-Tu pourrais au moins dire bonjour, Capitaine.

Otsu adossée de l'autre côté de l'arbre, était en train de piquer une sieste, lorsqu'elle avait senti une présence massive. Elle n'était pas très douée en détection, voir pas douée du tout, mais la déduction et la logique faisait partie intégrante de la psyché de la jeune femme. Un Reiatsu aussi important bien qu'affaibli et le tremblement qui avait été provoqué sur l'arbre, il ne pouvait s'agir que du maître des lieux.

- Excuses-moi si je ne respecte pas l'étiquette j'espère que tu ne m'en voudras pas depuis que ta bien-aimée à récupérer mon linge sale, je ne vois pas pourquoi j'aurais à vouvoyer toutes les personnes que j'ai autrefois tutoyé.

Elle poussa un profond soupire et leva la tête pour regarder le feuillage de l'arbre se balancer au grès du vent. Elle avait changé, le sérieux et la petite fille sage avait fait place à la désinvolture et à une jeune femme amère. Elle ne doutait pas que Tojo, en grand amateur de femmes, saurait comprendre ce changement brutal. Elle se leva et se déplaça face à Tojo où elle s'assit en tailleur. Elle contempla la canne qui était étendue dans l'herbe à coter de lui.

- Je suis bien contente de ne pas avoir participer à ces missions "d'épurations" sur Terre et au Hueco Mundo... je n'aurais pas spécialement tenue à être aveugle. Déjà que j'arrive à trouver quelqu'un pour me blesser à la Soul Society...

Elle se releva pour s’asseoir à coter du Capitaine de la septième division. Cet homme, elle l'appréciait bien que un peu pervers sur les bords, mais bon, pouvait on vraiment lui reprocher d'aimer les femmes? Il l'avait aidé alors qu'elle venait d'être promue et qu'elle était perdue. Le visage d'Otsu se ferma en se remémorant ce souvenir, cela faisait quoi trois ans? Elle n'avait décidément pas tenu très longtemps. Elle resta silencieuse, ruminant de sombres pensées, regardant les gens s'activaient à entretenir les jeunes pousses de thé.

- Tu sais, je pense à quitter la Soul Society.

Elle avait dit ça subitement, mais c'était une idée qui avait longtemps germé dans son esprit, elle n'en avait encore parlé à personne, il faut dire que ce n'était pas dans son intérêt. Elle sentait qu'elle pouvait le dire à Tojo. Une des deux seules personnes à qui elle pouvait se confier pleinement.

La jeune femme laissa la canne s'abattre sur son crâne, sans même tenter de l'esquiver. Elle c'était attendue à cette réaction et c'était préparée à aux mieux une remontrance, au pire une capture et un emprisonnement, même si elle doutait fort que Tojo était homme à adopter une posture aussi radicale sur ce genre d'idées. Elle sourit timidement à la menace et se massa la tête: elle allait avoir une bosse, c'était certain.

- Me mettre une fessée? Cela te ferait trop plaisir! Quoi que... j'ai entendue certaines rumeurs comme quoi tu avais désormais des mœurs pour le moins...étranges. Mais ce ne sont que des bruits qui court n'est ce pas?

Son sourire se transforma en rictus malicieux. Elle savait que l'homme aimait trop les femmes et s'en tenait à ce principe, pour s’intéresser à autre chose, il fallait voir comment il regardait sa poitrine pour s'en persuader. Non, en fait par cette pique, elle voulait juste se venger du mal de crâne qu'elle allait avoir. Il passa son bras autours de ses épaules et elle accepta de se serrer contre lui. Elle avait après tout besoin de tendresse en ce moment. Elle l'écouta parler, les yeux fermés. Ces paroles, même si Tojo voulait lui donner un peu de baume au cœur, n'avait aucun effet sur la jeune femme. Otsu, en plus d'avoir l'esprit brisé, était une personne particulièrement butée. Elle ouvrit ses paupières.

- Je ne peux m'empêcher d'en vouloir à Yoshiko, même si je sais qu'elle n'y est pour rien. Je suis tout de même aller la félicitée. Elle fera une Capitaine formidable.

C'était un constat amère qu'elle avait fait après sa visite dans ses anciens quartiers où elle avait rencontré son successeur .

- Faire mes preuves? Prouver ma valeur? Je me suis complètement grillée et le vieux Shinsui me l'a bien fait comprendre. Je n'ai plus aucunes chances d'avoir un poste à responsabilité. Personne ne peux rien y changer.

Elle était dans les heures où elle broyait le noir le plus profond. Elle se situait à la limite de la rupture de nerf, partagée entre le désir de s'en sortir et celui de tout détruire ce qu'elle avait connu jusqu'à aujourd'hui. Et pour l'instant, le premier choix n'avait pas trouvé un franc succès. Elle comprenait que réacquérir la confiance au sein du Gotei puisse prendre du temps, mais la patience n'était pas son fort. Son changement de division n'avait pas effacé l'ardoise de la honte et les autres Shinigamis la regardait toujours d'un mauvais œil, excepté ses amis proches dans lesquels elle comptait Tojo. Elle se laissa pincer affectueusement la joue et les larmes commencèrent à couler. Elle était de plus en plus sensible et un brin de contrariété, lui faisait perdre ses moyens. Elle renifla bruyamment comme un bambin.

- En fait... *reniflement*... je voulais voir ce que tu cult*reniflement*ivé. Je ne savais pas que tu étais un amateur de thé. A vrai dire, je commence à penser que la moitié du Seireitei l' est. Mais si je peux t'en piquer je me ferais un plaisir de te donner mon avis.

Elle se serra un peu plus contre l'homme et sécha ses larmes qui étaient parties aussi vite qu'elles étaient venues.

- Et puis c'est un endroit magnifique.