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 Everybody knows that you're insane [Acquisition Capacité d'Excéption]

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Cheyenne
Everybody knows that you're insane [Acquisition Capacité d'Excéption] Rea-gen
Cheyenne
Rang : Général tout frais

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MessageSujet: Everybody knows that you're insane [Acquisition Capacité d'Excéption]   Everybody knows that you're insane [Acquisition Capacité d'Excéption] Icon_minitimeDim 16 Nov - 2:59

Vous savez ce que c'est la vie, une véritable course en avant, on cherche toujours un échappatoire. Pour éviter son passé, pour fuir ses problèmes présents, pour aller vers l'espoir. Moi, j'avais tendance à refuser le monde dans lequel je vivais, comme n'importe quel autre guerrier de n'importe quelle autre époque. C'était pas une vérité fondamentale dans notre corps de métier? La liberté, celle après qui tout le monde courrait, on se l'accaparait à coup de hache. Dire que quand on est un combattant, on a tendance à avoir des choix tranchés, c'est assez ironique...pour en revenir à mon problème présent, je cherchais désespérément à tromper l'ennui, et ce foutu sentiment de vide qui s'était emparé de moi à la minute où j'avais compris que j'allais m'enraciner dans ce bled pourri, avec tous ces types en robes, engorgés de fierté, et bons à rien au final. L'impression d'être en cage alors même en plein air, vous connaissez? Cette notion d’inéluctabilité, cette chape pesant sur vos épaules, ce foutu sentiment qu'on tire les ficelles pour vous, à vous en foutre une boule dans la gorge qui ne veut jamais passer, qu'importe le nombre de fois que vous essayez d'avaler la pilule, encore, et encore...Je ne vous apprends rien, donc.

Alors j'avais plusieurs choix devant moi. Le premier, celui de la révolte. Tout casser, raser la base pour reconstruire. Se faire agent du chaos pour une bonne cause, du moins la sienne...partir en croisade contre le monde entier, se tailler un chemin à la lame, batailler encore et encore...ou il y avait l'autre solution. L'exil. Sinon physique, du moins mental. Se reclure au sein de soi même pour nier le monde extérieur, prendre la réalité pour une farce, un mirage qui se dissipait une fois les yeux fermés. Faut dire que la drogue aidait beaucoup. Ben oui, la drogue! Vous imaginez pas que si on arrivait à fabriquer de l'alcool au sein du monde des esprits, on pouvait pas aussi créer d'autres substances? Comme si le monde se divisait simplement en les limbes, l'enfer, et le Hueco Mundo! L'enfer est partout, il est niché au creux de notre libre arbitre, nous poussant à faire le pas fatal qui nous fera basculer dans le vide sans espoir de se voir un jour pardonner, ramener à la surface.

J'étais donc dans ce bouge miteux de ce que les nippons appelait le Rukongai, à tirer sur ma pipe à opium, chaque vapeur du produit me donnant une conscience acérée du monde m'entourant, des tenants et aboutissants de ma vie, des possibilités du futur...

Mais quel tissu de connerie! Ça c'est pas du tout passé comme ça!

- Gaaaaaah...

Ouais, la c'est mieux. Une vraie loque, défoncée aux opiacés! A ramper sur sa couche, comme à peu près tout le monde dans la boutique. A ça c'est sûr que le monde, il existait plus des masses!

Mes yeux se fermaient, j'avais du mal à savoir si je rêvais déjà ou non. Y avait toujours ce sale con de coyote qui se foutait de moi, comme une petite voix dans ma tête le rappelant à quel point ce que je faisais était naze. Naze peut être, mais c'était quoi la fierté, à côté du sentiment de se laisser aller doucement vers l'inconscience, de forcer son esprit à une contemplation tranquille du vide, de le laisser se déliter dans l'absolu calme de la dérive toxique. Se sentir partir, partir...

Nan mais regardez moi cette truffe, une vraie moule sur son rocher, la bave avec. J'ai comme une furieuse envie de lui pisser au visage, pour voir si elle trouvera le monde plus rose, à son réveil. En plus je suis en plein dans ma phase marquage de territoire, autant dire que le cocktail est plutôt calibré. Je vais...hey, mais hey! J'suis en train de disparaitre, putain! C'est quoi ce bordel?!? J'ai pas signé pour ça, moi, je...

