La neuvième division, La division de la Justice, dirigée par Yakushiji Tenzen. J'étais fier de faire partie de cette division même si je ne connaissais pas tout les membres de celle-ci. Je me souvenais encore de ma première rencontre avec mon capitaine, j'avais dus nettoyé la statue de l'ex-vice capitaine de la division qui était une femme. J'en avais frissonné, je me demandais d'ailleurs qui était le vice-capitaine maintenant ? C'était sans doute la dernière personne importante de la division que je n'avais pas encore rencontré. J'espérais de tout coeur que ce ne soit pas une femme, car sinon je crois que je me serai pendu. C'est sans doute ce que j'aurai dit si je n'avais jamais rencontré Kirito Akihiko. Mais je devais l'admettre j'avais changé. Enfin pas complètement, je détestais toujours les femmes mais maintenant j'arrivais à les supporter. Quoiqu'il en soit, j'étais assez curieux de rencontrer mon vice-capitaine.


Comme à mon habitude, je pris quelques documents en main et me rendis à la bibliothèque pour étudier le Hueco Mundo en espérant qu'il y ait des infos dessus. Si je m'informais sur le Hueco Mundo, c'était seulement par prévision si jamais un jour on m'envoyait là-bas ce qui ne serait pas avant un sacré moment. Mais il ne fallait jamais perdre, et comme le disait un penseur du monde des humains : "Tout arrive à point à qui sait attendre". Donc je me dirigeais vers la bibliothèque en regardant un peu autour de moi. On ne savait jamais ce qui pouvait changé au Seireitei, c'est pour cela qu'il fallait garder un oeil attentif. C'est à ce moment là que je le vis...

Un homme, plus impostant que moi et à l'allure très distingué. Il avançait calmement vers moi mais sans me regarder, enfin c'est ce que je croyais. Ce physique, on m'en avait déjà fait une description. Cela ne pouvait s'agir que d'une seule personne. J'esquissa un sourire tandis que je m'approcha de l'individu, l'interpellant je lui demanda :


Bonjour. Je suis Katsu, Kodokuna Katsu et je suis un shinigami de la neuvième division. Auriais-vous l'amabilité de me dévoiler votre identité ?


J'étais décidément très direct. Mais je voulais être certain de m'adresser à la bonne personne. Et si c'était le cas, je pense que je reporterai ma visite à la bibliothèque pour profiter de cette rencontre inespéré...

S'il y a bien une chose que Kamui prenait au sérieux, c'était cette seconde chance qui lui avait été offerte. Certes, la suspicion restait de mise parmi l'élite du Seireitei, pour autant il bénéficiait d'une certaine tranquillité désormais. Surtout depuis que les choses avaient été clarifiées quant aux fonctions qui étaient désormais les siennes. En prenant position comme Lieutenant, Kamui bénéficiait de certains passe-droits pour ses enquêtes. Et puisque certains dossiers dormaient dans le bureau de la Justice depuis un moment, il était de sa responsabilité de les mener à son terme. Des dossiers secondaires délaissés par manque de temps mais le Kagura comptait bien rattraper cela au plus tôt. Ce pourquoi il gérait tant de dossiers simultanément. Fort heureusement, au sein de la Neuvième, il bénéficiait d'un réel soutien. Les Shinigamis rattachés à son service se pliaient en quatre pour faire avancer les enquêtes. Et Yakushiji-Taishô pouvait ainsi s'occuper de ce qui importait le plus. Une répartition logique mais qui était devenue inexistante avec la disparition de son prédécesseur.

Alors qu'il se rendait directement auprès du bureau secondaire d'investigation, celui en charge du dossier de son frère notamment, le Lieutenant fut interpellé par un Shinigami. Kamui s'arrêta net devant le Shinigami qui venait de décliner son identité. La demande de l'homme n'était pas incongrue quoi que légèrement hors de propos. Le grade de Kamui était symbolisé par le bandeau qu'il portait au bras et il considérait qu'il était du devoir de chacun de reconnaître ce genre de signe. Kodokuna Katsu, voilà un nom qui ne lui disait rien. Mais son retour était trop récent pour qu'il connaisse encore l'intégralité des effectifs de la division de la Justice.

- Je suis Kagura Kamui, Lieutenant de Yakushiji-Taishô. En quoi puis-je t'être utile, Kodokuna-san ?

