Bon, faut que j’vous raconte un truc. Oui, je suis en vie ! Et vous vous demandiez où j’étais passé ces trois derniers mois ? Non ? Ça n’vous intéresse pas ? Bah j’m’en fous ! Donc, voici ce qu’il s’est passé…

3 mois plus tôt, à l’extérieur du casino…
« Oh, papy ! T’es mort !? »

Carter le savait. Pire, il s’en doutait. Enfin, il s’en était douté dès l’instant où il s’est rendu compte que le vieux pochtron n’a guère bien supporter son alcool spécial. Donc en fait, il l’a remarqué seulement une fois que le vieux se soit étalé par terre comme une grosse merde, avant de s’agiter comme un poisson hors de l’eau suite à ses multiples convulsions puis… A mourir. Sous le regard de Carter. Sa première réaction fut d’applaudir la performance du vieux schnoque, ce dernier imitant, à son goût, PARFAITEMENT la poiscaille hors de l’eau. Puis il se dit que, voyant qu’il ne bougeait toujours pas, il ne devait pas imiter le poisson mais… La Vague !!! Ce mouvement de danse – de breakdance, lui semblait-il – n’était pas une chose facile à faire et voir un homme du troisième âge réussir un tel acte ne méritait que de l’admiration. A nouveau, l’illusionniste ne put s’empêcher de féliciter le clochard.


Puis après dix minutes sans le voir bouger le moindre cil, il comprit que son compagnon d’infortune venait de rendre l’âme. Sans qu’il puisse lui offrir une possibilité de survie. Merde. Voulant éviter tout soucis, le Fullbringer prit la poudre d’escampette, aussi discrètement et sournoisement que possible. Malheureusement, ce fut peine perdue car un Bribringer passant dans le coin, COMME PAR HASARD, l’arrêta, l’accusa de tous les maux de la Terre – et de la mort du vieux clochard – et décida de le vaincre, en utilisant le pouvoir de l’amour & de l’amitié. De la belle connerie. S’en suivit un combat étrange, où Carter sombra dans un état d’ébriété profond sans même en comprendre la raison et se réveilla, plusieurs jours plus tard, nu comme un clou, en plein dans la savane du Kenya.

« … WHAAAAAAT THE FUUUUUUUUUUCK !?! »
Lui-même n’avait pas compris ce qu’il faisait là. Mais on ne détaillera pas tout aujourd’hui.

En plus, j’pouvais pas me téléporter ! La loose ! J’ai passé TROIS PUTAINS DE MOIS à chercher mon chemin. SALOPERIE DE CONNARD DE MERDE !

Aujourd’hui
Vêtu de son habituel tenue d’illusionniste – une veste et pantalon blanc avec un haut de forme de la même couleur, une chemise bleue nuit et une cravate rouge – Carter revint à Karakura, le regard envahi de haine. Il avait deux mots à dire à quelqu’un dans le Canne-Chou. Seulement… Il avait un peu oublié qui. Mais ce n’est pas grave, il s’en souviendra ! Peut-être !
Atteignant sans mal les locaux du Byakko, l’illusionniste entra dans le bâtiment en ouvrant la porte à grand coup de pied dedans, empressé de voir la tête de Sig’ pour lui mettre une claque des plus sauvages. Mais en déboulant dans la pièce, ce n’était pas son ami qu’il vit mais bien une somptueuse femme au teint bronzé, une longue chevelure noire et une tenue des plus affriolantes, dissimulant deux ENORMES seins. Carter s’arrêta, ne croyant pas ce qu’il était en train de voir. Cette personne sortie tout droit d’un rêve, que dis-je, d’un fantasme n’était autre que Shihōin Yoruichi, une Chine Hi Gars Mie – L’illusionniste n’est pas vraiment sûr que cela s’écrit de la sorte – qui dirigeait la section Byakko du Kanshu.

Comme un désir à assouvir, l’humain se jeta les bras grands ouverts vers son fantasme, s’apprêtant à laisser sa tête se planter dans la poitrine plantureuse de la jeune femme. Et à aller au-devant de multiples problèmes dont il n’avait nullement conscience. Mais bon, c’est ça d’être complètement stupide hein !

Alors qu’il n’était pas loin de toucher à son but – et aux seins de la Générale – l’illusionniste échoua lamentablement dans sa quête, sa leader l’évitant d’un simple mais efficace pas de côté. Son saut se conclut sur une chute magistrale dont son corps se souviendra plusieurs heures pour la manière dont il a glissé sur le sol telle une serpillère, mais c’est surtout son visage qui en gardera de fortes séquelles, vu comment cette partie de son anatomie s’est brutalement écrasée contre une petite table en bois, qui se brisa sous l’impact. La suite, Carter ne s’en souvint pas spécialement mais il en connaissait la cause : une inconscience, en bonne et due forme.

Ce fut la voix de la Chine Hi Gars Mie qui l’extirpa de son sommeil. Ne souhaitant pas faire honte à sa chef – bien que c’est déjà un peu le cas – il se releva instantanément, comme si de rien n’était, avant de dépoussiérer son costume blanc neige. Enfin ! Depuis le temps qu’il attend de la rencontrer, la voilà. LA RAISON pour laquelle il s’est joint au Canne-Chou. Croisant les bras et levant son sourcil droit, il étudia la jeune femme d’un regard interrogateur. Pour lui, elle était beaucoup mieux que sur la photo que Sig’ lui a montré le soir où il l’a recruté. Ce n’est pas plus mal, il ne s’est pas fait arnaquer sur ce coup-là. Décroisant les bras, il plaça son bras droit devant lui, la main fermée à l’exception de son pouce qui pointa vers le plafond, il se présenta à sa supérieure.

