Le voleur de foudre. [Slovodan]

Sujet: Le voleur de foudre. [Slovodan] Lun 13 Oct - 14:34

Mais va plus vite bordel, il nous rattrape !
Oh, ferme-la tu veux ! C'est pas de ma faute si l'autre connard a piqué la caisse la plus pourrave de Tokyo !
A mon avis, c'est pas la bagnole le problème, mais le chauffeur !
Ou c'juste qu'z'êtes trop cons pour r'marquer qu'j'suis pas normal ! Giah-ah-ah-ah !

Soirée de fou, sérieux. Une course poursuite contre une voiture, en voie inverse et à une vitesse démentielle. Eux, les criminels, en bagnoles, moi à pieds. Ouai, normal. 'Faut croire qu'j'suis assez rapide pour tenir tête à leur poubelle sur quatre roues. 'Faut avouer que l'choix était vraiment pas malin, y'a larg'ment plus rapide dans c'tte ville, j'le sais pour m'être mesuré à des bolides bien plus rapides. Pour preuve, j'peux les tenir alors qu'j'suis connu pour me traîner un poil. M'enfin, j'vais pas m'en plaindre, d'habitude la course dure pas cinq minutes avant qu'j'sois distancé. J'viens d'débouler sur la gauche du chauffeur, sourire carnassier et r'gard fou, ivre de joie. Bordel c'que c'est une bonne soirée !

A GAUCHE MERDE !

La voiture, un vieux modèle de teinture noire, qui dérape et coupe brusqu'ment l'chemin, pour changer de trajectoire. Qui m'fauche au passage, moi qui ait pas eu l'temps d'réagir, j'm'envole vers l'avant, rebondit sur l'sol pour ricocher sur le pare-brise d'une nissan, avant d'm'écraser brutal'ment contre un feu. Il s'retrouve plié en deux, j'grogne mon mal. Non pas qu'c'soit si douloureux, c'juste désagréable. Que ça picote un peu, qu'on dira. Qu'ils aillent chier ces enfoirés d'braqueurs d'banque, j'vais m'les faire. Ce soir, j'suis un héros. Le héros dont cette ville a besoin. Qu'on m'déteste ou qu'on m'admire, qu'j'sois plus vu comme un fléau qu'un sauveur, j'm'en cogne. J'applique ma justice.

Et c'est souvent très expéditif avec l'tocards dans leur genre. J'force sur la vitesse, fonce dans l'tas dans une lumière verte. Y'a l'appel du sang qui s'fait violent. Les membres qui tremblent d'excitation, et l'marteau qui harcèle l'enclume à l'intérieur d'mon crâne. Désagréable, m'fait grimacer, serrer les dents, s'couer l'crâne d'gauche à droite. Mon allure qui ralentit, ma vision qui s'trouble, l'image part en couilles et l'son m'vrille les tympans. Bordel de merde. J'cours même plus droit, percute l'arrière d'une voiture qui part en tête à queue et provoque un accident plus loin. J'ai continué ma trajectoire droit dans un mur, qu'j'ai traversé tronche l'première...

Après de longues minutes dans les bras de Morphée, le réveil est douloureux pour le Fullbringer à la chevelure de feu. Désorienté, il force sur ses bras pour se redresser, l'effort lui vaut de tousser. Il examine les lieux d'un œil perdu, ne sachant pas comment il est arrivé ici. C'est en découvrant le trou béant dans la cloison à une vingtaine de mètres de lui qu'il comprend et commence à se souvenir. Il grimace, jure, et déchaîne sa colère contre la statue de marbre à ses côtés qu'il brise en mille morceaux. Après quoi, l'endroit, plongé dans l'obscurité et un silence ennuyant ne l'intéressant pas, il décide de regagner l'extérieur. C'est là que l'enfer se déchaîna.

Tokyo était en proie aux flammes, la population affolée tentait de fuir un ennemi que le Kichigai ne distingua pas dans un premiers temps. Chaussée défoncée, véhicules retournés, carbonisés ou encastrés à plusieurs dizaines de mètres dans des buildings. Des hurlements, des cadavres, des victimes, et des... Ganryû écarquilla grand les yeux, sa mâchoire inférieur retombant, manquant de se décrocher. Une hallucination, ce devait être une hallucination. Pourtant si réelle... il alla se marteler le front contre un mur, afin de s'assurer ne pas rêver. Il ne dormait pas. Haut dans le ciel, se démarquant de la nuit noir par ses couleurs vomissant, un chat gris, avec un corps en forme de pain à toaster.

Derrière-lui se répandait un arc-en-ciel lors de ses déplacements. La chose surréaliste fendit l'air, avant de retomber tel un missile en direction d'un groupe de touristes prenant la fuite.

Nyanyanyanyanyanyanya !

De la gueule de l'animal fut craché un rayon rose affolant qui désintégra les gens en une fraction de seconde. Pur produit de la folie psychologique de notre celtes qui s'ignore, en réalité rien de tout cela n'arrivait. Problème, dans la tête du Fléau, cela paraît parfaitement réel. Il hurle, déclenche son pouvoir, son reiatsu explose, le chat extraterrestre le remarque. Ils se jaugent du regard, Ganryû craque. Trop de rose, trop de truc qui fait gerber, trop. Il prend la fuite, à l'intérieur du musée...

Hum... Hum... Oui, on voit bien les pétales du tournesol en contre-fond. Et cette couleur... et cette couleur. Beautiful. Franchement, je ne comprends rien. Alors ok, c'est sympa, c'est même plutôt beau quoique je qualifie ça de « divertissant » mais ça choquerait probablement tout le monde. Cela me ferait également passer pour le cliché de l’Américain sans culture. Mais quel Américain va voir une exposition sur Van Gogh au Japon? À la réflexion, probablement pas mal. Mais je ne suis pas non plus n'importe quel touriste. Je suis un dieu vivant !

