Kirito n’attendit pas de voir ce qu’il se passait pour se préparer pour la suite. Manifestement Masaye avait mordu à l’hameçon, au lieu d’esquiver elle avait décidé de bloquer l’attaque et c’était exactement ce qu’il voulait. Notre jeune héros dégaina In’ki Kyuusei de sa main droite. Il récita alors une incantation de manière à ce que Masaye ne puisse pas l’entendre. De toute façon la jeune femme avait elle-même lancé un puissant Kido qui avait fait apparaître un filet autour d’elle. La puissance de cette protection était de force égale avec le sort Akuryoku Den'kou qu’il avait lancé précédemment. Les deux filets crissaient l’un contre l’autre dans un bruit horrible et Kirito remarqua avec surprise que Masaye semblait être emplie d’une nouvelle motivation farouche. Les deux attaques finirent finalement par s’annuler mutuellement tandis que Kirito finissait tout juste de réciter sa propre incantation. Pourtant il retint le sort sachant que Masaye allait contre-attaquer.

Il avança alors légèrement sa jambe droite et la fléchit un peu puis il entendit Masaye lancer un puissant sort récitant son incantation en entier. Malheureusement il ne parvint pas à identifier de quelle technique il pouvait s’agir mais il avait anticipé correctement car la femme était en quelque sorte prévisible en usant que de Kidô. Il la regarda alors faire tout en continuant à se concentrer pour retenir son propre Kidô jusqu’au dernier moment. Une goutte de sueur perla le long de son front et il respirait par saccades. Il avait beaucoup de peine à retenir le sort mais enfin Masaye propulsa sur lui son propre Kidô. Il reconnut aussitôt l’attaque, il aurait du mal à la contrer mais ce qu’il avait prévu devrait faire l’affaire. Au même moment Akihiko hurla de toutes ses forces comme pour libérer le surplus d’énergie.

Bakudo numéro 81 : Dankû !

Alors qu’un torrent de flamme fonçait dans sa direction un grand mur de reiatsu se concentra brutalement devant notre jeune héros. Ce mur dépendait de sa propre quantité de reiatsu aussi il espérait qu’il tiendrait le coup mais au vu de ce qu’il préparait il songea qu’il ne parviendrait pas à bloquer toute la puissance du Sōren Sōkatsui. Le choc qui eu lieu devant lui fut terrible mais il n’y prêta pas attention. Le quatrième siège posa sa main gauche sur In’ki Kyuusei empoignant donc l’arme des deux mains et l’inclinant légèrement vers le bas, il baissa légèrement la tête fixant le sol devant lui.

Mi…

Tandis que les deux sorts devant lui se fracassaient toujours l’un contre l’autre une puissante vague d’énergie se dégagea brusquement de Kirito et se mit à parcourir tout son corps ainsi que la lame du faucheur d’âme. Tous ses sens en éveil il parvenait à ressentir le reiatsu de Masaye toujours droit devant lui.

...zu…

Comme il était en train de rassembler toute son énergie restante dans son propre corps son Bakudo déclina progressivement laissant passer une partie de l’attaque de Masaye. Une vague de flamme tout de même très grandement affaiblie vint alors lui roussir les vêtements et le visage ne lui infligeant que de légères brûlures superficielles qui guériraient rapidement. Akihiko n’avait pas bougé pour tenter d’esquiver, au contraire il était encore plus figé qu’avant. L’énergie qui s’échappait de son corps se concentra brutalement dans tous ses muscles et dans sa lame. Kirito releva alors sa tête et planta ses yeux dans le regard gris de Masaye. Elle pouvait tenter d’esquiver mais il savait que sa vitesse ne serait plus suffisante et cette fois ce ne serait pas son Kekkaï de ralentissement qui la protégerait. Sa seule option serait de lancer un nouveau Kidô mais y parviendrait-elle ?

…...CHI !

