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 Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]

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Calum G. Fearghal
Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Hum-ind
Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeJeu 19 Juin - 6:26

    Et dire qu'il aurait pu être en train de profiter du mini-bar dans une chambre d'hôtel, en ce moment. Avec la télé allumée, et la lumière du soir qui retombait lentement sur la ville. Ça, c'était le plan de base. Celui où tout avait pas explosé, où il ne se serait pas retrouvé à combattre des monstres impossibles sans même savoir comment le faire. Et pourtant, il avait survécu. Il s'en était même sorti sans blessures majeures. Quelques coupures, quelques brûlures. Ses vêtements n'étaient plus bons qu'à être incinérés, dès qu'il trouverait de quoi les remplacer. Il avait du sang et de la terre sur le visage, les cheveux défaits au possible malgré ses tentatives maladroites devant le reflet d'une fenêtre encore intacte par miracle. Même ses lunettes avaient éclopé, et un des verres démontrait une craquelure digne du Grand Canyon. Pfuuuh. Mais quelle journée pourrie.

    Il était resté avec les autres dont il avait rejoint la compagnie à l'intérieur du palais ennemi. Le temps de sortir. Le temps de s'éloigner, de laisser tout ça derrière eux. Et par la même occasion, de laisser à qui en voudrait la tâche de régler toute cette saloperie. Il ignorait tout de ce à quoi il venait d'assister. Ce à quoi il avait participé activement, même. Il n'avait été porté que par l'instinct, et sa veine increvable qui n'était certainement pas en reste sur la liste de ses remerciements. Mais bon. Après la façon dont tout ça s'était terminé, ils n'avaient pas perdu de temps à attendre, et il ne pouvait qu'en être reconnaissant. Le fait de sortir de cet endroit maudit avait eu sur lui le plus merveilleux des effets. Un peu comme si, aussi dure et terrible que soit la réalité sur laquelle ils avaient débouché en sortant, elle restait préférable à celle qu'ils laissaient derrière. Et de loin. Ils étaient en vie. Il ne tenait qu'à eux de faire en sorte que ça dure. D'ailleurs, à ce sujet.

    Délaissant le paysage dévasté et comblé de nuages de poussières obscurcissant le soleil, l'irlandais pivota sur lui-même, laissant échapper un sifflement de douleur en serrant les dents par la même occasion. Mais quel con il faisait. Il s'était nettoyé les plaies et passé les bandages, c'était pas pour autant qu'il pouvait danser la rumba dans cinq minutes. Mais peu lui importait son état. Il s'en remettrait. En ce moment, il s'intéressait davantage à celle qui dormait à poings fermés sur un lit sommaire, le corps recouvert de bandages là où une blessure avait pu être trouvée. Il avait eu de la chance de trouver ce petit coin. C'était tranquille, ça ressemblait à un bureau de psychiatre, ou quelque chose du genre. Le meuble sur lequel elle était installée, c'était sans doute le coin désigné du patient. Pour sa part, Calum profita des dernières forces actuelles de ses jambes pour se trainer jusqu'au fauteuil rembourré qu'il avait remis sur ses pieds en arrivant. Étouffant à moitié un soupir de soulagement en se laissant tomber sur les coussins du fauteuil, le jeune homme laissa sa tête s'appuyer sur le dossier, et s'autorisa à fermer les yeux un moment.

    « C'est pas comme s'il y avait masse de cambrioleurs dans le coin, de toutes façons... »

    S'il fallait être franc, il ignorait pour quelle raison au juste il s'était senti obligé de ramener cette fille en lieu sûr. Elle avait clairement démontré que l'intérieur de sa tête ne tournait peut-être pas très rond. Elle semblait erratique, imprévisible. Probablement dangereuse. Et cette sensation... cette sensation quand elle s'était tout bonnement mise à hurler dans la cage qu'on lui avait imposé. Comme un prédateur en furie. Si ça se trouvait, elle était peut-être capable de lui démonter la tête sans effort, et de se baigner dans ses entrailles. Alors pourquoi il l'avait ramenée?

    Parce qu'il savait ce que c'était. Cette furie. Cette rage. La colère et la rage, ça se crée pas tout seul. Ça sort pas d'un trou dans notre subconscient, comme ça, au hasard. Lors de sa première apparition contre le faux dieu. Le concerné lui avait parlé. Il avait évoqué ''la cause de tous ses malheurs''. La mort de ses compagnons. Est-ce qu'elle venait de perdre quelqu'un de cher? Un ami? Un membre de sa famille, si elle en avait une? Tout ça, il pouvait...en fait non, pas le comprendre. L'imaginer. Tenter de se mettre à sa place. Chaque personne a sa propre expérience. La sienne avait été douloureuse à sa façon. Et nul doute que celle de cette créature bestiale à forme humaine l'avait été également. À sa façon.

    Et puis, qu'est-ce qu'il aurait du faire, hein? Prendre ses jambes à son cou et décamper en la laissant derrière? Non. Fuck that. C'était pas son genre, et il comptait pas faire en sorte que ça change de sitôt. Après, l'avenir lui donnerait raison ou non. À force de vivre de la façon dont il vivait, il avait tendance à se fier entièrement à son karma. Le destin lui donnerait ce qu'il voudrait bien.

    Soulevant à moitié une de ses paupières, l'irlandais posa son regard sur la fille endormie quelques secondes, l'air hésitant. Pour finalement décider de se laisser aller à la fatigue. Il avait bien mérité de se reposer un peu. Il se réveillerait bien au bon moment, comme à son habitude. Et puis, elle ne se réveillerait probablement pas avant un moment. Elle avait pris un sacré coup à la tête, et ce genre de blessure avait tendance à rallonger la récupération d'une bonne trotte. Aucun problème.

    Allez, où est le mal dans une petite demi-heure de sommeil?

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Muda
Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Hum-ind
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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeVen 20 Juin - 2:57

Rêve, la jeune femme. Rêve, d'être baignée d'obscurité, dans cette chambre par où rien ne semblait pouvoir l'atteindre. Rêve, de dormir, dans ce lit, les serres agrippées au tissu du dos de son bien le plus précieux. Figée, à essuyer ses larmes dessus. Pourquoi pleure-t-elle ? L'émotion poignante, insaisissable. Brûlent ses prunelles. Rêve-t-elle seulement ? De ne l'admettre. De ne l'envisager. De ne le concevoir. Faire abstraction de tout sens logique, ses pensées fuyant son passé proche. S'enfermer dans sa coquille, pour ne rien pressentir de sa ruine à venir. Voie prise de l'autodestruction, sans que ce ne soit conscient. Boule d'instinct en défaillance, la menant au purgatoire du naufrage.

Serrer le tissu. Le serrer bien plus fort qu'il ne le faudrait. Serrer au point de trahir une crainte viscérale. La crainte de le perdre, son unique espoir. Quel espoir ? Deux visages les regardent, debout dans la pièce. Deux visages familiers, qu'elle scrute d'un œil fatigué. Le savent-ils ? Ne trouver la force d'émettre le moindre son. Quel intérêt, de toute ? Puisque l'une voyait tomber sa tête de ses épaules ; pendant que l'autre prodiguait, depuis sa gorge béante, une cascade d'hémoglobine. Incapables de lui répondre. Eux-mêmes en proie à leurs démons. La laisser, en état d'abattement. L'abandonner, dans l’œil du désespoir.

Perd son contenant, le vêtement. Simple vêtement, léger ; sans chaleur, sans odeur... sans vie. Perd sa consistance, le lit, qui s'effondre sur lui-même pour ne devenir plus qu'un drap. Ce drap l'enrobe et l'étouffe. Paralysée. La torpille tombe dans l'abysse, impuissante, condamnée. Condamnée à subir. Condamnée à se subir. Tout va pour que s'accélère sa chute, n'en rendant que plus brutal son écrasement sur un sol imperceptible. Barrière qui fond, pour la mener vers l'autre côté du miroir.

Se sentir tomber... pour ne faire que se redresser brusquement d'un lit. Sa peau d'albâtre constellée de perles de sueur. Éprouvée par son cauchemar, elle halète. Moment de flottement, le regard amorphe. Aucune sensation. Aucune émotion. Aucune pensée. Coquille vide, qui pourrait bien n'être qu'un automate, si tenté que l'automate en question ne soit capable de se poser la moindre question. Se forcer à réagir. Stimuler son esprit, pour en retirer une image de son rêve d'alors. Son front sur son dos, à lui. Cet instant, de réaliser. N'être plus capable de repousser l'échéance. Atroce réalité qui s'impose à elle. D'avoir enfin trouvée une raison de vivre... raison suffisante pour éclipser son instinct brut de survie l'ayant jusque là animée... De l'avoir enfin trouvée... pour la lui voir arrachée... sans prévenir... par cette femme. Un murmure inaudible, aux airs de soupir.

-Pourquoi...

L'image de sa figure. Ses yeux exorbités par la rage. Un premier coup contre le matelas rompt les lattes et la fait s'effondrer par terre... Se relever, tremblotante ; tourner autour d'elle-même, maladroite et chancelante. N'accorder la moindre attention à son environnement proche. D'incruster plutôt ses ongles dans ses orbites... ongles qui se changent en griffes, pour entamer sa boîte crânienne... Un regard intériorisé, jusqu'à ce que se manifeste un bruit. Bruit qui attire à lui l'attention de la créature. Une silhouette que la Muda ne prend pas la peine d'identifier. Fondre aussitôt dessus, hurlante, pour réduire en morceaux le fauteuil, par dessus duquel il se tenait, d'un écrasement de paume. Lui faire payer... L'écorcher vif... Soustraire sa charpente de sa chair... N'en rien laisser... Des pensées macabres portées à son encontre. Des pensées qui motivent l'enchaînement de ses coups. Des coups d'une rare puissance, mais éminemment désordonnés, autant que prévisibles.

-POURQUOI ?!

Malgré tout, une part d'imprévisibilité. Imprévisibilité dans l'arrêt soudain de son enchaînement. Une scène lui revenant, à valeur d'électrochoc. Cette claque... Cette brimade... Cette promesse... Une grimace. S'effondrer rebelote au sol, pour soudain sentir chaque parcelle de son corps piquer... brûler. Terre d'affliction, en son enveloppe charnelle.

-Mal... J'ai mal...

De nouveau ramenée à sa faiblesse. S’écœurer soi-même. Larmoyante et gémissante, contre terre. Long cheminement de contenance pour déboucher là... son chagrin explosant.


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Calum G. Fearghal
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Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeJeu 26 Juin - 6:27

    (Désolé pour l'attente!)

    Comme quoi.

