La vie à la Soul Society était profondément ennuyeuse. Depuis qu'ils s'impliquaient à fond dans leur petit projet de massacre à grande échelle, les jap' n'avaient plus une minute à consacrer à autre chose, ce qui peinait bien la tâche d'Howard : dès lors que l'envie lui prenait de se moquer d'un Shinigami, il errait pendant des heures sans en trouver un et il était, le plus souvent, obligé de passer sa frustration sur des poubelles ou des mansardes du Rukongai. Et tant pis si en détruisant un taudis il délogeait une famille complète : de toute façon, ils allaient bientôt tous mourir, donc pourquoi s'emmerder à vivre correctement ? En général, évoquer ça suffisait pour faire réfléchir les imbéciles de la populace au sens de ses paroles et lui permettait d'aller voir ailleurs sans être obligé de leur casser quelques os. Car il n'avait même plus la foi de le faire, tellement tout ça l'ennuyait. Il avait le mal du pays. Les grandes plaines des États-Unis d'Amérique lui manquaient... Il voulait y retourner, sentir le vent sur sa peau, chasser les bisons dans les réserves naturelles, même s'ils étaient censés être protégés... Bref, il voulait vivre, et pas seulement survivre. Même Freedom ressentait des symptômes de manque : ses belles plumes immaculées se ternissaient, et il était de plus en plus ébouriffé. Quant à Justice, il allait finir par rouiller si Howard n'avait pas l'occasion de s'en servir.

Il avait bien essayé de se battre avec un de ses camarades, qui qu'il soit, mais ils étaient tous "occupés". Qu'est-ce qui pouvait être plus important que d'aider le fils préféré de LA GRANDE AMÉRIQUE à peaufiner son art du combat ? Rien du tout selon le principal intéressé, beaucoup de choses selon les autres. Peuh, ils n'avaient aucun goût, voilà tout. Et les arguments fallacieux qu'ils utilisaient pour repousser le Valentine avaient le don de le mettre hors de lui. Au diable les papiers à remplir ! Au diable la surveillance ! Lui il voulait distribuer des gnons, un point c'est tout. Et frapper dans le vide, ça allait bien cinq minutes, mais à un moment, ça devenait lassant. Et chaque jour, il finissait par aller se perdre dans le Rukongaï, pour détruire des poubelles - ou des habitations, puisque vu les conditions de vie des jap, on pouvait aisément confondre les deux lorsqu'on était pas un autochtone crasseux et stupide - et faire peur à quelques âmes. Oui, seulement leur faire peur, parce que démolir des faibles ne lui apporterait rien. Triste vie que la sienne. Parfois, il pensait même au suicide, et puis il se rappelait qu'il était déjà mort, et que de toute manière, sa patrie n'accepterait jamais que son fils préféré la quitte d'une façon si idiote.

Elle l'avait déjà perdu une fois, elle ne voulait certainement pas le perdre une deuxième. Et puis, l'un de ces jours où il errait, alors que tout semblait perdu et qu'il s'apprêtait à retourner à l'Ivory Tower la mort dans l'âme, un rire vint attirer son attention. Dardant des regards de tous les côtés, avec la frénésie d'une guêpe cherchant sa proie, il identifia rapidement le possesseur de ce rire idiot : un Shinigami ! Ils étaient si rares ces derniers temps qu'il avait presque oublié combien ils étaient ridicules. Et combien celui-ci avait l'air stupide. Sans compter que... Hé ! Il se moquait de lui, ce sale petit cancrelat ! Et il continuait, en plus, malgré le regard furieux que lui jetaient Howard et son totem. Si ses yeux avaient été des fusils, l'autre serait déjà criblé de balles. Et puis soudain, il s'arrêta de rire et reprit sa route. Mais qu'est-ce qui lui passait par la tête, exactement ?! Fulminant de rage, bouillonnant de colère, Howard accéléra le pas et rattrapa rapidement ce sale moche. Il le saisit par l'épaule pour l'arrêter, le retourna et plongea ses yeux dans les siens. D'un ton agressif, il l'apostropha :

- Tu t'es pris pour qui à te foutre de moi, le jap ? T'as un problème ? Tu veux MOURIR ?

Et il commença à le secouer comme on le faisait aux pommiers dans son pays pour récupérer de quoi faire de délicieuses apple pies. Et même si l'autre lâchait une pomme, il n'en voudrait pas : vu sa trogne d'arriéré, c'était sûrement pas le genre de fruit qui poussait à formuler la loi de la gravitation...