Il disparut purement et simplement se propulsant avec une vitesse fulgurante sur Masaye prêt à frapper avec In’ki Kyuusei de toute la puissance dont il était capable. Il réapparut alors juste devant la vice-capitaine mais au lieu de frapper il se figea soudain. Sa lame s’était stoppée à quelques centimètres de la hanche gauche de la jeune femme, s’il avait poursuivit il aurait put la trancher en deux ou en tout cas lui infliger une violente blessure mais il n’était pas là pour ça... Il ne savait pas si la jeune femme avait réussi à anticiper son attaque mais en tout les cas il était certain qu’il lui aurait infligé de fort dégâts s’il avait poursuivit le coup jusqu’au bout. Ils étaient à présent très proches l’un de l’autre leur corps se touchait presque et leur visage était l’un face à l’autre. Kirito sentait le souffle de la jeune femme sur sa peau et lui-même respirait avec difficulté. Il afficha alors un sourire emplit de beauté et lâcha.

Alors tu veux bien que je te protège ?

Sur ces paroles un léger vent ébouriffa les cheveux des deux protagonistes. La seconde d’après des lames d’air frappèrent le sol partout autour d’eux dans un grand fracas creusant des trous et soulevant du sable en tout sens. La seconde partie du Mizuchi venait de tomber ! Est-ce que Masaye aurait remarqué que sa technique était en deux temps ? Kirito se laissa alors tomber sur le sol sableux et respira à grand bruit.

T’as pas un grade de vice-capitaine pour rien, hein ! Comment te sens-tu ? Désolé de t’avoir provoqué ce n’était pas très malin mais… J’en avais besoin. J’espère que tu ne m’en veux pas…

Il s’accorda même un bref rire tout en reprenant progressivement son souffle toujours allongé par terre et contemplant le ciel au dessus de lui. Autour d’eux s’était regroupé pleins de curieux mais il préféra les ignorer. Il tapota alors le sol à côté de lui invitant Masaye à s’assoir près de lui voire à s’allonger également. Ils étaient sans doute de force équivalente mais il s’avouait vaincu en ce jour car il manquait encore d'expérience. De plus, il gardait dans sa manche un atout de poids car il n’avait pas révélé son Bankaï mais de toute façon il n’en avait pas le droit au sein du Seireitei…

Kirito explosa littéralement de rire devant la réflexion de Masaye. Un rire joyeux et cristallin qui se propagea dans l’air. Il tourna alors ses yeux et plongea son regard azur dans celui de la vice-capitaine. La fatigue avait eu raison des protections mentales de l’autre idiot par conséquent il avait à nouveau reprit le dessus. Après tout ce n’était que justice, il avait déjà profité du combat alors que c’était pourtant lui l’instigateur de tout ça. Akihiko reprit alors la phrase à l’origine de son amusement.

J’ai besoin de m’aguerrir mentalement, hein ? J’pense que nous savons tous les deux depuis longtemps que je n’ai pas un mental très fiable en effet. C’est pas nouveau !

Toujours tout sourire il se redressa alors en position assise et s’approcha de la jeune femme qui était en train de commencer à prendre soin de ses blessures. Lui-même avait de nombreuses brûlures et sa cheville le faisait souffrir mais il avait connu bien pire et il s’en soucierait plus tard. Pour l’instant il avait une idée en tête et c’est tout ce qui comptait. Il écouta ensuite les nouvelles paroles de la jeune femme sagement – ce qui n’était jamais bon signe venant de cette personnalité -.

Tu sais il t’a épargné parce qu’il avait peur de te couper en deux ou de t’infliger une grave blessure. Enfin non, ON ne voulait pas te blesser. Pense si tu veux que ce soit une erreur de jugement mais à mon avis tu devrais pas voir la chose de cette manière. D’ailleurs il ne t’as pas sous estimé un seul instant… Et au passage je suis bien placé pour savoir que même si tu avais encore des tours dans ton sac il t’aurait infligé de lourd dégât avec le Mizuchi. Il a travaillé avec acharnement sa maîtrise du Kendo pour en arriver là. Quant à In’ki Kyuusei…

Kirito manipula son katana à distance le soulevant dans les airs et le pointant en direction des curieux toujours amassé autour d’eux. L’arme se mit alors à faire des moulinets menaçant dans les airs pour inviter les shinigamis à s’éloigner.