    Y a durement pire réveil, faut dire. Déjà qu'il hésitait à vérifier fréquemment qu'un de ses organes vitaux n'allait pas tenter de s'enfuir par l'une des plaies ouvertes qu'il sentait encore sur son corps, v'là autre chose. Quand on y pense, il n'avait pas vraiment eu l'occasion de voir ce qu'il pourrait appeler un ''style de combat'' chez la jeunette qu'il avait rescapée du désastre de la dimension des tarlouses. Il l'avait vue poser des questions un peu partout. Il l'avait vue péter une rocaille de cent-vingt kilos d'un coup de crâne. Pour se faire enfermer à peine quelques instants plus tard. Et après, ça se limitait à ses hurlements stridents depuis l'intérieur de la cage. Ça et l'impression d'une menace mortelle dans l'air. Celle-là même qu'il avait décidé d'ignorer en misant sur sa chance.

    Eh bah sa chance, elle avait décidé de faire grève, hein. Il l'avait utilisée comme une foutue sulfateuse à faveurs depuis presque deux heures, alors c'était le syndicat qui se plaignait des heures sup'. Comme quoi le karma, faut jamais s'y fier entièrement. C'était un peu la pensée qui effleura l'esprit de Calum, alors qu'il se voyait chuter au ralenti par dessus le cadavre du fauteuil dont il faisait usage jusqu'à il y a quelques secondes. Quoique vu l'état tout juste semi-éveillé dans lequel était son esprit en cet instant précis, ça devait davantage ressembler à un bon gros ''Merde'' bien classique, en fait. Eh, faut faire avec les moyens du bord, des fois. Et à peine avait-il atteint le plancher des vaches qu'une furie hurlante lui tombait dessus, toutes griffes dehors. Mais vraiment, c'était réellement des griffes qu'elle trainait, là! Putain, c'était pas des ongles, c'était des couteaux de cuisine!

    « HOLÀ, MINU- »

    Pas le temps de finir sa phrase que ses réflexes lui sauvent de justesse les douleurs infinies du premier coup. Lequel s'enfonce malgré tout dans le parquet comme dans du beurre, à quelques centimètres de là où son visage aurait du se trouver. S'il n'avait pas pivoté la tête - quelle chance. Ha. Ha. - comme il l'avait fait, la journée aurait fini d'une façon bien désagréable. Sa vie aussi, pour le coup. Mais bon. C'était une maigre victoire. Peut-être même simplement une fatalité remise de quelques secondes. Parce que la fille allait s'acharner. Bête sauvage animée par le désir de lui hacher la gueule, rien de moins. Un premier coup arrive et lui entaille le torse sans pitié, lui arrachant un bref hurlement accompagné d'une gerbe de sang. Un autre lui ouvre le flanc aussi sec. Puis, le tour du bras gauche, qui remet sa démission direct après un tel assaut. Il aurait voulu se défendre. Lutter pour sa vie, faire quelque chose. Mais il était trop tard. Cette fille pesait une demie-tonne. Et elle lui mettait aussi de lui mettre une raclée monumentale, accessoirement. La tête retombant sur le sol, l'irlandais fermait maintenant les yeux, attendant la fin. Que pouvait-il faire de plus, aussi? Nan, c'est comme ça que ça fonctionne, la fatalité. Il était prêt.

    ...

    Le karma est une salope, qu'y disent. Z'ont jamais eu autant raison. Le dernier coup ne vint jamais. Au contraire, il entendit un geignement, quelques mots faibles prononcés d'une voix tremblante, et le son de quelqu'un qui s'effondre. Ah. La fille s'était réveillée via ses propres blessures. Yay. Il allait vivre. Cette veine qu'il avait. Eh, il était même capable de bouger un peu son bras droit. Comment c'était le plus beau jour de sa vie.

    Il aurait pu continuer comme ça longtemps dans sa tête, si ça n'avait pas été de la sensation qui le frappa comme un éclair en pleine figure. Une chaleur familière. Une chaleur dans la poche de sa veste, surtout. Qu'est-ce que... sa main droite se leva lentement, glissant sous le pan de sa veste déchirée avec une lenteur insupportable. Fouillant quelques secondes, il finit par sentir le contact dur d'un petit objet. Un petit objet rond, et plat. Et il se retrouva la seconde suivante à fixer la pièce. LA pièce. Celle qu'il n'oubliait jamais. Celle qui ne le quittait jamais. Celle qui contenait les mémoires de la moitié de sa vie, et tout ce qu'elles avaient pu engendrer et provoquer pour le mener jusqu'à ce point de sa vie, ici et maintenant. Et elle brillait comme si un astre, d'une lumière dorée et chaude au toucher. Mais surtout... il l'entendait murmurer. Des murmures presque impossibles à entendre, et que lui seul pouvait comprendre. D'abord interdit, Calum laissa finalement filtrer un rire faible, qui fut rapidement rabroué par une toux teintée de sang qui tacha le coin de ses lèvres. Sa vie n'avait jamais rien été d'autre qu'une série de hasards. Un jeu de fortune dont il avait tiré la main gagnante, tout bonnement. Et chacun sait que le jeu n'a pas de fin. Du moins, pas tant qu'il y aurait des gens pour le faire vivre. Une logique simple, mais imbattable.

    On le conviait à jouer le tout pour le tout. C'en était presque ridicule, quand on le dit comme ça. Et pourtant, c'était le choix qu'il avait : tenter sa chance, ou laisser tomber. Heh. Comme s'il avait jamais pu résister à un défi de ce genre.

    « ...Face. »

    Un claquement de doigt plus tard, la pièce s'envole dans les airs, tournoyant sur elle-même tel le soleil miniature qu'elle prétend être en ce moment. Et ainsi elle retombe, avec douceur, dans la main de son possesseur, qui achève le geste symbolique en claquant la paume sur son torse. S'étouffe un grognement de douleur. Mais c'était pas grave. Il avait confiance. Pourquoi? Parce qu'en bout de ligne, cette scène n'était en fait qu'une farce. Une pièce de monnaie magique lui faisait une blague sur son lit de mort. On dira ce qu'on veut sur les stéréotypes irlandais, c'était d'un drôle. De toutes façons, la blague se terminait sur une bonne note, alors qu'il écartait la main pour laisser paraître le côté gagnant de la pièce.

    Après tout, il n'avait jamais perdu un jet de pile ou face de toute sa vie.

    Le silence tombe. Une seconde de silence, de vide. Rien ne respire, rien ne bouge. Le temps semble se suspendre alors que la lumière qui illumine la pièce de monnaie semble s'éteindre... pour mieux exploser. Une aura chaude et bienfaisante se libérant aux alentours. Soudainement recouvert d'une aura dorée s'agitant à la manière d'un brasier endiablé, le corps de l'irlandais semble secoué de l'intérieur. Comme s'il était envahi par une force étrangère. Le dos soudainement arqué alors que la force qui se dégage de lui fait son oeuvre. Les blessures se referment à vue d'oeil. Les brûlures s'effacent. Les yeux grands ouverts, fixés sur un point que lui même semble voir, il ne produit pas le moindre son. Pas un mot. Pas un cri. Juste la lumière qui sembler jaillir de toutes les pores de sa peau. Un miracle.

    Un miracle qui prend fin. Aussi soudainement qu'elle était apparue, la lumière disparut sans laisser de trace. Laissant l'irlandais s'affaler au sol, inerte. Il ne bougeait plus. Ne faisait plus un son...et ne respirait plus. Les secondes s'écoulent, et toujours rien. Et puis d'un coup, Calum se redresse, crachant et cherchant d'un air paniqué à remplir ses poumons d'air. Ce qu'il réussit à faire au bout de quelques essais, se laissant retomber sur le côté en reprenant progressivement une respiration normale. Qui se voit succédée aussitôt d'un rire franc et sonore, aussi bref fut-il.

    « Ding ding ding! Mesdames et messieurs, on a un gagnant! »

    Ouais, il faisait de l'humour pourri alors qu'il venait de frôler la mort. Parfaitement. C'était son droit, après tout. Car il n'était pas du genre à oublier ce qui avait causé ce soudain besoin de mesures drastiques de la part de sa bonne étoile. La fille. Où était-elle? Il ne la voyait pas. Elle l'avait attaqué par instinct, pour ensuite s'effondrer quand la douleur de ses blessures l'avait rattrapée, il s'en souvenait. Fort heureusement pour elle, Calum n'était pas du genre rancunier, bien au contraire. Aussi, plutôt que de penser à des manières de lui casser sa face pendant qu'il se relevait à grand peine, il se concentra sur le fait de simplement la trouver. Il pouvait se le permettre. Elle s'était réveillée désorientée, à côté d'un étranger. Elle l'avait passé à tabac, mais il en était revenu. Fin de l'histoire. Il avait autre chose à faire que de lui en vouloir. Ne serait-ce que pour éviter qu'elle se soit enfuie dans cet état de mentalité au milieu des débris de la ville. Ça, et qui pouvait dire ce qu'elle pourrait faire à d'éventuels autres survivants. Non, il l'avait amenée à l'écart en espérant pouvoir lui faire entendre raison et limiter les dégâts qu'elle pourrait faire. Avec de la chance, il aurait encore l'occasion de le faire.

    « Eh ho? T'es encore là? Tu peux te montrer, je ... je te ferai aucun mal, promis. »

    Il était essoufflé. Ses blessures avaient été guéries et quelque peu cicatrisées pour la plupart, mais sa charpente lui signalait qu'il aurait des courbatures pendant un bon bout de temps. Ça, et il se sentait tout simplement épuisé. Il prendrait ce miracle pour ce qu'il était. Ça pouvait lui donner une seconde chance, et il ne demandait rien de plus. Une deuxième première impression. En espérant que celle-ci serait meilleure que la première. Car il n'avait pas besoin de réfléchir longtemps pour savoir que ce qui venait de lui arriver ne se produirait pas à nouveau s'il se prenait un nouveau ramonage de gueule.

    Alleeeez... faites qu'elle soit encore là. Et par pitié, faites que son envie de lui défoncer la gueule soit bel et bien passée.


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Muda
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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeVen 27 Juin - 2:05

Fourmillent ses plaies. Chatouilles, puis pincements, pour en arriver au déchirement. Que le moindre frémissement de ses muscles la torture jusqu'à la déraison. Esclave des lamentations. Figée, le coin de son crâne adossé au parquet froid de la pièce. Paralysée pour autant ? Non la douleur physique, mais celle psychologique l'empêchant de se mouvoir. Un mal qui avale la douleur de ses blessures pour ne plus lui faire sentir d'autre que ses tourments présents. De ne pouvoir jamais rien posséder... Qu'on vienne chaque fois la ramener à sa solitude humaine et matérielle. Sérénité éphémère. Folie sempiternelle. Détester ce monde ? De n'en avoir la force. À peine capable de distinguer les notions de torts et dommages, comment pourrait-elle analyser froidement la situation ? De n'être jamais en mesure d'anticiper l'avenir. Un péril de chaque instant. Bruissement. Un péril à cet instant ?