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Are You Experienced? by The Jimi Hendrix Experience on Grooveshark

J'étais dans l'univers. La plaine infinie, parsemée de vert, de mauve, de fuchsia. Était-ce, saumon? Ça changeait trop vite. Le vent sur ma nuque, mes poils qui se hérissent. J'avais chaud, froid, envie de rire, de rire! La peur. J'étais un œuf qui donnait une poule qui donnait un œuf, qui donnait un volcan, une éruption de lait qui dévalait la pente, pour finir dans la gueule d'un serpent. Un trou noir, des flashs. Les nébuleuses qui passent comme des autos, trop vite, trop vite. Je dois courir! Les rattraper, lucioles qui me faisaient des signes. De l'eau, de l'eau partout. Sombre, profonde, calme. Juste des clapotis. Une belle nuit sans Lune, avec comme seul spectateur, moi même. La tête hors de l'eau, mais pourquoi pas plonger? Se laisser sombrer pour voir. On se lance.

Zzzzzzzzzzzzzziouf!

J'étais assise, à table. A ma droite, notre boss, Sieur Hemingworth lui même, sirotant dans un crâne de vache du pinard, tout en discutant avec une de ses cuillers de l'avenir du monde, un sujet des plus sérieux. Devant moi un âne, habillé en dictateur Sud Américain, arguant que le ballon d'eau chaude était la propriété exclusive et inaliénable des pygmées de Ptolémée. Et une tasse qui essayait sans grand résultat de me boire jusqu'à la dernière goutte. L'angoisse.

- Et alors? T'en pense quoi?

Des visages qui se tournent vers moi - y compris celui du ballon qui flottait paresseusement au dessus de la scène. Curieux ballon, d'ailleurs, avec sa tête de fantôme tout droit sorti d'un Pac Man. Et moi qui n'avait rien à dire.

- Heu...chaussure?

Tout le monde hurle, s'invective, certains pleurent pendant que d'autres partent à rire aux éclats. "Mais c'est un scandale", "c'est fou!", "du génie!", "louée soit la sainte vergeture!". Moi je pige rien, j'ai l'impression de rapetisser à vue d’œil. Je me fonds dans le décors, je fonds. Je suis une goutte dans l'océan, un grain de sable.

Le sable, l'immensité des dunes à perte de vue. J'étais là, hagarde, hallucinée, les bras passés autour de mes jambes, à me tenir dans mon peignoir comme dans le dernier bastion de mon âme. La Lune était immense! Un vrai lampion. On y voyait comme en plein jour. Je regardais la Lune, et la Lune me regardait. Enfin, elle avait du tourner la tête pour ça, et me présenter son visage. Il me disait quelque chose, d'ailleurs.

- Yippee-ki-yay, pauvre con! J'ai toujours rêvé de dire ça!

- Anoki?


Il n'était plus l'astre de nuit. Il était près de moi, le museau, le corps, recouverts de circonvolutions, de marques suivant ses courbes, épousant ses formes, traçant une carte de possibilités et de probabilités jusqu'au centre de l'univers. Il était une carte sur patte, un livre ouvert, une fenêtre sur autre chose. Mais toujours aussi vulgaire et inapte au sérieux.

- La vache, on dirait une carte routière! T'as vu la tronche du tribal, je vais pouvoir m'acheter une sportive pour coller au côté beauf! Ah, c'est l'heure.

- L'heure de quoi?

- Ah...nan, c'est passé. Mais ça va revenir, ça tourne un peu dans le coin. L'heure propice. Un truc dans le genre.

- Mais de quoi tu parles? Je suis complètement perdue...

- Tu vas trouver. Parce que c'est pour ça que t'es là. Et c'est pour ça que tu as vécu, et que tu es morte. Tu vas voir, ça va se profiler à mesure que tu y penses.

- Penser à quoi? Je...