Même s'il n'était pas particulièrement chaleureux, au moins répondait-il le plus aimablement possible. Si Katsu était venu à lui, c'est qu'il recherchait quelque chose. Ou quelqu'un. Sans quoi, serait-il venu à lui pour lui demander qui il était ? Le regard du Lieutenant fut accroché par l'étrange collier qui se trouvait sur Katsu. Un bijou d'une certaine facture, sans le moindre doute. Une manie rare pour les Shinigamis qui n'aimaient généralement pas s'exhiber avec pareille chose à la vue de tous. En dehors des nobles, il s'entend. En était-il un ? Il en doutait. Mais on ne pouvait rien exclure. Le regard glacial du Kagura se plongea dans celui rouge-sang de son vis-à-vis, comme pour tenter de lire au travers de son âme. En réalité, il enregistrait seulement dans son esprit l'empreinte spirituelle de l'être. Une habitude qu'il avait gardé de sa période où il était encore Capitaine de la division de la Traque.

J'étais plutôt songeur quant au ton de mon Vice-Capitaine. Il avait l'air froid, et à son regard ça se voyait tout de suite qu'il n'avait jamais entendu parler de moi, ça ne m'étonnait pas du tout. Je voyais que Kamui-sama scrutait mon collier des yeux. Je baissa la tête pour le regarder à mon tour mais ne vit rien de spécial. C'est à ce moment-là que je me rendis compte que je faisais partie des rares personnes possédant des bijoux sur eux.  Légèrement embarrassé, je décida de mettre les choses au clair là-dessus :


Ne vous y fiez pas. Ce collier est un cadeau de famille, je le garde précieusement. N'avait vous pas de cadeau familiale, sentimentale ou autre Kamui-sama ?


J'avais dévié ma phrase en question s'adressant au fukûtaishô. Je voulais m'informer au sujet de mon vice-capitaine c'était normal non ? Je venais à peine de le rencontrer, il était pour l'instant un étranger pour moi, mais qui sait, peut être qu'avec le temps.... En tout cas, pour l'instant je devais tout faire pour tenter de bien m'entendre avec mon vice-capitaine. Il était vrai que j'étais réputé pour être insociable mais cela ne m'empêchais pas de nouer des liens de confiance avec mes supérieurs si ? Quoiqu'il en soit, en attendant la réponse de mon interlocuteur, je me mis à penser à mon collier que je tripotais depuis que j'avais vu le regard de Kamui-sama posé dessus. Je ne m'étais jamais posé la question, mais qui était la personne qui me l'avait offerte ? J'étais persuadé qu'il était de ma famille mais je n'arrivais pas à savoir qui. En réalité, j'avais l'impression de posséder ce bijou depuis toujours. C'était assez... perturbant.


Pour en revenir à notre conversation. J'avais l'impression d'être qu'un petit gamin un peut trop curieux, et c'était vrai en un sens. Mais il fallait que je récolte le plus d'informations possible sur Kagura Kamui, vice-capitaine de la neuvième division. Et je n'avais absolument pas l'intention de le laisser filer si facilement. Attendant patiemment sa réponse, je me mis à jeter un oeil à mon supérieur pour analyser et imprimer son physique dans ma tête. Ses cheveux était d'un noir de jais attaché en queue de cheval, il était grand et n'avait rien de spécial au niveau du corps. Par contre, il était assez maigre, ce qui à première vue, ne faisait pas de lui un homme d'action et de combats endiablés. Préférant ne pas trop attarder mon regard sur lui avec autant d'insistance, je dévia le regard puis regarda les bâtiments autour de nous, en espérant que le son vice-capitaine ne lui fasse pas faux-bond....

Un cadeau ? S'il y a bien une chose que son mentor lui avait enseigné, c'était bien de prêter de l'importance à des choses si matérielles. En endossant ce costume de Shinigami, on apprenait à faire la part des choses et à protéger coûte que coûte les âmes de par le monde. Et pour Kamui, cela signifiait oublier et renier son passé pour ne se tourner que vers l'avenir. Que les décisions soient difficiles à prendre, il le concevait. Mais il n'avait aucun regret quant aux choses auxquelles il avait tourné le dos. Et le dernier lien en rapport à son passé avait été brisé des mains même de son maître à penser. Tenzen s'était débarrassé de son frère jumeau. Ainsi, ce bijou, aussi important soit-il aux yeux de son possesseur, n'était pour Kamui qu'un aveu de faiblesse. Une marque d'un passé qui ne devait jamais revenir à la surface.