D'alors lever ses mirettes vers une entité extérieure, qu'elle ne semblait considérer pour elle-même que maintenant. L'avoir provoqué. D'avoir intenté à sa vie. Mourant ? La volonté inconsciente de le voir s'éteindre à jamais. Par haine ? Par crainte. Monde de prédateurs. Monde où son assurance tendait à s'évanouir pour la rapprocher des proies. Se sentait-elle auparavant invincible aux autres que les événements récents la poussaient de l'autre côté du précipice. Des monstres capables de l'abattre sans trop d'efforts, en s'alliant ensembles, quand un seul d'entre eux ne suffisait pas. Pire, ce que la Muda percevait jusqu'alors comme de simples gibiers... Ces humains aux airs inoffensifs, qui participaient désormais à sa traque, pour ne lui laisser que de brefs répits. Harcelée.

Regard paniqué à la vue de l'enveloppe de lumière baignant son vis-à-vis. Lui aussi, un prédateur en puissance. L'esprit brouillé, qui l'empêche de jauger correctement sa puissance. Animal blessé, qui s'éloigne en rampant de son chasseur en devenir. Se traîner par dessous, le renverser, pour s'y réfugier. Se redresser, pour s'adosser dessus, doucettement, afin de ne pas le bousculer et ainsi trahir sa position. Le souffle coupé, alors que braille le danger. Se contenir, avant de relâcher un soupir. Moment d'inattention ? De n'avoir, subitement... plus l'envie de lutter... plus l'envie de douter... plus l'envie de fuir. Un monstre, ni plus ni moins. Une aberration. Un être de destruction, dont la logique de l'existence glissait vers la destruction, sa destruction.

Flouter son regard, pour regagner son étincelle à l'entente de son interlocuteur. Frisson longeant son échine. Aucune hostilité à son encontre ? Et pourtant, d'être arrivée à un rien du meurtre. D'avoir on ne peut plus souhaité son trépas. Que son visage prenne une teinte cadavérique et ce, dans l'optique de pouvoir lui échapper. Malgré cela, de ne lui en tenir rigueur ? De n'être en mesure d'entrevoir ses intentions. Un guet-apens ? Ne percevoir le moindre mensonge dans son timbre de voix. Et cette émotion... qui lui susurre de céder. Sortir prudemment de sa cachette, une expression sur sa trombine qui mélange méfiance et curiosité. S'avancer à tâtons, pour cesser tout mouvement tandis que se tournait vers lui cet inconnu. Baisser les yeux, confuse.

-Je... Euh... voulais pas... Pardon... Mal ?

Culpabilité qu'il lui était rare d'éprouver. De vraiment s'inquiéter de la bonne santé de cet homme ? N'être peu coutumière de ce genre de situation. Comment agir pour ne pas le contrarier. La manière dont devait évoluer une conversation... Se remémorer ses quelques interactions avec d'autres humains, pour leur emprunter un usage apparent de sociabilité.

-Mon nom... Muda. Le tiens ? … Je voulais pas... De la peur... quand je suis réveillée. Ici, je connais pas. Je sais pas... comment je suis arrivée ici ? Toi ? Pourquoi pas comme eux ? Pourquoi pas comme moi ? Tuer quand on est menacé... Comprends pas.

Grand effort d'élocution. Malgré tout, lui serait-elle intelligible ?
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Calum G. Fearghal
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Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeLun 30 Juin - 3:28

    Le silence. Chaque seconde de silence qui s'écoulait lui faisait croire qu'il avait raté sa chance de communiquer d'une façon ou d'autre autre avec elle. Qu'il l'avait laissée lui défoncer la gueule, pour ensuite s'échapper. Ce qui ferait bien de lui le dernier des cons, en bout de ligne. V'là bien ce qui pourrait lui servir de leçon pour s'être entièrement fié à sa chance pendant tout ce temps. Le karma, ça n'a rien d'éternel, et ce n'est certainement pas du genre à nous épargner les problèmes de la vie à tout coup. Il n'était pas à l'abri du malheur. Il était simplement doté d'une meilleure capacité à les esquiver.

    Or, aussi enrichissante qu'aurait pu être cette leçon, elle n'aurait apparemment pas lieu de prendre place en ce jour. Car au bout de ces interminables secondes d'attente, à l'affut de tout mouvement proche, vint la créature. Ou en fait, non. La jeune fille. Il allait devoir supprimer d'office cette propension à la qualifier de quoi que ce soit d'autre que du statut de personne. Ou ils en feraient jamais le tour. L'air un peu méfiant - logique, quand on y pense - et le pas prudent, elle sortir de sa cachette avec lenteur, fixant sur lui un regard teinté d'incompréhension. Oui, il pouvait pas lui en vouloir. Elle devait pas avoir l'habitude de voir ses victimes se relever et demander un deuxième essai à la conversation. Et visiblement, elle était pas spécialement douée à la conversation non plus, comme en témoignèrent sa soudaine expression gênée et son discours plutôt décousu.

    En silence, Calum la laissa parler, tout bonnement. Elle avait du mal à s'exprimer, mais elle faisait manifestement un gros effort malgré tout. Prenait quelques pauses pour trouver ses mots. Essayait de faire des phrases sommaires. Elle posait plusieurs questions en même temps, dans un ordre assez désordonné. Mais il ne s'en occupait pas. Car il avait au moins ce qu'il espérait en ce moment : une chance de démarrer une conversation. Entre ça et la dérouillée sauvage qu'elle lui avait mis au réveil quelques secondes plus tôt, y avait déjà une nette amélioration.

    Une fois qu'elle eut terminé, l'irlandais la fixa un instant sans dire un mot. Pour finalement laisser échapper un rire bref alors qu'il entreprenait de s'appuyer contre le meuble sur lequel il s'appuyait, dans le but de se laisser glisser en position assise au sol sous peu.

    « J'imagine que la violence, c'est juste pas mon genre. Et puis honnêtement, je crois que même si j'avais eu envie de me venger, tu m'aurais probablement juste étalé sur le sol encore une fois. »

    Et de se laisser glisser jusqu'au sol, achevant sa course le cul sur le sol, les genoux à moitié relevés devant lui pour y appuyer ses bras. Jusqu'à ce que sa main droite aille se poser sur son torse, comme s'il se désignait pour appuyer ses prochains propos. Ce qui était bel et bien le cas.

    « Enchante, Muda. Moi c'est Calum. »

    Au moins, comme ça, les présentations seraient faites. De mieux en mieux. Et qui plus est, il s'était pas assis uniquement pour s'épargner des efforts inutiles. Il voyait bien que cette fille, Muda, semblait fonctionner de façon bien plus instinctive que logique. Aussi, vu qu'il ignorait jusqu'à quel point elle fonctionnait avec ses instincts de base, autant ne pas chercher à trouver la limite. En s'asseyant, il se mettait à sa hauteur, de manière à faciliter la discussion, espérait-il. Après, tout ça n'était rien d'autre qu'un tas de spéculation créées par son cerveau en ce moment. Peut-être qu'il s'offrait en pâture et qu'elle recommencerait à le voir comme un filet mignon d'ici cinq secondes. Il en savait foutrement rien. Mais ça valait bien la peine d'essayer, pour le coup.

    Et puis, une fois ce stade passé, elle voudrait sans doute des réponses à ses questions. Autant les lui donner, c'était pas comme s'il avait quelque chose à cacher pour le coup. De toutes façons, il était bien trop las de cette journée de merde pour commencer à baratiner dans le vide.

    « Désolé, j'aurais du prévoir que le réveil serait difficile. Je t'ai ramenée ici après ce qu'il s'est passé... au palais. Avec les autres humains qu'il y avait sur place. On est sortis de là, et je me suis séparé d'eux. Je t'ai emmenée ici, et j'ai essayé de panser un peu les blessures plus graves. »

    Ses derniers mots avaient été ponctués d'un doigt pointé vers les dites blessures sur la jeune fille. Plus exactement, surtout le bandage qui recouvrait le plus gros de son front. Il ignorait si elle l'avait même remarqué. Cette blessure, elle se l'était quand même fait en jouant à coup de boule avec un météore, quoi. Y avait de quoi laisser une putain de marque à vie. Mais non, en fait elle s'était bien fendu la gueule, mais rien de plus grave que ça. D'ici quelques semaines, il n'y paraitrait plus. Autant une semaine plutôt, ce genre de phrase lui aurait fait croire qu'il était devenu cinglé, autant depuis les dernières heures, beaucoup de choses lui semblaient aisément rationnelles. Ses horizons, ils s'étaient élargis un max, depuis son arrivée au Japon, c'était rien de le dire.

    Interrompant le fil de ses pensées, Calum pencha la tête vers l'arrière, posant une main sur sa nuque pour faire craquer ses vertèbres un moment. Il ignorait si c'était le bruit ou le craquement qui lui avait fait le plus de bien, et il s'en fichait, honnêtement. Au moins une partie de son corps qui ne lui laissait plus l'impression de sortir d'une partie de tennis de huit heures en ligne. Et suite à ce petit soulagement, il baissa à nouveau les yeux vers son interlocutrice.

    « On dirait que j'ai fait un travail bâclé, par contre. Je crois qu'une des blessures s'est rouverte. »

    Il désignait du nez un autre bandage sur Muda, qui commençait à voir s'élargir une tache rouge vif sous ses plis. Il se serait bien relevé pour aller ajuster le truc, mais autant il avait pas vraiment l'énergie de se relever en ce moment, autant mieux valait ne pas s'y risquer. Ils discutaient, certes, mais ils étaient pas encore un modèle de confiance ou rien. Si ça se trouvait, un geste brusque de sa part, et elle disparaitrait dans le noir, et basta. Autant la jouer tranquille, et alléger l'atmosphère un pas à la fois.

    De toutes façons, c'était pas comme s'il était pressé.

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Muda
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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeJeu 3 Juil - 2:46

L'observer, la boule à la gorge, dans l'attente d'une réaction, n'importe laquelle. Moment de tension. Dans son esprit, un tourbillon de questionnements. Entre son passif et l'expérience présente, un fossé abyssale. Tendue, pour mieux écarquiller ses yeux au constat de l'état d'amusement de son interlocuteur. Une surprise à faire retomber sa vigilance alerte, jusqu'à remettre en question, sans que ce ne soit conscient, la raison d'être de cette dernière. L'écouter, dubitative. Soudain, considérer dans l'instant la fin de sa remarque. Une simple vérité d'énoncée ; et pourtant, d'éprouver ce curieux sentiment : du délassement.