Le paysage défile, avance alors que je suis toujours sur ma dune, assise, tout est flou autour sous l'effet de la vitesse. J'étais à peu près sûre de délirer. De quoi? Je me souvenais plus, déjà. Oh, un pyramide inversée. Rouge. Pourquoi rouge? Un lotus, le soleil, un feu de bois, le ciel étoilé. Un livre, dans une bibliothèque. Je le prends. Quel était le titre?

Debout

J'étais dans une ville déserte, genre "Revanche à O.K Coral". Et face à moi, un ennemi. Du moins, je le classais sans mal dans la catégorie des ennemis, vu que j'étais en face, sans personne d'autre à des kilomètres à la ronde, et que l'on était tous les deux en position de tir, prêts à dégainer. Une tenue bizarre pour se balader dans les Western, d'ailleurs, pendant que je l'étudiais. Tout de blanc vêtu, cet ennemi, jusqu'au foulard cachant le peu de visage sortant du chapeau à large bord qui recouvre son chef. Du cuir blanc, yeurk! Faute de goût. Du coup, j'ai envie de le tuer.

- Et maintenant, on fait quoi?

- Et ben on attend.


Anoki, perché sur le toit d'une maison. Il cracha une plume, qui s'envola dans le vent, dans une éternelle course déjà perdue contre la pesanteur, filant avec la lenteur si douce d'un objet trop léger pour l'air. Tout en virages, en manœuvres virevoltantes, en pirouettes vers le sol. Jusqu'à le toucher.

Batcat by Mogwai on Grooveshark

Le monde explose sous la cadence infernale des tirs de balles hurlantes. Les barillets tournent, crachant un flot sans fin de projectiles qui soulève la poussière, fend le bois des façades, explose les poutres. Les vitres se brisent, se déversent dans les maisons, ou au dehors. Nous courrons tous les deux, passant d'une rue à l'autre, d'une maison à l'autre, éclatant les portes, les fenêtres, les murs même, sans jamais stopper notre course, sans jamais cesser de tirer. L'univers est un chaos de métal hurlant, un big-bang répétitif et sans fin qui s'auto-alimente, porté par la synergie de nos traits de magma en fusion. La matière se fend, se brise, se disperse, se mélange. Des dieux qui jouent la naissance et la fin du monde.

Les sons s'emmêle, s'affrontent, se chevauchent. De l'union de deux naissent une multitude, une dichotomie qui vient frapper les limites de ce monde par vagues, se mélangeant parfaitement à l'infinité de particules en suspend dans l'air, des copeaux de bois en passant par la poussière. Et pas une fois l'un ne touche l'autre. Les projectiles d'argent semblent éviter leur cible, glisser sur elle, ne laissant dans leur sillage enflammé qu'un sifflement de désespoir, ou de colère peut être, celui de n'avoir pu atteindre le but de son éphémère existence, d'arracher une vie pour trouver un sens à la sienne. Mises au rebut, elle gisent partout, parsemant le sol, rebondissant dans tous les sens. Et moi je cris, je cris à m'en arracher les cordes vocales, à m'en perforer les poumons et m'en exploser le cœur. Je cris pour tenter de trouver ma place dans cette cacophonie, maintenir mon individualité dans cette réalité qui part en couille, de m'accrocher aux derniers restes de mon existence. Ne pas sombrer, ne pas sombrer...Là. L'ouverture. L'instant où tout bascule, la lumière qui se fait sur l'ensemble du tableau. L'opportunité presque trop parfaite, cristallisée, si fragile, si bancale, prête à m'échapper. Je la saisis.

Le trait parcourait la distance avec la rapidité d'une comète traversant le cosmos. Sa ligne était déjà toute tracée. Droit vers le cœur. La balle était véloce, avide de goûter la chair de sa cible. Quelque part, un coyote hurlait à la Lune. Mauvais présage?

Le torse volait en éclat, sous l'effet de l'impact. L'autre se brisait comme une poupée de chiffon à qui l'on arrache les membres en tirant d'un coup sec. Et ce foulard qui tombait avec une lenteur presque calculée...