A mesure que l'énergumène parlait, Howard avait l'impression que son âme quittait son corps par une de ses oreilles, pour ne jamais y revenir. Ce que baragouinait ce crétin de Shinigami n'avait STRICTEMENT aucun sens. Et pourtant, il en avait vu des dégénérés, et il pensait être préparé, vu la propension des jap' à être un peu lents mentalement, mais à un niveau tel que celui atteint par ce gars-là, ça tenait de la gageure ! Et cette façon de parler qu'il avait, à manger une syllabe sur deux pour se donner un air thug, alors que tout ce que ça faisait, c'était le faire passer pour une chèvre. Non, vraiment, pour la première fois de sa vie, Howard n'avait même pas envie de lui mettre une trempe : il aurait trop peur que sa stupidité soit contagieuse. Par contre, lorsqu'il se permit de lui faire un bisou sur la joue, soit-disant pour se faire pardonner, la donne changea. PERSONNE, à part la Mère Patrie, si elle avait été personnifiée, ne pouvait faire de baiser à Howard. Et encore moins un homme, qui plus est un Shinigami. Laissant Howard là, bouillonnant de fureur, sur place, l'autre s'était éloigné. Le Valentine était beaucoup trop estomaqué pour réagir, et il se surprit à prier pour que l'autre se casse définitivement, pour qu'il puisse retourner à l'Ivory Tower. Ce serait bien la première fois qu'il serait heureux de retourner à la base sans avoir trouvé d'action.

Mais non, ce débile profond avait fait demi-tour, et il lui demandait, sans pression, s'il voulait lui faire visiter ses "quartiers". Mais où est-ce qu'il se croyait ? Dans une colonie de vacances ? Howard était pourtant loin d'avoir le profil de l'accompagnateur type. Quand bien même, la seule chose qu'il aurait pu faire visiter, ç'aurait bien évidemment été les États-Unis d'Amérique. Mais il ne voulait certainement pas qu'un espèce de zouave comme cet inconnu qui l'embrassait puisse venir répandre ses mœurs déviants dans la plus pure et la plus grande de toutes les nations. Aux côtés du Reaper, qui manquait de mot pour réagir, son pygargue vint se poster face au rigolo, comme pour le maintenir à l'écart de son maître. Cela faisait longtemps que le dieu de la mort occidental n'avait pas vu tant de haine dans le regard de son totem. Les pensées de l'animal emblème de l'Amérique étaient claires : il voulait qu'Howard démolisse ce gusse, ici et maintenant. Seulement, le porteur de Justice était plus circonspect à ce sujet.

Il n'avait pas envie de prendre de risque avec ce gars, de peur que la stupidité soit contagieuse, comme il s'était déjà fait la réflexion un peu auparavant. Mais tout de même, il avait un affront à laver, dans le sang et dans l'honneur. Howard était donc en proie à un véritable dilemme, comme quand il devait choisir son état préféré, puisque Washington D.C et le Texas se battaient pour occuper la place numéro un dans son cœur. Et au vu de l'importance que revêtait ce choix, ce n'était pas peu dire que comparer sa prise de décision concernant la situation présente à ce dernier. Mais le plus pressant pour l'instant restait de tenir ce pouilleux à distance. Le Reaper musculeux extirpa Justice de son holster et le braqua sur la tempe du petit rigolo. Avant de lâcher d'un ton glacial, aussi vite qu'il le pouvait :

- O.K, tu vas calmer tes ardeurs directs, faggot. Tu t'éloignes direct de moi, ou je ne garantis pas de pouvoir stopper mon doigt sur la gâchette. Pigé, le jap ?

Et Howard fit cliqueter le chien de son revolver, comme pour manifester la véracité de ses intentions. Celui qui se moquerait de lui n'était pas encore né.

Surprise:

Malgré sa réticence initiale, Howard se faisait de plus en plus à l'idée de casser la gueule à cette espèce de... chose qu'il ne pouvait même pas décrire avec des mots tant son comportement était cliché. D'abord, il parlait d'un pacte de non-agression, et prétendait que le Valentine avait attaqué le premier. Ce qui était faux, puisque c'est lui qui avait violé l'intimité du Reaper en l'embrassant. Ce dernier l'avait seulement braqué avec son arme, réaction logique devant un tel manque de respect. Et il avait insulté non seulement Howard, mais également le Commandeur. Et ça, le patriote ne le supportait pas. Alors, quand en plus, l'autre lui toucha les FESSES et insulta les ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE, c'en fut trop pour le Reaper, qui céda enfin aux sirènes de la violence : il allait le buter. Véritablement. Il n'avait jamais autant haï quelqu'un. Et Connor n'aurait rien à dire : c'est ce no-name qui l'avait agressé. Il ne ferait que se défendre. Aussi, toutes les insultes suivantes glissèrent sur Howard, dont le visage avait été remplacé par un masque de froide haine.