Enfin c'est l'idée que je me fais. Le doux rêve. Disons mon objectif. La semaine dernière je suis venu voir cette magnifique expo sur les corrélations entre les dieux nippons et ceux plus orientaux. Il y avait une part de légende asiatique comme des mythes européens et enfin une partie qui parlait de l'influence sur la culture globale. Surtout à l'heure de la mondialisation. J'ai été émoustillé par les représentations du Raijin, le dieu manipulateur de foudre. Moins par ses tambours quoique c'était assez drôle à voir. Il faisait le parallèle avec Thor et son marteau qui...et bien martelait les cieux nordiques.

Étrangement, le grand blond ne m'a pas intéressé plus que ça. Peut-être que les comics m'ont ruiné le personnage. Ce n'est pas comme si on parlait de Loki... là... là... il y a du level ! Là il y a de la profondeur ! Alors certes dans les vieux films de Marvel, il prend cher juste parce que c'est un méchant. Mais bon... les goûts et les couleurs... de plus c'est du cinéma, ça doit plaire aux masses. Le gentil gagne donc. C'est con, je ne suis pas très gentil moi. Dans l'absolu, je ne suis pas réellement méchant. Je me dis juste que si je peux le prendre, pourquoi je me gênerais? Au final c'est la loi la plus basique de la nature, le chasseur et le chassé.

Sauf que plongé dans mes grandes discussions avec moi-même, en train de discourir sur l'art et les arts, je suis pris de stupeur quand le monde se met à bouger. Littéralement. Tout autour de moi tremble, les tableaux manquent de tomber quand les statues elles s’écrasent de manière minable sur le sol marbré. Les gens crient. Je crie. Bien vite, je suis le mouvement de foule et me réfugie sous un bureau. J'avais entendu des fréquents tremblements de terre sur l'archipel japonais mais je ne m'y attendais tout de même pas. Dans ma stupeur, je ne peux m’empêcher de reconnaître le professionnel des autres visiteurs du musée. Ou est-ce juste l'habitude? De fait, s'ils ont l'air d'avoir peur, ils ne sont, étrangement, pas plus inquiet que ça.

Jusqu'à l'explosion. Suite à un nouveau tremblement de terre, des volutes de fumée ont pénétré les galeries, projetant une flopée de petits cailloux et de son de l’extérieur. Clairement, un bout de mur venait de s’écrouler. C'est là que la panique a prit la foule dans ses bras. Tous se sont mis à sortir et à courir vers les lumières vertes indiquant la sortie. J'ai failli faire pareil. J'allais faire pareil même jusqu'à ce que j'aperçoive une masse sombre sur le sol. Elle était légèrement décalée des axes de sortie mais au final...pas tant que ça. Sinon je ne l'aurai probablement pas vu. Plus je m'en approchais partagé entre la curiosité et l’inquiétude, plus j'en prenais la considération humaine.

La foule l'avait-il tué marchant dessus comme un troupeau effréné? Était-il passé à côté l'ignorant comme un SDF? J'allais faire de même tandis que mon bras contre mon nez j'avais de grandes difficultés à respirer. Tout le rez-de-chaussée du musée s'était transformé en un monde gris de débris et de bruit. J'apercevais à peine les lumières indiquant la sécurité extérieure désormais. La sortie. La chose. La sortie. La chose. Rhooo shit. J'ai eu beau lever les yeux au ciel, cette foutue humanité, la même qui aime les chatons et les best of pendant les vacances de noël me poussa à aller attraper le j'en étais sûrs, futur cadavre pour le transporter au-dehors.

Fuck is heavy.

Je galère tellement à l'amener à l’extérieur que je manque de m’écrouler, crever dans le processus. Je ne vais pas plus loin que l'ouverture donnant dans la rue, à peine le poussais-je sur le côté pour éviter d'être de nouveau marché dessus par d'autres visiteurs. Je sus comme un bœuf. Worth it. Ma conscience se sent bien. Manquerait plus que du bouche-à-bouche et elle prendrait une voix pour me féliciter. Le souffle court, avalant de grandes gorgées d'air je jette un regard inquiet au zombie à mes côtés. Un zombie rouquin. C'est bien ma veine.

-Hey. Hey toi. T'es mort?

Du doigt, je le tapote pour avoir une réaction. Je détecte un très léger courant électrique mais ça me suffit amplement. J'aurais pu m'en étonner car plus étranges que ceux d'un être humain normal mais là n'était pas le moment, ni le jour. Je ferme les yeux, remerciant que l'effort herculéen soit terminé. Il n'y a plus que ça qui compte.

Grmblblmprhm...

Voilà c'qui arrive quand on tente d'causer alors qu'on sort tout juste d'la sieste. Y'a les muscles d'la mâchoire engourdis et ça veut pas articuler, putain. 'Va bien falloir pourtant, pour répondre à l'abruti qui m'croit mort. C'que j'vois d'ma position allongée ? Qu'il est blond. Mais genre, vraiment beaucoup. C'quoi c'tte longueur d'cheveux ? On lui a jamais appris qu'c'pour les gonzesses, l'cheveux longs ? Y'a une règle simple pourtant avec les tifs. Courts pour les mecs, longs pour les femmes. Et tu fous du gel, ou un truc qui les empêche d'retomber et d'te faire passer pour une lopette. Merde, il m'gonfle d'jà lui. C'que j'renifle d'ici, c'est qu'il est pas du coin. Un étranger, encore un.

Hey toi, j'ai l'air d'être mort du gland ?

Qu'il réfléchisse un peu, ça va pas lui trouer l'fion. J'grogne et m'relève, c'est c'que j'ai déjà l'impression d'avoir vécu c'tte scène, d'où ma mauvaise humeur. Tombé dans les vapes, être réveillé par un type louche et d'une façon pas plus nette, moi ça commence à m'les briser. M'enfin, il part avec un sérieux avantage que l'autre avait pas, il ne schlingue pas. Et il ressemble pas à un clochard, juste une tantouse. J'le zieute un moment, silencieux. J'ai c'truc, pour distinguer les tarés quand j'les vois. Lui, il a c'petit quelque chose qui m'fait penser qu'il est pas normal. J'remarque la poussière sur mes fringues, et m'décide d'regarder autour d'moi, savoir c'qui s'est passé.

