[Cela se passe quelques temps après la fin de la mission 9 ]

L'envie n'était plus là. La jeune fille se laissa tomber sur le sol, désemparée. Son appétit insatiable qu'elle comblait par le plaisir de la chasse s'était envolé, remplacé par un mutisme soudain. Pourquoi lui faire cela à elle ? Il l'avait sauvé et intégré à son service, et jamais elle ne pourra lui rendre la pareille. Triste situation que voila pour la veuve. N'ayant jamais subi ce genre de déconvenue, l'Arrancar ne sait pas comment prendre cela. Devait elle considérer cela comme un abandon de la part de Borick ? Tout le monde était rentré de cette mission, le rapport avait été fait. Porté disparu depuis quelques semaines maintenant, le chef de l'Exequias avait été le seul à avoir été porté disparu. Pourquoi ? Pourquoi uniquement lui ? Avait il subi un quelqconque problème l'obligeant à disparaitre ? Il lui en aurait parlé s'il sentait qu'un danger sur sa personne lui tournait autour. M'enfin, en pleine mission il était impossible pour elle de savoir. Il fallait qu'elle en sache plus. Lire quelques lignes du rapport, voir à peu près ce qu'il en disait vraiment. S’apercevoir qu'il n'est nulle part mention de son chef.
Se tournant les pouces, la file se relève et entame une marche qui a pour circuit un rond. Au bout du troisième tour, elle s'arrête. Il lui revient une information que Borick lui avait dite par rapport à l'Espada. Il lui avait parlé d'un des membres avec qui il entretenait de bonnes relations vu qu'ils se connaissaient depuis assez longtemps. Ca commençait par un A son nom... Aka...Ame...Ali..

Aleksi !

Voilà, le fameux espada dont il fallait aller trouver maintenant. Il y avait des rumeurs sur lui, disant qu'il était pas tout seul dans sa tête. Du moins, c'est ce qu'il se racontait dans l'Espada. N'étant pas comprise dans l'unité et compte tenu de son enrôlement récent, l'Arrancar n'avait pas encore trouvé le temps de tout vérifier et rattraper l'amas des informations concernant la populace de Las Noches. Pourquoi se faire chier à chercher dans une tonne de papier quand on peut aller le chercher sur le terrain ? Courir, sentir le manteau de nuit sur sa peau. Le besoin de tuer fait surface à présent. Mais non, elle se refuse à l'Appel pour une fois. Trouver Aleksi était la priorité numéro une.

Où qu'il est ce con encore ?

Elle savait qu'elle aurait du regarder les papiers avant de partir. Dommage. Reste plus que le bonhomme recherché pointe son derche içi, et vite. L'Araignée n'aimait pas attendre, surtout quand il s'agissait d'une chose qui lui tenait à cœur.

- Allez...encore...un...effort...

Il avait beau tenter, rien n'y faisait. Son corps ne pouvait malheureusement pas rentrer par le trou d'une serrure. Et ce n'était pas par un défaut de volonté, non...juste les lois fondamentales de physique et d'anatomie. Comme ce jour où il avait voulu mettre son trilili dans cette...

- Allez!

Non, c'était décidément impossible. Las Noches était un véritable palais des enfers, rempli d'instruments de tortures prêts à tourmenter le pauvre albinos de leur complexe...complexité. Il fallait raison garder, comme disait le proverbe, et se rabattre sur une autre cause de combat. Oui, mais quoi?

Continue le combat pour moi! Sers ton Empereur, et tu seras récompensé.

Le Maitre avait raison. Perché sur son cheval étincelant, là, pendu au plafond, il le surplombait de son charisme et de sa chevelure couleur de blé. Le très disparu - sauf dans sa tête - chef de l'Exequias avait toujours été de bon conseil, et cela se vérifiait maintenant.

Ou alors, on va faire du patin à glace sur les dunes!

Ce prêtre franciscain à l'allure un peu débraillée n'était pas dans le faux non plus. Au final, les possibilités étaient infinies pour l’Épée du Rey. Il n'avait qu'à faire un choix. Seul le Seigneur assis sur son trône dans l'ombre gardait le silence, mais ses yeux restaient immanquablement fixés sur le pauvre maboul, véritables pupilles embrasées qui le transperçaient purement et simplement, lui infligeant milles douleurs quand l'envie lui prenait. Oh oui, il ne disait rien, mais Aleksi savait qu'un jour il lui demanderait quelque chose, et que ce jour là, il tremblerait. Ce fut ce regard qui décida l'arrancar à fuir la pièce où il se trouvait, pour l'obliger à trouver un endroit plus confortable.