« Hé oui, belle demoiselle ! Voici le grand, le magnifique, l’époustouflant, le fabuleux, l’exceptionnel CARTER RIVER ! »

Là, pour une raison encore inexplicable, le Fullbringer fit une petite pirouette avant de faire sortir de sa manche gauche un petit groupe de colombes qui, malheureusement pour eux, s’écrasèrent comme des fléchettes sur le mur.

« Oups… ! BREF ! Je suis enfin là, prêt à satisfaire LE MOINDRE de vos désirs… »

Rapidement, il se rapprocha de l’alliée de Urahara Kisuke, jusqu’à coller son visage en contrebas à quelques centimètres du sien, tout en lui lançant un regard digne des plus grands pervers de cette Terre.

« … si vous voyez c’que j’veux dire, HUHUHUHU ! »

Plissant l’entièreté de son visage au maximum – et prenant l’apparence soit d’un fou, soit d’un gros obsédé sexuel, il se mit à ricaner de manière effrayante tout en agitant sans cesse les épaules. Puis, après deux minutes passées ainsi, il reprit un minimum de sérieux et retira un paquet de carte de l’une des poches intérieures de sa veste.

« En tout cas, si vous voulez en savoir plus sur mes capacités, je vous suggère un p’tit combat d’entrainement ! Mes pouvoirs sont difficilement explicables avec des mots alors, autant que vous les voyez par vous-même, n’est-ce pas Yoruichi-chan ? »

Dans sa tête, ce fut comme une explosion. Une détonation de joie. Une victoire, une très grande victoire. C’est vrai, c’est un peu exagéré comme réaction surtout pour un simple entraînement. Mais vous connaissez Carter… Il sort souvent des choses bidons, avec des arguments en carton tout ça pour arriver à son dessein machiavélique. Et bien… On peut dire qu’il a encore réussi son coup. Et brillamment, d’ailleurs. Un combat d’entraînement ? Tu parles. Même cette excuse l’amusait. Non, en vérité, son plan était bien plus simple. En effet, tout ce que voulait le jeune homme était de trouver un moyen de dévêtir l’objet de ses fantasmes pour admirer son corps sculpté à la perfection. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce prétexte de combat est plutôt bien trouvé : la jeune femme n’y verra que du feu, pensant certainement que son soldat veut s’entraîner avec lui, remarquer les avantages & les défauts de ses pouvoirs et comment les rendre encore plus efficace, encore plus redoutable…

Mais Carter n’a, en rien, besoin de cela. Non. L’vieux Grinder a su parfaitement gérer cela, depuis sa plus tendre enfance et, sans le gérant du cirque Lunaire, le River n’aurait jamais pu comprendre & maitriser son pouvoir, d’une complexité rarement égalée. Du moins, de tout ce qu’il a vu des autres Bringers qu’il a eu l’occasion de rencontrer. L’expression d’ahuri de l’illusionniste se dissipa, tel un masque tombant, révélant ainsi son vrai lui, sa vraie facette : son regard devint plus malin, plus imprévisible, dégageant une sorte de vice et d’intelligence sournoise, pour une fois. Ses lèvres s’étirèrent pour former un rictus surchargé de confiance tandis que ses mains, toujours habillées par ses gants blanc en soie, ne purent s’empêcher de battre les cartes de l’humain. La Shihōin nue, c’est son objectif. Mais ce n’est pas le seul.

Il la suivit donc jusqu’à un complexe souterrain, idéal pour s’entrainer aux rixes, d’après le Canne-Chou. Sig’ lui en a déjà parlé mais ce dernier a toujours refusé de l’y emmener. Sûrement est-il encore agacé par le fait que Carter l’a battu avec une facilité insolente lors de leur unique confrontation. Toujours en train de remuer son paquet de cartes, le Gardien du Byakko continua de regarder son Général avec cette confiance extraordinaire, comme si le fait d’affronter une ancienne Capitaine du monde des esprits est à peu près semblable à combattre un Moche. Vous savez, les monstres avec un masque de carnaval blanc…

« Yoruichi-chan, ne pensez pas que vous allez me vaincre facilement sous prétexte que j’ai tendance à devenir stupide. Vous allez bien vite être surprise… The show must go on ! »

Jetant son paquet de cartes vers les cieux, l’illusionniste à la parure blanche comme la neige traça une ligne horizontale fictive devant lui, tout en plaçant son énergie spirituelle sur le bout de son index et majeur droit. Treize cartes se placèrent devant lui, toutes présentant le carreau en guise de symbole et ayant une valeur allant de l’As au Roi de cette insigne.

« Diamond Card : It’s raining card ! »

Toutes les cartes firent émerger une aura cinabre avant de toute projeter des carreaux, leurs nombres dépendant de la valeur de leurs catalyseurs. Ainsi, quelle ne fut pas la satisfaction du River de voir cent carreaux d’énergie fondre en direction de sa Générale, prêt à l’embrocher comme il se doit. Ou à se briser contre les petites montagnes présentes dans l’aire d’entrainement. Shihōin Yoruichi… On dit d’elle qu’elle est aussi rapide que le son, si ce n’est plus. Avec autant de carreaux qui se dirige sur elle à toute allure, c’est un bon moyen de savoir si cette rumeur est de l’info ou de l’intox.