Ouais In’ki Kyuusei est fier ! Mais je le suis également de lui ! On s’aime bien tout les deux, on a beaucoup travaillé ensemble et il a toujours été là à mes côtés. On est comme cul et chemise en quelque sorte !

Le Zanpakûto après avoir fait fuir les shinigamis des environs revint gentiment se loger dans son fourreau et frissonna comme pour acquiescer les propos de notre jeune héros. Puis le katana redevint inerte et se rétrécit ensuite reprenant sa forme scellée. In’ki Kyuusei avait toujours apprécié Kirito, entre eux il n’y avait pas de rivalité, ils s’entraidaient et le plus surprenant était que les deux personnalités de notre jeune héros était profondément attaché à l’arme pour des raisons quelques peu distinctes certes mais le résultat était le même. Ensemble ils avaient travaillé dur pour maîtriser le Shikaï puis le Bankaï…

Ah au fait Masaye je me dois de te remercier pour ce combat. Voyons voyons comment pourrais-je te remercier ? Ah tiens ! J'ai trouvé !

Kirito qui était proche de la jeune femme posa alors sa main gauche contre la joue de la vice-capitaine avec douceur et déposa un petit baiser sur sa joue droite. Puis il recula son visage qui affichait un sourire amusé et il lui fit un clin d’œil.

Merci Masaye.

Kirito se frotta l’oreille devant la première remontrance de Masaye à propos de son mental, elle lui reprochait de ne pas faire face à la réalité en quelque sorte et pourtant…

Tu te gourres Masaye. On s’entend bien mieux maintenant même si l’autre blaireau fait des trucs chiants parfois. Cependant nous ne sommes pas idiots ! Même si nous nous entendons mieux l’un comme l’autre nous ne pouvons pas renier le fait que nous sommes deux dans un même corps et que ce n’est pas « normal ». Cela fait notre force autant que notre faiblesse, nous en avons conscience…

Lorsqu’il s’arrêta de parler Masaye enchaina ensuite sur d’autres propos. Elle semblait contrariée par la tournure des évènements, par la façon dont il s’était comporté mais il n’arrivait pas à cerner clairement la raison de ce comportement… Était-elle juste en colère contre lui ? Ou alors était-ce un sentiment général de dégoût envers ce qu’ils étaient, à savoir des combattants ? Kirito s’était toujours battu et ce d’aussi loin qu’il se souvienne. Même si l’un se battait pour montrer au monde sa force et sa suprématie – et pour draguer parfois avouons-le –, l’autre se battait pour la justice. Cet équilibre était sans doute étrange mais se combinait à merveille et c’était pourquoi il parvenait à progresser si rapidement. Mais Masaye semblait clairement sur une autre longueur d’onde. Il la vit se relever et continuer ses explications. Akihiko était toujours assis et il répondit sans regarder la jeune femme en fixant l’horizon à l’opposé de la vice-capitaine lui empêchant ainsi de voir ses yeux.

Penses-ce que tu veux Masaye, tu n’as pas été sous-estimée. Nous avons fait des progrès en t’affrontant, je pensais que tu t’en serais rendu compte… Quant au fait d’affronter quelqu’un qui veut ma mort… Cela à déjà été fait plusieurs fois. Par exemple, la dernière fois que je suis passé à Karakura une personne aurait pu me tuer d’un seul coup unique. Je savais parfaitement que je pouvais périr à tout moment si elle m’attaquait vraiment. Tu sais ce que j’ai fait ? Je lui ai sourit et je me suis amusé de la situation. Je suis comme ça ! C’est ma réalité, oui nous sommes des guerriers, oui nous appartenons à un ordre surpuissant et la situation est dangereuse mais très sincèrement jamais je ne me plierais totalement à cet ordre, c’est ma vie et j’en fais ce que je veux. Je suis une âme avant d’être un Shinigami. En ce monde j’aime de nombreuses personnes désormais, à commencer par toi, et je ne prends pas tout ça à la légère. Mais je l’appréhende d’une façon différente de toi et je suis conscient que de ton point de vue cela peut être mal interprété mais sache une chose : je ne suis plus un petit Shinigami naïf.