- Il nous fait peur, hein? Oh oui, il nous glace le sang. Brrr.

Faut dire qu'avoir constamment dans son champ de vision une masse sombre sur son trône, ça fout pas vraiment la joie de vivre. Ou alors on a une sacré tendance à aimer le morbide et les ambiances genre "Les Mots de Minuit". Non pas que le petit homme soit du genre à tourner de l’œil au moindre truc un peu glauque - loin de là - mais, enfin bon, c'était quand même pas Mickey qui le harcelait, quand même! Quoi que...Mickey reste sacrément flippant, dans son genre.

- Trouver...une cachette! Une cachette.

Il songeait à aller s'enterrer dans la cour intérieure du Palais, sous une tonne de sable, lorsqu'une voix l'interpella, quelque part non loin de sa position. On criait son nom. Quelle bizarrerie! Il n'avait pas vraiment l'habitude qu'on l'appelle avec emphase, bien qu'après ses exploits de Nacimiento, sa côte de popularité ait explosé. Il n'y pouvait rien, il était devenu un héros aimé de tous, le pourfendeur de monstres, l'épée et le bouclier de Sima. Il avait donc le droit au package normal dans ce genre de situation, à savoir la drogue, le champagne, et les putes. Peut être que...

- Oh mais fallait pas! C'est bien geeeeentil de venir à moi, ma petite demoiselle, mais je n'ai pas le temps de vous hOnOrer, entre deux sauvetages de la ville à la sauuuuuvette! Quoique.

Elle n'avait pas l'air bien méchante, un peu malingre certes, mais tout de même praticable. Restait à savoir si elle allait tenir sur la longueur. Personne n'avait jamais réussi, mis à part la Principessa et son acolyte au ventre dentelé.

- Tu sais que tu me plais toua?

Celui qui était au sixième rang de l'Espada était en train d'essayer de se cacher dans le sable de manière si grossière qu'Aessa s'amusa d'un rire bruyant. L'appelant après avoir fini de se marrer telle une grosse, Aleksi la repéra et se dirigea vers elle. Elle allait enfin pouvoir lui parler de ce qui la tenait tant à cœur, sauf que le garçon lui répondit qu'il ne pouvait pas se permettre de lui parler vu qu'il avait peu de temps avec tout ce temps prit dans le sauvetage de la ville. L'araignée ne voulut pas attendre, l'heure était vraiment grave pour elle. Ils se devaient d'avoir cette conversation.

Tu aurais bien un petit temps pour mon magnifique corps, j'en suis sûre.

Jouer de ses charmes avec le Sexta était une manière d'attirer l'attention. D'après ce qu'elle avait retenue des rumeurs à son sujet, il était pas tout seul dans sa tête. Alors il avait surement une certaine folie dans l'aspect charnel de toutes choses qui l'approchait de près ou de loin. Et la réponse qu'il donna laissa un sourire sur le visage de la chasseresse. Cette flatterie était assez plaisante, suffisamment pour remonter le moral à l'Arachnide.

C'est gentil merci.

Le gratifier d'un clin d’œil bien aguicheur avant de reprendre une mine sérieuse.

J'ai entendu dire que tu étais proche de Borick. Étant celui qui m'a fait venir dans l'Exequias, il m'est aussi une personne importante. Tu as sans doute du parler de sa disparition soudaine pendant la mission. C'est pourquoi je viens te voir. Je sais que tout le monde te trouve étrange, pas tout seul dans ce qui te sers de caboche. Mais j'aimerais discuter de ce qui fut une personne proche pour nous deux sérieusement. C'est un sujet qui me tient très à cœur sache le. - le regarde dans les yeux, tentant d'essayer de capter son attention - Borick t'as t'il dit quelque chose en particulier avant de disparaitre ? Je veux tout savoir !

Elle avait dit la fin d'un ton limite agressif. Il n'y avait guère matière à plaisanter sur ce sujet. C'était là son seul moyen de savoir ce qu'il avait bien pu se passer dans la tête de celui qui fut son chef pour qu'il choisisse de disparaître sans prévenir qui que ce soit. S'asseyant sur une dune de sable, elle se concentra pour ne pas se laisser submerger par ses émotions. Une fois qu'elle réussit cette épreuve, elle regarda de nouveau le Sexta Espada, priant pour qu'il fasse de nouveau quelque chose d'amusant pour la divertir. Mais surtout pour avoir une réponse sur cette question qui prenait beaucoup de place dans son esprit.

Fait moi rire s'il te plait, j'ai peur de ta réponse verbale.