Pour autant, il comprenait cette manie de garder les éléments qui avaient comptés dans une vie. Lui-même n'était pas étranger à cette coutume. Et la preuve en était le morceau de Haori qu'il portait en permanence à sa ceinture, bien que désormais il le cache afin de ne pas laisser croire aux autres que la Neuvième division était secondaire à ses yeux. Ce tissu représentait seulement une chose qui avait compté pour le Kagura. Son poste de Capitaine de la Troisième Division. Car le morceau de Haori n'était en réalité qu'une partie de celui qu'il avait porté jusqu'au jour de son exil. Une partie qu'il avait détaché lui-même avant de bruler le reste, histoire de masquer leurs traces. De là à l'avouer à un homme qu'il ne connaissait pas ? Certainement pas...

- Je n'ai rien de tout cela, en effet. Je ne connais d'autres existences que de servir le Gotei 13. Le passé n'a donc aucune importance à mes yeux.

Il ne se voulait pas condescendant. Pour autant, il savait que ses propos pourraient être mal interprétés. Ne désirant pas cela, il reprit presque immédiatement :

- Mais je conçois que d'autres que moi puissent posséder ce genre d'objets. Ne présume toutefois pas de ce que je peux penser. Il n'y a rien de plus difficile que d'essayer de lire un homme au travers d'un simple regard.

Surtout un homme comme lui. Le Kagura gardait ses sentiments enfouis en lui, fermés à double tour. Et en dehors d'un cercle très restreint de Shinigamis, personne ne pouvait véritablement savoir qui se trouvait derrière ce masque d'impassibilité. Le Kagura était un homme plongé au cœur des ténèbres. Mais sa seule raison de vivre était sa dévotion envers les lois les plus élémentaires du Gotei. Une mission qu'il prenait très à cœur. Une mission qui était le symbole de la Neuvième division. La Justice. Quel qu'en soit le prix.

- Puis-je me permettre une question, Kodokuna-san ? Pourquoi avoir rejoint la division de la Justice ? Chaque Shinigami suit un idéal. Le mien est de servir le plus grand nombre. Je m'interroge donc sur les motivations de ceux qui mourront à mes côtés.

Le Kagura avait toujours eu une vision sombre de la vie. La vie d'un Ange de la Mort était mouvementée. Et Kamui avait vu tant de compagnon tomber qu'il ne pouvait rester optimiste. Qu'importe ce que l'avenir nous réserve tant que l'on œuvre pour le bien, n'est-ce pas ?

Je n'arrivais décidément pas à comprendre la personnalité de Kamui-san. Il était si impassible, j'avais l'impression de converser avec un être dépourvu de toute émotions. Mais ce n'était tout simplement pas possible, tout le monde éprouvait des émotions, même les morts et je ne pouvait concevoir que mon Vice-Capitaine puisse faire exception. Je médita quelques instants sur les paroles de Kagura Kamui. Il ne vivait que pour servir le Gotei 13, c'était un peu normal vu qu'il était un Shinigami, un Ange de la Mort. Néanmoins, je sentais que Kamui-san n'approuvait pas totalement le fait que je possède des vestiges de mon passé révolu. Pourquoi ? Je ne sais pas et je ne voulais pas vraiment le savoir. C'est alors que le Vice-Capitaine Kamui-san me posa une question. Pourquoi avoir rejoint les rang de la neuvième ? Pour moi la réponse était évident :


Vous savez, j'ai connu des gens que j'ai aimé, et qui sont morts. Je sais que je ne vaux pas grand chose en tant que Shinigami, et je sais aussi que je mourrai et que personne ne se souviendrai de moi. Mais si ma mort aura permis de faire régner la Justice, alors je mourrai en paix.



Je ne savais pas si Kamui-san avait compris le sens de ma réponse. Etrangement, moi-même j'avais du mal à en comprendre le véritable sens. Mais je le savais, au plus profond de moi, que j'avais raison. Tout les Shinigamis ayant rejoint les rangs de la neuvième division ne se battaient que pour une chose : L'ordre et la Justice. C'était noble et une excellente raison de vivre. Mais qu'était la Justice ? C'était une question que l'on m'avait souvent posé, et je décida de la poser à mon supérieur :



Si vous me permettez encore une question Kamui-san, je voudrai savoir quel est votre définition de la Justice ?


Beaucoup de personnes avait leur propre définition de la Justice, et je voulais connaître celle de mon interlocuteur qui semblait ne rien éprouver....

