La journée passée à vagabonder dans le yermo, sans but précis. Simplement, un rituel qu'il s'était construit. Un rituel faisant office de repère dans un monde dont il s'accommodait tout juste. Se confronter à ses pensées, profitant de ses rondes pour intercepter les menaces potentielles. Une charge prise spontanément, motivée par les derniers assauts à l'encontre de la cité.
Le premier, Vilmar, un arrancar millénaire imprévisible intégré dans l'armée sans que l'Usagi ne puisse se l'expliquer. Certes, un intérêt légitime à saisir toutes les opportunités de renforcer sa force de frappe en temps de guerre. Pour autant, n'y voir qu'une bombe d'avalée. Une bombe qui les désintégrerait tous dans une déflagration qu'aucun aurait anticipé.
La seconde, Riful, une vastolord d'une puissance encore supérieure. De notable que le Rey n'ait pas eu cette fois l'outrecuidance de tenter de convertir à sa cause ce qu'il était pertinent de considérer comme un monstre. Un monstre littéralement balayé par une coopération qu'il n'était pas commun de soupçonner d'une association d'arrancars a priori individualistes. Demeurait ce point compromettant, celui de n'avoir pu donner le coup de grâce à cette créature. Une vitalité remarquable, n'allant pas pour le rassurer. Nul doute qu'ils auraient à nouveau à croiser le fer, si tenté que cette Riful prenne le risque de retenter le diable.

Une journée touchant à sa fin. Comment l'affirmer ? Qu'il n'y ait dans ce désert de concept plus abstrait que celui de temps. Un monde atemporel, ne portant trace du passé, ni du futur, si ce n'était cette anomalie en place de Nacimiento et Las Noches. Une instantanéité régnante, donnant une place large à l'instinct. S'imprégner de cette atmosphère singulière, creusant l'âme de ses nouveaux compagnons, pendant qu'il rebroussait chemin. Une habitude qu'il devrait bientôt laisser derrière lui. Se remémorer cette entrevue avec son seigneur. Cette mission. Celle de retourner à la Soul Society, espionner ses vieux alliés.

Nul doute que cette histoire le tracassait, au point de ne se rendre compte d'être observé qu'au moment d'arriver en face des deux arrancars jumelles en question. S'arrêter net, nonchalant. D'avoir été informé de l'arrivée de deux soldates prenant à elles deux le rang de segunda espada. Celles-ci qu'il jaugeait à l'instant ? Le niveau de leur énergie spirituelle confortait cette supposition.

-Êtes vous ces nouvelles espada, les Segunda ? Que me vaut cet accueil ?

Sentir comme une atmosphère particulière. L'impression que quelque chose n'allait pas. Des ordres qu'elles avaient reçu du Rey à son encontre ? Surveillé pour qu'il ne soit tenté de fuir après que cette mission périlleuse lui soit tombé dessus ? À moins que la raison ne soit toute autre. Rester sur ses gardes en prenant soin de ne rien trahir de sa méfiance.

- En effet, nous sommes les Segunda. Je suis Emily, et voici ma sœur May. Ne te fatigue pas à te présenter, Cuarta, nous savons parfaitement qui tu es.
- Oui, nous t'attendions ! Tu veux jouer avec nous ?

Guetter le moindre geste brusque, prêt à dégainer. Une tension palpable, qu'il avait pris l'habitude de gérer en vue de ne jamais rien trahir de ses affects. Que vibrent ses tympans et tombait son masque d'apathie, délivrant à la place une trombine des plus sceptiques. Froncer un instant les sourcils, puis masser les paupières, passablement irrité, quand ce n'était pas de l'exaspération. Une exaspération contenue, cédant bien vite à la résignation. Sans doute devait-il se sentir reconnaissant d'être cette fois prévenu de cette pulsion guerrière incontrôlée qu'il était parfois tenté d'assimiler aux arrancars, au risque de briser ses représentations. S'efforcer de penser aux contre-exemples. L'Octava, la Tercera... N'en être pas moins frappé par cette succession d'entités avides de combat. De quoi remettre en perspective la mièvrerie d'un monde d'individualités pures.