Le temps se fige, les fragments éparses de ce qui était ce tableau restent en l'air, eux aussi pris dans le zéro absolu de cet instant de clarté et de compréhension totale. Je suis le tireur, je suis la cible. Blanc, noir, blanc, noir, tout est mélangé. Je peux voir la surprise sur son visage, sa colère aussi, peut être. C'est ainsi. L'un perd, l'autre gagne. Dualité, tentative de se démarquer, de jeter aux orties ce qui peut nous rattacher à la masse, au commun. Ne pas se regarder dans le miroir, non, jamais. Trop de cicatrices, trop de marques laissées là, au fond de l’œil. L'étranger en face, qui nous rend ce regard vide, qui se moque. Mais pour qui se prend-il? Je te tue, putain. Tu n'as pas de prise sur moi, je suis libre.

La tête de mon double s'envole haut, haut, avant de revenir en piqué dans ma direction, dardant sa langue de serpent bifide, les crocs luisant d'humeur toxique. Je ne pouvais rien faire, elle grossissait à vue d’œil, emplissant l'espace devant mes yeux grands ouvert. Se replier sur soit même, accepter son destin. Position fœtale. Je ne veux pas voir.

----------------------

- Tu as fait un cauchemar?

Je me retourne, le corps en sueur, glacée. La clarté lunaire tombait sur la chambre, s’immisçant par la fenêtre ouverte, accompagnée d'une douce brise qui ballotait doucement les rideaux de soie. Il était là, à me regarder l'air inquiet, superbe dans la nuit tel un dieu descendu pour tourmenter les mortelles. Son front plissé, ses pattes d'oie, la moue de sa bouche, tout est parfait. Je le mange des yeux.

- Rien qui ne soit déjà derrière moi. Allez, viens là, mon gardien.

Auto Rock by Mogwai on Grooveshark

Nos corps se mélangeait, baignés qu'on était dans la lumière de la Lune. C'était bon, c'était doux, sauvage parfois. Je n'existais qu'au travers de ses caresses, pour ensuite m'oublier, comme tirée et repoussée par une marée montante. Des caresses, ce visage gravitant autour de mes perceptions, ses yeux me dévorant tout autant que sa bouche. J'étais tantôt proie, tantôt chasseresse, goutant avec appétit les saveurs de ma traque. Véritable liane, je me balançais au dessus d'un abîme sans fond, sous un ciel de feu d'artifice, avec l'insouciance de l'amante gourmande sur le point d'être comblée. L'espace d'un instant, j'ai l'impression que je vais manquer d'air. Mon corps est trop petit pour tant de sensations. Je vais mourir à nouveau, la pression est trop forte. Je suis au bord de la cascade, juste avant que mon vaisseau ne sombre. La force de poussée va au delà de toute raison.

Je meurs. Je vis. Je roucoule comme une conne, son poids rassurant sur moi. Il voudrait bouger mais je le retiens. J'aime cette asphyxie volontaire, comme pour refuser à ce souffle qui m'a manqué plus tôt l'asile de mes poumons. Rester sur la brèche, tenter de retenir ce moment qui s'étiole. Je suis bien, apaisée. On peut mettre en pause?

Quelque part, un coyote se fend la gueule, sa voix me parvenant comme dans un écho, brouillé par la flotte.

- Tu dors?

- Non.

- Je t'aime.

- Moi aussi je t'aime.


Il me regarde, je le regarde. Il sourit, debout devant moi, nu dans cet espace sombre sans fin ni barrière. Je lui rends ce sourire chaleureux, avant de lever mon arme et de lui foutre une balle dans la tête.

Cliffhanger.

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Cheyenne
Everybody knows that you're insane [Acquisition Capacité d'Excéption] Rea-gen
Cheyenne
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MessageSujet: Re: Everybody knows that you're insane [Acquisition Capacité d'Excéption]   Everybody knows that you're insane [Acquisition Capacité d'Excéption] Icon_minitimeDim 16 Nov - 19:44

En fait t'as toujours rien compris.