Bordel de. On est où là ?

L'endroit r'ssemble à un gros bâtiment inutile, avec une grosse entrée, faites assez sal'ment. Genre, un type qui s'encastre dans un mur aurait pu faire la même. C'est moche. Maint'nant, reste à savoir comme j'ai atterrit jusqu'ici et pourquoi lui, il m'pensait mort.

T'es qui toi ? Et pourquoi, quand j'pique une sieste, tu crois bon d'me réveiller ? T'as genre des envies suicidaires ou c'ta cervelle qui répond aléatoir'ment suivant l'situation ? Non attends, ça c'est moi. Giah-ah-ah-ah !

J'retrouve rapid'ment l'rire, c'bon signe. J'vire la poussière et les morceaux d'gravats d'mes fringues, 'fait chier. Le truc, c'est que j'ai une petit idée d'comment j'en suis arrivée là, et j'aime pas. Y'a pas que des avantages à c'tte maladie qui m'ronge. Les docs disaient que j'étais dang'reux, ça j'suis content. Ils disaient que j'tais pas foutu d'tenir une conversation, j'm'en cogne complet. Qu'ils disaient que j'allais ramasser d'violentes hallucination à travers les dents, là je grince d'dents. Au départ c'tait cool, mais pas être foutu d'sen souvenir et voir là où ça m'mène par moment, ça rend l'truc craignos.

Toi, tu connais un psychastre... un psicastre... un psychtraste... un... un mec qui soigne les cerveaux !

Putain de profession d'branleurs à la con.

Je regarde le grand rouquin. C'est qu'il a une énorme b...biscotto. Il a une énorme biscotto. Même qu'il a plusieurs et que c'est masculin. Des biscottos donc. Par contre il s'est remis à parler donc il n'est pas vraiment mort. Enfin « parler », c'est un bien grand mot. Disons que des sons sortent de sa bouche. Si je déplaçais un peu ma main, je pourrais même les transformer en gémissement de bonheur. Toujours adossé au mur, je ne peux m’empêcher de sourire alors que mon bras se lève en direction de l'homme que je viens de sauver d'une mort certaine que pour être interrompue par une phrase, un vrai cette fois. Déception. Libido non desservit. Déprime. En fait j'aurais presque préféré qu'il meurt. Au moins quelques minutes, le temps de faire mon affaire.

-Du gland? Bah j'aurais aim...attends, quoi?

C'est que j'ai failli tout déballer. Note à moi-même, ne pas être plongé dans son envie sexuelle quand on te parle. Cela dit, ce n'est pas facile ni contrôlable ces trucs-là. Heureusement pour moi il ne semble pas remarquer ma confusion et continue à déblatérer contre des mots. Des questions, encore et encore alors que je reste coincé sur la première et ma bourde évitée de justesse. Il me faut faire un effort pour me concentrer sur la réalité.

- Hum... Tokyo, japon?

C'est quand même con d'oublier le pays où t'es. Surtout un si particulier comme celui-ci où tout est écrit en bâtonnet. Mais peut-être confondait-il avec Tokyo, Texas. Ou Kyôto. Parce Qu'au Japon, en peuple intelligent, ils ont deux villes avec les mêmes syllabes. Probablement pour confondre les touristes comme moi. Les salauds. Entre-temps, le rouquin aux gros biscottos continue de me parler. La moitié des mots me passent au-dessus tandis que mes yeux lui passent dessus. Ses abdos, ses pectoraux, ses biceps... Ho oui. Ses biceps.

-Hein? Un psychiatre? Heu... à la télé aux states, on a une émission : « Francisco Arkham's Asylum ». Ça passe la nuit.

Cependant, ce n'est pas vraiment le cerveau qui m'inquiète. Il vaudrait mieux vérifier qu'il n'a aucune blessure sur lui. Je devrais vérifier. J'ai envie de vérifier mais tout le monde n'est pas prêt à connaître les joies de l'amour libre et sans barrière. Encore que, dans une ruelle sombre, quelques petits chocs électriques pour assommer ma cible, oui, pourquoi pas. Là, en plein jour, alors que c'est le bordel et que des pompiers ne vont pas tarder à ce pointer... à moins que ça ne soit une crise cardiaque. Stress, poil roux, ça me semble possible. Je suis presque tenté d'apposer ma main sur sa poitrine pour sentir ses muscles. Et faire repartir son cœur. Quitte à le faire repartir...pour moi. Cela serait trop mignon.
Souriant, à moitié délirant, je me décide à me relever. Je vais bien, il va assez bien. Je peux enfin me permettre de prendre du recul sur la situation. C'est que je n'ai pas une âme de sauveteur, ni de ranger du risque. Du doigt je pointe le gros trou dans le mur.

- On croirait presque qu'une voiture vient de rentrer dans le musée. C'est un musée à Tokyo ça, au cas où t'aurais aussi oublié. Enfin... c'était. Il va beaucoup moins marcher maintenant.

Derrière moi, le cirque urbain se met en branle. Journaliste télé, sirène de pompiers, de flics et d'alarme à réveil. Je jette un coup d’œil désintéressé juste pour mesurer leurs avancées, laissant ma bobine tesla chauffer sur ma poitrine. Une petite douleur familière s'installe au niveau de ma peau, une brûlure faisant office de meilleure amie. Toujours présente, que ça soit les bons ou les mauvais jours. Ceux où je peux libérer mes petits nageurs ou ceux où je traîne avec un rouquin. Les premières paroles des passants atteignent mes oreilles et avec eux, les habituelles phrases des reporters en direct. Alors, je laisse l’électricité parcourant mon corps monter les échelons au point qu'un voile blanche semble parcourir chaque centimètre de ma peau et recouvrir mon visage comme une vague partant de ma poitrine et allant dans toutes les directions.