Le regard glacial du Kagura se posa sur Katsu, jaugeant le Shinigami qui osait proférer de pareilles paroles devant un haut gradé du Gotei 13. S'il est vrai que les lois s'étaient assouplies avec le temps, le brun estimait qu'il ne fallait pas pour autant oublier les fondamentaux, ceux qui faisaient d'un Shinigami ce qu'il était réellement. Les faibles n'avaient aucune place au sein de la plus grande armée de ce monde. Et si cet homme disait vrai, alors il n'existait qu'une solution pour mettre fin à ses tourments.

- Un Shinigami inutile n'a pas sa place au sein de la Neuvième division. Ainsi, si tu admets toi-même être aussi peu fiable, je ne peux que t'inviter à prendre ton arme et à te donner la mort immédiatement. Et si le courage te manque, nous pouvons toujours trouver un moyen de régler le problème.

Kamui pensait véritablement ce qu'il venait de dire. Un Shinigami qui admettait sa faiblesse devant son propre Lieutenant attendait peut-être à autre chose que cette réponse. Mais nul soutien ne viendrait de lui : le Kagura avait été entraîné à l'ancienne, à l'époque où les Shinigamis étaient craints. Les faibles n'étaient que danger pour la mission qui était la leur et jamais l'ancien Capitaine ne s'était encombré avec ceux qui avouaient ne pas valoir grand-chose. Levant légèrement son bras gauche, il désignait le fourreau de son Zanpakutô, comme pour lui signifier qu'au pire, il pourrait l'aider à mettre fin à sa misérable existence. Dur ? Peut-être oui. Mais en ayant eu Yakushiji Tenzen comme Sensei, on ne pouvait pas s'attendre à autre chose.

D'autant que la discussion dérapait désormais vers un sujet sensible aux yeux du Kagura. La Justice. S'il est vrai que chacun avait sa propre version de ce que représentait ce terme, il existait une base commune à chaque justification. Kamui n'entendait pas s'expliquer sur ce qu'il pensait de la Justice. Ni sur ce qu'elle représentait à ses yeux. Il avait démontré par le passé qu'il était prêt à tout tenter s'il estimait le devoir. Et son attaque avortée contre Feu Yamamoto en était une preuve irréfutable.

- Te donner ma définition de la Justice reviendrait à dépeindre ma personne dans son ensemble. Je suis celui qui juge les Indignes. Tout comme elle, je suis implacable et impartial. Voilà tout ce que tu es en droit de savoir à ce sujet. Sans valeur, la Justice n'est qu'un mot creux. Nous sommes les Lames qui préservent l’intégrité de notre société. Et sans elles, autant dire adieu à ce monde que nous souhaitons protéger.

Une dévotion étrange ressortait de ses propos. Proche du fanatisme même s'il n'en portait pas les stigmates. Il l'avait pourtant clairement expliqué : le Bien du plus grand nombre était sa seule raison d'exister. Et pour cela, la Justice devait accomplir son rôle. Si l'extrémisme pouvait s’avérer dangereux, il n'en restait pas moins indispensable à tout bon soldat.

J'étais en pleins doutes là. Mon Vice-Capitaine avait raison, si j'étais aussi inutile que je le disais, qu'est ce que je faisais en tant que Shinigami ? Le Gotei 13 formait l'élite de l'élite. Je me pinça les lèvres tout en baissant la tête. Le ton de Kagui-sama était froid certes, mais néanmoins convaincant. Il proposait même de me donner la mort, et il avait dit ça comme si il allait prendre un café. Ce n'était pas possible, je ne pouvais pas accepter d'être traiter de la sorte. Il était vrai que j'étais faible, c'était une réalité, mais chaque être commençait au bas de l'échelle. Je releva la tête, une leur de détermination dans le regard :


Kamui-sama, je suis faible et c'est une réalité. Pourtant, vous n'allez pas me dire que vous êtes née avec les même capacités que vous avez aujourd'hui si ? Je ne suis que nouveau au sein de la Neuvième division, mais je n'ai nullement l'intention de mourir avant de vous avoir prouvé que je pouvais progresser !