Analyser rapidement la situation. Nul doute que la cité au dos de ses vis-à-vis pâtirait d'un combat de cette envergure à cet endroit. Lire dans leurs yeux, et se rassurer à sentir qu'elles étaient enclines à ce souci. Ne donner réponse à l'invitation formelle. Leur lame dégainée ainsi que l'aura dégagée n'allaient pas pour trahir la moindre propension au renoncement d'une idée fixe, pour ce qu'il en percevait. De toute, l'expérience lui faisait dire qu'il valait mieux accepter de rentrer, de la manière la plus courtoise, dans le lard de ses agresseurs avant d'essayer de les raisonner.

Ainsi libérait-il son zanpakutoh, toujours rangé dans son étui, tandis qu'il reculait de quelques pas. N'avoir vraiment besoin de s'éloigner plus du fait que l'Usagi se mettait dans une posture défensive, faisant apparaître ses doubles. Échanger de place avec l'un deux, sans esquisser le moindre mouvement. Un artifice, qui n'avait pas vocation à duper durablement l'adversaire. Tout au plus, espérer les surprendre un tant soit peu. Se préparer à combattre avec l'intention de tuer. Non pas un souhait en soi. Simplement, du pragmatisme. Ne disposer du luxe d'hésiter. De toute, quelque chose de viscéral se dégageait de ces arrancars, de sorte à ne lui permettre de conceptualiser l'exécution du coup final. Un sentiment déplaisant, qu'il se devait d'ignorer pour ne pas perdre pied.

Anticiper les différents cas de figures. Espérer n'en laisser passer aucune. Car si cette situation absurde se drapait du déguisement grotesque de la distraction, leur vie n'en était pas moins mise en jeu. De façon inattendue, parvenir à trouver comme un soulagement dans l'absurdité de cette situation. N'attendre plus que soit donné l'assaut. Il était prêt. Son expression disait ses pensées.

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Éviter de fondre tête baissée sur elles. Agir de la sorte sans ne rien savoir de leurs capacités aurait vite pu se retourner contre lui. Un intérêt certain à leur laisser l'initiative. Du moins, jusqu'à une certaine mesure. Que très vite, les limites de cette tactique se fassent sentir. Si la pression spirituelle déployée à son encontre ne suffisait pas à lui faire ployer le genou, il n'en demeurait pas moins que sa ruse ne fit guère illusion plus d'une poignée de secondes, comme attendu. Se déporter juste assez pour se garder des deux déflagration l'assaillant. Néanmoins, d'être très vite sensible à la vitesse avec laquelle s'exécutait leur enchaînement. Nul doute qu'elles soient deux âmes indépendantes l'une de l'autre constituait la différence majeure avec lui-même, qui se contentait de diviser son âme en un certain nombre d'entités, combattant comme un seul homme.

Courir plus en profondeur dans le Yermo, lame dégainée, tandis que le pourchassaient les Segunda. Se donner là le temps d'affiner son analyse. Visiblement, elles semblaient déterminées à n'user en premier lieu que de leur force intrinsèque, nonobstant leur pouvoir. Sans doute devaient-elles attendre de mieux cerner les capacités du vizard avant de révéler les leurs. Une faille à exploiter ; anecdotique mais bien là. Manifestement, un combat qui lui serait bien vite défavorable sur la durée. Certainement qu'il serait dans une situation moins périlleuse s'il s'était donné l'initiative de l'attaque. N'avoir, de toute, l'amplitude de ressasser ses actions passées. Réfléchir dans le feu de l'action. Mettre sur pied un champ de possibilités. Garder uniquement ce qui pouvait l'amener à creuser une faille dans la défense adverse. Pour cela, une orientation bien définie. Des chances de réussite somme toute minimes, voire quasi absentes, mais au moins pouvait-il espérer mettre en difficulté ses opposantes.

Porter sa course à son terme. De profil en vue de limiter les attaques possibles. Jauger les déplacements et mouvements de ses poursuivantes. Deviner leur prochain mouvement. Selon toute vraisemblance, une attaque synchronisée, dont il lui serait difficile de se défausser. En témoignaient les coupures nettes sur sa cuisse et son épaule, se gardant toutefois de blessures bien plus sérieuses, si tenté qu'il se soit contenté de les subir, ce dont l'Usagi ne devait se permettre. En effet, que rien n'assure qu'elles s'en arrêtent là, en cas de défaite prématurée. De défaite tout court. N'être de toute dans une logique désinvolte, combattant comme si sa vie était en jeu.