Jusqu'à ce qu'un nouveau bruit me rappelle a présence des gros biceps. Fuck (me).

Tokyo. Japon. Non mais sans déconner, t'as d'viné ça tout seul sherlock ?

J'comme l'impression qu'il s'fout légèr'ment d'ma gueule lui, ça me plaît moyen. C'qu'il doit pas savoir, c'que l'dernier type de sa trempe qui s'est foutu d'moi, j'l'ai enterré quoi. Moi j'rigole pas, surtout avec les faux hommes. Ouai, ceux qui font genre qu'ils aiment fourrer les femmes mais qui trempent que dans du mâle, par derrière. Chacun sa pratique, son style sexuel, j'suis d'accord. Mais j'suis pas obligé d'l'accepter d'mon côté, surtout si l'autre m'prend pour un débile. J'lui fait comprendre par une expression du visage qu'il d'vrait pas r'commencer c'coup-là, mais quelque chose m'dit qu'il percute pas. C'est qu'il a l'air dans son univers, Barbie. Sa réponse l'prouve bien.

Euh... Staytsse ? C'quoi ça comme marque de télé, une Staytsse ?

Il a une façon bizarre d'causer quand même, avec son foutu accent chelou. Francis Quo Harquamss Asilaume qu'il enchaîne, l'nom de l'émission. C'genre d'merde passe l'soir ? J'connais pas. Tu m'diras, la nuit, j'ai autre chose à foutre qu'de glander d'vant la télé. Il m'claque un sourire. Perturbant, dérangeant. C'est qu'ça m'a tout l'air d'un psychopathe le Barbie. Hé, il m'intéresse l'gars. J'lui prête plus d'attention. Un musée, en v'là une vraie réponse. C'est donc un putain d'musée. Bah tiens, j'sais même pas c'que c'est. Qu'il va beaucoup moins bien marcher qu'il m'dit. Là, c'moi qui pige pas. Un musée, c'est électronique ? Genre, y'a un bouton caché et il s'active ?

Bordel de. Toi, t'es fort. T'es très fort ! D'habitude, c'moi qui raconte d'la merde en boucle, mais là j'ai trouvé quelqu'un d'taille ! Giah-ah-ah-ah !

Derrière-nous, y'a l'chaos qui s’enclenche. Parce que c'monde d'guignols faiblards est comme ça, au moindre incident, c'la panique. Alors on envoi les flics, les pompiers, les urgences, et les débiles avec leurs caméras pour tout filmer. Parce que oui, ils r'ssentent l'danger, chient dans leurs frocs, mais ont ce besoin vic'lard de mater derrière leur écran l'phénomène. Et ils espèrent, prient, donneraient tout pour que ça tourne mal. Que ça explose dans tous l'sens, qu'des cinglés ouvre l'feu et ferraillent tout c'qui bouge. Ils implorent au fond d'eux, honteux, pour qu'le sang coule. Parce qu'ils sont comme ça, putains d'psychopathes refoulés. Eux sont les pires.

Oh. V'là l'cavalerie d'clampins ! R'garde-les qui déboulent, armés, à l'abri derrière leurs bagnoles, à penser que ça va aller, qu'ils auront pas à tirer, qu'ils pourront rentrer chez eux indemne. Mais j'vais l'briser c'putains d'fumiers !

J'remarque qu'l'autre en a rien à foutre d'c'que j'lui dit. Et ça m'fait marrer, éclater d'rire. Il a des couilles le Barbie. Et un pouvoir, d'ce que j'crois comprendre. J'zieute son p'tit numéro. Plutôt stylé. Et efficace, d'vant nous ça semble rien comprendre et paniquer. Y'a comme une couille dans l'pâté avec leurs caméras et autres conn'ries. J'les vois qui s'affolent, tentent d'chercher une solution. J'éclate encore d'rire, avant d'coller une claque dans l'dos du blondinet. Y'a des chances qu'il soit comme nous, un Foullebringue. La fête a commencée, j'compte bien y prendre part. M'défouler comme rar'ment. Histoire d'accueillir l'nouveau comme il s'doit.

TOKYO ! JE VOUS SALUUUUUUUUUUE ! GIAH-AH-AH-AH-AH-AH !

Unbreakable. La p'tite figurine d'pierre dans ma main, j'active mon pouvoir. Y'a mon Reiatsu qui explose, histoire d'frimer. Déjà, les pauvres types s’effondrent sous la pression, pas foutus d'tenir l'choc. Mais c'pas terminé. J'pose mes mains au sol, y insuffle mon reiatsu. Y'a les roches qui en prennent un coup, et d'viennent du sable. Une bonne grosse quantité réutilisable. Et c'est c'que j'fait. Dans un vacarme assourdissant, l'sable éventre la route en deux, juste sous l'attroupement. Monte haut dans l'ciel, avant d'retomber lourd'ment, engloutissant l'gens en bas. Y'a des cris, des tentatives d'fuite, des larmes, et surtout la mort. Si y'a des survivants, ils s'font discrets.

Reste les témoins, amassés en p'tits groupes un peu partout, au loin, en sécurité, pour l'moment. Mon rire gras botte les fesses du silence. J'suis content.

Sujet: Re: Le voleur de foudre. [Slovodan] Sam 8 Nov - 2:17

Ho...ok. alors que je me retourne vers Biceps, j'ai l'impression de me prendre une énorme baffe dans la gueule. Presque littéralement vu la mandale du personnage qui me tombe sur le dos. Ça fait mal. La douleur est pourtant vite oubliée une fois qu'il s’énerve. Est-il énervé? Cela ressemble plus à de l'excitation. Un mec pas normal, c'est sûr. Un mec comme moi. C'est là que la baffe mentale arrive. C'est là que mon intérêt atteint des sommets. Comme dirait un vieil acteur, vous aviez ma curiosité, désormais vous avez mon attention.