A cet instant, chose assez rare pour être signalée, une pensée était plus prégnante dans son esprit que celle de sa patrie : exterminer ce gusse. L'éradiquer jusqu'à ce qu'il n'en reste rien d'autre que de la poussière. Les Shinigami voulaient buter trois millions d'âmes ? Et bien, ils n'en auraient plus que deux millions neuf-cent quatre-vingt-dix neuf mille neuf-cent quatre-vingt dix neuf à faire. Il laissa filtrer son reïatsu hors de son corps, et l'autre, qui avait visiblement beaucoup trop chaud, sentirait sûrement l'air se rafraîchir. Puis, il braqua Justice et tira à quatre reprises, une fois vers la tête, deux fois vers les épaules, et une vers les genoux. Puis, sur un geste du plus patriote des Reapers, son pygargue vola jusqu'à l'ennemi, et saisit ses épaules entre ses serres, ou du moins chercha à le faire, puis décolla, avant de plonger au sol. Préparant le terrain, Howard frappa le sol de son poing et laissa son reiryoku s'y infiltrer. Résultat, des épieux glacés se formèrent hors du sol, au point d'impact du retard, que Freedom livrerait normalement à cet instant.

Puis, Howrd inspira : il s'apprêtait à faire quelque chose qu'il risquait de regretter : il allait toucher à ce rat dégénéré. Plaçant son épaule et son bras droit en avant de son corps, il réalisa un dash à pleine vitesse vers son adversaire. En toute logique, au vu de la différence de carrure et de la vitesse du mouvement du fils préféré des États-Unis d'Amérique, l'autre irait s'encastrer droit dans le mur. Après quoi, Howard s'occuperait de lui casser les dents. Une à une. Avant de lui tirer une balle dans la tête, pour vérifier s'il avait un cerveau, si petit-soit-il, ou si seul le néant motorisait ses pensées déviantes. Pour la forme, avant le point d'impact, le Valentine annonça d'une voix aussi glaciale que son pouvoir :

- Patriot BOMBING !

Spoiler:

Techniques:

L'autre se défendait. Aucun qualificatif mélioratif, puisqu'un déchet de ce genre ne méritait pas de compliment de la part du futur Commandeur des Reapers, mais il avait réussi à contrer le Patriot Bombing et les tirs en étoile, deux des techniques les plus puissantes du Valentine. Il semblait également avoir libéré son sabre, à en juger par la couleur noire que celui-ci avait adopté. Encore un truc con des Shinigami : pourquoi se foutre des étreintes comme ça ? La meilleure tactique, c'était de débarquer et de tout faire péter à pleine puissance dès le début. En tout cas, le gusse d'en face semblait utiliser une sorte d'ombre noire. Rien qui n'arrêterait la glace du fils préféré de l'Amérique, somme toute. Toutefois, il avait réussi à s'en prendre à Freedom pendant l'Eagle Smash, et le torse de l'aigle à tête blanche était roussi des suites de l'assaut. Howard lui jeta un regard : il le laisserait se reposer un moment et réglerait ce problème lui-même. De toute façon, il tenait à être celui qui broierait le crâne du faggot avec la semelle de sa chaussure.

D'un Dash rapide, l'américain passa dans le dos du jap, et braqua Justice entre ses omoplates. Puis, il se rappela qu'il comptait frapper pour tuer, aussi il leva légèrement le canon de son revolver, et tira en direction de la nuque de l'autre. Des fois qu'il puisse toucher un nerf et le paralyser, ou au moins le priver de ses jambes, ce serait déjà une bonne chose de faite. Puis, il leva sa main droite au-dessus de sa tête, et y accumula son reiryoku, rafraîchissant instantanément l'air ambiant. Il puisa une bonne quantité d'énergie dans ses réserves, et bientôt, une silhouette de glace de quelques mètres de haut s'esquissa au-dessus de lui. Manipulant le pouvoir fourni par Freedom, le plus patriote des faucheurs donna à la masse gelée la forme de la Statue de la Liberté, mais la grima avec un faciès démoniaque pour instiller la peur et geler toute velléité de riposte dans le cœur de sa tantouze d'adversaire. Et il abattit son bras, comme pour un lancer au base-ball.