Un rictus, suivi d'une amorce de rire. Pour sûr, ses capacités défensives laissaient à désirer. Bien funeste pourrait-être son avenir à attiser le courroux de la créature. Mais dans cette évidence de plus en plus nette, qu'y avait-il d'amusant ? Une manière de dire. Une manière d'être. Une manière de partager. Particulier. Unique à ce qu'elle avait connu. Tout sourire devant son vis-à-vis, de sorte à contraster avec son caractère glauque dûment affiché à son réveil. Le craignait-elle il y a quelques secondes de cela que la Muda attachait désormais un profond intérêt pour ce...

-Ca...lum...

Un intérêt bien visible sur sa trombine livide. Dans son expression, une étincelle qui n'attendait que de s'embraser pour rompre avec le spleen jusque-là emmagasiné. À l'aise, l'était-elle ? Supposition prématurée. Encore fallait-il que la chasseresse comprenne la raison pouvant pousser cette proie potentielle à ainsi tenter de s'entretenir avec son prédateur ; car il se vendait bien comme le responsable de son réveil en ce lieu. De l'inconscience ? Ramasser une tueuse là où la laisser gésir au sol dans son sang devait suffire à sauver maints humains de sa main vorace. Pourquoi contourner la facilité, quand elle s'imposait à lui ?

Son index vers elle. Panser... Blessures... En effet, des douleurs fourmillant sur chaque parcelle de son enveloppe charnelle. L'effarement au moment de constater des morceaux de tissus qu'elle n'avait pas elle-même enfilé avant... ce carnage. Convaincue d'avoir tout perdue, pour trouver quelque chose de plus sur elle ; bien que ce ne soit que matière inerte. Dans ses perceptions, plus qu'un simple objet. Une attention. Une intention. La guérir. La maintenir en vie. La sauver. Tâter ses bandages depuis ses doigts tremblotants.

Une douleur plus forte que les autres. Au travers d'elle, un écoulement épongé par ses pansements. La presser pour ensuite scruter la face de sa paume rougeoyante et collante. La regarder non pour elle-même, mais pour ce qu'elle aurait pu signifier, sans l'intervention de cet homme. Prendre lentement conscience de la situation. Accepter tout autant lentement sa véracité. Dans un premier temps, refuser d'y croire, pour finalement céder à son évidence. Paume qui tape sur son front pour le presser avec force. Prise de frissons, de tremblements. Une froideur irrépressible dans ses chevilles. De soudain laisser se relâcher les effluves de ses prunelles, une cascade de larmes s'en écoulant. N'arriver à se contenir. D'essayer de réprimer ses gémissements. Une émotion forte, pleine de contradictions. Une joie mélancolique. Lever les yeux vers lui, du coin de l'orbite.

-Pourquoi tu fais ça ?

Ne rien comprendre. Une situation balayant d'un revers de main toutes les certitudes nées d'une existence d'expériences.

-Comprends pas... Ma vie à tuer... Ma vie à faire que du mal... Je tue et ils me détestent tous... Le monde contre moi... De la douleur... Pas le droit d'être heureuse... Tous ceux qui s'approchent meurent. Le monde les tuent ! Le monde veut pas ! IL VEUT PAS ! Pas le droit... Alors pourquoi ? POURQUOI ? Continue de se rapprocher... Il s'est rapproché. Tu te rapproches. Et mort... Mourir... Je veux pas perdre... Pas perdre un autre... Pas un autre...

Des images défilant dans son esprit. Réminiscences d'une conversation avec Real. Se souvenir qu'elle disait d'eux ne pas être des monstres. Qu'elle n'en était un. Tout pour la convaincre du contraire. Son front contre terre, pour mettre la pression dessus. En état d'affliction. Si dur... Harassant... de lutter. Lutter pour ne trouver qu'une cataracte de malheurs. Se dilate alors ses pupilles. Se décontractent ses muscles. Rigide, elle révèle à présent sa mollesse. Se redresser, terne, à fixer vaguement les souliers de son semblable.

-Marre... d'être monstre... Survivre... Épuisant... Je veux plus... survivre... Je peux plus... Marre... C'est assez... Cette douleur... J'en ai assez... Tous le veulent... Leur donner... enfin.

Lever son regard vers Calum, pour une dernière requête.

-Aide...

D'en terminer, avec cette douleur.
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Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeLun 7 Juil - 3:37

    Honnêtement, il s'attendait à une certaine surprise. Une incompréhension et tout. C'était normal, tout bien considéré. Elle confirmait de plus en plus le fait qu'elle se voyait elle-même comme... un prédateur. Un animal, en quelque sorte. Instinct chasseur et tout le reste. Il n'avait jamais lui-même rencontré personne qui ait vécu de façon aussi sauvage en pleine ville, mais il pouvait au moins essayer de comprendre. Mais même avec tous ses efforts, tout ce qu'il pouvait croire comprendre de sa façon d'agir... il ne s'était pas attendu à une telle réaction. Ou plutôt, une réaction de cette ampleur. Il n'avait pourtant rien fait d'autre que de pointer du doigt les bandages qu'il lui avait appliqué. Des premiers soins, juste de quoi la stabiliser. Et pourtant, on aurait dit qu'il venait de prendre ses convictions profondes, de les mettre dans une boîte, et de secouer la boîte de toutes ses forces. Sans aucune pitié.

    Elle avait d'abord semblé ne pas comprendre. Avait touché ses bandages, les yeux pleins de questions. Puis, son visage avait soudainement changé. D'une certaine façon, le fait d'être si instinctive la rendait à peu près aussi facile à lire qu'un enfant en bas âge. Elle ne mentait pas, ne détournait pas ses propos. Elle disait ce qui lui passait par la tête, sans filtre, sans conventions d'aucune sorte. Une sincérité naturelle qui devait sans doute lui sembler parfaitement normale. Pourquoi aurait-elle besoin de mentir? Elle parlait. Si elle était attaquée, elle se défendrait ou fuirait. Quel était le besoin de chercher plus loin?

    Elle lui avait même souri en premier, en fait. Comme quoi l'humour, même s'il était de qualité bien pourrie, pouvait l'atteindre. Elle avait ri, ce qui était un bon signe en soi. Elle passait en ce moment par une gamme d'émotions aux exacts opposés en l'espace de quelques instants, à vrai dire. Rire, confusion, tristesse, incompréhension. À la voir réagir, tout se bousculait dans sa tête pour former un capharnaüm insupportable. Elle se tapait soudainement le front, appuyait la tête sur le sol, secouée de tremblements pour accompagner les larmes qu'elle n'arrivait pas à retenir de couler sur son visage. Depuis l'endroit où il se trouvait, immobile, Calum ne pouvait que se sentir désolé pour une telle chose. Elle n'était en bout de ligne qu'une petite fille coincée dans une enveloppe corporelle ayant grandi trop vite pour elle. Elle était restée simple, primitive. Elle avait vécu de mauvaises choses, avait été exposée à masse de choses qui feraient pâlir la majorité, il n'en doutait pas un instant. Et sa force avait sans doute rendu facile le fait de se procurer ce statut de prédateur qui était visiblement le sien depuis un bon moment. Elle n'avait pas eu l'occasion de connaître mieux, alors elle avait tout bonnement décidé de se complaire dans son rôle de chasseuse. Et maintenant, l'humaine à l'intérieur semblait vouloir se réveiller. Percer la carcasse de l'animal pour hurler, faire savoir qu'elle était là.

    Les paroles de Muda, aussi décousues et secouées de larmes qu'elles furent, n'en confirmèrent pas moins ses pensées. Le monde avait fait d'elle un prédateur. Elle s'entourait de la mort depuis tellement longtemps maintenant, que le contact humain lui faisait presque mal. Lui rappelait soudainement son autre nature. La vie d'une Bête, pour fuir les tourments d'une petite fille brisée.

    « ...Seigneur. Et moi qui croyait avoir eu une enfance difficile. »

    Et pourtant, les derniers instants furent les plus poignants. Les plus significatifs. Soudainement, elle ne pleurait plus. Elle n'était plus crispée. Au contraire, elle était maintenant... molle. Relâchée, silencieuse. Un moment qui semble s'éterniser se déroule, où ni l'un ni l'autre ne dit mot. Ne réagit. Puis, elle de lever lentement la tête, et de commencer à tenir des propos que Calum connaissait. Il les avait déjà entendus, à peu de choses près. Il savait ce qu'elle était en train de dire.

    Après tout, il était passé par là auparavant.

    Et pourtant, sa dernière supplique ne manqua pas de l'atteindre comme si une lame affutée venait de lui traverser le torse. Son regard était... las. Sincèrement, il avait apparemment, en quelques simples gestes de bonté spontanée, fait se craqueler une coquille mentale que préservait la jeune fille jusque là. Il pouvait imaginer comment, à bien y penser. Il savait qu'il avait toujours été un type aux réactions particulières. Que ce soit par sa veine maladive, ou simplement par un trait de caractère bien à lui. Et il ne doutait pas être l'une des rares personnes à ne pas avoir décidé d'office que la dénommée Muda méritait une série de pains sur la gueule. Elle avait ce look particulier, certes. Elle pouvait sûrement foutre la trouille direct à bien des gens. Mais l'expérience avait bien appris à Calum que les apparences, c'est que d'la merde. On peut se donner les airs qu'on veut, c'est jamais autant ce qui se passe derrière les rideaux qui a réellement de l'importance.

    Coupant le contact visuel, Calum ferma les yeux quelques secondes, une expression affligée sur le visage. Puis, d'un soupir sonore, il leva le bras, et entama de se hisser sur son support des derniers instants pour se remettre sur pied. Sans un mot, il parcourut les quelques pas qui le séparaient de la jeune fille, posant un genou au sol devant elle en laissant entendre un grondement face aux protestations de ses articulations. Décidément, cette guérison avait fait des miracles, mais les courbatures, c'était pas encore ça, hein. Quelques secondes passèrent, encore aussi silencieuses que les dernières, comme si le monde attendait de voir la suite pour se remettre à évoluer. Et il allait être servi.

    Le claquement retentit dans la pièce quand la paume de l'irlandais alla gifler la joue de Muda. Rien de puissant, rien de réellement douloureux. Simplement de quoi faire sortir de sa torpeur cette fille qui cédait peut à peu à un désespoir qui s'était accumulé derrière ses pensées avec les années. Et pourtant, une expression sévère parcourait les traits de Calum à ce moment précis. Le tout, avec un brin de reproche dans la voix lorsque celle-ci s'éleva finalement pour percer l'air.