Symphony No. 9 "From The New World" Allegro con fuoco by Dvorak on Grooveshark

Je suis le centre d'une comète, je fuse dans le vide intersidéral, l'espace, le temps, ce ne sont que des données qui ne vivent que parce que je décide de leur accorder de l'attention. Je n'ai d'autre préoccupation que de tracer mon chemin vers l'inconnu, à regarder vivre et mourir les astres autour de moi. Non, quelque chose m'en empêche, quelque chose détourne ma course...là, le sombre astre, le mangeur de nébuleuse, qui mobilise ses forces pour me détruire. Je ne le laisserais pas faire, laissant éclater mon pouvoir moi aussi. Les mondes filent comme des étoiles filante à l'encontre de ce nexus sombre, projectiles divins au potentiel destructeur. D'autres viennent à leur rencontre, afin de bloquer leur course, le tout finissant dans une multitude de cataclysmes gigantesques.

Je cours de planète en planète, afin de me rapprocher de mon ennemi, lui qui n'est pas visible dans son infinie noirceur. Dans mon sillage, les constructs de pouvoir s'agitent, me talonnent, telle une meute de chien affamés lancés sur leur proie. J'entends distinctement la cacophonie de verre brisée qui leur succède, et de la paume je les lance à l'assaut de ma cible. C'est un torrent d'énergie pourpre matérialisée qui fond dans l'espace, tandis que la noirceur laisse place à une brulante clarté, de couleur verte. L'énergie solide rencontre son alter ego, dans un fracas d'apocalypse, tandis que les mondes soupirent et craquent leur fin. Le pouvoir déployé est trop fort, fusionne, donne naissance à une onde qui annihile la matière sur son passage. Je suis emportée par le souffle, ballotée, dix fois tuée. Je me reconstruis, redéfinie mon existence. A ma gauche, l'ennemi, pulsant d'envie de me terminer. C'est un combat perdu d'avance, je le réalise maintenant. A ma droite, une constellation brille intensément. Le Coyote. Il me regarde, me fait un clin d’œil.

Serait temps de trouver une solution, ça va deux secondes les délires! T'es pas loin là. Tu touches la solution du bout des doigts.

Je ne sais même plus ce que sont des doigts. Ah, si, je me rappelle. Je sais qui je suis. Une bataille perdue d'avance.

----------------------

Mes genoux chutèrent durement dans la boue. La pluie au dessus de moi noyait tous les sons dans un grondement continu. Au dessus de moi, le colosse de métal, avec son imposant marteau de guerre, me surplombait de toute sa stature titanesque. Au travers de son heaume, nulle regard, rien que le vide, le néant. Se penchant vers moi, la tête sur le côté, comme pour écouter mes halètements répétés, il se releva d'un bloc, avant d'envoyer dans la foulée son arme à mon encontre. Je volais, frappée avec la force d'un forgeron sur son enclume, le corps probablement en miette. Douleur qui explose dans tout mon être. Étais je morte? Non, la mort n'avait rien à voir, je le savais. Beaucoup de peur, de la panique, mais la douleur s'estompait sur la durée. Ici, elle stagnait, fouaillait dans chaque partie de mon corps, pour me rappeler ma vie en jeu. J'allais mourir, mourir, c'était maintenant quelque chose de concret. Je sentais la vie me quitter, mon existence se dissoudre peu à peu, s'étioler dans l'univers. Ça et là, le sang s'écoulait, surgissant de plaies qui n'existaient pas l'instant d'avant. Mes os brisées semblaient doués de vie, prêts à me crever la peau. Une horreur indicible s'était emparée de moi. Un véritable cauchemar.

Au fond de moi, une voix nasillarde, pleine d'ironie. La facette forte de mon ego, celle qui pisse à la face du monde en se tenant les côtes.

Oublies pas qui tu es! Oh putain, j'ai toujours rêvé de la dire celle-là! Oh mais attends, et si...

Le ciel de tempête se creva, révélant un crépuscule rougeoyant. Et là se tenait mon âme sœur, le port altier, léonin, si c'était possible pour un canidé.

- N'oublie pas, qui tu es, Sim...ouais non, faut pas pousser trop loin. Merde, tu te souviens pas de ton propre pouvoir?

Je le regardais, la moitié de mon visage encore valide affichant un effarement complet. La nature de mon...et merde. Donc c'était ça.

Prise de conscience. Je suis le rêve. Je suis le rêve.