Le moment d'équilibrer un tant soit peu les échanges. N'espérer faire long feu s'il se contentait de se défendre. Sauter les préliminaires, mettant sur la table tout ce qu'il avait. La différence de puissance ne lui permettait en rien d'agir autrement, si ce n'était laisser son orgueil le condamner. S'effacer, dans tous les sens du terme. Donner l'impression d'être là, et de se défendre des coups reçus. Se trouver tout ailleurs, imperceptible à la rétine, assénant nombre de coups de sabres à ses opposantes. Qu'en parallèle, ses doubles se mettent à portée des Segunda, n'attendant qu'une ouverture pour agir.

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Citation :

Non mais mec, faut que t'arrêtes avec ton « si tenté », l'expression c'est « si tant est ». Une fois, j'peux serrer les dents et me dire que c'est une faute d'inattention, deux fois ça me brûle juste les yeux là ! XD

- Qu'est-ce qui se passe, Cuarta ? Tu dis rien… Tu fais la tronche ou quoi ? On est là pour s'amuser, faire connaissance, tout ça tout ça… Ce serait dommage de ne pas en profiter !

- Tu pensais être le seul à pouvoir faire ça, n'est-ce pas ? Qu'attends-tu pour nous montrer mieux que ça encore ? Utilise ton masque, Vizard, sans quoi tu es perdu...

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-Mea culpa. Il m'est difficile de voir le plaisir à retirer de cette farce. Vos rencontres sont-elles toujours si animées ?

Disait-il avec un sourire insipide, tandis qu'il amorçait son enchaînement. Être néanmoins frappé par la propension de ces jumelles à ne simplement s'échanger des coups potentiellement mortels. Faire connaissance ? Curieuse manière d'arriver à cette fin. Critiquable en soi ? Indubitablement, même s'il était indéniable qu'une âme révèle sa véritable nature face au danger. En ce sens, la contradiction de coups puissants, s'embarrassant peu de ménager l'adversaire ; et l'attitude de ses vis-à-vis, quasi joviale, bon enfant. Ce serait oublier leur potentiel intrinsèque qui ne cessait de défoncer les plafonds, à mesure que progressait le combat. N'avoir à déplorer la moindre blessure à la suite de son passage à l'offensive ? Un constat à glacer le sang. Des monstres, à n'en point douter.

Ne se laisser distraire plus d'un instant par cette démonstration de force. Rappelé à l'ordre par celle qui s'était fait appeler May. Un dialogue des plus pauvres, et malgré tout, commencer à dessiner leurs traits. Selon toute vraisemblance, que cette dernière à s'exprimer soit la plus dangereuse, précisément du fait qu'elle paraissait prendre le plus au sérieux cette situation. Faire mieux ? Des attentes bien définies, à l'évidence. Se garder de prendre en compte cette donnée, bien conscient du caractère périlleux d'un tel souci prêté à une exigence somme toute bien vaporeuse.

Une impulsion adverse. Se tenir prêt. Qu'aussitôt claque l'acier, donnant lieu à de nombreuses étincelles. Non de simplement arrêter les coups. Frapper comme pour trancher. De la sorte, les repousser, et ainsi de suite. Qu'elles soient deux l'obligeait à un effort et à une concentration d'un niveau supérieur. Pour autant, que ça reste dans ses cordes. Preuve en était, ne subir aucune éraflure. Pouvoir même se permettre de se détacher un tant soit peu de cet échange.

-Tu fais erreur.

Une rupture dans leur enchaînement. Quelque chose arrivait. Le réflexe presque intuitif d'activer un kekkai de telle sorte à dévier et minimiser les deux coups d'estoc meurtrissant son corps. Nul doute que sans ce réflexe, l'Usagi se serait retrouvé à gésir sur le sable. Considérablement atteint, mais encore en état de combattre, si tant est qu'il en ait la volonté. Des pas de recul, des chancellements momentanés le prenant. Se tenir droit. Faire fi de ses plaies béantes. Le regard planté dans ceux de ses opposantes. Des halètements arrêtés au terme d'une longue expiration. Qu'il porte l'une de ses mains sur son visage. Lui donner ce qu'elles attendaient. Non pas pour les satisfaire, mais bien parce qu'il ne s'agissait plus de faire dans la demi-mesure.