    « Abandonner n'a jamais rien réglé pour personne, Muda. Quand on a plus la force de continuer, on ne laisse pas tomber. »

    Quelques secondes... et l'expression sur son visage s'adoucit à vue d'oeil. Il n'était pas en colère ou rien, pas vraiment. Ces quelques secondes avaient simplement eu pour but de donner un poids réel à ses paroles. Il savait que cajoler quelqu'un dans ce genre de situation, ça n'apportait rien de bon. La méthode choc n'était peut-être pas subtile, mais elle avait le mérite de fonctionner, la plupart du temps. Mais même en sachant ça, c'était pas pour autant qu'il avait eu l'intention de laisser les choses s'arrêter à une claque sur la gueule. Sans prendre la peine de se demander s'il risquait de la perdre la seconde suivante, Calum avança sa main... et s'en servit pour tout bonnement ramener la tête de Muda. La calant contre son torse, sans force, mais avec fermeté.

    « On trouve quelqu'un d'autre pour nous porter. »

    Est-ce qu'il s'avançait? Ah mais clair, qu'il s'avançait. Si ça se trouvait, il venait de poser le geste qui lui vaudrait de se faire ouvrir en deux dans un réflexe animal de dernière seconde. Mais honnêtement, il en avait rien à battre. Après le genre de discours qu'elle lui avait tenu, la détresse qu'elle avait soudainement dévoilé alors qu'elle aurait pu mettre fin à ses jours quelques instants plus tôt, il n'allait certainement pas juste serrer la main et dire adieu. Il n'en avait pas eu l'intention au début, et cette résolution ne s'était qu'endurcie maintenant. Il avait pris une décision, à cet instant précis. La jeune fille qu'il tenait contre lui, au risque possible de sa peau, n'avait en fin de compte juste jamais eu la chance... de se la faire donner, sa chance. Il veillerait à changer ça. À travers tout le bordel des dernières heures, après tout ce carnage qui les entourait. Il ferait ressortir quelque chose de bon de toute cette perte et cette désolation.

    Peu importe comment ça se terminerait.

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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeVen 11 Juil - 19:48

Son champ de vision se brouille. Non simplement du fait de l'anémie, mais d'un passage du domaine de l'esprit. Ce passage, de l'extrême affûtage de ses sens à l'introversion profonde, pour la condamner aux terres de la perdition. Un voile obscure entre elle et son avenir. En outre, de n'y avoir été jamais sensible, à l'inverse d'autre chose. L'instant. Cette chose imperceptible qui lui glisse des doigts, ineffable. L'instant. D'être sa seule réalité ; tantôt son bourreau, tantôt son propre gardien. L'instant. Purgatoire qui n'est rendu supportable autrement que par la douleur affable du monde physique l'empêchant de penser, de se rappeler d'une douleur autrement plus douloureuse. Cet instant, elle y échappe. Cet homme l'en libère, pour la ramener à ses fantômes. À jamais prisonnière d'eux. Un chambardement ironique. L'ironie de céder à l'appel de la mort, et ce, accompagnée par une singulière compassion.

Pupilles grasses sur ses iris de rubis. Sombre. Familier. Tir assourdissant d'une balle dont le crâne essuie l'impact. Allongée, pour voir ses jambes se briser sous l'effet d'une masse. Rossée de coups. Empalée. Carbonisée. Tranchée. Fut-elle jusque-là mise sous l'égide de la douleur que cette douleur la rattrape pour porter son âme à l'agonie. Une agonie n'attendant que le dernier soupir libérateur.

Son exécuteur en marche. Le sentir s'approcher. Demeurer insipide. Coquille vide. Des regrets ? Pas les moindres. Des remords ? De ne s'être interdite les plaisirs d'une vie d'herbivore. Une vie fragile, pour, au bout du compte, l'éprouver bien plus que cette solitude prédatrice. Le remord d'y avoir goûté. Ce remord qui rendait inenvisageable tout retour en arrière. Enfermée dans un bonheur éphémère, hors de sa portée, aux antipodes de sa vraie nature. Cette spirale infernale qui l'égare... Un sentiment différent. Non l'agonie ; l'abattement le plus cru, le plus absolu.

Se dépêche... Qu'il se dépêche... Plus vite... Hâter le pas. Immobile devant elle, impatiente. L'en sortir. La sauver de l'affliction. N'être plus capable de supporter un instant de plus. La folie. Une démence empreint dans les profondeurs de son regard amorphe. Il ne fait rien. Ne bouge pas. Statique. Attente insoutenable, pour se soulager, de manière imperceptible, de l'ébauche de mouvement de son vis-à-vis. Clore ses paupières. Dernière bouffée d'air, avant de décompresser doucettement ses poumons.

Quiétude, pour rendre plus grand encore le contraste qui allait suivre. Sortie de sa moue mélancolique par un picotement douloureux sur sa joue. Une étincelle de surprise réveille ses mirettes, qui fixent, sans réelle expression, cet homme. Tout du moins, une expression qui se cherche, ne sachant plus vraiment par quel bout se tenir. Une action non neutre de son expérience. Une action jusqu'à présent attachée à une promesse. Moment fort, tenu par son dernier espoir aujourd'hui éteint. Laissée dans la plus complète incompréhension, ses sens s'alarment, pour ne perdre pas une miette du moindre signe de cet homme.

Et malgré cette extrême attention, frisant la paranoïa... de n'avoir de réaction quant à son approche. De n'avoir de réaction tandis que s'entamait la brisure de cette barrière invisible qui la protégeait jusqu'alors. Du moins, pouvait-elle douter de sa valeur protectrice, maintenant qu'elle reposait sur cet homme, et ce, sans n'y percevoir la moindre menace ? La moindre miette de cette scène assimilée par son esprit. Incrustée. Une scène à en rappeler d'autres... et guère plus lointaines que celles passées au firmament de son cauchemar. N'abandonner... S'appuyer... toujours. Rattrapés... De les avoir rattrapés... dans son désespoir. Non semée. N'être perdue... Saisir son nouveau repère. Repère dont elle ne savait rien. Repère étranger. De l'enlacer, ses serres saisissant fermement le tissu sur son dos... pour simplement le tenir... en voie de s'apaiser...

-Pardon...

S'excuser... d'une attitude. S'excuser... N'aurait-elle à s'excuser que de ça ? Mère d'interrogations. L'accepterait-il vraiment ? Lui, qui aurait pu n'être qu'une proie. Elle, condamnée à demeurer une prédatrice, à jamais. Une proie plus résistante, certes. Une proie qui, pour autant, ne la connaissait pas plus que la Muda ne le connaissait. Vague d'hésitation. Un geste de recul. Assez pour trouver son regard. Le jauger. Le besoin vital de se prémunir du moindre doute. Tiendrait-il le même discours s'il savait ? L'appréhension de se vendre. L'appréhension de sa réaction. Savoir...

-Je... Euh... T'as pas peur ? J'essaie... Mon père dit de plus recommencer... J'essaie... Mais dur... Viande... Je peux me passer de viande. Pas manger dans l'autre. Normalement. Mais j'ai ça... J'ai ça dans moi. Quand j'en mange pas... je sens que ça ronge. Ça ronge dans moi et... je supporte pas... Me tuer... ça me tue. Ce qu'ont les gens dans eux. Squelette... Je peux pas... sans... Je me retiens... mais c'est plus fort. De plus en plus. Je... Dangereux pour les autres. Je sais pas...

Craindre sa réponse. La voix à peine audible. La difficulté de soutenir le regard. D'avoir d'ailleurs cédé à regarder ailleurs. Peut-elle vraiment vivre comme un autre ? Vivre et compter sur autrui... Rétablir le contact visuel dans le blanc de la conversation. Allait-il avoir ce regard ?
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Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeJeu 17 Juil - 3:09

    Il était encore en vie. Seigneur Dieu tout puissant, il était encore en vie. Il s'était convaincu du bien fondé de ses gestes, de la confiance qu'il avait en l'humanité latente cachée au fond de l'esprit de Muda. Il avait fait un pari avec sa vie, rien de moins, en croisant les doigts de ne pas avoir choisi ce moment précis pour faire la pire, et la dernière erreur de jugement de sa vie. Aussi, il n'allait pas mentir, il avait senti la sueur perler sur son front, et un frissonnement lui parcourir l'échine, quand les bras de la jeune fille l'avaient enserré. Quand ses mains griffues s'étaient accrochées à ses vêtements. À cet instant précis, si elle l'avait souhaité, elle aurait sans doute pu planter ses griffes dans sa chair aussi facilement que dans du beurre. S'enfoncer dans son dos, et le retourner comme un gant sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit. Et il aurait fait cette dernière tentative en vain. La mort d'un sot. La fin du chemin.

    Puis, vint le moment où tous ses muscles se relâchèrent, alors que sa conscience même remerciait sa bonne étoile d'avoir veillé sur lui en ce moment sur le bord du précipice. « Pardon. ». Ce seul mot voulait dire une tonne de choses. Premièrement, qu'il n'était pas mort. Ce qu'il se ferait une joie d'apprécier sous peu. Deuxièmement, il avait réussi à la raisonner, visiblement. Ou au moins, à la faire douter, alors qu'elle envisageait sa propre mort comme une solution plausible à tous ses problèmes quelques instants plus tôt. Ce qui n'était certainement pas une chose à prendre à la légère. Sans déconner, il avait jamais joué les négociateurs avec une personne suicidaire, et encore moins avec une personne qui aurait pu le trancher en deux. C'était un bond magistral, et il n'en était pas peu fier.

    Or, sa fierté devrait apprendre son tour, car forte d'une nouvelle appréhension apparente, la jeune fille avait commencé à parler davantage. Le regard fuyant, la voix faible. L'irlandais dut se concentrer pour comprendre ses paroles, ainsi que leur apparente signification. Des os...quoi, elle... elle bouffait... elle bouffait des os? La vache, mais tu m'étonnes qu'elle faisait la prédatrice qui fout la trouille aux autres! La fille avait déjà un potentiel de destruction bien réel avec les griffes dont elle semblait pouvoir se doter, et Dieu seul savait quoi d'autre. Mais au delà de ça, c'était donc de ce genre de chose qu'elle parlait. Prédatrice. Cannibale, sans doute. Elle devait avoir été élevée dans une mentalité malsaine par un autre dégénéré quelconque. Or, elle avait malgré tout appris à parler. À communiquer. Pas avec la plus grande efficacité, certes ; ses contacts sociaux devaient sans doute être aussi limités qu'ils auraient jamais pu l'être. Mais elle en avait suffisamment appris pour comprendre certaines choses avec le temps et un peu de patience. Et surtout, elle avait visiblement déjà recueillie par le passé. Inutile de chercher à savoir ce qui était arrivé à ses gardiens. Il avait bien assez vu l'état de la ville pour s'en faire une idée qu'il savait forcément juste.