C'est alors que je réalisa que j'avais haussé la voix devant mon supérieur. Déglutissant avec difficulté, je perdis ma détermination et sentit des sueur froides perlé à mon front. Cette fois c'était fini, Kamui-sama ne me laisserait certainement pas sortir indemne de notre conversation avec ce que je lui avais dit. Pourquoi étais-je aussi idiot ? Je ne prenais jamais la peine de réfléchir aux paroles qui sortaient de ma bouche. Mais, bien que je sois apeuré, je ne regrettais pas ce que j'avais dit, je pensais sincèrement mes dires et si mon Vice-Capitaine n'était pas d'accord avec moi, dans ce cas on avait plus rien à se dire. Le Kagura répondit à ma question d'une manière plutôt... étrange. Si je comprenais bien tout ce qu'il me disait, il se voyait comme une arme servant la Justice et la faisant régner. Pour être tout à fait honnête, je ne savais pas quoi répondre. Pour moi, faire régner la Justice était l'un de mes fondements mais je ne savais pas si j'étais capable de tuer pour cela. Je m'en voulais d'avoir dit à mon supérieur que je me considérais faible, c'était quelque chose que je ne devais garder que pour moi et moi seul. Décidant de me faire pardonner, je proposa à Kamui-sama :


C'était idiot de ma part de vous faire part de mes pensées. Celles-ci ne devaient se trouver qu'à l'intérieur de moi et nulle part ailleurs. Si il y a la moindre chose que je peux faire pour me faire pardonner, dîtes-le moi.


C'était sans doute un peu idiot de ma part de lui dire ça, vu qu'étant mon Vice-Capitaine, il pouvait déjà me demander ce qu'il voulait. Mais c'était histoire de me faire pardonner, des petits services banal ne pouvaient pas faire de mal, enfin je l'espérai....

Et voilà qu’il s’excusait à présent d’avoir été franc. Plus la discussion s’éternisait, moins le Kagura considérait Katsu. Un homme, un Shinigami de surcroit, ne devait pas agir de la sorte. Qu’il se considère comme faible, c’était une chose. Qu’il puisse le crier sur le toit du monde sans même penser au mal que cela pouvait engendrer, c’en était une autre. Evidemment que lui-même n’était pas né avec cette force. Mais comme tout à chacun, il s’était construit. Se croire faible, c’était une chose. Mais un Ange de la Mort digne de ce nom ne devait pas penser ainsi. Car c’est avec sa lame qu’il défendait les intérêts du Gotei. Et son corps devait être ce rempart infranchissable, capable de préserver les âmes véritablement sans défense des autres mondes. Ainsi, aux yeux du Kagura, un membre de la Neuvième division ne devait pas être comme Katsu. Car en ce jour, saurait-il protéger ce pourquoi il était devenu Shinigami.

Pour autant, devait-il le punir d’avoir été si droit ? Bien sûr que non. Kamui n’était pas un tortionnaire. Si cet homme était véritablement faible, il mourrait rapidement. Son propre rôle serait simplement de veiller à ce qu’il ne mette pas en danger la vie de ses camarades pour autant. L’isoler dans une bataille pour concentrer les forces ennemies sur lui. Et ensuite balayer ceux qui l’auraient pris pour cible. Une stratégie efficace à son sens, capable de régler plusieurs problèmes en une fois. Mettant cette idée de côté, il afficha une moue dédaigneuse, se promettant de ne jamais oublier cet homme.

- Je ne te punirais pas pour tes propos, Katsu. Tu es un membre à part entière de notre division, de fait tu te dois de t’endurcir pour ne jamais être un poids mort pour tes camarades. S’il s’avère que ta faiblesse est un handicap pour eux, alors nous agirons pour régler ce problème. Si tu te sais faible, agis pour ne plus l’être. L’élite n’attend rien de moins de ses hommes.

Progresserait-il ? Rien n’était moins sûr. Mais connaissant son mentor comme il le connaissait, il ne s’embarrasserait pas d’un homme potentiellement dangereux s’il l’apprenait. La confiance en soi était la clé de la force. Se savoir faible et ne rien faire pour évoluer, c’était de la trahison. La discussion n’avait que trop durer pour lui. Ainsi, il comptait bien prendre congé. Aussi prit-il sur lui de ne pas le congédier trop brusquement. Là où Tenzen n’aurait certainement pas pris de gants, lui préférait faire preuve de souplesse.

- Réfléchis bien à cela… Si tu ne progresses pas, tu finiras par représenter un danger pour nous. Je n’aimerai pas appliquer la sentence de notre division à un de ses membres. Maintenant, pardonne-moi mais je vais me retirer. D’autres affaires m’attendent.

Il inclina légèrement la tête vers l’avant pour le saluer et se détourna complètement de lui. Inutile de faire durer une chose comme celle-ci. Il garderait seulement son nom et son empreinte Reiatsu en mémoire afin de se charger de lui s’il devenait un problème insoluble. La vie était cruelle. Et Kamui n’était que l’arme au service du Yakushiji.


[RP terminé pour ma part. Merci à toi.]