J'avais pris goût au Rukongai et à ce qu'il contenait. C'était beaucoup plus intéressant que ce qui se passait au Sereitei en tout cas. Et puis, là-bas on pouvait se vider la tête de tout les problèmes qu'on avait, surtout dans les bars. C'est d'ailleurs dans celui du colosse de la onzième division que je me rendais. "Aux phalanges brisées", c'était un nom qui attirait souvent les grands bagarreurs du coin, et c'était le cas de le dire. Je me trouvais devant l'entrée du bar, je m'apprêtais à rentrer quand je vis deux personnes se faire sortir du bar à coups de pied. Ca commençait bien dis donc. Haussant les épaules, j'esquiva les deux individus puis m'engouffra dans le bar. Malgré mon apparence juvénile, je supportais assez bien l'alcool, un bon point pour moi je suppose.


Je m'assis aux comptoirs et commanda un verre d'eau, simple verre d'eau. Je n'avais pas si soif que ça en fin de compte. Mais je n'étais pas vraiment venus pour boire, j'étais ici pour admirer le spectacle que m'offrirait sans doute ce bar. Une fois que mon verre me fus servis, je le vida d'une seule gorgée puis le reposa. J'étais assez tendu depuis quelques temps, et ça pouvait se comprendre. Je m'ennuyais ferme. Bon c'était peut être un peu de ma faute, je n'allais tout de même pas attendre que tout me tombe du ciel. Il fallait dire aussi que je ne savais pas trop quoi faire. Et c'était qui me rendait tendu.


Me ramenant à la réalité, je cessa je penser à tout ça. J'étais ici pour me détendre, et c'est bien ce que j'avais l'intention de faire. Je commanda un autre verre d'eau puis me tourna vers l'une des tables. Deux individus étaient en train de s'échauffer, un sourire apparu sur mon visage. Enfin un peu de divertissement. Buvant mon verre plus longuement, je regardais ces deux hommes se faire ramener à la sortie, si ça continuait ainsi, l'entrée du bar serait en proie à un vrai champ de bataille et ce n'était pas pour me déplaire....

M'avait-on déjà adressé la parole ? Oui je pense, mais c'était rare que ce soit la personne qui vienne me parler, et non pas moi. Comme si quoique ce soit d'important. En tout cas, ce soir quelqu'un vint à ma rencontre et se présenta à moi. Je le scruta quelques instants en écoutant ce qu'il dit. Il se nommait Akucho Uragami et était le vice-capitaine de la deuxième division. Je haussa les épaules l'air de rien. C'est pas comme je pouvais en avoir quelque chose à faire, mais par politesse je lui répondit :


Bonjour Uragami-fukutaishô, c'est un honneur de vous rencontrer.


J'avais beaucoup hésité sur la réponse à fournir. Je ne savais pas si je devais lui dire mon nom ou pas. Ca n'en valait sûrement pas la peine, d'ailleurs je doute maintenant que les personnes que j'ai rencontré ai retenu mon nom. Ce ne serai pas étonnant, j'étais la personne la plus faible et méritant le moins de considération à la Soul Society. Mais je serai impoli si je faisais ça, je baissa les yeux et posa mon verre sur le comptoir, puis je regarda Uragami dans les yeux et lui dit :


Je suis Katsu, Kodokuna Katsu. Mais ce n'est pas un nom à retenir. Eh dites-moi, tant que j'y suis, pourquoi vous vous intéressez à un jeune freluquet comme moi qui ne vaut rien au sein de la Soul Society ?


Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'avais été direct, un peu trop direct à mon goût. Mais je m'en fichais un peu, de toute façon Uragami oublierait sans doute cette conversation dès qu'il sera sortit du bar, alors à quoi bon réfléchir à ce qu'on disait ? Je détourna mon regard pour le poser sur le plancher du bar, je ne savais même plus pourquoi j'étais venu ici. Le bar devenait bruyant, et ça commençait à me taper sur le système. Je respira longuement pour faire évacuer toute cette colère qui montait en moi. Je releva ensuite la tête et regarda de nouveau le vice-capitaine de la seconde division. J'attendis sa réponse patiemment...