    Reste que... des os, hein? En voilà, une habitude alimentaire particulière. Est-ce qu'il avait peur? ...Pas vraiment, en fait. Honnêtement, même si elle lui avouait tout ça ici, il n'en restait pas moins qu'elle n'avait pas davantage l'air d'éprouver le besoin de l'ouvrir en deux pour autant. Au contraire. Elle comprenait ce que ça représentait, et elle en avait honte. Ça se voyait dans son visage. Une partie d'elle avait sans doute fait la paix avec cette nécessité il y a des années. Mais l'âme humaine subsistant en elle prenait le dessus en ce moment. Lui faisant réaliser ce qu'elle était d'une façon différente de ce à quoi elle était habituée. Et elle avait été suffisamment avenante pour vouloir en parler directement. Lui épargner de mauvaises surprises, de mauvaises découvertes, sans doute. Une attitude louable s'il en est.

    D'abord silencieux, l'air légèrement perplexe alors qu'il fixait l'expression craintive d'une Muda en attente d'un jugement quelconque de sa part, Calum se laissa finalement glisser sur le sol, tout bonnement. Tombant en position assise, une jambe croisée sous l'autre au genoux relevé pour soutenir le bras de l'irlandais. Lequel prenait quelques secondes pour se frotter lentement le menton, fixant un point fixe que lui seul semblait voir. Il resta ainsi en état de réflexion pendant une dizaine de secondes, laissant un léger suspens se créer autour d'eux alors qu'il tardait à prononcer ses premiers mots par rapport à la déclaration de sa vis-à-vis. Puis, fermant les yeux, fronçant les sourcils, pinçant les lèvres... il planta finalement son regard dans celui de Muda.

    « Est-ce que ça peut fonctionner avec des animaux? »

    Probablement pas la question à laquelle elle s'attendait, à n'en pas douter. Et pourtant, c'était ce que sa réflexion lui avait apporté. Quoi, est-ce qu'il était obligé de commencer à paranoïer sur ces conneries et croire de facto qu'elle allait finir par lui bouffer la colonne dans son sommeil? C'était sans doute ce genre de pensées qui l'avait conduite à devoir rester seule tout ce temps. Les gens avaient une telle tendance à se fier tout de suite à leurs premières impressions, que la quasi-totalité d'entre eux finissaient par simplement passer à côté de plus de choses qu'ils ne pourraient jamais l'imaginer. Donner une chance, c'était tout ce qu'il fallait pour changer la vie de quelqu'un. Rien de plus que le bénéfice du doute, ça pouvait faire des miracles. Et surtout, chercher des solutions plutôt que chercher des problèmes, ça a tendance à faire disparaître le problème plutôt que des forces. Il le savait d'expérience.

    Ainsi donc, il attendait une réponse à sa question, tout bonnement. Quoique. Dans le doute, autant la rendre plus claire, des fois que son sens échappe à Muda. Mieux valait se donner la peine d'être certain qu'elle comprenne bien le sens de ses paroles. Après tout, elle lui prouvait bien depuis tout à l'heure que malgré ses efforts évidents pour se faire comprendre, elle restait malgré tout accablée d'une certaine difficulté à comprendre tout ce qu'on lui disait.

    « Pardon, je veux dire, est-ce que tu est OBLIGÉE de te nourrir sur des gens? » Question unique en son genre, y a pas à dire. « Est-ce que tu as déjà pu essayer de te nourrir sur des animaux, du bétail? Si c'est possible, alors il pourrait y avoir un moyen pour que tu n'aies plus jamais besoin de faire du mal à personne! »

    C'était avec le coeur bourré d'espoir qu'il disait ces mots. Il faisait de la suggestion intense, en espérant que la bête tapie au fond de l'esprit de Muda ne choisisse pas ce moment pour ressurgir dans un remake d'une scène de schizophrénie bizarre. Le genre de truc à la sauce Docteur Jekyll et Mister Hyde. Le bon côté ne veut plus être responsable de la souffrance des autres. Le mauvais côté s'en réjouit et est bien décidé à ne pas se laisser mettre sur la touche. Il croisait les doigts aussi serrés qu'il le pouvait, car si Muda finissait par avoir ce genre de phénomène dans son esprit, alors c'était la merde. Mais alors vraiment, la grosse merde. Cette fille avait pas besoin de se transformer en mutant de trois mètres pour tordre le cou de quelqu'un. Elle pouvait le faire dans son état normal.

    Or, il espérait quand même. Il avait fait une première percée dans un mur qui aurait semblé d'office infranchissable à presque tous les autres. Et il savait que la pire erreur qu'il aurait jamais pu faire, c'aurait été de se reposer sur ses lauriers et de prendre une pause. Non. Il avait fragilisé un point du mur. Il devait continuer à percer. Continuer à cogner. Faire un trou dans la paroi. Laisser l'air frais entrer dans un caveau noir et poussiéreux habité par une conscience oubliée depuis longtemps. Qu'il puisse y arriver ou non, il n'en avait rien à carrer. Il comptait bien tenter sa chance, peu importe l'issue.

    Et comme elle fuyait encore un peu son regard, il attendit qu'elle revienne à lui, pour rajouter une dernière motivation. Du moins, l'espérait-il.

    « Est-ce que ça ne te plairais pas, Muda? De ne plus avoir à faire du mal à qui que ce soit? »

    Le choix lui revenait, à partir de ce point. Il ignorait aux finales si sa solution allait sembler comme une mauvaise farce, ou au contraire sauver une âme qui en avait besoin depuis longtemps. Un peu comme plusieurs choses qu'il disait depuis quelques minutes, il donnait un coup dans le noir en espérant cogner quelque chose. C'était honnêtement tout ce qu'il pouvait faire. Il n'avait rien d'un psychologue, mais il faisait ce qu'il croyait être la bonne chose à faire. Les résultats parleraient d'eux-mêmes.

    Restait qu'à espérer qu'il ait autant de succès ici qu'aux négociations en bourse.

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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeMar 22 Juil - 18:57

Du silence. Une situation qui refuse d'avancer. Réduite au point mort. Bloquée. Son interlocuteur, l'air choqué. Devait-elle s'en étonner ? Une chance déjà inouïe qu'il ait daigné l'écouter jusque là, en dépit de son excès de rage à l'instant de son réveil. Un homme à faire fi de sa peur dans l'optique de la découvrir. Réaction incompréhensible, n'en rendant que plus ardente sa curiosité. Sensation peu courante que celle de voir en l'autre comme un point d'accès ouvert plutôt qu'un rempart des plus froids, invitant son esprit à tâtonner vers le sien.

Pour autant, révéler sa vraie nature partait pour mettre en péril ces bonnes impressions. En face d'elle, ce qui pourrait n'être qu'une proie. De manière certaine, pareil aveu n'irait pas pour endormir sa prudence. Aucun doute que la Muda n'aurait agi de la sorte en temps normal. Une seule raison à cela, qu'elle voit en Calum un réel potentiel de possibilités.Emprunter une route incapable de la supporter ne pourrait que l'égarer davantage. D'où cette attitude. Le mettre à l'épreuve, pour le voir lui donner une réponse des plus incongrues.

-Des animaux ?

De ne vraiment saisir le propos, ce qui se voyait bien sur sa trombine incrédule. Simplement, ne trouver matière à comparaison. Des animaux, des humains, des hollows. De tous ceux là, un point commun fédérateur : du gibier. Quid de cette idée énoncée par cet homme ? N'était-il pas aussi incriminable de chasser de l'animal que de l'humain ? Éprouver la même émotion, que ce soit dans l'exécution de l'un que dans celle de l'autre. Une nuance tout de même. La saveur nauséabonde des ossements de ce qui n'était pas humain, l'encourageant à ne se contenter que d'eux. Son palais lui dictant ce qui lui semblait naturel de ce qui ne le paraissait pas.

Une pensée qui se précise. Une pensée riche d'enseignements. Face à elle, un prisme particulier, largement intégré aux autres humains. Comme elle, un fullbringer. Une preuve que la cohabitation s'en trouve possible ? Comme un frisson à sa remarque. Encore fallait-il encore que la Muda se convainque d'être bien une fullbringer. De n'avoir plus jamais besoin de faire de mal à quiconque ? Supporter l'aigreur de ces squelettes... Un moindre mal, en échange de la possibilité d'être acceptée des autres ? Plus important. De pouvoir être acceptée de lui.

Car oui, une affinité réelle construite en un temps record. Une construction partie sur des contradictions. Pincer les bandages sur son avant-bras. Tout à perdre. Des risques inconsidérés. Un instinct de conservation des moins développés ? Nul doute possible. Maintes ouvertures de son vis-à-vis, contrastant de loin avec son expérience de vie. En cela, d'être frappée à vif. Non une révélation. L'aboutissement d'un long et éprouvant cheminement. Des mains ouvertes, de plus en plus. Ces épisodes firent se fragmenter sa philosophie de vie de chasseresse par intermittence, pour y trouver là son bourreau final. Fatiguée de méfiance. Plus la force. Quel intérêt, puisque ce Calum n'en avait usé tout du long, et ce, depuis son réveil ? Naturellement amenée à cet état d'esprit.

-Animaux... C'est...

Se retenir d'exprimer le bout de cette pensée. Le souhait de n'inquiéter plus son interlocuteur. Infect ? Lui dire ? N'avoir besoin que d'endurer. Déterminée à le faire. Libérée du plus petit doute, une étincelle dans son regard, comme ressuscité. Faire pour ne montrer la moindre hésitation. Une voie qu'elle était loin de maîtriser, n'en rendant que plus voyant son jeu d'acteur.

-Oui ! Je... Je peux manger ça ! Des animaux... délicieux ! Contenter de ça ! Je peux ! Je ferai !

Sourire tremblotant, comme ses prunelles. La croirait-il ? Convaincante ? Ce petit mensonge, à l'origine de l'état dans lequel elle se mettait ? D'être depuis peu dans la peur d'une question, d'une demande. Bon signe ? Découvrir la notion d'avenir, en même temps que son danger. S'il refusait ? À cette idée, n'être plus capable de soutenir le contact visuel.

-Je... Si je fais ça... Je peux rester... rester avec toi ?

Une vie à craindre de trouver sur sa route son propre prédateur, obnubilée par sa propre survie, pour à ce jour craindre une question qu'elle était à des lieux d'imaginer bénigne.
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Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeMer 13 Aoû - 22:43

    Il se serait attendu à davantage de réticence, à vrai dire. Certes, elle avait confirmé depuis un moment vouloir se séparer un peu de son rôle de prédateur, rôle qui la suivait manifestement depuis des années. C'était un début. Une première pensée. Un premier pas. Ce qui était en soi un excellent point, il fallait bien l'admettre. Pour passer du stade de vouloir le réduire en charpie au réveil, jusqu'au stade de discuter comme ils le faisaient maintenant, c'était un exploit louable. Ou du moins, il prendrait toute la chose pour la chance qu'il croyait être, quoi qu'il en soit en réalité.