Akihiko se releva soudain puis il se posta devant Masaye. Il avança d’un pas et se plaça tout près d’elle puis il plongea son regard vairon dans ses yeux d’acier.

Si je ne prenais pas tout ça au sérieux comment aurais-je pu devenir si puissant ?

Au moment où il prononça ses mots une brusque vague de reiatsu s’échappa d’In’ki Kyuusei qui se mit à vibrer de manière bien plus violente que d’ordinaire. Le Zanpakûto semblait submergé d’un pouvoir immense mais qui était contenu. Puis tout s’arrêta soudain. Les yeux de Kirito ne lâchaient pas ceux de Masaye. Il ne pouvait pas lancer son Bankaï ici, il n’en avait pas le droit, mais avec son regard emplit de détermination et la puissance qu’il venait de dégager il savait qu’elle aurait compris. Compris qu’il possédait une force qui lui était normalement interdite au vue de son grade. Il l’avait caché à tout le monde pendant beaucoup de temps mais s’il pouvait partager un secret avec quelqu’un c’était bien avec elle.

Kirito écouta Masaye sans l’interrompre il la vit également passer devant lui ensuite et lui tourner le dos et pour la première fois il lui sembla distinctement voir le poids des années peser sur les épaules de son amie. Avec son âge éternellement jeune il lui arrivait en effet d’oublier parfois qu’elle avait vu beaucoup de choses. Probablement de beux évènements mais également de terribles catastrophes qui avaient dû meurtrir son âme. Il comprenait son discours, il était cohérent et logique et pourtant il sonnait faux. Masaye semblait vide en cet instant, vide de tout espoir pour la race qu’ils incarnaient. Akihiko l’observa de ses deux yeux vairons un long moment puis lorsqu’elle se retourna vers lui et lui afficha finalement un sourire il perçut malgré ce geste une profonde tristesse transparaitre à travers la vice-capitaine.

Aussi il n’hésita pas une seule seconde, il n’écouta pas sa proposition d’aller à l’hôpital et il franchit la distance qui les séparait puis referma ses bras autour de la femme dans une tendre étreinte. Il vint lover sa tête dans la nuque de Masaye. Cette intimité n’avait pour une fois aucune d’arrière pensée. Alors que ces deux personnalités semblaient cohabiter en harmonie dans son corps en cet instant il ne s’était pourtant pas autant senti vulnérable depuis longtemps, il était perdu ! Il referma un peu plus son étreinte sur Masaye et parla alors avec douceur.

Je veux bien de ta protection, reste près de moi s’il te plaît. J’en ai besoin. Mais s’il te plaît…

Une larme coula le long de sa joue sans qu’il ne puisse en expliquer la raison. Ses sentiments étaient complètement chamboulés, il ne savait pas comment faire face à tous ce qu’il ressentait en cet instant. Bonté, colère, joie, tristesse, soif de pouvoir, envie de justice tout cela faisait trop pour son esprit malade.

S’il te plaît laisse-moi porter ton fardeau avec toi. Tu n’as pas à souffrir seule dans ton coin. Je peux t’aider à surmonter ça.

Ce fut les seules paroles qu’il parvint finalement à articuler. Soudain son corps se fit plus lourd et il ressentit le poids du combat précédent lui tomber tout à coup sur les épaules. Ses brûlures recommencèrent à le faire souffrir mais contrairement à la fois où il avait vacillé le jour où il avait rencontré Masaye cette fois il garda son emprise sur la jeune femme et se maintint droit tandis que son œil droit qui était azur virait finalement au gris.

Un léger silence s’ensuivit et la personnalité calme d'Akihiko ouvrit alors les yeux. Il plissa les paupières surprit par la luminosité ambiante puis chercha à comprendre où il était. S'était-il évanouit après le combat contre Masaye ? Ah non apparemment il se tenait toujours debout, il était appuyé contre quelque chose, qu'est-ce que ça pouvait être ? Puis soudain il comprit toute la situation et réalisa qu’il était entièrement collé à Masaye. Il s’empourpra mais n’osa pas réagir de peur de faire une maladresse. Puis au bout de quelques secondes il articula avec timidité.

Euh…qu’est-ce qu’il vient de se passer ?