J'étais à deux doigt d'éclater de rire. Non mais il me prenait pour qui sérieusement ? J'étais faible, je l'avait toujours été et je le serait toujours. Les apparences sont trompeuses certes, mais il faut se rendre à l'évidence, je ne valais rien du tout ! Fronçant les sourcils, je regardait Uragami-san droit dans les yeux. J'étais persuadé qu'il n'était pas sincère dans ses propos. J'étais réaliste, je ne valais rien, ça n'avait rien à voir avec le fait que je pourrai me rabaisser ou autre chose du genre. J'étais tout simplement réaliste, voila tout. Je savais bien comment se finirait ma vie, j'étais née seul je mourrai seul. Mais je ne pouvais pas laisser le Uragami avoir de faux-espoirs à mon propos. Je pris alors la parole :


Arrêtez. Je sais bien que vous ne pensez pas ce que vous dites. C'est tout à votre honneur je vous assure, mais croyez-moi, je ne vaut vraiment pas la peine que l'on s'intéresse à moi...


J'avais été clair et net. Je n'arrivais tout de même pas à croire qu'on puisse supposer que je pouvais avoir un quelconque talent. Mais apparemment, Akucho était bien décidé à me convaincre que j'avais du talent. J'écoutais patiemment ce qu'il disait, tout en étant attentif. Après qu'il ait fini, je passa une main dans mes cheveux puis leva les yeux vers le plafond du bar. Je réfléchissais, pourquoi était-il si insistant ? Il y avait vraiment des shinigamis que je n'arrivais pas à cerner, et il en faisait parti. Mais je devais reconnaître qu'il avait raison sur un point : Les shinigamis étaient recruté sur le volet. D'ailleurs, maintenant qu'il le disait je me demandais, pourquoi étais-je devenu un shinigami ? D'après mes souvenirs, c'était grâce à un shinigami avec lequel je m'étais disons, emporté que j'avais été recrutés. Mais cela suffisait-il pour que je puisse penser que je pouvais valoir quelque chose au sein de la Soul Society ? Je ne pense pas. Mais je devais admettre que Uragami-san m'avait remis en question. Je souris légèrement puis le regarda de nouveau en répondant :


Tu as raison, les shinigamis sont triés sur le volet, mais vois-tu, cela ne me suffit pas pour croire que je peux devenir un grand shinigami. Mais dis-moi, puis-je savoir pourquoi mon sort t-intéresse t'il autant ?


J'étais curieux, très curieux et cela pouvait s'avérer dangereux dans certains cas. Mais pas cette fois, j'étais vraiment intéressé par la ou les raisons qui poussait mon interlocuteur à croire que je pouvais être "précieux".

Je commençais à croire sérieusement que Uragami-san me trouvait réellement intéressant, ce qui me fit lever un sourcil. Akucho Uragami avait une haute opinion des Shinigami d'après ce que je venais de voir. Il me demanda pour quelle raison je doutais de moi. Pour moi la réponse était évidente, mais pas pour Akucho visiblement. Je pris une moue dubitative et réfléchit à une réponse convenable à lui soumettre. Fallait pas être Einstein pour voir que j'étais faible. J'étais petit, jeune et inexpérimenté. Soudain, je me souvins d'une histoire que l'on m'avait raconté. L'histoire d'un garçon tout aussi jeune que moi mais qui était devenu capitaine. Je ne me souvenais plus de son nom mais j'avais toujours pensé que ce n'était qu'une légende. Haussant les épaules, je me tourna vers Akucho et lui répondit :



Regarde moi deux minutes et ose dire que j'ai la carrure d'un Shinigami. Et puis j'ai toujours été seul, je ne crois pas avoir ma place ici...


C'était tout de même incroyable que même après m'avoir longtemps fixé, qu'on puisse encore croire que je pouvais avoir un potentiel. Mais depuis que je discutais avec le Uragami, je devais admettre que je commençais à douter de mes propres capacités. Peut être que j'étais plus puissant que je ne voulais bien l'admettre qui sait ? Le vice-capitaine de la seconde me posa alors une autre question, pourquoi avoir rejoins neuvième division ? Une question fort intéressante certes. Je ne pris pourtant pas longtemps à lui fournir une réponse :



La neuvième division fait régner la Justice au sein de la Soul Society. Si j'ai rejoint cette division, c'est pour donner ma contribution à cette Justice.


Espérant que ma réponse lui conviendrait, il me demanda alors de le rejoindre hors du bar pour se promener un peu. Il était vrai que le bar commençait à devenir affreusement bruyant. D'un simple hochement de la tête, je l'accompagna dehors ou nous entamâmes une promenade au Rukongai....