    Or, même s'il s'attendait à davantage de résistance sur le point de vue de son... ''alimentation'', dirons-nous, Calum n'allait pas pour autant s'en plaindre. Sûr, elle semblait dire ces mots sur un ton un peu forcé, un peu trop insistant pour sembler parfaitement sincère. Quelques petits détails qu'elle ne voulait pas lui imposer? Allez savoir, c'était envisageable, vu l'état psychologique dans lequel elle s'était mise pour le simple fait qu'il ait pansé ses blessures. À croire que toutes les autres personnes qu'elle ait croisées dans sa vie avaient pris la peine de mettre du sel dans les plaies à la place. Allez savoir, le pire dans toute l'histoire était bien que c'était une possibilité à ne pas écarter. Qui pouvait dire avec certitude combien de fois elle avait pourchassé sans réellement y réfléchir nombre de personnes qui n'avaient rien demandé? Ou au contraire, combien de fois avait-elle été pourchassée par prédateur plus gros qu'elle, peu importe de quelle origine ces derniers pouvaient être? Qui chasse qui, hein? Vivre avec cette question au jour le jour, ça devait effectivement avoir de quoi laisser des séquelles. Et pourtant. Pourtant, malgré les pleurs, malgré les nerfs à fleur de peau, elle essayait. Elle tentait de faire une bonne impression. De façon maladroite, certes. Mais quand même.

    Mais surtout, ce furent ses derniers propos qui devinrent les témoins silencieux d'une petite touche de désespoir. Un vide effrayant d'où tentait frénétiquement de s'extirper la plus petite dose de foi en l'avenir. Peu importe de quoi il s'agissait, elle s'y accrochait. Fermement. Enfonçant ses griffes dans cette parcelle d'espoir comme si sa vie en dépendait. Peut-être était-ce le cas. Après tout, il fallait bien avouer que c'était une idée particulière. Vivre avec lui? À vrai dire, c'était une possibilité à laquelle il avait pensé, mais il ne se serait jamais attendu à entendre les mots sortir de la bouche de Muda. Il s'était même attendu à devoir patienter, débattre, convaincre des bienfaits d'une telle entreprise. Et voilà que maintenant, elle le proposait avant lui?

    Oh, mais faut pas croire, ça avait quelque chose de satisfaisant. Mais même ainsi, il tenait surtout et avant tout à ce que cette décision soit prise pour les bonnes raisons. Il savait pertinemment que les décisions prises sous le coup de l'impulsion, de la panique, peuvent bien souvent se révéler traitresses une fois qu'on leur en donne le temps. Il devait en avoir le coeur net.

    « Tu es bien certaine que c'est ce que tu veux? »

    Il laissa planer un moment de silence après avoir posé la question. Laisser le temps à la question de faire son bout de chemin, faire valoir son poids dans la balance. Il ne cherchait aucunement à la convaincre tout à coup du contraire de ce qu'il lui disait depuis dix minutes. Absolument pas. Mais il tenait mordicus à faire en sorte que si Muda décidait de tenter le coup, ce serait parce qu'elle le voudrait. Pas parce qu'elle était effrayée. Pas parce qu'elle ne voyait aucune autre issue. Le plus difficile n'était jamais de faire un bon choix. Le plus ardu consistait à réaliser le fait qu'on dispose d'un choix réel. Réaliser qu'il s'agit réellement de notre décision. Prononcé de cette façon, le concept peut sembler étrange. Voire quelque peu ridicule. Et pourtant, il s'agissait d'une chose que bien des gens ne réaliseraient jamais. Qu'ils n'auraient jamais l'occasion de contempler. Chaque personne vit sa vie comme il ou elle l'entend, jusqu'à un certain point. Mais les réelles décisions existentielles, celles qui ont le potentiel de changer notre vie du tout au tout... peu de gens iraient jamais réaliser le moment où elles passeraient devant leurs yeux. C'était ce que Calum voulait faire réaliser à Muda. D'une façon ou d'une autre.

    Frottant son menton quelques secondes, l'esprit en ébullition, l'irlandais tenta finalement d'appuyer sa précédente phrase avec un peu plus de matière.

    « Moi, je n'y vois pas d'inconvénient, Muda. Mais je te demandes sincèrement, est-ce que c'est bien ce que tu veux? Est-ce que tu t'en sens réellement capable? Je veux t'aider. Je veux faire tout ce que je peux pour t'aider. Mais rien de ce que je ferai n'aura d'importance si jamais tu ne crois pas toi-même que tu puisses réussir. »

    Ça sonnait mieux dans sa tête, aucun doute. Mais bon, il n'avait jamais été un réel expert des relations humaines sur ce genre d'aspect. Oui, il pouvait comprendre bien des aspects de la solitude, de l'abandon, du désespoir et de ce qui s'y rattache. Il avait vécu une bonne part de tout ça par le passé. Il pouvait relativiser. Tenter de raisonner avec ce qu'il savait. Mais il ne pourrait jamais réellement se mettre à la place de Muda pour elle. Elle seule pouvait réellement savoir ce qu'elle ressentait. Ce qu'elle voulait. Ce qu'elle croyait pouvoir faire ou non. Tout ça, c'était à elle. Il ne pouvait rien y faire.

    « Est-ce que tu veux réellement changer, Muda? »

    C'était sa décision. À elle, et à elle seule. Personne d'autre ne pouvait prendre cette décision pour elle. Il fallait qu'elle le réalise. Qu'un déclic se fasse dans son esprit. Si elle décidait de son propre chef de se prendre en main, qui pourrait dire les miracles qu'elle saurait performer? L'effort et la détermination. Con à dire, mais il était en train de vouloir changer la vie d'une cannibale avec un discours de motivateur de groupe. Il en aurait presque ri, pour le coup. Mais le moment ne le permettait pas. Il devait garder son sérieux. Faire passer le message. Message qui avait bien été envoyé.

    Il ne lui restait plus qu'à être reçu.

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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeJeu 4 Sep - 17:27

Planter son regard dans le sien, trempé dans un mélange de surprise et de sidération. Pesait-il simplement l'énormité de sa question ? Conscience... La conscience de l'enfer dont elle tentait de plus en plus de s'extirper. Quotidien à ne côtoyer que des cadavres. Quotidien à être constamment rappelée à son éphémère existence. Quotidien tapie dans l'ombre, embourbée dans une mélasse de peur stérilisant jusqu'à son plaisir, au point de l'éprouver tant il la narguait... tellement empreint sur ces trombines fourmillant les rues animées de la ville. De n'avoir jamais pu dévorer la moindre once de cette vitalité. Uniquement de la chair et des os. Parasite à son environnement, qui répandait autour d'elle son fardeau. Infection, dont il fallait amputer le membre pour guérir le corps. Ne jamais se révéler, et continuer à grignoter ce corps... lentement, juste assez pour subsister dans son désespoir. Aucune perspective d'avenir. Aucune raison légitimant sa bonne survie. Fait d'autant plus vrai maintenant que le corps était mort, et qu'il ne demeurait plus que la plaie infectée... encore active, pour un temps déjà décidé.

Planter son regard dans le sien, une amorce d'agressivité au fond de ses prunelles. Incompréhension. Voie inespérée qui se présentait à elle. Une voie où la source de ses convoitises arrivait enfin à portée de ses serres squelettiques. De le voir l'écarter d'elle... juste avant que la prédatrice ne la saisisse. Se tenir devant, et lui demander si c'était là son souhait. Une réponse non évidente, à ses yeux ? Se demander alors, depuis quel type de tour d'ivoire pouvait-il la zieuter. Un jeu ? De contempler une créature misérable profondément incrustée dans une vase épaisse, la paume tendue vers sa direction. Chasseur qui méprise sa proie rendue immobile par un piège des plus pervers. Situation semblable, bonne à la faire renouer avec sa prudence. Sur la défensive, prête à lui sauter au cou, pour avaler sa pomme d'Adam d'un renfermement de mâchoire au premier mouvement hostile. D'oublier dans l'instant tout un cheminement. Pas en arrière. Néanmoins, rien qui ne soit irréversible.

Planter son regard dans le sien, désemparé, désappointé, tandis qu'il reprenait la parole. Capable ? N'y avoir réfléchi. Formatée à ne considérer que ce qui se confrontait à ses sens, ne laissant aucune place à toute forme d'anticipation sur le long terme. Une issue perçue comme une opportunité miraculeuse à ne laisser passer sous aucun prétexte, quitte à s'y engouffrer précipitamment. L'envie nette. Rien qui ne la rattache à ce qui lui avait été donné de vivre. Le potentiel de... changer ? N'était-il pas simplement question de s'adapter à une situation plus favorable ? Silencieuse. La tension se relâche. Progressivement éloignée de ses suspicions, pour tenter de réagir à ce que lui disait cet homme. Exercice difficile, voire impossible. Créature primitive, à concevoir difficilement ces subtilités humaines. Des codes différents à ceux de son espèce, à n'en point douter. Tenter de tourner autrement le propos, quitte à s'égarer.

Peut-elle vraiment rompre avec ses habitudes et s'assimiler à ce nouveau quotidien des plus appétissants ? Sans conteste, une promesse qui lui faisait consentir les sacrifices exigés pour. Beau sur le papier, mais en vrai ? Se demander alors ce qui pourrait contrevenir à ces bonnes intentions. De toute, son interlocuteur lui en laissait le temps. Selon toute vraisemblance, déterminé à ne plus parler avant d'entendre sa réponse. Balayer son environnement du regard, sans ne rien fixer de particulier. Pas un son, pas un mouvement, mais une présence, une attente ; apportant à ses sens une sensation singulière à son expérience. Scruter le creux de ses mains, pour voir au travers, s'y perdre. Savoir ça... Comment le pourrait-elle ? L'important n'était-il pas d'être tentée d'essayer ? L'intention.

Tressaillir. Prise de conscience. En proie à l'inconnue la plus absolue. Un malaise, une crainte en découlant. Ébauche de repère qui se construisait depuis cette personne. Pour autant, une retenue. Retenue viscéral. Prisonnière de repères. De ça dont cet homme parlait ? Que cette bête ineffable ne l'abandonne que d'apparence... silencieuse... pour ressurgir de l'ombre et tout anéantir de ce qu'elle aurait construit ? Anéantir sans prévenir, pour mieux jeter le sel sur ses rêves ; infertiles à jamais, maîtresse de son libre-arbitre pour toujours. La détruire... N'avoir aucune idée de comment.

-Je... Je dois la trouver... Je veux essayer... Non... Le ferai... Du temps, je sais pas combien...

