. Elle s'était à présent levée et faisait les cent pas entre son bureau et une étagère lui servant de bibliothèque. Elle réfléchissait. Seul un de ses hommes avait suffisamment de connaissances scientifiques et de connaissances générales sur le magnétisme pour l'assister.

Elle fit donc coulisser la porte de son bureau, sortit et se dirigea de sa démarche laborieuse vers une des salles de recherches, répondant distraitement de quelques signes de tête aux salutations respectueuses de ses subordonnés. Ai entra sans plus de cérémonie dans la salle, surmontée d'un écriteau amovible indiquant qu'elle était dédiée au projet KG. Et se dirigea vers l'un des techniciens dont les cheveux noirs en bataille étaient reconnaissables entre mille: Akihiko. Elle lui expliqua ensuite ce qu'elle attendait de lui.

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Une demi-heure plus tard elle se trouvait dans une petite pièce qu'ils utilisaient pour les opérations les plus difficiles en partenariat avec la quatrième division. Sous le capitaine Kurotsuchi, ca avait été la pièce des dissections. Elle ne savait pas quand le capitaine Reisen serait pret, mais elle préférait préparer le terrain. Une fois la pièce agencée comme elle le souhaitait, elle sortit, éteignant les lumières.