Puis il pète son câble. Tout semble plus lourd et des gouttes ne tardent pas à se former sur mon cou alors que ma vision se remplit d'une énergie noire. C'est glauque et pendant un temps, j'ai bien peur que je vais crever. Au moins tomber dans les vapes mais excepter un hoquet de surprise et de m'être plié en deux sur le coup, je me rends compte que ça va. Les gars loin dans mon dos, beaucoup moins. Par réflexe je me jette au sol, juste pouvoir les énormes monceaux de sol venir écraser les flics, les pompiers et les passants en tous genres. Moi-même derrière un rocher, un ancien bout du musée probablement, je jette un coup d’œil au malade à côté de moi.

Lui et son rire gras. J'ai l'impression de voir un catcheur effectué son petit show pour le public. Sauf que là c'est pour de vrai. Là c'est de la baston type comics. Dire que je trouvais Thor minable avec son armure et son petit marteau pourfendeur d’éclair, Ginger ici présent vient juste d'envoyer des centaines de kilos en l'air juste en tapant dans le sol. Comme ça.

- NAN MAIS T'ES MALADE? !

Je ne peux m’empercher de crier, l’inquiétude se mêlant à la colère pour donner une étrange rage dans ma voix. Il n'était pas net ce gars. Pas net du tout. Personne n'attaquait les flics en plein jour comme ça. PERSONNE. Si j'avais développé mon talent pour ne pas être reconnaissable par les caméras c'était bien pour éviter la célébrité non voulue.

Mais peut-être voulait-il être célèbre. Peut-être s'en foutait-il d'être reconnue. Peut-être était-il juste trop con pour ça. Je sens mon cœur battre à cent à l'heure dans ma poitrine, ça fait presque mal. Tout aussi est un cauchemar de publicité mal venue. Je me retournais quelques secondes pour scruter l'obscurité du musée. C'était une mauvaise idée, je le savais. Qui va aller se terrer et ainsi se coincer pour échapper à ses assaillants? Alors certes, le colosse ne semble pas être du genre à carrer d'être assailli. Je dirais même qu'il apprécie plutôt ça. Un masochiste. Parfait.

- Tu vas faire quoi lorsqu'ils vont te retrouver idiot? Tu crois que tu pourras faire joujou avec le sable lorsque tu seras sur une table d’opération?

Les sirènes autour de nous sonnent encore plus fort, bien que l'attention se soit déportée sur la tragédie humaine. À vrai dire, j'aimerais aussi y jeter un coup d’œil. Tout ce sang, toutes ses victimes. Il doit bien en rester des vivantes, juste sur le point de passer de l'autre côté du voile. Non, je divague. Je me secoue la tête, oeil fermé pour m'en sortir ces pensées. On avait quelques minutes devant nous avant qu'hélicoptère et autres GI Joe ne débarque, mitraillette à la main.

- T'as jamais vu de film? Lu de bouquin? Tu crois tenir combien de temps avant qu'ils ne viennent t’étudier? Avant que tu te transformes en singe de laboratoire? Fout un masque au moins bordel !

Sans même m'en rendre compte, je tends la main, le poids serré. Des lueurs bleues s'en dégagent entre mes doigts et lorsque j'ouvre ces derniers, des arcs électriques les relient tous. Cela n'aurait pas autant d'effets qu'en pleine nuit mais cela serait mieux que rien. De plus, j'étais visiblement le plus fin de nous deux. À moi de prendre les choses en...et bien en main. J’abattis celle-ci avec force sur le sol, créant une onde de choc indolore sur plusieurs mètres à la ronde. Le choc, le vrai, serait pour les appareils électriques. Tout un quartier mis HS en quelques secondes. Pas de lumière, pas de train, métro, avion. Aucune caméra, ni voiture également. Soit un gros bordel et, dans tout ça... un silence de mort. Car le monde, le monde humain...leur monde marche sur deux choses : l’essence et l'électronique. Enlevez l'un des deux et nous repartons des centaines d'années en arrière. Qui sait faire pousser des céréales sans pesticide? Mieux, qui sait cuire un œuf sans internet?

- On s'en va mec, tu sais peut-être te débarrasser des flics mais vaut mieux éviter l'armée ou peut-être l'unité spéciale secrète qu'ils ont dans ce pays.

Imagine, des robots samouraïs débarquent et balancent des lasers? Je suis sûr que ça existe déjà dans leurs bds étranges mais si ça se trouve, le gouvernement a vraiment des mecs comme ça. Après tout, des gars peuvent manipuler la roche et le sable, alors pourquoi pas des cyborgs? Je jetais un coup d’œil soupçonneux à Ginger, me demandant un moment s'il allait me suivre. Du peu que je l'avais vu à l’œuvre, il était plus du genre à rester pour taper sur les survivants. Un autre jour, dans une autre vie, j'aurais probablement fait de même. Là, le danger des robots samouraïs était trop grand. C'est le pas volontaire que je repris le chemin du musée éventré, supposant qu'avec un gars comme le colosse, je n'aurais pas à me soucier de porte de sortie n’étant pas à portée. Quelques mètres à l’intérieur, je m’arrêtais pour autant, hésitant sur la direction à suivre. Il ne faudrait pas ressortir dans un autre bâtiment... ou sur une voiture de policier. Surtout quand tu veux t'en éloigner. Aussi me retournais-je vers mon compagnon sans âme. Vu ses capacités, il saurait probablement mieux décider que moi sur ce coup.

- Comment t'as fait ton coup tout à l'heure? T'as des pouvoirs toi aussi? Tu es une expérience scientifique?

Expérience raté, cela allait de soi. Si ce n'était pas niveau sécurité et obéissance, au moins pour le côté taré, Edward aux mains d'argent. Sans l'admettre, j'étais curieux. J'avais bien sûrs vu les fantômes, les monstres et les dresseurs de bestioles qui les envoyaient combattre les premiers. On se croirait presque dans un jeu vidéo. J'émis un petit reniflement amusé en m'imaginant en souris électrique. Ne restait que je n'avais vu aucun humain être capable de truc surnaturel comme moi. Peut-être l’évolution naturelle.