Ses iris de rubis rivés au sol, sur une éclaboussure de sang, celle de cet homme. Tâcher son index d'un échantillon. Encore humide. Le lécher, saveur des plus familières, puis lorgner sur son propriétaire. Dorénavant incapable de se cacher d'elle. Il lui demandait de trouver son fardeau, et de l'éliminer. Elle se donnerait le temps et les moyens de le faire. Une traque, dont la proie n'était-autre que sa propension inconsciente à faire le mal. D'en prendre enfin la mesure, pour ne lui laisser plus aucune excuse. D'alors renouer le contact visuel.

-Après... toi que je trouverai... Tu voudras encore m'aider ?

Demander, sans s'en rendre compte, une promesse. Le besoin d'une assurance. L'assurance que le temps n'avalerait jamais ses efforts. L’œil vif, qui doute toujours, tenu par cette peur viscérale du rejet.


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Calum G. Fearghal
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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeLun 22 Sep - 3:44

    Son regard avait changé.

    Tel une usine rouillée, constamment patrouillée par une bête sauvage et irascible. Son esprit, taraudé par un gardien monstrueux depuis sans doute plus d'années qu'elle ne pouvait compter, avait finalement fait tourner l'un de ses engrenages. Pour en enclencher un autre à sa suite. Et encore un autre, jusqu'à commencer à faire assez de bruit pour percer le silence oppressant des lieux. La bête commence à tourner en rond, d'abord furieuse, puis inquiète. Qu'il s'agisse des propos de Calum ou de son propre train de pensée, tout ça n'avait aucune importance. Une réaction s'était déclenchée, et avec elle, tout ce qu'elle pouvait représenter dressait soudain une toile digne des plus grands cauchemars de la monstruosité qui habitait son âme.

    Et pour sa part, l'irlandais ne pouvait que s'en réjouir. Chance ou bon choix de mots, le résultat était là, c'était tout ce qui comptait. Muda avait d'abord semblé hésitante. Il avait pu le voir dans son expression. Le débat. La peur. Soyons francs, il avait après tout décidé de raisonner avec une jeune fille convaincue de sa propre bestialité irréversible. C'était déjà une entreprise que la majorité auraient été qualifier de suicide. Qu'on lui mette juste une balle dans la tête, ce serait plus rapide, et sans doute moins douloureux à la fin du processus. Pas de veine pour eux, Calum avait toujours été doué pour jouer à la roulette russe.

    C'était lorsque l'étincelle qu'il avait guetté avec espoir dans le regard de Muda était soudainement apparue, que l'homme d'affaires s'était finalement accordé un nouveau sourire. La voix de sa nouvelle ''protégée'' avait eu beau être tremblante, incertaine, il savait suffisamment bien tendre l'oreille pour déceler la nouvelle détermination en arrière plan. Elle voulait réellement essayer. Seigneur, merci. De tous les moments où elle aurait juste pu tourner les talons sans prévenir, celui-ci avait probablement été le pire. Eh, elle aurait aisément pu finir par croire qu'il se payait sa tête, à lui faire miroiter la vie heureuse pour finalement lui remettre le doute quand elle essaie d'accepter. Et il était bien clair à ses yeux que celle-là, si elle s'était mis à croire qu'il se foutait d'elle, c'était sa tête sur une pique. Avec une bouchée prise à l'improviste en guise de bonus. Ouais, il aimait vivre sa vie dangereusement, fallait croire. Le gamble, tout ça.

    En attendant, il la regardait finalement se pencher au sol, pour passer un index dans une tache de sang - son sang à lui. Mauvais souvenirs. D'il y a dix minutes, maintenant qu'il y pensait -, et le porter à ses lèvres. Hm. C'en aurait presque eu quelque chose d'inquiétant, pour le coup. Mais bon, mieux valait ne pas juger. Surtout qu'elle avait levé les yeux vers lui directement après, l'index encore entre les lèvres. Le toisant un moment, silencieuse... et prenant la parole pour finalement s'acheter une assurance que sa porte resterait ouverte.

    S'il resta interdit une seconde, il ponctua la suivante d'une légère secousse des épaules, dû à un rire disparu aussi vite qu'il était arrivé. Le regard reprenant son aplomb pour se fixer sur celui de Muda, l'irlandais fit la dernière part de son travail.

    « Toujours. »

    Il n'avait pas besoin d'une réponse plus longue. Un seul mot qui voulait tout dire, ça lui suffisait amplement. Le reste était dans son propre regard. Certains le disent, les yeux sont le reflet de l'âme. Déjà, ses yeux devaient briller comme des foutues montagnes d'or. Mais en ce moment, il était surtout sincère. Rien de plus, rien de moins. Il n'avait rien d'un politicien. En affaires, il avait toujours laissé les relations publiques compliquées à ses associés. Et sur le plan personnel, il s'était toujours fait un point d'honneur de dire le fond de sa pensée. Certains prenaient généralement ça pour un privilège de riche. Allez savoir, ils avaient peut-être raison. Il était né dans les draps de satin, après tout. Pourtant, la raison n'avait que peu d'importance en bout de ligne. Il pensait ce qu'il disait, et disait ce qu'il pensait. Fin de l'histoire. Ceux qui approuvaient, tant mieux. Les autres, eh bah ils pouvaient se l'enfoncer joyeusement.

    Le fin mot de l'histoire étant, il souhaitait réellement arriver à aider cette fille. Elle avait vécu la misère. L'abandon. La rue, la chasse, la violence et tout un tas d'autres trucs qui foutaient en l'air la santé mentale d'une personne. Or, et au risque de sonner comme un prêcheur de la pastorale locale - que quelqu'un ose le traiter d'pasteur, pour voir -, il croyait malgré tout en une force qui pouvait guérir tous les mots. Rien de magique, rien de miraculeux. Cette chose, c'était la volonté humaine. C'était la chose qui ressemblait le plus à une forme de croyance profonde chez lui. Il croyait en le potentiel de chacun. En l'effort (par dosage) et l'initiative. Personne vous donne jamais rien dans la vie si vous faites pas au moins l'effort d'aller le chercher.

    Avec la volonté, on peut tout atteindre. Ce fut cette pensée qui lui fit lever l'index vers le ciel, pour finalement reprendre la parole.

    « Tout est possible quand on y met l'effort, Muda. Au bout du chemin, il faut juste retenir une chose : la paix d'esprit ne s'achète pas, ne peut pas être donnée. La paix est là... », son index alla toucher avec lenteur le front de Muda, « ... et là. », et termina sa course un peu plus bas, pointant le coeur de son interlocutrice.

    Oui, bon. Okay, il avait entendu cette réplique dans un film. Et alors? Ça sonnait bien, et ça lui avait semblé parfaitement adéquat pour la situation présente. Il avait bien droit de se faire aider un peu de temps en temps, non? Que le mec qui n'a jamais réutilisé une remarque tirée d'un film pour bien paraître lui jette la première pierre, quoi. Il se prendrait un éboulement en pleine poire pour être un putain de menteur. Enfin bref. Honnêtement, il avait fait l'essentiel de ce qui était à sa portée, c'était un fait. Il avait le sentiment d'avoir ouvert une nouvelle porte pour Muda. Après, il ne pouvait qu'espérer que cette impression perdurerait.

    « On est tous maîtres de notre destin, Muda. »

    Bon okay, fini les répliques de cinéma. Pour le meilleur ou pour le pire.

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MessageSujet: Re: Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura]   Xtreme Convalescence [PV Muda - Post Event - Ruines de Karakura] Icon_minitimeSam 27 Sep - 2:05

Soulagement. N'avoir entamé son initiation. Et pourtant, l'impression de toucher au but. Sonde-t-elle son regard, cherchant à y déceler une bribe de mensonge, qu'il n'en est rien. Aucune fébrilité. Une pensée sûre, franche et authentique ; bonne à l'impressionner. Facilité d'expression. Jauger les mots, employer les bons, sans jamais commettre aucune fausse note. D'y croire. Du moins, la volonté de le faire. Avec méticulosité et douceur, il l'y amène, la conduit, voire l’envoûte. L'observer, non sans une bribe de fascination. Son index en l'air. Fixer le plafond. Tenter de comprendre, en vain. Reporter son regard sur son interlocuteur. Sans doute que ses mots préciseraient sa pensée.

-La paix ?

Se laisser surprendre par ce que cet homme désignait du bout du doigt. Sa tête. La paix, sur sa tête ? Tâter son front. Une sensation inchangée. Quelque chose qui méritait mention, qu'elle n'avait toujours pas remarqué ? Accessible par l'effort ? Presser plus fort sa boîte crânienne, sans que ce ne soit très concluant. Achevée dans son incompréhension quand l'index de cet homme s'orienta vers sa poitrine. L'effleurait-elle que ne l'y attendait que des tambourinements n'ayant à ses yeux d'autre sens que celui de la renseigner sur sa bonne vitalité.

Dernière intervention. Maître d'elle-même ? Impulser ses penser, ses mots, ses gestes. Trouver là l'évidence. De fait, rebelote embourbée dans une vase inconfortable. Un intérêt à décrire la consistance de la boue, la couleur du sang, la douleur du feu ? Regard de fascination ? Se transformer du tout au tout. Désormais, un regard se fichant dans le blanc des yeux de son vis-à-vis. Inconfortable ? Un réflexe qu'elle ne s'expliquait pas. Celui de lui sourire. Un sourire, suivi d'un rire d'amusement.

-T'es bête...

Évadée la peur. Évadée la méfiance. Évadée l'appréhension. Quelque chose qui s'était construit. Être absolument incapable de déterminer quand. Mais simplement, le ressentir. Ne parvenir à détacher son regard du sien. Un regard rassurant. Rassurée, comme elle avait pu l'être avec... Une douleur doucette, susurrante. Les pupilles se dilatent. Le sourire s'estompe, s'efface. Un énième retour en arrière ? Au contraire, s'avancer, nonchalante, pour étreindre à son tour Calum. S'agripper au vêtement. Pour la première fois, impulser cette proximité particulière. Consentir à un nouveau risque. Cheminement répétitif. Répétition dangereuse. Danger allant pour supporter une charge de plus à chaque étape supplémentaire. Son destin, le confier tout entier aux mains de cet homme. Mais avant, achever d'enterrer en elle son passé et ce, le plus soigneusement du monde.

-Ne meurs pas... T'as pas le droit...

Là, une inquiétude qui ne s'estomperait probablement jamais. Succession d'expériences traumatisantes. Survivre à un abandon de plus ? Refouler cette idée. De toute, cette idée se révélait finalement moins sinistre que la perspective d'une vie transi de prédation. Aller de l'avant. N'avoir d'autre choix. Un effort éreintant, potentiellement mortel. Le prix de la paix ? Ce sens là ? Le relâcher lentement. Un contact visuel rapide, avant de disparaître brutalement de son champ de vision. L'attendait, le purgatoire.



[Fin du RP pour moi. Un plaisir o/.]
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