-Si je prends ce combat à la légère ? Rien n'est moins vrai... À ce titre, je suppose que tout avertissement serait inutile.

De sous-entendu des échanges de courtoisie ? Combattre comme s'il vivait ses derniers instants. Cependant, ne rien trahir dans son comportement qui puisse appeler la pitié. Déterminé à tout donner. Dans cet état d'esprit, non pas attendre la hache du bourreau, mais la défier, se précipiter dessus. Une précipitation téméraire ? Lancer les premiers coups d'épée. Toujours faire pour se placer dans l'angle mort de ses adversaires. Non un échange immobile. Un déplacement des plus vifs, sans rien perdre de sa précision. Attendre une ouverture. Pousser plus particulièrement dans ses retranchements la plus désinvolte des deux sœurs. Qu'au moment le plus opportun, le vizard fasse apparaître un kekkai en vue d'enlever toute retraite à sa cible. La partie la plus importante de la manœuvre. L'exécuter le plus rapidement possible en vue de ne donner à sa jumelle le temps de la réaction.

Spoiler:

- C'est donc ça ? Un vulgaire… lapin ?

- Trop mignoooon ! On peut le garder, dis, s'il te plaît ? Je lui donnerai beaucoup de gazon pour qu'il puisse manger, et je m'occuperai de nettoyer sa cage, promis !

- Méchant lapinou !

Spoiler:

Que les coups s'enchaînent, le résultat suivait. Du moins, ce qu'il lui était donné de voir convergeait en ce sens. Ne pas se relâcher quand la partenaire de sa cible initiale vint l'épauler, prenant pour partie les dégâts infligés. De là, l'opportunité de mettre dès à présent un terme à cette mascarade. De haut qu'il tomba alors, tandis que les blessures de ses adversaires se refermaient pour ne plus devenir que de simples égratignures. Une stupéfaction que l'Usagi prit trop de temps à réprimer. Une importance à cela ? La pointe de la lame tremblotante, manifeste des fourmillements entravant ses bras. Pour avoir tout misé sur un enchaînement bref mais puissant, le vizard ferait les frais de n'être parvenu à neutraliser ses opposantes. Une surprise bien superficielle. D'au fond, être d'entrée de jeu bien conscient de l'issue de ce combat. Le genre qu'il aurait mieux esquiver. Une possibilité tout autant irréaliste. Qu'il soit de toute trop tard pour les regrets et remords.

Amorçaient-elles leur contre-attaque qu'il lui fallut faire fi de la douleur martelant son corps. Une impulsion inspirée par une émotion somme toute primitive, celle de la peur. Répondre à son opposante directe par un coup de sabre, s'avançant d'un pas rapide vers elle en sentant une menace en son dos. Une défense n'aillant d'effet que celui d'atténuer un tant soit peu la gravité de ses blessures, une entaille profonde venant maculer de sang son dos. Chanceler, puis poser genou à terre. Y mettrait-il toute la bonne volonté du monde que rien n'y changerait. Absolument incapable d'esquiver le moindre mouvement supplémentaire. Condamné à subir la salve qui devait l'achever. Une explosion dont il ne put rien voir. Gésir sur le sable, inconscient, à leur merci.

Citation :

Désolé Vacio pour ton intervention, mais comme tu n'arrêtes pas de dire que tu n'as plus d'inspiration et que je n'aime vraiment pas laisser traîner des RPs qui sont déjà terminés, je poste ma conclusion sans t'attendre. Tu pourras venir récupérer Usagi si tu le souhaites, c'est juste que les jumelles ne seront déjà plus là.

- Tu n'as pas l'impression qu'on y a été un petit peu fort quand même ? Il a pas l'air bien en forme le lapinou...
- Bah… c'est une Espada après tout. On ne pouvait pas savoir que c'était aussi fragile que ça...

- Tu crois qu'on l'a tué ? *annonça May en constatant qu'il ne réagissait pas à la pointe de son épée entre ses côtes.*
- Non, il fait juste une bonne grosse sieste. On devrait le laisser dormir maintenant. *répondit Emily en rangeant sa claymore, ayant bien compris qu'elle ne servirait plus en l'instant.*
- Oh… on a à peine pu jouer, c'est bête.
- Je sais oui, je sais...

- Tu crois qu'un jour j'pourrai avoir un lapinou ?
- On verra May… On verra.