- T'es un mutant?

Voilà qui serait cool. Où trouvait-on de l'adamantium pour faire des griffes rétractables? Non, mauvaise question. Étais-je le seul à l'avoir vu allongé dans les décombres parce qu’il était une sorte de fantôme comme les dresseurs d'animaux mystiques? Alors certes, il avait balayé la foule mais j'avais vu les autres, de loin évidemment, faire aussi des dégâts au monde réel. Tellement de fuite de gaz, ça m'étonnait que personne n'ait soupçonné autre chose. Well...... c'était avant Karakura. Une ville n'est pas rasée et trois millions d'habitants exterminés en une journée juste pour une fuite de gaz. Une phrase sonna alors dans ma tête, un dialogue d'un vieux film avec Bruce Willis. Une phrase que je répétais dans un murmure presque indépendamment de ma volonté.

- Je vois des gens qui sont mort.

J’accueille mal la soufflante qu'le nain blond pousse. Parce que j'la comprends pas, c'lui qui a ouvert l'bal en jouant avec la foudre ou j'sais pas quoi. Moi, j'me suis contenté d'suivre, en pensant qu'il s'éclaterait d'mon p'tit numéro, que dalle. R'garde comment cet ingrat m'remercie, en m'hurlant à la tronche comme s'il s'adressait à un débile. J'sais qu'j'suis pas une flèche, mais j'ai d'quoi faire tomber l'dents quand j'aime pas l'ton qu'on prend avec moi. Il a plutôt intérêt à pas trop ouvrir s'gueule trop fort s'il veut vivre assez longtemps pour pouvoir raconter c'tte aventure à ses futurs mioches. Des gamins qui s'ront aussi bouffeurs d'culs qu'lui, j'mise un pack d'bières dessus.

Calme Barbie, pète un coup ça ira mieux. T'as cru que d'guignols d'leur espèce étaient foutu d'me capturer ? GIAH-AH-AH-AH-AH ! J'suis un Foulebringue bordel ! Il en faudrait d'milliers d'comme eux pour m'avoir.

J'suis très sérieux, j'crains aucun d'ces types. Encore moins les armes qu'ils s'trimballent. L'autre a vraiment pas l'air bien bordel. Il irait quand même pas crever d'crise cardiaque sous l'choc hein ? J'm'en inquiète, pas envie qu'il m'crève sous l'tronche parce qu'il a l'cœur fragile merde. J'écoute ses conn'ries, c'mots qui dégueulent d'sa bouchent sans jamais s'arrêter. Et ça m'fait bailler d'entendre toute cette merde. Lui, il doit pas s'amuser souvent à vivre la peur au bide. Il s'chie d'ssus à l'idée d'finir comme cobaye, est persuadé qu'c'est c'qui lui pend au nez s'il sort d'sa planque pour déconner un peu. Un énorme ramassis d'conneries oui, j'vais lui raconter c'qu'il s'passe quand tu t'fais attraper.

Si j'me fais coincer, j'm'échapperai, comme l'dernière fois. Y'a rien qui pourra m'retenir d'aller où j'veux, faire c'que j'ai envie d'faire, pigé ?

C'quand même con d'avoir son potentiel et d'le foutre en l'air par peur. Il veut s'barrer. Moi pas. Il insiste, ça a l'air d'lui tenir à cœur d'foutre l'camp avant l'arrivée des renforts. J'grogne, grimace, puis hausse les épaules. C'sera pas pour aujourd'hui, l'grande grande guerre. Personne nous voit nous engouffrer dans l'musée, l'froussard a plongé l'quartier dans l'noir. Intéressant c'pouvoir, il donne des idées. L'mien semble l'intéresser aussi, vu les questions. Y'a un son qui perce entre m'mâchoires en réponse au terme expérience scientifique. L'genre qui laisse pas planer l'doute quant à la stupidité d'son utilisation. J'ai toujours eu en horreur qu'on m'compare à un rat d'laboratoire.

P'tite contrariété brièv'ment balayée par l'douce satisfaction d'être r'connue à sa juste valeur lorsque l'seconde tentative s'fait entendre.

Gagné ! Un mutant, c'ça. Bon, j'me suis pas encore trouvé un surnom trop classe comme certains, mais dans l'idée c'ça ! Un mutant Foulebringue. C'quoi la différence avec un mutant d'base ? C'simple. Plus performant. Plus résistant. Plus badass. Giah-ah-ah-ah-ah !

Il marmonne c'con. J'lui réponds à s'question et il m'écoute pas, préfère chuchoter à lui-même, subit'ment touché par une violente schizophrénie.

Et toi l'pétochard, t'es qui ? C'quoi tes traumatismes ? C'quoi ton histoire ? Explique comment on s'démerde pour perdre ses couilles et encore croire qu'on est un homme ? 'Devrait être interdit d'avoir autant la trouille sérieux ! A un moment, j'ai bien cru que t'allais péter cardiaque ! Giah-ah-ah-ah-ah-ah !

Comme il a pas l'air d'savoir où aller, j'passe d'vant. C'moi qui guide, direction un coin peinard. Que j'défonce une cloison qui donne sur l'extérieur, en pleine route, vide de monde. 'Faut dire qu'avec le bordel provoqué d'l'autre côté, y'a personne qui aurait l'idée d'nous attendre ici. On trace l'long d'la rue, déboulant à droite sur une p'tite ruelle à la première occaz'. J'lève régulièr'ment l'yeux vers l'haut des immeubles, j'guette son arrivée. L'chevalier noir, l'justicier d'la nuit. Lui, il porte un masque, ça ferait plaisir à Barbie. 'Faut faire gaffe qu'il déboule par bursqu'ment pour v'nir nous briser l'genoux et nous ramene en taule. Quoi ? Non c'pas une légende c'type, il existe.

Dis Barbie, t'crois aux créatures d'la nuit ?

Que j'lâche simpl'ment, avant d'éclater d'rire. C'que j'aime c'tte ville. On continue d'marcher, vers où j'sais pas, mais on y va.