Sauf qu'en lieu et place d'une balle blanche, c'est une statue de glace de plusieurs mètres et pesant quelques centaines de kilos qui allait s'écraser sur l'autre moche. Howard courut à la suite de son gargantuesque projectile, couvrant la courte distance qui le séparait de l'autre, et une fois l'impact passé, il se jeta sur la première silhouette humaine qu'il discerna, sa main gauche irradiant d'une énergie d'un bleu cristallin. Et il balança sa paume en direction de ce qui semblait être une gorge. Si c'était bien le cou de son opposant qu'il enserrait, alors celui-ci se retrouverait gelée. Et la morsure du froid n'était pas connue pour faire de distinctions, bien au contraire. Elle constituait donc la parfaite alliée pour l'objectif d'Howard : mettre un terme à la vie de ce Shinigami, ici et maintenant. Peut-être que Connor le ferait exécuter. Peut-être qu'il déclencherait une guerre. Mais il n'en avait rien à foutre : c'est l'autre qui avait commencé et l'avait pris pour l'un de ses pairs déviants.

De toute façon, les jap' avaient un peu trop pris la confiance. Et ce n'était qu'un juste retour des choses que le fils préféré de la plus grande Nation au monde, l'être le plus à même de représenter la justice, la tolérance et la puissance dans toute la Soul Society, se charge de leurs punitions. Et puis, il était sûr qu'avec un caractère pareil, sa victime n'avait sûrement pas beaucoup d'amis. Peut-être même qu'on le remercierait pour ça, et qu'on lui offrirait une médaille ainsi que le siège de Capitaine-Commandant...

Spoiler:

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Mais il ne fermerait jamais sa gueule, celui-là ? Et vas-y qu'il fanfaronnait, qu'il baragouinait, qu'il se moquait... Et en plus de ça, il ne voulait pas être docile et se laisser buter. Et si jusqu'à présent il avait plutôt été sur la défensive, il montra qu'il savait attaquer, envoyant d'abord une boule de feu sur Howard. Bien que l'attaque perde un peu de puissance au contact de la Statue de la Liberté lancée par le Valentine, elle restait tout de même assez puissante, et le plus patriote des Reapers croisa les bras devant son corps pour se prémunir de dommages trop importants. Il grimaça en sentant la chaleur de la vague énergétique calciner ses bras, mais il serra les dents et ne cria pas. Pour la suite, il était prêt : il puisa dans le pouvoir de Freedom, et forma autour de lui un igloo glacé, en plus de grandes ailes brunes qui se déployèrent dans son dos et vinrent former un cocon autour de lui. Résultat, il annihila la quasi-totalité de la puissance du rayon électrique, et seuls quelques volts crépitèrent au contact de ses ailes. Toutefois, il avait légèrement manqué de discernement avec cette manœuvre, puisque l'autre avait avalé la distance entre eux pendant qu'il ne le voyait pas.

Et il le frappa à cinq reprises avec la drôle d'énergie obscure qui entourait son corps et lui donnait des griffes. Howard encaissa vaillamment, mais son manteau fut réduit à néant. Passant outre une nouvelle provocation de ce dégénéré, le Valentine réfléchit à la suite de la bataille. Les alentours étaient ravagés par leur duel, mais il n'en avait strictement rien à foutre, et puis de toute façon les Shinigami allaient vider l'endroit de ses occupants, donc au pire... Le Valentine dégaina Justice, et tira une unique balle, visant entre les deux yeux. Puis, il fit signe à Freedom, qui s'était remis de ses émotions, et leva l'index et l'auriculaire, lui indiquant la stratégie numéro six-cent soixante-six. L'aigle glatit pour acquiescer, et prit son envol. Howard chargea le clodo qui lui servait d'adversaire, et accumula du reiryoku autour de son avant-bras droit. Très vite, l'énergie durcit en glace et adopta la forme d'un gigantesque poing, toutes phalanges dehors.

Le Valentine arma son bras, et c'est ce moment que choisit Freedom pour passer à l'assaut : il piqua vers le dos du Shinigami, ses serres en avant, elles aussi infusées avec de l'énergie d'un bleu transparent. Double offensive donc sur l'autre clampin : d'un côté, un gnon qui lui casserait certainement toutes ses dents, et de l'autre, un pygargue bien décidé à geler ses épaules et à l'handicaper à grands renforts d'engelures. Sans compter la balle entre les deux yeux, qui l'avait peut-être déjà handicapé.... Pour la forme, le fils préféré des ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE beugla le nom de sa technique :

- BEHOLD ! THE FIST OF LIBERTYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY !

Et il frappa, de toutes ses forces.

Spoiler:

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