Le colosse se penchait, voulant me saisir pour me jeter du haut d'une falaise qui n'existait pas encore l'instant d'avant. Je ne voulais pas que ça arrive. Je refusais une telle issue. Mon poignet dans son énorme main, il tirait, trainant ma carcasse désarticulée derrière lui. Et sous mon poids, le sol se fendillait, mon corps devenant de plus en plus pesant, jusqu'à finalement ne plus bouger d'un cil. Se retournant, la bête me lança un regard de pure rage, si c'était possible au travers de son haume sans visage et sans fond. Le marteau se leva, prêt à s'abattre à nouveau.

Non, je ne peux pas mourir. Je ne meurs pas.

Il éclata en milles morceaux sur ma peau, le bruit de l'impact couvrant le tonnerre, et l'onde de choc se propageant tout en repoussant la pluie qui tombait toujours dru. J'étais devant lui à présent, le regardant d'en bas, comprenant que la lutte était vaine. Et ne l'était pas. Son poing se leva, s'abattit. Et rencontra ma paume, qui le stoppa lentement, comme une caresse. Je le tenais, je savais quoi faire. Ne plus combattre, pas de cette manière. J'avais la totalité des choix.

- C'est fini, maintenant, on donne quelque chose de bien mieux.

Union, naissance, fusion bénéfique. Je l'absorbais, et il ne pouvait rien y faire. Je pouvais imaginer n'importe quoi, n'importe quoi.

Un nouveau Big Bang.

----------------------

Je me réveillais nue, quelque part dans une forêt dévastée. Où étais-je? C'était quoi ce délire? Je n'avais pas vraiment de souvenir, que des flashs flous. A mes côtés, Anoki se roulait dans l'herbe, la langue pendante. Il semblait pleinement satisfait.

- Et ben on peut dire ça, ma grande. On a fait la tournée des grands ducs!

- La quoi? Là tu me perds, coco. Et pourquoi j'suis à poil?

- Alors là j'en sais rien. Peut être un rapport avec le petit coup de tout à l'heure.

- Le...quoi? Je laisse tomber. J'ai encore merdé, super. Je vais me faire tuer, c'est sûr, surtout après la dérouillée que j'ai foutu à l'autre type, là. Et merde, plus qu'à retrouver mon chemin, maintenant.


Devant moi, mes armes étaient serties autour d'un manche. Celui d'un Tomahawk. Ça foutait quoi ici, ce truc? J'avais le sentiment que cela m'appartenait intimement, au même titre que mes Glock, mais...

Pose pas de questions, on rentre poupette. J'ai la tournée des poubelles du quartier à faire, moi, on doit en être à la fin du repas, là.

Bon, bah, si faut pas poser de questions...mais depuis quand il avait tous ces tatouages?


Citation :
Rapport sur l'incident #55801

Le sujet (nom de code "Cheyenne") était situé dans le 12e District du Rukongaï, lorsqu'à 2h53, heure de la Soul Society, l'incident est survenu dans une fumerie à opium. Selon les témoins le sol s'est mis à trembler fortement avant de se fendre sous le poids de l'élément, ce qui a conduit à l'évacuation du commerce. S'en est suivi la destruction complète du bâtiment sous l'effet de la cristallisation du construct énergétique manipulé par le Général (le sujet), suivi d'une importante explosion, menant à la création d'un geyser propulsant l’élément à plusieurs kilomètres au delà de la zone urbaine.

Le sujet s'en est sorti indemne, et les examens suivant l'affaire on fait état d'une très nette augmentation de ses compétences martiales. L'avis du département des sciences penche en faveur de la nature même du pouvoir du Général, qui lui permettrait ainsi d'évoluer de façon exponentielle, malgré son jeune âge, juste en prenant conscience que son niveau n'est limité que par son imagination.
Il sera noté ici que cet avis reste somme toute une hypothèse non vérifiée et non vérifiable pour le moment.

Des études plus poussées seront menées sur la durée. L'ordre express d'interdire tout substance toxique au sujet à été donné. Toute mesure nécessaire pour empêcher ladite prise peuvent être mises en place.

203/200
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