Badass, badass, pas si bad que ça son petit ass. Bien musclé, qui ressort bombé de son pantalon déchiré... moi j’apprécie même si je ne le dis pas. Je ne sais pas pourquoi, je pense qu'il ne serait pas pour un moment de détente dans la nuit américaine que je viens de créer. Il ne doit probablement pas savoir ce qu'est la nuit américaine également. Et si j'avais encore des doutes, l’enchaînement de phrase où il manque des mots finis de me convaincre. C'est à mon tour de grimacer suite à l'échange de paroles. Certes je suis un froussard, je choisirais le terme « réfléchit » mais ça passerait probablement au-dessus des épaules.

Lui, contrairement à Drax ne saurait pas attraper la nuance lui échappant. Question de vitesse que la masse rouquine n'a probablement pas. Pendant un temps, j’hésite à lui parler de ce qui fait vraiment un homme, les responsabilités, le fait d'assumer ces conneries ou prendre soin de sa famille. Malheureusement, en y réfléchissant quelques secondes, je me rends compte que j'ai un peu fui tout ça en découvrant mes nouvelles capacités. Du coup c'est un poil embêtant. Du coup je préfère gagner l'argument autrement.

-J'ai vingt ans.

Voilà. Comme ça c'est dit, je suis encore un ado ou pas loin. "I'm juste a girl" comme dirait cette vieille chanteuse. Gwen Stefany? Je ne me rappelle plus exactement. Un truc de l'époque de mes parents ça. No doudt. Je me mets à ricaner tout seul à mon jeu de mots avec le nom du groupe. Finalement je m'en rappelle bien. Sauf que je suis pas une fille. On m'a déjà traité de la sorte à cause de mes longs cheveux dorés ou de mon attirance pour les gros rouquins musclés mais étrangement, j'ai toujours un organe sexuel masculin. Ce qui est bien utile lorsque je veux électrocuter mes victimes. Ou « faire l'amour » comme disent les vieux. J'ai bien envie de demander à Ginger à côté s'il est vieux et s'il fait l'amour mais je me retiens. Là encore, une intuition qu'il ne va pas aimer ma question et moi sa réplique. C'est qu'il y a des gens susceptibles alors des gens susceptibles sans âme, c'est encore pire. Heureusement pour moi, il reprend la parole sans sembler noter mon petit passage solo.

-Créature de la nuit? Genre les vampires, loups-garous tout ça? Non. Sauf s'ils avaient le physique de Robert Pattinson jeune parce que hum... you know.

Totalement clair. J'aime être précis dans mes déclarations.

-Non attend. Barbie?

C'est que j'ai presque envie de tourner la tête pour voir s'il parlait à quelqu'un d'autre. Pourquoi barbie? Encore le préjugé que si j’aime bien les hommes huilé et musclé ainsi que les gars tout blancs mais qui brille au soleil je suis forcément une jeune fille vaine et en plastique? Bon ok, on sait tous que la vie en plastique c'est fantastique mais quand même...

-Sinon heu... les fantômes et les dresseurs.

Un instant, j'aurais tellement aimé que ces derniers ne soient que des imaginations ou hologramme pour une émission télé. Le genre de pub virale 4.0 pour le nouveau Pokémon "Matière Noire" et "Éther". Ça faisait quoi? Le dixième opus sans compter les reboots? Douze? Je ne savais plus trop. J'avais vu une pub ici à Tokyo, logique c'est le pays original mais c'était un peu flou dans ma mémoire. Y avait-il un pokémon feu en forme d'ours crachant de la lave? Peut-être. Probablement. Mais la situation me poussait à zapper mes questions existentielles pour le moment (j’espérais juste qu'il ne se transforme pas en feu/combat) car Ginger s'était remis à courir dans une autre rue déserte. Apparemment, il avait peur de quelque chose. Un hélicoptère peut-être? La CIA? Le FBI? Ils sont ça ici? À demi-essoufflé, le sport ce n'était pas trop mon truc, je tentais tout de même de continuer à lui parler. Pourquoi? Parce que je suis un peu con.

-Après... ils sortent aussi le... le jour !

Merci les pertes de souffle pour prononcer une phrase claire et audible. Lucky me, le colosse finit par s’arrêter dans un coin un peu plus hors de vue. J'ai l'impression que ma poitrine va exploser, comme en conséquence à son annonce. « péter cardiaque ». car lui bien parler le Japon. Ou alors c'est moi qui ai mal compris, c'est possible aussi. Avec n'importe qui d'autres, cela aurait ma première option d'ailleurs. Une fois calmé, je peux arrêter de me tenir les genoux et relever vers le nez face au géant roux.

-Bref, mes testicules vont très bien merci. Weeeeeell... techniquement, j'ai quelques soucis de reproduction. J'ai plus tendance à envoyer des décharges électriques.

Tout de suite c'est parti dans l'intime mais, it's OK. A vrai dire, c'est lui qui a évoqué le sujet le premier... alors certes, il n'a pas évoqué ses calculs rénaux mais on est plus à ça près. Dans l'absolu, j'aurais peut-être dû me retenir, il ne va jamais vouloir qu'on couche ensemble maintenant et apparemment, il peut facilement me retourner et pas de la bonne façon vue ce qu'il a fait aux voitures devant le musée. Not so lucky me then.

-J'viens d'un pays, les USA, t'ont dû en entendre parler où les flics ont une tendance à tirer d'abord et poser des questions après. Tu vois Rambo? Bah là-bas c'est tout le monde et c'est carrément leurs guerres ! Enfin bref, je suppose que je suis un mutant aussi. Ce n'est pas vraiment comme dans les comics mais c'est ce qui s'y ressemble le plus.

Inconsciemment, je porte ma main à la bobine qui pend sur ma poitrine, caché par mes vêtements. Je la sens réagir à mon contact, chauffant sur ma peau, la brûlant légèrement même.

-Et toi, t'en connais d'autres des mutants? Genre vous avez une académie comme le professeur Xavier?

Je ne peux m’empêcher de rire à cette idée. Quand le réel dépasse la fiction. Enfin, vu ma vie, vu les fantômes, les monstres et les dresseurs. Vu cette ville folle à lier, ça fait bien longtemps que Marvel est dépassé. Je n'ai pas encore rencontré de monstre à la DC cependant.

-Tu sais, dans le musée que t'as détruit juste là, il y avait justement une exposition sur les gars à pouvoirs, les comics, les films, tout ça. T'aurais dû y faire un tour normalement plutôt que péter tout un mur... Il y avait notamment un truc sur votre propre mythologie. Je dois t'avouer que j'ai bien aimé cette histoire de Raijin, le dieu de la foudre. Bon, je sais que c'est mon ego qui parle mais je m'imaginerais bien dans ses chaussures. Sans les tambours par contre, ça c'était ridicule.

Alors que je prononçais ses paroles, je me sentais légèrement ridicule également. Je n'ai jamais été du genre à être obsédé par mon image ou possédant des rêves de grandeur. Bien sûrs que petit, je me suis vu animé de pouvoir comme dans mes dessins animés et mes comics mais ça restait des jeux d'enfants. Jamais ne n'aurais cru pouvoir devenir quelque chose d’aussi irréel que je le suis maintenant. Seulement, si j'avais pu en arriver là, peut-être pourrais-je aller encore plus loin? De nouveau, ma bobine Tesla se mit à chauffer dans ma main, douleur et plaisir se mélangeant en une sensation que je connaissais bien désormais.

De quoi il avait parlé? De Foul Bring? Provocateur de faute? Fool Bring, provocateur de folie? Le colosse était fou, pas de doute là-dessus. Tout du moins il lui manquait quelques cases qu'il avait probablement placées dans ses pectoraux.

-C'est ton pouvoir ça, fool bring? Mais hum... ça n'a aucun rapport avec le sable. Tu as raison, faut changer le nom.

T'as vingt ans et quoi ? T'veux une m'daille ? J'suis plus vieux, est-ce qu'j'te fais chier avec ça ? Va falloir penser à arrêter d'raconter d'la merde. Si l'âge faisait d'toi un homme, on l'saurait. Et si c'le cas, j't'emmerde toi et ta répartie d'trou d'balle. J'suis pas v'nu pour m'prendre l'tronche avec l'sosie de... de... Oh et merde. Va t'faire voir.

Quand l'manque d'arguments pointe l'bout d'sa fiole, l'injure prend l'relais. Testé et approuvé par mes soins. C'que j'agis tendu, j'aime pas sortir l'nuit ces temps-ci. J'le sais, il est là, il observe. On a fait l'cons, il va nous l'faire payer. J'garde l'oreille tendue à c'que dit l'autre, qui semble avoir récupéré s'calme, 'faut dire qu'on a fait fort là-bas. L'sujet d'la conversation dévie sur l'loups-garou et l'vampires. D'clébards et d'buveurs d'sang, non mais quelle conn'rie... Si c'genre d'bestioles existaient, y'aurait longtemps qu'j'en serais d'venu une. Ou qu'j'les chasserai, en mode chasseur d'l'extrême. Par contre, son Robert Pattin du son, jamais croisé un tocard pareil. 'Doit pas être d'coin. Encore un type qui a d'succès en jouant les tarlouzes au cinéma. Pouah ! J'ai clair'ment pas b'soin d'ça pour baiser, j'te l'dis. Moi, l'meufs, c'comme un jouet. Entièrement à ma dispos'tion, qu'veulent être mon ami, et qu'j'fais s'envoler vers l'infini et l'au-delà.

Ouille no ? Bordel de. Qu'il cause m'langue merde.

Euh...

S'couilles vont bien ? Comment c'possible d'dévier d'c'tte manière en partant d'un sujet qui tape dans l'monstres et autres choses surnaturelles ? Ce gars est juste compl't'ment timbré. Et gay. D'genre crève l'dalle en plus. Il m'veut, j'en doute plus maint'nant. Sauf qu'non, j'suis toujours pas d'ceux qui avalent d'la saucisse avec suppl'ment sauce blanche. J'manque encore d'vomir, r'cule d'quelques pas, mains d'vant l'visage, simple précaution. Lui, il s'en cogne et enchaîne sur ses origines. Des USA qu'il débarque. 'Connais pas. Rambo encore moins. L'prof dont il m'cause encore moins. Un mutant qu'il dit.

Pas une académie, mais une institut. Blondie et la Binocles la gère, ils disent qu'c'est un r'fuge pour les Foulebringues paumés. Un peu comme toi, t'devrais aller y faire un tour un d'ces quatre ! Et pour ton musée, c'pas un endroit pour moi. J'suis pas à l'aise là-bas, j'sais pas pourquoi...

Sans doute l'absence totale d'bière à disposition, ou l'manque d'divertiss'ment. On s'y fait rapid'ment chier.

Et pas b'soin d'aller dans un truc aussi pourrave pour voir un dieu hein... C'pas c'qui manque ici, entre celui des Ombres, ceux d'la mort, moi... Y'a qu'à d'mander !

J'le comprend, tout l'monde rêve d'être Dieu. Très peu y parviennent, crèvent en ch'min. L'reste, comme moi, survivent et s'élèvent. Mon bob soigneus'ment rangé dans m'poche en témoigne, j'suis divin.

Foulebringue, c'le nom qu'on r'file à notre race, l'mutants. Rien à voir avec l'sable, qui est pas mon pouvoir. Du moins, c'juste une partie d'un truc plus gros ! M'enfin bref, l'leçon est finie, j'en ai marre et jme casse. À la prochaine si t'es encore en vie d'ici-là ! GIAH-AH-AH -AH !

Sur ce, j'me r'tourne et m'tire d'ici.

Citation :: Fin du rp pour moi.

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Le voleur de foudre. [Slovodan]

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